Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 2 juin 2021

Elles de Montparnasse

Artistes et modèles, inspirées et inspiratrices… En 2002, le Musée du Montparnasse  a montré l’exposition "Elles de Montparnasse" sur l’émancipation et la créativité artistique féminines dans ce « carrefour des avant-gardes » où est née l’Ecole de Paris. Une centaine de peintures, dessins, sculptures, photographies et documents divers révèlent muses, modèles, artistes et galeristes. Des talents souvent cosmopolites et audacieux, et parfois méconnus. Histoire TV diffusera les 4, 10, 15 et 25 juin 2021 "Paris, années folles" réalisé par Fabien Beziat.

Elles de Montparnasse

De la fin du XIXème siècle aux années folles, de la Belle Epoque à l’entre-deux guerres, sur Elles, cette exposition a offert un double regard, féminin et masculin. Ou plutôt une pluralité de regards d’artistes français (Domergue), russes (Alexandre Iacovleff, Moïse Kisling, Pinchus Krémègne, Abraham Mintchine), japonais (Foujita), etc. Des regards aimants de Robert, Domergue, Van Dongen, Iacovleff, etc.

Montparnasse et Montmartre ont été ces deux centres artistiques qui ont contribué au rayonnement artistique de la capitale française. Montparnasse a été ce lieu d’accueil d’artistes provinciaux ou étrangers, de travail, de vie, de rivalité, d’amitié et d’amour.

Cette exposition a aussi rappelé « l’importance de la présence à Montparnasse des femmes artistes, des épouses ou compagnes d’artistes, égéries et modèles ».

Oubliées injustement, leur mérite est d’autant plus grand qu’elles ont affronté des préjugés tenaces et des interdits. 

Des femmes qui, à la fin du XIXe siècle, sont autorisées à étudier d’après le modèle nu et à exposer dans les salons. 

La première exposition avec des œuvres féminines a lieu au Salon d’Amsterdam en 1884.

Émancipation féminine financière, artistique, par la guerre ou des circonstances familiales.

L’élève des Cours de dessin et la bourgeoise Dans le tramway de Mary Cassatt portent chignon épais et habits longs et lourds.

Leur succède la garçonne, fumant à la Coupole tout en jouant de long collier de fausses perles, vêtues des robes fluides de Jeanne Lanvin ou de jupes cachant à peine le genou.

On découvre la galeriste Berthe Weill qui promut Picasso, Matisse, Levitska...

« Berthe Weill (1865-1951) est l’une des premières femmes marchandes de tableaux, métier qu’elle exerce pendant quarante ans. Elle inaugure la galerie B. Weill en 1901, au 25, rue Victor Massé (Paris, IXe arrondissement), en s’imposant d’emblée comme la principale découvreuse des talents émergents. »

« Berthe Weill, d’origine juive, est ciblée par les attaques de la presse antisémite. Un long article publié par Le Cahier jaune, en janvier 1943, souligne chez elle « le manque complet de sens esthétique de la race juive ». Pour échapper au joug d’un administrateur aryen, elle place l’une de ses amies à la tête de sa galerie, qui reste ouverte jusqu’en 1941. Vivant misérablement dans son appartement, elle semble ne pas avoir quitté Paris pendant l’Occupation. »

« En 1946, les anciens protégés de la « petite mère Weill », comme l’avait surnommée Raoul Dufy, se réunissent pour organiser une vente aux enchères. Chacun fait don d’une œuvre et l’ensemble de la recette lui est versé en reconnaissance du soutien désintéressé qu’elle leur avait témoigné dès la première heure. »

Le Nu au trait délicat de Jeanne Bergson, fille du philosophe Henry Bergson  et cousine de Marcel Proust.

Les Etudes de tissus et le costume pour Le Cœur à gaz (pièce de Tzara) de Sonia Delaunay, membre du groupe Abstraction-Création.

La « Vue du ghetto de Varsovie, sa ville natale » de Alice Halicka, « qui participe à l’aventure cubiste, mais revient à la figuration, prouvant son grand talent de dessinatrice, son mari, le peintre Marcoussis, considérant qu’il y avait assez d’un peintre cubiste à la maison ! »

Les peintures pointillistes de Marevna, compagne de Diego Rivera, peintre cubiste, pointilliste et créatrice de châles et chapeaux pour Poiret.

La douceur (Maternité) et la force sensuelle (Danseurs) des sculptures de Chana Orloff.

L’altière Femme à la robe jaune de Tamara de Lempicka.

Kiki magnifiée en violon par Man Ray.

Les Fleurs de Valentine Prax, épouse de Zadkine.

Le Paris pittoresque de Hermine David, mariée à Pascin.

Les styles proches de Modigliani  et de Jeanne Hébuterne, sa femme.

Le Nu assis du « cow-boy » de Montparnasse, Sam Granovsky (Pologne 1889-Auschwitz 1942)…

Montparnasse renaît ainsi comme lieu de formation, de recherches plastiques, d’échanges d’idées, d’amitiés admiratives, d’amours, de passions - celle dévastatrice de Camille Claudel pour Rodin -, et de fêtes.

Le tout avec comme fonds sonore les goualantes de Marie Lebas, Edith Piaf, la mélancolie de Django Reinhardt ou de Ravel, dans le cadre magique de ce Musée-atelier, lieu ce mémoire dans une cour verdoyante d’artistes.

Dans l’ex-atelier de Marie Vassilieff, deux documentaires - La chanteuse réaliste Marie Dubas et La fureur de vivre des années 20 – ont complété cette riche évocation.

"Paris, Années folles"
Histoire TV diffusera les 4, 10, 15 et 25 juin 2021 "Paris, années folles" réalisé par Fabien Beziat. "Le Paris des Années Folles est une « parenthèse enchantée », folle et insouciante, où le monde entier s'est donné rendez-vous. Après l’enfer de la Grande guerre 14-18, un extraordinaire élan vital s’empare de la France victorieuse. Les Français veulent un monde en paix, tourné vers la joie de vivre, la fête et la libération des entraves". 

"Entre 1924 et 1937, ce rêve devient réalité dans une ville : Paris. Les Années Folles élisent Paris pour capitale. La Ville Lumière irradie toute une époque. Son rayonnement culturel unique, tant populaire qu’intellectuel atteint les quatre coins du monde. On vient de tous les continents pour participer au tourbillon de cette folie permanente. « Paris est une fête » déclare Hemingway. Paris est « the place to be ! », proclament Gershwin, Man Ray, Henry Miller, Fitzgerald ou encore Calder. Car ce sont les Américains qui contribuent à forger ce mythe… et particulièrement Joséphine Baker. Icône incontournable de l’époque, elle fait basculer la société tout entière dans la frénésie du jazz et du déchainement des corps. Ce film raconte comment Paris est devenu ce « nombril du monde », selon Henry Miller, par l’ascension de ses deux quartiers mythiques et rivaux qui se font face: Montmartre et Montparnasse. Montmartre et Montparnasse : ces deux « monts de gloire » sont ressuscités par des archives inédites, entièrement colorisées et sonorisées."


"Paris, années folles" réalisé par Fabien Beziat
France, 2013
Produit par PROGRAM 33
Auteurs : Vincent Labaume et Emmanuel Blanchard
Sur Histoire TV les 28 mai 2021 à 20:50, 4 juin 2021 à 23 h 10, 10 juin 2021 à 11 h 05, 15 juin 2021 à 11 h 05 et 25 juin 2021 à 10 h 25

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Cet article a été publié dans Actualité juive. Cet article a été publié pour la Journée des femmes le 8 mars 2013.

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