Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 18 août 2022

Le SIDA

Le Syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) regroupe des symptômes induits par la destruction de cellules du système immunitaire par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Q
uand l'immunodépression s'avère grave, le SIDA est l'ultime stade de l'infection au VIH. Il génère la mort causée par des maladies opportunistes induites chez le patient atteint du Sida ou « sidéen ». En 2018, Rémy Hamai, jeune président démissionnaire d'Act Up-Paris, s'est indigné de l'"entrisme" de "militants politiques, venus notamment du Parti des Indigènes de la République et de certains collectifs d'aide aux migrants". Arte diffusera le 21 août 2022 à 17 h 20 "D'après une histoire vraie. Act Up, la rage de vivre" (Nach einer wahren GeschichteAct Up - Ein Überlebenskampf) de Alexia Gaillard.

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« 40 ans de SIDA. Silence = Mort »
Arte diffusa le 2 décembre 2021 « 40 ans de SIDA. Silence = Mort » (40 Jahre Aids – Schweigen = Tod) de Jobst Knigge. « Il y a quarante ans, le sida décimait toute une génération. Alors que le virus tue encore aujourd’hui, chronique d’une lutte collective contre la maladie, la stigmatisation, le silence et l’oubli. » 
« C’est en 1981, au sein de la communauté homosexuelle californienne, qu’apparaissent les premiers cas d’une maladie inconnue. S’attaquant au système immunitaire, elle affaiblit l’organisme, qui devient la cible d’infections à l’issue mortelle ». 

« Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) n’est identifié que trois ans plus tard, alors que la pandémie a déjà largement gagné l’Europe et se propage dans les pays en voie de développement ».  

« Touchant massivement les hommes gays, mais aussi les hémophiles, les toxicomanes et les prostituées, le sida devient l’ennemi insaisissable d’une guerre à mener sur tous les fronts : médical, social et politique ». 

« Car la maladie amplifie la stigmatisation – parfois institutionnelle – dont souffrent ces groupes à risque, et le tabou qui l’entoure, isolant les malades, freine l’avancée des recherches. »

« Depuis les débuts de la pandémie, 32 millions de personnes sont mortes du sida, et la maladie continue de tuer aujourd'hui ». 

« Si les antirétroviraux, complétés récemment par la PREP, un traitement préventif, permettent désormais à de nombreux séropositifs de vivre normalement, le VIH fait toujours des ravages – notamment sur le continent africain ou encore en Russie ». 

« En France, 6 500 personnes sont, chaque année, infectées par le virus ». 

« Ce documentaire déroule quarante ans d’histoire du sida, racontés par les personnes qui ont été et sont encore aux premières lignes d’une lutte sans relâche : ceux qui avaient 20 ans dans les années noires et ont vu leur communauté décimée, les chercheurs et les militants engagés, mais aussi des personnes diagnostiquées plus récemment, qui évoquent la difficulté et la honte de vivre avec cette maladie chronique encore taboue ». 

« Tous soulignent le pouvoir crucial de la parole, qui permet d’informer et de déstigmatiser pour offrir à chacun le contrôle de sa propre vie. »

La volonté de non discrimination, le cynisme, l'indifférence, la vision purement administrative et la cupidité ont concouru au scandale du sang contaminé.

Quelques décennies plus tard, la doxa a changé : la gestion de la pandémie de coronavirus et la stratégie de vaccination se sont accompagnées, sans grande indignation du Parlement ou des intellectuels, de propos comminatoires, de discriminations, de la stigmatisation, de l'ostracisation et parfois du confinement ou de l'internement de personnes en bonne santé réfractaires. Et au mépris du droit, des principes de liberté et d'égalité.


"120 battements par minute"
"120 battements par minute" (120 BPM) est un film français réalisé par Robin Campillo (2017). "Entre rage de vivre, fureur d’aimer et sentiment d’urgence, la chronique incandescente du combat d’Act Up contre le sida dans les années 1990. Réalisée par Robin Campillo ("Les revenants"), une fresque politique au réalisme fiévreux, avec notamment Adèle Haenel, Aloïse Sauvage, Antoine Reinartz et Arnaud Valois."

"Paris, au début des années 1990. Le virus du sida tue depuis dix ans. Le mouvement Act Up multiplie les actions coups de poing pour alerter les consciences et accélérer la recherche médicale. Nathan intègre l’association, composée d’homosexuels et d’hétérosexuels, de femmes et d’hommes, d’hémophiles contaminés et de mères de séropositifs. Il découvre un monde où s’entrechoquent débats politiques et querelles passionnelles, solitude et euphorie collective, accablement et pulsions de vie. Miraculeusement épargné par le VIH, Nathan s’éprend de Sean, un militant révolté dont la combativité se heurte peu à peu à la progression de la maladie."

"Inspiré de son vécu personnel au sein d’Act Up Paris, le réalisateur Robin Campillo (Les revenants, Eastern Boys) radiographie les débuts de l’association lorsque le virus du sida décimait une génération dans l’indifférence quasi générale. Des fameuses "RH" – les réunions hebdomadaires où se discutent slogans et actions à venir – aux happenings musclés en passant par les soirées clubbing où les corps s’entremêlent dans une transe exutoire, il dépeint une jeunesse animée par une soif de vivre et cherchant à ralentir la mort qui approche sans renoncer au plaisir charnel. Fresque politique au réalisme fiévreux et aux incursions allégoriques, ce film, chronique d'une bataille collective contre la stigmatisation de la société, l’inertie des gouvernements et des labos pharmaceutiques, transcende aussi l’intime en portraiturant un amour contrarié par la maladie entre un séronégatif introverti – joué par le tendre Arnaud Valois – et un séropositif impétueux – incarné par  le fougueux Nahuel Pérez Biscayart. Portée par un casting magistral avec, entre autres, Adèle Haenel, Aloïse Sauvage, Antoine Reinartz en militants dopés à l’adrénaline, une ode à la mémoire d’une génération sida sacrifiée."

"Il était une fois... "120 battements par minute"
"Il était une fois... "120 battements par minute" (Es war einmal ...120 BPM) est un documentaire de Manuelle Blanc. "Comment filmer la parole ? Comment montrer la sexualité ? Comment rendre hommage au combat d’Act Up sans tomber dans la reconstitution historique ? Retour sur la genèse du film "120 battements par minute" en compagnie de son réalisateur, Robin Campillo, de l’acteur Arnaud Valois et de témoins de l’époque des années sida."  
 
"Fondée en 1989 sur le modèle de la maison mère américaine du dramaturge Larry Kramer, l’association Act Up Paris se livre alors à une nouvelle forme d’activisme. Slogans chocs, utilisation spectaculaire de faux sang, déploiement d’un préservatif géant sur l’obélisque de la Concorde, actions de "die-in" où les militants s’allongent en pleine rue pour représenter la mort : la structure ancre son combat dans un efficace militantisme visuel. À l’époque, Robin Campillo, reporter pour la télévision, forge sa conscience de cinéaste au cours des réunions hebdomadaires du collectif. "Je bois tout ce qui se passe autour de moi, l’électricité entre les gens, les courants alternatifs, les tensions, les désirs", raconte le réalisateur, qui projetait déjà, à l’époque, d’en tirer un film."  

"Comment filmer la parole ? Comment montrer la sexualité ? Comment rendre hommage au combat d’Act Up sans tomber dans la simple reconstitution historique ?  Au fil d’images d’archives, d’anecdotes de tournage et d’entretiens avec Robin Campillo – lequel confie aussi ses souvenirs de militant –, avec Didier Lestrade, l’un des cofondateurs d’Act Up Paris, l’acteur Arnaud Valois ou encore une médecin virologue, cette vibrante autant que salutaire plongée dans les coulisses du multiprimé 120 battements par minute rappelle aussi que la lutte contre l’épidémie de sida reste un enjeu de santé publique".  

Meilleurs film, espoir masculin (Nahuel Pérez Biscayart), second rôle (Antoine Reinartz) et scénario original (Robin Campillo), César 2018 – Grand prix et prix Fipresci, Cannes 2017 – Prix du public, Cabourg 2017

"D'après une histoire vraie. Act Up, la rage de vivre"

"Au début des années 1990, alors que le sida fait des ravages, une poignée d’activistes homosexuels déclare la guerre au VIH. Grâce à leurs actions spectaculaires, les militants d’Act Up malmènent les politiques et tous ceux qui entravent l’information et la prévention. Un combat flamboyant que racontera Robin Campillo dans son film, "120 battements par minute".

"Juin 1989. Alors que l’épidémie de sida fait de plus en plus de victimes dans l’Hexagone, Act Up-Paris voit le jour. L’association, fondée sur le modèle d’Act Up-New York, met en cause les politiques, qui, selon elle, ne mènent pas une vraie campagne de prévention contre le VIH, mais aussi les laboratoires, qu’elle juge obnubilés par leurs profits, ou l’Église, qui s’oppose au port du préservatif".

"Combinant désobéissance civile, slogans chocs et actions coup-de-poing, l’organisation parvient à attirer l’attention de la sphère politico-médiatique, notamment lorsque l’on découvre, en 1991, que des centaines de personnes transfusées ont reçu du sang contaminé par le VIH ou l’hépatite C."

"Mais, tandis que l’épidémie est toujours hors de contrôle et que la recherche piétine, de plus en plus d’activistes décèdent, à l’image de Cleews Vellay, président d’Act Up-Paris de 1992 à 1994. En 1996, grâce à la pression exercée par les adhérents, les nouveaux traitements antirétroviraux produits par un laboratoire américain sont commercialisés en France. Deux ans plus tard, le nombre de cas de VIH se stabilise et la victoire thérapeutique face au sida est prononcée".

"Retraçant l’histoire d’Act Up-Paris qui a inspiré 120 battements par minutes, le long métrage de Robin Campillo quadruplement récompensé au Festival de Cannes 2017 et distingué par six César, ce documentaire entrelace images d’archives et extraits du film."

"Il replonge ainsi dans l'énergie du désespoir qui animait les combattants de l’association, dont les missions se sont depuis élargies à la lutte contre le racisme et à la défense des droits des migrants."

Entrisme
Le 30 avril 2018, "le conseil d'administration d'Act Up a démissionné, mettant fin à plusieurs mois de tensions au sein de l'association historique de lutte contre le sida. Pour L'Express, Rémy Hamai, 23 ans, président démissionnaire d'Act Up-Paris, revient sur cette décision, et dénonce l'"entrisme" de quelques militants politiques, venus notamment du Parti des Indigènes de la République et de certains collectifs d'aide aux migrants". 

"Grâce au film "120 battements par minutes", certains nous ont rejoints qui n'avaient jamais milité nulle part auparavant, d'autres étaient d'anciens membres d'Act Up qui renouaient avec leur combat. C'était inespéré... Mais c'était sans compter avec l'arrivée d'une poignée de militants politiques, vites ralliés par d'autres, et qui ont peu à peu imposé leur tempo dans nos réunions de concertation. Les échanges sereins qui prévalaient jusqu'alors ont laissé la place à des discussions à la fois plus creuses et plus violentes.  Oh, chacun avait son parcours personnel, mais leurs leaders venaient surtout du Parti des Indigènes de la République (PIR) et de certains collectifs d'aide aux migrants. Ils sont arrivés pour profiter de l'héritage historique de l'association et de la tribune médiatique créée avec le film, qui avait braqué les projecteurs sur Act Up", a expliqué Rémy Hamai (L'Express3 avril 2018). 

Et Rémy Hamai d'ajouter : "On dénonce [cet entrisme], à contrecoeur, car on aurait préféré ne pas avoir à étaler toutes ces dissensions sur la place publique. Mais il est important de mettre au jour ces tentatives de détournement à visée politique que j'ai vécues à Act Up, et aussi constaté de mes propres yeux dans d'autres associations, dans d'autres collectifs, ou d'autres syndicats... Des associations féministes, notamment. Mais il leur appartient, à leur tour - ou non -, de dénoncer cet entrisme.  Au début, ces militants sont arrivés avec un discours universitaire très argumenté, qui s'est peu à peu fait virulent, et qui prétendait nous faire changer de façon de militer. A Act Up, la tradition veut que l'on parte d'abord du "cœur" de notre mission, à savoir la lutte contre le sida, puis qu'on élargisse aux questions de causalités et de discriminations qui sont reliées. Dans ce cadre, bien sûr que nous sommes amenés à nous pencher sur la question des migrants séropositifs, par exemple, et sur l'aide spécifique dont ils ont besoin ! Mais les militants qui nous contestaient, eux, voulaient inverser l'ordre de réflexion et de priorité. En gros : parler migrants, puis, éventuellement, sida. Au fur et à mesure, les échanges se sont durcis. Et nous, les "anciens", qui ne supportions pas de voir la question du sida reléguée, et qui questionnions leur façon de voir les choses, nous nous faisions traiter de "racistes" ! Ça n'était plus tenable. Cela a ralenti le processus de concertation de l'association". 

"Par ailleurs, nous n'étions pas d'accord sur l'usage de la violence, ni sur la nécessité de trier les gens... Oui, il y a une façon de parler des différences qui n'est pas très "ActUpienne" chez ces militants politiques. A Act Up, on considère que l'épidémie de sida touche tout le monde et qu'on doit la combattre avec et pour chacun. D'ailleurs, l'un des anciens slogans de l'association était : "Tout le monde est séropositif". Les nouveaux militants, eux, remettaient en cause le fait que l'on s'attache équitablement à toutes les populations exposées. Ils voulaient établir des priorités en fonction du profil des victimes. Par ailleurs, ils insistaient pour renouer avec des actions "violentes" comme Act Up a pu en mener du temps où le sida était nié, et où il fallait se faire entendre dans un climat de déni et d'indifférence hallucinant. Or nous ne pensons pas qu'il y ait aujourd'hui besoin de la même radicalité. Ça a été un deuxième point d'achoppement entre la "vieille" et la "nouvelle" école. En tout cas, pour le conseil d'administration, c'était devenu impossible. Nous étions épuisés, physiquement, et harcelés, moralement", a déploré Rémy Hamai

Le fondateur d'Act Up, Didier Lestrade, sur sa page Facebook, dit "se foutre" de toute cette affaire. "Cela ne me surprend pas. Cela fait des années qu'il aurait aimé qu'Act Up ferme. Mais moi, ça me fend le coeur que nous ayons dû quitter le navire : la lutte contre le sida est encore cruellement d'actualité, on a tendance à l'oublier et à en parler au passé. Je n'imagine pas arrêter ici ce combat encore si crucial", a conclu Rémy Hamai


« 40 ans de SIDA. Silence = Mort » de Jobst Knigge
Allemagne, 2021, 50 minutes
Production : Doc Station
Sur Arte le 2 décembre 2021 à 00 h 10

"120 battements par minute" de Robin Campillo
France, 2017
Scénario : Robin Campillo, Philippe Mangeot
Production : Les Films de Pierre, France 3 Cinéma, Page 114, Memento Films Production, FD Production
Producteurs : Hughes Charbonneau, Marie-Ange Luciani
Image : Jeanne Lapoirie
Montage : Robin Campillo, Anita Roth, Stéphanie Léger
Musique : Arnaud Rebotini
Avec Nahuel Pérez Biscayart (Sean), Arnaud Valois (Nathan), Adèle Haenel (Sophie), Antoine Reinartz (Thibault), Félix Maritaud (Max), Médhi Touré (Germain), Aloïse Sauvage (Eva), Simon Bourgade (Luc), Catherine Vinatier (Hélène), Saadia Bentaïeb (mère de Sean)
Sur Arte le 18 mai 2022 à 20 h 55

France, 2021, 52 min
Coproduction : ARTE France, Folamour Productions
Sur Arte le 18 mai 2022 à 23 h 15
Disponible du 11/05/2022 au 16/06/2022
 
France, 2021, 27 min
Coproduction : ARTE France, Ex Nihilo, Diggers
Sur Arte le 21 août 2022 à 17 h 20
Disponible du 20/07/2022 au 16/02/2023


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