Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 3 mai 2023

Œuvres sur le génocide des Tutsis au Rwanda

Le génocide commis à l'égard des Tutsis et de Hutus modérés a débuté le 7 avril 1994. D
es Hutus ont commis un génocide en tuant en une centaine de jours, souvent à l’arme blanche, 800 000 Tutsis et des Hutus modérés. « Hôtel Rwanda », film de Terry George (2004), relate l’histoire vraie de Paul Rusesabagina, directeur adjoint du luxueux hôtel des Mille Collines qui sauva la vie de 1 268 Tutsis en avril 1994. Arte diffusera le 4 mai 2023 à 15 h 35 « Rwanda, l'appel de l'Inanga » de Chloé Henry-Biabaud et dès 20 h 55 « Rwanda, la couleur du sang », série de Hugo Blick.

« Hôtel Rwanda »
« Hôtel Rwanda », film de Terry George (2004), relate l’histoire vraie de Paul Rusesabagina, directeur adjoint du luxueux hôtel des Mille Collines qui sauva la vie de 1 268 Tutsis en avril 1994. Un film bouleversant qui omet d’évoquer la responsabilité de la France et de la Belgique, des Casques bleus, non seulement en abandonnant les Tutsis menacés de morts, mais aussi en ayant formé les miliciens génocidaires. 

« Kigali, avril 1994. Le Rwanda est miné par une guerre civile depuis quatre ans. Les rebelles Tutsis luttent contre le régime rwandais, dirigé par des Hutus. Alors que les miliciens du président Juvénal Habyarimana s'arment de machettes, la radio hutue RTLM (Radio Télévision Libre des Mille Collines) distille la haine dans le pays, appelant sans relâche à « éradiquer l'infection » des « cafards » tutsis ».


« Directeur adjoint du luxueux hôtel des Mille Collines, où se côtoient Casques bleus, généraux rwandais et touristes occidentaux, Paul Rusesabagina, Hutu marié à une Tutsie, est persuadé que le calme reviendra vite. À tort ».

Le 6 avril 1994, le « président Habyarimana est assassiné, ce qui déclenche la furie des Hutus et le début du génocide des Tutsis. Paul Rusesabagina transforme alors son hôtel en refuge pour Tutsis, bientôt cerné par les milices des Hutus ».


Le génocide commis par des Hutus à l’égard des Tutsis et de Hutus modérés est « raconté à travers l'histoire vraie de Paul Rusesabagina qui sauva la vie de 1 268 personnes... Seuls le courage et les relations haut placées de Paul Rusesabagina permirent de sauver la vie de 1 268 Tutsis et Hutus modérés. Hôtel Rwanda lui rend un vibrant hommage ».

Pour son interprétation de Tatiana Rusesabagina, Sophie Okonedo a été « nominée » aux Oscar. Née d’une mère Juive britannique et d’un père Nigérian qui abandonne le foyer conjugal quand elle a cinq ans, Sophie Okonedo a été formée à la Royal Academy of Dramatic Art. Elle a été distinguée par le titre de chevalier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) en 2010 et par un Tony Award  pour sa performance dans A Raisin in the Sun, à Broadway.

Sorti dix ans après ce génocide, Hôtel Rwanda « offre un aperçu de l'horreur qui ravagea le pays et causa la mort de quelque 800 000 personnes en une centaine de jours. Si la cruauté des milices hutues est davantage suggérée que décrite, le réalisateur Terry George n'a pas hésité à tourner certaines scènes très dures, avec en fil rouge les messages sanguinaires de la RTLM – « Goûtez aux putes tutsies avant de les tuer ». Le film illustre le rôle criminel de cette radio et de la dépersonnalisation des Tutsis dans le génocide.

« L'autre grande force de ce film bouleversant est de mettre en lumière l'abandon des Rwandais par l'Occident, la passivité des nations occidentales, France et Belgique en tête. Les soldats français et belges, présents sur place, quittent le pays après avoir rapatrié les leurs ».

Les « casques bleus, en sous-effectif, n'ont pas le droit de faire usage de la force. L'un d'eux, le colonel Oliver (incarné par l'excellent Nick Nolte), résume la situation avec une nuance toute diplomatique : « Nous maintenons la paix. Nous ne faisons pas la paix ». De paix, il n'est bien sûr jamais question.

Or, des chercheurs ont souligné que les autorités politiques de ces pays n’ont pas seulement abandonné des Tutsis menacés de mort. Au terme de ses enquêtes, Serge Farnel écrit en 2010 : « De nombreux témoignages, aussi bien de rescapés que d'anciens génocidaires, y attestent de la participation directe de ce qui apparaît être des soldats français au génocide  de dizaines de milliers de civils tutsis le 13 mai 1994 à Bisesero, dans l'ouest du Rwanda. Les deux dates des 13 mai et 14 mai 1994 correspondent probablement aux deux plus importantes journées de massacres génocidaires ayant eu lieu dans le pays des mille collines au printemps 1994. On estime que 40 000 civils tutsis auraient été génocidés au cours de ces deux jours à Bisesero, la plus grande partie d'entre eux l'ayant été le 13 mai. Deux jours d'intenses massacres qui ont emboîté le pas à la journée du 12 mai dédiée, elle, à leur préparation ».

Un massacre relaté par Serge Farnel dans ses articles et livres, notamment dans Bisesero : « Bisesero, ouest du Rwanda. La région est emblématique du génocide perpétré contre les Tutsis, puisqu il s agit du lieu de la résistance aux mains nues des 60 000 derniers rescapés de la préfecture de Kibuye au printemps 1994. Un récit précis et haletant raconte les événements de Bisesero dans leurs moindres détails. Traqués pendant trois mois, ces héros et martyrs oubliés de l'Histoire vont résister à leur extermination avec un courage admirable. Sont détaillés le massacre de 40 000 civils perpétré à l arme lourde le 13 mai 1994 par l'armée, les miliciens, les villageois et de mystérieux Blancs francophones, ainsi que l abandon délibéré, à la fin juin, des derniers survivants à leurs tueurs par l'expédition militaro-humanitaire française, l'opération Turquoise. S'appuyant sur les récits de centaines de témoins, dont ceux que l auteur a lui-même recueillis à Bisesero, cet ouvrage à l'ampleur inédite donnera matière à réflexion sur un des événements majeurs de l'Histoire du XXe siècle. Il sera utile aux chercheurs tout en étant accessible à un plus large public ». La responsabilité de la France dépasse  donc selon Serge Farnel l’abandon.

18e rendez-vous de Blois
Dans le cadre du 18e rendez-vous de Blois, le 10 octobre 2015, de 9 h 30 à 11 h, à la Maison de la magie, est proposé la table-ronde Le génocide des Tutsis au Rwanda : la question de la responsabilité de la France : Quelles furent les responsabilités dans son déclenchement, dans l'aide apportée à l'état rwandais, dans la lenteur de la réaction de l'ONU ?, avec pour modérateurs Joëlle DUSSEAU, Inspectrice générale honoraire, déléguée générale du parti Radical de gauche, et intervenants Pierre BRANA, Rapporteur de la mission parlementaire sur la responsabilité de la France dans le génocide des tutsis, Marcel KABANDA, Historien, Président de la formation IBUKA, expert auprès du TPI, Jean-Pierre CHRETIEN, Historien, spécialité de l'Afrique des grands lacs, et Hervé MESNAGER, Président départemental, Parti Radical de Gauche.

Les archives disponibles
Le 22 mai 2016, de 9 h 30 à 18 h 30, dans le cadre de la 22e commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, le Mémorial de la Shoah a accueilli le colloque Les archives disponibles sur le génocide des Tutsi au Rwanda : cartographie et typologie. "La construction de la mémoire a besoin d’attestation des faits. Or, l’ordonnateur des meurtres écrit et signe rarement le plan et les ordres. Tout est en filigrane des entretiens oraux et des allusions écrites. En ce qui concerne le génocide des Tutsi, ce défi est accentué par le marqueur oral de la culture. 22 ans après les événements, la création d’un fonds rassemblant l’ensemble des informations relatives à cette histoire s’avère indispensable. Cette journée dédiée permet de faire le point sur les possibilités d’accès des archives publiques et privées, un bilan des sources disponibles (sons, images, articles de presse, télégrammes diplomatiques, mais aussi des témoignages de rescapés, religieux, journalistes, diplomates, humanitaires…) et tente de définir les critères qui permettront de construire ce fonds documentaire".

I - Le témoignage comme preuve

→ 9 h 30 Ouverture Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah
→ 10 h Le rôle de l’archive dans le combat militant et historique : natures, statuts et apports
Présidence : Marcel Kabanda, historien, président Ibuka France
Jean-Pierre Chrétien, historien, directeur de recherche CNRS
Arno Klarsfeld, avocat, FFDJF
Yves Ternon, historien, université Paris 4
→ 12 h Recueil et usage du témoignage oral. Médias, thérapies, filmages
Présidence : Jeanne Allaire-Kayigirwa, juriste, présidente Ibuka Rhône-Alpes
Hélène Dumas, historienne, CNRS, LAM
Emilienne Mukansoro, psychothérapeute à Muhanga (Rwanda)
Freddy Mutanguha, directeur du Kigali Memorial Center (KMC) à Gisozi (Rwanda)

II - Dimensions internationales des archives
→ 14 h 30 Quelle postérité pour les archives judiciaires
Présidence : Stéphane Audoin-Rouzeau, historien, directeur d’études, EHESS
Jean-Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la CNLG (Commission nationale de lutte contre le génocide)
François-Xavier Nsanzuwera, avocat auprès de la chambre d’appel, bureau du procureur du TPIR
Ornella Rovetta, post-doctorante MMC, Université libre de Bruxelles
→ 16 h 30 Accès et valorisation des archives publiques et privées
Présidence : Jean-François Dupaquier, journaliste, écrivain
Pierre Brana, corapporteur à la Mission d’information parlementaire sur le Rwanda en 1998
Florent Geel, responsable du bureau Afrique de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), ONG internationale de défense des droits humains
Jean-Christophe Klotz, journaliste, réalisateur
→ 18 h Conclusion
Bilan des sources et définition de critères appropriés pour la création d’un fonds documentaire sur le génocide des Tutsi
Rémi Korman, doctorant, centre de recherches historiques (CRH)
Florent Piton, doctorant, CESSMA, université Paris 7 - Diderot

La vérité maintenant !
Le 12 juillet 2016, à 19 h, la mairie du XXe arrondissement de Paris a proposé le débat organisé par l'EGAM (European Grassroots Antiracist Movement) et intitulé Génocide contre les Tutsis : la vérité maintenant !


Expérience théâtrale
Le 15 décembre 2016 à 19 h, le Mémorial de la Shoah proposa "Transmission, réconciliation : expérience théâtrale au Rwanda", en présence de Dalila Boitaud, metteur en scène, compagnie Uz et Coutumes, Marie- Odile Godard, psychologue-psychanalyste, Eliane Umuhire, Didacienne Nibagwire, Mickaël Sengazi et Christophe Lafargue, comédiens et témoins, et animée par Carole Karemera, metteur en scène, directrice artistique du Ishyo Arts Center. "22 ans après, où en est la réconciliation ? Comment, à la lumière des autres génocides, les bourreaux et les victimes peuvent appréhender le passé, le présent et le futur ? À travers le théâtre de rue, une troupe franco-rwandaise revient sur la réception par les habitants de sa tournée dans les collines rwandaises. Lectures d’extraits d’Ici et maintenant, écrit notamment sur la base d’entretiens avec des témoins rescapés de la Shoah par la compagnie Uz et Coutumes (Uzeste) et Ishyo Arts Center (Kigali)".

Juifs et Tutsis
Le 5 avril 2017, le Centre Medem proposa, dans le cycle Cycle "Problématiques Contemporaines", Juifs et Tutsis, rencontre avec par Marcel Kabanda. "Marcel Kabanda, historien, Président de l’association IBUKA qui représente les victimes du génocide rwandais, il a été expert auprès du Tribunal international pour le Rwanda dans le procès des Médias. Co-auteur avec Jean-Pierre Chrétien de "Rwanda, racisme et génocide : l’idéologie hamitique" (2013). En l’espace d’à peine trois mois, du 7 avril à la fin du mois de juin, environ un million de Tutsi furent éliminés pour ce qu’ils étaient. En kinyarwanda, cet événement est appelé Itsembabwoko. Marcel Kabanda abordera ce qu’il appelle la mondialisation du syndrome Hutu-Tutsi. Le génocide, loin d’avoir montré les conséquences possibles du racisme, sert de légitimation à celui-ci. La continuité du racisme colonial s’observe à travers la banalisation et la négation du génocide, mais aussi à travers son intégration au sein de nouveaux délires complexistes portant sur un "axe américano-israélo-tutsi" visant le contrôle de l’Afrique centrale et la création d’un "empire Hima-Tutsi". Le lien qui s’opère entre antisémitisme et antitutsisme apparaît ici avec évidence".


Miracle après le génocide ?
Le 7 avril à 19 h 30, dans le cadre du "Dessous des cartes" (Mit offenen Karten) présenté par Emilie Aubry, Arte diffusa "Rwanda, miracle après le génocide ?" (Ruanda - Wirtschaftswunder nach dem Völkermord?) "Vingt-quatre ans après le début du génocide rwandais, déclenché le 8 avril 1997, les résultats économiques de ce nouvel îlot de stabilité dans une région bouleversée sont impressionnants : forte croissance, pauvreté en baisse, priorité à l'éducation. Derrière le "miracle économique", le pays reste aussi dirigé d'une main de fer par Paul Kagame. Comme chaque semaine, une synthèse géopolitique dense et accessible, qui donne à lire, au travers des cartes, les grandes lignes historiques, géographiques, économiques et politiques de la question examinée, et apporte un œil neuf sur le réel".


Racines juives tutsi
Le 7 novembre 2018 de 19 h 30 à 20 h 30, dans le cadre des Journées Européennes de la Culture et du Patrimoine Juifs des Alpes Maritimes, la loge B'nai B'rith Schlomo Altun d'Antibes organisa au Centre culturel israélite d'Antibes "Les racines juives Tutsi du génocide de 1993/1994", avec Mathias Haim Niyonzima. Conférence autour du parcours personnel  de Mathias Haim Niyonzima, avocat belge juif, rescapé Tutsi, du génocide de 1993/1994 ainsi que des relations des Tutsi avec Israël et l'Afrique au cours des 70 dernières années.

"Rwanda 1994, sur la trace des génocidaires

Arte diffusa le 1er avril 2019, dans le cadre d'"ARTE Regards" (Re: Auf den Spuren der Täter), "Rwanda 1994, sur la trace des génocidaires" (25 Jahre nach dem Völkermord in Ruanda). "Environ un million de Tutsi et de Hutus modérés ont perdu la vie lors du génocide d’avril 1994 au Rwanda. Si certains tueurs et commanditaires des massacres ont été condamnés, beaucoup de présumés coupables continuent d’échapper à la justice et vivent libres, y compris en France. Une situation inacceptable pour Alain Gauthier et son épouse Dafroza – dont la mère a été tuée durant le massacre – qui, à la tête du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), viennent en aide aux victimes. Mais ce combat pour la justice est aussi une course contre la montre, car la recherche de témoins fiables se fait de plus en plus difficile au fil des ans."

"Le Rwanda de Scholastique Mukasonga"
Arte diffusa le 27 février 2020, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst) réalisée par Fabrice Michelin, "Le Rwanda de Scholastique Mukasonga" (Scholastique Mukasongas Hügel Ruandas). "Linda Lorin nous emmène à la découverte de notre patrimoine artistique, culturel et naturel. Dans ce numéro : les collines rwandaises de l’écrivaine Scholastique Mukasonga. L’écrivaine Scholastique Mukasonga a grandi au milieu des collines du Rwanda, avant de fuir les premières tensions interethniques. Dans ses textes, elle sonde la culture d'un pays meurtri par le génocide."

« Rwanda, l'appel de l'Inanga »
Arte diffusera le 4 mai 2023 à 15 h 35 « Rwanda, l'appel de l'Inanga » de Chloé Henry-Biabaud.

« Résidant en France, une psychothérapeute rwandaise engagée dans la reconstruction de son pays y revient cette fois pour apprendre à jouer de l’inanga, la cithare traditionnelle. Un périple émouvant à travers un Rwanda redevenu festif, à la rencontre de son identité culturelle. »

« Amélie Mutarabayire Schafer a grandi entre les bananiers et les eucalyptus, sur la colline de Rutonde, dans l'est du Rwanda. Établie en France avec son mari, elle venait de quitter son pays natal au moment où le génocide a éclaté en 1994, emportant toute sa famille. Suite à cette tragédie, elle décida de devenir psychothérapeute, spécialiste des troubles post-traumatiques. Amélie a ainsi pu participer activement à la reconstruction du "pays des mille collines", où elle retourne une à deux fois par an. Mais aujourd’hui, pour la première fois en vingt-cinq ans, elle s'accorde le droit d'y revenir "pour elle", afin d’achever, peut-être, sa propre reconstruction. Son but : apprendre à jouer de l'inanga, la cithare traditionnelle. Cette quête l'emmène aux quatre coins du Rwanda, où elle rencontre des musiciens, chercheurs et artisans qui font vivre les traditions du pays. Elle retrouve les veillées festives de son enfance, danse au rythme des "intores", les danseurs-guerriers, tente de percer les secrets des tambours du Nord, trinque à la bière de sorgho avec les joueurs de cithare de Kinigi ou s'immerge dans les concerts cosmopolites de Kigali. »

"Quand on joue de l’inanga dans un palais ou une maison, les lieux sont protégés", raconte un fabricant d’instruments en bois. »

« Renouer avec l'héritage culturel du Rwanda, c’est l’objectif que s’est fixé Amélie Mutarabayire Schafer pour son émouvant périple, dont elle consigne les étapes dans un carnet dédié à la mémoire de sa sœur tuée par les Hutu extrémistes ». 

« Longtemps stigmatisé, son pays natal fait aujourd'hui figure de modèle pour sa reconstruction et sa réussite économique ». 

« Derrière l'horizon éternellement vallonné résonnent de nouveau les chants, les danses et les poèmes d'un peuple qui retisse le fil de son histoire ». 

« Cet élan joyeux et festif qui a réinvesti le pays depuis quelques années contribue à donner corps à une nouvelle identité rwandaise, dont les traditions ont été piétinées par la colonisation et le génocide. »

« Rwanda, la couleur du sang »
Arte diffusera le 4 mai 2023 dès 20 h 55 « Rwanda, la couleur du sang » de Hugo Blick, série qui relate l’histoire d’une « jeune juriste anglaise, rescapée du génocide au Rwanda, qui est embarquée dans une enquête qui la confronte au passé traumatique de son pays. »

« 
Par le créateur de The Honourable Woman qui suivait l’implication d’une femme d’affaires dans les méandres du conflit israélo-palestinien, la série haletante et efficace, « Rwanda, la couleur du sang », explore sous l'angle du thriller les répercussions du génocide de 1994. L’auteur et réalisateur britannique Hugo Blick signe une nouvelle série explorant un sujet géopolitique complexe, sous l’angle du thriller ». 

« À travers cette enquête dans les arcanes de la Cour pénale internationale, tout un cortège de compromissions consécutives à la tragédie de 1994 se dévoile peu à peu, de faux-semblants en révélations. » 

« C’est la cartographie d’une maladie généralisée, propagée de la région des Grands Lacs jusqu’aux pays occidentaux, coupables de ne pas avoir agi à l’époque et de garder le silence aujourd’hui. » 

« Au-delà de ce constat sans illusions, Rwanda, la couleur du sang esquisse cependant l’espoir d’une reconstruction. Ses huit épisodes allient exigence et efficacité, ménageant un solide suspense autour de la quête identitaire de la jeune Kate Ashby. Michaela Coel, révélée en Grande-Bretagne par la série comique Chewing Gum, l’incarne avec intensité, et forme avec John Goodman, en mentor à la bonhomie fragile, un duo attachant. »


1ère partie
: « Kate, rescapée du génocide au Rwanda, a été adoptée et élevée en Angleterre par Eve Ashby, brillante avocate renommée pour ses efforts dans la poursuite des criminels de guerre rwandais. Après une pause due à des troubles post-traumatiques, Kate reprend son travail d’enquêtrice dans le cabinet d’Eve, lorsque celle-ci accepte de prendre en charge l’inculpation d’un ancien militaire tutsi, Simon Nyamoya, pour des faits commis en République démocratique du Congo. Mais Kate ne comprend pas qu’on accuse un homme qui s’est pourtant battu pour mettre fin au génocide… Directeur du cabinet juridique et proche ami d’Eve, avec qui il a travaillé dans l’aide humanitaire au Rwanda en 1994, Michael Ennis s’efforce de la convaincre du bien-fondé de ce choix ».

2e épisode
: « Le procès mené par Eve Ashby à la Cour pénale internationale est interrompu par un terrible attentat. »

« Bouleversé, Michael demande à Kate de l’aider à démêler la vérité. Il fait venir à Londres Alice Munezero, une fonctionnaire rwandaise qui a travaillé avec lui et Eve par le passé, et qui connaît l’histoire de Kate. Mais Alice est aussitôt arrêtée, accusée d’un crime de guerre – le meurtre d'un prêtre français dans un village rwandais en 1994. Michael et Kate entreprennent de la défendre. Mais leur enquête, de toute évidence, dérange… »

3e épisode :
« Après avoir rencontré la soeur d’Eve, Kate prend conscience qu’elle ignore une part du passé de sa mère adoptive et pressent qu’un secret pèse sur ses origines. »

« Pour l’heure, elle doit faire face aux menaces qui se profilent depuis le début de son enquête. Soutenue par un Michael affaibli par une récidive de sa maladie, elle est déterminée à prouver que Jacques-Antoine Barré, le diplomate français qui accuse Alice Munezero de meurtre, dissimule la responsabilité de la France dans les événements de 1994. »

4e 
épisode :
« Kate et Michael parviennent à mener à bien leur enquête française. De retour à Londres, ils apprennent l’arrestation de Patrice Ganimana, un responsable lourdement impliqué dans le génocide des Tutsi. »

« Bien que sa défense soit assurée par un rival sans scrupules, Blake Gaines, Michael accepte de prendre part au procès. Mais son amie Eunice Clayton, secrétaire d’État américaine chargée des affaires africaines, lui intime d’abandonner la partie. David Runihura, le conseiller de la présidente rwandaise Bibi Mundanzi, est cependant déterminé à faire extrader Ganimana… »

5e 
épisode
: « Blake Gaines, l’avocat de Patrice Ganimana, prend conscience à ses dépens du caractère implacable de ses supposés alliés. »

« Tandis qu’Alice Munezero révèle à Michael ce qui la lie à la présidente Mundanzi, celle-ci prépare sa réélection dans une grande solitude affective. Manipulée par David Runihura, Kate reste décidée à conduire Patrice Ganimana devant la justice et prend conscience que cette obstination lui coûtera peut-être son amitié avec Michael. »

6e  épisode :
« Alors que Kate perce à jour les intentions politiques d’Alice Munezero, celle-ci est victime d’un empoisonnement. »

« Kate persévère et accède au fameux dossier que sa mère a constitué contre Patrice Ganimana. Eunice Clayton change de stratégie et suggère à Michael de la laisser partir au Rwanda sous bonne escorte. L’objectif : prouver que le système judiciaire rwandais est capable de mener à bien ce procès. Pour Kate, le voyage est aussi instructif qu’éprouvant. »

7e épisode : « Kate revient en Angleterre où elle espère retrouver l’élément manquant du dossier à charge contre Patrice Ganimana. »

« Elle constate qu’elle a été devancée, lorsqu’une déclaration de l’avocat de celui-ci accélère le cours des événements. Eunice Clayton sait comment confondre le criminel. Alice Munezero voit le moment enfin venu de révéler aux Rwandais la réalité d’un crime longtemps enterré… Michael, lui, se charge d’apprendre à Kate la vérité sur son identité. »

8e épisode : « Alice Munezero est incarcérée à Kigali tandis qu’en République démocratique du Congo, sous le regard hostile des habitants et des forces armées,
Kate se démène pour prouver l’existence d’un camp de réfugiés hutus. »

« À Londres, Michael met au jour les tenants et aboutissants de la conspiration politico-financière qui garantit l’immunité de Patrice Ganimana. Pendant que Kate se bat pour sa survie, il use de son habileté pour changer le cours de l’histoire. »


« La série Rwanda, la couleur du sang explore les symptômes d’une culpabilité collective autour du génocide de 1994, à travers l’enquête d’une jeune juriste rescapée de la tragédie. Par Jonathan Lennuyeux-Comnène ».

« C’est en se documentant sur le fonctionnement des tribunaux internationaux dans le cadre de l’écriture de sa précédente série, The Honourable Woman, que l’auteur et réalisateur britannique Hugo Blick a découvert que des militaires tutsis y étaient récemment passés en jugement. De quoi pouvaient être accusés ces hommes qui appartenaient pourtant, a priori, au camp des héros ? Pour rappel, c’est l’armée du Front patriotique rwandais, le parti fondé par les Tutsis exilés suite à la guerre civile de 1990-1993, qui a mis un terme au génocide perpétré par les extrémistes du gouvernement hutu, alors à la tête du Rwanda et responsables du massacre de 800 000 personnes, perpétré entre les mois d’avril et juillet 1994.

Aveuglement volontaire
Intrigué, Hugo Blick a entrepris de creuser la question. Ainsi, son récit entreprend d’analyser non pas le génocide en tant que tel (seulement traité sous la forme de réminiscences, dans des séquences sobrement animées en noir et blanc), mais ses répercussions. Que ce soit dans leur corps ou dans leur esprit, chacun des protagonistes, en effet, semble malade d’un passé dont les tenants et les aboutissants n’ont pas été pleinement affrontés. La série pointe les problèmes d’ingérence que pose l’intervention de la communauté internationale dans le jugement des criminels. Elle dénonce aussi sans ambiguïté l’aveuglement volontaire des grandes puissances au moment des faits, en particulier celui de la France, à laquelle un pan important de l’intrigue est consacré.
Dans le monde occidental, la méconnaissance qui entoure le génocide au Rwanda n’est pas innocente, et c’est précisément ce qu’explore cette série trouble et complexe. Solidement documentée, elle n’en relève pas moins de la fiction, comme le souligne Hugo Blick. Mais si Rwanda, la couleur du sang prend des libertés dans l’interprétation de certains faits historiques, la colère exprimée, elle, n’en est pas moins réelle. »


« Rwanda, l'appel de l'Inanga » de Chloé Henry-Biabaud
France, 2021, 53 min
Coproduction : ARTE France, ZED
Sur Arte le 4 mai 2023 à 15 h 35
Disponible du 27/04/2023 au 02/07/2023

« Rwanda, la couleur du sang » de Hugo Blick
Royaume-Uni, 2018, 8 x 59 min
Scénario : Hugo Blick
Production : Forgiven Earth, Drama Republic
Producteurs : Ali Bach, Hugo Blick
Image : Dirk Nel, Hubert Taczanowski
Montage : Jason Krasucki
Musique : Martin Phipps
Costumes : Bartholomew Cariss
Décors de film : Chris Roope
Avec John Goodman (Michael Ennis), Michaela Coel (Kate Ashby), Noma Dumezweni (Alice Munezero), Lucian Msamati (David Runihura), Tyrone Huggins (Patrice Ganimana), Tamara Tunie (Eunice Clayton), Harriet Walter (Eve Ashby), Danny Sapani (Général Simon Nyamoya), Nigel Whitmey (Major Charles Bouchard)
1ère partie : le 4 mai 2023 à 20 h 55
2e épisode : le 4 mai 2023 à 21 h 55
3e épisode : le 4 mai 2023 à 22 h 55
4e épisode : le 4 mai 2023 à 23 h 55
5e épisode : le 11 mai 2023 à 20 h 55
6e épisode : le 11 mai 2023 à 21 h 55
7e épisode : le 11 mai 2023 à 20 h 55
8e épisode : le 11 mai 2023 à 20 h 55
Disponible du 19/04/2023 au 25/05/2023

"Le Rwanda de Scholastique Mukasonga"
France, 2020, 39 min
Sur Arte le 27 février 2020 à 16 h 30
Disponible du 20/02/2020 au 26/04/2020

"Rwanda 1994, sur la trace des génocidaires
Allemagne, 2019
Sur Arte le 1er avril 2019 à 13 h

« Hôtel Rwanda », film de Terry George
Royaume-Uni, Italie, Afrique du sud, 2004, 114 min
Producteur/-trice : A. Kitman Ho, Terry George
Production : Miracle Pictures/Seamus, Inside Track, Mikado Film
Scénario : Keir Pearson, Terry George
Musique : Andrea Guerra, Rupert Gregson-Williams, Afro Celt Sound System
Image : Robert Fraisse
Montage : Naomi Geraghty
Avec Don Cheadle, Sophie Okonedo, Joaquin Phoenix, Desmond Dube, David O'Hara, Cara Seymour, Fana Mokoena, Jean Réno
Sur Arte les 30 septembre à 20 h 55 et 2 octobre 2015 à 1 h 20

Visuels : © ARD/Degeto et Photos des victimes du génocide des Tutsi exposées au Mémorial de Gisozi (Kigali)© Mémorial de la Shoah.

© Cécile Marical

A lire sur ce blog :
Les citations non sourcées sont extraites d'Arte. Cet article a été publié le 30 septembre 2015, puis les 7 avril, 11 juillet et 16 décembre 2016, 6 avril 2017, 4 avril et 6 novembre 2018, 2 avril 2019, 27 février 2020.

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