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dimanche 1 juin 2025

Colloque du BNVCA sur « les nouveaux habits de l'antisémitisme »

Le 30 avril 2025, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a organisé son colloque sur « les nouveaux habits de l'antisémitisme ». Linguiste, essayistes, ont évoqué, devant un public nombreux et inquiet, diverses facettes d’un antisémitisme non jugulé, dont le nombre d’actes a augmenté dès l’agression djihadiste du 7 octobre 2023 en Israël.

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« Depuis le 7 octobre 2023, une vague d’antisémitisme s’est répandue de façon explosive en France et dans le monde portée par une alliance idéologique et stratégique à laquelle ne participe pas l’extrême droite antisémite, entre les Frères musulmans, toutes les autres organisations dites « islamistes », la gauche extrême et une grande partie du reste de la gauche. »

« Dans les milieux universitaires, on constate une collaboration active entre tendances radicales et wokisme. Le phénomène ne repose pas sur des revendications territoriales, mais sur une volonté de délégitimation de l’Etat d’Israël, allant jusqu’à un appel à son extermination et celle du peuple Juif. »

Ce colloque biannuel du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), cofondé au début des années 2000 par Sammy Ghozlan , commissaire de police retraité, « visait à mettre en lumière les dynamiques contemporaines de cette hostilité et de cette haine, des alliances entre les acteurs et leurs nouvelles formes d’expression et d’action. »

De nombreux orateurs ont eu une pensée attristée pour Boualem Sansal, otage franco-algérien en Algérie.

Sur les « racines de l’antisémitisme », Daniel Sibony, psychanalyste, a expliqué : « Dès l’origine, l’entourage des juifs lui en ont voulu d’avoir « quelque chose de mystérieux, une bénédiction… un certain rapport à l’être… Dieu maintient sa promesse et son alliance malgré les violences ».

Eric Mechoulan, historien, a évoqué « la floraison de l’antisémitisme contemporain ». « Si l’antisémitisme est un phénomène permanent, il faut étudier les juifs, objets de cette haine. Si c’est un phénomène différent, il faut étudier sa capacité à s’adapter, sa facette caméléon ».

Modérée par Ralph Hababou, la 2e table-ronde a traité de l’« islam politique et ses alliés ».

Renée Frégosi a brossé une histoire de l’antisémitisme dès l’Antiquité avec l’antisémitisme polythéiste. Lui a succédé un antijudaïsme – refus de Jésus comme messie - et un antisémitisme chrétien véhiculant les stéréotypes de juifs usuriers, propagateur de la peste, etc. Au XIXe siècle, la gauche a fustigé le « juif capitaliste ». En 2025, le mot « sioniste » a remplacé le vocable « juif » qui a disparu des discours. « On parle de la Shoah sans prononcer ce terme ». Les juifs ne sont plus les métèques, « sangs-mêlés » détestés par l’extrême-droite, les dhimmis ou les faibles, mais des « super-blancs », « archétypes de l’Occident ». La « gauche n’analyse plus en termes de classes, mais parle de puissance et de domination ». L’antisémitisme « est le coagulateur d’éléments hétérogènes d’alliances fluctuantes ». 

Bernard Hadjadj a traité de « la haine islamiste » en soulignant l’évolution vers l’hostilité de la relation envers les juifs dans le Coran. En témoignent au XXe siècle, le farhud, pogrom en Irak, fomenté par le grand mufti de Jérusalem, le succès du livre « Mein Kampf » d’Adolf Hitler dans le monde islamique, l’éducation à la haine dans cette sphère… Bernard Hadjadj  a dénoncé le « palestinisme, faux nez du djihadisme ». Les « islamistes veulent imposer un califat mondial ».

Pierre Valentin a souligné les contradictions, discriminations et inimitiés au sein de « communautés », telle celle regroupant les LGBTQ+++. De ces alliances négatives, l’essayiste a prédit l’échec final.

Ferghane Azihari a centré son discours sur la dhimmitude, le refus de l’islam de considérer les juifs comme égaux aux musulmans.

Linguiste, ayant vécu seize ans en Union soviétique, Yana Grinshpun a évoqué « l’archive totalitaire : « Wokisme et ses ancêtres universitaires ». Elle a insisté sur « la performativité du langage : dire, c’est faire ». L’antisémitisme se trouve au carrefour d’idéologies, surtout victimaire et postcoloniale.

Pour Samuel Fitoussi, le « wokisme est un terreau fertile pour l’antisémitisme ».

« Pourquoi les LGBTQIA+ soutiennent le Hamas ? » Jean-François Braunstein a répondu à cette question en désignant « l’intersectionnalité », la recherche de la « plus grande victime », la théorie du genre, et des transgressifs qui vivent dans un « monde d’illusions, en ayant perdu tout contact avec la réalité ».

Après une synthèse effectuée par Josiane Sberro, directrice de collèges à la retraite, le colloque s’est achevé par la remise du Prix Sammy Ghozlan « les valeureux » à Fadila Maaroufi, Directrice de l’Observatoire Européen des Fondamentalismes, Café laïque Paris- Bruxelles. Elle a exhorté à « s’informer pour défendre la civilisation ».

On songeait alors que le mot "juif" a disparu aussi du discours de dirigeants communautaires français, et que l'extrême-centre macronien contribue à cet antisémitisme.

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