Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 3 septembre 2015

La musique yiddish à travers les partitions


La chanson occupe une place centrale dans la culture yiddish. En 2006, la Maison de la culture yiddish-Bibliothèque Medem à Paris a présenté l’exposition éponyme réunissant près de cent partitions de chansons yiddish. Cet article est republié pour les Journées Européennes  de la Culture et du Patrimoine Juifs en France (2, 6 septembre 2015).


La chanson occupe une place centrale dans la culture yiddish. Elle témoigne de l’histoire des communautés Juives d’Europe de l’Est, reflète fidèlement la vie Juive et présente des héros, grands ou modestes : enfant faisant sa bar-mitzva, tailleur, marieur, fiancés, rabbi, patriarches, et surtout la yidishe mame

« On chante dans tous les milieux et pour toutes les occasions. Qu’elle soit liturgique ou profane, la chanson accompagne les grands moments et le quotidien de chacun. Le chant est le moyen d’expression privilégié des milieux ouvriers, des petits métiers, des mouvements sioniste, traditionaliste et révolutionnaire. Les airs les plus joyeux se teintent du fait d’une abondance de tragédies d’une nuance de tristesse, d’une note introspective, de nostalgie  ».

Cette chanson yiddish gagne l’Amérique avec les immigrants. A New York, au début du XXe siècle, c’est en yiddish que l’on joue, danse et chante. C’est ce théâtre yiddish musical naissant qui va nourrir les comédies musicales de Broadway, permettant à de jeunes acteurs, dont certains deviendront célèbres, d’y débuter.

Das emese Yidishe harz (1906, 35 cm) est ainsi résumé : "The true Jewish heart; it's not in outward appearances, but in the soul, in true faith and love of God" ("Le vrai cœur Juif : il n'est pas dans des apparences externes, mais dans l'âme, dans une foi et l'amour de Dieu véritables") de "The quiet/secret wedding." (Source: Heskes, Irene, Yiddish American Popular Songs, 1895-1950. )

"The Jewish funeral processional" ("Le cortège funèbre Juif"), est inscrit sur la couverture de Der Yidisher trauer-march (1907, 4 pages). Et d'ajouter : "Inspired and written for the demonstration of December 5th, 1905, participated in by 250,000 citizens of Greater New York in tribute to the memory of the victims of Russian brutal massacres." ("Inspiré et écrit pour le défilé du 5 décembre 1905, auquel ont participé 250 000 citoyens du Greater New York en hommage à la mémoire des victimes des massacres brutaux russes"

« A Brivele der Kale » de M. Aronson et Joseph Rumshinsky (1910) relate l'histoire tragique d'une jeune épouse Juive dont l'époux part en Amérique. Sans nouvelle de son époux, cette jeune femme meurt de chagrin. La couverture indique "Sung with Great Success" ("Chanté avec un grand succès").

Litwack and Galitzianer (1912, 6 pages) est l'oeuvre de Joseph Rumshinsky (1881-1956), compositeur, et A. (Anshel) Shor (1871-1942), parolier.  "Litvak (someone from Lithuania/Latvia) and Galician (someone from Galicia, then Austria/Poland)" (Litvak [quelqu'un de Lituanie] et Galician [quelqu'un de Galicie, alors partagée entre l'Autriche et la Pologne]) de "Dos meydel fun vest" ("The girl from the west"). "More in jest than real antagonism, Jews from those two areas of East Europe poked fun at each other for their regional pronunciations of Yiddish, as well as their special food preferences and social..." ("Plus une plaisanterie qu'un réel antagonisme. Des Juifs venant de ces deux zones d'Europe orientale se moquent d'eux-mêmes en raison de leurs prononciations régionales du yiddish, ainsi que de leurs préférences spéciales alimentaires et sociales...")

En 2006, la Maison de la culture yiddish-Bibliothèque Medem à Paris a conçu une exposition à partir des 92 partitions de chansons yiddish, publiées en général aux Etats-Unis au début du XXe siècle et acquises fin 2005 par la Bibliothèque Medem. La couverture est souvent illustrée et certaines chansons sont méconnues. Cet ensemble a rejoint les 312 partitions déjà conservées par cette Bibliothèque. La phonothèque  de la Bibliothèque Medem conserve environ 4 500 enregistrements de chansons yiddish et de musique Juive d'Europe orientale. Plus de la moitié a été numérisée. A la la Maison de la culture yiddish-Bibliothèque Medem, étaient montrées les partitions de « Oy des yetser-hore » et « Oy di meydelekh » de Arn Lebedeff, « A brivele fun Rusland » et « A yor nokh der Khasene » de Solomon Smulevitz, « A glezele lekhayim » de J.M. Rumshisky...

L'Institut européen des musiques Juives (IEMJ) L’Institut Européen des Musiques Juives a numérisé "une cinquantaine de documents musicaux rares : livres, partitions, chansonniers en yiddish, etc., provenant des collections privées de Bernard Vaisbrot et du Centre Medem-Arbeter Ring. La numérisation de ces collections a permis de sauvegarder ces documents originaux des outrages du temps et des manipulations humaines, tout en rendant leur contenu accessible à un large public. Un inventaire de ce fonds sera bientôt consultable sur cette page. Les documents numériques seront intégrés dans son catalogue en ligne".


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Cet article a été publié en une version plus concise dans L'Arche.

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