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dimanche 28 août 2022

« L'œuvre sans auteur » de Florian Henckel von Donnersmarck

Arte diffusera le 29 août 2022 à 20 h 50 « L'œuvre sans auteur » (Werk ohne Autor) de Florian Henckel von Donnersmarck a
vec Tom Schilling, Sebastian Koch et Paula Beer. « Le cheminement d’un peintre allemand, de son enfance sous le nazisme jusqu’à la veille des années 1970... Librement inspirée de la trajectoire du peintre Gerhard Richter, une fresque qui interroge le destin d’un pays autant que les sources de l'art, par le réalisateur de "La vie des autres". 

« Descendants de nazis. L’héritage infernal » de Marie-Pierre Raimbault et Michael Grynszpan 

« 1937. Un jeune garçon, Kurt, assiste à une exposition dénigrant "l’art dégénéré", organisée par le Reich. Sa tante de 23 ans, une personnalité libre qui a façonné son regard artistique, est bientôt internée pour schizophrénie par des médecins SS, puis assassinée dans les chambres à gaz dans le cadre de l’"Aktion T4", qui vise à épurer la population en éliminant les personnes handicapées ou jugées malades. »

« Le directeur de l’institut qui a fait exécuter la jeune femme devient par coïncidence le beau-père de Kurt après-guerre, alors qu’il a échappé aux tribunaux. Adulte, Kurt commence une carrière de peintre, d’abord pour la RDA et sa glorification du réalisme socialiste, puis à l’Ouest, où les avant-gardes placent le concept au-dessus de tout. Mais Kurt, qui n’a jamais réellement peint que sur commande, peine à trouver son style… »

« Comment créer lorsqu’on vient d’une société qui a banni la vérité ? »

« La question hante le film de Florian Henckel von Donnersmarck, chronique de l’Allemagne des années 1930 à la fracture du Mur, librement inspirée de la trajectoire du peintre Gerhard Richter ». 

« Le grand défi de Kurt (Tom Schilling, révélé en 2012 par Oh Boy) sera de trouver sa singularité, après avoir évolué au sein de sociétés privilégiant le groupe au détriment de l’individu ». 

« Sans pensée propre, abîmé par les régimes autoritaires, le héros se tournera finalement vers le réel, détournant des œuvres documentaires (photos d’identité, de famille, de presse) et tendant un miroir à ceux qui vivent dans le mensonge ». 

« Avec l’appui d’un casting de choix (Paula Beer, Sebastian Koch...), le réalisateur de La vie des autres signe une fresque historique fascinante, doublée d’une profonde réflexion sur l’origine de la création artistique ».



« Avec son troisième long métrage, Florian Henckel von Donnersmarck, oscarisé pour LA VIE DES AUTRES (2006), fait son retour en Allemagne après un intermède hollywoodien. En s’inspirant du parcours du peintre Gerhard Richter, il s’interroge sur le sens de la création artistique et la difficulté de tout artiste à trouver sa propre voix. Il traverse ainsi trente ans d’histoire de l’Allemagne d’après-guerre et s’attache au parcours intime et poignant de trois destins.

Pour le réalisateur, l’art et l’acte de création qu’il suppose sont des thèmes essentiels. Alors qu’il n’avait pas encore dix ans, sa mère l’a emmené à l’exposition avant-gardiste «Zeitgeist» au Martin Gropius Bau de Berlin. Cette exposition l’a durablement marqué et, en un sens, a été l’inspiration première de L’ŒUVRE SANS AUTEUR puisqu’elle a nourri son goût pour l’art. Cependant, c’est la découverte de l’oeuvre du peintre allemand Gehrard Richter qui est à l’origine du projet. Le réalisateur témoigne : « Ces dernières années, je me suis retrouvé confronté aux toiles de Richter à des moments importants de ma vie et en présence de très proches amis. J’étais dans l’incapacité de chasser de mon esprit ces tableaux de Richter, même plusieurs semaines et mois après les avoir vus. Comme des airs entêtants qui continuent à vous trotter dans la tête. Comme des rengaines. Sauf que dans ce cas particulier, c’étaient plutôt des rengaines visuelles. Elles étaient une source d’enrichissement continuelle ».

En 2014, Henckel von Donnersmarck a pris la décision qui aboutira à L’OEUVRE SANS AUTEUR. Car l’idée d’un film sur l’art allemand situé pendant l’après-guerre ne l’avait pas lâché. Son collègue Jan Mojto, avec qui il a monté la société de production Pergamon Film, a été emballé par le projet et a décidé de s’y consacrer pleinement. Enthousiaste, Mojto a alors encouragé Henckel von Donnersmarck à s’atteler sans plus tarder à l’écriture du scénario.

Jan Mojto raconte : « Le scénario était finalisé à l’automne 2015. Quand je me suis mis à le lire, je n’ai pas pu m’interrompre. C’était la même chose qu’avec LA VIE DES AUTRES dix ans auparavant. Il m’a donc été très facile de m’engager dans l’aventure dès le lendemain matin. Pourquoi ? Parce que Florian avait su intégrer des thèmes en apparence abstraits comme la souffrance des bourreaux et des questions comme ‘Quelle est la caractéristique emblématique des Allemands ?’ et ‘D’où vient l’art ?’ dans une histoire bouleversante. Au final, L’OEUVRE SANS AUTEUR est un film foncièrement allemand dans son ADN mais destiné au public du monde entier ».

Fidèles partenaires du réalisateur, Quirin Berg et Max Wiedemann (Wiedemann & Berg Film), qui avaient aussi produit LA VIE DES AUTRES, ont choisi d’accompagner ce nouveau projet. « On a fait nos études ensemble à la HFF de Munich et, bien entendu, on a vécu des moments extraordinaires sur le tournage de LA VIE DES AUTRES», précise Quirin Berg. Max Widemann reprend : «L’OEUVRE SANS AUTEUR s’attache à la question de savoir comment naît l’art au sens le plus noble du terme. L’art est l’un des plus grands mystères de la créativité humaine. Il n’existe aucune formule permettant d’expliquer pourquoi une oeuvre d’art nous émeut, nous choque ou nous fascine. Y a-t-il un thème plus captivant à explorer que celui-là ?» Wiedemann ajoute : «Pendant longtemps, le cinéma n’a retenu de l’histoire allemande que la Seconde Guerre mondiale et, bien entendu, la RDA. Ce qui nous a emballés dans L’OEUVRE SANS AUTEUR, c’est qu’il s’attache à des périodes bien spécifiques de l’histoire allemande et qu’il tisse des liens entre elles ».

Le film s’intéresse à ces trois périodes du point de vue de trois personnages : l’artiste Kurt Barnert, Elisabeth, le grand amour de sa vie, et le professeur Seeband, père de la jeune femme. Ces trois êtres sont mystérieusement liés par un lourd secret de famille que Kurt et Elisabeth ignorent totalement dans un premier temps.

Le fait que le film se déroule sur une trentaine d’années posait des problèmes bien spécifiques. « On traverse trois décennies d’histoire allemande : la guerre, les destructions, la reconstruction, le socialisme, la naissance de la République fédérale. Mais le film s’attache essentiellement aux productions artistiques de cette époque, à l’oeuvre du protagoniste, Kurt, et à son cheminement qui lui permettra d’affirmer son propre style », note Quirin Berg.

L’ampleur des recherches et de la production d’oeuvres d’art nécessaires pour ce projet était résolument inédite pour un film. C’est ainsi qu’il a même fallu reconstituer en détails la célèbre exposition sur « l’art dégénéré » et ses œuvres majeures pour lesquelles les peintres de la production ont collaboré avec les Archives des artistes en question. Par exemple, la toile « Les invalides de guerre » d’Otto Dix avait été détruite, comme beaucoup d’autres, après l’exposition et il n’en subsistait qu’une petite photo en noir et blanc. Afin de la reproduire, les Archives ont indiqué à la production les matériaux et les couleurs exactes utilisées par l’artiste. Quand on lui demande quels grands peintres ont inspiré les artistes du film, Henckel von Donnersmarck répond : « Tout d’abord, évidemment, Richter, Beuys, Polke, Uecker, Mack et tous les grands artistes de Düsseldorf de l’époque. Je pense aussi à Warhol, Yves Klein et Lucio Fontana. Je me suis nourri des années d’études de Thomas Demand à Düsseldorf et de celles d’Andreas Schön également. Sans oublier, bien entendu, mon propre passage par l’école de cinéma de Munich. Plusieurs artistes nous ont rendu visite sur le plateau et nous ont soumis leurs idées, comme Andreas Gursky qui est venu quelques jours ». Il souligne ce qui compte le plus à ses yeux : « Il ne s’agit pas d’un roman à clef dans lequel je me serais contenté de changer les noms par pure politesse. Pour camper les personnages, j’ai pris les libertés qui me semblaient nécessaires pour raconter mon histoire. Ce film ne se veut pas un documentaire ».

L’OEUVRE SANS AUTEUR s’attache à Kurt Barnert, campé par Tom Schilling qui s’est fait connaître dans OH BOY. « La trajectoire de Kurt Barnert prouve que l’être humain a une capacité, qui tend à défier la raison, à tirer le meilleur parti des malheurs qui l’affligent », note le réalisateur. « Quand on a demandé à Gerhard Richter de définir le pouvoir de l’art, il a répondu que, selon lui, le terme était impropre. Pour lui, l’art n’avait pas de pouvoir. Au contraire, sa fonction est de consoler l’être humain. J’ai longtemps réfléchi à ce qu’il voulait dire car je partageais son point de vue. Et au risque de paraître solennel, je crois qu’il a voulu dire que toute oeuvre d’art majeure est la preuve concrète que d’un traumatisme peut surgir quelque chose de positif ». 

Tom Schilling et Henckel von Donnersmarck se connaissent depuis 2000 « Je faisais mes études dans une école de cinéma et il était encore lycéen », se souvient le metteur en scène. « Par la suite, je l’ai vu dans la comédie douce-amère OH BOY de Jan-Ole Gerster et dans la mini-série GENERATION WAR de Philipp Kadelbach ». Henckel von Donnersmarck était enchanté de diriger l’acteur. « C’est un comédien précis et nuancé. Il s’est imposé dans le rôle. Tom Schilling comprend tout, il arrive sur le plateau très préparé et il défend toujours la dignité des personnages qu’il incarne, envers et contre tout. Tout au long du tournage, il parvient à créer des moments d’intimité avec ses partenaires, malgré l’importance de l’équipe et l’envergure des moyens techniques déployés. Un tel contexte impose une concentration dont seuls les très grands acteurs parviennent à faire preuve. Pour moi, Tom Schilling en fait partie ».

Schilling se souvient de sa toute première réaction après avoir découvert le scénario : « J’ai eu une sorte de déclic immédiat, mais ce projet me tenait aussi à coeur pour une raison personnelle : au départ, je ne voulais pas vraiment être acteur, mais je rêvais de devenir peintre. J’ai donc pu réaliser un vieux rêve ».

Carl Seeband, beau-père du garçon, est interprété par Sebastian Koch qui tenait le rôle principal de LA VIE DES AUTRES. Le réalisateur précise : « Seeband est un nazi pur et dur. Il a été témoin de l’échec de l’idéologie national-socialiste et a constaté qu’elle avait provoqué l’effondrement de son pays. Pourtant, il a réussi à trouver refuge au sein des systèmes socialiste et capitaliste, et grâce à son sens de la discipline, sa santé de fer, son intelligence et son expertise scientifique, il n’a jamais été inquiété. C’est aussi ce qui lui a permis de dissimuler sa culpabilité et de sauver sa peau. Il en conçoit un sentiment de supériorité et de formidable confiance en lui. C’est ce qui explique qu’il lui semble inconcevable que sa fille unique s’éprenne d’un artiste impuissant qu’il juge également vulnérable et d’une piètre intelligence. Il s’oppose à leur relation avec tous les moyens à sa disposition ».
Sebastian Koch est le premier acteur à qui Henckel von Donnersmarck ait parlé du projet. « Nous sommes très complices et nous fonctionnons dans la confiance », dit-il. « On discute très souvent et on parle des sujets qui comptent pour nous, qui nous intéressent, et de nos projets en cours. Je me souviens que dès qu’il m’a parlé de L’OEUVRE SANS AUTEUR, je me suis tout de suite rendu compte que c’était un sujet exceptionnel ».

Koch était surtout fasciné par les relations entre Seeband et Kurt : « Le scénario mettait l’accent sur l’affrontement entre ces deux hommes qui, à première vue, n’ont rien en commun», dit-il. «Ce sont deux esprits brillants, aux antipodes l’un de l’autre, qui ont des rapports à la vie et au monde radicalement différents (…) La force du sujet vient de l’affrontement entre ces deux hommes. Au final, le film est une histoire magnifique qui parle de la nature même de l’inspiration et du pouvoir de l’art ».

Il évoque son personnage : « Seeband est un monstre. C’est un être glacial et tyrannique. Mais le plus monstrueux chez lui, c’est qu’il est convaincu d’agir pour le mieux. Il n’a aucune conscience de la cruauté de ses actes, aucun sentiment de culpabilité. Il agit comme il le fait car, à ses yeux, il n’y a pas d’autre voie possible ».

Henckel von Donnersmarck poursuit : « La mentalité d’un personnage comme le professeur Seeband m’est totalement étrangère. Mais je voulais quand même le camper sous un angle personnel. Je voulais le comprendre. Je me suis donc intéressé aux textes qui ont pu le forger, notamment ceux de Nietzsche et de Wagner, et j’ai cherché des livres qui pouvaient me donner un éclairage positif sur sa rigueur intellectuelle, comme les ouvrages d’Ernest Jünger par exemple ».

Autre personnage majeur : Ellie Seeband, fille du professeur dont Kurt tombe amoureux en ignorant qui est son père – et sans se douter qu’ils sont liés par des événements tragiques appartenant au passé. La jeune Paula Beer incarne le rôle. « J’ai fait passer des bouts d’essai à d’innombrables actrices pour ce rôle », reprend le réalisateur. « Beaucoup d’entre elles étaient excellentes mais Paula dégageait une véritable assurance dans son style et dans ses goûts – et elle a révélé dans son jeu une formidable maturité, tout en ayant la beauté d’une jeune fille de 20 ans. Avec son charme suranné et son élégance aristocratique, elle semble parfois appartenir à une autre époque, mais elle a aussi la force et le naturel d’une femme de son temps. Paula Beer a toutes les qualités. C’est un bonheur de la diriger ».

Paula Beer se souvient de sa collaboration avec Henckel von Donnersmarck : « D’emblée, on sent qu’il connaît son sujet sur le bout des doigts, ce qui enrichit sa direction d’acteur. Il a toutes les scènes dans la tête et, du coup, il vous permet d’aller plus loin dans le jeu. C’est très utile. Quand on joue, on a parfois tendance à ne plus avoir de vision d’ensemble et à se focaliser sur les détails tant on est absorbé par son personnage. Mais comme Florian est aussi l’auteur du scénario, il est en mesure de vous fournir des explications très détaillées. Il connaît les personnages par coeur, si bien qu’il peut vous accompagner tout au long du tournage ».


« Juillet 1937
Inauguration à Munich de l’exposition itinérante « art dégénéré » organisée par le régime nazi pour interdire l’art moderne en faveur d’un art officiel. Elle fut visitée par 3 millions de personnes en Allemagne et Autriche, parmi les œuvres exposées censées représenter un « art malade » : Picasso, Kirchner, Chagall
1945
L’Allemagne est divisée en 4 secteurs : les américains occupant le Sud, les Britanniques l’ouest et le nord, la France le sud-ouest et les soviétiques le centre du pays.
Octobre 1949
Fondation de la République Démocratique Allemande.
Aout 1961
Début de la construction du mur de Berlin. »


« Il nait le 9 Février 1932 à Dresde. En 1935 son père accepte un poste d’enseignant à Reichenau une petite ville en province de Saxe, lieu qui les protège durant la guerre des grands bombardements qui laissent notamment Dresde en ruine. En 1945 sa tante Marianne est tuée suite au programme d’eugénisme nazi, et à laquelle Richter consacrera une photo-peinture, « Tante Marianne » en 1965.

En 1951 après quelques expériences en tant qu’apprenti, il s’engage avec passion dans ses études d’art à l’Académie des beaux - arts de Dresde. Il y rencontra Ema qui devint sa femme en 1957. Ema sera en 1966 la modèle de « Nu dans l’escalier », en référence au tableau de Marcel Duchamp.

L’Académie est au service du réalisme socialiste mais reste néanmoins formatrice pour Gerhart Richter qui rejoint le département de peinture murale. Celle-ci lui propose une fresque de fin d’étude sous le thème « joie de la vie », travail qu’il accomplit avec succès.

Malgré une carrière grandissante en Allemagne de l’Est, les restrictions du régime pèsent de plus en plus. Sa visite de l’exposition Documenta II en 1959, en pleine guerre froide est un tournant décisif, où après avoir vu les oeuvres de Pollock, Fautrier et Fontana il prend conscience de l’impact de la censure sur ses travaux. Ils décident alors avec sa femme de partir en Allemagne de l’Ouest.

Dans les années 1960 l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf est à la pointe des avants gardes artistiques, un bastion de la peinture moderne et hub du mouvement Fluxus lors de la nomination de Joseph Beuys. Après sa première année Richter étudie dans le cours de Karl Otto Gotz où il se lia d’amitiés avec Polke, Fischer et Palermo. L’intérêt de Richter pour la société de consommation, l’actualité, se développe et c’est à cette époque qu’il explore la relation entre la peinture et l’image photographique, pierre angulaire de ses travaux à venir...

Aujourd’hui reconnu comme l’une des figures majeures de la peinture contemporaine, il a exposé et reçu les honneurs à travers le monde entier, tout en exerçant une activité de professeur dans plusieurs écoles d’art.

A l’occasion de son 80e anniversaire en 2012 Le Centre Pompidou lui consacre une grande exposition « PANORAMA ».


« Il est né en 1921 à Krefeld et mort en 1986 à Düsseldorf. Il a produit nombre de dessins, sculptures, performances, happenings, vidéos, installations et théories, constituant un ensemble artistique très engagé politiquement. Il a enseigné à travers le monde et à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf de 1961 à 1972.

En partant de son accident en Crimée (ou du mythe de cet accident) durant la seconde guerre mondiale, recueilli et soigné par des nomades tartares, il édifiera une oeuvre à caractère autobiographique et métaphorique qu’il qualifie de « mythologie individuelle ». Nourri de miel, il était revenu à la vie, recouvert de graisse et enroulé dans des couvertures de feutre. Membre emblématique du mouvement Fluxus, ces éléments deviendront récurrents dans sa production artistique. Si l’oeuvre de Beuys se tourne vers son personnage et la mythologie qu’il créa, avec son chapeau de feutre, sa veste de pêcheur et ses matériaux auxquels il prête une symbolique personnelle particulière, c'est vers le personnage d'un chaman que cette oeuvre est construite. Par ses symboles et ses actions, il souhaitait contribuer à guérir la société, ou plutôt à l'amener à se guérir elle-même par l'art. « Chaque homme est un artiste », disait Beuys croyant que si chacun utilise sa créativité, cela mènera à la liberté.

En 1994 le Centre Pompidou lui consacre une grande rétrospective. »


« L'œuvre sans auteur » de  Florian Henckel von Donnersmarck
Allemagne, 2018
Scénario : Florian Henckel von Donnersmarck
Production : Pergamon Film, Wiedemann & Berg Filmproduktion, Beta Cinema, ARD Degeto, BR
Producteurs : Florian Henckel von Donnersmarck, Jan Mojto, Quirin Berg, Max Wiedemann, Christiane Henckel von Donnersmarck
Image : Caleb Deschanel
Montage : Patricia Rommel, Patrick Sanchez-Smith
Musique : Max Richter
Avec Tom Schilling (Kurt Barnert), Sebastian Koch (le professeur Carl Seeband), Paula Beer (Ellie Seeband), Saskia Rosendahl (Elisabeth May), Oliver Masucci (Professeur Antonius van Verten), Cai Cohrs (Kurt Barnert 6 ans), Ina Weisse (Martha Seeband), Ben Becker (Otto), Lars Eidinger (Heiner Kerstens)
Sur Arte les 29 août 2022 à 20 h 50 et 1er septembre 2022 à 13 h 35
Visuels : © ARD Degeto/Wiedemann & Berg/Nadja Klier

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