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samedi 17 janvier 2015

Madeleine Testyler, peintre et sculpteur


Artiste autodidacte, Madeleine Testyler est née à Paris dans une famille de fourreurs Juifs originaires de Pologne. Elle grandit dans le quartier du Marais (75003). Enfant victime de la rafle du Vél d’Hiv, elle survit en étant cachée. Orpheline en 1946, elle débute avec son époux Jo Testyler comme styliste dans la fourrure et la peau retournée. Autodidacte, cette coloriste innove et parsème son œuvre de clins d’œil au judaïsme et parfois humoristiques. Son parcours artistique la mène vers des peintures abstraites en acrylique et des sculptures figuratives. De clins d’œil au judaïsme et humoristiques, ses œuvres ont acquis une puissance dramatique. Le 19 janvier 2015, à 16 h, Madeleine Testyler invite ses amis dans son atelier israélien à une exposition de ses tableaux. Elle montrera les étapes qui vont de la figuration à l'abstraction.


Madeleine Reiman  est née à Paris dans une famille de fourreurs Juifs d’origine polonaise (une région actuellement en Ukraine).

Elle grandit avec sa sœur cadette Arlette dans le quartier du Marais. Premier honneur, c’est son dessin que choisit l’école parisienne de la rue Chapon pour décorer le préau. 

Après s’être rendu le 14 mai 1941 à la convocation « pour examen de situation » par la police française dans le cadre de la « rafle des billets verts » (Juifs de Pologne, Tchécoslovaquie et Autriche), le père de Madeleine Reiman est interné dans le Loiret - son épouse tente vainement d’obtenir sa libération -, puis est déporté en 1942 à Auschwitz  où il est tué.

Arrêtées lors de la rafle du Vel d’Hiv  en juillet 1942, la mère de Madeleine Reiman et ses deux filles parviennent à quitter le camp d’internement de Beaune-la-Rolande. Elles demeurent cachées à Vendôme jusqu’à la Libération.

La mère de Madeleine Reiman meurt en 1946. Madeleine Reiman devient orpheline à l’âge de huit ans. 

Adolescente, elle évolue du classicisme vers l’impressionnisme, puis abordera la fragmentation cubiste. 

Elle épouse Jo Testyler – celui-ci consignera ses souvenirs d’enfant déporté dans des camps de concentration dans Les enfants de Slawkow. Une jeunesse dans les camps nazis  (Albin Michel, Coll. Présence du judaïsme, 1992) - et devient styliste pour la fourrure et la peau retournée.

Cette artiste autodidacte expose depuis 1958. Ses œuvres figurent dans des collections privées en France, en Israël, aux Etats-Unis et au Brésil. Pour des raisons personnelles, elle a refusé d’exposer en Allemagne. 

En 2002, la Mairie du 4e arrondissement de Paris avait présenté l’exposition Cheminement, trois pas en avant (peintures) + un (sculpture) le cheminement artistique depuis le milieu des années 1980 de Madeleine Testyler. Les « trois pas en avant » ? Les trois styles de sa soixantaine de tableaux abstraits. Le quatrième : la sculpture, pratiquée depuis 1997.

Le premier style pictural, c’est celui des « volutes », avec une technique mixte, acrylique et peinture à l’huile, et de grands reliefs de matière qui donnent une force à la composition. Puis vient la période « blanche », avec motifs géométriques et perspectives, enfin le concept original de panneaux aux couleurs chaudes. Les tableaux superposés récents ont un style plus abstrait et fluide : rien n’est cerné, tout se fond.

Depuis 1995, la peintre crée des panneaux de bois de 10 cm de large sur 40 à 90 cm de long, aux couleurs du folklore mexicain. Ces bandes peuvent être disposées en nombre variable, ou comme cadres verticaux de tableaux. Derrière l’apparente profusion de motifs, deux ou trois dessins teintés différemment.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont induit chez l’artiste une œuvre dure : par des collages de photos de ses parents et des couleurs violentes, un paravent évoque la Shoah.

Terra cota, soudure à l’arc, bronzes, compressions en exemplaire unique… La sculpture variée, parfois en bronze, lui permet de quitter l’abstraction picturale où un œil averti repère de discrets haï - יח -, shalom, ou une étoile juive. Sujet principal : une femme lovée en position fœtale, ou aux membres inférieurs, dont les pieds, disproportionnés. La sculpture, en plâtre ou en terre, est soit patinée façon bronze en un ton doux, ce qui renforce sa sensualité, soit, nouveauté, sertie de motifs géométriques en relief, dans des oppositions noir/blanc ou noir/doré. Un corps sans tête, coupé, est relié par des clous...

Le judaïsme est présent aussi par les sculptures de ménorah et d’un rabbin sonnant le chofar...

« Le titre qu’on donne aux œuvres les mutile. Chacun voit ce qu’il veut », note cette artiste, impatiente de voir ce qui va apparaître lors du processus créatif...

En 2006, Madeleine Testyler fait mon aliyah. Avec rapidité, elle y crée des œuvres picturales fortes, dramatiques. 

Sur son site Internet, un film la montre créer avec rapidité et précision un tableau dominé par des couleurs vives rompues par des mouvements noirs et gris.

Un de ses tableaux a été vendu lors de la vente aux enchères au profit de la WIZO, le 29 septembre 2014, aux Salons Hoche (Paris).

Le 19 janvier 2015, à 16 h, Madeleine Testyler invita ses amis dans son atelier israélien à une exposition de ses tableaux. Elle montrera les étapes qui vont de la figuration à l'abstraction.

En 2023, elle a confié ses souvenirs à Qualita qui a posté sa vidéo sur YouTube.
   

Visuels :
Sans titre
Acrylique sur toile
H 147 cm / L 125 cm

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Cet article a été publié par Actualité juive hebdo en une version concise. Il a été publié sur ce blog le 19 septembre 2014.

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