Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) a régné sur le Saint Empire romain germanique de 1220 à 1250, et fut l'ultime empereur de la dynastie des Hohenstaufen. Il a dirigé la sixième croisade, pacifique — après Godefroy de Bouillon, il est le second seigneur de l'Occident médiéval à reconquérir les lieux saints de la chrétienté qui avaient été conquis par le djihad. Son règne a été marqué par des conflits permanents avec la papauté : il a été excommunié à deux reprises, le pape Grégoire IX l'a associé à l'Antéchrist. Frédéric a réuni à sa cour des savants, s'est intéressé aux mathématiques et aux beaux-arts, a effectué des expériences scientifiques et fait construire des châteaux qu'il aurait parfois conçu. Ses contemporains l'ont loué : Matthieu Paris l'a surnommé Stupor mundi (la « Stupeur du monde »). Arte diffusera le 20 septembre 2025 à 22 h 25 « La couronne du Saint-Empire. Un témoin de notre histoire », documentaire de Klaus T. Steindl.
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« Frédéric II - La splendeur du Saint-Empire » par Markus Augé
« Frédéric II - La splendeur du Saint-Empire » par Markus Augé
De sa création en 962 à son démantèlement en 1806 par l'empereur Napoléon 1er, il se situait dans le prolongement de l’empire d’Occident des Carolingiens et même de l’Empire romain.
Le qualificatif "Saint" fut ajouté durant le règne de Frédéric Barberousse afin de conférer une légitimation "divine" ou "sacrée" au pouvoir.
Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250), « régna sur le Saint Empire romain germanique de 1220 à 1250". Il fut roi de Germanie, roi de Sicile, roi de Provence-Bourgogne (ou d'Arles), et roi de Jérusalem depuis 1229.Petit-fils de Frédéric Barberousse, il fut l'ultime empereur de la dynastie des Hohenstaufen.
« Frédéric II - La splendeur du Saint-Empire »
Arte diffusa sur son site Internet « Frédéric II - La splendeur du Saint-Empire » (Friedrich II. - Der Staufer Der ewige Kampf mit dem Papst) par Markus Augé. « Portrait de l’empereur Frédéric II, dont le règne marque un tournant dans l’histoire du Saint Empire romain germanique. » il "fut une figure historique hors norme ».
« Né en Sicile, ce grand réformateur et promoteur des sciences est considéré par certains comme le premier souverain "moderne". Il est surnommé de son vivant "Stupor Mundi" (la « Stupeur du monde ») et « prodigieux transformateur des choses »,
Il dirigea la sixième croisade, pacifique, et fut le second, après Godefroy de Bouillon, à reconquérir les lieux saints de la chrétienté.
Des différends l'opposèrent à la papauté. Frédéric a été à plusieurs reprises excommunié. Le pape Grégoire IX le surnommait « l'Antéchrist ».
Polyglotte, « empereur cultivé, épris de beauté, Frédéric II se révéla pourtant un homme de pouvoir brutal, qui n’hésita pas à jeter en prison son propre fils pour défendre son trône ».
« Retour sur la destinée de cet empereur du Moyen Âge, qui, en raison de son hégémonie, s'attira de nombreux conflits avec les papes qui se succédèrent au cours de son règne ainsi que deux excommunications ».
Juifs
« Nul ne subira de violence pour la raison qu'il est juif ou sarrasin.» Ainsi en disposent les constitutions de Melfi, édictées en 1231 par Frédéric II de Hohenstaufen, l'un des personnages les plus originaux et les plus contrastés de son siècle. Si elles conservent une bonne part d'inégalités – le sang d'un juif ou d'un sarrasin y vaut la moitié de celui d'un chrétien – les constitutions de Melfi sont la première tentative, au Moyen Age, de substituer un Etat laïque, organisé sur la loi et fondé sur un corps de fonctionnaires, à l'instabilité des allégeances féodales."
Ernst Hartwig Kantorowicz (1895-1963) était un historien allemand naturalisé américain, spécialisé dans l'étude des idées politiques médiévales. En 1927, il publie une biographie de l'empereur Frédéric II. Critiquée par certains historiens, cette oeuvre a été appréciée des nazis : le führer Hitler déclarait l'avoir lue plusieurs fois, et Göring en offrit un exemplaire au Duce Mussolini.
Ernst Hartwig Kantorowicz (1895-1963) était un historien allemand naturalisé américain, spécialisé dans l'étude des idées politiques médiévales. En 1927, il publie une biographie de l'empereur Frédéric II. Critiquée par certains historiens, cette oeuvre a été appréciée des nazis : le führer Hitler déclarait l'avoir lue plusieurs fois, et Göring en offrit un exemplaire au Duce Mussolini.
Légendes
En 2015, les éditions Perrin ont publié "Frédéric II. Un empereur de légendes" de Sylvain Gouguenheim. « Frédéric II Staufen (1194-1250), l’empereur qui stupéfia le monde, selon les mots d’un chroniqueur contemporain, exerça son pouvoir dans une époque riche en mutations. Au cours d’un règne tumultueux, il déploya des qualités qui le placent parmi les souverains les plus fascinants de toute l’histoire médiévale occidentale. Héritier des rois normands de Sicile et des souverains germaniques, ce monarque réformateur et d’une volonté de fer apparaît comme l’une des figures majeures du Saint Empire. Dominant l’Allemagne, l’Italie et le royaume de Jérusalem, son objectif fut partout et toujours le même : exercer et défendre les droits royaux et impériaux, en usant avec souplesse des possibilités offertes par les situations locales. Les réussites, réelles, du règne ne masquent pourtant pas ses difficultés et ses échecs. Frédéric II se heurta à la révolte de son premier fils, Henri. En butte à l’opposition radicale de la papauté, il fut excommunié, puis, déclaré parjure et hérétique, il fut déposé par le pape Innocent IV. Par ce travail basé sur des archives aussi bien allemandes qu’italiennes et françaises, et en délaissant le mythe comme la psychologie supposée du personnage, mais en s’attachant à étudier le règne, sans a priori ni anachronisme, Sylvain Gouguenheim dresse le portrait renouvelé d’une figure médiévale d’exception ».
"Gouvernant l’Allemagne de loin, puisqu’il a passé l’essentiel de sa vie en Sicile et en Italie du Sud, Frédéric II représente « une pensée politique traduite en actes ». Le souverain, souligne Gouguenheim, s’attacha à construire un Etat puissant en exerçant les droits royaux et impériaux. Cette ambition, à l’instar de ses prédécesseurs, le fit entrer en conflit avec la papauté. Excommunié, déclaré parjure et hérétique, l’empereur finit par être déposé par le pape Innocent IV. S’il protégea les juifs, il combattit avec ardeur les hérétiques : contrairement à ce qui se dit, il ne fut nullement un apôtre de la tolérance, concept inconnu en son temps. De même ne fut-il pas un adepte du multiculturalisme, puisqu’il fit une guerre sans merci aux dernières poches musulmanes de Sicile. « Même délivré des mythes et des légendes qui le rendent multiforme et intemporel, voire opaque, conclut Gouguenheim, Frédéric II demeure un personnage étonnant, en aucun cas un souverain médiocre. » Une belle leçon d’histoire", a analysé Jean Sévillia.
« La couronne du Saint-Empire. Un témoin de notre histoire »
Arte diffusera le 20 septembre 2025 à 22 h 25 « La couronne du Saint-Empire. Un témoin de notre histoire », documentaire de Klaus T. Steindl.
« À l'initiative du musée d'Histoire de l'art de Vienne, une équipe internationale de chercheurs et d'historiens mène l'enquête sur le plus célèbre trésor du Saint Empire romain germanique : la couronne portée par ses empereurs lors de leur sacre. »
« La collection du Trésor impérial de Vienne abrite l'un des ensembles les plus inestimables d'Europe : les "regalia" du Saint Empire romain germanique, ces joyaux dont étaient parés les souverains lors de leur sacre. »
« Parmi eux, l'orbe, l'épée, le sceptre, et le plus grand symbole de leur puissance : la couronne impériale. Chef-d'œuvre d'orfèvrerie serti de pierres précieuses, semi-précieuses et de perles, ce joyau d'or et d'émail de trois kilos demeure mystérieux à plus d'un titre. »
« Si l'on estime que la coiffe a pu être fabriquée entre 950 et 1150, l'on ignore encore où, ainsi que l'identité de celui ou de ceux qui l'ont façonnée. »
« Sortant la précieuse couronne de sa vitrine blindée, une équipe scientifique internationale, réunie autour du conservateur Franz Kirchweger, se lance dans une enquête sur ses origines… »
« Du Moyen Âge à sa dissolution en 1806, le Saint Empire romain germanique a unifié une large partie de l'Europe, transcendant pendant plus de huit cents ans frontières linguistiques, confessionnelles et culturelles. »
« Attribut de ses empereurs successifs, qui la portaient uniquement le jour de leur sacre, la couronne du Saint Empire est le plus célèbre des joyaux de cette puissance disparue. »
Quatre plaques d’émail ont des motifs d'inspiration byzantine (dites Bildplatten en allemand) représentant des scènes de la Bible hébraïque : l'effigie des rois David, Salomon, et Ézéchias avec le prophète Ésaïe. "Les rois David et Salomon tiennent des pièces d'étoffe avec une inscription latine. Pour le roi David, l'inscription est : « La force d’un roi est d’aimer la justice », et pour Salomon : « Crains le Seigneur et détourne-toi du Mal ». Sur la troisième icône, le roi Ezechias reçoit du prophète Ésaïe la promesse de Dieu : « J’ajoute quinze années à tes jours »5. Sur la quatrième plaque, Jésus ressuscité trône au-dessus du globe terrestre, entouré de deux anges. On lit en lettres de vermillon sur fond d'or « per me reges regnant ».
Joyau, la couronne signifie "la glorification de Dieu, une légitimation religieuse de la royauté de l'empereur et l'adhésion au respect des vertus du prince chrétien". Les "plaques historiées montrent clairement ces vertus" et expriment un idéal politique : "Salomon symbolise la piété et la sagesse, le roi David la droiture, le roi Ézéchias et le prophète Ésaïe un règne durable dans l'observance des commandements divins". Les monarques devaient agir conformément à cet idéal élevé.
« Dans le cadre d'une campagne d'étude interdisciplinaire lancée par le musée d'Histoire de l'art de Vienne, une collaboration inédite a réuni des historiens de l'art et des chercheurs de plusieurs institutions européennes. »
« De la capitale autrichienne à Nuremberg et Aix-la-Chapelle, en Allemagne, en passant par Paris, où une statue équestre sur le parvis de Notre-Dame présente Charlemagne arborant la fameuse couronne – qu'il n'a cependant jamais portée, son règne étant antérieur à sa datation présumée –, ce documentaire déploie près d'un millénaire d'histoire européenne, exhumant documents, dessins et archives. Et révèle, notamment grâce à l'analyse au microscope numérique en trois dimensions, des détails insoupçonnés d'une pièce d'orfèvrerie de toute beauté. »
« Frédéric II - La splendeur du Saint-Empire » par Markus Augé
Allemagne, 2018
Sur Arte le 16 novembre 2019 à 21 h 45
Sur arte.tv du 02/11/2022 au 27/01/2023
Visuels : © Markus Augé
Visuels : © Markus Augé
« La couronne du Saint-Empire. Un témoin de notre histoire » de Klaus T. Steindl
France, Autriche, 2025, 52 min
Coproduction : ARTE, ORF, Epo Film Austria, en association avec le Musée d'Histoire de l'art de Vienne
Sur Arte les 20 septembre 2025 à 22 h 25, 22 septembre 2025 à 10 h 55, 18 octobre 2025 à 12 h 35
Sur arte.tv du 13/09/2025 au 18/12/2025
Visuels : © Hubert Doppler/EPO-Film
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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 14 novembre 2019, puis le 30 novembre 2022.














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