"La Seconde Guerre mondiale hante mon œuvre. Je n 'y peux rien ! Elle revient à chaque fois", déclare Zwy Milshtein.
Curiosités
Curiosités
Zwy Milshtein est né en 1934 dans une famille Juive laïque de Kichinev (Bessarabie),
Après l’arrestation et la déportation de son père en 1940 et la confiscation de la maison familiale, sa mère se réfugie en Géorgie en 1943, chez une parente épouse du cousin de Staline, dictateur de l'URSS, puis en Roumanie avec ses deux enfants. Elle ne parvient pas à obtenir la libération de son mari du Goulag. Zwy y commence une formation artistique.
Après avoir parcouru la
Russie stalinienne, il s’installe en Israël en 1948 via un passage en 1947 à Chypre.
Il poursuit sa formation à l’Ecole des Beaux-arts de Tel
Aviv (Israël). « La peinture est fortement marquée par la l’Ecole russe, l’amour du métier, le respect de la figure… » Il "étudie auprès de maîtres tels qu’Aharon Avni, Moshé Mokady ou Mordekhaï Ardon. Il se lie également à des poètes" Nathan Ziac et Israël Pincas.
Grâce à une bourse d’étude de la Norman Fondation, il
arrive à Paris en 1956, étudie à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, suit des
cours de gravure, et devient le plus jeune membre de l’Ecole de Paris. Il rencontre Jean Paulhan et se consacre aussi à l’illustration de livres.
« Sa
peinture est tumultueuse, peuplée de personnages, comme “Les dix commandements”
qu’il réalise pour Katia Granoff », directrice de galerie d’art qui lui a consacré une exposition personnelle.
Zwy Milshtein expose en Europe, en Russie, en Israël.
Son « premier livre, Microcosme, est édité par Alexandre Loewy, prestigieux éditeur et
marchand parisien. Milshtein est
lauréat du Prix de la Critique pour la gravure. Sa nouvelle passion pour le
livre et la bibliophilie se confirme ». Zwy Milshtein « en assure
chaque fois l'impression et la fabrication ».
Zwy Milshtein est
distingué par des rétrospectives au Musée d’Art moderne de Paris et à la
Bibliothèque nationale (1978). Pour l’exposition Kafka au Centre Pompidou, il
réalise dix lithographies.
Dès 1962, cet artiste intègre dans ses tableaux des morceaux de bois,
des objets, des papiers, etc. Il explore les nouvelles technologies et tente
des expériences surprenantes, comme ces dessins flottant dans des bouteilles –
une série achetée par le Musée des Arts décoratifs (1980).
"Avant que le Musée d’Art moderne de Paris et la Bibliothèque nationale ne lui consacrent une rétrospective de gravures, Zwy Milshtein réalise en 1978 une suite de 10 lithographies au Centre Georges Pompidou pour l’exposition Kafka. Elles témoignent de sa dextérité et de son amour pour les prouesses techniques".
Dans les années 1980, se succèdent les grandes
rétrospectives aux musées de Troyes, à Odense et Göteborg, à Moscou, dans des
musées de Pologne, et une rétrospective au Musée d’Art russe de Kiev…
Dès 1986, Zwy Milshtein « s'est
intéressé à l'infographie réalisant des dessins sans souris ni palette
graphique, juste par calculs. Avec l'aide Epson, il met au point une technique
de » digigraphie®
(estampe numérique) « qui lui permet de produire des estampes
en couleur d'une qualité surprenante ».
"Pour ses expositions aux Musées de Troyes et de Montbéliard, d’Odense et de Goteborg, il réalise en 1986 une suite de très grandes gouaches sur papier (4,6 et 8 mètres sur 2 m).Les sujets y sont légers et témoignent d’une intimité ressouvenue, avec des éléments aussi incongrus que des poireaux et des œufs au plat qui volent".
"Pour ses expositions aux Musées de Troyes et de Montbéliard, d’Odense et de Goteborg, il réalise en 1986 une suite de très grandes gouaches sur papier (4,6 et 8 mètres sur 2 m).Les sujets y sont légers et témoignent d’une intimité ressouvenue, avec des éléments aussi incongrus que des poireaux et des œufs au plat qui volent".
En 1987, « l’œuvre maîtresse de Milshtein intitulée
Quo Vadis l’a occupé plus d’un an. Pensé comme un retable asymétrique, celui-ci
comprend plus d’une centaine de personnages, peuplant un lit, chevauchant un
improbable animal, et en en son cœur, comme un saint, flotte l’image de ce
petit juif arrêté pendant la guerre dont le regard est devenu un symbole ».
En 2000, « épisodiquement, la sculpture traverse le
travail de Milshtein, elle témoigne de son esprit Panique, groupe qu’il
rejoignit invité par Topor ».
Il peuple ses œuvres de visages parfois tristes ou pensifs,
et de silhouettes.
Il use aussi de collages (« Les émigrés de Prague »).
Dans « L’officier »,
un ange souriant veille sur une ville et ses habitants.
En 2007, l’Orangerie du Sénat a présenté une exposition en
deux volets de cet artiste : d’une part, une importante rétrospective avec
la série Fées et petites Merveilles
et des œuvres provenant du Barbican
Center à Londres, du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, du musée de
Lausanne, de la
Bibliothèque Nationale de France, du Musée de Tel Aviv, du
Musée de Goteborg en Suède… Des œuvres de très grand format ayant marqué les
grandes étapes de la vie de l’artiste. D’autre part, sous le titre Fées et petites merveilles, Zwi Milsthein
a proposé ses travaux récents dont de grands formats. Au total : plus de
cent pièces. Dans cet espace de 800 mètres carrés ,
une librairie a proposé les ouvrages consacrés au peintre et une buvette «
Happy hour ».
Zwy Milshtein crée les affiches pour les spectacles de la
saison 2011-2012 du Théâtre des Célestins à Lyon.
La galerie Area et les Musées de Sens ont présenté la rétrospective « A vos papiers ! » du peintre Zwy Milshtein centrée sur un matériau prisé de cet artiste majeur du XXe siècle : le papier. Peintre, graveur, sculpteur, cet artiste a aussi illustré des livres, conçu des meubles, des bijoux...
Le papier, Zwy Milshtein l’utilise comme « un simple
médium pour ses peintures ou ses gravures », et en « fabrique de
toutes sortes, à base d’orties, de blettes, d’oignons, de matières vivantes
dans lesquelles il trace des figures en filigrane ». De divers formats,
petits et grands.
« Si je parle ainsi du papier, ce n'est pas uniquement
parce que celui-ci est un bel objet, mais parce qu'il est un instrument
essentiel et indispensable pour la gravure. Il est comme les vêtements d'une
femme, comme le vin accompagnant un bon repas. Toute œuvre imprimée commence
par le papier », a déclaré Zwy Milshtein en avril 1978.
« Les dessins de Milshtein et
ses gravures sont facilement identifiables grâce à ce foisonnement de
représentations qui se touchent, se superposent et s'interpénètrent. D'œuvre en
œuvre, les mêmes motifs se répètent, cachés dans le dessin final : corps de
femmes, plateaux d'échecs, cartes à jouer, bouteilles, chats, jeux de regards. De
même, l'une des caractéristiques de l'écriture de Milshtein est cet assemblage
de mots, de situations (dans Le Rire du chat, par exemple), cette façon de
superposer des données pour raconter une histoire, comme il accumule des
figures sur le papier pour former des images. Il se concentre avant tout sur
l'image : il part toujours de celle-ci pour faire naître le texte. Il considère
les livres comme des labyrinthes narratifs. Les livres qu'il a produits peuvent
se diviser en deux catégories : les livres illustrés, issus d'une collaboration
avec un écrivain ou un poète, comme les illustrations des 4 histoires
extraordinaires d'Edgar Allan Poe, et les livres d'artistes, ceux qu'il conçoit
en totalité : texte, image, mise en page (Dossier Solange, Le Rire du chat).
Dans ces derniers, le texte apparaît comme un complément de l'image. Milshtein
aime jouer avec la qualité du papier, sa forme, ses caractéristiques, son
poids, qui en font une œuvre d'art à lui seul, par exemple Hôtel. Les qualités
tactiles du support accentuent la matérialité de l'œuvre. La typographie et ses
variations sont également très importantes, par le jeu qu'elles permettent,
entre machine à écrire, écriture manuscrite, tampon estampé, encres de couleurs
variables, bien visible dans les dossiers Solange et Louise ».
Le mahJ (Musée d'art et d'historie du Judaïsme) a annulé la rencontre avec Zwy Milshtein, "Peindre, graver et écrire", prévue le 12 avril 2015 à 11 h.
Le mahJ (Musée d'art et d'historie du Judaïsme) a annulé la rencontre avec Zwy Milshtein, "Peindre, graver et écrire", prévue le 12 avril 2015 à 11 h.
En 2015, la galerie Claire Corcia a présenté une exposition du peintre Zwy Milsthein, « Zwy Milshtein est le Woody Allen de la peinture. Il parvient à insuffler de l’espoir au cœur du chaos. Il rend le quotidien poétique et touchant. Des œufs au plat, des poireaux volants prennent une dimension épique prennent une dimension épique ! Il y a de la magie dans son regard. Son âme d’enfant enchante chacune de ses œuvres » écrit Claire Corcia.
En partenariat avec les JECJ (Journées européennes de la Culture juive 2016)-Lorraine et l’association presbytérale du Temple Neuf, le Temple Neuf a accueilli l'exposition "Dessine-moi des vies...", avec des œuvres spécialement dessinées par Zwy Milshtein pour le chœur du Temple Neuf de Metz. Le vernissage a été précédé d'un concert d'orgue de Robert Sigwalt. Vernissage le 6 septembre 2016 à 17 h.
"Dans l'univers foisonnant de Milshtein, ce ne sont pas des visages ou des corps qui se donnent à voir, mais des vies qui se racontent. Avec humour, tendresse et générosité, Milshtein crée "une cosmogonie grouillante et frémissante; tout un réseau de personnages, une foule bigarrée, saturée de petits hommes hybrides." Poétique, sarcastique, tendre, nomade, et pourtant maîtrisé, le trait de l'artiste trace des vies vibrantes et vraies : à bien les regarder, on les entend parler..."
"L’exposition met en lumière la vigueur et l’originalité de la dimension historique dans l’œuvre d’un artiste d’exception. Un miroir de l’histoire ? Oui et non ! En tous cas, pas seulement… Après une introduction fulgurante, voici le dernier volet d’un déploiement artistique qui, dans l’unité d’un style, conjugue plusieurs registres, comme autant de sources d’énergie, ou de moteurs qui traduisent la vision en mouvement de Zwy Milshtein. Si les vies dialoguent et se superposent, l’histoire explose. Peintre de la mémoire et figure incarnée du Juif errant, Milshtein a un parcours qui traverse l’histoire du XXe siècle. Grave et léger, tragique et comique, nostalgique et ironique, le style Milshtein fait son chemin dans l’indécidable, là où le spectateur peut découvrir un visage caché, un détail décalé, un clin d’oeil espiègle ; autant de détournements qui invitent à regarder la peinture et les dessins comme des voies d’une liberté à réinventer. Une exposition percutante, tissée d’instants d’histoire et de vie, saisis d’un trait vif, et présentée dans un endroit magique".
Dans le cadre du Festival des cultures juives, l’Espace Beaurepaire présente l'exposition collective « Traversée, Dos à dos…» avec des œuvres de la photographe Thérèse Gutmann et du peintre Zwy Milshtein. Vernissage le 16 juin de 13h à 21h.
"Marqués par leur passé, les deux artistes éclipsent l’horreur. Effacement et empreinte d’une histoire qui résonne entre deux mondes. Une danse enlevée et rythmée."
"Thérèse Gutmann cherche à représenter ses pensées intimes sur la mémoire et ses métamorphoses. Elle propose un voyage intérieur ludique et poétique".
"Zwy Milshtein, peintre né en Roumanie, son pays d’origine est au cœur de son imaginaire et de sa vie, traversée par les soubresauts de l’histoire."
CITATIONS DE ZWY MILSHTEIN
« Au départ d’une œuvre, je n’ai rien d’autre en tête que des impressions instantanées. Je vais là où la main m’emmène. Elle agit automatiquement et il en ressort des choses essentielles, profondes, sans passer par un processus conscient. En dessin comme en peinture, laisser s’exprimer la main, c’est la chose la plus raisonnable à faire… Ce qui me paraît important, c’est le geste car j’ai été particulièrement touché par les graffitis du métro de New-York dont j’ai subi l’influence et surtout l’esprit de rapidité dès les années soixante. »
"Le visage dans la vie,
c’est ce qu’on voit le plus souvent :
en sortant de la rue,
en prenant le métro,
en fait, partout.
Je suis assez voyeur,
j’aime regarder les gens
et leurs expressions.
Sur leurs visages
je lis leur vie,
leur passé,
mais pour moi,
à ma façon.
Je les interprète,
je me raconte
des histoires,
j’imagine… »
« J’aime l’anecdote et j’adore rire. Parfois, un rire se mêle à ma peinture. Sans que je sois sûr que j’aime ça. Mais, on ne peut survivre sans humour. Les choses les plus tragiques passent avec l’humour. Dans la culture juive d’Europe centrale, cela prend une place énorme. Et puis il y a une langue aujourd’hui décédée, le yiddish, une belle langue humoristique où chaque phrase incite à rire. Une langue qui est une échappatoire à la dureté de la vie… »
Sur Zwy Milshtein
dit, à l’huissier, le juge du jour. Et
le tribunal fut aussitôt
inondé de lumière.
« Faites entrer le témoin de l’obscurité»
dit, à l’huissier, le juge de la nuit. Et
le tribunal fut aussitôt
plongé dans les ténèbres.
Savaient-ils, déjà, l’un et l’autre,
que c’était le procès de la mémoire
qui allait se dérouler devant eux ? »
Edmond Jabès, « Zwy Milshtein, écrits et acide », éd Marval, Paris, 1989
« Zwi Milshtein transporte dans sa peinture son errance et ses croyances. Homme de conviction, il voyage dans le monde de l'art à son rythme, hors les stratégies et les fluctuations des modes. Son écriture picturale est personnelle car elle jaillit de sa vie. C'est aussi une poésie jubilatoire qui prend son envol aux sources du monde, dans les grottes d'Altamira, Lascaux, lorsque les premiers hommes ont inscrit pour la première fois des signes et graffiti sur les murs-abris des grottes. Milshtein n'est pas un peintre-décorateur, il peint parce que chez lui, c'est une nécessité vitale et impérieuse: un acte d'amour. Sa peinture accompagne sa vie, c'est aussi un moyen de communication, de connaissance et de mémoire avec la trace de l'exode ! L'oeuvre de Milshtein, c'est le cri du silence, une oeuvre qui témoigne, qui fortifie le regard à la fois livre de bord et journal intime: "Dans sa peinture, il y a autant de vérités d'artistes". "Je considère ma peinture comme une peinture expressionniste avec l'influence des peintres comme Bosch, Brueghel, Goya et Soutine". D'illustres aînés qui ont laissé une trace intemporelle et indélébile dans l'histoire de la peinture ».
Frédéric Altman (juillet 1994)
Du 16 au 23 juin 2021. Vernissage le 16 juin de 13h à 21h.
28, rue Beaurepaire. 75010 Paris
Portable : 06 07 59 65 29
Vernissage : 13h – 21h
De 14h à 20h
Au Temple Neuf
2, place de la Comédie. 57000 Metz
De 14 h à 18 h
Entrée libre
Vernissage le 6 septembre 2016 à 17 h.
Du 23 mars au 15 avril 2017
A la galerie Claire Corsia
323, rue Saint -Martin. 75003 PARIS
Tel : 09 52 06 65 88
Du lundi au vendredi de 11 h à 19 h
Jusqu'au 15 mars 2014
Jusqu’au 29
septembre 2012
A la galerie Area
50, rue d’Hauteville, 75010 Paris
Tél. : 01 45 23 31 52
Et
Jusqu’au 30
septembre 2012
Aux musées de Sens
Palais Synodal,
Parvis de la cathédrale de Sens. 89100 Sens
Tous les jours
sauf le mardi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Tél. : 03 86 64 46 22
Visuels :
Zwy Milshtein
© DR
La
conversation secrète
encres et acrylique sur papier, 195x200 cm.
L’envol de
la cuisinière
technique mixte sur papier marouflé sur toile, 145x97
cm, 2012.
Le bal
masqué
technique mixte sur papier marouflé sur toile, 145x97
cm, 2012.
« Le professeur Vassili »
2013
Acrylique sur papier marouflé sur toile 240 x 120 cm
L'omelette de la révolution
2013
technique mixte sur papier 200 x 200 cm
Un refuge précaire
2015
technique mixte et collage sur toile 200 x 300 cm
Articles
sur ce blog concernant :
Cet article a été publié le 25 septembre 2012, puis le 13 mars 2014, 11 avril et 30 mai 2015, 5 septembre 2016, 5 avril 2017.
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