Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 5 mars 2020

Karen Taieb, journaliste médicale sur RCJ (10/11)


Karen Taieb est dentiste, journaliste santé sur RCJ, "radio de la communauté juive" financée par le Fonds social Juif unifié (FSJU) dont son époux Gil Taieb est vice-président, élue parisienne socialisteconseillère de Paris élue en 2001, réélue en 2008 et 2014, conseillère du XIe puis du IVe arrondissement de Paris (2014-2020), candidate en 2020 dans le XVIIe arrondissement - ainsi qu'auteure des Aventures de TOLU le petit écolo. Invités parfois peu scientifiques dans son émission radiophonique hebdomadaire, positions "politiquement correctes" et parfois erronées (polémique sur la plaque en souvenir de Henri Dutilleux), indifférence de journaliste et d'édile à l'égard de Français Juifs spoliés tels le Dr Lionel Krief, éminent médecin nucléaire, et Eva Tanger, copropriétaire dans la circonscription de cette élue parisienne, évocation "politiquement correcte" et partielle de l'antisémitisme en France... Les choix et carences informatives de Karen Taieb laissent parfois perplexe.

4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à Actualité juive hebdo et Osmose
5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop 

Karen Taieb est dentiste et auteur de contes ainsi que de la pièce de théâtre Les aventures de TOLU le petit écolo. Elle revendique un diplôme de journalisme médical obtenu en 1998.


Elle s'est aussi lancée dans une carrière politique dans les rangs du parti socialiste et a été élue Conseillère de Paris en 2001, puis réélue. 

Après avoir été Conseillère d'arrondissement, déléguée auprès de la Maire du XIIe arrondissement, chargée des manifestations culturelles et de l’accueil des habitants, elle est devenue en 2014 conseillère de Paris, chargée de la santé, du handicap et des grands projets de rénovation de la Bastille et de Saint-Merri à la Mairie du IVe arrondissement de Paris.


Avec son époux Gil Taieb, elle a co-fondé en 1996 Onze Bouge, "festival pluridisciplinaire de la création artistique à Paris", dont la particularité est la gratuité des spectacles visant les "djeunes". Qui paie ? Les partenaires, surtout des collectivités locales, les contribuables. Un festival qui, comme Nuit blanche, ne saurait masquer les graves échecs de la politique culturelle de la Ville de Paris, particulièrement patents dans la gestion des conservatoires artistiques et la préférence pour des actions de communication.

Conseillère de Paris

Lors de la campagne pour les élections municipales 2014, les radios communautaires ont ouvert leur antenne aux candidats de la gauche et de la droite républicaines. 

Un journal communautaire a publié la photo, prise rue des Rosiers dans un des quartiers historiques Juifs, de Gil Taieb parlant avec Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris, et de Christophe Girard, maire du IVe arrondissement de Paris, candidat socialiste à sa succession, dialoguant avec Karen Taieb, conseillère socialiste et n° 2 sur la liste menée par Christophe Girard. 

Nul média ne s'est interrogé : quand Gil Taieb arpente un quartier parisien longtemps associé aux Juifs avec Anne Hidalgo, le fait-il à titre privé ou/et comme vice-président du CRIF ou d'une autre de ses fonctions dans le monde associatif Juif français ? Un leader communautaire français est-il astreint à un devoir de neutralité politique ? Karen Taieb, journaliste de RCJ, peut-elle soutenir Anne Hidalgo, qui s'est inclinée devant le mausolée du terroriste Arafat le 5 décembre 2013 et s'est tue devant l'incitation à la haine et au terrorisme de l'Autorité palestinienne ?


Objectif Santé
Sur RCJ, radio du FSJU (Fonds social Juif unifié), depuis quelques années, Karen Taieb anime, comme « journaliste Santé  », Objectif santé, émission hebdomadaire présentée le lundi (13 h-14 h) puis le mercredi (13 h 05-13 h 45).

L'émission avait été créée et animée par une cardiologue qui a quitté la France. Karen Taieb lui a succédé. Comment a-t-elle été recrutée ? Elle m'avait indiqué avoir été contactée par un directeur du FSJU. Curieusement, aucun processus de recrutement interne dans le groupe médiatique du FSJU n'a été lancé. 


Le 30 janvier 2012, l’invité est Guillaume Gérault, coauteur du livre avec Catherine Behar, Ronald Mary et Jean-Charles Sommerard « Le guide de l’olfactothérapie », paru aux Éditions Albin Michel (octobre 2011). Les « auteurs nous proposent la méthode de soins la plus simple qui soit : l’utilisation des huiles essentielles en olfaction, au flacon ou au bouchon ». Les auteurs : « Guillaume Gérault est naturopathe, aromatologue et thérapeute psycho-corporel formé aux techniques manuelles. Jean-Charles Sommerard, aromatologue, a fondé le premier bar à eaux florales du monde, à Paris. Catherine Béhar est sophro-analyste et aromatologue, spécialisée dans la gestion des émotions et du stress. Ronald Mary est journaliste ».

Le 21 mai 2012, l’invité est le « Dr Alain Delabos, auteur du livre « Mincir sur mesure grâce à la chrononutrition », paru aux Éditions Albin Michel ». La chrononutrition a été « élaborée en 1986 par le Dr Alain Delabos et testée médicalement par l’équipe des scientifiques de l’IREN (Institut de recherche européen sur la nutrition)... Cette méthode révolutionnaire permet de mincir là où il faut et sans se priver. Elle vous propose de déterminer votre propre morphotype, afin de comprendre pourquoi vos kilos superflus sont localisés sur telle ou telle partie du corps et de corriger d’éventuelles erreurs… tout aliment est bénéfique s’il est consommé en fonction de l’horloge biologique du corps. Ses principes essentiels peuvent alors parvenir jusqu’à leur site d’action cellulaire, alors que le même aliment, pris à un autre moment, s’oriente vers une voie de stockage ». Ce texte publié par RCJ omet de préciser que l'IREN a été créé à l'initiative notamment du... Dr Delabos. Le 25 mars 2013, Karen Taieb invite de nouveau le Dr Delabos, auteur de Mincir en beauté grâce à la morphonutrition (Albin Michel). Cet invité reconnait l'absence d'études scientifiques sur le bien-fondé de ses allégations. Karen Taieb cite un article récent sur le Dr Delabos publié par... Gala. Quelle source pour une émission médicale !


Le 5 novembre 2012, l'invité est Christian Brunnaturopathe et qui, contrairement aux allégations du site de RCJ, n'est pas médecin. Il est « l’auteur du livre « Nettoyer et drainer son foie naturellement », paru aux Éditions Guy Trédaniel (août 2012) ». « En suivant les conseils naturopathiques relevant du bon sens et de la logique, en adoptant une hygiène de vie globale et spécifique, vous aurez les moyens de préserver les fonctions vitales de cet organe essentiel qu’est le foie, par des moyens naturels et efficaces ».

Curieux pour une « émission médicale »...

Non signés, ces textes publiés par RCJ proviennent-ils de communiqués de presse des éditeurs ou ont-ils été rédigés par Karen Taieb ou/et RCJ ? Il est étrange qu'un site d'information soucieux de "rigueur" ne mentionne pas l'auteur de ces textes. Les éditions Albin Michel sont-elles surreprésentées ?

Les allégations de ces textes sont-elles scientifiquement ou médicalement valables ? Ont-elles été validées par des études conformes aux protocoles standards scientifiques et médicaux, et reconnus internationalement ? Si oui, lesquelles ? Ces études ont-elles la qualité scientifique suffisante pour être considérées comme valables pour la santé humaine ? L’information sur les conceptions, méthodologies et objectifs de ces études est-elle suffisante ? Curieusement, Karen Taïeb, qui se prévaut de sa qualité de "journaliste médicale radiophonique", n’a pas posé ces questions essentielles.

Certes, me direz-vous, ce ne sont là que trois invités sur 26 (11,54%) sur moins de dix mois – semaines et mois d’arrêt de l’émission en raison de vacances ou fêtes juives inclus - en 2012.

Mais il s'avère problématique que ces (non-)médecins parlent sur des thèmes dépourvus d'études conformes aux protocoles standards internationaux dans une « émission santé » à la programmation quasi-essentiellement composée d'invités médecins, sur un sujet aussi sensible que la santé humaine, et sous la responsabilité d’une "journaliste médicale radiophonique". Journaliste médicale ou journaliste santé ? Karen Taieb ne semble pas avoir choisi. Ce qui se reflète dans le choix de ses invités.

N’y a-t-il pas des sujets plus intéressants et pertinents, tels le déremboursement de médicaments par la Sécurité sociale, l’accompagnement des malades en fin de vie ou la circoncision si contestée depuis quelques années, notamment en Europe ? N’y avait-il pas là matière à des enquêtes, reportages ou interviews par des journalistes ? Ne vaudrait-il pas éviter les invités qui ne sont pas médecins ? Quels sont les liens entre cette « émission médicale » et la rédaction de RCJ ? Il semble surprenant qu'aucun responsable de la rédaction de RCJ ou/et du FSJU n'ait infléchi vers plus de raison les critères de Karen Taieb dans la sélection de ses invités et des thèmes abordés.

Combien d'auditeurs, comme moi, ont cessé d'écouter cette émission en raison de cette ligne éditoriale bizarre ? Combien d'auditeurs sont demeurés fidèles pour la même raison ?



Le 5 octobre 2016, par hasard, j'ai écouté cette émission. L'invitée de Karen Taieb était Céline Hess-Halpern, avocate auteur de Malbouffe, polluants, additifs… Tout ce qu’on nous fait avaler – Le guide pour mieux consommer publié par Albin Michel - encore un hasard ? -: "Les polluants sont partout : dans l air, dans l eau, dans nos produits cosmétiques, dans notre habitat, et… jusque dans nos assiettes ! L alimentation moderne n est-elle pas l une des causes de la montée exponentielle du taux de cancers, de maladies cardio-vasculaires, de diabète et de l obésité dans le monde ? Si nous ne connaissons pas l ampleur des effets du cocktail d additifs et de polluants innombrables que nous ingurgitons à notre insu chaque jour, il est urgent d y porter attention. Et face à cette folie chimique de nos denrées, de devenir des consommateurs avertis et éclairés : Quels aliments privilégier pour mieux préserver notre santé, ainsi que celle de nos enfants ? Comment repérer les additifs et aliments nocifs ? Pourquoi les éviter ? Cuissons, emballages et ustensiles : nos habitudes seraient-elles à revoir ? Manger bio : est-ce la solution ? Un vrai guide pratique pour que notre assiette soit enfin présumée… innocente : un éclairage sur les choix à faire pour manger sainement, des repères pour mieux consommer et chasser les fausses idées".

"On est ce que l'on mange", a asséné Céline Hess-Halpern à une Karen Taieb approbatrice. Devient-on un cornichon ou un navet quand on ingère ces légumes ? Et cette avocate d'imputer à des "maladies de civilisation" (?) l'épidémie de diabète, l'hypertension et j'en passe. Venant d'une avocate, même spécialiste du droit de la santé, il est permis de douter de la pertinence de ces allégations. 


L'émission a encensé l'alimentation estampillée "bio". Une agriculture raisonnée, voire "bio" permet-elle de nourrir des dizaines de millions d'habitants ? Les critères définissant une agriculture "bio" sont-ils identiques dans tous les pays européens ? Le consensus prévaut sur la nécessité d'une agriculture respectueuse de l'environnement et de la santé, permettant aux agriculteurs des rémunérations décentes, etc. Mais qui peut payer des aliments "bio" dont les prix sont le double, voire le triple de ceux non étiquetés "bio" ? Faute de produits naturels pour lutter contre les ennemis et maladies de fruits (cerises) ou légumes, doit-on perdre des récoltes ou recourir à des produits phyto-sanitaires ?



Auteure des Aventures de TOLU le petit écolo, Karen Taieb n'a pas contesté certaines idées reçues. Elle n'a pas non plus soulevé des questions pertinentes sur l'aggravation de la pollution et l'allongement de la durée des trajets en automobiles, sources de fatigue et de stress, à Paris, en raison de la politique problématique de la majorité socialiste-écologique municipale : piétonnisation des voies sur berges, changement du sens de la circulation de certaines rues au risque de créer des embouteillages, etc. Pourquoi ? Y aurait-il un conflit d'intérêts entre la fonction de Conseillère de Paris et celle de journaliste médicale ?

Il aurait été par exemple intéressant de rappeler l'épidémie de bactérie tueuse ayant causé 30 morts et intoxiqué 3 000 personnes souffrant de diarrhées sanglantes, de fièvres et de troubles neurologiques en Europe en mai-juin 2011. Après avoir imputé à tort ces décès et intoxications aux concombres espagnols, aux tomates et aux salades produits par agriculture intensive, l'Allemagne a "identifié des graines germées bio comme source de l'épidémie de diarrhée et levé l'avertissement contre la consommation de salades, concombres et tomates crus". Un faisceau d'indices concordant a désigné des graines germées de lentilles, luzerne ou soja, vecteurs de bactéries, provenant de la ferme « biologique » Gärtnerhof de Bienenbüttel


Quid du saumon bio qui n'est pas "irréprochable" selon une enquête de 60 millions de consommateurs ?


Pourquoi Karen Taieb n'interroge-t-elle pas des infirmières parisiennes sur les difficultés d'exercice de leur métier : problème pour trouver une place de stationnement, PV d'une "politique du chiffre" infligés à ces professionnelles dévouées levées dès 5 h du matin pour exercer un métier difficile, etc.



Spoliations actuelles de Français juifs 
Depuis le déclenchement de l'Intifada II, un "gouvernement des juges" ruine et spolie des Français Juifs.

Médecin nucléaire réputé dans deux centres d'imagerie médicales situés à Creil et à Compiègne, le Dr Lionel Krief a été ruiné et spolié par ce "gouvernement des juges" antisémite. Caractéristique alarmante : sous les présidences Sarkozy et Hollande, aucune autorité publique - Premiers ministres, ministres de la Santé, Agence régionale de Santé (ARS) de Picardie, etc. - n'a mis un terme à cette affaire d'Etat. Hormis Joël Mergui, président du Consistoire israélite de France, soutien par intermittences et inefficace, aucun dirigeant communautaire, notamment pas Gil Taieb, vice-président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), n'a aidé le Dr Lionel Krief.


Quant à Eva Tanger, elle a été ruinée et spoliée de ses appartements dans le Marais juif, par ce même "gouvernement des juges" antisémite. Elle était copropriétaire dans ce IVe arrondissement dont Karen Taieb est la conseillère chargée de la santé, du handicap et des grands projets de rénovation de la Bastille et de Saint-Merri. Originaire du Maroc comme Karen Taieb. Juive comme Karen Taieb. Française comme Karen Taieb.

Karen Taieb défile contre la violence aux côtés des Français d'origine chinoise, mais n'invite pas le Dr Lionel Krief à son émission radiophonique, et ne manifeste aucun intérêt pour Eva Tanger, électrice dans l'arrondissement dont elle est élue !? Après la publication de mon article, Karen Taieb a rencontré Eva Tanger et suis son dossier.

A l'instar de dirigeants d'associations juives françaises, Karen Taieb ne semble pas avoir pris conscience que, pour nombre de partis politiques, des candidats/élus juifs français ne représentent d'intérêt que s'ils sont audibles auprès de leurs coreligionnaires.


Henri Dutilleux

Le compositeur français Henri Dutilleux (1916-2013) a été, en mars 2015, au centre d'une polémique ternissant à tort son honneur, révélant un « mélange d'inculture et d'ingratitude » (Thierry HillériteauLe Figaro, 18 mars 2015), et à laquelle étaient mêlés Christophe Girard, maire du IVe arrondissement de Paris, et Karen Taïebune de ses adjoints et conseillère de Paris.


Né en 1916, Henri Dutilleux est le compositeur français, mondialement admiré, des Métaboles, d’Ainsi la nuit (1977), Timbre, espace, mouvementLa Geôle, en 1944, sur un sonnet du poète résistant Jean Cassou – une œuvre dédiée à son frère prisonnier en Allemagne, et Le loup, la musique d'un ballet de Roland Petit. Un résistant  éminent qui aida notamment des compatriotes Juifs, tel Darius Milhaud, et refusa de jouer pour Radio Paris, collaborationniste.

Distingué par de grands prix internationaux, Henri Dutilleux a été professeur de composition à l'École Normale Supérieure en 1961 puis au Conservatoire de Paris en 1970. Henri Dutilleux a présidé l’association  Les Amis d’Alexandre Tansman  (1897-1986), compositeur français Juif né en Pologne.

En novembre 2013, Jean-Pierre Plonquet, candidat UDI aux élections municipales (2014) dans le IVe arrondissement, a suggéré la pose d’une plaque en hommage à Henri Dutilleux  sur l’immeuble du 12 rue Saint-Louis en l’Ile, où cet artiste a longtemps vécu. Christophe Girard, ancien adjoint à la culture du maire de Paris, alors Bertrand Delanoë, et nouveau maire socialiste de l’arrondissement, a soutenu cette idée.

Le 21 juillet 2014, présidé par Danielle Tartakowsky, le Comité d’Histoire de la Ville de Paris a émis un avis positif, tout en notant « des faits de collaboration avec le régime de Vichy. Henri Dutilleux, alors qu'il était chef de chant de l'Opéra de Paris, a composé la musique du film de propagande Forces sur le stade (1942). Le film fut commandé par le Commissariat général à l’Education générale et aux Sports au réalisateur Marcel Martin (1908-1983) ; il fut produit par l’Union Technique Cinématographique et distribué par Pathé-Consortium-Cinéma. Un film de propagande réalisé en direction des patrons d’usines pour les inciter à construire des terrains de sports près des lieux de travail des ouvriers ». Un film prônant à la pratique intensive du sport pour l'entretien du corps et le développement de la force de travail, commandé par les services du Maréchal Pétain. Toutefois, le Comité soulignait que « l'implication de Henri Dutilleux dans une politique active de collaboration n'est pas autrement documentée, il ne semble pas jusqu’à preuve du contraire avoir directement nui ou pourchassé des persécutés ».

Et de rappeler la polémique suscitée par le projet de plaque en hommage au compositeur Jean Martinon (1910-1976), « ayant composé la musique d’un film de propagande nazie » Le Maire, alors Bertrand Delanoë « avait demandé le retrait de la plaque » rendant hommage aux chefs d’orchestre Jean Martinon et Pierre Monteux, et d’apposer une plaque rappelant uniquement la mémoire de Pierre Monteux, au 189 rue Ordener (75018).

Le 2 mars 2015, lors du Conseil d’arrondissement, Christophe Girard, « accompagnée de Karen Taïebconseillère de Paris, a fait part de son choix de suspendre la pose de la plaque pour le moment, en raison du contexte « marqué par les attentats de janvier et la commémoration de l'anniversaire de la libération des camps de concentration d'Auschwitz et Birkenau ». Une décision soutenue par la mairie de Paris », dont le Maire est la socialiste Anne Hidalgo. Bref, l'avis positif du Comité d'Histoire n'a pas été respecté.

Christophe Girard, qui « a bien connu Henri Dutilleux, nous étions tous deux originaires du même village d’Anjou. C’était un immense musicien et j’ai donc voulu honorer sa mémoire  » - a expliqué ainsi sa position : « Dans le contexte actuel, entre les manifestations, le plan Vigipirate, le mémorial de la Shoah qui est sous surveillance dans l’arrondissement, il n'est pas question d'avoir des manifestations devant la rue d'Henri Dutilleux contre la pose d'une plaque, ce serait d'une violence inouïe, donc Anne Hidalgo et son cabinet m'ont réitéré que ça n'était pas opportun pour le moment lorsque j'ai posé la question. J'avais souhaité qu'on apaise tout et qu'on laisse passer un peu le temps dans l'émotion actuelle, et voilà que les réseaux sociaux se sont enflammés en disant que je ne respectais pas la mémoire d'Henri Dutilleux. On mettra la plaque, mais le temps n’est pas opportun ». On comprend mal le lien entre la situation actuelle et ce célèbre compositeur résistant.

Lors du décès de Henri Dutilleux, la Ville de Paris avait pourtant salué  le 22 mai 2013 « la richesse de son parcours, la qualité de ses compositions mais aussi son talent d’enseignement et de transmission ont marqué et marqueront encore des générations de musiciens et de mélomanes. En tant que compositeur contemporain parmi les plus joués au monde, chef de chœur à l’Opéra de Paris, professeur de composition à l’Ecole Normale de Musique de Paris mais également professeur au Conservatoire, il a contribué à la vitalité musicale de la Capitale et à son rayonnement international. Poète inspiré, résolument moderne et avant-gardiste, il a su explorer avec audace de nouvelles voies musicales, autant de voyages intenses et lumineux qu’il nous a légués ».

Et la mairie du IVe arrondissement avait rendu hommage à cet artiste : ainsi, le 20 décembre 2013, cette mairie et l’association Figures harmoniques ont organisé l’exposition, me projection d’Henri Dutilleux , à portée de voix, documentaire de Michel Van Zele et un concert de musique de chambre.

Selon le site du magazine Diapason, Christophe Girard aurait twitté  : « Je ne fais que suivre les recommandations du Comité d'histoire de la Ville. Louis-Ferdinand Céline est un grand écrivain mais…» Retiré depuis, ce Tweet a alimenté  la polémique  naissante.

La mémoire de Henri Dutilleux  a été défendue par Hugues Gall, Jean-Claude Casadesus et divers compositeurs. Indigné, le violoniste Renaud Capuçon a loué son œuvre caractérisée « en trois traits: raffinement, foisonnement d'idées et une singularité de son univers sonore, d'une poésie infinie  ».

Lancée le 16 mars 2015, la pétition « Non à la calomnie pour le compositeur Henri Dutilleux  » en faveur de ce compositeur a recueilli, au 22 mars 2015, 5963 signatures, dont Etienne Kippelen, compositeur, musicologue, lauréat du Concours Dutilleux 2012, Matthieu Stefanelli, compositeur, pianiste, et Régis Campo, compositeur, Premier Prix du Concours Dutilleux 1996. Cette pétition est adressée au maire du IVe arrondissement de Paris :
« Lors du conseil d'arrondissement du 2 mars 2015, en réponse à la demande formulée par un élu d'apposer une plaque commémorative sur l'Ile Saint-Louis, où Henri Dutilleux  a passé la majeure partie de sa vie, M. Christophe Girard, Maire du 4ème arrondissement, et Mme Karen Taïeb, Conseillère de Paris, ont accusé le compositeur en des termes peu mesurés de graves faits de collaboration, s'appuyant exclusivement sur la réalisation d'une musique d'un film documentaire en 1942 "Forces sur le stade". (http://lindependantdu4e.typepad.fr/arrondissement_de_paris/2015/03/refus-dune-plaque-%C3%A0-la-m%C3%A9moire-dhenri-dutilleux-un-petit-cours-dhistoire-pour-les-%C3%A9lus-de-la-majorit.html). S'il s'agit effectivement, d'après l'historien du cinéma Jean-Pierre Bertin-Maghit, d'un film de propagande, vantant les mérites du sportif et de l'ouvrier-modèle selon Vichy - et non d'un film à proprement parler collaborationniste -, il est d'une totale malhonnêteté intellectuelle de souiller la mémoire d'un homme dont la vie et l'œuvre témoignent d'un engagement humaniste et universaliste.
Premier Grand Prix de Rome en 1938, Henri Dutilleux adhère dès 1942 au Front national des musiciens, organisation de résistance, à laquelle participent également des noms prestigieux tels que Francis Poulenc, Georges Auric, Manuel Rosenthal, Roland-Manuel et Charles Munch. En 1944, il compose dans la clandestinité "La Geôle", sur un sonnet de Jean Cassou, un poète résistant qui fut emprisonné à Toulouse ; cette œuvre sera créée quelques mois après la Libération de Paris. En 1974, lorsque le violoncelliste Mstislav Rostropovitch fuit précipitamment l'URSS de Brejnev, il est accueilli à bras ouverts par son ami Henri Dutilleux et sa femme Geneviève Joy, chez lesquels il passe sa première nuit en France. Le compositeur a été depuis l'un des musiciens français les plus récompensés pour son œuvre, qui s'est toujours épanouie hors des modes de son siècle et a gagné ainsi - fait exceptionnel dans la musique contemporaine - le cœur de nombreux mélomanes.
Acclamé dans le monde entier, il est pourtant inhumé en 2013 dans un quasi-anonymat en France, en l’absence de tout représentant officiel, et maintenant se voit sali par des accusations malhonnêtes, témoignant d'une lecture de l'histoire bien peu objective. Nous demandons que soit mis un terme à cette ignominieuse calomnie, que son talent et l'universalité de son œuvre soient honorés par la pose officielle d'une plaque à l'endroit de l'immeuble qu'il a longtemps habité, sur l’Ile Saint-Louis ».
Proche du compositeur, le musicologue Claude Samuel a considéré ces attaques contre Henri Dutilleux comme « une connerie absolue. Dutilleux était un modèle de vertu, de probité et de rigueur morale. Surtout, c'était un homme qui avait choisi son camp. Il n'y a jamais eu la moindre histoire à ce sujet. S'il avait dans sa jeunesse eu un quelconque écart de pensée, il ne l'aurait pas caché: son honnêteté a toujours été sans faille. Venir salir sa mémoire alors qu'il n'est plus là pour s'expliquer, est une honte ! »

Professeur en études cinématographiques à Paris III, membre de l’Institut universitaire de France, Jean-Pierre Bertin-Maghit a adressé à Christophe Girard un texte argumenté en faveur de Henri Dutilleux et publié le 18 mars 2015 par Pierre Assouline

Le 19 mars 2015, l’Académie des Beaux-arts  a protesté « vivement contre cette décision précipitée de la Mairie de Paris qu’elle juge injuste et insultante pour la mémoire de ce grand musicien, internationalement reconnu et respecté ». 

Le 18 mars 2015, Catherine Vieu-Charier, adjointe à la Maire de Paris en charge de la Mémoire et du Monde combattant, correspondant Défense, a signé un communiqué indiquant : « La Ville de Paris a donc décidé de surseoir à la rédaction de la délibération afin de demander des précisions qui clarifieront les activités de M. Henri Dutilleux durant l’occupation. La Ville de Paris est dans l’attente de cette expertise complémentaire, et les conclusions qui seront apportées lui permettront de prendre une décision dans la clarté et dans la sérénité. La Ville de Paris est dans son rôle, chaque fois qu’elle rend hommage à une personnalité, de s’assurer de conseils argumentés et scientifiques, afin d’éviter toute polémique, et ce, quels que soient la femme ou l’homme honorés. »

Le 22 mars 2015, Jack Lang, président de l'IMA (Institut du monde arabe) et ancien ministre de la Culture sous la présidence de François Mitterrand, a déclaré : "« On est abasourdi par ce mélange d’incompétence et de veulerie ».

Karen Taieb n’a rien publié sur son blog pendant des mois sur cette polémique. Son texte le plus récent louait alors l’ouverture du jardin de l’Hôtel de Ville… 

Le 12 mai 2015, en Conseil d'arrondissement du IVe arrondissement, Karen Taieb a déclaré :
"Lors du conseil d’arrondissement du 3 mars dernier, j’ai eu la délicate tâche de vous rapporter des éléments pour le moins inappropriés du comité d’Histoire de la ville à propos d’Henri Dutilleux.  Les mots ayant un sens, ceux à l’endroit du compositeur et notamment « faits de collaboration » écrits noir sur blanc par le comité auquel nous avons, auquel j’ai fait confiance, auquel nous nous sommes référés, ont fait jaillir un trouble qui n’aurait jamais dû exister.Shakespeare a écrit Beaucoup de bruit pour rien, et bien nous avons eu la preuve du contraire et je veux remercier mais aussi m’excuser auprès de toutes celles et de tous ceux qui, connaissant le parcours de l’immense compositeur, ses amis de Paris tout comme ceux très nombreux à travers le monde entier, nous ont alertés, il est vrai, par des mots durs, voulant crier la vérité, une vérité abîmée et que nous réparons aujourd’hui.  J’ai entendu et compris leur colère.  Tout comme le maire Christophe Girard et Catherine Vieu Charrier, adjointe à la maire de Paris, j’ai aussitôt fait part de mon incompréhension et demandé au comité d'Histoire de la Ville qu’un nouveau rapport retraçant la vie d’Henri Dutilleux, mentionnant les nombreux faits de résistance, son adhésion au front national des musiciens, organe de résistance, notamment, soit écrit en lieu et place du précédent. Rien de tout cela ne figurait dans le document que nous avons eu.  Aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter de voir la vérité rejaillir sur cette grande figure de la musique, sur celui qui fut Premier Grand Prix de Rome en 1938, composa en 1944 la Geôle, mélodie avec orchestre sur un sonnet du poète résistant Jean Cassou, qui fut professeur au Conservatoire de Paris de 1970 à 1984, reçut le grand prix national de la musique pour l'ensemble de son œuvre, le prix international Maurice Ravel en 1987 et en 1998, le Royal Philharmonic Society Awards pour The Shadows of TimeVoilà ce que nous devons retenir de la vie d’Henri Dutilleux dont la vie fut associée à celle de son épouse Geneviève JOY, tous deux résistants pendant la seconde guerre mondiale. Une vie entièrement dédiée à l’œuvre musicale qui honore le 4ème arrondissement dans lequel il a vécu, Paris et la France".
Bref, ce n'est pas de sa faute, mais celle du texte du Comité... Il est curieux que cette élue n'ait pas eu le réflexe journalistique de s'informer sur ce célèbre artiste avant sa position initiale. Ce qui aurait pu vraisemblablement contribuer à épargner cette polémique en informant le maire de l'arrondissement.

Boycott d'Israël
Lors du championnat d'échecs des écoles européennes (29 juin-8 juillet 2018) à Cracovie (Pologne), Liel Levitan, écolière israélienne âgée de sept ans, a remporté la première place dans sa catégorie d'âge : elle a gagné six points sur sept matches. Elle est montée sur le podium en s'entourant fièrement du drapeau israélien. Benjamine d'une fratrie de quatre enfants, Liel a appris à jouer aux échecs dès l'âge de quatre ans. Elle est championne d'Israël dans sa catégorie et vit à Tel Haï. Toute la famille joue aux échecs.

Le championnat mondial d'échecs des écoles aura lieu en Tunisie en 2019. Mais la Tunisie n'autorisera pas les joueurs d'échecs israéliens à participer au tournoi.

L'association pro-israélienne StandWithUs a contacté la Fédération internationale d'échecs (FIDE) et lancé une pétition pour mettre un terme au boycott des joueurs israéliens par la Tunisie qui n'a aucune relation diplomatique avec l'Etat juif. La ministre israélienne de la Culture et des Sports Miri Regev avait aussi saisi la FIDE contre ce boycott planifié.

Le 25 juillet 2018, Francis Kalifat, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a protesté auprès de la Fédération française des Échecs. Sur Twitter, il a écrit : "Le sport pour tous, sans considération politique et discrimination".

Karen Taieb a lancé la pétition "Pour que Liel Levitan 7 ans Israélienne puisse concourir en Tunisie Ch du monde Échecs". En deux semaines, la pétition a recueilli 2 425 signatures

Le 31 juillet 2018, la Fédération tunisienne d'échecs a publié une lettre affirmant que les joueurs de tous les pays "sans exception" étaient invités à concourir au championnat mondial d'échecs à  Sousse (Tunisie) en 2019. Elle répondait ainsi à l'enquête de la Fédération internationale d'échecs (FIDE) signifiant qu'elle révoquerait les privilèges du pays hôte si la Tunisie empêchait aux Israéliens de participer à ce championnat.

Elections municipales 2020
Karen Taieb est Conseillère de Paris - adjointe à la Maire de Paris Anne Hidalgo, en charge du Patrimoine depuis 2018 -, et Conseillère du IVe arrondissement, chargée de la santé, du handicap, de la culture, de l'architecture et des grands projets.

Lors des élections communales 2020 (15 et 22 mars 2020), elle est tête de liste dans le XVIIe arrondissement de « Paris en commun », association qui promeut la candidature de la Maire socialiste. S'y présentent aussi notamment Geoffroy Boulard, maire sortant investi sur les listes LR de Rachida Dati, Agnès Buzyn, tête de liste de La République en marche, Karina Perez (EELV), Assia Meddah, candidate de Cédric Villani, et Natalie Depraz, qui représente Danielle Simonnet

A ce titre, Karen Taieb a été interviewée sur RCJ (6 février 2020), sur Judaïques FM (14 février 2020) et par Tribune juive (deux pages dans le numéro de mars-mai 2020). Elle y a aligné les truismes prudents, les phrases creuses ainsi que des clichés, voire des erreurs historiques, et a répondu à des questions sur le programme de « Paris en commun » avec des éléments de langage. Sans être curieusement interrogée sur son bilan ni sur celui d'Anne Hidalgo !?

Pourtant, nombre de journaux ont fustigé l'endettement de la Ville de Paris - "la dette dépassait 6,7 milliards d’euros à la fin 2018, soit un montant moyen de 3 039 euros par Parisien, selon Bercy. En 2020, la dette dépasse 7 milliards, en augmentation de 100% depuis l'arrivée de la maire en 2014" - et l'opacité municipale sur son montant exact, l'enlaidissement de la capitale notamment par le mobilier urbain, la saleté - rats, y compris près de la Tour Eiffel et dans la verdure de l'Hôtel de Ville -, politique anti-voiture induisant des embouteillages même là où ils n'existaient pas auparavant, "cavalerie" budgétaire ou « tour de passe-passe budgétaire » sur le logement social afin de renflouer ses caisses, danger d'individus incivils circulant sur vélos ou trottinettes parmi les piétons ou ne respectant pas sur la chaussée le Code de la route, refus de produits phytosanitaires pour lutter contre les mauvaises herbes dans des cimetières, ce qui entrave la marche de ceux venus se recueillir sur les tombes de leurs chers disparus...

Le 6 février 2020, dans le "12/13", Karen Taieb était l'invitée du 12/13 sur RCJ présenté par Laurence Goldman. Sa candidature dans le XVIIe arrondissement ? "La volonté commune" d'Anne Hidalgo et la sienne. Elle y "habite depuis 2003. Cela fait seize ans. C'est un arrondissement que j'aime, où mes enfants ont partiellement grandi, notamment dans la partie de l'adolescence... Cloisonner Paris par arrondissements, je trouve que ce n'est pas une bonne idée", a dit la candidate.

Le 21 mars 2018, le Conseil de Paris "a voté à l'unanimité, à main levée" des Conseillers présents un vœu, "avec un avis favorable de l'Exécutif", pour que les actes officiels d’état civil tiennent compte des familles homoparentales. "La Ville de Paris veut changer « le plus rapidement possible », selon Bruno Julliard, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, ses formulaires de demandes d'actes d'état civil pour prendre en compte les couples homoparentaux en changeant le traditionnel « père » et « mère » par « parent 1 » et « parent 2 ». Une première en France pour ces documents officiels. L'initiative vient de la conseillère de Paris, Danielle Simonnet. L'élue de la France insoumise" voulait "mettre fin à une discrimination envers les couples homosexuels, qui représentent désormais un peu plus de 3 % des unions en France, selon l'Insee". Karen Taieb était-elle présente lors du vote ?

Karen Taieb a loué Anne Hidalgo, qui a "posé des actes très forts du point de vue de l'écologie en actions. C'est en ce sens qu'on a envie de continuer... Je suis de la société civile. Je ne suis pas encartée socialiste... Il y a des valeurs essentielles. Paris dit non à toutes les discriminations, à l'antisémitisme, au racisme, à l'homophobie, au sexisme... Il faut humaniser cette ville. Une ville où on vit sa vie de Parisien et Parisienne tranquillement".

Quid du projet d'Anne Hidalgo de planter une centaine de « mini-forêts urbaines », des zones de 200 m² de 30 arbres, par exemple « derrière l’Opéra, sur le parvis de l’Hôtel de ville devant la gare de Lyon ou au pied de la tour Montparnasse » ? "Planter 170 000 arbres, c'est parce qu'il y a une nécessité de refroidir, de faire des îlots de fraîcheur, de faire en sorte que l'air qu'on respire soit plus respirable" (sic). 

Rappelons que 170 000 arbres requièrent une superficie de 80 hectares (4-5 m²/arbre). En 2014, Anne Hidalgo s'était engagée à planter 20 000 arbres en six ans ;  en cinq ans de son mandat de Maire 15 000 arbres ont été plantés. "Pour parvenir à planter 170 000 arbres à Paris, il faudrait en planter 80 par jour pendant 6 ans (week-ends et jours fériés compris). Non seulement c'est impossible, mais le pire, c'est qu'elle le sait", a observé Pierre Liscia, candidat dans le XVIIIe arrondissement; et critique de la politique de bétonisation de la municipalité. Et la température moyenne de la forêt amazonienne est de 25° C  (25,8° C- 27,9 °C). Oui, mais c'est un climat tropical, me direz-vous. Certes, mais cela prouve que la forêt ne produit pas forcément la fraîcheur. Quel serait l'intérêt de ces forêts dans une ville où la période de froid est plus longue que celle de chaleur ? Quid du respect du secteur sauvegardé du Marais et du PLU ? 


Où seront ces forêts urbaines dans le XVIIe arrondissement ? "Toute la partie qui est sur le marché Berthier, par exemple. Et au niveau des petites places de quartier, planter des arbres. Prendre sur les places de stationnement. On est dans le réel. Anne Hidalgo a voulu que la place de la voiture diminue. C'est le cas : -15% de la place de la voiture à Paris. Ce qui est un corollaire est la baisse de la pollution". Or, en 2018, "selon des chiffres dévoilés par « Le Parisien », ni la pollution atmosphérique ou sonore ni les embouteillages n'ont véritablement diminué".
"On va prendre 60 000 places de stationnement. C'est parce que les Parisiens ont moins de voitures qu'avant". Eh oui ! Avoir une voiture coûte cher, comme les contraventions. Et les Parisiens sont fatigués des embouteillages, du temps perdu à chercher une place de stationnement. Et ils sont contraints de prendre le métro sale et malodorant, le bus - attentes plus longues qu'auparavant -. Et Karen Taieb croit qu'on "pourra traverser Paris en vélo de manière sécurisée. Ça, c'est fondamental. La ville veut que l'utilisation de la voiture soit intelligente, quand on en a vraiment besoin". Mais les gens ne sont pas bêtes. Quid des piétons ? Quid des cyclistes qui circulent sur les trottoirs sans klaxonner, sans casque... Quel est le moyen de transport de Karen Taieb ? "On fera en sorte que le Pass Navigo soit gratuit... jusqu'à l'âge de 18 ans". Mais rien n'est gratuit. Comment la municipalité dirigée par Anne Hidalgo financerait-elle cette gratuité ? En augmentant la fiscalité, déjà lourde, pesant sur le contribuable parisien ? Comme l'a rappelé Karen Taieb : "Il faut être pragmatique dans la vie".

Le 14 février 2020, dans son émission politique hebdomadaire "Affaires publiques" sur Judaïques FM, le journaliste Alexis Lacroix, directeur délégué de la rédaction de L'Express, directeur des programmes de Radio J et de Judaïques FM, "radio du judaïsme français", sur la fréquence juive radiophonique francilienne, a interviewé Karen Taieb, qui a débuté sur... Judaïques FM. Karen Taieb a indiqué vivre dans le XVIIe arrondissement "depuis 14 ans, dans le quartier Malesherbes". 14 ou 16 ans ?  C'est bien connu : quand on aime, on ne compte pas...

Le plan de paix du Président Donald Trump ?  "C'est une question très importante. Je suis très proche des idées d'Itzhak Rabin...  Est-ce le bon moyen [pour faire la paix] ? Est-ce le grain de folie de Trump qui permet peut-être d'avancer en ce sens. Je ne sais pas. Il faut croire en cette paix future... Il faut avancer vers une paix... Les différents plans de paix se sont succédé. Est-ce le bon plan de paix ?" Karen Taieb ne semble pas avoir compris que le locataire républicain de la Maison Blanche, raisonnable, a rebattu les cartes au Moyen-Orient depuis janvier 2017 en s''affranchissant de la doxa et en repositionnant le problème avec lucidité et pragmatisme, sur des paramètres fondés sur la réalité, l'Histoire, le droit international. Et plutôt au bénéfice de l'Etat d'Israël.

- "Depuis quelques années, beaucoup de personnes de la communauté juive sont venues s'installer dans le XVIIe arrondissement", a affirmé Karen Taieb.
- "Pour des raisons de sécurité. Et on veut échapper à l'antisémitisme...", a poursuivi Alexis Lacroix.
- "Sans doute pour ces raisons-la. Mais pas forcément. Peut-être que certains viennent chercher une qualité de vie... Pour certaines personnes, l'antisémitisme ces dernières années a sévi d'une manière terrible, jusqu'à atteindre des assassinats. On pense à Ilan Halimi... Cela a donné une ouverture de cette possibilité de tuer des Juifs dans Paris". Et de citer Sarah Halimi et Mireille KnollQuid de Sébastien Selam assassiné en novembre 2003 ? Pourquoi ce silence sur l'affaire Eva Tanger, copropriétaire spoliée par le "gouvernement des juges" de ses biens immobiliers dans l'arrondissement dont Karen Taieb est encore l'élue ? 

En 2019, lors d'un séjour en Israël, Anne Hidalgo et Karen Taieb se sont recueillies devant les tombes des Juifs tués à Paris et à Toulouse. Toutes deux se sont interrogées : "Que s'est-ils passé en si peu d'années pour avoir autant de personnes qui sont mortes parce que Juives, à Paris?" Vraisemblablement l'antisémitisme islamique létal lié à une immigration sans assimilation. Comme l'a souligné Karen Taieb, "il faut dire les choses".

« Depuis plusieurs années, le XVIIe arrondissement et plus globalement l'Ouest Parisien attire une communauté juive importante. Nous avons entre 37 000 et 41 000 personnes de confession juive sur 173 000 habitants », estime Geoffroy Boulard, maire LR (Les Républicains, droite) de l'arrondissement, qui compte aussi une quinzaine d'établissements cultuels, trois écoles et une cinquantaine de commerces et restaurants casher sur son territoire. C'est dans cet arrondissement qu'a été inauguré le Centre européen du Judaïsme


Le XVIIe arrondissement est l'un des plus grands arrondissements de Paris. Il réunit les quartiers huppés de la plaine Monceau et des Champs-Elysées et ceux traditionnellement populaires : Batignolles en voie de gentrification, et Épinettes. L'avenue de Clichy est limitrophe aux XVIIe et XVIIIe arrondissements. C'est au numéro 111 de cette avenue que se situait le commerce de chaussures tenu par Chantal Piekolek, qui avait été lardée de coups de couteaux par Mohammed Ghrib en 2003. Au cours des années 2000, des habitants juifs ont progressivement quitté cette avenue en raison d'un environnement multiculturel perçu comme hostile. Ce qui a réduit l'activité de la boucherie cacher de la rue Truffaut. Ce n'est pas dans cette partie du XVIIe arrondissement que Karen Taieb réside. C'est cette réalité plus nuancée de l'arrondissement qu'éludent des dirigeants politiques et communautaires. « Je vis dans le 18e {arrondissement]. C'est d'une saleté sublime, comme une ville du Moyen-Orient. Roland Barthes écrivait : “Je n'aime une ville que quand elle est habitable.” Mme ­Hidalgo a réussi à faire de Paris une ville qui n'est absolument plus habitable pour n'être plus que visitable. Mais elle va être réélue, car ça plaît aux bobos. Je dis bravo  ! », a confié le comédien Fabrice Luchini au Journal du Dimanche (28 septembre 2019).

Et Karen Taieb de louer la maire de Paris désapprouvant le BDS "qui génère un sentiment de haine". "Vous n'avez pas chassé |les conseillers parisiens pro-BDS]?", s'est enquis Alexis Lacroix. "L'important est que la Maire ait mis le holà", a répondu Karen Taieb. Pourquoi la Maire Anne Hidalgo a-t-elle remis en 2015 à Mahmoud Abbas (Abou Mazen) "la Médaille Grand Vermeil, plus haute distinction de la Ville de Paris, en hommage à son action pour la paix et aux liens forts d’amitié qui unissent Paris et la Palestine" ? Quid de l'enseignement de la haine des Juifs et de l'incitation au djihad dans les manuels scolaires de l'Autorité palestinienne ?

Karen Taieb a aussi évoqué "un grand problème environnemental, du réchauffement climatique, notamment. Il n'a échappé à personne qu'il a fait 42,6° l'été dernier. Si on ne fait rien, les canicules vont continuer à augmenter. La planète se dérègle. A partir du moment où on a des résultats scientifiques qui prouvent par A + B sur le diesel qui tue ou donne des cancers avérés sur l'homme... Je suis du domaine scientifique... Si nous, politiques, nous ne faisons rien, nous ne sommes pas des élus responsables... Après, il faut inventer des choses". Karen Taieb a évoqué ensuite "le dérèglement climatique". Des scientifiques débattent sur l'éventuel "réchauffement climatique". Si le climat se dérègle, cela suppose qu'il ait été réglé. Par qui ? Quand et comment ? Parce qu'on pourrait peut-être demander à Celui qui l'avait réglé, de le re-régler ? 


Foin d'ironie. Karen Taieb semble confondre la météorologie et la climatologie. De plus, la France a connu au fil de son Histoire des canicules, notamment en 1911 et 1947. Dans son « Histoire humaine et comparée du climat » (Fayard), l'historien Emmanuel Le Roy-Ladurie a repéré notamment des étés particulièrement torrides, et ayant causé la mort de centaines de milliers de sujets du royaume de France : en 1636 et en 1718-19. En outre, des cycles ont marqué l'Histoire de la Terre. Pour certains, l'action ou la présence de l'Homme (facteur anthropique) sont déterminantes dans la survenue de ces cycles. Pour d'autres, les variations de l'activité solaire jouent un rôle décisif. D'autres encore envisagent des variables méconnues. 

Cofondateur et ancien président de Greenpeace Canada, Patrick Moore "a décrit les machinations cyniques et corrompues des gouvernements en manque de projets politiques qui alimentent l’escroquerie intellectuelle et fiscaliste du réchauffement climatique d’origine humaine". Culpabilisante, la théorie anthropique angoisse ceux rendus pessimistes par les "collapsologues" et aspire à l'avènement d'un "gouvernement mondial du climat" non démocratique pour résoudre un "problème" de dimension internationale, et rêve d'accueillir dans les pays occidentaux les "réfugiés climatiques ou écologiques". Cette idéologie pessimiste ne croit pas en l'intelligence de l'homme pour  s'adapter à un nouvel environnement. Qu'en pense Karen Taieb qui a "également fait des études de philosophie à la Sorbonne". Rappelons que les Sionistes ont fait refleurir un désert et rendues habitables des zones infestées de malaria... 

Karen Taieb a conclu sur des "rues végétalisées, de plus en plus de rues débitumées. Le Paris haussmannien est un Paris très minéral. Il n'est pas fait pour supporter des canicules... On va refroidir la température". Quel programme ambitieux ! Peut-être un brin présomptueux. L'urbanisme haussmannien a accordé une place importante aux espaces verts. Sous le Second Empire, l'empereur Napoléon III, expert en botanique, s'est inspiré de Londres, où il vécut durant son exil, pour inciter le préfet Haussmann à doter la capitale française de squares et jardins publics urbains, à acheter des bois (bois de Vincennes) et parcs (Buttes-Chaumont, Montsouris), ainsi qu'à aménager des bois (bois de Boulogne). 
"Pour la première fois dans l’histoire de la capitale, un souverain se souciait du jardin non pour son propre plaisir ou pour exprimer sa magnificence et son pouvoir, mais dans l’intention de satisfaire le peuple. Il s’agissait de ménager dans un tissu social et urbain dense, des plages de détente, de véritables « trouées vertes » nécessaires à l’oxygénation de la ville. A l’instar d’un corps vivant, Paris, qui se dotait d’appareils circulatoires (la percée des grands boulevards) et éliminatoires (le réseau des égouts), devait aussi se pourvoir d’un système respiratoire", a analysé Karine Huguenaud

Et Karine Juguenaud de poursuivre : "Cette notion nouvelle, l’urbanisme à vocation sociale, est celle qui présida à l’aménagement ou à la création de 24 squares (17 dans l’ancienne cité et 7 dans les quartiers nouvellement annexés), de 4 jardins, de 4 parcs et de 2 bois, pour le seul bien-être des Parisiens. Deux hommes donnèrent forme aux vœux de l’Empereur. Le préfet Haussmann, passé à la postérité pour avoir modelé le Paris de la modernité, et Adolphe Alphand, ingénieur plus méconnu, nommé directeur du Service des Promenades et Plantations de la ville de Paris. Tous deux, aidés de l’horticulteur Barillet-Deschamp, de l’architecte Davioud et de Belgrand du Service des Eaux, réalisèrent le plus grand et le plus bel ensemble d’espaces verts publics jamais conçu à Paris". 

Un Paris "végétalisé" admiré à ce jour, mais dégradé sous le mandat d'Anne Hidalgo qui a imposé aussi un mobilier urbain hideux : « parklets » à la place d'une place de stationnement, colonnes Morris et kiosques traditionnels remplacés, barrières métalliques abandonnées, mobilier décoratif métallique rouillé car non entretenu, etc. Qu'en pense Karen Taieb, qui a aussi fait des études "d’histoire de l’art à l’école du Louvre en auditrice libre".

N'est pas le baron Haussmann, Adolphe Alphand ou Barillet-Deschamp qui veut.

A Tribune juive, Karen Taieb a détaillé son programme qui propose notamment "des menus végétariens aux élèves, du 100% bio." Or, pour de nombreux enfants, manger de la viande à la cantine scolaire représente le seul repas carné par jour, voire par semaine. Et des études de "60 millions de consommateurs", magazine publié par l'Institut national de la consommation (INC), ont révélé depuis quelques années que les "aliments bio [sont] touchés par la pollution. Dioxines ou PCB dans des œufs et du lait, phtalates dans des huiles d’olive", que "la plupart des steaks les moins bien notés [sont] estampillés « bio », qu'était décelée "la présence de quatre résidus de pesticides dans les seuls [saumons] bio", etc.

Le reste des déclarations de la candidate Karen Taieb est à l'avenant.

En 1995, la pomme était l'emblème de la campagne présidentielle du candidat Jacques Chirac. Le programme de la liste « Paris en commun » peut-il se réduire à "Plantons des arbres", ou plus généralement au "changement climatique" ?

Dans un contexte de pandémie de coronavirus où manquaient masques et tests et juste avant le confinement, les résultats du premier tour des élections municipales du 15 mars 2020 du XVIIe arrondissement de Paris s'avèrent un échec pour Karen Taieb. Le taux d'abstention s'élève à 57,28%, et le nombre de votants à 42 961. Geoffroy Boulard (liste Engagés pour changer Paris, avec Rachida Dati) recueille 16 931 voix (40,08%), Agnès  Buzyn (Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn), précédente ministre de la Santé ayant mal géré cette pandémie, 9 582 voix (22,68%) et  Karen Taïeb (Anne Hidalgo - Paris en commun) 7 103 voix (16,81%). Au niveau de Paris - taux d'abstention de 57,69 % et 1 332 269 d'inscrits -, la liste de la maire socialiste Anne Hidalgo a obtenu environ 30% des voix, et celle de Rachida Dati, élue au premier tour dans le VIIe arrondissement de la capitale, 22%. 


Dans un contexte de pandémie de coronavirus durant le déconfinement initié le 11 mai 2020, les résultats du deuxième tour des élections municipales du 28 juin 2020 du XVIIe arrondissement de Paris s'avèrent un échec pour Karen Taieb. Sur 100 582 inscrits, le taux d'abstention s'élève à 63,30, et le nombre de votants à 36 914. Geoffroy Boulard (liste Engagés pour changer Paris, avec Rachida Dati) recueille 20 206 voix (55,92% des suffrages exprimés et 20,08% des inscrits) et est élu Maire, Karen Taïeb (Anne Hidalgo - Paris en commun) 11 217 voix (31,04% des suffrages exprimés et 11,15% des inscrits) et Agnès  Buzyn (Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn) 4 705 voix (13,02% des suffrages exprimés et 4,67% des inscrits)Au niveau de Paris - taux d'abstention de 63,07% et 1 299 173 d'inscrits -, la liste de la maire socialiste Anne Hidalgo et ses alliés, dont les écologistes, a obtenu 50,2% des suffrages exprimés - 18,2% des inscrits -, celle de Rachida Dati 32% et celle d'Agnès Buzyn 16%. 

Karen Taieb siégera donc au Conseil municipal et au Conseil communautaire.


J'avais interrogé Karen Taieb et le FSJU. Je publierai leurs réponses dès réception.

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La plupart des informations de cet articles ont été publiées dans d'autres articles de mon blog.
Cet article a été publié le 20 février 2017.

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