Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 7 juin 2020

Robert Ménard


Ancien secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard a suivi depuis plusieurs années une évolution idéologique qui l’a ostracisé au sein des médias « politiquement corrects » et porté à la mairie de Béziers, avec le soutien notamment du Front national (FN). Fin 2018, il a soutenu les Gilets jaunes et a installé une crèche dans l'Hôtel de ville de Béziers. Ce qui suscitait l'opposition du préfet. Il a prôné l'union des droites et pris des initiatives visant à pallier l'incurie de l'Etat lors de la pandémie de coronavirus.

C’est une « révolution copernicienne », un quasi-Aggiornamento qu’a opéré Robert Ménard depuis une huitaine d’années dans un univers médiatique et politique « politiquement et islamiquement correct ».

Robert Ménard est né en 1953 à Oran, alors en Algérie française, dans une famille catholique pied-noir installée depuis 1850. Syndicaliste communiste, son père devient membre de l’OAS à la fin de la guerre d’Algérie.

Après son départ d’Algérie, Robert Ménard grandit à Brusque, dans l’Aveyron, puis à Béziers.

Ce lycéen débute sa carrière de militant lors de mai 1968. 

Il étudie la philosophie et l’enseigne.

Politiquement, il évolue de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) dans les années 1970 au courant CERES du Parti socialiste (1979-1981).

Il est recruté comme journaliste dans les radios libres en 1978, subit des procédures judiciaires, lance Le Petit Biterrois, et est recruté par Radio France Hérault (1983-1989).

Reporters sans frontières
En 1985, avec les journalistes Rémy Loury, Jacques Molénat et Émilien Jubineau, Rony Brauman et Jean-Claude Guillebaud, et le soutien du Président de la République François Mitterrand, il co-fonde l'association Reporters sans frontières (RSF), dont il est le secrétaire général (1985-2008). Il est alors outré par la couverture des conflits du Tiers Monde. Il fonde aussi un « Observatoire de l’information ».

Sous sa direction, RSF défend des journalistes otages, comme Florence Aubenas, pratique la collecte de fonds auprès d’entreprises et privilégie des actes à fort retentissement médiatique pour lutter par exemple en 2008 contre l’organisation des Jeux Olympiques en Chine ou la présence du président syrien Bachar el-Assad parmi les invités politiques du défilé militaire du 14 juillet 2008.

RSF délaisse la critique des médias français : « Nous risquons de mécontenter certains journalistes, de nous mettre à dos les grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique. Or, pour nous médiatiser, nous avons besoin de la complicité des journalistes, du soutien des patrons de presse et de l'argent du pouvoir économique », explique Robert Ménard. Une orientation qu’a déplorée Jean-Claude Guillebaud. D’autres reproches visent le caractère de Robert Ménard, sa gestion et ses positions politiques.

En mars 2008, Robert Ménard devient directeur général du Centre pour la liberté de l’information à Doha (Qatar) fondé en décembre 2007 sous la houlette de RSF et que l’émir qatari a doté d’une subvention annuelle de trois milliards de dollars. Membres du Conseil d’administration : Patrick Poivre d’Arvor et Dominique de Villepin. 

En septembre 2008, Robert Ménard démissionne de son poste à RSF. Ce journaliste fonde la maison d’éditions Mordicus.

Il quitte ce Centre en juin 2009 en alléguant n’avoir « plus ni la liberté ni les moyens de travailler ».

Retour au journalisme
Il multiplie alors les collaborations dans divers médias audiovisuels. Il anime l’émission « Ménard sans interdit » sur i-Télé jusqu’en 2012. Directrice de la rédaction de cette chaîne d'information en continu, Céline Pigalle estime que « le rendez-vous de Robert Ménard constituait le moment où on ne savait [...] plus si c'était un journaliste ou s'il exprimait une opinion ». 

Licencié de RTL où il était chroniqueur, Robert Ménard anime la matinale de Sud Radio à l’été 2011. 

En 2010, il rachète la revue « Médias » qu’il dirige avec son épouse Emmanuelle Duverger et offre la parole à Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, Alain Soral, Renaud Camus, Christian Vanneste, Pierre Cassen de Riposte laïque. Après deux ans d’existence financièrement difficiles, il met un terme à cette aventure.

Signes de son évolution politique : il invite des personnalités souvent ignorées des Main Stream Medias (MSM), écrit Vive Le Pen (2011). Il s’en explique ainsi : « Je ne voterai pas Front national mais je pense que ce parti, qui doit être considéré comme républicain aussi longtemps qu'il ne sera pas interdit, doit bénéficier du droit à la liberté d'expression. Je dirais la même chose du Front de gauche ou de la Ligue communiste révolutionnaire. Défendre la liberté d'expression n'est pas défendre l'extrême droite. »

Et d’ajouter : « Peut-être est-ce ça, devenir adulte ? Je dis ouvertement des choses que je pensais sans oser les dire ou me les avouer ».

En 2012, Robert Ménard crée avec Emmanuelle Duverger, Dominique Jamet et Denis Cheyrouze le site Internet d’informations Boulevard Voltaire. Parmi les contributeurs : André Bercoff, Éric Brunet, Gilles-William Goldnadel, Jean Sévillia et Denis Tillinac. 

Libéral, favorable à la liberté d’expression, sauf les appels à la violence et les attaques ad hominem, Robert Ménard considère : « Défendre la liberté d’expression, aujourd’hui, revient fatalement à défendre celle de la droite extrême et de tous ceux qui y sont assimilés. Pour les autres, pas de problème ».

C’est ainsi qu’il a donné la parole à des individus propageant des idées conspirationnistes ou antisémites : Thierry Meyssan, Bernard Lugan, Alain Soral. A soutenu Dieudonné. A manifesté son opposition à l'interdiction en France de la chaîne du Hezbollah Al-Manar et aux lois restrictives de la liberté d'expression, et a soutenu le négationniste Vincent Reynouard. S’est opposé au mariage entre homosexuels. Comprend au fil des années la pertinence de l’interdiction du foulard islamique à l’école.

Robert Ménard quitte sa fonction sur Boulevard Voltaire pour se lancer en 2014 dans la campagne des élections municipales.

Béziers
Avec 76 000 habitants, Béziers figure au deuxième rang des communes de l'Hérault (sud-est de la France) et la cinquième d'Occitanie. La ville est située dans une contrée de vignobles et est renommée pour sa féria ainsi que pour son équipe de rugby.

Se revendiquant du groupe Choisir Béziers, Robert Ménard est élu maire de Béziers en 2014 avec le soutien du Front national, de Debout la République et du Mouvement pour la France, lors d'une triangulaire. Et sur un programme articulé notamment autour de la réhabilitation du centre-ville sans commerce, habité par des Bitérois pauvres, et du renforcement de la sécurité.

Le nouveau maire édicte un couvre-feu pour les mineurs de moins de treize ans dans certains quartiers, lutte contre la pollution visuelle, demande après les attentats du 13 novembre 2015 aux dirigeants de mosquée de signer une charte…

Éric Zemmour, Philippe de Villiers, Laurent Obertone, André Bercoff, Philippe Bilger, Denis Tillinac, Jean-Paul Brighelli, Alain de Benoist…  Tels sont les premiers conférenciers invités, dès l’automne 2014, par l’édile pour s’exprimer dans le cadre de « Béziers libère la parole ».

Robert Ménard revendique la tradition judéo-chrétienne de la France en plaçant une crèche et une Mémorah dans le hall de l’Hôtel de ville en 2014. Une installation de crèche jugée illégale par le Conseil d’Etat en novembre 2017.

En juillet 2014, le maire commémore le massacre du 5 juillet 1962 et inaugure la rue Commandant Denoix de Saint Marc à Béziers : "Oser dire, oser laisser penser que la guerre, oui la guerre d’Algérie s’est terminée le 19 mars, le jour de la signature des accords d’Evian, n’est pas seulement un mensonge, c’est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous ceux – pieds-noirs, harkis, jeunes du contingent – qui ont été torturés, qui ont été émasculés, qui ont été tués, qui ont disparu après cette date, après cette capitulation, après cet abandon, après ce renoncement à ce que fut la France, à ce que fut la grandeur de ce pays, de notre pays... Quand la France intervient en 1830 en Algérie, elle mène une guerre de conquête longue et impitoyable, c’est vrai ! Mais, faut-il le rappeler, il s’agissait de mettre hors d’état de nuire les pirates qui sévissaient depuis la côte algéroise. Ces forbans n’étaient pas des pirates d’opérette : ils enlevaient, suppliciaient, réduisaient les chrétiens en esclavage. Le rappeler, est-ce se transformer en avocat inconditionnel de l’épopée coloniale ? Bien sûr que non ! Faut-il le redire aux révisionnistes de tout poil, la présence française en Algérie, ce sont des ports, des aéroports, des routes, des écoles, des hôpitaux. Ce sont des marais asséchés, des maladies éradiquées. Mais aussi du soleil sur la peau, des éclats de rire sur les plages, des filles à la peau suave, un ciel comme il n’en existe nulle part ailleurs. L’Algérie, disait ma mère, c’est notre paradis à nous, ce paradis qu’on nous a enlevé, ce paradis qui hante, toujours, plus de cinquante ans plus tard, nos cœurs et nos mémoires. Après nous avoir pris notre pays, certains voudraient maintenant nous priver de nos souvenirs. Et nous faire croire que les combats ont cessé le jour où des traîtres signaient un cessez-le-feu qui n’était rien d’autre qu’un lâche abandon, un vil renoncement. Demandez aux Algérois de la rue d’Isly ! Demandez aux Oranais du 5 juillet ! Demandez aux milliers, aux dizaines de milliers de harkis ! Demandez à nos martyrs ! Demandez-leur ce que furent les jours, les semaines, les mois qui ont suivi cette véritable capitulation ! On voudrait les faire disparaître une seconde fois ! On voudrait les oublier, les nier. Les oublier ? C’est hors de question. Comment oublier ces Européens enlevés par le FLN afin de récupérer le sang dont il avait besoin pour soigner ses
combattants ? Vidés, oui vidés de leur sang, au sens clinique du terme… Et dire que certains continuent de se vanter d’avoir été les « porteurs de valises » de ces terroristes qu’on applaudit dans la bonne presse. Des assassins, des bourreaux qui nourrissent encore aujourd’hui une haine à l’égard de la France, de ses valeurs, de son histoire, de ses combats, de sa civilisation. Une haine qui pousse certains à abattre des journalistes parce qu’ils sont journalistes, à abattre des policiers parce qu’ils sont policiers, à abattre des Juifs parce qu’ils sont juifs. Cette haine de la France est comme une insulte, comme une gifle pour d’autres musulmans, pour nos amis musulmans, pour nos frères harkis, eux qui ont choisi la France, qui sont morts pour la France. Eux qui ont été massacrés, certains écorchés vifs, ébouillantés. Eux qui ont été abandonnés sur ordre de l’État français, livrés à la vindicte du FLN.".

En mai 2016, il fonde le mouvement « Oz ta droite »,

« Populiste, conservateur, réactionnaire » : ce sont les propres mots de Robert Ménard, lorsqu’on lui demande de parler de lui et de sa politique ». 

« Il n’en finit plus de choquer, de provoquer et de déclencher des polémiques. Les Biterrois, en tous cas, lui ont confié leur destin... »

Certains de ses propos ont suscité des polémiques, voire des procès. Exemples.


Le 1er septembre 2016, il a twitté « #rentréedesclasses: la preuve la plus éclatante du #GrandRemplacement en cours. Il suffit de regarder d’anciennes photos de classe » et il a déclaré sur LCI le 5 septembre 2016 : « Dans une classe de centre-ville de chez moi, 91 % d’enfants musulmans. Évidemment, que c’est un problème. » Poursuivi notamment par la LICRA, le MRAP, la Ligue des droits de l’homme, SOS Racisme et la Maison des potes, il est condamné en 2017 à une amende de 2 000 € pour « provocation à la haine et à la discrimination ». Pour l’avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), la justice représente « un véritable rempart, un barrage contre la lepénisation des esprits, la montée du racisme et de la haine de l’autre ». « Finalement, M. Ménard s’en sort avec une peine dérisoire », a commenté Samuel Thomas, de la Maison des potes, regrettant que la justice n’ait pas prononcé une peine d’inéligibilité ou de privation des droits civiques à son encontre ». « Si dire la vérité, ce que l’on voit, devient un délit, nous ne pourrons plus jamais rien dire. J’ai décrit une situation, j’ai dit ce que tous les élus constatent et n’osent jamais dire. Quand je parle de 90 % d’enfants d’immigrés dans les classes, c’est un problème pour eux, pour leur intégration. Les laisser comme cela, c’est les condamner eux. C’est pour cela que j’essaie de résoudre ce problème », a réagi le maire de Béziers.
En mars 2018, la Cour d’appel de Paris l’a relaxé. « L’idée même que l’on puisse dire que je suis raciste ou que je montrerais du doigt des enfants pour leur couleur de peau m’était insupportable. Je vivais cela comme quelque chose de dégueulasse. Je ne peux pas vous dire à quel point j’étais ému de cette décision de justice... Je ne veux pas avoir à rendre des comptes à ces prétendues organisations antiracistes qui s’érigent en juges, en détenteurs du bien. Je ne les respecte pas. L’antiracisme est leur fonds de commerce. Elles n’ont aucun souci des causes pour lesquelles elles ont soi-disant été créées... Elles sont devenues, avec une bonne partie des médias, les défenseurs de l’ordre établi que je vomis, comme une bonne partie du pays d’ailleurs. La presse et ces associations s’affichent comme les défenseurs de la liberté d’expression mais elles sont en réalité ses pires ennemies, les meilleurs instruments de la censure. Ils font peur aux gens, car tout le monde se dit qu’on va être poursuivi quand on parle », a confié l’édile à Valeurs actuelles (15 mars 2018).

Le 4 juin 2019, la Cour de cassation "a rejeté le pourvoi d'associations de lutte contre le racisme après la relaxe du maire de Béziers Robert Ménard, proche du Front national, poursuivi pour avoir déclaré qu'il y avait trop d'enfants musulmans dans les écoles de sa ville et que 91% d'élèves musulmans dans une école de sa ville représentaient un problème d'intégration.... Dans son arrêt, la Cour de cassation a confirmé qu'« aucun des deux passages incriminés » ne contenait « un appel ou une exhortation, même implicitement formulés, à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes déterminées ». Les sept associations antiracistes qui s'étaient constituées partie civile, dont la Licra, le Mrap, la Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme et la Maison des potes, sont donc définitivement déboutées".

« À Béziers, Robert Ménard avait promis une révolution municipale. Depuis le début de son mandat, il a commencé à rénover le centre-ville, passé des arrêts municipaux contre l’ouverture de restaurants communautaires, imposé sa crèche de Noël et fait doubler les effectifs de sa police municipale – qu'il a aussi armée ». 

Arte diffusa le 3 avril 2018, dans le cadre d’ARTE Regards, « Robert Ménard, populiste décomplexé » (Re: Die Wende des R. Ménard - Von der linken Ikone zum Rechtspopulisten) par David Muntaner. « Pendant dix jours, dans sa ville, « ARTE Regards » tente de comprendre ses motivations, sa vision du monde, rencontrant ses partisans comme ses détracteurs ».


Le 15 mars 2020, lors du premier tour des élections municipales, sur 45 491 inscrits, 20 006 électeurs ont voté, soit un taux d'abstention de 56,02 %. Le nombre de suffrages exprimés s'est élevé à 19 521. La liste Divers droite menée par Robert Ménard a recueilli 68,74% des suffrage exprimés et 29,49% des inscrits. Ce qui a représenté 44 sièges sur 49 au conseil municipal de Béziers et 25 sièges sur 27 au conseil communautaire. Le 25 mai 2020 au soir, Robert Ménard a été réélu par la majorité du conseil municipal. 

Israël
Ce qui est intéressant parfois à la télévision, c’est ce qui se passe hors du champ des caméras.

La Mena (Metula News Agency) a déjà analysé l’échange entre Alain Finkielkraut, philosophe, et Juliette Binoche, la star engagée, au cours de la dernière émission de Tout le monde en parle  le 30 mars 2002. 

Ce jeudi 28 mars 2002, vers 2 h du matin, l’enregistrement vient de s’achever. Avant de quitter le studio, Alain Finkielkraut s’avance vers Thierry Ardisson pour le saluer, ainsi que Robert Ménard, secrétaire général de Reporters Sans Frontières. Le philosophe et ce journaliste se connaissent : ils se sont trouvés « dans le même camp » lors des guerres dans l’ex-Yougoslavie. « A mon sourire », raconte Alain Finkielkraut, que j’ai interviewé, « Robert Ménard répond par un visage fermé et ajoute : « Ce que vous avez dit sur Israël, c’est très mal ».

Interloqué et stupéfait, le philosophe se pose des questions. En quoi ses propos pouvaient-ils justifier cette condamnation morale ? Avait-il appelé à soutenir de manière inconditionnelle Israël ? Non. Il avait « plaidé pour un soutien les yeux ouverts » à la cause palestinienne. Et refusé toute excuse, et notamment le désespoir, au terrorisme palestinien. 

Le ton monte. Alain Finkielkraut explose de colère devant un Ardisson sidéré. Ce qui a alimenté son ire ? Certains propos de Robert Ménard : « L’Armée israélienne a fait pire... L’excuse de la Seconde Guerre mondiale ne va pas fonctionner éternellement... » Ceci, le responsable de RSF le réfute : « j’ai seulement dit qu’on ne pouvait pas jouer les éternelles victimes », m’a-t-il confié.

Ce qui horrifie encore l’auteur de L’Imparfait du présent (Gallimard), c’est « l’incapacité de Robert Ménard de le saluer simplement, sans ce commentaire. Et surtout cette impression de se sentir un ennemi de l’Humanité. Pour les progressistes européens, nous sommes la lie de la Terre. Ils assimilent l’Etat juif à un Etat nazi. Pour eux, on ne peut pas défendre un Etat nazi, sauf à être nazi soi-même, et on ne peut pas critiquer dans une perspective de paix certains politiciens palestiniens. C’est un nouvel épisode de l’égarement totalitaire des intellectuels ». Et de résumer, lapidaire : « La croix gammée, c’est notre prochaine étoile jaune ».

Robert Ménard s’explique. Alain Finkielkraut « s’exprime sur de nombreux sujets de manière très intelligente, raisonnée, avec talent, pertinente. Mais sur la politique israélienne, il est incapable de tenir un raisonnement calme. Ses propos sont plus que manichéens ».

« Plus que manichéens », c’est comme plus blanc que blanc. On demande des précisions. En fait, Robert Ménard estime que le philosophe a fait preuve de partialité.

Et de poursuivre : « aujourd’hui, ne pas dire qu’il y a, depuis la seconde Intifada, quatre fois plus de victimes du côté palestinien, c’est manquer à la vérité ». Comment Ménard effectue-t-il ce décompte macabre ? Les terroristes figurent-ils parmi les « victimes du côté palestinien » ? Les palestiniens accusés de collaborer avec Israël, assassinés à ce titre et le plus souvent sans jugement, sont-ils recensés dans cette catégorie ? Ne peut-on contester ce rapport de un à quatre car, par leurs attentats contre des civils, les terroristes kamikazes ont largement accru le nombre de victimes non palestiniennes ? N’incombe-t-il pas aussi aux journalistes de vérifier ce rapport de un à quatre ? Et si ce rapport est vrai, la justesse d’un combat et de ses moyens se mesure-t-elle à l’aune du nombre de ses victimes ? Lui serait-elle proportionnelle ? Enfin, quel lien avec l’argumentation raisonnée et morale de Alain Finkielkraut ?

En fait, le nœud du différend qui a éclaté ce jeudi matin, c’est la manifestation du 23 mars 2002. Pour Robert Ménard, la manifestation était « hétéroclite » : elle n’était ni pro-palestinienne ni unilatérale et « les manifestants ont dénoncé l’attitude de M. Sharon ». Pourquoi ce silence sur « l’attitude de Yasser Arafat » ? « Ce n’était pas l’objet de la manifestation », rétorque Ménard, par un genre de réponse qui ne s’invente pas !

Puis le responsable de RSF explique : l’association qu’il dirige « n’a pas appelé à participer à la manifestation. Ce 23 mars, les manifestants ont réclamé des concessions de part et d’autre et ont condamné les actes de terrorisme ». 

Mais ils n’ont jamais condamné le terrorisme du Hezbollah, du Hamas, des Tanzim, etc. interviens-je ! « Mais si. Lisez les journaux ». Décidément, nous ne devons pas lire les mêmes !

Et Robert Ménard de citer les récentes déclarations de Leïla Shahid [alors représentante de l’Autorité palestinienne en France] condamnant les actes judéophobes en France. La même représentante de l’Autorité palestinienne en France encourageait, au début de l’Intifada II, sur une chaîne de télévision française, les Musulmans et les Arabes « de Bondy au Pakistan, à manifester leur soutien au peuple palestinien » - je cite de mémoire. Ce soutien a correspondu à une vague d’actes anti-juifs. Et quand Leïla Shahid qualifie la vague d’actes judéophobes commis le week-end dernier en France de « crimes contre le peuple palestinien », elle nie que les victimes directes et (« presque », Ndlr.) exclusives de ces agressions sont juives.

Ce que Robert Ménard condamne en Israël, c’est « la politique de Ariel Sharon à l’égard de la presse, à l’opposé de tous les régimes démocratiques : il y a eu 52 cas de journalistes blessés. Neuf sur dix par les soldats israéliens. Les enquêtes de l’Armée sont bidons, superficielles, partiales et non indépendantes. Il faut nommer un juge d’instruction. Sauf exceptions, il n’y a pas eu de sanctions. C’est une Armée d’occupation qui tire dans certains cas délibérément sur des journalistes. Elle ne veut pas qu’ils expriment un point de vue particulier, et se déconsidère. Elle commet une erreur colossale en interdisant aux journalistes d’entrer dans ces territoires : c’est la voie ouverte aux rumeurs ». 

Il balaie d’un revers de main par trop rapide tous les arguments qui contredisent sa théorie : certains journalistes ont désinformé, et quand ils sont blessés ou morts, c’est à Israël qu’on impute la responsabilité de ces drames. Quand on avance que, par exemple, un photographe français a été récemment blessé à Ramallah, non par Tsahal, mais par l’explosion d’une bombe palestinienne, Robert Ménard n’y croit pas : il tient mordicus à une enquête judiciaire.

Robert Ménard reconnaît tout de même que « Yasser Arafat est un vieil autocrate formé par les Russes et les Syriens. Il est entouré d’une bande de terroristes et de fanatiques. L’Autorité palestinienne a malmené des journalistes ».

Pour Ménard, RSF recherche le « juste milieu, et s’en tient à une seule ligne : les droits de l’homme ». Au nom de cette ligne, qui juge les journalistes manquant à leurs obligations professionnelles : recouper et vérifier les informations, ou colporter des rumeurs sans contrôler si elles sont vraies ? RSF ?

En septembre 2010, pour la revue Média, après « avoir donné à trois reprises la parole à la chaîne publique française », Robert Ménard et Emmanuelle Duverger interviewent  Philippe Karsenty, fondateur de Media-Ratings « agence de notation des médias » et conseiller municipal à Neuilly-sur-Seine, sur l’affaire al-Dura.

C’était le « premier media français non communautaire à publier la réalité ».

« France 2 a diffusé, le 30 septembre 2000, durant son journal télévisé, un faux reportage, une mise en scène pure et simple, tournée par un cameraman palestinien, Talal Abu Rahma, puis montée et commentée par leur correspondant local, Charles Enderlin. Contrairement à ce qui nous est dit et « montré », ni le père ni l’enfant n’ont été tués ou blessés par les tirs de l’armée israélienne. Je ne sais pas ce qui se passe après, une fois que la caméra ne filme plus. Je ne sais pas si l’enfant est encore vivant. Personne ne le sait. Mais à la fin du reportage de France 2, l’enfant lève le coude, tourne la tête vers la caméra, baisse le coude et garde le pied suspendu au-dessus du sol. Si vous trouvez un seul médecin au monde capable de soutenir que cet enfant-là est mort, très bien... C’est un faux de la première à la dernière image… L’image du petit Mohammed est l’une des plus importantes de notre époque. L’extrémisme islamiste, en guerre contre l’Occident, s’en sert. Elle renvoie aux pires accusations antisémites du Moyen Âge, lorsqu’on accusait les Juifs de tuer les enfants chrétiens. Pour la paix dans le monde, nous devons rétablir la vérité. Pour qu’un jour, Israéliens et Palestiniens puissent se réconcilier, il faudrait d’abord qu’ils arrêtent de penser que les autres tuent leurs enfants pour le plaisir, comme cette image-là le laisse penser », affirmait Philippe Karsenty

Deux questions révélatrices posées : « Êtes-vous soutenu par les colons de Cisjordanie et de Gaza ? » et « Braquer les projecteurs sur cette affaire, c’est la meilleure façon de ne pas regarder en face les autres meurtres d’enfants par l’armée israélienne ? »

« Interrogé par le site Enquête et Débat, Robert Ménard a révélé les pressions et menaces qu’il a subies en raison de cette interview », a écrit peu après Philippe Karsenty. 

En 2011, Robert Ménard a interviewé Philippe Karsenty sur Sud-Radio sur la reconnaissance de l’Etat palestinien. Philippe Karsenty insistait sur son opposition à la création d’un Etat palestinien terroriste et raciste.

Le 27 Mai 2018, Robert Ménard a dénoncé "les multiples formes d’antisémitisme qui gangrènent la France. Il a twitté : “L' #antisémitisme habite aujourd’hui en banlieue. Il est #islamiste. Il est gauchiste. Il est #islamogauchiste. Il prône le boycott d’#Israël. Il se cache derrière le drapeau palestinien. Il est votre ennemi. Il est notre ennemi. Il est mon ennemi."

Et d'ajouter par un autre twitt : "Quand on parle d'#Israël, on parle avant tout d'un miracle. Un miracle de l'Histoire, un miracle humain. J’ajouterai, un miracle de la transcendance. Comment un peuple qui a subi tant de tempêtes, qui a subi le pire, qui a failli mourir, a-t-il pu renaître d’une telle manière ?"

Le 30 janvier déjà, "l’élu avait dénoncé le laxisme des autorités françaises dans la lutte contre l’antisémitisme après la violente agression à Sarcelles d’un enfant juif âgé de huit ans". Il avait alors twitté : "Je ne peux accepter que le fait de porter une #kippa soit dangereux dans la France d'aujourd'hui. Le virus de l'antisémitisme s'épanouit dans les banlieues, il faut l'éradiquer à la source. #Sarcelles".

Agression
Le 5 mai 2018, à Saint-André de Cubzac (Gironde), Robert Ménard a été agressé physiquement par "des manifestants opposés à sa participation à une réunion-débat sur l'union des droites". Il a eu une "incapacité totale de travail de quatre jours et une incapacité partielle de travail de 10 jours".

Son épouse, la députée Emmanuelle Ménard, "a écrit au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, déplorant que les gendarmes n’aient pas empêché l’agression de son mari. Mais n’ayant pas reçu de réponse, elle a décidé de rendre sa lettre publique ce 9 mai".

« Les forces de gendarmerie présentes à quelques dizaines de mètres des lieux de l'agression ne se sont pas interposées afin de protéger un élu de la République », fustige-t-elle dans sa lettre, ajoutant que les autorités étaient prévenues de l'arrivée d'opposants, alors que la venue de Robert Ménard avait été dénoncée par des élus locaux de gauche et de LREM (La République en Marche). « J'ai trop de respect pour les forces de l'ordre (...) pour penser que cette inaction était délibérée... Mais alors, quelle en était la raison ? J'aimerais que vous me l'indiquiez », poursuit-elle, estimant que son époux a également été victime d'une « faute d'appréciation de la situation » de la part de l'État sur les risques de débordements, et déplore l'absence de condamnation des faits par un responsable gouvernemental, qui « encourage l'impunité ». « Imaginez un seul instant qu'un maire d'une autre sensibilité ait été agressé de cette façon : c'est toute la classe politique, unanime, qui se serait indignée », a conclut cette élue.

Gilets jaunes
Fin 2018, Robert Ménard a soutenu les Gilets jaunes.


Le 12 novembre 2018,"la Directrice générale des services (DGS) de la mairie a envoyé un mail à tous les responsables des différents pôles municipaux. Ce dernier précise : "M. le Maire voudrait que dès aujourd’hui nous mettions les gilets jaunes sur les sièges de tous nos véhicules municipaux en soutien au mouvement national contre la hausse du gasoil. Merci de mettre en œuvre au plus tôt."

"Cette directive a fait bondir la CGT des territoriaux de la Ville de Béziers qui y voit "une atteinte à la neutralité des fonctionnaires dans l’exercice de leurs missions". Dans un tract, le syndicat remarque : "En tant qu’agent du service public, nous sommes soumis à des obligations qui figurent dans le Titre I de la loi statutaire de la Fonction publique, portant droits et obligations des fonctionnaires […] Parmi ces obligations, figurent notamment un devoir de neutralité et une obligation de réserve." Toujours selon la CGT, le maire et la DGS "demandent aux directeurs et aux chefs de services de bafouer la loi". Et elle appelle "l’ensemble des agents à refuser cet “ordre” manifestement illégal", soulignant que soutenir le mouvement des gilets jaunes "est une chose qui reste du domaine privé". Et en s’interrogeant : "C’est de l’instrumentalisation pure et simple et l’utilisation du service public à des fins partisanes. Qu’en serait-il si ce mouvement n’était pas une mobilisation diligentée par l’extrême droite ?"

"À la lecture du tract, diffusé en fin de matinée mardi, Robert Ménard a vivement réagi : "Je ne vois pas de quoi il s’agit. Je ne leur demande pas de s’engager à titre personnel, c’est la Ville qui prend position. Si on leur demande de peindre les véhicules en bleu, blanc, rouge, ils s’exécutent. Lors des manifestations contre les attentats ou du soutien à Maaloula, c’est la Ville qui prend position. Que la CGT pense que c’est une mobilisation “diligentée principalement par l’extrême droite”, alors que c’est un mouvement populaire, c’est son avis.Mais il n’y a aucune violation du droit de réserve, c’est un truc de faux-cul. La CGT ne peut pas dire ça, ce n’est pas vrai. Ce n’est pas parole contre parole. C’est trop facile, c’est un mensonge, c’est factuellement faux. S’ils veulent nous faire un procès qu’ils le fassent et on verra qui gagnera." Ceci dit, reste à savoir si les Biterrois saisiront la nuance face à un fonctionnaire neutre qui conduit un véhicule où un gilet jaune est mis en évidence sur le tableau de bord."


Le 14 novembre 2018, Robert Ménard a exprimé son soutien aux Gilets jaunes sur son compte Twitter en publiant le dessin d'un Poilu de la Première Guerre mondiale sur lequel était écrit en caractères majuscules : « Contre Macron le 17, soutenez la France des tranchées. » Ce dessin a été critiqué par des politiciens et journalistes.

Le 15 novembre 2018, sur Fnceinfo, la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a jugé cette représentation « scandaleuse ». « [Elle fait] le parallèle entre les hommes dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale et les manifestants qui ont des gilets jaunes et qui vont manifester pour ne pas payer plus de taxes pour protéger la planète. Je crois qu’on a là des parallèles qui sont complètement honteux », a-t-elle regretté".


Le 17 novembre, Robert Ménard "appelle les Biterrois à la mobilisation contre la hausse des taxes sur les carburants, particulièrement sur le gasoil". Par voie de communiqué, le maire estime : "Les victimes de ce matraquage fiscal sont, une fois de plus, ceux de la France périphérique, ceux qu’on n’écoute jamais […] L’écologie a bon dos… Cette hausse profite surtout aux finances de l’État et peu à l’environnement." Il rappelle que la mairie va elle aussi être touchée par ces hausses des taxes : "En 2019, les véhicules et engins diesel des services municipaux consommeront près de 476 000 litres de gasoil, soit près de 175 000 € d’augmentation (+32 %) en un an."

Un "appel à manifester le 17 a été lancé par l’intermédiaire d’affiches en ville, sous l’intitulé "Macron m’a tuer", assorti d’un pistolet de pompe à essence."


Dès la première manifestation des Gilets jaunes le 17 novembre 2018, Robert Ménard "s'est présenté aux côtés du mouvement. Ce fut également le cas samedi 24 novembre lors des différentes actions en centre-ville".

Le 17 novembre 2018, il déclarait à Breizhinfo : "Les gens ont l’impression d’une énorme injustice. C’est la révolte des oubliés, des laissés pour compte. Un gars m’a dit ce matin « je suis de ceux qui bossent, j’ai envie qu’on ne m’emmerde plus ». Tout est dit. Pour ne rien vous cacher, j’aspire à un changement radical de cette société, mais quand arrivera-t-il ? Il faut transformer les bases de la société au profit du peuple qui se vit comme un éternel exclu..."

Et d'ajouter : "Les députés En Marche font preuve d’un mépris de classe et de caste hallucinant. Quand Macron a dit je vais faire un nouveau monde, il nous a en fait imposé le vieux monde avec les pires réflexes du vieux monde. Par exemple les aides aux réfugiés augmentent de 1.6%, mais les retraites pour ceux qui ont travaillé et cotisé toute leur vie, de 0.3% seulement. Il faut quand même savoir que le revenu minimum de vieillesse est sous le seuil de pauvreté. Les gens, ça les scandalise. Macron, il est là pour cinq ans, les institutions de la Ve République le protègent d’à peu près tout. Je ne sais pas comment les élections vont tourner, mais aujourd’hui il faut qu’on soit très attentifs au ras-le-bol des gens"


Le 26 novembre 2018, le maire et sa majorité sont arrivés à une réunion du conseil municipal de Béziers en étant vêtus de gilets jaunes. "Ces gilets jaunes ne sont pas de la récupération, mais de la solidarité pour les gilets jaunes que nous accompagnons", a déclaré Robert Ménard.

Des "incendies volontaires ont été déplorés dans la nuit du 16 au 17 décembre 2018 sur des péages à Béziers (Hérault) et Manosque, sur des autoroutes du sud déjà visées à répétition en marge du mouvement des "gilets jaunes", a-t-on appris de sources concordantes".

Crèche
Début décembre 2018, pour la deuxième fois, Pierre Pouëssel, préfet de l’Hérault, a saisi le Tribunal administratif pour demander le déménagement immédiat de la crèche installée par le maire Robert Ménard dans l'hôtel de Ville.

« L’installation d’une telle crèche, à titre temporaire, à l’initiative d’une personne publique, dans un emplacement public, n’est légalement possible que lorsqu’elle présente un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse », indique le tribunal administratif, cité par la préfecture. La justice estime que même si la crèche est installée dans la cour d’honneur, elle « demeure toutefois dans l’enceinte du bâtiment public qui abrite le siège de la commune ».

"Cette année, il y a eu « saisie en référé » diligentée en seulement vingt-quatre heures par le préfet en question, alors que ce type de décision ne relève que du « trouble à l’ordre public », catégorie dans laquelle on voit mal comment y inclure un simple petit Jésus ronronnant du sommeil du juste dans sa mangeoire, veillé par un âne et un bœuf", a écrit Nicolas Gauthier, journaliste.


"Malgré trois condamnations en vertu de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État, Robert Ménard a décidé d’innover cette année avec une crèche à roulette. « Elle se déplacera, si elle a besoin de se déplacer. Et elle continuera à exister », assure le maire de Béziers". Ce qu'il a fait.

Et d'ajouter : "Le préfet qui m'a attaqué au nom de la laïcité, a lui-même fait réaliser une brochure sur l'Aïd, distribuée en préfecture... En temps normal, la justice est fort lente. Mais là, on l'a fait comme s'il y avait un danger."

Et d'insister : « La sécurité publique est tout à fait essentielle dans une période où la menace terroriste est bien réelle. Voilà cinq ans que l’on fait la guerre aux Biterrois à propos de cette crèche de Noël. Les trois premières années, ceux qui étaient en pointe étaient des militants laïcs, pour ne pas dire laïcards, mais depuis deux ans, Pierre Pouëssel semble en faire une affaire personnelle ».

« L’année dernière, 23.000 Biterrois sont venus admirer cette fameuse crèche. Ce qui n’est pas si mal, pour une population globale de 78.000 personnes. Il ne s’agissait pas seulement d’une démarche religieuse, mais aussi d’une sorte de réflexe identitaire allant bien au-delà de la seule religion catholique », se souvenait Robert Ménard.

Fêtes religieuses
Un maire qui a honoré la fête juive d’Hannoukka : « J’ai installé le chandelier rituel sur la place, là où se trouve aujourd’hui la crèche. J’ai allumé la première branche du chandelier. Les dignitaires musulmans étaient aussi présents. Quand je suis invité à la rupture du jeûne musulman, je m’y rends volontiers. Mais tant que je serai maire, cette religion ne sera pas placée sur le même pied que le christianisme ou le judaïsme. Tout simplement parce que je tiens compte des réalités historiques. Ici, les communautés juives remontent au Moyen Âge. Elles y ont été protégées contre les exactions catholiques. Il s’agit d’une terre judéo-chrétienne, pas d’une terre d’islam. »

Cela, "les autorités musulmanes paraissent parfaitement le comprendre. Peut-être parce que le maire de Béziers a le don de leur parler « vrai », au contraire d’un Pierre Pouëssel trouvant pertinent de faire, chaque année, distribuer des brochures sur le ramadan – ce qui ne relève pas tout à fait du traditionnel pouvoir préfectoral – ou d’une Anne Hidalgo se flattant d’organiser la rupture du jeûne islamique sous les lambris dorés de l’hôtel de ville de Paris. Et s’il y avait un secret du « vivre ensemble » biterrois ? Il est décidément fort, ce Robert !", a conclu Nicolas Gauthier.

PMA
En juin 2019, Robert Ménard a exprimé son opposition à l'égard de la volonté du gouvernement d'Edouard Philippe d'instituer la PMA pour les femmes. Il argue qu'à terme la loi sur la PMA aboutira à l'adoption de la GPA pour les homosexuels.

Oradour
Le 10 juin 2019, Robert Ménard a twitté : "75 ans après, impossible d'oublier le massacre d'#OradourSurGlane. L'armée allemande s'est déshonorée ce jour-là." Ce qui a suscité l'indignation d'Internautes ainsi que de politiciens de droite et de gauche lui reprochant de minimiser la gravité des actes commis par l'Armée du IIIe Reich durant la Deuxième Guerre mondiale. Le maire de Béziers a alors twitté : "Puisque certains abrutis osent polémiquer sur ce tweet, je précise qu'évidemment, l'armée allemande a commis des actes monstrueux TOUT AU LONG de la Seconde Guerre mondiale... De telles saloperies déshonorent leurs auteurs."

"Union des droites"
Le 28 septembre 2019, à Paris, lors de la "Convention de la droite", Robert Ménard a exprimé sa lassitude des conférences et a invité les gens de droite à s'investir dans l'action politique.

Le 30 septembre 2019, il a twitté : "La droite de la droite a trop souvent la trouille. Elle a peur du progrès, peur de l'avenir, peur des changements. On ne gagnera pas sur ce registre. Il faut proposer un rêve. Il faut être optimiste. Être pour au lieu d'être contre" et "La #droite est orpheline. La reconstruction commence par le haut. Les Français veulent un chef. Un homme ou une femme qui parle aussi bien du problème des racailles, du prix du diesel, que de l'intelligence artificielle."

Robert Ménard préconise "l’union des droites". "Il faut arrêter de parler politique. Il faut « faire de la politique. » Aujourd’hui, quand nous expliquons qu’il faut gagner la bataille culturelle, c’est parce que nous sommes bien incapables de gagner la bataille politique... Les débats tenus dans ce genre d’enceinte ne m’intéressent plus. J’ai envie qu’on fasse rêver les gens, qu’on ne soit pas les éternels pessimistes, les éternels rabat-joie ! Cessons avec ces descriptions apocalyptiques du monde de demain. Plutôt que de pérorer en haut de leurs tribunes, que mes amis se lancent dans le combat politique ! Aujourd’hui, les idées, nous les avons. Les combats à mener, nous les connaissons. On sait ce qu’il faut faire depuis longtemps, mais il nous faut maintenant les gens pour s’en occuper, ce qui est une toute autre affaire. J’aimerais que ma « famille » politique parvienne à enthousiasmer les gens, qu’elle tienne un discours réaliste qui fasse écho aux difficultés des gens (cessons, par exemple, de parler « remigration », ce qui n’a aucun sens), qu’elle prenne ses responsabilités et désigne notre candidat... recommencer un face à face Le Pen / Macron, c’est perdre la bataille d’avance... L’attentisme qui caractérise la droite hors les murs, j’en ai assez !... Tant qu’on n’aura pas trouvé quelqu’un qui incarne notre courant de pensée, ça ne sert à rien. La France est un pays dont la clé de voûte est à l’Elysée. La présidentielle est le rendez-vous décisif. Tant qu’on n’aura pas pris conscience de ça et qu’on ne se donnera pas les moyens de trouver celui ou celle qui sera capable de gagner cette bataille, tout le reste n’a guère d’importance... Nous avons en même temps révolutionné Béziers. Venez voir ce que nous avons fait de Béziers en cinq ans. Vous ne la reconnaîtrez pas ! Sur les neuf derniers mois, le pourcentage de chômeurs a davantage diminué à Béziers qu’à Montpellier... Les Biterrois sont contents, me semble-t-il. Nous leur avons prouvé que nous pouvions bien gérer une ville de 80 000 habitants, lui redonner son lustre, assurer la sécurité de ses habitants", a déclaré Robert Ménard à Causeur (3 octobre 2019).

Coronavirus
Durant la pandémie de coronavirus, l'Etat a manifesté une incurie : absence de stocks stratégiques de matériels de protection - masques, gants, charlottes, surblouses -, médecins généralistes marginalisés, etc. Des collectivités locales ont pallié les carences en distribuant des masques avec des fortunes diverses. A Nice, le maire Christian Estrosi avait distribué des masques aux habitants de la ville. Pour contrer l'annulation par le Conseil d'Etat d'un arrêté municipal rendant obligatoire le port des masques dans l'espace public, l'édile adopte des arrêtés municipaux successifs à cette fin. A Béziers, le maire Robert Ménard a distribué des masques à toute la population, dont les enfants - le 11 mai 2020, moins de 20% des enfants ont repris le chemin de l'école tant les parents étaient inquiets -, et des thermomètres dans les écoles, mais il a du affronter l'opposition de l'ARS (Agence régionale de la Santé) et du préfet à son initiative visant à tester les enseignants et le personnel administratif des établissements scolaires (54 €/personne) au prétexte que c'est "contraire à la doctrine officielle". A Paris, les masques de la maire socialiste Anne Hidalgo, qui n'a pas subi l'opposition du gouvernement, se sont avérés inadéquats aux seniors !? Altruisme ? Conscience de leurs compétences ? Visées électoralistes ?

À Béziers, un arrêté pris par le maire, Robert Ménard, et validé par la préfecture de l'Hérault, a pris effet à 22 heures le 21 mars 2020. De 22 h à 5 h, le déplacement de toute personne hors de son domicile est prohibé, sauf dérogations, sur le territoire communal. Le maire de Montpellier a émis un arrêté similaire. 

Le 7 juillet 2014, un arrêté du maire Robert Ménard imposant le couvre-feu en visant les mineurs non accompagnés d'adultes et la période 23 h-6 h du 15 juin au 15 septembre, lors des week-ends et des périodes de vacances scolaires,  a été déclaré illégal par le Conseil d'Etat en juin 2018. Cet acte avait été déclaré légal par le Tribunal administratif de Montpellier et la Cour administrative d'appel de Marseille. Selon le Conseil d'Etat, "la mise en cause des mineurs de moins de 13 ans ne présente [pas] un niveau particulièrement élevé dans les zones concernées par l'arrêté attaqué, [et] l'augmentation de la délinquance constatée, en 2013 et au premier semestre 2014, dans  ces zones [ne s'est pas] accompagnée d'une implication croissante de ces mineurs".

Racisme condamné
À Béziers, "Michel Bousquet, un des colistiers de Robert Ménard, a insulté Laetitia Avia, députée LREM, sur Facebook, comme l’a révélé Le Midi Libre“Elle s’exprime comme une merde, dont elle a la couleur. Comment on peut foutre ça ministre? Mystère. Qui a dit que l’égalité sera atteinte quand une incompétente occupera un poste à responsabilité? C’est fait”, a écrit le 14 mai 2020 Michel Bousquet, dans une publication supprimée depuis. Il est d’ailleurs habitué des publications au langage insultant: “Si vous supportez Léticia AVIA, et d’autres au gouvernement, ne blâmez pas MACRON, vous l’avez élu, vous êtes juste en train de devenir plus CONS!!!”, avait-il également posté le 14 mai" 2020.

"Interpellé par l’article du Midi Libre, Robert Ménard a affirmé avoir exigé" le 19 mai 2020 "le départ de Michel Bousquet, 35e sur sa liste. Au service politique de Libération, le maire de Béziers a qualifié les propos de son ancien colistier de “monstruosité, saloperie qui lui donne envie de vomir“J’ai pris connaissance de ses propos et, dans la seconde qui a suivi, j’ai exigé sa démission. Il me l’a donnée. Je refuse d’avoir ça à côté de moi”, a déclaré le maire". 

"L'ONG SOS Racisme avait indiqué le 20 mai avoir saisi la justice après l'envoi d'un message public le 14 mai sur un réseau social par Michel Bousquet, qui figurait sur la liste du maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national. « Ces propos visaient ouvertement à se situer dans l'espace public et révèlent une conception raciste du monde que l'on aurait pu penser appartenir à une époque révolue », estimait SOS Racisme. Ils « sont d'autant plus inadmissibles qu'ils sont tenus par une personne qui a été élue et qui figurait sur une liste aux dernières élections municipales et qui a une habitude certaine de la responsabilité de la parole publique dans la mesure où il est par ailleurs dirigeant d'associations locales ». SOS Racisme ajoutait prendre « note que, une fois de plus, l'extrême droite ne se sépare de ce type de personnages qu'à la seule condition que les propos outranciers et illégaux risquent de créer un scandale ».

Le 25 mai 2020, une "enquête préliminaire pour « injures publiques » à caractère raciste a été ouverte après des écrits sur Internet de Michel Bousquet sur la députée LREM Laetitia Avia, a indiqué le parquet de Béziers (Hérault). Le procureur de la République Raphaël Balland précise dans un communiqué que l'enquête est ouverte du chef « d'injures publiques envers une personne à raison de son origine ou de son appartenance ou de sa non-appartenance à une ethnie ou une race ». « Le fait de comparer la couleur de la peau d'une personne avec des excréments, en utilisant au surplus un langage vulgaire, est susceptible de caractériser un tel délit », poursuit Balland, précisant que la peine maximale encourue est d'un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Les investigations ont été confiées par le parquet au commissariat de police de Béziers."

« Robert Ménard, populiste décomplexé » par David Muntaner
France, 2018
Sur Arte le 3 avril 2018à 13 h

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Les citations sur l'émission proviennent d'Arte. Le passage sur Israël a été publié en article par la Mena.Cet article a été publié le 2 avril 2018, puis les 24 décembre 2018 et 21 juin 2019.

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