Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 1 novembre 2019

L'Arche, magazine du FSJU (11/11)


L’Arche est un "magazine du judaïsme français" créé en 1957 et édité par le Fonds Social Juif Unifié (FSJU). Gestion opaque, décideurs communautaires peu compétents en matière de presse, argent communautaire dilapidé en procédures judiciaires liées à des violations du droit par le FSJU parfois reconnues par la justice, montages juridiques bizarres, adaptation tardive et ratée à Internet ainsi qu'aux réseaux sociaux, crise médiatisée, faible audience décroissante... L'Arche, "un média Fonds Social Juif Unifié", s'avère emblématique des failles de médias juifs français moribonds. La Cour d'appel de Paris a statué, dans un litige de droit du travail et de droit d'auteur opposant le FSJU, dont la devise est "la solidarité notre identité", à un de ses anciens salariés, un journaliste-photographe juif français : L'Arche n'est pas un média du FSJU. Un arrêt confirmé le 2 février 2020 par Gérard Schamber, conseiller doyen faisant fonction de président de la Cour de cassation. Un procès qui a coûté cher au FSJU présidé par Me Ariel Goldmann et dirigé par Richard Odier et a offert une triste image de cette institution et de ses dirigeants. 

1ère partie : Un paysage médiatique Juif français contrasté
4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à Actualité juive hebdo et Osmose.

Créé en 1957, L’Arche est un "magazine du judaïsme français" imprimé sur papier de qualité. Sa périodicité a évolué au fil des décennies : revue mensuelle, et depuis 2011 trimestrielle. Sa pagination : environ 160 pages dans les années 2000.

L'Arche est édité par le Fonds Social Juif Unifié (FSJU). Ainsi, le directeur du FSJU, Gérard Uzan jusqu'en 2010 puis Richard Odier, est le directeur de cette publication. Son équipe a évolué au fil des changements de directeurs de publication.

Crise médiatisée
Le 24 février 2011, par une lettre-circulaire électronique, Jacques Bénichou, directeur général du FSJU et de L'Arche, a annoncé aux 73 collaborateurs - journalistes, universitaires, dessinateurs, etc. - de L’Arche « une pause dans leur collaboration » et les a exclus de la réflexion sur l’avenir du journal. Un envoi collectif que Pierre Besnainou, alors président du FSJU, qualifiera de « maladresse ».

Le 9 mars 2012, sur RCJ, alors que l'essayiste Alain Finkielkraut, lecteur et ancien collaborateur de L'Arche, soulignait que L'Arche n'était pas ni un "jouet" ni une "danseuse" et que, si "un journal a des lecteurs", un "site Internet a des navigateurs", ce même président du FSJU a reconnu : " Nous avons mal préparé la suite. Cela n'aurait pas du se passer comme cela". Et Pierre Besnainou s'est prévalu d'une "décision du Bureau exécutif du FSJU après une réflexion de 18 mois" et a qualifié l'envoi par Internet de ce courrier d'"inacceptable dans la forme".

Le 8 mars 2011, Libération écrivait : « Avec 2 000 à 2 500 abonnés et 200 à 300 numéros vendus, selon les chiffres de Besnainou, ce magazine perd de l’argent ». Alors président du FSJU, Pierre Besnainou a argué de problèmes financiers graves affectant L’Arche. « L’audience de L’Arche est de plus en plus faible. Nous n’avons pas arrêté de pousser la communication […] Dernièrement, nous avons envoyé 300 000 mails, et nous avons eu très peu de retour », a-t-il déclaré. Et de préciser qu’il s’agissait de transformer « L’Arche papier en Arche.fr ». Un site qui republierait les archives de L'Arche. Quant à la version imprimée, elle deviendrait trimestrielle. Quid des droits d'auteur à négocier pour cette republication ?

Cette double mutation  a suscité l’opposition de la quasi-totalité des collaborateurs du magazine dénonçant le 15 mars 2011, dans Libération, « un sabordage politique », « un aveuglement », et l’oubli d’« un des fondements du judaïsme, sa part symbolique, la dimension particulière de l’écrit et du « Livre ». Ce même journal a publié la pétition de soutien La fin du mensuel «l’Arche» ? Un regard juif menacé de disparition :
"Ce mensuel existe depuis 1957, il est diffusé en France, en Israël, dans toutes les sphères du monde juif, mais il est également lu dans des milieux autres que juifs et c’est toute sa richesse et sa force. L’Arche se lit en Europe et outre-Atlantique, en Pologne, aux Etats-Unis, au Canada, en Belgique, en Italie… Il se trouve dans les librairies du Quartier latin comme dans les centres culturels étrangers, lu par les non-juifs, les juifs laïques ou religieux, de tous horizons politiques et socioculturels. Chaque mois, ce magazine exigeant se fait l’écho de la pluralité des opinions qui agitent chacun d’entre nous, Français de gauche, de droite, appel JCall, Raison garder, pratiquants et agnostiques confondus. Chaque mois, il apporte de l’intelligence, de la curiosité, de l’information sur toutes les questions, sur tous les sujets - politiques mais aussi philosophiques, talmudiques, littéraires, culturels, sans oublier évidemment l’humour.Chaque mois, il porte un regard juif sur un monde en mouvement. Sa disparition annoncée serait un désastre, qui n’est hélas pas dû qu’à la seule mauvaise conjoncture économique qui frappe la presse papier aujourd’hui. C’est un sabordage politique qui a été décidé unilatéralement par l’institution qui l’a créé et qui en avait la responsabilité, le Fonds social juif unifié (FSJU). Le sacrifier aujourd’hui sur l’autel de la technologie ou de la rentabilité relève de l’aveuglement autant que de la bêtise.Mais c’est surtout passer à côté d’un des fondements du judaïsme, sa part symbolique, la dimension particulière de l’écrit et du « Livre » nécessaire aux uns comme aux autres".
Parmi les signataires : "Geneviève Brisac écrivaine, Pascal Bruckner écrivain, Claude Cohen-Tannoudji prix Nobel de physique, Elisabeth de Fontenay philosophe, Didier Decoin secrétaire général de l’académie Goncourt, Gabriel Farhi rabbin, Alain Finkielkraut philosophe, Dan Franck écrivain, André Glucksmann philosophe, Ilan Greilsammer essayiste, Mireille Hadass-Lebel universitaire, Karine Tuil écrivaine, David Kessler conseiller d’Etat, David Klatzmann professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie, Rivon Krygier rabbin, Claude Lanzmann écrivain, cinéaste, Marceline Loridan-Ivens cinéaste, Joëlle Losfeld éditrice, Gila Lustiger écrivaine, Malka Marcovich historienne, Jacky Mamou collectif Urgence Darfour, Jean-Jacques Moscovitz psychanalyste, Paul Otchakovsky-Laurens éditeur, Michaël Prazan réalisateur, Gilles Rozier écrivain, Léo Scheer éditeur, Pierre-André Taguieff sociologue, Yves Ternon historien, Jean-Pierre Winter psychanalyste, Michel Zaoui avocat, Valérie Abécassis journaliste, Gad Abittan journaliste, Pierre Antilogus journaliste, Corrine Bacharach Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Anne-Marie Baron professeur, Frédérick Casadesus journaliste, Michaël de Saint-Cheron auteur, Michel Derczansky essayiste, Raphaël Draï universitaire, Monique Feldstein journaliste, Janine Gdalia écrivaine, Dominique Godreche journaliste, Olivier Guez journaliste, Philippe Gumplowicz écrivain, Michèle Kahn écrivaine, Francine Kaufmann universitaire, Yitskhok Niborski universitaire maître de conférences en yiddish, Inalco, Edith Ochs traductrice, Hélène Schoumann journaliste, Jérôme Segal chercheur, Ariel Sion mémorial de la Shoah, Antoine Spire journaliste, Jacques Tarnero documentariste, Michel Taubmann journaliste, Philippe Trétiack journaliste"
 .
Hormis cette pétition, les membres de la rédaction de L'Arche opposés à cette mutation ont vite cessé de se battre. Incapacité à concevoir et appliquer un plan d'actions ? Refus d'affronter une institution communautaire majeure, par crainte des conséquences (non-invitation à des colloques) ou par solidarité juive ? Dans ce domaine, comme en matière de lutte contre l'antisémitisme, des intellectuels écartés de ce magazine n'ont pas su se défendre, ni défendre leur idéal.

Le 22 septembre 2011, Témoignage chrétien affirmait que L’Arche disposait de « 2 900 abonnés pour 500 à 600 exemplaires vendus en kiosque » début 2011. Curieusement, les statistiques diffèrent les unes des autres, alors qu’elles émanent du même FSJU...

Il semble que des dirigeants du FSJU, généralement sans expertise journalistique – entrepreneur, Pierre Besnainou avait confié à des journalistes la direction de la rédaction de Tribune juive qu’il avait acquise pendant quelques années ; Gil Taieb est « docteur en chirurgie dentaire » ; Patrick Chasquès, directeur de la communication, Marc Abensour, ancien directeur administratif et financier chez Natixis, etc. - et de L’Arche n’ont pas su au fil des années mieux positionner ce magazine ni prendre pendant plus d'une décennie le bon virage Internet. N’en ont pas appliqué les règles : fréquence rapide des publications, mises en page éclatées, synergie entre web, blog et réseaux sociaux, etc. Ont lancé des campagnes d’abonnement sans dynamiser parallèlement le site Internet de L’Arche et sans jouer des synergies entre les versions imprimée et numérique de L’Arche. N’ont pas associé à leurs réflexions et actions les collaborateurs de L’Arche, ce qui les a vraisemblablement privés d’avis éclairés de journalistes compétents et expérimentés dans la presse écrite et les médias électroniques.

Au printemps 2012, le site Internet de L’Arche présentait des articles du romancier Yann Moix sur le terrorisme et de l’universitaire Eric Marty sur les assassinats d’enfants Juifs par Mohamed Merah, et, dans la rubrique Culture Life Style, des textes datant de septembre 2011, le Tweet le plus récent de L’Arche remontait à 141 jours !

Dans son n° 1213 (7 juin 2012), Actu J indiquait Les ambitions de L'Arche nouvelle formule. "C'est Internet que le magazine veut conquérir", résumait cet hebdomadaire. Curieusement, pour présenter ces ambitions, ce n'était pas le rédacteur en chef, Shlomo Malka, mais Marc Abensour, chargé des finances du journal, directeur général adjoint du FSJU et "un de ceux qui ont décidé de la nouvelle périodicité du journal" - trimestrielle - qui s'exprimait. "La diffusion sur Internet est prometteuse, explique-t-il. Nous visons 20 000 visiteurs pour les débuts, puis autour de 50 000 visiteurs mensuels dans les trois ans à venir". Des visiteurs qui devraient pouvoir consulter les anciens numéros de L'Arche, en ligne et gratuitement. "Peut-être pas tous", précise M. Abensour. Il est vrai qu'avec plus de six cents numéros, le passage au numérique sera un travail titanesque. Et qui aura un prix... Le site n'hébergera sans doute pas de fil d'information ni de dépêches. Il proposera en revanche des articles politiques, des chroniques culturelles et des blogs". Aucune information n'est donnée sur le coût actuel et futur de L'Arche, sur la raison du changement de rédacteur en chef, etc.

Au cours de l'été 2012, RCJ diffusait des annonces publicitaires présentant quelques titres du sommaire du numéro estival de ce "magazine du judaïsme français" et invitant les auditeurs à l'acheter dans leurs "kiosques habituels". Le 6 octobre 2012, ce trimestriel indiquait être diffusé essentiellement dans près de 70 kiosques et librairies parisiennes.

Le site Internet de L'Arche présentait quelques articles du numéro d'août 2012, ainsi qu'un lexique de Twitter. Joke : l'auteur de ce lexique ignorait le mot hashtag. Parmi les signataires d'articles, des journalistes de RCJ, tels Jonathan Siksou et Paule-Henriette Lévy. Pour la rubrique Expositions : Rachel Rimmer, responsable de la Communication de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), et Ariane Charton, "spécialisée dans l'étude de l'époque romantique"...

Échecs des nouvelles formules

L'Arche consacrait son numéro d'octobre 2012 à un dossier sur Pierre Mendès France comprenant une interview du Président François Hollande sur cet homme politique et l'antisémitisme. Ni le Président ni les journalistes Salomon Malka et Dominique Laury n'ont qualifié l'attentat antisémite de Toulouse contre l'école Ozar HaTorah de djihadiste ou d'islamiste, ni abordé la diplomatie française, notamment à l'égard de l'Etat d'Israël.


Le 4 décembre 2012, un petit tour dans ce site Internet montre un Tweet vieux de 31 jours, soit du 2 novembre 2012,  indiquant : « Nous vous remercions pour vos messages sur le site et cette page facebook. Malheureusement nous ne pouvons pas encore publier les feedback, mais nous en tenons bien entendu compte  » - un message présent aussi, et c'est le seul, sur la page Facebook de L'Arche magazine L'article  IFeelSmart, l’iPhone grand écran remonte au 30 septembre 2012. Toujours en page d'accueil, l'annonce d'un article de la "rédaction" sur l'exposition du peintre Yoël Benharrouche qui s'est achevée le... 4 novembre 2012. Etc. Etc. Etc. Quel thème abordé dans ce site web est susceptible de séduire les jeunes Internautes ?

Dans son n°1253 du 1er mai 2013, Actu J publiait l'interview de Robert Ejnès, directeur général du FSJU depuis l'automne 2012, par Yaël Scemama. Curieusement, ni la journaliste ni ce dirigeant communautaire n'évoquaient L'Arche ou les raisons du départ rapide de Jacques Bénichou de la direction générale du FSJUEt quand Robert Ejnès a quitté début 2014 sa fonction au FSJU pour celle de directeur du CRIF, nul média n'a enquêté sur les raisons de ce turn over inquiétant à la direction d'une fédération communautaire majeure. Des sujets tabous ?


Il faut attendre le n°1297 (10 avril 2014) de cet hebdomadaire pour que Yaël Scemama interviewe, sans le relancer, Pierre Besnainou sur son bilan. Et ce président en fin de mandat déclarait : "On a un journal au moins aussi bon que dans le passé, une audience au moins aussi importante, et un équilibre financier qui ne pèse pas sur la collecte". Bref, la situation demeurerait inchangée. Alors pourquoi toutes ces modifications ? Et sur qui pèse l'équilibre financier ? Pierre Besnainou ne communiquait pas le montant du budget, les nombres d'exemplaires publiés et ceux vendus, etc. C'est d'autant plus curieux que son second objectif lors de son élection en 2006 était de maintenir au FSJU "cette culture Rothschild de la transparence et de l'efficacité dans l'action".

Depuis plus de six ans, le FSJU ne communique pas les résultats des deux "nouvelles" formules de la désormais trimestrielle L’Arche lancées à l’automne 2011, puis à l'automne 2012. Pour la promotion de cette seconde formule, le FSJU a recouru à plusieurs reprises à la mailing list d'un site Juif sur Internet. En 2013, il a payé des annonces publicitaires publiées par Actu J. A quel coût, avec quels résultats en terme d'audience conquise et gardée ? Mystère.

Quelques constats. L’Arche a vu défiler trois rédacteurs en chef en un an, dont deux pour sa nouvelle formule – Laurent-David Samama, âgé de 24 ans et membre du comité de la rédaction de La règle du jeu, puis Shlomo Malka, et trois directeurs de la publication en trois ans. Ce qui fait un peu beaucoup. Le 31 juillet 2014, Shlomo Malka a annoncé qu'il présentait son dernier journal radiophonique sur RCJ, mais demeurait rédacteur en chef de L'Arche.

Si loquaces en 2011 pour alléguer des nombres contradictoires d'abonnés - 2 000 ? 2 500 ? 2 900 ? - annoncés pour justifier les modifications de la formule du magazine, les dirigeants du FSJU demeurent silencieux sur le nombre d'abonnés plus de six ans après la mutation de ce magazine et sur la fin de la collaboration de 70 contributeurs. S'il s'avérait que cette énième formule est un échec - à quel coût ? -, le FSJU le reconnaîtrait-il ? Et dans l'affirmative, le pourrait-il sans engager la responsabilité des dirigeants ayant initié ces réformes et qui demeurent aux rênes de cette organisation ? Par ailleurs, pourquoi aucun média communautaire - RCJ, Actu J, etc. - interviewant ces dirigeants ne manifeste la moindre curiosité sur ce sujet ?

Les « personnalités de l’envergure du sociologue Michel Wieviorka ou de la philosophe Blandine Kriegel » annoncées en 2011 dans Témoignage chrétien par Patrick Chasquès, alors directeur de la publication de L’Arche, ont-elles rejoint L’Arche ? Non. Il est curieux d'avoir évoqué le sociologue Michel Wieviorka qui déclarait en mars 2012 au Monde, après cet attentat islamiste à Toulouse : "La France se trouve en effet dans un contexte historique où l'antisémitisme est, dans l'ensemble, moins prégnant ; on n'a pas le sentiment que, contrairement à il y a une dizaine d'années, les juifs sont menacés de manière générale... Il y a eu un pic lorsque l'identification à la cause palestinienne a rencontré un courant de sympathie en France. Aujourd'hui que les ennemis d'Israël sont des groupes violents comme le Hamas ou le Hezbollah, cette identification est plus difficile. Des changements sur la scène géopolitique ont changé la donne..On peut même avancer que la hantise de l'islam prend de telles proportions que l'antisémitisme trouve un espace réduit". No comment !

Après la deuxième formule de L'Arche (octobre 2012), force est de constater que ses dirigeants ne parviennent pas à jouer de la synergie entre le magazine print (imprimé), le site Internet et les réseaux sociaux : ainsi, le 31 juillet 2013, aucun des articles de la page d'accueil du site Internet n'est commenté, rares sont les posts sur le mur Facebook de L'Arche commentés ou likés, etc.

Mais il ne faut pas désespérer : une troisième formule sera peut-être lancée par le FSJU, avec qui sait, un quatrième rédacteur en chef...

En outre, L’Arche n’a plus recouru à ses quelques 70 collaborateurs. Ce qui pénalise en particulier les journalistes et les dessinateurs. Blessés par la lettre-type électronique du FSJU, des collaborateurs se sont interrogés avec angoisse en particulier sur leurs modes de rémunération et leurs droits. Rappelons qu’au programme du candidat Gil Taïeb aux élections législatives de juin 2012 figure la « défense des acquis et octroi de nouveaux droits sociaux ».

Par ailleurs, en 2012, le FSJU  a lancé le magazine annuel, Balagane, qui est passé de 40 pages à 84 pagesCurieusement, le FSJU a trouvé les moyens financiers pour ce "jewish culturel magazine", devenu le "magazine du Festival des cultures Juives", et distribué gratuitement. Combien de lecteurs à ce magazine ? Quel coût et quelles retombées ? Re-mystères.

Le souci du FSJU de gestion optimale de son budget est compréhensible et juste. Mais on ne déshabille pas David pour habiller Simon, ni Rachel pour habiller Sarah. Pourquoi le FSJU n’a-t-il pas proposé aux journalistes de L’Arche des emplois par exemple dans RCJ ou Akadem ? Ne serait-il pas envisageable par exemple de scinder en deux ou en trois Objectif santé de Karen Taïeb ou Hors antenne de Paule-Henriette Lévy afin de libérer des créneaux horaires pour d’autres émissions ? Ce qui ne pourrait qu’être bénéfique à RCJ et serait conforme à son histoire. 

Verra-t-on un jour un radiothon pour des collaborateurs de L’Arche, à l’instar de celui annuel « organisé à l’occasion de la campagne nationale pour la Tsédaka » (justice, en hébreu ; campagne annuelle de collecte de fonds dirigée par le FSJU) ? Quel est le coût financier de RCJ ou de Communauté nouvelle, magazine mensuel soutenu par le FSJU et longtemps dirigé par Patrick Chasquès, directeur (2014-2017) du FSJU ? Quels sont les résultats financiers, et en termes d'abonnements, de cette énième relance de L'Arche ?

De plus, combien a coûté au FSJU le rassemblement place du Trocadéro du 22 juin 2010, à l’initiative de plusieurs organisations communautaires et visant à afficher le soutien à l’Etat d’Israël peu après la « Flottille pour la paix » et à exhorter à la libération de l’otage franco-israélien Guilad Shalit ? Co-organisée par Gil Taïeb, cette manifestation n’a attiré qu’environ 3 200 personnes selon la police, au plus 5 000 individus, et non les 15 000 allégués alors par les organisateurs.

Le 8 septembre 2014, le vénérable magazine Juif américain Forward a publié l'article French Jews, Escaping to Israel Is Not the Answer (Juifs français, fuir en Israël n'est pas la réponse) de Laurent-David Samama qui épingle la nouvelle orientation de L'Arche. Pourquoi avoir exhorté ses compatriotes et coreligionnaires à demeurer en France dans un article en anglais publié par un magazine américain ? Un tel article en français n'aurait-il pas eu plus d'audience auprès du public visé ? A moins que l'auteur ait voulu assurer aux  Américains Juifs que tout va bien en France, que le gouvernement Valls lutte avec efficacité contre l'antisémitisme et que les Français Juifs ont tort de songer au départ, etc. A lire les commentaires des Internautes, Laurent-David Samama n'a pas convaincu ces derniers. Il y a oublié de citer l'assassinat de Sébastien Selam en 2003, l'extrême-gauche antisioniste, etc. Pourquoi ? Il a déploré le récent focus croissant sur l'Etat d'Israël de L'Arche qui "perd lentement son identité socialiste". Il a allégué avoir réuni lorsqu'il en était le rédacteur en chef "une équipe de penseurs établis populaires et de nouveaux écrivains prometteurs pour dire aux lecteurs comme il était intéressant d'être un Juif en France - en opposition aux regards toujours tournés vers Israël. Cette ligne éditoriale a échoué. Nos lecteurs ne pouvaient absolument pas accepter le changement. Ils étaient - et malheureusement sont toujours - plein d'informations biaisées venant de blogss et de sites Internet non professionnels". Bref, ce n'est pas de la faute de Laurent-David Samama, mais celle des lecteurs et de la direction du FSJU qui a mis un terme prématuré à cette orientation. N'y avait-il pas d'autres raisons ? Quel dommage que Laurent-David Samama ne nomme pas ces "penseurs établis populaires" et ces "nouveaux écrivains prometteurs" Pourquoi cet homme de gauche n'informe-t-il pas ses lecteurs que s'il a manifesté de l'intérêt pour mon dossier sur les Juifs Noirs, il ne l'a pas publié dans L'Arche ? Pourquoi L'Arche devrait-il avoir une "identité socialiste" ? Il est financé par le FSJU qui doit respecter un principe de neutralité. A se positionner à gauche sur l'échiquier politique français, il s'éloigne d'une partie non négligeable des Français Juifs. Quelles "informations biaisées" ? Quels "sites non professionnels" ? Deux liens Internet renvoient vers Dreuz et vers JSSNews qui tous deux ont répondu vertement. Laurent-David Samama croit-il qu'il soit si facile de créer un blog ou site Internet, de l'alimenter en informations, de le faire monter en puissance, et de tromper les Internautes par un contenu erroné ? Il écrit aussi : "En France, une diversité d'opinions peut encore être exprimée en politique et dans les médias". Mais non, le "politiquement et islamiquement correct" caractérise la classe politique et les médias français. Ce qui explique le fossé croissant entre eux et les Français lambda

Laurent-David Samama a conclu : "La fuite est-elle vraiment la solution ? L'aliyah résout-elle tous les problèmes des Juifs français (sécurité, jobs, éducation) ? Tous les Juifs qui se précipitent en Israël croient-ils vraiment qu'il est plus facile d'être une part d'un pays constamment en guerre, une terre jamais apaisée, un Etat sous la constante menace d'attaques terroristes et de la montée possible d'une nouvelle Intifada ? La France souffre probablement de problèmes sociaux profonds, d'une incapacité à intégrer ses récents immigrants et d'une organisation politique désespérément datée, mais elle demeure un des pays les plus paisibles et beaux au monde. Aussi longtemps que cela ne change pas, il y aura toujours un avenir pour les Juifs en France". Cette description de l'Etat d'Israël, dénuée de toute spiritualité, semble étonnante et affligeante. La France ne vit-elle pas au rythme des Intifadas : émeutes urbaines récurrentes, manifestations violentes de la "rue arabe", d'un niveau élevé du nombre d'agressions antisémites, etc. ? Pourquoi ne pas nommer des immigrants musulmans ? Dans ce beau pays de France, Laurent-David Samama arborerait-il une étoile de David ou une kippa, par exemple à Barbès ou en Seine-Saint-Denis ? Pour les Juifs espagnols au XVe siècle, pour les Juifs allemands des années 1930, pour les Juifs marocains dans les années 1960, la fuite a été la solution. Et l'affaire du Dr Lionel Krief prouve que nous n'en sommes pas si loin.

Le 9 juillet 2015, interviewé sur Radio J, Shlomo Malka a refusé d'indiquer le tirage de L'Arche. 


En 2016, il a co-rédigé  avec son frère Victor Le Grand désarroi. Enquête sur les Juifs de France. Tous deux « ont interrogé des intellectuels, des responsables religieux et associatifs, assisté à des colloques, scruté le fait juif dans des livres et films contemporains, dans les discours des musulmans  ». Et ils n’ont jamais entendu parler de l’affaire Krief !? Une non-affaire. Ce qui a permis à Shlomo Malka d'alléguer, sur Judaïques FM, les 18 et 20 janvier 2019, qu'il n'y avait pas d'antisémitisme d'Etat en France.

A l'été 2018, Shlomo Malka et Steve Krief, secrétaire de rédaction, ont quitté ce magazine.

Paule-Henriette Lévy a succédé à Shlomo Malka à la direction de L'Arche. Dans son éditorial "Le monde change. L’Arche aussi" du 11 mars 2019, elle a écrit : 
"Nouvelle ligne éditoriale, nouvelle maquette et l’ambition de vivre avec vous les incroyables mutations qui bouleversent déjà nos vies, nous laissent parfois perplexes, inquiets, mais qui, dans le même temps suscitent fascination, curiosité et espoir.
L’Arche veut être le témoin lucide et l’acteur de cette société qui efface jour après jour nos repères pour en imposer d’autres ; être la voix juive au cœur de la cité, singulière et plurielle, qui aborde tous les sujets, pose toutes les questions, prend le temps de réfléchir, d’analyser, de confronter les points de vue, de comprendre ce qui se passe.
Les défis qui nous attendent sont-ils existentiels ? Certainement.
Jusqu’où l’Intelligence artificielle va-t-elle chambouler nos métiers, le travail, l’organisation sociale, notre quotidien ? Va-t-elle renforcer les inégalités ou au contraire permettre à chacun de nous plus d’humanité et de solidarité ? La PMA et la GPA, créeront-elles des structures familiales révolutionnaires, avec quelles conséquences éducatives, économiques, identitaires ? Saurons-nous à temps sauver la planète d’une mort, nous dit-on programmée ? Quelle place la spiritualité et les religions occuperont-elles dans ce monde ultra connecté, qui fait de chacun de nous, à notre insu, un « produit » qui se vend et s’achète sur le net ? Quid de nos traditions, des valeurs millénaires dont nous sommes porteurs ?  Jamais éthique et conscience n’ont eu un rôle aussi déterminant à jouer face aux débordements inéluctables et aux choix nécessaires que le « progrès » engendre.
Ainsi ce premier dossier, confié à la philosophe Myriam Revault d’Allonnes, sur les dangers encourus par la Vérité dans nos sociétés où les faits ont désormais moins de valeurs que les mensonges de ceux qui les profèrent. Le peuple juif sait, pour en avoir subi les conséquences, l’engrenage mortel que représentent la rumeur, la mystification, le complotisme, le négationnisme. A l’heures des fake news en tous genres, dont la puissance de frappe peut manipuler des opinions publiques jusqu’à influer le cours d’une élection, comment réagir, comment lutter ? Ce combat du vrai contre le faux qui s’inscrit dans la dynamique exponentielle du progrès numérique n’est pas le seul à nous interroger. Que dire des fractures sociales inédites qui déchirent nos sociétés et font renaître, comme à chaque fois, de vieux démons ? Les dérives violentes dans les manifestations de « gilets jaunes » émaillées de slogans antisémites et autres « quenelles » nous l’ont très vite rappelé. Cette remise en cause de la représentativité politique et des lois…ce jusqu’auboutisme qui sans vision aucune se fiche des syndicats, s’en prend aux Juifs, aux journalistes, protège celui qui frappe et frappe celui qui défend, sera l’objet du prochain numéro sous la plume de la sociologue Dominique Schnapper. Qu’il s’agisse de la France, de l’Europe, d’Israël, du monde, nous réfléchirons ensemble. Nous dégagerons du sens, avec un esprit libre, curieux, audacieux, ADN du FSJU, notre éditeur. Ainsi, l’Arche, proposera ses colonnes à toutes celles et ceux, juifs ou non juifs, religieux ou laïcs, croyants ou athées, de droite, de gauche, du centre dont l’analyse permettra de donner de la profondeur au tableau. Fidèle à l’enseignement de Golda Meir qui disait que : « le pessimisme est un luxe qu’un Juif ne peut jamais se permettre », nous insufflerons dans toutes ces pages, une belle énergie positive : des papiers variés, sérieux ou plus légers, de l’insolite, de la gourmandise, des livres, des rencontres, de l’humour.
C’est cela notre ambition pour l’Arche.
Elle est enthousiasmante. Elle est immense."
A l'automne 2019, Paule-Henriette Lévy a défini le magazine comme le premier "mook" juif de France : "Un "mook" est d'abord un objet. Il se tient en main. Il a un corps, une identité, une personnalité. Il se garde, accompagne son lecteur, ne se lit pas d'un trait. On le pose, on le reprend, on le lit, on le relit... Il a réglé une bonne fois pour toutes son compte à l'éphémère. Le Mook se situe entre le "magazine" dans la pluralité des sujets proposés et le "book", par la place et le sérieux donné aux dossiers. Les habitudes de lecture changent... Nous avons donc souhaité, avec Richard Odier, le directeur général du FSJU, proposer à nos lecteurs une approche différente et leur offrir une pluralité de points de vue. L'Arche à chaque numéro, présente un grand dossier d'ouverture sur un sujet de société et/ou d'histoire, comme celui de septembre-octobre consacré aux Juifs de Vercingétorix à Emmanuel Macron. Ce dossier, chapitré, est signé par des universitaires, des scientifiques, des journalistes, des philosophes et permet à chacun de se faire sa propre opinion, d'en changer ou de la voir confortée. C'est le côté "book". A côté de cela, une foultitude de rubriques sérieuses ou plus légères du rendez-psy à la littérature ; de la gastronomie à la mode, des séries au cinéma... C'est le côté "magazine". L'Arche est une jolie symbiose des deux : un "mook". (Communauté Nouvelle, n° 209, septembre 2019)


Quelle est l'audience de L'Arche ? Quel est son coût ? Comment son site Internet s'articule-t-il avec celui de RCJ, radio de la fréquence juive francilienne financée par le FSJU ? La diffusion de ses articles sur les réseaux sociaux demeure irrégulière et rare...


Arrêts iniques du Conseil des Prud'hommes et de la Cour d'appel de Paris
En 2011, un litige de droit du travail et de droit de la propriété littéraire et artistique a opposé devant le Conseil des prud'hommes de Paris le FSJU et un ancien de ses salariés, journaliste/photographe juif français de L'Arche, Akadem et Communauté nouvelle, "magazine d'information et d'actualité du FSJU et de l'AUJF" de 2004 à 2011. Un professionnel mentionné dans l’ours de la revue L'Arche et considéré par le FSJU comme un collaborateur régulier de ce journal.

Documents, lois et jurisprudences à l'appui, le journaliste-photographe professionnel sollicitait près de 102 000 € au titre des violations du droit du travail - travail dissimulé, licenciement sans cause réelle et sérieuse, etc. - et du droit de la propriété littéraire et artistique par le FSJU et 2 500 € au titre de ses frais de justice. Il réclamait aussi les documents sociaux que doit remettre tout employeur à la fin du contrat de travail de son salarié

En 2013, composé de Alain Bruno, Président conseiller salarié, de Jean-Yves Fritz, conseiller salarié, d'Eric Massot, conseiller employeur, et d'Olivier Nezry, conseiller Employeur, la section de l'Encadrement du Conseil des Prud'hommes de Paris a refusé de reconnaître la qualité de journaliste professionnel au demandeur, et l'a débouté de toutes ses demandes.

En 2014, ce journaliste-photographe a interjeté appel devant la Cour d'appel de Paris qui a statué ainsi composée : Brigitte Delapierregrosse, présidente, Rémy Le Donge L’Henoret, conseiller, et Philippe Michel, conseiller. 


Lors de l'audience devant la Cour en 2017, Me Muriel Kahn Herrmann, avocate du FSJU, a allégué que L'Arche était un "support de communication" du FSJU. 

Un "support de communication" payant, vendu en kiosques, dont la crise en 2011 est couverte par les principaux médias hexagonaux, et en faveur duquel se mobilisent de célèbres intellectuels français, notamment non-juifs ?! Et qui couvre l'actualité française, les grands événements politiques ou autres mondiaux, notamment en Israël, la culture, etc. ? Un support pour quelle "communication" ? Et poursuivant quels buts ? En janvier 2017, L'Arche, qui se présentait comme le "site d'information et de débat du judaïsme français", a publié l'interview d'Emmanuel Macron, candidat d'En Marche et élu en mai 2017 Président de la République. Une interview pour servir "la communication" du FSJU ? Les autres médias du FSJU - radio, print, Web, etc. - servent-ils eux aussi "la communication" du FSJU ? 


Curieusement, la Cour d'appel de Paris a considéré que le FSJU n'était pas une "entreprise de presse" ! Or, le FSJU revendique ses médias surmontés de son logo : RCJ, radio de la fréquence juive francilienne disposant d'un site Internet, de comptes sur les réseaux sociaux et d'une chaîne Youtube, une presse imprimée - revue « L’Arche », bimestriel, « Communauté nouvelle », Hamoré, « revue du FSJU dédiée aux enseignants et éducateurs juifs », Balagane, « magazine des cultures juives » -, AKADEM, « campus numérique juif », le site Internet Judaicine.fr  qui « promeut les films israéliens et à thèmes juifs en France et dans le monde francophone », Kesharim, newsletter « des acteurs de la vie juive », etc.


En outre, l'article 2 de la loi du 1er août 1986 définit l'entreprise de presse comme « toute personne physique ou morale ou groupement de droit éditant, en tant que propriétaire ou locataire gérant, une publication de presse ou un service de presse en ligne ». Et ce, sans requérir que cette activité soit exercée à titre exclusif ou principal. Par ailleurs, L'Arche répond à la définition de la publication de presse : « tout service utilisant un mode écrit de diffusion de la pensée mis à la disposition du public en général ou de catégories de publics et paraissant à intervalles réguliers ». Une jurisprudence constante se réfère à cette définition législative. En 2013, la Cour de cassation "a admis la possibilité d’accorder la qualification de journaliste professionnel à une personne sans que l’employeur soit une entreprise de presse".

La Cour d'appel a aussi allégué que L'Arche "constitue une entité distincte" du FSJU !? Et cela, sans avoir abordé cette allégation fausse et infondée lors des débats !? Et alors que le FSJU n'avait jamais nié publier ce magazine et avoir rétribué l'appelant.


Une aberration attentatoire au principe du contradictoire, une violation flagrante des droits de la défense, et d'autant moins admissible que le magazine L'Arche est toujours présenté, sous le logo-type du FSJU, comme un "média Fonds Social Juif Unifié", et que le journaliste ayant attrait en justice le FSJU a été payé par chèque du FSJU puis par "Virement FSJU" à son compte bancaire


Quant à la lettre de Jacques Bénichou, directeur de la publication L'Archeen date du 23 février 2011, envoyée à tous les employés du magazine pour les informer qu'il suspendait la publication de ce magazine et donc leur collaboration, la Cour a indiqué que Jacques Bénichou, "certes directeur du FSJU, est également directeur de la publication de L'Arche". Donc, un hasard ? Pour la Cour, ce courrier ne prouvait aucun lien de subordination entre ce journaliste et le FSJU. Pourquoi cette lettre a-t-elle l'en-tête-logo du FSJU suivi de la mention "Le Directeur Général", et en bas de page les coordonnées du seul FSJU, "association reconnue d'utilité publique" ? La Cour semble feindre d'ignorer l'article 6 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : "'Le directeur de la publication est le représentant légal de l'entreprise éditrice". En l'occurrence, cette lettre prouvait que L'Arche était/est un magazine du FSJU.

Le numéro de Siret de L'Arche correspond à l'association "L'Arche revue du FSJU", créée en 1988, et dont le siège est... celui du FSJU. Quel hasard ! Verif.com ne mentionne aucun compte annuel publié. 


Pour monter son groupe médiatique et échapper à son "objet social", le FSJU a-t-il créé des "associations" pour chacun de ses médias ? Le budget de "L'Arche revue du FSJU" a curieusement un compte bancaire appelé "FSJU". "L'Arche revue du FSJUa-t-elle vraiment une personnalité morale ? Quel est le montant de son budget ? Cette "entité" est-elle distincte du FSJU ? Paie-t-elle un loyer au FSJU, et si oui, de quel montant ? D'où proviennent ses ressources ? Qu'indiquent ses comptes annuels ? Et dire que les instances dirigeantes du FSJU comptent des juristes de cabinets réputés ! 


De deux choses l'une : soit L'Arche a "une entité distincte" du FSJU, et ce magazine a usurpé le logo du FSJU qui le finance "à l'insu de son plein gré", soit L'Arche est partie intégrante du FSJU, dans un cadre à éclaircir, et on se demande ce qui a motivé cet arrêt inique rendu par Brigitte Delapierregrosse, présidente, Rémy Le Donge L’Henoret, conseiller, et Philippe Michel, conseiller à la Cour d'appel de Paris.


La Cour a allégué aussi : "Par ses services et ses subventions", le FSJU "déploie des programmes transversaux qui ne pourraient pas être menés par une association seule". Quels "programmes transversaux" ? Quel rapport entre cette divagation de la Cour et ce conflit de droit du travail et de droit d'auteur qu'elle devait juger en appliquant le droit ? Des associations françaises déploient de tels programmes en raison du désengagement de personnes publiques.  


Quant aux "six conférences" d'AKADEM, "réglées par chèque du FSJU le 12 juin 2006" versé "aux débats", la Cour les reconnaît, mais n'en tire aucune conclusion. Pourquoi ?

Cour de cassation

Ce journaliste a déposé un pourvoi en cassation contre cet arrêt de la Cour d'appel de Paris en invoquant notamment la violation des droits de la défense.

Représenté par la SCP Boutet - Hourdeaux, ce journaliste-photographe rappelait que :
- "L'objet du litige est déterminé par les prétentions respectives des parties... En retenant que L’Arche « constitue une entité indépendante de l’intimé » [FSJU, Nda], cependant que le FSJU n’avait jamais contesté que l’Arche était un média qui dépendait de lui ni invoqué son autonomie ou son indépendance, la cour d’appel a méconnu les termes du litige, violé ainsi l’article 4 du Code de procédure civile et soulevé d’office un moyen non invoqué par les parties en violation de l’article 16 du même Code". Et de citer des jurisprudences de la Cour de cassation (Soc. 6 février 2019 ; Soc. 8 mars 2017) ;

- "Le juge doit, en toutes circonstances, observer le principe de la contradiction et ne peut fonder sa décision sur des moyens relevés d’office, sans avoir préalablement invité les parties à présenter leurs explications... En remettant d'office en cause le fait que l’Arche dépendait du FSJU, sans avoir invité les parties à en discuter préalablement et contradictoirement et à se prononcer sur l’autonomie et l’indépendance de l’Arche, la Cour d’appel a violé l’article 16 du Code de procédure civile. Et de citer des jurisprudences de la Cour de cassation (Soc. 16 mars 2016 ; Soc. 3 novembre 2016) ;

- "Toute convention par laquelle une entreprise de presse s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un journaliste professionnel, est présumée être un contrat de travail.. En ne tirant pas les conséquences légales de ses constatations selon lesquelles le FSJU éditait « plusieurs publications périodiques écrites ou publications numériques », ce qui établissait sa qualité d’entreprise de presse, nonobstant le fait qu’il regroupait de nombreuses associations juives, la cour d’appel a violé l’article 2 de la loi du 1er août 1986, ensemble les articles L. 7111-2 et L. 7111-3 du code du travail" ;
"L’entreprise de presse est définie, à l’article 2 de la loi n° 86-897 du 1er août 1986, comme « toute personne physique ou morale ou groupement de droit éditant, en tant que propriétaire ou locataire gérant, une publication de presse ou un service de presse en ligne ». Le statut n’exige pas que cette activité soit exercée à titre exclusif ou même principal (Soc. Soc. 13 juillet 1993)."
"La cour d’appel a constaté que le FSJU éditait « plusieurs publications périodiques écrites ou publications numériques »... En décidant, au mépris de ses propres constatations, que le FSJU n’avait pas la qualité d’entreprise de presse, la cour d’appel a violé l’article 2 de la loi du 1er août 1986 et le articles L. 7111-1 et L. 7111-2 du code du travail"

- "Qu’est journaliste professionnel, toute personne ayant pour activité principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources ; que la qualité de journaliste professionnel s'acquiert au regard des ressources que l'intéressé tire principalement de l'exercice de la profession de journaliste sans se limiter à celles provenant de l'entreprise de presse, publication ou agence de presse à laquelle il collabore ; qu’en ne tirant pas les conséquences légales de ses constatations selon lesquelles [ce journaliste] justifiait 1°) de la publication contre rémunération d’articles dans la revue l’Arche de 2004 à 2011, d’une recherche éditoriale documentaire pour le « campus numérique juif », de la mise en ligne de conférences 2°) de ce que ses ressources provenaient pour l’essentiel de ses articles et missions, de sorte que la qualité de journaliste professionnel devait en tout état de cause lui être reconnue, la cour d’appel a violé les articles L. 7111-2 et L. 7111-3 du code du travail". Et ce citer des jurisprudences de la Cour de cassation (Soc. 25 septembre 2013 ; Soc. 17 octobre 2012) ;

- "Que la délivrance de bulletins de paie fait présumer l’existence d’un contrat de travail ; qu’est acquis aux débats la délivrance à partir de 2008 [au journaliste] de bulletins de salaires ; qu’en retenant que [ce journaliste] ne démontrait pas l’existence d’un contrat de travail, la cour d’appel a violé les articles 1221-1 du code du travail et 1315 devenu 1353 du code civil". Et de citer des jurisprudences de la Cour de cassation (Soc. 1er février 2000, n° 98-40195 ; Soc. 7 février 1990, n° 86-45551, P+B ; Soc. 14 mai 2014, n° 13-11379 ; Soc. 31 mars 2009, n° 07-42433).

Et l'avocate du demandeur au pourvoi proposait donc la cassation de cet arrêt de la Cour d'appel de Paris et sollicitait 3 000 € au titre de ses frais judiciaires.

Le FSJU est représenté par la SCP Delvolvé - Trichet Avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation. Son avocat répliquait en abondant dans le sens de la Cour d'appel qui, certes avait débouté l'appelant de ses demandes, mais en se fondant sur des allégations opposées aux conclusions du FSJU devant le Conseil des Prud'hommes et devant la Cour d'appel de Paris ! Et de demander le rejet du pourvoi et 3 500 € au titre de ses frais judiciaires.

L'avocate de ce journaliste-photographe soulignait "que si l’argument tiré de l’absence d’indépendance (juridique et éditoriale) de L’Arche avait été pertinent pour lui dénier le statut de journaliste professionnel, le FSJU s’en serait évidemment prévalu dans ses conclusions devant le conseil de prud’hommes et la cour d’appel, ce qu’il n’a pas fait. 

Et de persifler sur une contradiction patente : "Le FSJU prétend qu’« il résulte de ses constatations [de la Cour] que le directeur du FSJU dirigeait également cette publication, qui ne pouvait donc se prévaloir de l’indépendance éditoriale nécessaire à la reconnaissance éventuelle du statut de journaliste de ses collaborateurs ». Or, comment une entité « indépendante » juridiquement du FSJU telle L’Arche aurait-elle pu avoir le même directeur que le FSJU et se trouver en situation de dépendance éditoriale à l’égard du FSJU ?"

Après avoir mentionné la définition légale de l'entreprise de presse, cette avocate ajoutait que "la Cour de cassation, dans un arrêt du 25 septembre 20132 a admis la possibilité d’accorder la qualification de journaliste professionnel à une personne sans que l’employeur soit une entreprise de presse".

Le 23 octobre 2019, Stéphanie Ala, conseiller en charge de l’instruction du pourvoi au sein de la Cour de cassation, a déposé son rapport de dix pages. Elle a évoqué "deux points faisant difficulté à juger" : "le statut de journaliste professionnel et l’existence d’un contrat de travail".

On demeure stupéfait par sa pusillanimité et sa proposition de "rejet non spécialement motivé" du pourvoi. Sans parler des fautes de français.

Débutant son examen par le principe du contradictoire, Stéphanie Ala évoque l'évolution de la jurisprudence en citant longuement des arrêts anciens des Chambres civiles et commerciales de la Cour de cassation, et un seul arrêt de la Chambre sociale dont elle reconnaît qu'il ne correspond pas exactement à notre affaire. Curieusement, cette magistrate conclut en laissant "la Cour de cassation apprécier les mérites du moyen" !? Pourquoi n'avoir pas proposé d'accueillir la demande de cassation de cet arrêt de la Cour d'appel puisque la loi et la jurisprudence constante démontrent une violation de ce principe ?

 Puis Stéphanie Ala aborde la question du statut de journaliste professionnel, mais curieusement consacre de longs développements à l'entreprise de presse. "Selon la jurisprudence de la chambre sociale, une entreprise dont l'activité de publication de périodiques n'est pas l'activité principale n'est pas une entreprise de presse". Et la magistrate cite des exemples non applicables au litige car ils concernent des entreprises publiant un seul magazine. Puis reprend l'aberrante et infondée allégation de la Cour d'appel de Paris : "L’édition de plusieurs publications périodiques écrites ou publications numériques par l’intimé [le FSJU, Nda] constitue dons une activité très accessoire, qui ne permet pas que lui soit reconnue la qualité d’entreprise de presse dont l’objet social et la vocation sont le recueil et la diffusion d’informations". La Cour d'appel n'avait pourtant avancé aucune preuve, notamment aucun chiffre, relative à cette "activité très accessoire". 

Ensuite, Stéphanie Ala rappelle les termes de la loi du 1er août 1986 qui traite "des entreprises éditrices et qui dispose, dans sa version en vigueur du 2 août 1986 au 19 mai 2011 : “ Les dispositions de la présente loi s'appliquent aux entreprises éditrices. Au sens de la présente loi, l'expression "entreprise éditrice" désigne toute personne physique ou morale ou groupement de droit éditant, en tant que propriétaire ou locataire-gérant, une publication de presse.” N'est-ce pas le cas du FSJU qui présente sur son site Internet son groupe médiatique, ses médias surmontés par son logo, et de L'Arche, qui liste sur son site Internet des médias ?

Stéphanie Ala s'intéresse - enfin ! - au statut de journaliste professionnel. Accrochez-vous. La magistrate rappelle que "le chambre sociale décide depuis 2013, que la qualité de journaliste professionnel n’est pas réservée à la personne collaborant avec une entreprise de presse et que peut être considéré comme journaliste, la personne qui exerce son activité dans une publication de presse disposant d’une indépendance éditoriale (Soc, 25 septembre 2013, n°12-17.516, Bull V n°216, publié au rapport annuel)." Tout va bien, me direz-vous. Eh non ! 

Lisez la suite du rapport de Stéphanie Ala : "Au cas présent, pour rejeter les prétentions de la salariée, la cour d’appel a retenu que la revue Arche était une entité indépendante du FSJU et que l’AKADEM, site numérique, ne bénéficiait pas d’une indépendance éditoriale". Résumons : la Cour d'appel refuse le statut de journaliste professionnel que celui-ci travaille pour une entité qu'elle considère dépendante (AKADEM) ou indépendante (L'Arche) du FSJU. Cette absence de logique dans le raisonnement de la Cour ne surprend pas Stéphanie Ala. Pourquoi ? Cette motivation contradictoire assimilable à l'absence de motivation ne constitue pas, selon elle, un motif de cassation !? En comprenez-vous le sens ? Moi, non.

Stéphanie Ala a ajouté "qu’au vu des éléments retenus, aucun élément ne permettait de considérer qu’il existait un contrat de travail entre le FSJU et" le journaliste-photographe." Rappelons quand même l’article L.7112-1 du Code du travail : « Toute convention par laquelle une entreprise de presse s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail."

Arrive la question du "critère des revenus". "Est journaliste professionnel celui qui tire l’essentiel de ses revenus de son activité journalistique". Et cette magistrate consacre toute une page à un énième Copier-Coller reprenant un commentaire d'arrêt relatif à l'extension de la présomption de salariat aux agences de presse. Quel rapport avec ce litige concernant le FSJU ? Stéphanie Ala présente alors sa version des arguments des parties au litige. (soupir)

La magistrate conclut sur le contrat de travail apparent revendiqué par le journaliste-photographe s'appuyant sur les bulletins de salaire remis par le FSJU faisant présumer l'existence d'un contrat (article L.1221-1 du Code du travail). Un argument réfuté par le FSJU citant un arrêt de 2018 et en cours de publication. C'est oublier qu'un arrêt ne doit pas violer la loi. Stéphanie Ala en déduit, dans l'hypothèse où la Cour de cassation suivrait cette jurisprudence, qu'elle "pourrait décider d’un rejet non spécialement motivé de cette branche." Bref, un "gouvernement des juges" statuerait...

On arriverait à la situation aberrante où la Cour de cassation, suivant la Cour d'appel de Paris, confirmerait un déni de la réalité - L'Arche n'est pas une "entité distincte" du FSJU - refuserait de reconnaître la qualité de journaliste-photographe professionnel à une personne à laquelle cette même Cour d'appel de Paris avait reconnu 
dans un autre litige (2014) ce statut pour 2004, année où ce professionnel entamait sa collaboration avec le FSJU !? 

Si la Cour de cassation déboutait ce journaliste-photographe de ses demandes, elle agréerait des violations de principes essentiels, tels le principe du contradictoire, la loi ainsi que des jurisprudences constantes, et refuserait le réel.

Conseillère référendaire, Stéphanie Ala a omis des normes de droit favorables au journaliste-photographe, a multiplié les Copier-Coller d'arrêts qui occupent environ un tiers de son rapport et ne peuvent parfois pas s'appliquer au litige, et a proposé notamment un "rejet non spécialement motivé". Pourquoi ? Rappelons que "moralement la motivation est censée garantir de l’arbitraire, ses vertus sont aussi d’ordre rationnel, intellectuel, car motiver sa décision impose à celui qui la prend la rigueur d’un raisonnement, la pertinence de motifs dont il doit pouvoir rendre compte... et la motivation constitue également une information" selon les termes mêmes de la Cour de cassation 

Peut-être qu'une plus grande attention de la conseillère référendaire Stéphanie Ala aurait pu éviter certaines erreurs :
- Eh non, madame, le demandeur au pourvoi n'a jamais considéré avoir un CDD (Contrat à durée déterminée) avec le FSJU ;
"La critique porte sur des motifs surabondants dans la mesure où le rejet des prétentions [du journaliste-photographe] était voué au rejet à partir du moment où la cour d’appel a considéré que le FSJU n’était pas une entreprise de presse". N'y aurait-il pas un "rejet" de trop dans cette phrase ?
- "Si, dans un premier temps, il pu être considéré". Il manque l'auxiliaire "avoir" conjugué au présent ("a") ;
- "Il est relever un arrêt rendu". "Relever" ou "relevé" ? J'aurais choisi la forme du participe passé.
Le reste est à l'avenant.

Le 2 février 2020, dans un arrêt de 
Gérard Schamber, conseiller doyen faisant fonction de président, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi et condamné le demandeur aux dépens.

Elle a considéré que "
le FSJU n’était pas une entreprise de presse". Puis, elle a allégué :
"La cour d’appel qui, ensuite, tenue de vérifier les conditions d'application des règles de droit invoquées en recherchant si, [comme le soutenait ce journaliste, il] exerçait son activité au sein d’une des publications du FJSU disposant d’une indépendance éditoriale, a déduit des mentions figurant sur les relevés de pige et les bulletins de salaire versés aux débats que la rétribution des articles parus dans la revue l’Arche n’avait pas été assurée par le FSJU mais par l’Arche laquelle, bénéficiant d’un code 
Siret et d’un code Ape, constituait une structure indépendante, n’a ni 
méconnu l’objet du litige, ni introduit dans le débat un élément de fait dont les parties n'ont pas été à même de débattre contradictoirement.
Enfin, la cour d’appel n’ayant pas retenu que [ce journaliste] travaillait pour une entreprise de presse ou une publication disposant d’une indépendance éditoriale en sorte qu’elle ne peut se prévaloir de la qualité de journaliste professionnelle, le moyen pris en sa quatrième branche est inopérant." 
Mais si, justement, la Cour d'appel a statué sans que les parties aient pu débattre de manière contradictoire d'un élément de fait qui n'était même pas contesté par le FSJU !

Donc, L'Arche n'aurait aucune "indépendance éditoriale". Mais par rapport à quelle organisation ?

Curieusement, le 3 novembre 2019, Paule-Henriette Lévy annonçait dans un twitt : "L'Arche était en kiosque. Demandez le, achetez le..." et publiait une photo d'un étal de kiosque où ce magazine était bien placé en évidence.  Encore plus curieux, L'Arche se définit à ce jour sur son compte Twitter ainsi : "L'Arche est un média du FSJU. Pour nous trouver en kiosque http://kiosque.larchemag.fr", et publie des twitts d'Ariel Goldmann et de Richard Odier. 

Et ce site Kiosque.larchemag.fr indique : 
"L'ARCHE
BIMESTRIEL                                                      10,00€
Chez votre marchand de journaux du 02/01/2021 au 03/03/2021
EDITEUR : FONDS SOCIAL JUIF UNIFIE WWW.FSJU.ORG"

Pures coïncidences, vous dis-je. Tour le monde a tout faux, sauf le "gouvernement des juges".

On peut s'étonner que le FSJU, notamment son président Me Ariel Goldman, avocat, son directeur, Richard Odier, et ses organes dirigeants - Daniel Elalouf, président du Bureau exécutif et trésorier, Gil Taieb, Marc Zerbib, Soly Levy et Arié Flack vice-présidents, Me David Revcolevschi, avocat et administrateur au FSJU ainsi qu'au Consistoire israélite -, ait préféré vraisemblablement rémunérer depuis plus de six ans - la procédure judiciaire n'est pas terminée... trois avocates - Me Monique Rotenberg, Me Muriel Kahn Herrmann, Me Christine Pfaudler -, ainsi que la SCP Delvolvé - Trichet, dont les cabinets se trouvent dans des quartiers huppés de Paris, plutôt que de régler un différend par un règlement amiable, dans un esprit guidé par le chalom et vérifier si toutes ses publications appliquent le droit.

In fine, combien a coûté ce procès au FSJU en honoraires d'avocats : 20 000 € ? Plus ? D'où vient l'argent versé par le FSJU pour régler les honoraires vraisemblables de ces trois avocates ? N'aurait-il pas été mieux affecté s'il avait bénéficié à des Juifs dans le besoin ? Notons que le site Internet de L'Arche diffuse des appels aux dons contre "la grande pauvreté"... 

"Gardons en tête que la plus intolérable des discriminations est bien souvent d’ordre matériel", a écrit Me Ariel Goldmann qui ne cache pas être un juif pratiquant. "Ma pratique du judaïsme s’inscrit dans le respect de ses traditions et de ses commandements", a indiqué Me David Revcolevschi, candidat élu en 2017 administrateur du Consistoire israélite de Paris Île-de-France. Il est navrant que le FSJU n'ait pas depuis 2011 remis à ce journaliste chômeur les documents requis par Pôle-Emploi pour étudier ses droits aux allocations chômage. C'est d'autant plus lamentable que le candidat Me David Revcolevschi avait souligné, lors de sa campagne électorale à l'automne 2017, la nécessité d'une bonne gestion du personnel du Consistoire. Et ces deux avocats sont d'éminents avocats... 


Soit les dirigeants du FSJU ignoraient tout de ces faits. Comment cela serait-ce possible ? Soit ils en ont eu connaissance. Et assurent-ils la meilleure gestion du FSJU ? 


Infligeraient-ils aux journalistes de RCJ, par exemple à Karen Taieb ou Sandrine Sebbane, des violations du droit ? C'est peu vraisemblable car Sandrine Sebbane a déclaré sur les ondes de la fréquence juive francilienne détenir la carte de presse de journaliste. Ce qui suppose que la Commission d'identité de journaliste professionnel, qui délivre cette carte professionnelle, a reconnu dans le FSJU une "entreprise de presse" ayant alloué un niveau de rémunération mensuelle légale, et non 38 € par feuillet (1 500 caractères) au lieu de 77 €. Donc, au sein du FSJU, certains journalistes sont plus égaux que d'autres.

Non respect du droit de de la propriété littéraire et artistique, absence de contrat de travail à ce journaliste-photographe, remise de "relevés de piges" payés en "honoraires de droit d'auteur" et non par des bulletins de salaire comme le prescrit la loi pour tout journaliste, absence de visite médicale préalable à l'embauche, de formation continue, de remboursement des frais de transports, de tickets-restaurants, etc. La Cour d'appel de Paris n'a rien sanctionné. Et pour cause, ce "gouvernement des juges" a estimé que le FSJU n'était pas une "entreprise de presse", que L'Arche était autonome par rapport au FSJU et n'a pas appliqué le droit !

Quelle triste image ces dirigeants communautaires juifs du FSJU, dont la devise est "la solidarité notre identité", offrent aux magistrats saisis de litiges et aux donateurs de la Tsedaka !

Quelle aubaine pour le pouvoir politique qui doit bien rigoler et dispose ainsi d'atouts dans son dialogue avec des dirigeants communautaires !


« La loi du pays est la loi » (Dina demalkhouta dina). Pourquoi le FSJU ne respecte-t-il pas toujours cet "adage talmudique exprimé en araméen. Depuis l’Antiquité, cet adage leur servit [aux Juifs, Nda] de viatique dans les pays où ils s’installèrent en dehors d’Israël, le plus souvent poussés par les nécessités de l’exil. Ils respectent donc les lois civiles des pays où ils résident tout en pratiquant leur spiritualité". Une explication fournie par Akadem, "campus numérique du FSJU".

J'ai interrogé le FSJU et je publierai sa réponse dès réception.


Articles sur ce blog concernant :
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Cet article a été en grande partie publié dans mon dossier sur les médias juifs français. Cet article a été publié le 9 janvier 2018.

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