Citations

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mercredi 11 août 2021

Elliott Gould

Elliott Gould est un acteur et producteur américain juif sioniste célèbre né en 1938. Mari de Barbra Streisand (1963-1971), il a joué dans des films - M*A*S*H, Ocean's Eleven, Ocean's Twelve, Ocean's Thirteen - et séries : Friends, Ray Donovan. Arte diffusera « Le lien » (Berührungen) d’Ingmar Bergman.


Né Elliott Goldstein dans une famille juive américaine aux origines russe, ukrainienne et polonaise en 1938 - ses grands-parents étaient des Juifs orthodoxes -, Elliott Gould grandit à Brooklyn. Nommé Eliyahu Ben Ben-Tzion, il fait sa bar mitzvah en 1951. 

Timide, il obtient le diplôme de la Professional Children's School (Ecole professionnelle des enfants) qui forme de  futurs artistes de Broadway : danseurs, comédiens, chanteurs.

Il débute à Broadway dans un petit rôle du musical Rumple (1957), et enchaine avec Say, Darling (1958–59) de Betty Comden et  Adolph Green puis avec Irma La Douce (1960–61).

En 1962, il interprète un premier rôle sur Broadway dans I Can Get It for You Wholesale qui sera joué durant 300 représentations. Lors des auditions, il repère Barbra Streisand qu'il épousera. De son mariage avec Barbra Streisand (1963-1971), Elliott Gould a un fils, Jason Gould.

Il joue dans son premier film, Quick, Let's Get Married (1964) de William Dieter avec Ginger Rogers, Ray Milland, et Barbara Eden. Puis, il tourne dans la comédie musicale de William Friedkin The Night They Raided Minsky's (1968) avec Jason Robards, Denholm Elliott, et Jack Burns.

En janvier 1969, Elliott Gould annonce avoir créé, avec Jack Brodsky, Brodsky-Gould Productions, société de production de films qui devait produire deux longs métrages : The Assistant, d'après un roman de Bernard Malamud - film non produit -, et Little Murders. En avril 1970, Brodsky et Gould projettent de produire The Dick, d'après le roman de Bruce Jay Friedman - ce qui ne se fera pas. 

Elliott Gould interprète un des quatre rôles principaux de Bob et Carole et Ted et Alice (1969), comédie de Paul Mazursky, avec Natalie Wood, Robert Culp et Dyan Cannon. Une comédie bien accueillie par le public et la critique. Elliott Gould est est nominé pour l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle.

La décennie 1970 marque l’apogée de sa carrière cinématographique : Getting Straight de Richard Rush (1970), M*A*S*H (1970), film satirique de Robert Altman, Le Lien (1971) d'Ingmar Bergman, Le Privé (The Long Goodbye, 1973) de Robert Altman, Who? (1973), California Split (1974), Nashville de Robert Altman (1975), Harry and Walter Go to New York de Mark Rydell (1976) avec James Caan, Elliott Gould, Michael Caine, Diane Keaton, Charles Durning et Lesley Ann Warren, Un pont trop loin (A Bridge Too Far, 1977) de Richard Attenborough, The Silent Partner (L'Argent de la banque, 1978) de Daryl Duke, Capricorn One de Peter Hyams (1978), Une femme disparaît (The Lady Vanishes, 1979) d'Anthony Page, The Muppet Movie de James Frawley.

Consécration : le magazine américain Time choisit Elliott Gould pour la couverture de son numéro en date du 7 septembre 1970.

Elliott Gould épouse et divorce, à deux reprise, d'avec l'actrice Jennifer Bogart (1973-1975; 1978-1989). La couple a deux enfants avant de convoler en justes noces : Molly née en 1971 et Samuel né en 1973. 

Citons ensuite parmi la filmographie abondante d'Elliott Gould : Falling in Love Again de Steven Paul (1980), The Big Picture de Christopher Guest (1989), Bugsy de Barry Levinson (1991), Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? de Peter Segal (1994), Playing Mona Lisa de Matthew Huffman (2000), Ocean's Eleven (L'Inconnu de Las Vegas, 2001) de Steven Soderbergh, L'histoire de l'amour de Radu Mihaileanu (2016). 

A la télévision, Elliott Gould a tourné notamment dans les séries Emergency Room (ER, 1983-1985), Friends (1994-2004), Ray Donovan (2013-2016), Appartements 9JKL (2017-2018) . 

Syndicaliste engagé, Elliott Gould a été membre du Screen Actors Guild National Board of Directors. Il est l'un des nombreux coproducteurs de The 1 Second Film collaboration en 2009.

Philanthrope, il a manifesté sa générosité, notamment en faveur de Save Ellis Island et en janvier 2011 pour reboiser le mont Carmel, en Israël, "un beau pays", victime d'incendies en décembre 2010.

En 2010, il a confié que sa judéité s'est renforcée quand il avançait en âge. Proche du mouvement Chabad (Loubavitch), il a étudié la Torah. 

Elliott Gould a été l'invité du Festival international du film de Haïfa et reçu un Prix pour l'ensemble de sa carrière décerné par le Festival du film israélien. Il a été distingué du même Prix par le Centre communautaire juif de New York.

« Le lien » 
Arte diffusera le 16 août 2021 « Le lien » (Berührungen ; The Touch) d’Ingmar Bergman.

« L’orageuse passion adultère d’une mère au foyer (Bibi Andersson) avec un étranger au lourd passé (Elliott Gould)... "Le lien" (The Touch) est une œuvre injustement oubliée d’Ingmar Bergman, qui dissèque avec finesse et mélancolie la complexité de sentiments contradictoires. » 

« Dans une petite ville de la province suédoise, Karin, mère au foyer trentenaire, et son époux médecin se lient d’amitié avec un étranger, David, arrivé pour une mission archéologique. À l’occasion d’un déjeuner chez le couple, ce dernier fait à la jeune femme une soudaine déclaration d’amour qui la laisse interdite ».

« Bien qu’heureuse en ménage, et sans paraître elle-même en comprendre la raison, Karin se laisse tenter par une aventure avec cet homme. Alors même que David se montre impulsif, égocentrique, en proie à des accès de violence et de mélancolie, Karin se rêve à trouver un équilibre entre cette passion tumultueuse, sous le signe de l’instabilité, et le confort sans histoire de sa vie conjugale. » 

« Premier film d’Ingmar Bergman tourné partiellement en langue anglaise, Le lien reste une des œuvres les plus méconnues de sa filmographie – éclipsée peut-être par le triomphal Cris et chuchotements, réalisé l’année suivante ». 

« Le cinéaste offre pourtant à Bibi Andersson, l’une de ses actrices fétiches, un rôle sur mesure d’une grande intensité émotionnelle, face à un Elliott Gould écorché vif en Juif errant déraciné ». 

« Sous la façade classique du triangle amoureux se dessine surtout un magnifique portrait de femme habitée de désirs contradictoires, et dominée par l’irrépressible besoin de contact humain, capable de détruire autant qu’il ravit ». 

« À l’image de cette vierge en bois découverte dans l’église du village, qui, à peine exhumée à l’air libre, se trouve rongée de l’intérieur par un mal mystérieux… »

« L’un des Bergman les moins connus, l’un des moins aimés, aussi – sûrement parce que le cinéaste lui-même détestait le film. Avant même d’en avoir entamé le tournage, il écrit : « J’ai fini le script avec dégoût. L’ai nommé Le Lien, mais j’aurais tout aussi bien pu lui donner n’importe quel autre titre. Je vais me reposer un peu avant que les préparatifs ne commencent vraiment. Je me sens déprimé, indisposé et souhaiterais arriver à me convaincre de ne pas me lancer dans ce projet » Le Lien est la première incursion en langue anglaise du cinéaste, plus emprunté qu’à son habitude, comme lost in translation. Tourné et monté en deux versions, l’une en suédois et anglais, la seconde entièrement en anglais, le film souffre de dialogues qui semblent parfois s’être dilués à la traduction, notamment dans un dernier tiers un brin didactique », a écrit Xavier Jamet est responsable web à la Cinémathèque française depuis 2007. Il est co-fondateur du site DVDClassik et collabore au magazine Soap

Et Xavier Jamet de poursuivre : « Ne serait-ce que pour sa rareté, il faut pourtant redécouvrir cette chronique d’un adultère ordinaire, souvent subtile, et dont la première heure montre le cinéaste à son meilleur. Délaissant rapidement le conventionnel schéma du triangle amoureux, Bergman se concentre sur son héroïne, Karin, ses émotions, ses doutes et impulsions. Au détour d’une très belle scène – le premier rendez-vous, gauche et embarrassé, des deux amants – Bibi Andersson bouleverse d’un simple « Shall we take our clothes off and see what happens ? », saut dans le vide à la fois hardi et affolé. Son personnage, l’un des plus secrets et des plus beaux d’une longue collaboration (onze films) illumine le film et ses deux partenaires, Max Von Sydow, habitué des lieux, et Elliott Gould, aussi à l’aise chez Altman que chez Bergman. »

« L'Histoire de l'amour »
« L'Histoire de l'amour » (The History of Love) est un film réalisé par Radu Mihaileanu (2016), adapté du roman éponyme de Nicole Krauss (2005), et interprété par Gemma Arterton, Derek Jacobi, Sophie Nélisse, Elliott Gould, Torri Higginson, Mark Rendall.

« Il était une fois un garçon, Léo, qui aimait une fille, Alma. Il lui a promis de la faire rire toute sa vie. La Guerre les a séparés - Alma a fui à New York - mais Léo a survécu à tout pour la retrouver et tenir sa promesse. De nos jours, à Brooklyn, vit une adolescente pleine de passion, d’imagination et de fougue, elle s’appelle aussi Alma. De l’autre côté du pont, à Chinatown, Léo, devenu un vieux monsieur espiègle et drôle, vit avec le souvenir de « la femme la plus aimée au monde », le grand amour de sa vie. Rien ne semble lier Léo à la jeune Alma. Et pourtant… De la Pologne des années 30 à Central Park aujourd’hui, un voyage à travers le temps et les continents unira leurs destins. »

Que pense Radu Mihaileanu d’Elliott Gould ? « Tombé du ciel, de ma jeunesse : M.A.S.H., « Friends ». Un type fou, généreux, drôle, pas une seconde « star », disponible, me disant tout le temps : « Radu, je suis ici pour faire tout ce que tu veux ».


« Qu’est-ce qui vous a convaincu de tourner ce film ?
J’avais admiré Le Concert et je connaissais le travail de Radu. C’était une formidable occasion de travailler avec lui.

Comment pourriez-vous décrire Bruno ?
Il incarne à bien des égards la conscience de Léo. Il a un point de vue sur tout et il pense avoir toujours raison, contrairement à Léo. Par conséquent, il impose constamment sa manière de voir les choses à son ami.

Pourquoi se dispute-t-il sans cesse avec lui ?
Parce qu’il a de l’affection pour Léo et qu’il se fait du souci pour lui et pour les choix de vie qu’il fait. 
C’est un homme paradoxal… Il dit d’ailleurs à Léo : « Qu’est-ce que tu as contre les Allemands ? », alors que c’est lui qui a le plus souffert des nazis.
Cela peut sembler paradoxal mais quand on découvre la vérité par la suite tout s’éclaire.

Parlez-moi de vos rapports avec Derek Jacobi.
J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour son travail. C’est un grand professionnel et c’était une formidable occasion de tourner avec un merveilleux comédien de formation classique.

Qu’avez-vous pensé de la direction d’acteur de Radu ?
Il est d’autant plus pragmatique qu’il sait exactement ce qu’il veut. Il met tout en œuvre pour que le jeu des acteurs soit d’une grande précision et corresponde parfaitement à sa vision de l’histoire. C’était un très beau rôle pour moi.

Avez-vous beaucoup répété avant le tournage ?
On a fait des lectures avec Derek et on répétait chaque scène devant la caméra avant de la tourner.

Que retiendrez-vous de ce tournage ?
L’occasion et le privilège d’avoir travaillé avec Radu et Derek et l’opportunité de raconter l’histoire de Nicole Krauss, mais aussi de découvrir le talent de Sophie Nélisse. »



« Le lien » d’Ingmar Bergman
Suède, Etats-Unis, 1971, 110 min
Scénario : Ingmar Bergman
Production : Cinematograph, ABC Pictures
Producteurs : Lars-Owe Carlberg, Ingmar Bergman
Image : Sven Nykvist
Montage : Siv Lundgren
Musique : Jan Johansson
Avec Bibi Andersson (Karin Vergerus), Max von Sydow (Andreas Vergerus), Elliott Gould (David Kovac), Sheila Reid (Sara Kovac), Barbro Hiort af Ornäs (la mère de Karin), Ake Lindström (le docteur Holm)
Sur Arte le 16 août 2021 à 22 h 20

« L'Histoire de l'amour » de Radu Mihaileanu
France, Canada, Etats-Unis, Roumanie, 2016, 2 h 14
Production : Radu Mihaileanu, Xavier Rigault et Marc-Antoine Robert
Sociétés de production : 2.4.7 Films et Oï Oï Oï Productions
Adapté du roman éponyme de Nicole Krauss (2005)
Scénario : Radu Mihaileanu et Nicole Krauss
Décors : Kris Moran, Suzanne Cloutier et Christian Niculescu
Costumes : Viorica Petrovici
Photographie : Laurent Dailland
Musique : Armand Amar
Avec Gemma Arterton, Derek Jacobi, Sophie Nélisse, Elliott Gould, Torri Higginson, Mark Rendall
Visuel
Derek Jacobi et Elliott Gould
© Laurent Guerin

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