« L’imagination est une faculté quasi divine qui perçoit tout d’abord, en dehors des méthodes philosophiques, les rapports intimes et secrets des choses, les correspondances et les analogies ». Charles Baudelaire, Notes nouvelles sur Edgar Poe

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il vit à Lugano, en Suisse. Adolescent de quatorze ans, il échange sa collection de timbres contre un Retinamat 35 mm.
De 1947 à 1950, il étudie l’art à l’Academia di Brera, travaille pour une firme de publicité, achète un Rolleicord et collabore comme photographe free lance à des magazines italiens.
En 1950, Frank Horvat se rend à Paris, où il fait la connaissance de Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa. Il est influencé par Henri Cartier-Bresson dont il loue la richesse de contenus de ses phtographies et l’art du cadrage et de la construction de l’image. Sur ses conseils, il délaisse son Rollei pour un Leica.
Pendant deux ans, il sillonne l’Asie : Inde, Pakistan… Ses photographies sont publiées par Life, Picture Post, Réalités, Match, Picture Post, Die Woche et Revue. En 1955, l’une d’elles est sélectionnée pour l’exposition célèbre Family of Man, au MoMa, Musée d'art moderne de New York.
En 1955, Frank Horvat s’installe à Paris, tout en travaillant souvent à New York.
Il préfère le léger Reflex 35 mm pour saisir des détails difficiles à capter avec d’autres appareils photographiques.

De 1958 à 1961, il est photographe associé à Magnum.
Pour Revue, Horvat renoue en 1962-1963 avec le photojournalisme et entame un tour du monde. Il travaille sur deux livres : Strip-tease et Télévision.
Pour contrer la crise des magazines, il s’essaie aussi au cinéma et à la vidéo.
En 1976, Frank Horvat réalise en couleurs son « triptych » : Portraits of Trees (1976–82), Very Similar (1982-86) et New York up and down (1982–87).


De 1990 à 1998, il travaille sur des projets de livres : “Sculptures By Degas”, “Bestiarium”, “Mythologies”, “Walks Around Boulogne-Billancourt”, “History Of Fashion At Musée Galliera”, “Romanesque Sculptures”.
En 1998, Frank Horvat opte pour un appareil photographique compact, maniable, qu’il transporte dans une poche. Il ouvre son premier site Internet, Horvatland.
En 2003-2004, il publie La Véronique, livre de photographies prises dans les environs de sa maison en Provence.
De nombreux établissements culturels consacrent des rétrospectives à cet « outsider de la photographie » : l’Espace Landowski, la Villa Tamaris, la Fondation Helmut Newton...
En 2011, Horvat publie sur Internet sa première application iPad (Horvatland).
Loin de l'esbroufe et du sensationnalisme, il s’intéresse aux beautés de la vie quotidienne, et travaille actuellement sur la série Nothing Special.
Dans le cadre de la 6e édition du festival Photo Saint-Germain, deux galeristes – Olivier Lorquin (Galerie Dina Vierny) et Benoît Sapiro (Galerie Le Minotaure) – « présentent une exposition commune sur une sélection de vingt diptyques du photographe Frank Horvat ».
« Les diptyques d’Horvat rappellent la métamorphose moderne – causée par la photographie – qui a imposé des relations nouvelles entre les œuvres d’art et les spectateurs, l’espace et d’autres artefacts. Grâce au cadrage, à l’uniformisation des objets et des espaces à un format, aux deux dimensions et à une gamme de couleurs déterminée, grâce aussi à leur extraction du contexte originaire, la photographie les a libérés, leur a donné une autonomie et une possibilité de gagner des sens nouveaux, de signifier quelque chose d’autre ou de plus. Elle a également rendu possible la juxtaposition des objets (et des situations) issus des époques et des cultures différentes qui auparavant ne pouvaient pas se rencontrer. André Malraux a expliqué ce phénomène à travers son concept du Musée imaginaire et l’a mis en pratique dans la trilogie Métamorphose des dieux. Les diptyques sont donc des confrontations d’images métamorphosées ou bien réincarnées, faisant partie de l’imaginaire d’Horvat où elles peuvent infiniment créer de nouveaux liens, raconter de nouvelles histoires, toujours différentes. Elles libèrent et mettent en valeur le hors-champ, ce que l’on ne peut pas apercevoir à la surface de l’image, ce qui dans le texte reste caché entre les lignes. Le hors champ a toujours été important, expliquait Horvat dans un de ses entretiens, il permet d’imaginer ce qui n’est pas représenté. La seule chose qui éveille l’imagination est ce qu’on ne montre pas, ce qui est en dehors du cadre ».
« Un tel procédé défend les images devant la « pétrification » de sens dont elles sont porteuses ; il protège leur existence en ouvrant le cadre à de nouvelles interprétations. Les diptyques, comme le musée imaginaire (par opposition au musée classique), sont un lieu de rencontre, le fruit d’une passion. Cette façon d’assembler les images reflète une manière particulière de regarder et de vivre dans le monde. Elle est comme une mémoire pratique qui lutte avec la dispersion, unit le familier et le commun, selon ses propres (et secrètes) règles.
Frank Horvat a créé 365 diptyques parmi lesquels les deux galeristes en ont choisi vingt qui répondaient le plus à leur propre sensibilité et leurs centres d’intérêts. Une fois arrêté, ce choix semble aller de soi. L’exposition privilégie ainsi les compositions favorisant le regard humain, et non intellectuel, d’Horvat ; sa faculté de saisir les gestes et les regards qui se répondent malgré le temps et l’espace qui les sépare. La plupart de ces diptyques sont en noir et blanc, caractéristique qui les rapproche des techniques des années 1920-30 (spécialité de Benoit Sapiro) mais aussi qui rend le point de rupture entre les deux photographies plus floues, donnant au regardeur l’impression de vertige. Deux se métamorphose en un ».
HorvatYear, par Frank Horvat (mai 2017)

« Une bonne photo, c'est une photo que l'on ne peut pas refaire ».
« Une photo doit être imprévisible, et tout ce qu'il y a dedans doit être nécessaire ».
« La photographie c’est l’art de ne pas appuyer sur le bouton ».
Du 3 au 22 novembre 2017. Vernissage le 2 novembre 2017
A la Galerie Le Minotaure
2, rue des Beaux-arts. 75006 Paris
Tél. : 01 43 54 62 93
Du mardi au samedi de 11 h à 13 h et de 14 h à 19 h
A la Galerie Dina Verny
36, Rue Jacob. 75006 Paris
Tél : +33 (0)1 42 60 23 18
Du mardi au samedi de 14 h à 19 h
Visuels
1959, London, UK, dancing couple in Soho - 1956, Paris, France, flic (french policeman) (b), 2017, 90 x 120 cm
1955, Brighton UK, peeking boys (b) - 1956, Paris, France, Le Sphynx (L), 2017, 90 x 120 cm
1961, New York, USA, little boy on a slide in Central Park - 1961, New York, USA, little girl and doll in Central Park (a), 2017, 90 x 120 cm
1962, Roma, Italy, for HB, italian high fashion with Deborah Dixon on the steps of Piazza di Spagna (i) - 1962, Paris, France, for HB, french high fashion, Carol Lobravico, at Café de Flore (b), 2017, 90 x 120 cm
1955, Paris, France, sandwich man - 1956, Paris, France, broken doll at the Flea Market, 2017, 90 x 120 cm
1955, London, UK, lovely day - 1955, London, UK, ladies in Hyde Park, 2017, 90 x 120 cm
1955, Brighton UK, peeking boys (b) - 1956, Paris, France, Le Sphynx (L), 2017, 90 x 120 cm
1961, New York, USA, little boy on a slide in Central Park - 1961, New York, USA, little girl and doll in Central Park (a), 2017, 90 x 120 cm
1962, Roma, Italy, for HB, italian high fashion with Deborah Dixon on the steps of Piazza di Spagna (i) - 1962, Paris, France, for HB, french high fashion, Carol Lobravico, at Café de Flore (b), 2017, 90 x 120 cm
1955, Paris, France, sandwich man - 1956, Paris, France, broken doll at the Flea Market, 2017, 90 x 120 cm
1955, London, UK, lovely day - 1955, London, UK, ladies in Hyde Park, 2017, 90 x 120 cm
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