Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 25 août 2022

Le Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin


19-25 août 1944 : libération de Paris - 4 millions de Parisiens -, après quatre ans d'occupation nazie. Hitler voulait détruire les ponts & monuments de la capitale. Le consul de Suède Raoul Nordling convainc le gal von Choltitz, conscient de ses intérêts, de les conserver. Le Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin a ouvert ses portes au public le 25 août 2019, à l’occasion du 75e anniversaire de la Libération de Paris, dans son nouvel emplacement : dans les pavillons Ledoux de la place Denfert-Rochereau. Doté d’un prestigieux conseil scientifique, il véhicule un discours quelque peu gaullien et, de nouveau, minore, voire occulte le rôle des Juifs dans la lutte contre les Nazis durant la Deuxième Guerre mondiale.

« Les coulisses de l'Histoire - Hitler, l'art de la défaite » par Christiane Ratiney
« La blonde province de Himmler Une expérimentation en Pologne » par Klaus Salge et Jacek Kubiak 
1940 : Les Parisiens dans l’exode 
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 
Le Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin 
« De Gaulle, le géant aux pieds d'argile » de Patrick Jeudy
Pierre Mendès France (1907-1982)


C’est la première fois que j’assiste, lors du vernissage presse d’expositions, a fortiori à thématique historique, à la présentation de l’exposition non par un historien, mais par un scénographe. Surprenant et déroutant.

Pourtant, dirigé par Sylvie Zaidman, le Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin, « innovant et pédagogique », dispose d’un conseil scientifique « composé d’historiens, de conservateurs, d’experts et de directeurs de musée ».

Passons sur les discours de Sylvie Zaidman et de Christophe Girard, président de Paris Musées.

Divisés en deux groupes, les journalistes nombreux commencent par descendre l’escalier pour découvrir, en longeant des couloirs labyrinthiques – les résistants disposaient-ils de plans ? - des pièces vides, aux murs parfois ornés de photographies de scènes rappelant la résistance parisienne ou de panneaux explicatifs.

Attention ! Des marches ne sont pas signalées aux visiteurs. Risques de chutes. 

On arrive enfin au poste de commandement du colonel Rol-Tanguy. Un peu ému.

Puis on remonte pour écouter le discours de scénographes. « La scénographie, signée Marianne Klapisch, de l’agence Klapisch-Claisse, infiltre l’architecture du bâtiment pour raconter l’Histoire et la partager avec les visiteurs ». Bigre ! Donc, les scénographes seraient des co-commissaires des expositions !?

Exemple : pour illustrer que la France était tombée bas avec sa défaite militaire en 1940, le visiteur baisse son regard pour voir photographies et films. Ou, en termes de scénographes : « Pour exprimer le désarroi de l’Exode, de la France à terre, une installation audiovisuelle constituée d’un assemblage tectonique de plaques au sol, mêlant photographies, vidéos d’archives, cartes animées et citations, met en image et en son la foule en déroute ».

Puis, au fil des salles, se déroulent les parcours de Jean Moulin (1899-1943) et de Philippe Leclerc de Hauteclocque (1902-1947).

A lire les premiers panneaux, on devine une gêne pour désigner le vainqueur de 1940 dénommé « occupant » sans ajout de sa nationalité allemande et de son idéologie nazie. D’autres panneaux le préciseront. 

Les Juifs ? Ils sont présentés essentiellement comme victimes de persécutions les excluant ou les marginalisant, et risquant la déportation. Quid de leurs spoliations ? Oubli ? Sujet tabou ? Un visiteur attentif et informé relèvera les noms des résistants juifs de l’Affiche Rouge figurant dans une des salles ou admirera l'élégant chapeau conçu par la modiste talentueuse Fanny Berger (1901-1943), évoquée par ailleurs dans « Assassinat d'une modiste » (The Murder of a Hatmaker), documentaire bouleversant de Catherine Bernstein (2005).

De nouveau, comme en 2011 lors de son exposition « L'Outre-mer français dans la guerre 39-45 », ce même musée minore, voire occulte le rôle des Juifs résistants, tel Roger Stéphane. Ainsi, une carte montre le parcours en Afrique des troupes du commandant Leclerc : des flèches partent du Cameroun et vont jusqu'en Afrique du Nord, d'autres concernent la libération de l'Afrique du nord à partir du Maroc jusqu’en Tunisie. Le visiteur Béotien risque de penser que la libération de tous ces territoires est due aux troupes de ce commandant. Or, par exemple, l'Opération Torch à Alger résulte principalement d'un groupe de jeunes Français, majoritairement juifs, menés par José Aboulker, étudiant en médecine. Une action déterminante en faveur des Alliés.

Près de cette carte de l’Afrique figure une photographie de Staline, Roosevelt et Churchill lors de la conférence de Téhéran (1943), événement international. Donc, ces carences sont d'autant plus regrettables et incompréhensibles.

« Il faut rendre  à César, ce qui appartient à César », et restituer aux Juifs ce qui leur revient. Ce qui ne ternira pas l'image du maréchal Leclerc. En l'occurrence aussi, les troupes Alliées, notamment américaines, ont joué un rôle important qui aurait gagné à être souligné avec plus de relief. On peine à déterminer les contours précis de toute l’œuvre du maréchal Leclerc dans ou par rapport à celle des Alliés.

Si un historien, et non un scénographe, avait assuré la visite de l’exposition, on aurait pu avoir la réponse à bien des interrogations.

Comment se fait-il qu'aucun membre du Conseil scientifique n'ait vu ces carences informatives ?

Les panneaux vont-ils être modifiés pour être plus conformes à l'Histoire ?

J’ai interrogé le musée.

Le 17 septembre 2019, Sylvie Zaidman, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du Musée, m'a écrit :
"Je m’excuse d’avoir mis quelques temps à vous répondre, mais je compte sur votre compréhension : l’inauguration et la mise en route d’un musée sont chronophages et me laissent bien peu de temps pour répondre aux questions de façon personnelle.
Vous avez transmis des remarques qui sont particulièrement judicieuses, en ce qui concerne notamment la question de « l’apport du général Leclerc à l’œuvre des Alliés » qui risque de tromper le Béotien sur la réalité de l’action de Leclerc. Comme vous vous en doutez, c’est un écueil qui menace tout historien se concentrant sur une biographie, qu’il s’agisse d’un livre, d’un musée ou d’un autre medium. C’est pour cela que nous avons réfléchi à la meilleure façon d’amener le visiteur à prendre conscience que l’histoire que nous racontons dans le musée n’est qu’une toute petite partie dans l’immense théâtre d’opération que fut la Seconde Guerre mondiale. Nous avons donc choisi d’offrir au visiteur, dès son entrée dans la salle consacrée à « Leclerc chef de guerre », une grande carte animée intitulée « Leclerc dans la Seconde Guerre mondiale » qui retrace (trop brièvement sans doute) en quelques étapes cruciales, la Seconde Guerre mondiale et replace l’action de Leclerc dans un ensemble qui dépasse largement, en effet, l’action d’une petite colonne. Nous espérons éviter ainsi l’écueil que vous avez fort justement évoqué : laisser croire que la libération est due uniquement à l’action de Leclerc, minorer l’action des Alliés. Pour une raison ou pour une autre, votre guide ne vous a pas signalé cette carte, sur la gauche en entrant.
Les Juifs sont évoqués non seulement en tant que victime des persécutions mais aussi en tant que résistants. Les spoliations sont évoquées d’une part avec la présentation du chapeau de Fanny Berger, modiste spoliée, d’autre part dans la borne numérique sur les lieux de la persécution, qui explique l’aryanisation et les spoliations.
Le musée étant petit, comme vous avez pu le constater, bon nombre d’explications figurent dans les panneaux, les bornes numériques tactiles et les cartes animées.
J’espère avoir répondu à vos questionnements et vous invite à visiter à nouveau le musée, pour vous permettre de constater que nous avons fait de notre mieux pour éviter certains prismes déformants. En tous cas je serais ravie d’avoir vos retours sur les médiations que nous avons mis en place pour expliciter la complexité des faits."
Je remercie Sylvie Zaidman d'avoir pris le temps de répondre si précisément à mes questions.

Mais, lors d'une visite début 2020, j'ai constaté que rien n'avait changé.

Qui a conçu l'exposition permanente ?
« Accueilli dans un site patrimonial du XVIIIe siècle, les pavillons Ledoux de la place Denfert-Rochereau (14e), entièrement restaurés et réaménagés, et dans le bâtiment adjacent du XIXe siècle, ce nouveau musée d’histoire est conçu pour transmettre à tous les publics une histoire en partage, celle des deux figures héroïques de la Seconde Guerre mondiale, Philippe Leclerc de Hauteclocque et Jean Moulin et celle de la Libération de Paris ».

« Un nouveau site pour une nouvelle présentation : les musées consacrés au général Leclerc de Hauteclocque et à la Libération de Paris et le musée Jean Moulin quittent la dalle Atlantique et sont mis en valeur dans les pavillons Ledoux de Denfert-Rochereau. Ce sont des musées d’importance pour la Ville de Paris. Issus à l’origine d’un legs et d’une donation, ils permettent d’approcher la vie et les actions de deux hommes hors du commun, mais qui ne se sont jamais rencontrés. Jean Moulin était un haut fonctionnaire passionné d’art, Philippe de Hauteclocque était un officier de cavalerie : deux serviteurs de la France, chacun dans son domaine. Lorsque la débâcle arrive, leur position est claire. Ils n’acceptent pas le déshonneur infligé à leur pays. Tous deux choisissent de continuer la lutte contre l’occupant. Le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin offre cette histoire en partage aux visiteurs. Le nom du musée est le reflet précis de la thématique du parcours : montrer ce que la Libération de Paris et de la France doivent à l’action de ces deux hommes. L’implantation sur le site de Denfert-Rochereau permet une immersion dans l’histoire en proposant la visite du poste de commandement du colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l’intérieur de la région parisienne, installé à 20 mètres sous terre pendant la semaine de la Libération de Paris. Afin de sensibiliser un large public, l’accès aux collections du musée est gratuit ».

« Héritiers des lycéens et des étudiants qui manifestaient le 11 novembre 1940 contre l’occupant, les Parisiennes et les Parisiens d’aujourd’hui et demain comprendront avec le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin la démarche, l’idéal, parfois le sacrifice de ces héros d’hier pour les valeurs de la République et de la démocratie dans lesquelles les Libérateurs de Paris, quel que fût leur parcours, n’ont jamais cessé de croire », a écrit Anne Hidalgo, Maire de Paris. Une réécriture avantageuse de l'Histoire. Le but est principalement d'attirer le public scolaire captif dans un musée à l'accès aisé favorisé par la proximité des lignes de bus et de métros. Quid du patriotisme, de l'attachement à la Nation ?

« Ce nouveau musée symbolise l’ambition que nous portons pour faire entrer les musées parisiens dans le XXIe siècle. Esthétique, lumineux, accessible, engagé, ouvert à tous, il est le précurseur d’une nouvelle génération de sites culturels, trait d’union entre les engagements de plusieurs générations », revendique Christophe Girard, Président de Paris Musées. Quid de l’Histoire ? Ou quand l'architecture oblitère le contenu...

« Un musée d’histoire se pense et se visite au présent. L’enjeu du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin est de permettre au public d’aujourd’hui de comprendre une page fondamentale de l’histoire de France au travers du parcours de deux hommes très différents, Jean Moulin et Philippe de Hauteclocque. La défaite de 1940 ébranle les structures du pays, désormais pour partie occupé par les Allemands et administré autoritairement par le gouvernement de Vichy, tenant d’un ordre nouveau. Les libertés sont réduites, le maintien de l’ordre passe par la répression. Chacun selon ses idées, Jean Moulin et Philippe de Hauteclocque (futur général Leclerc) se lancent dans le combat pour défendre leur patrie. Dans un monde en guerre, ils ont des valeurs à défendre et prennent des engagements décisifs. Leur objectif commun ? La libération de la France dont la Libération de Paris est le symbole le plus fort. Leurs histoires accompagnent le visiteur dans une réflexion citoyenne sur ce qui guide leurs actions et celles de résistants ou de combattants de la France libre. Faire découvrir et réfléchir sur cette histoire si proche de nous, telle est l’ambition du musée », a écrit Sylvie Zaidman, Directrice du musée. Le mot "nazi" n'apparaît pas dans son éditorial. Pourquoi ? Pourquoi aucune photographie de ces deux héros n'est-elle disponible pour la presse ?

« Le musée fait revivre des jours, à la fois tragiques et glorieux. Jean Moulin, héros et martyr de la Résistance, parvint à unir celles et ceux qui combattaient l’Occupant nazi. Philippe Leclerc de Hauteclocque, à la tête de la 2e division blindée, contribua à la Libération de Paris. L’un et l’autre ont entretenu « la flamme de la Résistance » que le général de Gaulle avait allumée dans son appel du 18 juin 1940. D’une salle à l’autre, grâce à des documents inédits ou oubliés, grâce à des objets qui soudain reprennent vie, le musée raconte l’histoire de Paris, fidèle à son passé, qui prend les armes et retrouve la liberté. Tous les visiteurs éprouveront une expérience inoubliable - la plongée dans un temps qui semble lointain et, pourtant, demeure si présent aujourd’hui », explique André Kaspi, Professeur émérite à la Sorbonne, Président du Conseil scientifique.

« La Ville de Paris a décidé en 2015 de donner une visibilité nouvelle au musée. Anciennement situé sur une dalle au-dessus de la gare Montparnasse, le choix est fait de transférer le musée dans un lieu plus visible et porteur des traces de la Libération de Paris : les pavillons de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux conçus en 1787 place Denfert-Rochereau. En effet un haut-lieu de commandement se cache sous le pavillon Ouest : c’est dans cet abri de défense passive que le colonel Rol-Tanguy installe son poste de commandement le 20 août 1944, dès le début de l’insurrection populaire contre l’occupant. Le PC du colonel Rol-Tanguy sera accessible pour la première fois au public, qui sera plongé au cœur même des journées cruciales de la Libération de Paris ».

« Ce projet muséal a été mené avec le concours d’un conseil scientifique composé d’historiens comptant parmi les plus grands spécialistes de la période, de conservateurs, d’enseignants et de présidents d’associations mémorielles. Dans le cadre du déménagement du musée, leurs conseils ont été sollicités pour construire le nouveau parcours des collections ».

« Fidèle à une politique de valorisation patrimoniale et de transmission de l’Histoire à tous les publics, un parcours clair et didactique invite le visiteur à suivre Jean Moulin et le général Leclerc au fil d’un monde en guerre. Une découverte ponctuée de rencontres, qui complètent le récit et posent la question centrale de l’engagement ».

« La scénographie s’empare d’une architecture entre patrimoine et modernité, pour porter les voix et les récits, créer des faces à faces, questionner, évoquer la Résistance, les combats et la liberté retrouvée ».

« Issues à l’origine de deux fonds – un legs d’Antoinette Sasse, amie de Jean Moulin et un fonds de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque –, les collections du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc - musée Jean Moulin n’ont cessé d’être enrichies par l’acquisition de nouvelles pièces et de nombreux dons, tel le legs d’ Andrée Dubois en 2011, petite cousine de Jean Moulin qui a considérablement enrichi les collections du préfet résistant ».

« Les pavillons Ledoux ont été conçus en 1787 par l’architecte et urbaniste Claude-Nicolas Ledoux (1743-1794). Les plans et les élévations de l’ensemble furent établis en référence aux propylées de la Grèce antique. Dans le cadre du transfert du musée, l’ensemble architectural classé Monuments Historiques en 1907 a été restauré. Le chantier de restauration et de réhabilitation de ce site patrimonial vise à restaurer les façades et à retrouver les volumes originels des pavillons Ledoux. En effet, il était nécessaire de créer également des espaces adaptés à la visite et à une scénographie pertinente pour la valorisation des collections ».

Qui a conçu l'exposition permanente ? Qui en est le commissaire ? Si disert sur la scénographie, le dossier de presse n'apporte aucune réponse à ces questions fondamentales.

Un nouveau parcours d’exposition pour incarner l’histoire
« Le nouveau parcours d’exposition est conçu selon une approche pédagogique, plongeant le visiteur au cœur des situations dans lesquelles Jean Moulin et Philippe Leclerc de Hauteclocque se sont trouvés confrontés et les choix qu’ils durent faire pendant la Seconde Guerre mondiale. Le parcours est organisé dans un ordre chronologique, correspondant à l’action de Jean Moulin et de Philippe de Hauteclocque dans la France de l’entre-deux-guerres, la débâcle de juin 1940 durant l’occupation, dans la Résistance intérieure et pendant les combats jusqu’à la libération du territoire, dont Paris est resté le plus fort symbole ».

« Avec comme fil rouge les parcours des deux figures emblématiques que constituent Jean Moulin et Philippe de Hauteclocque, devenu général Leclerc, le musée rend également hommage aux hommes et femmes de tous horizons qui ont pris aussi le parti de résister. Tout comme ceux ayant appartenu à Jean Moulin et à Philippe de Hauteclocque, leurs objets personnels exposés témoignent de leur engagement dans la Résistance, dans les combats menés en Afrique ou encore en Normandie, aux côtés du général Leclerc et de la 2e DB. Ce sont des traces, parfois humbles, parfois glorieuses, de décisions courageuses ».

« La scénographie imaginée par Marianne Klapisch, de l’agence Klapisch-Claisse, mêlant objets personnels, images d’archives audiovisuelles, uniformes et documents, s’adapte aux espaces du monument historique réhabilité, afin de faciliter l’accessibilité et donner corps et émotion à l’histoire de manière contemporaine ».

« Élément exceptionnel du parcours, la visite de l’abri de défense passive, situé 20 mètres sous le musée, dans lequel le colonel Rol-Tanguy avait installé son état-major durant la semaine décisive de la Libération de Paris, propose une expérience de visite inédite. Après avoir emprunté plus de 100 marches, les visiteurs se retrouvent plongés dans l’ambiance de la semaine insurrectionnelle, évoquant ce moment décisif de la Libération de Paris ».

« La première exposition historique sera proposée en février 2020. Elle portera sur les Parisiens dans l’Exode. En effet, il y a 80 ans, 8 millions de Français, Hollandais, Belges, ont fui l’avancée allemande. Les trois quart des habitants de la capitale sont partis sur les routes. Grâce aux documents d’époque, aux archives filmées et photographiques, l’exposition retracera un moment tragique de l’histoire de France, une expérience traumatisante dont les familles conservent encore la mémoire  ».

Le parcours en 10 étapes

PARIS D’UNE GUERRE À L’AUTRE (1918-1939)
« Dans les années 1920 la France se relève de la Première Guerre mondiale, mais la crise économique des années 1930 la plonge dans un climat social et politique tendu ».
PHILIPPE DE HAUTECLOCQUE, JEAN MOULIN, DEUX SERVITEURS DE LA FRANCE
(1918-1940)
« Philippe de Hauteclocque et Jean Moulin sont nés avant la Première Guerre mondiale. Des objets et des photographies évoquent leur enfance et les premiers postes qu’ils ont occupé. La formation et les affectations de Philippe de Hauteclocque sont évoquées au travers de sa vareuse et de son burnous, datant de ses années au Maroc. Les skis de Jean Moulin et sa boîte de pastels racontent les activités sportives et artistiques du préfet ».
« La guerre est déclarée le 3 septembre 1939. Les deux hommes sont animés par un même sentiment patriotique. Le capitaine de Hauteclocque rejoint la 4e division d’infanterie, mais Moulin doit rester en poste à Chartres ».
« Les opérations prennent cependant une tournure inattendue. Après 8 mois de guerre, les Allemands envahissent la France en quelques semaines ».
LE PRÉFET MOULIN FACE À L’EXODE
« Le dispositif installé dans le vestibule du pavillon donne à voir l’Exode et l’action du préfet Moulin, grâce à une installation constituée de plaques au sol, mêlant photographies, films d’archives, citations, cartes animées. Une ambiance sonore évocatrice accompagne la découverte de ce cette période tragique ».
LE CAPITAINE DE HAUTECLOCQUE À L’HEURE DU CHOIX (ÉTÉ 1940)
« L’invasion allemande suscite des réponses très différentes. Entre le 14 juin et le 18 juin 1940, des décisions définitives sont prises, engageant l’avenir. Un dispositif audiovisuel détaille les positions du chef du gouvernement le maréchal Pétain, du général de Gaulle, de Jean Moulin et de Philippe de Hauteclocque ».
« Ce dernier va rejoindre le Royaume-Uni sous son nom de Leclerc, comme en témoigne sa carte d’identité anglaise. La mission qui lui est confiée l’envoie en Afrique équatoriale française ».
PARIS OCCUPÉ (JUIN 1940-AOÛT 1944)
« Le 14 juin 1940, les troupes allemandes entrent en vainqueurs dans Paris. Le maréchal Pétain, chef du nouvel État français et le gouvernement basé à Vichy mettent en oeuvre une politique de collaboration avec l’Allemagne et d’épuration de la société des éléments indésirables, les étrangers, les francs-maçons, les communistes, les républicains et les Juifs, tous désignés responsables, à un degré ou à un autre, de la défaite française. Des objets pour enfants montrent la propagande maréchaliste, des journaux, affiches, brochures dénoncent l’ « anti-France ». La collaboration économique et politique s’affiche dans Paris occupé. Au quotidien, la vie devient de plus en plus difficile, le rationnement est organisé par un système de cartes et de tickets et les matières premières manquent. Pour les Parisiens juifs, la situation devient dangereuse. Le gouvernement français et l’administration acceptent de prêter main forte aux Allemands, qui poursuivent une politique d’extermination des Juifs. À Paris, la rafle du Vel’ d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942 concerne plus de 13 000 femmes, hommes et enfants. Un graffiti provenant des carreaux du camp d’internement de Drancy et un chapeau de modiste aident à comprendre le destin tragique des Juifs de France, dont 72 500 sont assassinés ».
« L’instauration du service du travail obligatoire (STO) rencontre un écho très négatif dans la population, en particulier parmi les Parisiens. De nombreux jeunes tentent de s’y soustraire ».
LES RÉSISTANTS PARISIENS ET LA RÉPRESSION
« Dans l’ombre, des hommes et des femmes agissent contre l’occupant au risque de leur vie. Des tracts montrent la diversité de leur action de propagande, un matériel de faussaire évoque la fabrication de faux-papiers pour les clandestins, une arme présente la lutte armée. Face à ces volontés déterminées, incarnées par des portraits de résistants et de résistantes, la répression est d’une brutalité sanglante : internements, déportations, exécutions. Des avis affichés sèment l’effroi dans la population ».
JEAN MOULIN, UNIFICATEUR DE LA RÉSISTANCE
« Jean Moulin a fait des choix dès juin 1940. Il quitte son appartement de la rue des Plantes, dont il reste quelques meubles exposés, et gagne le Royaume-Uni en passant par le Portugal. Ses papiers établis sous un faux nom racontent son voyage, une combinaison de saut évoque son retour parachuté en France dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Le général de Gaulle le charge de la mission Rex consistant à structurer la Résistance. Des témoignages explicitent son travail pour la coordonner et obtenir des chefs des mouvements une unification dans le Conseil national de la Résistance, dont la première réunion se tient à Paris le 27 mai 1943, malgré l’Occupation. La vie officielle de Moulin est celle d’un propriétaire, galeriste à Nice : des tableaux de sa collection personnelle sont présentés dans l’exposition, dont deux oeuvres de Maurice Utrillo ».
« Arrêté le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire, torturé, Jean Moulin décède le 8 juillet 1943 ».
LECLERC, CHEF DE GUERRE
« Le général de Gaulle missionne le capitaine Leclerc de rallier l’Afrique équatoriale française à la France libre ». 
« Des portraits de Français libres de la colonne Leclerc et des objets ayant appartenu à ces soldats permettent de comprendre leur engagement malgré leur équipement dérisoire. Pourtant, ils obtiennent la reddition du poste italien de Koufra (Lybie) le 1er mars 1941. Leclerc mène des raids dans le Fezzan libyen en 1942 et 1943 avant de conduire des opérations en Tunisie, suggérées par des prises de guerre de soldats de la force L. À compter d’août 1943, Leclerc forme la 2e Division blindée, en s’adjoignant des volontaires venus de France par l’Espagne et des soldats de l’armée d’Afrique. Des portraits d’hommes et de femmes racontent des trajectoires individuelles. Leur équipement, en exposition, est celui que leur a donné l’armée américaine ».
LE TEMPS DU DÉBARQUEMENT
« Du printemps à l’été 1944, la perspective du débarquement durcit les positions des Allemands. La 2e DB arrive en France le 1er août 1944, deux mois après le débarquement allié de Normandie. Sa participation aux durs combats contre les Allemands est abordée par des objets ayant appartenu à des soldats morts au combat ».
LES COMBATS DE LA LIBÉRATION DE PARIS (AOÛT 1944)
« En août 1944, les Forces françaises de l’intérieur décident de passer à l’action pour que la capitale soit enfin libérée ».
« L’insurrection est lancée le 18 août. La préfecture de police puis l’Hôtel de ville sont occupés par les FFI et des barricades s’élèvent dans les rues de la capitale. Jour par jour, des tracts, des documents, des objets et des films font revivre au visiteur les attaques, les ripostes, les Allemands retranchés dans leurs points d’appui et la 2e DB qui reçoit enfin l’ordre de venir libérer Paris. Le 24 août, les premiers éléments comprenant des soldats espagnols de la 9e Compagnie du RMT (la Nueve), 3 chars du 501e régiment de chars de combat et des éléments du génie, conduits par le capitaine Dronne, arrivent à Paris. Le lendemain, les films montrent la 2e DB et la 4e division d’infanterie américaine combattant dans Paris ».
« La reddition du général allemand von Choltitz est acquise ».
PARIS LIBÉRÉ (25-26 AOÛT 1944)
« Un dispositif audiovisuel composé de dix-huit écrans symbolise la France relevée et fait écho à l’installation sur l’Exode de 1940. Un montage sur le défilé du 26 août 1944 montre le général de Gaulle descendant les Champs-Elysées face à une foule immense et en liesse. Mais les traces de l’Occupation ne s’évanouissent pas d’un coup, en témoignent les actes de revanche de la population : cet envers du décor est visible au revers des écrans ».

UN ABRI DE DÉFENSE PASSIVE TRANSFORMÉ EN PC MILITAIRE
« Moment phare de l’exposition, la visite de l’abri de défense passive est proposée au public qui ne craint pas d’affronter une centaine de marches. Ce lieu était à l’origine conçu pour permettre aux services administratifs de fonctionner en dépit des bombardements. Les visiteurs découvrent la défense passive avec la présence d’un cyclo-pédaleur original, et entrent dans les pièces occupées par le colonel Rol-Tanguy et son état-major des Forces Françaises de l’intérieur de la région parisienne en pleine insurrection, à partir du 20 août 1944 ».
« Pour une expérience encore plus immersive, une visite de découverte en réalité mixte est disponible ».
L’APRÈS-GUERRE ET LES MISSIONS DE LECLERC
« La liesse de la Libération ne peut pas masquer la réalité. Le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale est particulièrement lourd et le retour à la normale est complexe. Le général Leclerc représente la France à la capitulation japonaise le 2 septembre 1945 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un film vient expliciter la situation que le général Leclerc de Hauteclocque affronte en Indochine, et la nouvelle mission qui lui est confiée en tant que commandant du corps expéditionnaire en Extrême-Orient ».
« Cette expérience met en avant les qualités d’analyse et le pragmatisme que le général a aiguisé au cours de la guerre. Après l’Indochine, il est nommé inspecteur des forces armées en Afrique du Nord. Son décès prématuré dans un accident d’avion, le 28 novembre 1947, brisera net une carrière hors du commun ».
« Avant de quitter l’exposition, une frise rappelle aux visiteurs le devenir des hommes et des femmes croisés dans le parcours ».

SUR LES TRACES DE LA RÉSISTANCE ET
DE LA LIBÉRATION DE PARIS

> 1938 : les pouvoirs publics craignant les bombardements aux gaz toxiques aménagent le sous-sol du pavillon Ouest en abri de défense passive.



> Du 20 au 28 août 1944 : le colonel Rol-Tanguy, chef des FFI d’Ile-de-France, installe son poste de commandement dans l’abri de défense passive du pavillon Ledoux, place Denfert-Rochereau.

> 24 août 1944 : arrivée dans Paris des premiers éléments de la 2e Division blindée

> 25 août 1944 : les libérateurs entrent dans Paris. La 2e Division blindée du général Leclerc arrive porte d’Orléans et traverse la place Denfert-Rochereau, en direction de son poste de commandement à la gare Montparnasse.


JEAN MOULIN (1899-1943)

« Né à Béziers dans une famille provençale à laquelle il sera toujours très lié, Jean Moulin mène avant la guerre une carrière dans l’administration préfectorale et dans les cabinets ministériels tout en pratiquant le dessin. Proche de Pierre Cot, ministre de l’Air du Front populaire, il est chargé de mener secrètement l’aide à l’Espagne républicaine en 1936.
Patriote, il se voit pourtant refuser l’incorporation lorsque la guerre contre l’Allemagne est déclarée le 3 septembre 1939 ».
« Jean Moulin est au cœur de la débâcle alors que, en poste en Eure-et-Loir, il voit la foule des réfugiés sur les routes de l’Exode auxquels il s’efforce de venir en aide. Le 17 juin 1940, il accueille les Allemands vainqueurs à Chartres. Torturé par l’occupant pour extorquer sa signature, Moulin préfère le suicide plutôt que le déshonneur. Il est soigné mais en garde la cicatrice ».
« Le projet de Jean Moulin prend forme peu à peu. Il est révoqué de son poste de préfet par Vichy le 2 novembre 1940. Il noue alors des contacts avec les milieux résistants en zone sud, moins facilement en zone occupée, puis part pour Marseille d’où il parvient à gagner le Portugal puis le Royaume-Uni. Il se présente au général de Gaulle le 25 octobre 1941 comme l’émissaire de la Résistance intérieure. Le chef de la France libre le désigne comme son représentant personnel, et lui fixe la mission d’organiser la Résistance en zone sud en tissant les liens avec la France libre. Commence alors un travail dangereux et harassant de contacts et de coordination, mené avec sa toute petite équipe pour inciter les chefs de la Résistance intérieure, soucieux de leur autonomie, à structurer les liens avec Londres. Jean Moulin est alors officiellement un propriétaire à la recherche d’un local à Nice pour installer une galerie d’art, qui ouvre le 9 février 1943. Lors d’un deuxième voyage à Londres en février-mars 1943, Moulin est fait Compagnon de la Libération par le chef de la France libre, Charles de Gaulle. Il va plus loin dans la coordination et met sur pied un conseil de la Résistance groupant les mouvements de Résistance et les anciens partis politiques et syndicats. Cela ne va pas sans difficulté mais, le 27 mai 1943, Jean Moulin parvient à réunir, en plein Paris occupé, le premier Conseil de la Résistance, bientôt appelé Conseil national de la Résistance ».
« L’étau se resserre. Le 21 juin 1943, Moulin et les résistants participant à une réunion à Caluire-sur-Cuire sont arrêtés. Torturé par la Gestapo lyonnaise puis par la Gestapo parisienne, Jean Moulin meurt dans le train qui le transporte en Allemagne, probablement le 8 juillet 1943. Ses cendres sont transférées au Panthéon le 19 décembre 1964 ».


PHILIPPE DE HAUTECLOCQUE (1902-1947)

« Né dans la demeure familiale de Belloy-Saint-Léonard, près d’Amiens, Philippe de Hauteclocque grandit dans un milieu aristocratique chrétien et traditionaliste. Il choisit le métier des armes et, à force de travail, réussit les concours de l’école militaire de Saint-Cyr et sort major de l’école de cavalerie de Saumur. Après une première affectation en Allemagne, où sa jeune épouse Marie-Thérèse de Gargan le suit, Hauteclocque est affecté à sa demande au Maroc pour pacifier des tribus rebelles entre 1926 et 1933. Il y connait son baptême du feu et s’immerge en profondeur dans ce pays dont il apprécie la culture. Revenu en France, il est instructeur et admis premier à l’École de Guerre. La guerre est déclarée alors qu’il vient de finir sa première année ».
« Sur le front, le jeune capitaine est affecté à l’état-major de la 4e division d’infanterie. Il ne peut accepter le repli des troupes et, avec l’accord de son chef, quitte son unité pour combattre dans l’est. Il refuse par deux fois la captivité. Blessé, refusant la défaite, il gagne Paris où il entend le 25 juin parler des appels du général de Gaulle. Son choix est fait : là est le devoir rejoindre le chef de la France libre à Londres. Il passe en Espagne et parvient à se présenter au général de Gaulle le 25 juillet 1940. Le 6 août, sous le nom de « Leclerc », il embarque aux côtés de Claude Hettier de Boislambert et de René Pleven pour une mission de taille : rallier les pays d’Afrique équatoriale à la France libre ».
« Après le ralliement du Cameroun et du Gabon, Leclerc rejoint le Tchad. La colonne Leclerc, dotée de moyens dérisoires, mène des raids en liaison avec les Britanniques. Le 1er mars 1941, elle remporte sa première victoire au nom de la France libre contre la Sahariana italienne postée à Koufra (Lybie). Le « serment de Koufra » semble alors bien ambitieux : ne pas déposer les armes avant la libération de Strasbourg. Le 6 mars 1941, Leclerc est fait compagnon de la Libération. Malgré les conditions climatiques, la colonne Leclerc lance des raids contre les oasis italiennes du Fezzan en deux campagnes, hiver 1941-1942 et 1942-1943. Elle fait la jonction à Tripoli fin janvier 1943 avec la 8e armée britannique. Devenue la Force L, elle participe à la campagne de Tunisie. La Force L devient la 2e Division française libre. En août 1943, la 2e Division blindée, commandée par Leclerc, est formée en se séparant des troupes coloniales et en intégrant des unités de l’armée d’Afrique. Au printemps 1944, elle embarque à destination du Royaume-Uni. La 2e DB débarque le 1er août 1944 à Saint-Martin de Varreville et connaît l’épreuve du feu en Normandie puis à l’approche de la capitale. Le 24 août au soir, Leclerc envoie le capitaine Dronne à la tête d’un détachement prévenir la Résistance de l’arrivée de la 2e DB le lendemain. Le général Leclerc est aux côtés du général de Gaulle le 26 août 1944, descendant les ChampsÉlysées, sous les acclamations d’une foule immense ».
« Mais la guerre n’est pas terminée et la 2e DB part vers l’Est ».
« Les combats sont âpres. Strasbourg est libérée le 23 novembre 1944. Le serment de Koufra est tenu, la 2e DB poursuit jusqu’à Berchtesgaden, où se trouvait la résidence d’Hitler, en mai 1945 ».
« Le général Leclerc représente la France lors de la reddition du Japon le 2 septembre 1945. Nommé chef du corps expéditionnaire en Extrême-Orient, il rétablit la souveraineté en Indochine tout en prônant l’autonomie. Nommé en Afrique du Nord en tant qu’inspecteur général des forces terrestres, il meurt lors de l’accident de son avion près de Colomb-Béchar (Algérie) le 28 novembre 1947. Le 23 août 1952, il reçoit le titre de Maréchal de France à titre posthume ».


LES PAVILLONS DE LA PLACE DENFERT-ROCHEREAU

« Les pavillons de la place Denfert-Rochereau ponctuaient le tracé de la nouvelle enceinte des Fermiers généraux établi en 1785, qui permettait de percevoir l’octroi, taxe sur les marchandises entrant dans Paris.
« L’édifice est réalisé dans un style néoclassique fortement affirmé, fait de colonnes simples, doubles ou crénelées, de frontons et d’arcades. Les deux pavillons, Est et Ouest, formant la barrière dite d’Enfer, se font face et renforcent l’effet d’une entrée marquée dans la capitale. Leurs colonnes sont surmontées de frises sculptées d’un cortège d’allégories féminines. En 1870, la construction de l’enceinte de Thiers reporte les frontières de Paris, la barrière d’Enfer perd alors son rôle de porte de la ville et devient une place urbaine.

LA RESTAURATION DES FRISES
« Les allégories féminines situées en façade des pavillons de la barrière d’octroi ont été sculptées d’après les dessins de Claude-Nicolas Ledoux ».
Probablement inachevées, elles représentaient les grandes villes de France. Ternies par un voile noir déposé au fil du temps et de la peinture silicatée, ces frises ont fait l’objet d’une minutieuse restauration : microgommage, retrait à la pointe fine des restes de peinture, amélioration des reprises modernes, patine des zones altérées ».
« La priorité était de redonner de la lisibilité et de la cohérence au projet urbain qu’étaient les octrois d’Enfer », a résumé Christophe Batard, Architecte en Chef des Monuments Historiques
« L’opération a consisté à restaurer, réhabiliter et restructurer ces deux pavillons, ainsi que le bâtiment de l’ancien laboratoire d’essai des matériaux adossé à l’ouest et construit à la fin du XIXe siècle, afin de les adapter à un programme dense et multiple ».

Le conseil scientifique du musée est composé d’historiens, de conservateurs, d’experts et de directeurs de musée.

Président
André KASPI, professeur émérite de l’université Paris 1-Panthéon-Sorbonne.

Membres :
Jean-Pierre AZÉMA, professeur honoraire à l’IEP de Paris.
Serge BARCELLINI, contrôleur général des Armées, Président du Souvenir Français.
Général Robert BRESSE, président de la Fondation de la France libre.
Général d’Armée Bruno CUCHE, président de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de l’Association Nationale des Anciens de la 2ème DB, ancien Chef d’état-major de l’Armée de terre, ancien gouverneur des Invalides.
Hanna DIAMOND, historienne, professeur à l’université de Cardiff.
Thomas FONTAINE, directeur du musée de la Résistance nationale, docteur de l’université.
Olivier FORCADE, professeur et vice-président de l’université Paris-Sorbonne.
Robert FRANK, professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne.
Jacques FREDJ, directeur du Mémorial de la Shoah.
Patricia GILLET, conservateur en chef aux Archives nationales.
Vincent GIRAUDIER, chargé d’études documentaire au musée de l’Armée, responsable de l’historial de Gaulle.
Antoine GRANDE, directeur des Hauts lieux de mémoire en Île-de-France.
Fabrice GRENARD, chef du département Recherche et Pédagogie de la Fondation de la Résistance.
Frédéric GUELTON, historien, ancien directeur des recherches du Service historique de l’armée de Terre.
Élisabeth HELFER AUBRAC, membre du jury du Concours national de la Résistance et de la Déportation.
Christine LEVISSE-TOUZÉ, docteur ès Lettres, conservateur général honoraire du patrimoine de la Ville de Paris, directrice honoraire du musée du général Leclerc de Hauteclocque et de la libération de Paris – musée Jean Moulin, directeur de recherche associé à l’université Paris-Sorbonne.
Stefan MARTENS, directeur adjoint de l’Institut Historique allemand de Paris.
Guillaume NAHON, directeur des Archives de Paris.
Isabelle RIVÉ, directrice du Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon.
Dominique ROSSIGNOL, docteur ès Lettres.
Yann SIMON, enseignant en histoire-géographie, professeur-relais du musée.
Peter STEINBACH, directeur scientifique de la Gedenkstätte Deutscher Widerstand (Mémorial de la Résistance allemande, à Berlin).
Danielle TARTAKOWSKY, présidente honoraire de l’université Paris 8, présidente du comité d’histoire de la Ville de Paris.
Julien TOUREILLE, enseignant en histoire-géographie, docteur de l’Université.
Vladimir TROUPLIN, conservateur du musée de l’Ordre de la Libération.
Dominique VEILLON, directrice de recherches honoraire au CNRS.
Olivier WIEVIORKA, professeur à l’École Normale Supérieure.
Sylvie ZAIDMAN, docteur de l’Université, conservateur en chef du patrimoine, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc - musée Jean Moulin.
TOUS LES MUSÉES DE LA VILLE DE PARIS


Au Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin

Place Denfert-Rochereau
4, avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy. 75014 Paris
Tél. : 01 40 64 39 44
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
Les collections permanentes sont gratuites

Visuels :
Place Denfert-Rochereau, le musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin © Ch. Batard, Agence Artene

La descente au poste de commandement souterrain du colonel Rol-Tanguy
© Pierre Antoine

Bibi (chapeau) réalisé par la modiste Fanny Berger, vers 1941 © Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris / Roger Viollet

Casque tankiste américain. Entre 1934-1944 © Stéphane Piera / musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées) / Roger Viollet

Vue de la façade du pavillon Ouest © Pierre Anto

Plaquette de vingt-quatre boutons à croix de Lorraine. Haute Nouveauté Paris. Carton, bois, peinture, 1944. © musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées)

Brassard FFI. © Musée de la Libération de Paris - Musée du général Leclerc - Musée Jean Moulin (Paris Musées)

Perspective scénographique © Agence Klapisch-Claisse

Libération de Paris, rue de Rivoli, 25 août 1945 © National Archives and Records Administration

Robe tricolore décorée avec des monuments parisiens, 26 août 1944 © Julien Vidal / musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées) / Roger Viollet

25 août 1944, place Denfert-Rochereau, musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées)

La visite, claire et didactique, s’adresse à tous les publics. © Pierre Antoine

Portrait d’Antoinette Sasse, fin des années 1930 © Fonds A. Sasse, musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées)

Combinaison de saut du « Special Operations Executive» (SOE) © Julien Vidal / musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées) / Roger Viollet

Chaque vitrine est une rencontre avec l’histoire d’hommes et de femmes qui ont lutté contre l’Occupant. © Pierre Antoine

Le poste de commandement du colonel Rol-Tanguy
© Pierre Antoine

Boîte de pastels de Jean Moulin, don Escoffier-Dubois © Lyliane Degräces-Khoshpanjeh / musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées)

Canne du général Leclerc de Hauteclocque. Entre 1931 – 1945 © Stéphane Piera / musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées) / Roger Viollet

Tamzak ou Rhala touareg (Hoggar) : selle de méhariste, entre 1940-1950
© Julien Vidal / musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées) / Roger Viollet

La 2e Division blindée place Denfert Rochereau, le 25 août 1944 © musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin (Paris Musées)

Un cyclo-pédaleur installé dans l’abri permettait d’alimenter les lieux en électricité ou en air filtré
© Pierre Antoine

Le Campion. Claude Nicolas Ledoux architecte. « La Barrière sur la route d’Orléans ». Gravure. Roger-Viollet (Paris Musées)

Paris. Place Denfert-Rochereau. Ancienne barrière de Nicolas Ledoux, architecte français. © Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet

Vue du square Nicolas Ledoux sur le musée de la Libération de Paris - musée du général Leclerc - musée Jean Moulin © Ch. Batard, Agence Artene

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Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié le 25 août 2019, puis les 24 août 2020 et 24 août 2021.

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