Le 21 mai 2025, Inès Corbière, fille âgée de 23 ans d’Alexis Corbière et de Raquel Garrido, anciens députés La France Insoumise (LFI), convertie à l’islam, a comparu devant la XVIIe chambre du Tribunal judiciaire de Paris. Elle était poursuivie pour « apologie du terrorisme », « provocation à commettre un délit ou un crime » et refus de remettre à la justice les codes de déverrouillage de ses deux téléphones portables. Et ce, dans le contexte de recrudescence d’antisémitisme dès l’agression djihadiste, notamment par le Hamas, en Israël le 7 octobre 2023. Elle a nié certains faits reprochés, et son père a témoigné en alléguant une instrumentalisation politique dont sa fille serait une « victime collatérale ». Me Xavier Sauvignet, avocat de la prévenue, a plaidé la relaxe en arguant que les visuels litigieux étaient des faux.
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Les « 20 octobre 2023 et 14 novembre 2023 », Damien Rieu, « lanceur d’alerte », avait publié sur son compte X, ex-Twitter, des « captures d’écran et une vidéo qu’il avait » imputés à Inés Corbière, fille âgée de 21 ans d’Alexis Corbière, et de Raquel Garrido, alors députés LFI-NUPES (La France Insoumise-Nouvelle Union populaire écologique et sociale).
Il les commentait ainsi :
« 🔴⚠️ Inès, l’une des filles de @alexiscorbiere et @RaquelGarridoFr incite à attaquer l’hommage aux victimes du #Hamas au #Trocadéro et qualifie de « plutôt chiants » des enfants otages israéliens.
Convertie à l’Islam, elle porte parfois le hijab.
#Israel #LFI »
Deux photos montraient Inés Corbière portant un hijab et un keffieh couvrant presque tout son visage.
Deux autres visuels attribuaient à l’un des comptes sur X d’Inés Corbière, celui au pseudonyme « Inứ » @babynesou, lié à l’adresse électronique de la prévenue, d’une part d’avoir écrit, le 9 octobre 2023 à 6 h 41, « Bon qui se chauffe pr aller casser du sioniste là » en commentaire d’un post annonçant la marche de soutien à Israël le 9 octobre 2023 à Paris. Et, d’autre part, il était reproché à la prévenue d’avoir écrit « Alors g ptet pas d’ame mais ils me font pas du tt de peine je les trouve mm plutôt chiants surtt les gosses » suivi d’une tête de mort. Cette opinion concernait le post de Fdesouche.com du 8 octobre 2023 à 2 h 17 diffusant la vidéo montrant « une famille israélienne prise en otage dans sa propre maison par des terroristes du Hamas ». Ce deuxième post ne comportait pas de date. En bas et à gauche, figurait une tache jaune.
De nombreux Internautes avaient signalé ces posts choquants à Pharos.
Le 16 janvier 2024, une perquisition avait été effectuée au domicile des parents d’Inés Corbière où la jeune fille vivait.
Interpelée par la police, Inés Corbière avait gardé le silence durant sa garde à vue (16-17 janvier 2024).
Ces élus n’avaient pas répondu aux sollicitations de la police en arguant que leur fille était majeure.
Le 18 janvier 2024, ils avaient publié sur les réseaux sociaux un communiqué : ils y exprimaient « avec émotion » leur « compréhension et affection auprès de toutes les personnes choquées à la lecture des propos ». Non membre de LFI, leur fille « déteste et réprouve le racisme et l’antisémitisme », et était « ciblée par ce responsable politique d’extrême-droite », Damien Rieu, en raison du lien de parenté. Ils regrettaient la médiatisation de l’enquête et souhaitaient préserver leurs deux autres filles de l’attention médiatique. Ils étaient « contraints au silence » pour éviter tout risque d’influencer la procédure en cours.
Damien Rieu avait déclaré à la police avoir reçu ces posts. L’identité de l’expéditeur est inconnue.
Inés Corbière
En ce début d’après-midi du 21 mai 2025, grande était donc la curiosité suscitée par les explications d’Inés Corbière comparaissant devant la XVIIe chambre du Tribunal judiciaire de Paris. Mais les rangs de la salle d’audience étaient clairsemés ; peu de journalistes couvraient le procès. Assis sur le banc de la prévenue, ses proches, dont sa mère Rachel Garrido à la chevelure soigneusement teinte et au parfait brushing. Un avocat s’est plaint de n’avoir « pas de copie imprimée des conclusions » de Me Xavier Sauvignet, avocat d’Inés Corbière.
Agée de 22 ans, Inés Corbière devait répondre de ces délits : « apologie du terrorisme », « provocation à commettre un délit ou un crime » et refus de communiquer à la police les codes de déverouillage de ses deux téléphones portables.
La prévenue est apparue à l’audience simple dans la tenue vestimentaire (pantalon bleu marine bouffant, T-shirt à manches courtes bleu de Prusse, bottes noires), et coquette dans les détails (longs ongles manucurés, bracelets). La voix plutôt faible, elle a nié être l’auteure des messages incriminés, et s’avérait prudente dans ses dires.
Lycéenne, Inés Corbière avait arrêté sa scolarité, puis l’a reprise quelques années plus tard et a obtenu l’équivalent du Bac à la Sorbonne Nouvelle. Elle souhaite devenir professeur d’espagnol et suit des cours à l’Alliance française. La Présidente a cité Raquel Garrido ayant évoqué « une adolescence difficile. Les deux parents étaient moins présents ». Inés Corbière a arrêté la consommation d’alcool, sans lien avec l’islam. « J’assumerai la décision judiciaire. Je suis inquiète », a dit Inés Corbière.
La Présidente a autorisé la projection de quelques minutes de la vidéo montrant une famille israélienne otages d’« hommes armés » (sic). Terrifiés, les parents et leurs deux enfants d’environ dix ans venaient d’assister à l’assassinat de leur jeune fille âgée de 18 ans par les djihadistes. Les mains du père étaient couvertes de son sang. A plusieurs moments, entendant des bruits de missiles, les parents ont protégé de leurs corps leurs enfants allongés sur le sol.
Les propos incriminés ? « Choquants, surtout concernant la vidéo » de la famille israélienne otage.
Les visuels litigieux « sont des images, pas des captures d’écran. Des images créées par une tierce personne… », a allégué Inés Corbière.
La Présidente a rappelé le droit au silence durant une garde-à-vue. Comment conciler ce principe avec la manifestation de la vérité ? Présidente de l’OJE (Organisation juive européenne), Me Muriel Ouaknine-Melki a souligné que si Inés Corbière « avait communiqué ses codes, on aurait pu trancher, et mettre fin à la garde à vue ». La prévenue a exprimé son désarroi lors de sa garde-à-vue. « C’est de ma faute. Inés a voulu préserver ses parents », assurait ensuite Alexis Corbière. « C’est de ma faute. J’ignorais si Inés Corbière que je ne connaissais pas avait commis les faits reprochés. Je lui ai conseillé de garder le silence », affirmait Me Xavier Sauvignet.
Les enquêteurs pensent qu’Inés Garrido a aussi un compte sur Instagram, et qu’elle l’utiliserait via le téléphone portable de son compagnon. Ce qu’elle niait.
Aux demandes d’informations adressées par la justice, Twitter a opposé un refus.
A plusieurs reprises durant l’audience, elle a été coachée par son avocat, Me Xavier Sauvignet.
Exclue des poursuites judiciaires, une autre vidéo a été évoquée à l’audience : Inés Corbière y disait « Je suis antisémite, je m’en bats les couilles. J’assume ». Ces propos « sont sortis du contexte ». Elle était « en conversation avec un ami sur le conflit Israël-Palestine ». Elle a répondu « à une provocation » C’était « de l’ironie. Mon ami le dit en rigolant… C’était une blague entre nous... C’était maladroit… L’époque était différente ». A l’avocat de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) qui l’interrogeait : « Vous dites que vous ne le feriez pas d’ironie car la situation a changé en 2023. Pourtant il y a eu l’attentat à Toulouse en 2012 », Inés Corbière a répondu avoir entendu parler de l’attentat de 2015, sans avoir fait le lien avec Israël, et avoir répondu « à une blague de mauvais goût ».
Inés Corbière avait écrit dans un message envoyé via son téléphone, au nom de sa mère qui payait les factures : « C’est moi j’ai tenu des propos qui sont selon la loi antisémites et qui appellent à la violence, je pourrais pas faire de mouv + que porter plainte ça se retournerais grave contre moi mdrrr ». Un texte qui semblait se référer au twitt incitant à aller « casser du sioniste ». Ce qu’a nié Inés Corbière, évoquant une autre vidéo. A la Présidente bienveillante qui soulignait l’incohérence et l’invraisemblance de sa réponse, Ines Corbière s’est entêtée, et a maintenu sa réponse. Au risque de se décrédibiliser.
« Sioniste » pour ne pas dire « juif » ? L’antisionisme est-il synonyme d’antisémitisme ? Inés Corbière a défini l’antisémitisme comme « la haine des juifs… La critique du gouvernement israélien est différente de l’antisémitisme ».
A l’avocate de l’OJE qui lui demandait de définir le sionisme, Inés Corbière a énoncé doctement : « Le terme a évolué avec le temps. La définition à la base, c’est la solution à deux Etats. Aujourd’hui, le sens, c’est être en accord avec le gouvernement israélien… Je suis engagée. Comme tout le monde, je suis ce qui se passe ». Quelles sont ses opinions ? Elle « désapprouve l’action du gouvernement israélien ».
Elle a nié tout rapport entre sa conversion à l’islam et son engagement pro-palestinien.
Inés Corbière a porté « le keffieh en octobre 2022 au Maroc lors d’une promenade en famille dans le désert. »
Les 200 à 300 abonnés à son compte privé Twitter ? « La famille, des amis, des proches ». Un compte Twitter qu’elle a supprimé fin 2023, puis a rendu fonctionnel. « Comment effectuez-vous votre choix d’abonnés ? », a insisté la Présidente. « Des connaissances personnelles ».
Alexis Corbière
Puis Alexis Corbière, qui s’est présenté comme enseignant, a témoigné. Il a dit que sa « fille innocente » était la « victime collatérale d’une affaire qui la dépasse ». Il a évoqué un « affrontement politique avec un courant politique durant la candidature d’Eric Zammour », de « vives controverses ». Il a désigné « Damien Rieu, candidat militant engagé ,responsable de la campagne numérique » lors d’élection, « sa volonté d’atteindre le couple Corbière-Garrido, de nous décrédibiliser comme « couple de gauche le plus important », nous démasquer : « Inés aurait été biberonnée à l’antisémitisme ». Damien Rieu a levé beaucoup d’affaires. Il a été condamné pour harcèlement numérique. Il est très fort sur les réseaux sociaux, a ce savoir-faire ». Le twitt initial de Damien Rieu « a été adressé, par plusieurs Internautes, à Pharos ». Il a pointé la responsabilité de « militants d’extrême-droite, d’identitaires ». Blessé par « l’attaque contre sa fille », il a insisté sur « des montages photos, et non pas des copies écrans ».
Lui, antisémite ? Non. Alors conseiller de Paris, il avait demandé que soit renommé le collège Vincent d’Indy (75012), « auteur d’un opéra antisémite La légende de Saint-Christophe. Raquel Garrido a été députée de Drancy, une circonscription avec deux gares d’où ont été déportés les 9/10e des juifs de France. J’ai participé à toutes les commémorations. Durant mes vacances, j’ai visité le Struthof. Notre vie n’a rien à voir avec l’antisémitisme. Il y a de l’antisémitisme en France. Il faut être vigilant. »
La photographie d’Inés Corbière portant un keffieh ne révélant que son regard ? Elle « a été prise durant des vacances familiales au bord d’une piscine au Maroc », où lui-même avait porté « un keffieh lors d’une promenade en chameau ». L’antisémitisme à LFI ? Alexis Corbière a répondu en citant Dieudonné… Il a fustigé un débat de l’émission sur C8 Touche Pas à mon Poste (TPMP) où Cyril Hanouna aurait été « humiliant ».
Les propos litigieux « sont ignobles, insoutenables », a jugé Alexis Corbière. Et la vidéo où Inés Corbière affirmait être antisémite ?, a interrogé la Présidente. Alexis Corbière a « contextualisé. C’est une mineure alcoolisée (rire dans la salle, Ndlr). Une soirée entre copains où on dit des bêtises, comme « je suis de droite ». Inés a dit « Ne filme pas ». C’est une manipulation, hors contexte. C’est une bêtise… Je suis sûr qu’un tiers des Français est allé au Maroc, et s’est fait photographié avec un keffieh… Nous avons fait plusieurs voyages au Maroc ». Pour « éviter l’effet Streisand », il a préféré « communiquer par une déclaration sobre plutôt que porter plainte contre Damien Rieu. Je veux qu’on arrête de parler de ma fille comme antisémite. J’espère que la bulle médiatique retombe ».
Présidente de Me Muriel Ouaknine-Melki l’interroge : « Votre fille victime. C’est votre perception ? »
Alexis Corbières : « Elle est une victime collatérale car elle est la fille de Raquel Garrido et de moi… Elle est victime d’une machination… Le Point avait publié quelques mois auparavant une double page sur une femme de ménage, esclave algérienne terrorisée ».
Me Muriel Ouaknine-Melki : « Après 19 mois, il n’y a pas de journalistes dans la salle… Il y a aurait plusieurs personnes dans la machination politique ? »
Alexis Corbière : « Le mal est irréparable. A jamais le nom de ma fille sera associé à l’antisémitisme quelle que soit la décision du tribunal ».
La Présidente : « Non ».
Alexis Corbière : « Des messages me traitent d’antisémite sur les réseaux sociaux. »
Me Frank Serfaty, avocat du BNVCA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) : « Je suis de droite », « Je suis de gauche » pourraient-ils entrainer son auteur devant le tribunal correctionnel ? »
Alexis Corbière : « Non. Je retire la comparaison maladroite. [C’est un] propos absurde par une mineure alcoolisée qui dit « ne me filme pas ». Vous avez eu 17 ans. C’est dégueulasse de la faire circuler… Ce sont des conneries de soirées d’adolescents ».
Il a fustigé « une société où on peut voler l’image d’une personne à moitié bourrée… Quand je fais du porte-à-porte, je ne dénonce pas les propos racistes des habitants… J’ai été professeur en lycée pendant vingt ans. Il ne faut pas parler comme ça, ce n’est pas bien ».
« Inés Corbière n’était pas alcoolisée quand elle a trouvé « les enfants chiants » de la vidéo », a observé Me Aude Weill-Raynal, avocate d’Avocats sans frontière (ASF), qui a rappelé des dérives antisémites de membres de LFI.
Plaidoiries
Les deux avocates de l’OJE ont rappelé le bilan tragique de l’agression djihadiste du 7 octobre 1200 morts, 251 otages, le père filmé dans la vidéo a été assassiné dans la bande de Gaza et son cadavre rendu le 28 fév 2025. En un mois, en octobre 2023, on a recensé 1071 actes antisémites, 330 enquêtes ont été ouvertes. Inés Corbière « a une personnalité assez développée pour être l’auteure de ces messages. On découvre à l’audience que son compte aurait été piraté, une machination politique de la droite... Moquerie, raillerie, famille otage tournée en ridicule... L’apologie du terrorisme est présentée sous un jour favorable quand le contexte est gommé. La haine diffusée sur les réseaux sociaux prélude des violences physiques ».
Me Muriel Ouaknine-Melki a souligné le rôle crucial de l’éducation. « Ce n’est pas une machination politique. Les délinquants se disent souvent victimes de complots… Il n’y a pas d’explication et d’excuse d’Inés Corbière. Pendant les 48 heures de sa garde-à-vue, comme n’importe quel délinquant aguerri, elle n’a pas donné une information, pas un code. Elle n’ a rien dit. Elle n’a pas voulu participer à la manifestation de la vérité. Pour échapper à une sanction pénale, elle dit que ses abonnés forment une « communauté d’intérêt » [notion juridique, Ndlr]. Quelle preuve ? Quel est l’affectio ?... Les répercussions ont touché de plein fouet les Juifs qui ne sont pas responsables d’un gouvernement situé à plus de 4000 km. »
« Le parquet est débordé par les plaintes contre des députés de LFI qui ne sont pas encore jugées. Il n’y a pas de machination politique. Si on est innocent, on essaie de le faire savoir », a résumé Me Aude Weill-Raynal qui ne « croit pas à un complot d’extrême-droite ». Elle a évoqué l’antisémitisme de la gauche en renvoyant à un livre paru récemment et demandé que le jugement soit exécutoire.
L’avocat de l’Observatoire juif de France (OJF) a analysé la notion juridique de « communauté d’intérêt » défini par un groupe restreint de personnes, et conclu sur le « danger dans le contexte actuel » des messages litigieux.
« Une machination ? Un complot ? Par qui ? Quand ? », a ironisé l’avocat de la LICRA qui a récusé l’idée de « communauté d’intérêt » car un abonné, un « ami », a diffusé la vidéo d’Inés Corbière. Pour lui, cette dernière est l’auteure de ces propos : « sa chronologie ne correspond pas ».
Me Frank Serfaty a déploré la faille éducative.
Me Brigitte Lapeyronie, avocate du MICRA (Mouvement international contre le racisme et l’antisémitisme), récemment dénommé C.H.A.R. (Contre la haine, l’antisémitisme, le racisme) a précisé que Damien Rieu n’est pas membre du parti Reconquête ! Elle a demandé la publication du jugement à venir dans trois quotidiens nationaux et que soit prononcée une peine d’inéligibilité.
La procureure. Infractions caractérisées. Nature des propos incompatibles avec la République. Droit au silence, droit de ne pas s’autoincriminer. Elle est l’auteure des messages et les a diffusés. Elle a requis six mois de prison avec sursis et que soient confisqués le téléphone portable d'Inés Corbière.
Vint la plaidoirie théâtrale à rebondissements de Me Xavier Sauvignet, avocat au catogan. Il exultait : il était le seul à avoir trouvé THE preuve attestant l’innocence de sa cliente : l’horodatage par Twitter de la connexion d’Inés Corbière à son compte. Cet horodatage, à la date et à l’heure d’un twitt litigieux indiquait que sa cliente n’était pas alors connectée à son compte, donc ne pouvait pas être l’auteure des twitts incriminés. Que l’heure soit celle du siège (San Francisco) ou du siège européen en Irlande, Me Xavier Sauvignet assurait qu’il n’y avait « rien à moins de 10 h de la publication ».
« Pas d’URL, pas de preuve, seulement des images du 20 octobre 2023 de Damien Rieu », résumait Me Xavier Sauvignet brandissant une « manipulation extrême-droite… La photographie a été modifiée, l’identité a été biffée en bas et à gauche. Il n’y a pas de preuve au sens du droit de la presse ».
Il interprétait l’absence de contestation de sa démonstration dans ses conclusions par les avocats des parties civiles comme une preuve supplémentaire. Me Frank Serfati s’est plaint de les avoir reçues en début d’audience. La Présidente lui a rappelé que l’heure était à la défense.
Se fondant sur les articles de Wikipedia, France Info et Libération concernant Damien Rieu, il a indiqué que ce dernier avait diffusé de fausses nouvelles et été condamné pour cyberharcèlement ».
Il a estimé que le nombre d’abonnés au compte Twitter de sa client correspond à la définition de la « communauté d’intérêt », et que les publications ne sont pas publiques.
Evoquant vraisemblablement et sans la nommer Me Brigitte Lapeyronie, Me Xavier Sauvignet s’est interrogé, songeur, sur de l’islamophobie.
Il a estimé que les statuts de certaines associations ne leur permettaient pas de se porter parties civile dans ce procès.
Il a sollicité la relaxe de sa cliente et la restitution de ses deux téléphones portables, mis sous scellés.
Enfin, Inés Corbière a présenté des excuses pour la vidéo. « Ce n’est pas moi qui ai publié » les messages litigieux.
Délibéré le 8 juillet 2025.
Contextes et enjeux
Flash back. Lors du dîner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) du 25 janvier 2003, Roger Cukierman, alors Président de cette fédération, avait dénoncé dans son discours l'antisionisme qui « fédère ce courant qui s'étend des partis révolutionnaires, tels Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), à une fraction de l'extrême-gauche… Cette alliance brun-vert-rouge donne le frisson ». Convive, le secrétaire national des Verts, Gilles Lemaire, avait alors quitté la salle pour dénoncer les « amalgames » : « Ce n'est pas responsable dans cette période de tensions internationales. Je n'accepte absolument pas des propos de ce type qui ne peuvent que mettre de l'huile sur le feu ».
La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) avait porté plainte pour injure publique contre Roger Cukierman et Haïm Musicant, alors directeur de la publication du site Internet du Crif, et celui qui avait mis en ligne le discours du Président du Crif. Elle réclamait un euro symbolique. Elle était dirigée par Alain Krivine qui qualifiait ces déclarations d'« insultantes à l'égard de tous les antifascistes », et dénonçait « un amalgame scandaleux qui voudrait que toute critique de la politique de Sharon [Ndlr, alors Premier ministre israélien] soit assimilée à de l'antisémitisme ».
En 2008, la XVIIe chambre du Tribunal correctionnel avait relaxé les deux prévenus. Elle avait reconnu « le caractère contestable et contesté d'un tel amalgame », mais avait considéré que les propos litigieux « se situent bien dans le cadre d'un débat de nature politique, les relations entre antisémitisme et antisionisme figurant au cœur de cette confrontation d'idées et d'opinions », et que M. Cukierman avait « pu légitimement s'exprimer, dans un discours politique, pour dénoncer des débordements et mettre en garde contre les risques de certaines dérives ».
Dix-sept ans plus tard, le Rassemblement national (RN) a un discours pro-israélien et dénué d’antisémitisme. L’alliance rouge-vert perdure. Et c’est encore à des questions sur l’antisémitisme qu’ont répondu Inés Corbière et Alexis Corbière, ancien membre de la LCR (1993-1997), du Parti socialiste jusqu’en 2008, du Parti de gauche dès 2008, et de LFI (2016-2024). Lors des élections législatives anticipées de 2024, Alexis Corbière n’a pas obtenu l’investiture de LFI, et a été réélu député. Il a ensuite créé avec quatre autres « purgés », dont Raquel Garrido, le mouvement politique L’Après.
Dès l’agression djihadiste du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël - 1193 personnes assassinées, plus de 4834 blessés -, par environ 6 000 Gazaouis lourdement armés - 3 800 terroristes islamistes, notamment du Hamas, et 2 200 civils, alors même que les images du massacre des civils israéliens sont diffusées, le nombre d’actes antisémites augmentait dramatiquement pour atteindre 563 pour le seul mois d’octobre 2023.
Le CRIF a alors organisé des rassemblements dans les principales villes françaises, dont le 9 octobre 2023 à Paris.
C’est dans ce contexte que se situent les propos et visuels attribués à Inés Corbière. En 2015, la campagne nationale gouvernementale intitulée « Tous unis contre la haine » avait souligné : « L'antisémitisme, ça commence par des mots. Ça finit par des crachats, des coups, du sang ».
Ce procès s’est déroulé dans une France au nombre très élevé d’actes antisémites - 1570 en 2024 – et le jour de la publication du rapport « Frères musulmans et islamisme politique en France » sur l’entrisme de cette organisation islamiste.
Et lors de débats sur une union de la gauche en vue des élections municipales (mars 2026), alors que LFI enregistre des échecs locaux lors d’élections partielles partielles (première circonscription des Ardennes en décembre 2024, 1ère circonscription de l’Isère en janvier 2025, 5e circonscription de Saône-et-Loire en mai 2025), que des livres analysent l’antisémitisme de gauche – « La gauche antisémite, une haine qui vient de loin » de Clément Weill-Raynal (Ed. L’Artilleur), « La gauche et l'antisémitisme » de Philippe Val (Ed. de l’Observatoire), « La Gauche et les Juifs » de Robert Hirsch (Le Bord de l’eau) - et dévoilent le fonctionnement autoritaire de LFI - « La Meute. Enquête sur la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon » de Charlotte Belaïch et d’Olivier Pérou (Flammarion). Un mouvement présenté dans certains articles comme le « parti de l’étranger » (Frontières).
Interrogés sur l’agression djihadiste du 7 octobre 2023, Inés Corbière et Alain Corbière exprimaient leur indignation, mais aucune compassion. Aucune émotion ne paraissait perceptible au son de leur voix. Aucune évocation des victimes, dont Maayan Idan, alors âgée de 18 ans, assassinée par les djihadistes et dont la famille était filmée, terrifiée, par les djihadistes à son domicile.
Alexis Corbière a éludé l’antisémitisme de LFI dont il a été un membre influent, et a donc préservé son idéologie gauchiste. Pourtant, des déclarations notamment de Jean-Luc Mélenchon, de David Guiraud ou de Rima Hassan, ont été analysées par des journalistes, politiciens et essayistes via la grille antisémite : réactivation de stéréotypes antisémites , affiche d’inspiration nazie représentant Cyril Hanouna, etc. Alexis Corbière n’a évoqué aucune de ces déclarations, antérieures ou postérieures à la purge qui l’avait privé de l’investiture de LFI. Oubli ? Prudence ? Cause gauchiste oblige ?
A entendre le discours victimisant d’Alexis Corbière, en particulier son évocation d’un débat tendu sur C8 revenait en mémoire « Face à Baba », émission de C8 présentée par Cyril Hanouna et ce qui s'était déroulé dans les coulisses après la fin du débat. Le 16 décembre 2021, l’invité principal était Eric Zemmour. Corbière l’avait qualifié de « leader d'extrême droite effrayant ». Et le fondateur de Reconquête ! avait stigmatisé « le sectarisme de la gauche ». Dans une « vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on voyait notamment Raquel Garrido invectiver Stanislas Rigault, président de "Génération Zemmour", en des termes très insultants : "Espèce de lâche ! Et sucer la **** à ton chef, tu trouves ça glorieux ? C***ard !" lance l'avocate qui est aussi chroniqueuse dans une autre émission de Cyril Hanouna sur C8 ».
Exit aussi l’antisémitisme islamique. Inés Corbière s’est convertie à l’islam vers 2019-2020 selon son ancien compagnon musulman. Des photos la montrent portant le hijab et le keffieh. Ce ne sont pas là des vêtements neutres. Une femme qui se convertit à l’islam ne porte pas nécessairement le hijab. Quant au keffieh, il est arboré de diverses manières : avec Arafat, il était disposé en forme de « Palestine de la mer au fleuve », par une fashionista ou modeuse, il enroule le cou. Inés Corbière l’a porté plutôt comme les fedayins palestiniens, comme ceux qui attaquent les Israéliens, comme ceux qui mènent les manifestations pro-Hamas, diffamant Israël.
Une question se pose : d’où vient l’antisémitisme revendiqué par la jeune fille dans une vidéo ? Alexis Corbière a affirmé n’être pas antisémite, et a rappelé avoir obtenu le changement du nom du collège auparavant dénommé Vincent d'Indy (1851-1931), compositeur et enseignant français, un des créateurs en 1894 de la Schola Cantorum de Paris qui avait pourtant accueilli… des élèves et professeurs juifs. Et d’après Charlotte Belaïch et d’Olivier Pérou, auteurs de « La Meute. Enquête sur la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon » (Flammarion), certains à l’intérieur de LFI ont surnommé Raquel Garrido, mère de la prévenue, « Merkava », « le nom des chars israéliens car identifiée comme sioniste… Il [Jean-Luc Mélenchon] peut aussi glisser, tout sourire : « Raquel, elle est super. Le seul problème, c’est qu’elle est extrêmement naïve sur l’influence de la communauté juive en France ». D’où vient donc l’antisémitisme revendiqué avec aplomb par la jeune fille dans une vidéo ?
Inés Corbière répondait à cette question en contextualisant sa revendication. Et son père faisait de même, en s’emportant.
On ne pouvait alors s’empêcher de songer à l’audition filmée, le 5 décembre 2023, de trois Présidentes d’universités américaines prestigieuses – Claudine Gay de Harvard, Liz Magill de l’Université de Pennsylvania, Sally Kornbluth du Massachusetts Institute of Technology (MIT) – devant la Commission de l'éducation de la Chambre des représentants en décembre 2023. Devant le sous-comité Enseignement supérieur et développement de la main-d'œuvre de cette Commission, ces trois dirigeantes avaient été interrogées , notamment par la membre du Congrès républicaine Elise Stefanik , sur l’antisémitisme dans les campus. Cette élue de New-York assimilait les appels d'étudiants à l’« intifada » à une incitation à « un génocide contre les Juifs en Israël et dans le monde », et écartait la justification de l’inaction de Présidentes par le respect de la liberté d’expression. Lorsque cette Représentante avait demandé : « Appeler au génocide des Juifs viole-t-il les règles de Harvard en matière d’intimidation et de harcèlement ? Oui ou non ? », Claudine Gay avait répondu : « Cela peut dépendre du contexte ». A Elise Stefanik qui expliquait : « C’est destiné aux étudiants juifs, aux personnes juives. Comprenez-vous que votre témoignage les déshumanise ? Comprenez-vous que la déshumanisation fait partie de l’antisémitisme ? », Claudine Gay avait dit : « Cela dépend du contexte ». Même réponse de Liz Magill à la même question. Devant l’indignation suscitée par ses propos, Liz Magill avait exprimé ses regrets et, le 9 décembre 2023, annonçait sa démission. Le 7 décembre 2023, critiquée pour ses réponses, Claudine Gay présentait ses excuses, et, le 2 janvier 2024, aussi accusée de plagiat, elle démissionnait .
Et revendiquer être antisémite, cela pourrait n’être pas antisémite… en fonction du contexte ?! Et cela n’a justifié aucune poursuite judiciaire par le parquet !? Pourquoi ?
La consommation d’alcool est une circonstance aggravante pour le responsable d’un accident d'automobile. Pourquoi, en l’espèce, deviendrait-elle une circonstance exonératrice du fait revendiqué ?
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » (Corneille, Le Cid). Me Xavier Sauvignet a sciemment sorti son joker durant sa plaidoirie, donc après la clôture des débats, et sans grand respect du contradictoire. Si cette preuve était indubitable, pourquoi cet avocat ne l’avait-il pas avancée lors des débats lorsqu’était évoqué le refus de Twitter de communiquer les informations demandées par la justice ? Pourquoi Twitter aurait-il communiqué à un avocat des informations sensibles refusées à un policier ou un magistrat ? De plus, comment les avocats des parties civiles pouvaient-ils suivre l’audience tout en découvrant ses conclusions et étudiant ses pièces ? Si cette preuve avait été révélée dès le début de l’audience, cela aurait permis d’écourter l’interrogatoire de sa jeune cliente et de réduire la durée de l’audience qui s’est achevée vers 19 h. Et surtout cela aurait évité à Inés Corbière, partialement idéologisée, de révéler le degré élevé de sa politisation - c'est une avocate des parties civiles qui a rappelé la définition du sionisme, mouvement politique national du peuple Juif visant la recréation d'un Etat Juif dans sa terre historique -, l’étendue de son ignorance et son aplomb en maintenant une explication non crédible.
Attentif aux explications et documents de cet avocat, le tribunal sanctionnera-t-il une violation du principe du contradictoire ? Cela me semble peu vraisemblable. La Cour de cassation ne sanctionne pas dans plusieurs arrêts, dont l’un concerne un contentieux entre une journaliste de L’Arche et le Fonds social juif unifié (FSJU), cette violation du contradictoire.
Me Xavier Sauvignet a évoqué avec réprobation une « islamophobie ». Un terme à la définition variable selon les locuteurs, sans portée juridique, et souvent brandi pour interdire toute critique de l’islam ou décrédibiliser le locuteur de ce vocable. Au pays de Voltaire, la critique des religions est autorisée. Au nom de la liberté.
Enfin, pour écarter l’application du droit, Me Xavier Sauvignet a comparé le nombre d’abonnés de son compte sur les réseaux sociaux à celui d’une vingtenaire, invoqué le droit européen sans grand respect du principe fondamental du contradictoire garanti par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). C’est, comment dire…
Me Xavier Sauvignet a évoqué son compte sur les réseaux sociaux. Sur son compte X, ex-Twitter, il met en avant sa « légère obsession pour les libertés fondamentales et la lutte contre les discriminations ».
Le 9 novembre 2023, il twittait : « Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas. #cessezlefeuGaza » et renvoyait vers le communiqué du Haut commissariat onusien aux droits de l’Homme, en date du 2 novembre 2023, intitulé « Gaza is ‘running out of time’ UN experts warn, demanding a ceasefire to prevent genocide » (« Gaza « manque de temps », avertissent les experts de l'ONU, qui exigent un cessez-le-feu pour empêcher le génocide »). Parmi ces experts : Francesca Albanese, « Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 ». Le 20 mai 2025, UNWatch a publié le rapport « Nothing to Hide: How the UN and Francesca Albanese Engaged in a Cover-Up to Conceal Her Funding by Pro-Hamas Lobby Groups » (« Rien à cacher » : Comment l'ONU et Francesca Albanese ont dissimulé son financement par des groupes de pression pro-Hamas). « En novembre 2023, Mme Albanese a effectué un voyage de lobbying en Australie et en Nouvelle-Zélande, au cours duquel elle n'a mené aucune enquête dans le cadre de son mandat. Contrairement à ses dénégations et à celles de l'ONU, ce rapport démontre que ce voyage a été partiellement financé par des groupes « externes », dont l’Australian Friends of Palestine Association (AFOPA).
Le 26 décembre 2023, Me Xavier Sauvignet a reposté un twitt de Johann Soufi : « Dans ce long entretien avec @pbarbancey dans l’@humanite_fr, je reviens sur l’obligation juridique des États de prendre des mesures concrètes pour prévenir un génocide à #Gaza, et faire respecter le droit international en #Palestine sans duplicité. 🗞️ »
Le 2 juillet 2024, cet avocat a posté : « Écoutez @SylvainMaillard, devant des jeunes qu'il pense crédules, se lancer dans 1 démonstration aussi mensongère qu'immonde, accusant ses adversaires de gauche de développer une "haine des juifs". Le macronisme déchu n'a plus pour se défendre qu'un trumpisme nauséabond. Naufrage ».
Policiers, juges d’instruction… Aucun n’aurait détecté la faille révélée par Me Xavier Sauvignet ? Aucun n’aurait songé à vérifier l’authenticité des twitts attribués à Inés Corbière ? Cela semble pourtant un acte élémentaire. Certains n’auraient quand même pas sciemment évité d’interroger Twitter pour espérer une relaxe possible de la prévenue et arguer : « Nous avons raison de nous « hâter lentement » dans l’instruction des plaintes visant des élus LFI. Vous voyez. On a poursuivi Inés Corbière, et cela a fait « Pschitt » !
Il serait bon, voire indispensable, que les avocats des associations parties civiles à ces procès depuis 2023 établissent un bilan de leurs actions.
Et les juifs dans tout cela ? Les dindons de la farce ? Instrumentalisés cyniquement dans un combat politique contre LFI ?
Si le tribunal, dont la Présidente dénommait « hommes armés » des terroristes, relaxait la prévenue, ce pourrait être une victoire à la Pyrrhus pour la prévenue et sa famille.
Au travers des débats et des plaidoiries, ce sont deux conceptions du monde, du droit, de l’éducation parentale qui s’affrontaient.
Durant cette audience, notamment en voyant la vidéo de la famille juive israélienne otage dans sa maison au kibboutz Nahal Oz, c’est à une autre jeune fille que l’on pensait : Maayan Idan , âgée de 18 ans, assassinée par des djihadistes le 7 octobre 2023 dans la pièce sécurisée de cette maison alors qu’avec son père Tsachi, elle tentait de maintenir fermée la porte de cette pièce où s’était réfugiée la famille.
Attentat antisémite à Washington
Dans la nuit du 21 au 22 mai 2025, devant le Lillian & Albert Small Capital Jewish Museum à Washington (Etats-Unis), Elias Rodriguez, âgé de 31 ans, a assassiné un jeune couple, Yaron Lischinsky, âgé de 30 ans, et Sarah Milgrim, âgée de 26 ans, travaillant à l’ambassade d’Israël et sortant d’une réception dans ce musée. Il a été filmé criant : « Free, free Palestine! »
Aucun post sur X de Raquel Garrido et d’Alexis Corbière sur cet attentat antisémite et les victimes.
Ce 21 mai 2025 à 23 h 27, Alexis Corbière a reposté le post de Memorial 98 : « Nouvelle manifestation organisée par nos amis de #StandingTogether à la frontière de #Gaza ce vendredi 23 à 12h00 "afin d'arrêter la guerre, le massacre à Gaza et l'abandon des otages" Solidarité ! »
Le 22 mai 2025 à 15 h 42, Charles Enderlin, ancien correspondant de France 2 à Jérusalem (Israël), avait reposté le post de Noga Tarnopolsky en le commentant « Le gouvernement israélien veut saisir un domaine français à Jérusalem: Le tombeau des rois https://x.com/ntarnopolsky/s/ntarnopolsky/status/1925528311368675476 »
Ce 22 mai 2025 à 18 h 17, l’ambassade d’Israël en France a posté : « Un faux document circule actuellement sur les réseaux sociaux, usurpant l’identité du Ministre israélien des affaires étrangères Gideon Saar, lequel demanderait que le Tombeau des Rois faisant partie du domaine national français en Terre Sainte, revienne sous contrôle israélien. Le Ministère des affaires étrangères dément formellement être à l’origine de ce document. Nous déplorons que cette fake news ait été relayée et appelons chacun à la vigilance quant aux informations non sourcées sur les réseaux sociaux ».
Le 22 mai 2025 à 18 h 25, Raquel Garrido a reposté sur X le post de Charles Enderlin en le commentant : « Netanyahou veut créer le chaos. Il est vraiment temps d’y mettre un arrêt ».
No comment.