Fin 2003, des inscriptions antisémites sont apparues dans les locaux de Sciences Po, le prestigieux Institut d'Etudes Politiques de Paris (IEP). Richard Descoings, alors son directeur, avait réagi d'abord par une « réflexion sur la laïcité » (sic). Une réaction inadéquate. Puis, à l'initiative de l'UEJF (Union des étudiants Juifs de France), il avait condamné publiquement ces graffitis antijuifs. En octobre 2015, Sciences Po a suspendu une de ses étudiantes koweïtienne, Amira Jumaa pour avoir publié des posts antisémites dans les réseaux sociaux, puis en décembre 2015 l'a exclue. Le 9 juin 2016, l'UEJF Sciences Po s'est indignée : la "Commission disciplinaire a décidé de réintégrer Amira Jumaa jusqu'à ce que la décision statuant sur l’appel qu’elle a formé soit rendue". Le Grand Rabbin de France Haïm Korsia n'a pas réagi publiquement.
Sciences Po est un établissement privé prestigieux, recevant des subventions de l'Etat. Il forme une grande partie de l'élite politique, économique et médiatique française et étrangère.
Inscriptions antisémites
Sciences Po est un établissement privé prestigieux, recevant des subventions de l'Etat. Il forme une grande partie de l'élite politique, économique et médiatique française et étrangère.
Inscriptions antisémites
« Sciences Po efface les messages antisémites dès qu’ils lui sont signalés. Il ne peut pas mettre des caméras partout. Ce qui est nouveau, c’est le caractère industriel de ces inscriptions apposées au tampon encreur », explique le directeur de la communication de Sciences Po, Xavier Brunschvicg.
L’UEJF-Sciences Po dénonce ces inscriptions dans un tract, dans sa newsletter et dans une lettre au directeur de Sciences Po, Richard Descoings. Le 27 novembre, elle rencontre M. Descoings, qui propose d’inscrire la réaction de la direction « dans une réflexion sur la laïcité » (sic).
Incompréhension de l'antisémitisme ? Refus de lancer des actions ciblées contre la haine des Juifs ? Crainte de s'aliéner des mouvements estudiantins ou syndicalistes d'extrême-gauche ? Cette réaction de la direction de Sciences Po s'aligne sur celle des autorités politiques nationales françaises qui, depuis tant d'années, feignent de croire que la laïcité pourrait dissoudre l'antisémitisme. Curieux pour un établissement d'enseignement supérieur si renommé.
Mais il est vrai que Sciences Po a profondément changé sous la direction, autoritaire, favorisant la courtisanerie, opaque et dispendieuse de Richard Descoings. En témoignent les panneaux d'affichage des syndicats étudiants majoritairement occupés par des groupes gauchistes. Auteur de la biographie de Richard Descoings Richie, Raphaëlle Bacqué a qualifié de "révolutionnaire" Richard Descoings. Or, celui-ci a préféré imposer dès 2010 l'enseignement des "études de genre", plutôt qu'un cours analysant cette vague d'antisémitisme depuis l'Intifada II. Pourquoi ? Parce cet antisémitisme est particulièrement virulent parmi des élèves de ZEP (zones d'éducation prioritaire) auxquels Richard Descoings avait destiné une procédure spécifique pour intégrer Sciences Po au nom de la démocratisation de l'IEP de Paris, ou ses étudiants venant de pays étrangers ?
Mais il est vrai que Sciences Po a profondément changé sous la direction, autoritaire, favorisant la courtisanerie, opaque et dispendieuse de Richard Descoings. En témoignent les panneaux d'affichage des syndicats étudiants majoritairement occupés par des groupes gauchistes. Auteur de la biographie de Richard Descoings Richie, Raphaëlle Bacqué a qualifié de "révolutionnaire" Richard Descoings. Or, celui-ci a préféré imposer dès 2010 l'enseignement des "études de genre", plutôt qu'un cours analysant cette vague d'antisémitisme depuis l'Intifada II. Pourquoi ? Parce cet antisémitisme est particulièrement virulent parmi des élèves de ZEP (zones d'éducation prioritaire) auxquels Richard Descoings avait destiné une procédure spécifique pour intégrer Sciences Po au nom de la démocratisation de l'IEP de Paris, ou ses étudiants venant de pays étrangers ?
Mais l’UEJF-Sciences Po a voulu distinguer la lutte contre l’antisémitisme du débat sur la laïcité », indique son président, Stéphane de Miroschedji.
Ce communiqué répondait aux attentes de l’UEJF-Sciences Po qui reçoit le soutien d’étudiants et d’un professeur, Olivier Duhamel. Il montrait qu’une réaction officielle et ferme est non seulement possible, mais aussi indispensable.
Quelle est l’origine de ces tampons, externe ou interne ? L’extrême-droite ou les islamistes ? Les interrogations demeurent.
Amira Jumaa
En octobre 2015, le site TheInglouriousBasterds a révélé les posts antisémites d'Amira Jumaa, jeune Koweitienne. Lors d'un échange sur les réseaux sociaux, elle pestait contre les Juifs qu'elle assimilait aux "rats" : "Oui, vous les Juifs méritez d'apprendre ces leçons. Vous vous attendez à quoi, s'emparer de la terre d'un peuple et le tuer ? Un câlin ?... Vous n'appartenez à aucun lieu dans ce monde - c'est pourquoi vous, mecs, êtes des racailles et des rats, et êtes discriminés où que vous soyez. N'en blâmez pas les pauvres Palestiniens... D'abord, rat dispersé, je ne suis pas une immigrante de France. Je suis du Koweït, aussi mon pays peut acheter vos parents et vous, et vous mettre dans des fours".
Née d'un père koweïtien et d'une mère jordanienne d'origine palestinienne, cette étudiante à Sciences Po effectuait un stage au service Culturel à l'ambassade de France aux Etats-Unis. Elle avait auparavant été stagiaire à l'ambassade du Koweït à Athènes (Grèce).


En août 2014, Amira Jumaa avait liké un message sur Facebook d'I Hate Israel : au premier plan d'un défilé, une banderole large prônait le boycott de l'Etat Juif.

Curieusement, le message du service Culture de cette ambassade, publié initialement sur sa page Facebook le 23 octobre 2015, en a disparu. Ce service y exprimait la "consternation" du ministère des Affaires étrangères en apprenant "les propos antisémites" tenus "sur sa page personnelle" par son ancienne stagiaire.
Le 25 octobre 2015, sur Facebook, All With Us-Tous Avec Nous a publié une réponse, en anglais et en français, d'Amira Jumaa : "Je voulais présenter mes excuses pour cet incident. J'ai réagi à une attaque personnelle d'une manière erronée. Comme étudiante, je prends conscience que l'ignorance et le racisme n'est pas la bonne manière de résoudre un problème. J'aimerais m'excuser auprès de toute personne que j'ai blessée et retirer ce que j'ai dit. J'espère que vous pourrez trouver en vous pour me pardonner et me permettre de réparer cette erreur. Je suis désolée - c'était une réaction irrationnelle.... Le conflit en Palestine peut créer des sentiments contre lesquels il est parfois difficile de luter. Et donc j'ai fait une grosse erreur. J'espère que vous allez pouvoir me pardonner pour cette bête erreur. I am sorry for the reactions I have put into you and the anger I have caused. I am apologizing because I realize my mistake and for nothing else. A lot may not accept my apology but I will do it anyways to prove as an example and hopefully, others can learn a lesson from my mistake. I am sincerely sorry once again for the insults. I do indeed retract what was written".

C'est l'héritage du grand mufti de Jérusalem, al-Husseini.

Le 27 octobre 2015, Meyer Habib, député des Français de l'étranger dans une circonscription incluant l'Etat d'Israël, a écrit au directeur de l'IEP de Paris, Frédéric Mion, pour lui demander s'il comptait prendre des mesures à l'égard de cette étudiante.

« Compte tenu de la gravité des accusations portées contre (la femme), le directeur de Sciences Po a décidé de suspendre ses études par mesure de précaution, en attendant une décision disciplinaire » a déclaré à l’AFP un porte-parole de Sciences Po. Après la suspension, quelle sanction ?
Le 16 décembre 2015, Sciences Po a définitivement exclu Amira Jumaa. Résultant d'une audition de l'étudiante et d'une enquête, affichée sur les murs de l'IEP, cette décision de la section disciplinaire, composée de manière paritaire - cinq professeurs, cinq étudiants - est ainsi motivée :
« Considérant que XXX explique ses propos par une réaction non maîtrisée, due en particulier à son histoire familiale, en réponse à d’autres propos injurieux proférés sur le réseau social en cause par des tiers, à l’encontre des populations arabes ; qu’elle indique, sans pouvoir le prouver, avoir immédiatement présenté des excuses pour ses propos auprès des internautes concernés ; que les propos cités plus haut ont, ainsi qu’il a été dit, été tenus dans trois messages successifs, sur une durée non contestée d’environ une heure ; qu’ils réitèrent, par écrit, des insultes relevant d’un registre particulièrement caractérisé, alors que l’intéressée admet avoir continué, durant cette période, à vaquer à ses occupations avec un groupe d’amis ; qu’ils doivent, dans ces conditions, être regardés comme présentant un caractère délibéré ;Cette sanction d'exclusion est la première prise par cet établissement. Selon Rue89, Amira Jumaa occuperait un poste dans une banque soudanaise.
Considérant que de tels propos, à caractère antisémite, faisant l’apologie du crime de génocide et évoquant la traite de l’être humain, sont en France sévèrement puis par la loi pénale et font l’objet, à ce titre, de peines très lourdes prononcées par les juridictions répressives ; qu’ils sont au demeurant directement contraires aux valeurs et aux missions de l’Institut d’études politiques de Paris [...] ;
Considérant que ces propos, que l’intéressée a choisi de rendre publics en les mentionnant sur un réseau social sont, par leur caractère exceptionnel et leur gravité, définitivement inacceptables de la part d’une jeune adulte responsable, membre d’une communauté éducative ; qu’en dépit des regrets exprimés par XXX, ils compromettent de façon évidente le fonctionnement normal de l’établissement, duquel XXX s’est elle-même désolidarisée de ce fait ; que l’intéressée ne justifie en outre, par les éléments de preuve qu’elle apporte, d’aucune circonstance atténuante ;
Considérant qu’il résulte de ce qui précède que la gravité de la faute disciplinaire commise par XXX appelle une sanction d’une particulière sévérité ».
La scolarité à Sciences Po d'Amira Jumaa n'a en rien entamé sa haine antisémite. Pourquoi ? A quand un cours ou un séminaire sur les antisémitismes islamique et arabe, l'alliance de dirigeants musulmans avec leurs homologues nazis, et une Shoah qui ne soit pas "islamiquement correcte" ?
Sans ces réponses, Sciences Po n'aura rien compris à ces faits, et manquera à sa mission de faire comprendre le monde à ses étudiants.
Rappelons que Richard Descoings avait fermé en décembre 2010 la chaire Moyen-Orient Méditerranée, cofinancée par la firme pétrolière Total et dirigée par Gilles Kepel, expert renommé. Une décision qui a contribué à réduire fortement la connaissance de l'islam et du monde Arabe en France.
En janvier 2016, JSSNews a décerné le prix « personnalité sioniste francophone de l’année » aux blogueurs du site internet The Inglourious Basterds "pour le travail exceptionnel qu’ils ont fait au cours des mois écoulés" pour avoir révélé les propos antisémites d'Amira Jumaa.

"Non à la réintégration d’une étudiante antisémite sur les bancs de Sciences Po !Cette décision de l'IEP de Paris marque la victoire du narratif palestinien dans l'une des institutions formant l'élite française. Une victoire d'autant plus aisée que la diplomatie israélienne s'avère inexistante pour le contrer et rappeler la légitimité de l'Etat d'Israël.
L’UEJF Sciences Po s’inquiète de la réintégration de l'étudiante Amira Jumaa qui avait été exclue en décembre dernier par la Commission disciplinaire de Sciences Po, à la suite des propos antisémites et d’apologie de la Shoah qu’elle avait proférés sur les réseaux sociaux, tels que : « Vous n’êtes de nulle part dans ce monde. C’est la raison pour laquelle vous êtes des déchets et des rats et mal traités partout dans le monde. Ne remettez pas ça sur le dos des pauvres Palestiniens [...]. D’abord, vous, les rats dispersés, je ne suis pas une immigrée de France. Je viens du Koweït et mon pays peut vous acheter, vous et vos parents, et vous mettre dans des fours. »
La Commission disciplinaire a en effet décidé de réintégrer Amira Jumaa jusqu'à ce que la décision statuant sur l’appel qu’elle a formé soit rendue.
Sciences Po est une école qui se donne pour mission de former les cadres politiques de demain. Au vu du contexte politique actuel, il est fondamental que la parole de haine raciste et antisémite y soit résolument bannie. Réintégrer Amira Jumaa serait une injure à tous ceux qui ont pu être la cible de ses propos et constituerait un précédent dangereux.
Il est indigne que les origines palestiniennes de cette étudiante aient été mises en avant lors du Conseil de discipline comme circonstances atténuantes à l’antisémitisme qu’elle a véhiculé. Rien ne peut excuser le racisme et l’antisémitisme.
L’UEJF Sciences Po demande à la direction de Sciences Po de ne pas tolérer la réintégration, ne serait-ce que provisoire, de cette étudiante, et invite tous les étudiants à se mobiliser en relayant cet appel au sein de la communauté étudiante, auprès de leurs professeurs et directeurs d’étude, et auprès de l’administration, afin que leur indignation soit entendue".
Le Grand Rabbin de France, partisan du programme Emouna de l'IEP de Paris qui formera les ministres des cultes, n'a pas réagi publiquement à cette décision de Sciences Po.
Gatekeepers


Constituées de projections de films et de débats, ces Journées sont organisées par Sciences Po Alumni, la fondation Jean Jaurès, Albingia, l'Assemblée nationale, le Sénat, le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée), les Ecrans de Paris, l'Arlequin, BdA Sciences Po, La Mairie de Paris, LCP, France Info et L'Express. Le "thème du pouvoir politique, de son mystère et de ses arcanes est au cœur de la première édition des Journées du Cinéma Politique de Sciences Po. Les questions inhérentes à cette thématique font partie des fondements du projet intellectuel de l’établissement, « comprendre le monde pour le transformer ». Elles sont aussi au centre de la pratique cinématographique, qui a l’immense avantage de donner à voir le corps politique, de le projeter dans l’imaginaire et de l’interroger dans ses mystères et sa part non visible. Au travers de la crise traversée par nos sociétés de l’information et de l’image, nous n’avons jamais autant regardé le pouvoir politique ; mais que voyons-nous vraiment ? Les 17 et 18 mars 2016, les Journées du Cinéma Politique montreront la politique dans tous ses états".

J'ai interrogé les responsables de ces Journées sur la raison de leur choix de ce film. Le 16 mars 2016, Madani Cheurfa, secrétaire général de Sciences Po Cevipof, m'a répondu : "Je lirai attentivement votre blog et me permettrai de vous répondre si j’estime ma réponse suffisamment pertinente face à vos interrogations".
Emouna
Le 13 janvier 2015, interrogé par RCF sur l'agression à la machette d'un professeur français juif à Marseille, Moché Lewin, rabbin du Raincy, ancien porte-parole du grand rabbin de France Gilles Bernheim devenu directeur exécutif de la Conférence des rabbins européens (CER) et conseiller spécial du grand rabbin de France Haïm Korsia, a prôné le dialogue inter-religieux pour lutter contre les préjugés et endiguer la violence.
Qui mène et depuis quand ce dialogue ? Avec quelles compétences ? Dans quels buts et selon quelles modalités ? Avec quels résultats ? Mystères.
Dans ce cadre, le rabbin Moché Lewin a annoncé la prochaine formation assurée à Sciences Po auprès des "élèves des différentes religions" : rabbins, prêtres et imams se connaîtront avant leur entrée en fonction. Ce qui sera "porteur d'amitié, de connaissance et de relations". Ou vecteur de la communication pour Sciences Po et pour le Grand rabbinat de France ?
En effet, le grand rabbin de France Haïm Korsia et son conseiller Moché Lewin refusent d'évoquer « l’antijudaïsme théologique et l’antisémitisme politique » islamiques (Shmuel Trigano).

Le 4 mai 2016, a été annoncé à Sciences Po le programme Emouna.
"Prêtres, pasteurs, rabbins, imams et moines bouddhistes : à partir de septembre 2016, des étudiants un peu particuliers vont faire leur rentrée à Sciences Po pour une formation unique en son genre. Baptisé "Emouna, l'amphi des religions", ce programme va former des "ministres du culte de différentes communautés religieuses". L'objectif : renforcer les liens et la connaissance mutuelle, et assumer une juste place dans la laïcité et la culture françaises".

Articles sur ce blog concernant :
Cet article a été publié par Guysen. Cet article a été publié sur ce blog le 3 mai 2015, puis les 13 novembre 2015 et 3 février 2016.
Sciences Po n'est plus l'école prestigieuse qu'elle était depuis qu'il a été décidé de permettre aux racailles en tous genres d'y étudier. En faits ces nouveaux inscrits contribuent, par leur niveau d'études et d'intelligence très inférieur à celui des étudiants "normaux" à faire descendre de manière drastique le haut niveau observé jusqu'à l'arrivée de ces nouveaux venus.
RépondreSupprimerBonjour. Je pense que Sciences Po a beaucoup changé à partir des années 1990, surtout sous la direction de Richard Descoings qui a favorisé le népotisme, l'opacité de gestion, des séminaires et cours bizarres telle la théorie du genre, etc. La dégradation de l'enseignement depuis les années 1980 a influé sur le niveau de tous les étudiants à Sciences Po qui, comme d'autres grandes écoles, a du trouver le moyen de pallier leurs carences.
RépondreSupprimerL INSTITUT DE GEOPOLITIQUE DE PARIS.... PERSONNALITES ISSUES
RépondreSupprimerDE LA SORBONNE ET D AUTRES UNIVERSITES PARISIENNES
QUI N AIMENT PAS MAIS PAS DU TOUT ISRAEL ; QUI FORMENT POUR UN DIPLOME DE GEOPOLITIQUE APRES SCIENCES PO ? FUTURS AMBASSADEURS DANS LES PAYS ARABES ?