Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 22 octobre 2023

La Foire du livre de Francfort

La
Foire du livre de Francfort (Frankfurter Buchmesse) est la plus importante foire en matière d'édition. Annuelle, d'une durée de cinq jours à la mi-octobre à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), elle accueille parfois des éditeurs aux publications antisémites. Pour sa 75e édition, dans le contexte de la guerre Glaives de Fer, elle a annulé la remise du Prix LiBeraturpreis 2023 à la romancière "palestinienne" Adania Shibli. Arte diffuse sur son site Internet « La Foire du livre de Francfort - 75 ans de liberté de pensée », documentaire allemand de Jobst Knigge (2023).

Raymond Aron (1905-1983) 
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 

La Foire du livre de Francfort (Frankfurter Buchmesse) est la plus importante foire en matière d'édition. Annuelle, d'une durée de cinq jours à la mi-octobre, elle réunit  à Francfort-sur-le-Main (Allemagne) près de 300 000 visiteurs et accueille 7 000 exposants. 2023 marque son 75e anniversaire. La Foire s'est déroulée du du 18 au 23 octobre 2023 dans un contexte politique marquée par le jihad contre l'Etat d'Israël. En 1949, pour sa première édition, 200 exposants se sont entassés dans l'église Paulskirche de Francfort. En 2022, elle a attiré plus de 4 000 exposants et 180 000 visiteurs.

« Le Peuple, le Livre, la Terre... »
« C’est de façon totalement inopinée que nous avons été invités à présenter notre exposition ‘‘Le Peuple, le Livre, la Terre : 3 500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte’’ aux ‘‘Olympiades des salons du livre’’ », se réjouissait Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal le 22 octobre 2019.

De gauche à droite : Isabelle Poupart, chef de mission adjointe à l’ambassade du Canada de Berlin, Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Timothy Eydelnant, consul général des États-Unis à Leipzig, Graciela Vaserman-Samuels, consultante auprès de la directrice générale de l’Unesco, Uwe Becker, maire de Francfort, Patricia Lacina, consul général des États-Unis à Francfort, Julian-Chaim Soussan, rabbin de la communauté juive de Francfort, Ursula Schoen, vice-doyenne de l’Église évangéliste de Francfort, Johannes zu Eltz, diacre de l’Église catholique de Francfort, et Alex Uberti, consultant auprès du Centre Wiesenthal.

« Depuis seize ans, nous sommes la seule organisation non gouvernementale à surveiller l’incitation à la haine et à la violence sur les stands de la Foire du livre de Francfort (Frankfurter Buchmesse, FBM). Nous y dénonçons les ouvrages qui contreviennent au contrat des éditeurs avec le salon. Cette année, nous avons eu l’opportunité d’y appliquer un antidote », indiquait M. Samuels.

Jürgen Boos, "le directeur de cette importante foire qui accueille 7 400 exposants venus de 104 pays et plus de 300 000 visiteurs, s’intéresse au plus haut point au travail du Centre."

"En outre, M. Samuels avait demandé au maire de Francfort, Uwe Becker – un champion de la lutte contre l’antisémitisme et BDS –, lors de la conférence Muni-World qui s’était tenue à Tel-Aviv en mars dernier, d’inaugurer l'exposition à Francfort dans un lieu approprié. C’est cette Foire du livre 2019 qui a été choisie comme l’endroit idéal."

M. Becker "a accueilli les invités du Centre, parmi lesquels la chef de mission adjointe de l’ambassade du Canada à Berlin (le Canada sera l’invité d’honneur de la FBM2020), les consuls généraux des États-Unis à Francfort et à Leipzig, les chefs religieux de Francfort et le vice-président de la Foire".

Il a souligné que « cette exposition, ‘’Le Peuple, le Livre, la Terre’’, est la preuve que les relations entre le peuple Juif et l’Etat d’Israël n’ont pas commencé en 1948 du fait de la Shoah. Cette extermination massive à l’échelle industrielle fut, plus que le meurtre de six millions d’âmes, le meurtre de personnes uniques multiplié par six millions – chacune d’entre elles ayant été dépouillée de ses droits, déshumanisée et assassinée. Cette exposition a lieu au bon moment, alors que nous assistons à une nouvelle montée de l’antisémitisme. Elle se produit aussi au bon endroit, dans ce salon de Francfort où 170 nationalités, 200 langues et toutes les religions sont présentes. C’est un instrument pour lutter contre l’extrême droite et la gauche antisioniste qui, épinglant Israël d’entre tous les pays et délégitimant l’existence même de l’Etat, se révèle ainsi comme une gauche antisémite. L’exposition ne montre pas seulement la souffrance, elle affiche aussi la couleur éclatante et la richesse de la culture juive."

« Nous ne présentons pas que 3 500 ans d’histoire juive : nous célébrerons l’an prochain 1 700 ans de présence juive en Allemagne. Ce sera l’occasion de montrer ce que les Juifs ont fait pour le développement de notre pays, pas uniquement les heures sombres, ainsi que l’amitié qui lie l’Etat d’Israël à l’Allemagne. »

M. Samuels a offert au maire de Francfort une lampe de Judée en argile datant de deux mille ans « pour éclairer votre route et faire face aux défis à venir ».

Shimon Samuels avec le maire de Francfort, Uwe Becker.

Le rabbin Julian-Chaim Soussan, "représentant la communauté juive de Francfort, a cité un historien qui affirmait que les Juifs avaient beaucoup d’histoire mais peu de géographie. « Pourtant la Terre promise et Jérusalem ont voyagé dans nos cœurs, partout où nous avons résidé. Les conquérants de la terre d’Israël en ont fait une province de leurs empires… Mais pour les Juifs, leur terre représentait une tête de pont pour préserver leur moralité et leur solidarité. Nous avons accepté nos voisins et les étrangers, car nous étions nous-mêmes des étrangers en terre étrangère. Cette exposition montre que les Juifs sur leur propre terre souhaitent vivre en paix et dans le respect. »

Le sénateur Michael Keller "a mentionné le fait que l’attentat manqué de la synagogue de Halle, le jour de Yom Kippour, jette une ombre sur cette exposition programmée presque au même moment… « Certains signes révèlent que le peuple allemand perd sa sensibilité à l’égard des Juifs… Cette exposition pourra peut-être susciter une nouvelle curiosité et une meilleure compréhension de ses voisins juifs. »

- Johannes zu Eltz, diacre de l’Eglise catholique de Francfort, a déclaré que « Juifs et Chrétiens ont en commun les Saintes Ecritures et l’amour pour la Terre Sainte, Eretz Israël… Il en va de l’intérêt religieux des Chrétiens que les 3 500 ans d’histoire des Juifs en Terre sainte se perpétuent. Que le Seigneur les bénisse et leur apporte la paix ».

- Ursula Schoen, vice-doyenne de l’Église évangéliste de Francfort, "a félicité le Centre Wiesenthal pour son initiative, et ajouté un facteur peu connu et dérangeant : « Le lieu où se trouve cette Foire a une sombre histoire. C’est là que se trouvait le point de rassemblement des Juifs qui allaient être déportés vers les camps de concentration pour y être assassinés… Cette exposition est un signe d’espérance pour l’avenir d’Israël, aussi bien en tant que terre que d’Etat. Nous souhaitons vous accompagner sur cette voie. »

- Tobias Voss, vice-président de la Foire, "a clôturé son inauguration en mettant l’accent sur « la violente agression commise la semaine dernière à Halle, le jour de Yom Kippour. Elle a rendu impossible le retour normal aux affaires… Il est difficile d’imaginer la terreur des fidèles enfermés dans la synagogue. Que cette agression contre des Juifs puisse survenir dans l’Allemagne de 2019 nous remplit d’un profond sentiment de tristesse, de colère et, par-dessus tout, de honte."
« En qualité de représentant de Francfort à la Foire du livre de Jérusalem depuis de nombreuses années, je me suis fait de nombreux amis dans cette ville. L’exposition fait la lumière sur l’histoire du peuple juif, de Jérusalem et de la Terre sainte. Elle recèle de nombreux faits que j’ignorais. Nous souhaitons partager notre curiosité et notre espoir qu’elle connaisse un succès retentissant. »

M. Samuels a remercié le vice-président Voss et, avant l’inauguration, il avait exprimé au nom du Centre sa reconnaissance au directeur de la Foire, Jürgen Boos.

Shimon Samuels avec Jürgen Boos, directeur de la Frankfurter Buchmesse
/Mention de l’exposition du Centre Wiesenthal dans le catalogue de la Foire du livre.

« Dans le sillage de l’attentat terroriste de Halle, la Foire n’a pas voulu prendre de risques. Elle nous a envoyé des agents de sécurité pour assurer le bon déroulement de notre exposition… Les organisateurs du salon ont hébergé notre exposition avec l’idée que c’était un outil d’éducation contre l’antisémitisme, le racisme et l’intolérance. Hormis quelques visiteurs du stand iranien situé à quelques pas du nôtre – qui semblaient très étonnés de lire nos panneaux –, les autres visiteurs se sont montrés très positifs. Certains ont même proposé de nous aider à préparer d’autres présentations de l'exposition ailleurs dans un proche avenir », a conclu M. Samuels.

Centre Simon Wiesenthal en 2022
Le Centre Simon Wiesenthal (CSW) "scrute les ouvrages haineux à la Foire internationale du livre de Francfort pour la 20e année consécutive, a écrit le Centre Simon Wiesenthal le 30 octobre 2022

"La Foire internationale du livre de Francfort (FBM - Frankfurter Buchmesse) a profondément évolué au cours de ces dernières années. Son édition 2022 est doublement affectée : par l’environnement post-Covid, d’une part, et par le risque que la guerre russe contre l’Ukraine s’étende au reste de l’Europe, d’autre part."

"Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, rappelle que le Centre surveille chaque année les livres antisémites sur les étagères de six salons du livre arabes. Les titres de livres et les éditeurs fomentant la haine sont ensuite signalés à « la foire des foires », à Francfort. Chaque automne, ses organisateurs font en sorte que ceux-ci – la plupart sont des récidivistes – se voient refuser l’accès de la FBM, conformément à son règlement."

"Lors de la conférence de presse d’inauguration, le directeur et PDG de la Foire internationale du livre de Francfort, Juergen Boos, a constaté le nombre réduit de stands par rapport aux années pré-Covid, car de nombreux petits éditeurs se trouvaient en difficulté sous l’effet de la pandémie et beaucoup se sont résolus à rejoindre des stands collectifs."

Avec le troisième anniversaire des accords d’Abraham, les ouvrages haineux ont ostensiblement disparu de plusieurs grands salons du livre arabes, mais on les retrouve dans d’autres salons comme à Damas, en Syrie, ou à Benghazi, en Libye, et en Égypte.

"De plus, les stands officiels russes et iraniens étaient absents à Francfort – interdits en raison de la situation géopolitique actuelle –, mais plusieurs dissidents iraniens ont assisté aux conférences publiques. Les discussions ont porté sur la répression décrétée par le régime iranien, mais aussi sur la guerre de la Russie contre l’Ukraine, l’opposition russe en exil, la situation en Afghanistan et l’avenir difficile de l’Europe."

"En 2015, l’Iran avait boycotté le FBM en raison de la présence du romancier Salman Rushdie, qui en était l’invité d’honneur. La fatwa de l’ayatollah Khomeiny pour le punir, lancée il y a trente-trois ans, a presque réussi en août, lorsque Rushdie a été poignardé à plusieurs reprises."

"Cette année-là, j’avais interviewé un responsable iranien dans leur pavillon vide. Je lui avais demandé pourquoi l’Iran déteste Israël. Il m’avait répondu : « Pour soutenir les Palestiniens. » « Et si les Palestiniens faisaient la paix avec Israël ? », ai-je insisté. Sa réponse : « Ils ne la feront pas, car nous ne les laisserons pas ! »

"Plus tôt ce mois-ci, nous avons révélé l’antisémitisme de la lauréate du prix Nobel de littérature 2022, Annie Ernaux. On ne l’a pas vue à la FBM."

"Par rapport aux foires précédentes, la plupart des stands arabes ont exposé cette année beaucoup moins de livres que d’habitude, invoquant des difficultés logistiques en temps de crise. Nous avons donc également vérifié les catalogues des éditeurs."


"Nous avons repéré l’éditeur Dar Ghar Hira sur le stand collectif syrien, avec plusieurs livres antisémites du tristement notoire Abdul Majeed Hamo, en particulier :

A) Les Cananéens et la Torah déformée
« L’impact des Cananéens sur la religion juive, car les Juifs ont pris de ces derniers ‘‘El’’, l’Assemblée divine, le culte de Baal et même la langue qu’ils appelaient ‘‘la lèvre de Canaan’’. Nous étions Canaan, mais ils [les Juifs] ont tout volé de notre civilisation, ils l’ont falsifiée et déformée pour se l’approprier. »

B) Le judaïsme est-il une religion céleste ?
« Les peuples se sont intéressés à cette religion [le judaïsme] depuis l’antiquité et ils la considéraient comme céleste en tant que religion de Moïse, ‘‘Moussa’’, que la paix soit avec lui. Mais il y avait deux écritures, la mosaïque et la juive. Le livre actuel de la Torah est un texte païen qui appelle au culte de ‘‘dieux nombreux’’ : El, Baal, Astarté, Anah, Aden, Tambul, Jéhovah... »

C) Babylone et la distorsion de la Torah
« Les Juifs ont déformé les enseignements de Dieu pour satisfaire leurs péchés. »

Le prolifique Abdul Majeed Hamo est également l’auteur d’autres livres similaires : La Torah et la Palestine : d’où vient la Torah ? – « Kamal Salih a essayé de pénétrer la mentalité arabe, décidant que les Juifs sont les fils de l’Arabie. Leur archéologie est pervertie et falsifiée » – et Dieu ou Jéhovah – Quel est le Dieu des Juifs ?  – « Les Juifs ne connaissaient pas Dieu et ils ne le vénéraient pas. Par la ruse et la tromperie, ils se purifient devant le peuple. Ils se vénèrent les uns les autres. »

Parmi les autres livres et auteurs publiés par l’éditeur syrien Dar Ghar Hira, il convient de noter :

D) Le jour de la colère, par Safar bin Abdul-Rahman al-Hawali
Il s’agit d’un traité sur la seconde Intifada, qui affirme que « les prophéties bibliques adoptées par les fondamentalistes chrétiens pour soutenir l’État d’Israël prédisent en fait sa destruction ».

E) Le message chez Sabbataï Tsevi et Abdullah ibn Saba, par Ahmed Mahmoud Al-Shorbaji
« Ce livre dévoile les conspirations juives contre le monde musulman. »

Un éditeur égyptien, Aseer Al-Kotob, a exposé quelques livres, parmi lesquels :

F) L’Antéchrist, par Ahmed Khaled Mustafa
« Un roman qui allie fiction et réalité... Avec l’avènement de la civilisation islamique, ce roman explique comment l’islam a combattu la sorcellerie et la magie noire des Juifs... L’émergence de la conspiration et des croisades... et le rôle des Juifs pour contrôler les peuples et les gouvernements depuis des temps immémoriaux, leur relation avec la magie et les démons, et leur tentative de contrôler le monde en utilisant cette science perfide. Le grand rôle que les Juifs ont joué dans la formation de la nouvelle Europe laïque au cours des dix derniers siècles... inventions technologiques, émergence des ondes radio... l’exploitation et l’utilisation des médias pour promouvoir l’Antéchrist... des stations de radio qui diffusent des messages – ‘‘Le temps est venu !’’ – et ainsi de suite, en langage crypté... Ces stations de radio étaient à la merci des Juifs. »

G) Dans son catalogue, Aseer Al-Kotob présente également une nouvelle édition de Mein Kampf d’Adolf Hitler !

La librairie Ketabak, établie en Allemagne, exposait une collection d’éditeurs de différents pays arabes, parmi lesquels Bibliomania Publishings (basé au Caire, en Égypte). À son répertoire :

H) Les familles juives capitalistes et leur rôle dans la politique mondiale (Rothschild - Rockefeller), par Mohamed Ashour, Rania Mustafa Al-Ashry et Medhat Mohamed Abdel-Harith
Cet ouvrage prétend que l’influence juive se ressent dans les banques, les médias, la pornographie, etc. Dans sa présentation en ligne (en arabe), les auteurs déclarent :
« Les Juifs étaient et sont toujours les détenteurs du mal, de la ruine et de la destruction dans ce monde. Tout mal sur cette terre leur est dû. Ce sont les assassins des prophètes, et ce sont les ennemis de la civilisation. Ce sont eux qui ont tué et déplacé des milliers d’innocents, et ce sont eux qui ont fait commerce de la santé de millions de personnes, de milliers d’honneurs, ils ont violé les valeurs sacrées de millions de personnes, pillé et volé les ressources des peuples, falsifié l’Histoire. Ils ont manipulé l’esprit de milliards de personnes et n’ont fait tout cela que pour leurs propres intérêts et les gains matériels qu’ils ont réalisés. »
En même temps que la Foire du livre de Francfort se tenait la Foire du livre de Benghazi, en Libye. L’éditeur égyptien Bibliomania y exposait Mein Kampf d’Adolf Hitler sur son stand débordant de livres, comme on peut le voir sur sa page Facebook.
Cette année, une série de facteurs ont permis de réduire l’antisémitisme et la haine par rapport à ce que nous avions constaté au cours des dernières décennies à la Foire du livre de Francfort. À savoir, l’absence de stand iranien officiel et la faible présence de la Syrie. D’autres stands arabes respectent maintenant le code de conduite de la FBM et les accords d’Abraham. Les stands égyptiens abritaient des éditeurs mixtes, dont certains proposaient des textes antisémites.

Inutile de dire que le « Prix de la haine » 2022 du Centre Wiesenthal est décerné à la Syrie. Le second prix revient à l’Égypte.

Nous félicitons Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, émir de Dubaï, et la Foire du livre de Francfort pour le partenariat qu’ils ont établi – une première étape dans le monde arabe – dans les domaines du livre, des salons, des festivals de films, des jeux, de l’art et de la technologie.

« Le Centre Wiesenthal est prêt à collaborer avec ce partenariat stratégique pour pourchasser toutes formes de sectarisme et de haine. Cette ‘‘nouvelle’’ réalité peut aider à comprendre la raison de nos vingt années de traque de l’antisémitisme dans les salons du livre. Notre travail s’est ressenti dans les événements récents, bien que la présence de Mein Kampf, des Protocoles des Sages de Sion et autres soit encore fréquente. À ce titre, nous sommes fiers de travailler avec la Foire internationale du livre de Francfort, pour nous assurer que les éditeurs haineux demeurent proscrits ou que leur présence soit considérablement limitée », concluait Shimon Samuels.

Centre Simon Wiesenthal en 2023
"Depuis le début des années 2000, le Centre Wiesenthal surveille chaque année la Foire du livre de Francfort (FBM – Frankfurter Buchmesse), qui a lieu chaque mois d'octobre. Au cours des 12 derniers mois, notre Centre surveille d'autres foires similaires, dans les pays arabes, mais aussi en Europe, pour trouver les titres et les éditeurs fomentant la haine et l'antisémitisme, qui sont ensuite signalés à la « Foire des foires » de Francfort. Nous proposons que l'accès soit refusé aux récidivistes, dans l'esprit du règlement de la Foire", a écrit le Centre Simon Wiesenthal le 22 octobre 2023 pour la 21e édition de cette Foire.

"Notre approche cette année a été façonnée par l'attaque soudaine du groupe terroriste palestinien Hamas sur le sol israélien, qui a causé au moins 1 300 meurtres et près de 200 enlèvements, dont des bébés, des enfants, des adolescents, des femmes, des personnes âgées, des survivants de l'Holocauste, des étrangers d'au moins 20 autres pays... tous traités avec une brutalité inhumaine."

"Le conflit qui a suivi a occupé une grande partie du débat, au point que la remise d'un prix à l'auteure palestinienne Adania Shibli à la Foire a été reportée, afin d'éviter le risque éventuel d'un rassemblement pro-Gaza."

"Cette décision de précaution a entraîné le départ de nombreux éditeurs arabes et iraniens, à quelques exceptions près. Les autres stands saoudiens, omanais, émiratis ou même égyptiens n'ont présenté que très peu de livres intéressants pour notre activité de veille."

"Ainsi, notre attention s’est portée sur les tribunes turques et occidentales."

"Le stand officiel de Türkiye (Hall 5.0, Stand B163) a présenté, entre autres, des publications qui relaient le récit des Frères musulmans, un consortium islamiste panarabe qui manipule ses électeurs vers un « choc des civilisations ». Plusieurs éditeurs, jusqu’alors inconnus de nous, ont publié des livres de propagande pro-palestinienne, ainsi qu’une série complète (tous ouvrages publiés entre 2020 et 2022) du tristement célèbre Roger Garaudy."

"Philosophe et polémiste historique, Garaudy (1913-2012) fut un militant communiste jusqu'en 1970. En quête d'une cause, il rencontre le dictateur libyen Mouammar Kadhafi et lit son pamphlet politique « Le Livre vert ». En 1982, il se convertit dans un Centre islamique de Genève contrôlé par les Frères musulmans. De nombreux livres de Roger Garaudy sont publiés chez Timas Yayinlari. À la FBM, nous avons identifié les éléments suivants :"


1) « Mythes et terreur d’Israël » (en turc : « İsrail Mitler Ve Terör »)
"Publié pour la première fois en 1996, sous le titre original « Les mythes fondateurs de la politique israélienne », ce livre rejette la revendication juive d'une patrie au « Levant » et donc la légitimité de l'État d'Israël. Garaudy a soutenu que la Bible était un « mythe théologique » et que les « six millions de victimes de la Shoah étaient aussi un mythe », une « conspiration sioniste » visant à déposséder les Palestiniens de leur patrie. Garaudy présente également le sionisme comme une idéologie terroriste et raciste dépendante de l'antisémitisme. Ces théories diffamatoires ont valu l'interdiction de ce livre en France et la condamnation de Garaudy par les tribunaux français et européens pour antisémitisme et négation de la Shoah. L'éditeur turc définit sur son site Garaudy comme « un grand philosophe, un vrai penseur, condamné à cause de ce livre qui crie la vérité dans toute sa nudité ! »

2) « Le cas d’Israël : une étude du sionisme politique »
"Publié pour la première fois en 1983, à un tournant entre un passé communiste et l’adhésion de Garaudy à l’islam politique, ce livre avait jeté les bases de ses théories du complot antisionistes, exprimées plus tard dans « Les mythes fondateurs de la politique israélienne » (voir ci-dessus)."

3) « Les mythes américains – La philosophie américaine pour gouverner le monde »
"Publié pour la première fois en 1998 sous le titre « Les États-Unis d’Amérique sont l’avant-garde de la décadence », il attaque la démocratie libérale et considère le « modèle » américain comme une « maladie ».

4) « Palestine, terre des messages divins »
"Dans ce livre, Garaudy annonce qu’« Israël sera la cause d’une troisième guerre mondiale » et révèle une étrange « conspiration entre Hitler et les Juifs ».

Entre autres titres et éditeurs turcs :

5) « Nakba 1948, 70 ans de tragédie palestinienne » (par Buyuk Felaket, Mihrabad Publications)
"Un livre commémorant la Nakba ("catastrophe") palestinienne de 1948, suite à l'échec de la guerre arabe pour endiguer la création de l'État d'Israël. Ce livre raconte unilatéralement « les massacres, l’oppression et l’exil de 750 000 Palestiniens », sans aucune allusion au sort de près de 900 000 Juifs persécutés, lynchés ou expulsés de leurs villes natales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord".

6) « Nom de la rébellion ; Palestine - L'Intifada va gagner » (organisé par Yucel Demirer et Sibel Ozbudun, Utopya Publisher)
"Cet essai célèbre l’ntifada palestinienne, tout en rassemblant une série d’entretiens et de citations d’Arafat, Barghouti, Brzezinsky, Chomsky, Kissinger et Netanyahu, entre autres."

7) « Judaïsation de la Palestine et stratégie d'Israël pour 2097 » (par Ali Arslan, Stratejik Rekabet Publishing)
"Analyse géopolitique ou théorie du complot sur une prétendue « expansion territoriale » d’Israël ?"

8) « Acteurs régionaux – Politiques palestiniennes » (par Haci Mehmet Boyraz et autres, Aktif Books)
"La couverture montre une carte de la « Palestine » qui comprend tout Israël."

Deux autres stands occidentaux :

"Interlink Publishing (Hall 5.1, Stand C79) avec une pancarte « Nous sommes aux côtés de Gaza » montrant une multitude de livres antisionistes pro-palestiniens aux titres troublants :"


9) « La Palestine détournée – Comment le sionisme a forgé un État d'apartheid du fleuve à la mer » (par Thomas Suarez).

10) « Récupérer le judaïsme du sionisme – Histoires de transformation personnelle » (édité par Carolyn L. Karcher).

11) « Lutte contre le sionisme – Voix juives de la dissidence » (par Daphna Levit)
"Ces deux derniers livres semblaient s’inscrire dans la lignée des Juifs dits « haineux d’eux-mêmes ».

"Enfin, La Fabrique Editions (Hall 5.0, Stand D97, apparemment en commun avec d'autres éditeurs français). En plus d'exprimer leur solidarité avec l'auteure Adania Shibli (voir ci-dessus), ils ont ajouté que « les Palestiniens ne seront pas réduits au silence » et « les éditeurs contre le génocide ». Représentant généralement la gauche radicale, leurs livres comprenaient" :


12) « Un boycott légitime - Pour le BDS universitaire et culturel » (par Eyal Sivan et Armelle Laborie). La campagne BDS vise à délégitimer Israël.

13) « Boycott, Désinvestissement, Sanctions - BDS contre l'apartheid et l'occupation de la Palestine » (par Omar Barghouti, "le père du mouvement BDS et l'un des instigateurs de l'Intifada palestinienne)."

"Il va sans dire que le « Prix de la haine » annuel 2023 du Centre Wiesenthal est décerné à l’éditeur Timas Yayinlari de Turquie, pour avoir embrassé un négationniste de l’Holocauste et théoricien du complot".

"Le « Finaliste » est partagé par Interlink et La Fabrique, pour leurs efforts combinés visant à diaboliser Israël et à se livrer à l'antisémitisme."

Dr Shimon Samuels, Directeur des relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, a conclu son communiqué de presse par "AM YISRAEL HAI - Que le peuple d'Israël survive. Libérez les otages !"

Guerre "Glaives de fer"
Lors de la guerre "Glaives de fer" (Swords of Iron) menée par l'Etat Israël contre le Hamas, le Jihad islamique et d'autres mouvements terroristes dans la bande de Gaza après les attentats terroristes jihadistes du 6 octobre 2023 contre des habitants de kibboutzim et de villes ainsi que de bases militaires dans le sud d'Israël - plus de 1300 morts -, la Foire du livre de Francfort a déclaré vouloir rendre les voix israéliennes « audibles » mais est accusée de « réduire l’espace accordé aux voix palestiniennes ». 
La remise publique du LiBeraturpreis 2023 à la femme de lettres "palestinienne" - aucun éditeur n'a indiqué son lieu de naissance en 1974 -  Adania Shibli a été annulée, avant l'ouverture de la Foire, par Litprom, l'organisation financée par le gouvernement allemand et la Foire et gérant le Prix. "À la lumière des actes de terreur perpétrés contre Israël, Litprom cherche un format et un cadre appropriés pour l'événement après la foire du livre", a déclaré Juergen Boos, le directeur de la Foire du livre, dans un communiqué expliquant la décision. M. Boos y a aussi déclaré qu'à la suite des attaques en Israël, la foire "donnerait aux voix israéliennes et juives plus de temps sur nos scènes". 

Ayant condamné la guerre du Hamas, "la Foire du livre de Francfort se tient en totale solidarité aux côtés d'Israël", a posté samedi la Foire du livre sur Instagram, citant le directeur de la foire, Juergen Boos, qui est également président de Litprom. Boos a également déclaré que "la guerre contre Israël, les souffrances qui en résultent et les restrictions de voyage ont eu un impact sur notre programme... Les concerts prévus avec les chanteurs Liraz et Rita d'Israël ne pourront pas avoir lieu, à notre regret. Cependant, on ne peut jamais laisser le terrorisme gagner, c'est pourquoi nous voulons rendre les voix juives et israéliennes particulièrement visibles" au salon du livre." 

Des tables-rondes, notamment avec la femme de lettres israélienne Lizzie Doron, évoquèrent la situation en Israël. Interrogé sur le report de la remise du prix, Boos a déclaré que la Foire ne pouvait pas commenter, mais a ajouté : « La liberté de mots est l'épine dorsale de notre industrie de l'édition. Cela fait partie de l'ADN de la Foire du livre de Francfort, et c'est ce que nous défendons. " 

Une table ronde avec Shibli, qui partage son temps entre Jérusalem et Berlin, et son traducteur allemand a également été annulée. 

Un Prix qui récompensait les "femmes écrivains du Sud", et avait été décerné à Adania Shibli, née en 1974, professeure à temps partiel au Département de Philosophie et d'Etudes Culturelles à l'université Birzeit, auteure de Reflets sur un mur blanc et Nous sommes tous à égale distance de l'amour, pour son roman "Minor Detail", qui débute en 1949, lors des affrontements entre les forces israéliennes et arabes. Le livre raconte le viol collectif et le meurtre d'une jeune fille bédouine par une unité de l'armée israélienne..." Tous les soldats, dont l'officier, impliqués ont été condamnés par une cour martiale israélienne et emprisonnés. 

"Des maisons d'édition du Moyen-Orient et d'Asie se sont retirées de la foire. Lors de la cérémonie d'ouverture de la foire, le 17 octobre 2023 au soir, le philosophe slovène Slavoj Žižek a prononcé un discours dans lequel il a qualifié la décision de "scandaleuse". Il a été interrompu à plusieurs reprises par un homme politique local, le commissaire à l'antisémitisme de l'État allemand de Hesse." Cet ouvrage est sélectionné pour les International Booker Prize et  National Book Award. "Un juge allemand du prix, Ulrich Noller, a démissionné du jury cet été lorsque le livre a été choisi. Un critique littéraire de Taz, un journal allemand de gauche, a déclaré que le livre dépeignait "l'État d'Israël comme une machine à tuer".


Juergen Boos a réagi au discours de Slavoj Žižek lors de la cérémonie d'ouverture de la 75e Frankfurter Buchmesse :
"Le discours de Slavoj Žižek lors de la cérémonie d'ouverture de la 75e Frankfurter Buchmesse a suscité de vives réactions. Juergen Boos, directeur de la Frankfurter Buchmesse, a spontanément pris la parole après le discours de Žižek et s'est adressé au public du Centre des congrès de Francfort : « C'est la liberté de parole. Et nous devons laisser cette liberté telle qu'elle est, c'est important pour moi. " Je pense que pour cette communauté, et j'aimerais l'appeler une seule communauté, je pense que je peux parler au nom de cette communauté : nous condamnons le terrorisme. Nous sommes des humains et nous pensons en termes humains du côté israélien et du côté palestinien.
Et il est important pour moi de comprendre que nous sommes tous d’accord pour condamner l’inhumanité, pour condamner le terrorisme. Et je pense que vous êtes tous avec moi sur ce point. Et je suis heureux que nous puissions l’exprimer de cette façon ici. Je suis également heureux que quelqu’un interrompre un discours. Cela doit être possible. Je suis heureux que nous ayons écouté le discours jusqu'à la fin, même si nous ne l'aimons pas. Même si nous le condamnons, il est important que nous nous écoutions."
"Plus tôt dans la journée, lors de la conférence de presse d'ouverture, Juergen Boos avait souligné : « Depuis le 7 octobre, nous vivons un nouveau et terrible pic d'escalade de la violence en Israël. Nos pensées vont aux victimes, à leurs proches et à toutes les personnes qui souffrent. en Israël et en Palestine sous la terreur du Hamas et sous cette guerre. Nous sommes horrifiés. La Frankfurter Buchmesse est toujours une question d'humanité, les rencontres humaines sont au centre. Mais cette humanité a été une fois de plus brisée."

Adania Shibli "a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de faire des commentaires parce qu'elle se sentait "vraiment à court de mots face à ce qui se passait en Palestine/Israël". Dans une déclaration antérieure au New York Times, Mme Shibli a déclaré qu'il était alarmant de voir "le populisme tenter de s'emparer de la littérature. a littérature ne peut être sous l'emprise d'un groupe, pas lorsqu'elle tisse un lien intime avec chaque lecteur".

"Dans la lettre ouverte, signée par des centaines d'écrivains, dont les lauréats du prix Nobel Olga Tokarczuk, Abdulrazak Gurnah et Annie Ernaux, les membres de la communauté littéraire ont dénoncé l'annulation des événements d'Adania Shibli. "La Foire du livre de Francfort a la responsabilité, en tant que grande foire internationale du livre, de créer des espaces permettant aux écrivains palestiniens de partager leurs pensées, leurs sentiments, leurs réflexions sur la littérature en ces temps terribles et cruels, et non de les fermer", peut-on lire dans la lettre".

"Parmi les organisations qui se sont retirées de la foire figure l'Association indonésienne des éditeurs, qui a déclaré que "prendre le parti d'Israël en oubliant les souffrances du peuple palestinien revient à ne lire qu'un seul livre pour avoir l'impression de comprendre le monde entier".

Le 17 octobre 2023, le Penn International a twitté : "PEN International regrette la décision de @litprom de reporter la cérémonie de remise du prix à l'écrivain palestinien #AdaniaShibli qui devait recevoir le LiBeraturpreis pour son roman Minor Detail. Nous pensons que les plateformes littéraires devraient garantir que le dialogue – en particulier en période de tension accrue – reste libre et offre un espace égal à toutes les voix".
"Dans un courriel envoyé le 19 octobre 2023, les organisateurs de la Foire ont souligné que le Prix décerné à Shibli n'avait jamais été remis en question, mais qu'ils avaient prévu de reporter sa présentation à la fin de la foire. "Pour dissiper les fausses informations et les malentendus qui ont pu surgir au cours des dernières heures : Des millions de personnes innocentes en Israël et en Palestine sont touchées par cette guerre, et nous leur exprimons toute notre sympathie. Nous espérons sincèrement que des moyens pourront être trouvés pour les sortir de cette violence", ont déclaré les organisateurs dans un courriel."

"Sur les 200 000 visiteurs attendus à la foire et les exposants de près de 100 pays, les organisateurs ont déclaré n'avoir reçu que très peu de désistements." "Le célèbre dramaturge syrien Mohammed Al Attar et l'écrivain syrien Rasha Abbas ont déclaré qu'ils boycotteraient la foire. La Malaisie a boycotté la Foire. "Le ministère de l'Éducation de la Malaisie à majorité musulmane a accusé les organisateurs d'adopter une position pro-israélienne, dans un contexte de divisions mondiales croissantes sur le conflit au Moyen-Orient. "Le ministère ne fera aucun compromis avec la violence israélienne en Palestine, qui viole clairement les lois internationales et les droits de l'homme", a déclaré le 16 octobre le ministère malaisien de l'Éducation dans un communiqué." L'Indonésie a annoncé

Daniel Simon, "éditeur de Seven Stories Press et signataire de la lettre ouverte, a déclaré que les émotions étaient vives lors de la cérémonie d'ouverture, mais que la conversation semblait "nécessaire et constructive". "Ce genre d'apprentissage mutuel, la prise en compte de ce que disent les autres, a déclaré M. Simon, c'est pour cela que nous sommes ici. Le débat sur le rôle des écrivains en période de conflit devrait rester d'actualité tout au long de la foire, qui se poursuit jusqu'à dimanche."

"Le week-end, Salman Rushdie, le célèbre romancier et défenseur de la liberté d'expression qui a été attaqué lors d'un événement public l'année dernière, recevra le Prix de la paix de la foire et donnera une conférence publique. Interrogé sur la guerre actuelle entre Israël et le Hamas et sur la question de savoir si la littérature peut contribuer à favoriser la compréhension, M. Rushdie a déclaré que si les écrivains ne peuvent pas arrêter une guerre, ils peuvent y contribuer en documentant la souffrance humaine. "Ce que les écrivains peuvent faire, et ce qu'ils font, c'est essayer d'exprimer l'incroyable douleur que beaucoup de gens ressentent en ce moment", a déclaré M. Rushdie à un média allemand couvrant la foire." Et de la porter à l'attention du monde entier".

Le 19 octobre 2023, Jack Lang, ancien ministre de la Culture et actuel Président de l'Institut du monde Arabe, a twitté : "La décision des organisateurs de la Foire du livre de #Francfort d’annuler la cérémonie de remise du prix à l’autrice palestinienne #AdaniaShibli est incompréhensible. Nous lui apportons tout notre soutien 1/2" puis "et nous défendrons toujours les artistes qui, à travers leur expression artistique, oeuvrent pour le dialogue. La littérature et la culture sont toujours le premier rempart face à la folie meurtrière des hommes. Et souvent le dernier espoir des victimes innocentes. 2/2"

« Francfort, la grand-messe du livre »
« Du 11 au 15 octobre, la Foire internationale du livre de Francfort, rendez-vous majeur du monde de l’édition, fait la part belle à la langue française. ARTE fête l'événement par une riche programmation documentaire et cinéphile », et ce texte historique rédigé par Kristel Le Pollotec.

« La Foire internationale de Francfort est intrinsèquement liée à l’histoire du livre : il y a plus de cinq cents ans, peu après l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, à quelques kilomètres à peine de Francfort-sur-le-Main, quelques imprimeurs pionniers choisirent la foire de la ville pour commercialiser leurs livres, succès immédiat à la clé ».

« Le premier salon du genre était né. Ces débuts glorieux se laisseront peu à peu éclipser par la foire concurrente de Leipzig, favorisée par le rayonnement intellectuel de son université et une censure beaucoup plus légère. »

« La Foire de Francfort ne renaîtra de ses cendres qu'en 1949, à la faveur de la partition de l’Allemagne. À l'est, rien de nouveau : celle de Leipzig continue comme si de rien n’était. Mais à l’ouest, les éditeurs allemands prennent l’habitude de se réunir chaque année à l’église Saint-Paul. Un rendez-vous d'abord confidentiel qui va prendre une ampleur croissante pour attirer professionnels de l'édition et lecteurs du monde entier. »

« Aujourd’hui, avec plus de 275 000 visiteurs et quelque 7 000 exposants, il est le plus important salon littéraire au monde, servant aussi de caisse de résonance à l’annonce du prix Nobel de littérature, souvent simultanée. Cette 69e édition accueillera en outre exceptionnellement les membres de l’Académie du Prix Goncourt pour l’annonce de leur deuxième sélection. »

« Car cette année à Francfort, pour la première fois depuis 1989, la France est l'invitée d’honneur. Une aubaine pour l'édition et les écrivains de l'Hexagone, dont l’annonce a suscité plus de 1 400 traductions d'ouvrages français en allemand ! L’occasion pour les germanophones, très friands de mégastars du livre comme Michel Houellebecq et Jean-Marie Le Clézio, de découvrir des plumes témoignant de la diversité de la littérature francophone, au travers de rencontres avec plus d'une centaine d'auteurs de tous horizons, dont Patrick Chamoiseau, Patrick Boucheron, Karine Tuil, Alain Mabanckou, Virginie Despentes, Tahar Ben Jelloun, Kamel Daoud ou Riad Sattouf. Beaucoup seront aussi sur ARTE. »

« La Foire du livre de Francfort - 75 ans de liberté de pensée »
« ARTE consacre une programmation spéciale  aux auteurs français et aux films qu'ils ont inspirés, en marge de la plus importante foire professionnelle de l'édition du monde, qui se tient du 11 au 15 octobre et met à l'honneur les écrivains francophones. »

Arte diffuse sur son site Internet « La Foire du livre de Francfort - 75 ans de liberté de pensée », documentaire allemand de Jobst Knigge (2023).

« Capitale allemande de la finance, Francfort accueille chaque automne la plus grande foire du livre au monde pour une semaine d’effervescence. » 

« Rendez-vous incontournable de l’édition, la Frankfurter Buchmesse célèbre cette année ses 75 ans. »

« Avant d’ouvrir ses portes, le temps d’un week-end, à des milliers de bibliophiles, elle rassemble les plus éminents acteurs du marché du livre, devenant un marché florissant où se négocient cessions et achats de droits. »

« Son directeur, Juergen Boos, et le célèbre éditeur Antoine Gallimard se confient sur les dessous d’un événement bouillonnant. »

« L’actualité politique n’est quant à elle jamais bien loin : en 2023, le prix de la Paix des libraires allemands est décerné à l’auteur américano-britannique Salman Rushdie, qui persiste à écrire, envers et contre tout. » 

Allemagne, 2023, 52 min
Disponible du 18/10/2023 au 15/01/2024
Visuels :
Juergen Boos, seit 2005 Direktor der Frankfurter Buchmesse, erzählt von seinem Alltag. 
© Broadview TV

© FBM

Der Eingang der Frankfurter Paulskirche zur Buchmesse 1950, ein Jahr nach der Gründung der Veranstaltung 
© FBM/Ursula Assmus

© Broadview TV

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