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mardi 16 avril 2024

Harvey Keitel

Né en 1939, Harvey Keitel est un comédien interprétant souvent des personnages ambigus ou des "tough guys" (durs) 
Les Duellistes, Taxi Driver, Thelma et Louise, Reservoir Dogs, Pulp Fiction, The Irishman - et producteur juif américain dont le début de carrière a coïncidé avec le mouvement New Hollywood. Arte diffusera le 21 avril 2024 à 23 h 00 « Harvey Keitel - À l'ombre des ténèbres », documentaire de Stéphane Benhamou et Erwan Le Gal, et le 22 avril 2024 à 23 h 35 « Taking Sides - Le cas Furtwängler » d’István Szabó avec Harvey Keitel, Moritz Bleibtreu, Stellan Skarsgård et Birgit Minichmayr.


Harvey Keitel est né en 1939 à New York dans une famille juive aux origines roumaine et polonaise. Il a grandi à Brighton Beach à Brooklyn.

Adolescent de 17 ans, il s'engage dans les Marines, et sert au Liban. Un engagement de trois ans.

De retour aux Etats-Unis, il gagne sa vie comme sténographe judiciaire. 

Formé par Stella Adler et Lee Strasberg à l'Actors Studio, Harvey Keitel a débuté sa carrière de comédien dans des pièces de théâtre dans le off-Broadway, et d'acteur aux côtés de Martin Scorsese et Robert De Niro dans Who's That Knocking at My Door (1967). Il débute une relation marquée par la fidélité : Mean Streets (1973), Alice Doesn't Live Here Anymore (1974), Taxi Driver (1976), The Last Temptation of Christ (1988), et The Irishman (2019). 

Il a interprété des personnages dans les premiers films de Ridley Scott (Les Duellistes, 1977), d'Alan Rudolph (Bienvenue à Los Angeles, 1976), de James Toback (Mélodie pour un tueur, 1978), de Quentin Tarantino (Reservoir Dogs que l'acteur coproduit, 1992).

Il a joué souvent des personnages ambigus ou des "tough guys" (durs) : Thelma et Louise de Ridley Scott (1991), Bad Lieutenant d'Abel Ferrara (1992) ; La Leçon de piano de Jane Campion (1993), Pulp Fiction de Quentin Tarantino (1994), Lansky de Eytan Rockaway (2021) qui insiste sur la judéité et le sionisme de Meyer Lansky. 

Devant le peu d'offres de scénarios, il tourne dans des films en Europe : La Mort en direct de Bertrand Tavernier (1980) et La Nuit de Varennes d'Ettore Scola (1982). En 1988, il joue le rôle de Judas dans La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese.

Pour divergence de vues avec le réalisateur, il a quitté le tournage en 1979 d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, qui le remplace par Martin Sheen, et en 1998 celui de Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick).

En 2008, Harvey Keitel figure au générique de la série américaine Life on Mars.

En 2012, il est l'invité au 38e festival du cinéma américain de Deauville, pour un hommage qui lui est rendu pour l'ensemble de sa carrière.

En 1982, il épouse l'actrice Lorraine Bracco avec qui il a une fille Stella née en 1985. Il divorce en 1993. De sa relation avec Lisa Karmazin, est né en 2001 Hudson. En 2001, à Jérusalem (Israël),  durant le Festival international du film de Haïfa, Harvey Keitel épouse Daphna Kastner, actrice, scénariste et réalisatrice canadienne ; le couple a un fils, Roman né en 2004. 

En 2019, Harvey Keitel joue dans "Esau", de Pavel Lungin avec Shira Haas. Le film est inspiré du roman éponyme de Meir Shalev.

En 2023, il a incarné dans la série télévisée "The Tattooist of Auschwitz" Lali Sokolov, tatoueur juif slovaque des déportés au camp nazi d'Auschwitz (Pologne).

Il a reçu l'Ours d'argent à la Berlinale 1995. Il est aussi Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres.

« Harvey Keitel - À l'ombre des ténèbres »
Arte diffusera le 21 avril 2024 à 23 h 00 « Harvey Keitel - À l'ombre des ténèbres », documentaire de Stéphane Benhamou et Erwan Le Gal.

Sa carrière, qu’en jeune fou il a d’abord sabotée, s’est bonifiée avec les années. Un portrait savoureux de l’acteur et producteur Harvey Keitel, qui a tourné neuf films avec son ami Martin Scorsese.  

"Quand j’avais 17 ans, j’étais un petit salaud, complètement fêlé", dira le personnage, autobiographique, qu’il interprète dans Smoke de Paul Auster et Wayne Wang. »

« Longtemps, Harvey Keitel ne s’est pas senti à sa place. Issu d’une famille juive pauvre de Brooklyn, il est élevé par un grand-père strict qui lui inculque la religion et la pudeur. »

« Tenaillé par le doute, le jeune Harvey préfère à la synagogue les attractions de Coney Island. »

« Puis il apaise ses conflits intérieurs en allant au cinéma. »

« Surnommé "le blasphémateur", il crache par bravade sur les mézouzas de son quartier. Mais à l’inverse, lorsque ce jeune homme à la dérive s’engage trois ans dans les marines, il exhibe l’étoile de David dans les pays arabes. »

« L’occasion aussi pour lui de barder d’une solide musculature ce corps qui l’embarrasse. »

« Miraculeusement, un cours de théâtre où il rencontre Lee Strasberg, le futur pape de l’Actors Studio, lui révèle sa vocation de comédien. » 

« Puis il croise Martin Scorsese, son double catholique grandi à Little Italy, avec lequel l’entente est immédiate. Le cinéaste prometteur en fait son alter ego, et le dirige dans Who’s that Knocking at my Door, puis dans Mean Streets, aux côtés de Robert De Niro. Le film triomphe mais, bizarrement, Harvey Keitel choisit de s’effacer derrière son confrère et ami, déclinant ainsi le premier rôle de Taxi Driver. »

« Alors que le duo Scorsese/De Niro enchaîne les succès, ce perfectionniste agace les réalisateurs par ses questionnements incessants, et sa cote à Hollywood plonge. »  

« Parsemé d’archives savoureuses, ce film explore la carrière en dents de scie d’un immense acteur miné par un sentiment d’illégitimité, qui s’est d’abord sabordé lui-même avant de trouver sa voie hors du cénacle hollywoodien. »

« Si le film Bad Lieutenant d’Abel Ferrara, sorti en 1992, marque son retour en grâce, Harvey Keitel s’est aussi épanoui dans le cinéma d’auteur en tournant notamment La mort en direct de Bertrand Tavernier. »

« Homme des premiers films, il a eu le flair de coproduire ceux de Paul Auster et de Quentin Tarantino. »

« De nouveau estimé par les plus grands réalisateurs hollywoodiens, il s’offre une fin de carrière classieuse avec des rôles sur mesure. »

« Aujourd’hui apaisé, il illumine ce portrait, nourri de plusieurs de ses interviews, par sa spontanéité, son ouverture d’esprit et l’humilité avec laquelle il a apprivoisé ses fêlures. »


« Taking Sides - Le cas Furtwängler »
Arte diffusera le 22 avril 2024 à 23 h 35 « Taking Sides - Le cas Furtwängler », film réalisé par István Szabó avec Harvey Keitel, Moritz Bleibtreu, Stellan Skarsgård, Birgit Minichmayr.

« Jusqu’à quel point le chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler s’est-il compromis avec les nazis ? Adaptant une pièce à succès, Istvan Szabo élabore un face-à-face magistral entre Harvey Keitel et Stellan Skarsgard. » 

« Au lendemain de sa capitulation, l’Allemagne vaincue est soumise à un vaste processus de "dénazification" mené par les Alliés. Dans un Berlin en ruine, le major américain Steve Arnold, flanqué d'un officier de liaison et d'une secrétaire aussi mélomane que lui est inculte en la matière, se voit chargé d'enquêter sur le cas épineux de Wilhelm Furtwängler : le prestigieux chef d'orchestre, alors à la tête du Philharmonique de Berlin, est soupçonné de compromissions vis-à-vis du pouvoir hitlérien et provisoirement suspendu de ses fonctions. Quelle a été la vraie nature de son rapport avec le régime, entre 1933 et la fin de la guerre ? »

« S’il n’a jamais montré de sympathie claire à l’égard du parti nazi, le maestro a refusé de quitter l'Allemagne, à la différence de nombre de ses pairs, continuant à diriger des concerts, dont certains devant des parterres de dignitaires du Reich – et notamment, en 1942, pour l’anniversaire de Hitler… Soumis à l'interrogatoire musclé de cet Américain fruste et pragmatique, Furtwängler peine à faire valoir l’argument clé dont découle sa posture de "résistant de l'intérieur" : l’indépendance absolue de l’art vis-à-vis de la politique. » 

« Comment juger l'attitude de ceux qui, à l'instar du chef d'orchestre, ont accepté de rester socialement haut placés dans un régime criminel ? S'ils ont agi par peur, par lâcheté ou même par simple opportunisme, méritent-ils pour autant d'être condamnés ? »

« Le cas Furtwängler est d'autant plus complexe que, grâce à sa position, le maestro aida de nombreux musiciens juifs à fuir le pays... »

« Adapté d’une pièce à succès (À torts et à raisons de Ronald Harwood), elle-même tirée de faits réels, ce face-à-face magistralement interprété par Harvey Keitel et Stellan Skarsgård, en incarnations respectives du matérialisme américain et de l’idéalisme germanique, soulève l’épineuse question de la responsabilité de l’artiste face à la morale et à l’histoire. » 



« Harvey Keitel - À l'ombre des ténèbres » de Stéphane Benhamou et Erwan Le Gal
France, 2023, 53 mn
Coproduction : ARTE France, Siècle Productions
Sur Arte les 21 avril 2024 à 23 h 00, 12 mai 2024 à 20 h 05
Sur arte.tv du 14/04/2024 au 20/05/2024
Visuels : © Siecle Productions


« Taking Sides - Le cas Furtwängler » d’István Szabó
Allemagne, France, Royaume-Uni, 2001
Auteur et scénario : Ronald Harwood
Production : Little Big Bear Filmproduktion, Paladin Production, Studio Babelsberg, Production : MBP, Maecenas Film
Producteur : Yves Pasquier
Image : Lajos Koltai
Montage : Sylvie Landra
Musique : Ulrich Trimborn
Avec Harvey Keitel (Major Steve Arnold), Moritz Bleibtreu (Lieutenant David Wills), Stellan Skarsgård (Wilhelm Furtwängler), Birgit Minichmayr (Emmi Straube), Ulrich Tukur (Helmuth Rode), Hanns Zischler (Rudolf Werner), Armin Rohde (Schlee)
Sur Arte les 22 avril 2024 à 23 h 35, 26 avril 2024 à 13 h 35, 15 mai 2024 à 13 h 35
Sur arte.tv du 22/04/2024 au 21/05/2024
Visuels : © 2024 ARD/Degeto


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