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jeudi 10 mars 2016

Mon interview par Radio Shalom le 8 mars 2016 sur les antisémitismes de France


Radio Shalom, radio de la fréquence juive francilienne, devait diffuser ce jeudi 10 mars 2016, dans son journal débutant à 18 h mon interview par Bernard Abouaf, rédacteur en chef de la station, sur les antisémitismes en France. J’ai évoqué un antisémitisme d’Etat impliquant notamment l’institution judiciaire ainsi que le secteur public audiovisuel et radiophonique. J’ai insisté sur trois affaires – Monica Waitzfelder, le Dr Lionel Krief et Eva Tanger – dans lesquels ces justiciables Juifs ont été spoliés de leurs biens par des magistrats, agents publics rémunérés par l’Etat et statuant « au nom du peuple français », sans que leurs droits de la défense aient été respectés. Une forme d’antisémitisme non combattue par les dirigeants d’organisations juives françaises et évoquée dans mon article Antisémitismes de France. Une réalité inaudible par certains.


Selon la doxa dominante, il y a des antisémites en France, mais la France n'est pas antisémite.

Pourtant, certains faits, telle la tolérance par la France de l’affaire al-Dura, des appels au boycott des produits israéliens peu ou pas sanctionnés, et la spoliation actuelle par des magistrats de Juifs - Monica Waitzfelder, Dr Lionel Krief, Eva Tanger, etc. - , minent cette thèse et amènent à s'interroger sur un antisémitisme d'Etat, sur "une France antisémite" (Pierre-André Taguieff) et ses dénis, notamment de l'antisémitisme et l'anti-judaïsme islamiques, de la judéophobie arabe, ainsi que de sa "politique arabe" partiale et de sa "politique iranienne" dangereuse.

Ajoutons l'indulgence de la France à l'égard de l'antisémitisme de l'extrême-gauche et d'une partie de la gauche.  Une aménité inversement proportionnelle à sa vigueur à dénoncer l'antisémitisme de l'extrême-droite.

Silence, on spolie !
Des "Juifs de France", pour reprendre la terminologie officielle et erronée - il s'agit de jure et de facto de Français Juifs -, sont spoliés depuis l'Intifada II par l'institution judiciaire française, et ce "au nom du peuple français" : propriétaires de biens immobiliers en Allemagne (Monica Waitzfelder) et en France (Eva Tanger), spécialiste en médecine nucléaire et détenteur d'actions dans des sociétés (Dr Lionel Krief)... Et la liste est loin d'être complète ou close.

Sans ces magistrats, agents publics rémunérés par l'Etat et formés à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM), aucun ennemi des Juifs ne pourrait légalement les ruiner ou les spolier.

Laissant souvent la place au "gouvernement des juges", la justice française est devenue aléatoire, source d'insécurité juridique, car des magistrats s'affranchissent du respect du droit. Ainsi, la disparition progressive du droit d'auteur, au fil de jurisprudences destructrices, dans le pays de Beaumarchais, s'avère emblématique de l'avènement du "gouvernement des juges".

Le "gouvernement des juges" n'est contrôlé par aucun contre-pouvoir. Les réformes lancées par les autorités politiques ont visé par exemple la "carte judiciaire", mais non à limiter ce "gouvernement des juges" attentatoire à la démocratie et à des éléments de la devise républicaine : l'égalité et la liberté.

A cet égard, est significatif le scandale du "Mur des cons", panneau constitué de photographies de personnalités, dont le père d'une victime assassinée, découvert dans les locaux du Syndicat national de la magistrature (SNM), au sein d'un bâtiment du ministère de la Justice, par le journaliste Clément Weill-Raynal en 2013. Un scandale suivi d'aucune sanction, hormis celle du journaliste ayant révélé ce "Mur des cons".

Des magistrats "dhimmitisent" les Juifs, leur refusant le droit à un procès équitable : pas de respect des droits de la défense, reprise des conclusions de l'expert judiciaire sans tenir compte des conclusions et pièces des justiciables juifs, dénaturation, c'est-à-dire déformation des conclusions et des pièces, etc. Ainsi, des documents établis par la partie non Juive - Syndicat de copropriétaires, société, etc. - sont pris en compte pour accueillir les demandes de cette partie, même quand ils sont sciemment faussés.

Pour bien faire comprendre à des Juifs impudents, osant réclamer l'application du droit, qu'ils ne sont pas des justiciables français comme les autres, des magistrats bâclent leur arrêt par des phrases sans sens. Les condamnations au titre de l'article 700 du Code de procédure civile - indemnisation des frais judiciaires, en première instance et en appel, de la partie gagnant entièrement ou partiellement le procès - ? Elles se traduisent généralement pour des justiciables non Juifs - locataire, copropriétaire, banque, etc. - par une somme à payer par la partie perdant, en partie ou totalement le procès, allant de 4 000 € à 5 000 €. Or, une Cour d'appel a condamné un copropriétaire Français Juif, percevant le RSA et ayant obtenu l'aide juridictionnelle totale, a verser 6 000 € au Syndicat et à son syndic, et à Eva Tanger, copropriétaire Française Juive, à 20 000 € ! Mais, et c'était bien connu de Youssouf Fofana, "les Juifs ont de l'argent"...

Et on arrive à la situation de Juifs français ruinés, spoliés, réduits au statut précaire de Juifs errants.

Une réalité niée
Cette réalité s'avère occultée par de nombreux dirigeants d'organisations juives françaises tant elle effraie de la part d'un régime démocratique, et tant ces dirigeants sont obnubilés par "la haine sur Internet".

Ils nient cette réalité complexe, résultant de la conjonction explosive d’antisémitismes variés et institutionnalisés. Et ne la combattent donc pas dans toutes ses déclinaisons.

Pour lutter contre les antisémitismes en France, pour que les Juifs français puissent demeurer en France, il urge de constater cette réalité et d’en tirer les conséquences en termes d’actions à mener pour combattre victorieusement toutes les facettes de cet antisémitisme.

Hélas, les Français Juifs manquent de représentants pour les défendre. Il n’est pas normal que des Français Juifs tels Monica Waitzfelder ou le Dr Lionel Krief aient mené leurs combats seuls, sans soutien ou/et sans aide efficace de dirigeants communautaires.

Les dirigeants d’organisations françaises juives doivent au plus vite adopter un plan allant du court terme au long termes, et opérer une "révolution copernicienne" dans leurs relations avec les pouvoirs publics.


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