André Ostier (1906-1994) était un photographe polyglotte français juif d'origine autrichienne, célèbre pour ses portraits d'artistes et d'auteurs - Bonnard, Matisse, Chagall, Cocteau, Capote, Genet, de Beauvoir, Valéry, Williams - et reportages, notamment sur la mode : Dior, Chanel, Saint Laurent... Grand voyageur, homosexuel, il était aussi un amateur d'art et de belles voitures. Ses photographies témoignent de la vie mondaine, de festivités parisiennes fastueuses des années 1950 aux années 1970. La Fondation Maeght propose l’exposition exceptionnelle « André Ostier. Un photographe et des artistes ». Les éditions Gourcuff Gradenigo publient « Le monde d’André Ostier. Photographe du Tout-Paris », biographie passionnante de Thierry Coudert ; signature le jeudi 12 juin de 17 h 30 à 20 h 30 à la librairie Galignani.
André Ostier (1906-1994) était né dans le XVIe arrondissement de Paris au sein d'une famille française bourgeoise juive assimilée, d'origine autrichienne, et cultivée.
Son père, Emeric Ostier, était fondé de pouvoir à la banque Rothschild.
André Ostier est scolarisé au lycée Janson de Sailly, visite le Louvre.
En 1924, ce bachelier a étudié à l'Ecole libre des Sciences Politiques, où il resta un an et rencontra Christian Dior.
Puis, il a suivi les cours de l’académie de la Grande Chaumière qu'il quitte rapidement, insatisfait de son travail.
Il a débuté sa carrière professionnelle comme gérant de libraire (« À La Page », ALP) de 1928 à 1934, puis s'est orienté vers le journalisme et opte pour la photographie.
Muni de son Rolleiflex, il a photographié dès 1938 des artistes et la mode pour la presse illustrée. Il vend aussi ses photographies prises lors de ses voyages. Par ses amis, par son mode de vie, il bénéficie d'atouts pour saisir la vie mondaine, le monde de l’art et de la culture.
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, après une première exposition en 1940, il s'est rendu dans le sud de la France, devenue zone libre, et y a photographié de jeunes acteurs prometteurs dont Micheline Presles, Louis Jourdan), et via le couple Aimé et Marguerite Maeght, des peintres célèbres : Henri Matisse, Aristide Maillol, Pierre Bonnard.
De retour à Paris en zone occupée, il a photographié la ville occupée, et le Château de Versailles dont les sculptures étaient protégées par des sacs de sable. En 1945, Vogue français a publié ces images qui inspirèrent le poète Paul Eluard, et a accordé une rubrique à André Ostier.
Résistant, André Ostier est interpelé en 1944 et détenu à la prison de la Santé. Il est libéré en raison de l’entrée des troupes du général Leclerc dans Paris. Il a accompagné et photographié les troupes de la campagne d’Alsace, et a pris des portraits d’André Malraux.
Après 1945, André Ostier, qui a acquis une notoriété, photographié les créations de Christian Dior, dont le New Look, et Jacques Fath. Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, Coco Chanel et Marcel Rochas lui accordèrent leur confiance.
Parallèlement, il a parcouru le monde, voyageant en Inde, Chine, Thaïlande, Afrique du Nord, Europe…
Ses clichés sur Paris montrent son souci des perspectives. Et elles s'apparentent au courant humaniste.
« Le monde d’André Ostier. Photographe du Tout-Paris »
Les éditions Gourcuff Gradenigo publient « Le monde d’André Ostier. Photographe du Tout-Paris », biographie passionnante de Thierry Coudert.
« Tous ceux qui s’intéressent à la vie artistique, l’évolution de la mode et plus largement à la vie sociale et mondaine dans les années 40/50 ont nécessairement croisé le nom et l’œuvre d’André Ostier. »
« Photographe incontournable de la haute société française et des artistes, il a été l’observateur et le témoin privilégié d’un monde sophistiqué et élégant qui est celui des années d’après-guerre, couvrant l’essentiel des évènements qui marquèrent la vie sociale de cette époque. »
« Sa discrétion et sa modestie expliquent sans doute son oubli et cet ouvrage vient enfin réparer une véritable injustice à l’égard d’un photographe qui fut aussi inspiré que Cecil Beaton, Robert Doisneau ou Henri Cartier-Bresson. »
« Le livre s’attache aux différentes personnalités qu’Ostier a photographié et nous présente une galerie de portraits parmi lesquels on retrouve : Salvador Dali, Léonor Fini, Jean Cocteau, Louise de Vilmorin, mais également des mondains célébrés par la presse comme les Windsor, Marie-Laure de Noailles, Arturo Lopez ou Elsa Maxwell. Leur vie est ponctuée de célébrations diverses, bals, réceptions, diners, photographiés par Ostier qui fait ainsi revivre une société disparue. Auteur de deux ouvrages chez Flammarion : Café Society et Les Scrapbooks du baron de Cabrol, Thierry Coudert évoque avec un brin de nostalgie et de façon vivante le destin de ce photographe marqué depuis sa prime jeunesse par le monde et la vie de Marcel Proust. »
André Ostier a photographié les artistes français, américains ou espagnols, le Tout-Paris, les socialites (mondaines) surtout des années 1940 aux années 1970... Et c'est un monde disparu, caractérisé par son insouciance, qui apparait.
Les photographies d'André Ostier montrent un mode de vie où une dame de la haute société portaient successivement plusieurs tenues vestimentaires par jour : tailleur pour sa sortie matinale, robe de cocktail, robe du soir, déguisement pour bals masqués.
C'était aussi l'âge d'or de la haute couture parisienne disposant d'une clientèle fortunée, détenue par ses fondateurs, et prisant le bon goût, la beauté, l'élégance, en dessinant des silhouettes de Parisiennes.
Signature le jeudi 12 juin de 17 h 30 à 20 h 30 à la librairie Galignani.
« André Ostier. Un photographe et des artistes »
A Saint-Paul de Vence, la Fondation Maeght propose l’exposition exceptionnelle « André Ostier. Un photographe et des artistes ».
Inaugurée en juin 2024 pour le soixantenaire, l’une des salles de l’extension de La Fondation Maeght, « est dédiée régulièrement à la photographie. Ce qui confirme la volonté fondatrice de montrer toutes les expressions artistiques, de la peinture au dessin, de la sculpture à la musique, de la danse à l’art vidéo, de la poésie à la photographie, etc. »
« Pour la première exposition de cette nouvelle programmation, la Fondation Maeght a souhaité réaffirmer les valeurs qui ont toujours prévalu avec les personnes qui ont croisé son chemin : l’amitié, la créativité et la solidarité. À compter de mars 2025, en parallèle de l’exposition dédiée à la plasticienne Hélène Delprat, la Fondation présente une exposition exceptionnelle dédiée au photographe André Ostier (1906-1994), figure discrète mais incontournable de l’art du XXe siècle. »
« À travers une sélection de 32 tirages argentiques, celle-ci met en lumière l’élégance et la finesse de son regard, révélant les liens uniques qu’il entretenait avec les artistes défendus par la famille Maeght et les grandes figures de son temps. »
« Les tirages sélectionnés reflètent la richesse des archives personnelles du photographe et permettent une plongée unique dans son univers, principalement à la rencontre des artistes dont une ou plusieurs œuvres figurent dans la collection de la Fondation Maeght. »
« La première exposition dédiée à André Ostier est une célébration du talent de ce photographe et de son lien unique avec la famille Maeght. « La suite de la Guerre n’ira pas sans vicissitudes. À compter de l’entrée des occupants en zone Sud, le photographe [André Ostier] plonge dans une semi-clandestinité. Il rentre à Paris muni de faux papiers réalisés par Aimé Maeght, chromiste-lithographe de formation et directeur d’un atelier graphique en plus de sa galerie, qui sauva ainsi de nombreux Juifs et résistants », ont écrit Céleste Trétout et Eric Vibart (Association des Amis d’André Ostier), in « André Ostier, la famille Maeght et leurs artistes », catalogue de cette exposition.
« À travers son objectif, André Ostier narre une époque, un lieu, et les connexions profondes qui ont marqué l’art moderne. »
« Ce qui est le plus important à l’instant où l’on fait la photographie c’est, dans un premier temps, de franchir le mur de réticence car on se trouve un peu dans la position du médecin qui ausculte. Dans un deuxième temps c’est de devenir complice et d’avoir apprivoisé le modèle. Ce moment est difficile à créer mais j’y parviens en exprimant ce que je ressens de l’oeuvre du peintre - ou ce que j’en pense », a expliqué André Ostier.
« Célébré pour réussir à capter l’âme de ses sujets, André Ostier a photographié des artistes tels qu’Alberto Giacometti, Joan Miró, Georges Braque ou Alexander Calder. Homme du monde et esthète, il a immortalisé avec une rare sensibilité les moments de création et les événements qui rythmaient la vie artistique et culturelle portée par la famille Maeght dont il a été proche depuis les origines de la galerie, et que l’on retrouve à la Fondation. »
« Personnage « distant, discret, précis », Ostier était également proche des grands couturiers, des écrivains et des mécènes de son époque. Parmi ses amis figuraient Christian Dior, Marc Chagall, Leonor Fini ou encore Max Jacob. Peu d’artistes majeurs n’ont pas été photographiés. Ostier orientait son objectif avec une admiration sincère et une exigence artistique sans compromis. »
« Les visiteurs sont invités à redécouvrir une oeuvre aussi élégante qu’essentielle, des portraits de la vie artistique et mondaine du milieu du XXe siècle. Ostier, fidèle à sa maxime – « Je trouve que dans une photographie, il doit y avoir un instant qui va plus loin que l’image » – transcende la simple capture pour atteindre une vérité subtile, entre émotion et poésie visuelle. »
« Cette exposition, rendue possible grâce à la précieuse collaboration de l’Association des Amis d’André Ostier, s’inscrit dans une volonté de mieux faire connaître le talent de ce témoin privilégié des cercles artistiques et culturels du XXe siècle. »
Thierry Coudert, « Le monde d’André Ostier. Photographe du Tout-Paris ». Gourcuff Gradenigo, 2025. Format : 24 × 30 cm. 208 pages. 200 illustrations. Ouvrage broché. ISBN-13 : 978-2353404124
Signature le jeudi 12 juin de 17 h 30 à 20 h 30
A la librairie Galignani
224, rue de Rivoli. 75001 Paris
Visuels :
André Ostier, « Hélène Rochas, «Nuit du Pré Catelan», Bois de Boulogne, Paris » (1946)
Céleste Trétout et Eric Vibart, « André Ostier, la famille Maeght et leurs artistes ». Préface d’Adrien Maeght. Editions Fondation Maeght, 2025. 48 pages
Du 22 mars à septembre 2025
A la Fondation Maeght
623, Chemin des Gardettes.
06570 Saint-Paul-de-Vence, France
Tel : +33 (0)4 93 32 81 63
Tous les jours de 10h à 18h de septembre à juin, et de 10h à 19h de juillet à août.
Visuels :
André Ostier, Paris, printemps 1957
© André Ostier / Association des Amis d’André Ostier
Marc Chagall et André Ostier,
Île Saint-Louis, Paris, 1963
© André Ostier / Association des Amis d’André Ostier
Aimé Maeght et Pierre Bonnard, Villa Le Bosquet,
Le Cannet, 1941
© André Ostier / Association des Amis d’André Ostier
Henri Matisse, Cimiez, Nice, Septembre 1942
© André Ostier / Association des Amis d’André Ostier
Fernand Léger, Paris, 1952
© André Ostier / Association des Amis d’André Ostier
Joan Miró, Barcelone, septembre 1954
© André Ostier / Association des Amis d’André Ostier
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