Madeleine Reiman est née à Paris dans une famille de fourreurs Juifs d’origine polonaise (une région actuellement en Ukraine).
Elle grandit avec sa sœur cadette Arlette dans le quartier du Marais. Premier honneur, c’est son dessin que choisit l’école parisienne de la rue Chapon pour décorer le préau.
Après s’être rendu le 14 mai 1941 à la convocation « pour examen de situation » par la police française dans le cadre de la « rafle des billets verts » (Juifs de Pologne, Tchécoslovaquie et Autriche), le père de Madeleine Reiman est interné dans le Loiret - son épouse tente vainement d’obtenir sa libération -, puis est déporté en 1942 à Auschwitz où il est tué.
Arrêtées lors de la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942, la mère de Madeleine Reiman et ses deux filles parviennent à quitter le camp d’internement de Beaune-la-Rolande. Elles demeurent cachées à Vendôme jusqu’à la Libération.
La mère de Madeleine Reiman meurt en 1946. Madeleine Reiman devient orpheline à l’âge de huit ans.
Adolescente, elle évolue du classicisme vers l’impressionnisme, puis abordera la fragmentation cubiste.

Cette artiste autodidacte expose depuis 1958. Ses œuvres figurent dans des collections privées en France, en Israël, aux Etats-Unis et au Brésil. Pour des raisons personnelles, elle a refusé d’exposer en Allemagne.

Le premier style pictural, c’est celui des « volutes », avec une technique mixte, acrylique et peinture à l’huile, et de grands reliefs de matière qui donnent une force à la composition. Puis vient la période « blanche », avec motifs géométriques et perspectives, enfin le concept original de panneaux aux couleurs chaudes. Les tableaux superposés récents ont un style plus abstrait et fluide : rien n’est cerné, tout se fond.
Depuis 1995, la peintre crée des panneaux de bois de 10 cm de large sur 40 à 90 cm de long, aux couleurs du folklore mexicain. Ces bandes peuvent être disposées en nombre variable, ou comme cadres verticaux de tableaux. Derrière l’apparente profusion de motifs, deux ou trois dessins teintés différemment.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont induit chez l’artiste une œuvre dure : par des collages de photos de ses parents et des couleurs violentes, un paravent évoque la Shoah.

« Le titre qu’on donne aux œuvres les mutile. Chacun voit ce qu’il veut », note cette artiste, impatiente de voir ce qui va apparaître lors du processus créatif...
En 2006, Madeleine Testyler fait mon aliyah. Avec rapidité, elle y crée des œuvres picturales fortes, dramatiques.
Sur son site Internet, un film la montre créer avec rapidité et précision un tableau dominé par des couleurs vives rompues par des mouvements noirs et gris.
Un de ses tableaux a été vendu lors de la vente aux enchères au profit de la WIZO, le 29 septembre 2014, aux Salons Hoche (Paris).
Visuels :
Sans titre
Acrylique sur toile
H 147 cm / L 125 cm
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Cet article a été publié par Actualité juive hebdo en une version concise. Il a été publié sur ce blog le 19 septembre 2014.
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