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lundi 20 mars 2023

Sabine Weiss (1924-2021), photographe


Née en Suisse, Sabine Weiss s’oriente vers la photographie dont elle représente l’école française humaniste d’après guerre. Épouse du peintre Hugh Weiss (1925-2007), elle entre à l’agence Rapho en 1952. En 1955, trois de ses photographies sont montrées dans l’exposition The Family of Man, au Museum of Modern Art, à New York. Photographe humaniste, elle a travaillé pour la publicité et des magazines de mode. Elle a aussi effectué des reportages sur les Coptes d'Egypte (1983) et dans l’île de la Réunion (1992). Le 24 mars 2023 à 22 h 40, France 5 diffusera "Le siècle de Sabine Weiss. Aux arts et cætera" de Camille Ménager.


« Les scènes, en apparence inoffensives, ont été inscrites avec une volontaire malice juste à ce moment précis de déséquilibre où ce qui est communément admis se trouve remis en question », observait Robert Doisneau en voyant des photographies de Sabine Weiss.

« Je suis un artisan »
Sabine Weiss  naît en Suisse en 1924.

Elle s’oriente très tôt vers la photographie.

Sabine Weiss effectue son apprentissage chez Boissonnas, dynastie familiale de photographes genevois depuis la fin du XIXe siècle. De 1942 à 1945, .«Je faisais de tout : les tirages, les glaçages, la fabrication des bains et les livraisons chez les clients ».

En 1946, elle se rend à Paris et fait la connaissance de Willy Maywald, photographe allemand de mode fixé à Paris et « spécialisé dans la mode et les portraits. Elle sera son assistante jusqu’en 1949, date à laquelle elle reprendra sa liberté ». 

« J'y ai travaillé dans des conditions inimaginables aujourd'hui, mais avec lui j'ai compris l'importance de la lumière naturelle. La lumière naturelle comme source d'émotion », se souvenait Sabine Weiss.

En 1949, elle rencontre le peintre américain Hugh Weiss, qu’elle épouse. Le couple emménage dans un petit atelier du boulevard Murat à Paris, où Sabine Weiss vit à ce jour.  Il a une fille, Marion.

Tous deux se lient avec les artistes d’après-guerre. Sabine Weiss photographie Braque, Miró, Giacometti et Chagall, des musiciens - Igor Stravinsky, Benjamin Britten, Pablo Casals, Stan Getz -, sculpteurs - Alberto Giacometti -, écrivains, comédiens – Jeanne Moreau - et autres célébrités : Robert Rauschenberg, Jan Voss, Jean Dubuffet.

En 1952, grâce à Robert Doisneau, Sabine Weiss entre à l’agence Rapho. 

Dès 1954, ses œuvres sont exposées aux États-Unis à l’Art Institute of Chicago, au Walker Art Center de Minneapolis et à la Limelight Gallery de New York. Trois de ses photographies sont montrées dans l’exposition « The Family of Man » conçue par Steichen au Museum of Modern Art de New York.

Mode, sujets de société, publicité, art de vivre, reportages pour Life, Newsweek, Holiday, Town & Country, Fortune, Town and Country Magazine … Sabine Weiss alterne les commandes, tous les genres, et son œuvre personnelle réalisée souvent selon ses rencontres et ses voyages.

Sabine Weiss « est la dernière représentante de l’école humaniste française d’après-guerre, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis et Édouard Boubat ».

À la fin des années 1970, son « œuvre revient sur le devant de la scène et bénéficie d’un intérêt grandissant de la part des musées et institutions culturelles. Les hommages se multiplient, contribuant à l’aura d’une photographe indépendante et prolifique, sensible à l’être humain et à sa vie quotidienne ». Le MoMA, le Metropolitan Museum, le Centre Georges Pompidou, la Maison Européenne de la Photographie, la Kunsthaus de Zürich présentent ses œuvres.

Grâce à une bourse du ministère français des Affaires culturelles, Sabine Weiss effectue en 1983  une Etude sur les Coptes d’Egypte, puis en 1992 une Etude sur la Réunion.

En 2007, l'association RSF (Reporters sans frontières) publie "100 photos de Sabine Weiss pour la liberté de la presse". En couverture : le portrait en noir et blanc d'une fillette.

L’agence Gamma-Rapho diffuse les photographies de Sabine Weiss.

« Réalisée à l’aide des archives personnelles de Sabine Weiss, l’exposition présentée au Château de Tours s’attacha à retracer le parcours et le métier de cette femme d’exception, à travers photographies, films, archives sonores et documents originaux ».

Une exposition assortie d'un beau catalogue

"Dernière représentante de l’école humaniste, incarnée par Robert Doisneau, Willy Ronis, Édouard Boubat ou Brassaï, Sabine Weiss (née en 1924) occupe une place unique au sein de la photographie française. Pendant près de soixante ans, elle a exploré une grande variété de domaines, du reportage au portrait et de la mode à la publicité, en parallèle d’essais plus personnels. Au fil de ses multiples pérégrinations, elle a oeuvré pour la presse illustrée française et internationale, avec une passion jamais démentie et une curiosité insatiable."

"La photographe dévoile ici pour la première fois ses archives, qui recèlent des documents d’époque et des clichés pour certains inédits engrangés tout au long d’une carrière prolifique. Hommage à une figure indépendante et vive, sensible à l’être humain et à sa vie quotidienne, cet ouvrage laisse entrevoir les mille et une facettes de ce trésor photographique".


Lors de l'exposition de Sabine Weiss au Château de Tours, le Jeu de Paume a réalisé cette vidéo intéressante :

"Le monde de Sabine Weiss"
La galerie Les Douches présenta Le monde de Sabine Weiss, première exposition personnelle. « Nous nous sommes plutôt attachés à mettre en avant des aspects moins évidemment connus de sa personnalité. Nous sommes allés la chercher à New York et partout où son œil nous surprend. Certes Sabine Weiss  aime photographier les enfants, mais limiter Sabine Weiss au monde de l’enfance serait une grave erreur. Elle refusera toujours l’anecdote au profit de la sensation, « celle qui consiste à capter l’expression des sentiments ». Quant à l’étiquette de « photographe humaniste », si elle ne la réfute pas, elle lui semble bien réductrice. D’autant plus que ce courant n’a pas influencé sa manière de voir. Femme inclassable et farouchement indépendante, passionnée de peinture, Sabine Weiss est toujours là où on ne l’attend pas... Mais voilà bien là le secret, Sabine Weiss ne doit surtout pas être perçue comme une photographe de Paris. En tout cas, pas uniquement. Sabine Weiss n'est jamais plus elle-même que lorsqu'elle quitte la France. Jamais plus elle-même que lorsqu'elle se retrouve (se trouve) à New York, en Sicile, au Portugal ou en Égypte… Loin de ses bases, Sabine Weiss devient metteur-en-scène, réalisatrice de films. D'ailleurs j'opterai plus volontiers pour le terme de réalisatrice en ce qui la concerne car précisément ses photos ne sont pas mises-en-scène. Elles ne sont pas posées. Pas même des arrêts sur image. Non, ces photos sont le début d'une histoire. Ou son milieu. Ou sa fin. Et souvent elles sont un film tout entier… Le cinéma de Sabine Weiss m'évoque de prime abord le cinéma néo-réaliste italien, le Rossellini de Rome Ville Ouverte ou le de Sica du Voleur de Bicyclettes. Puis, à la réflexion, je pencherais plus encore pour Jules Dassin. En effet c'est Dassin qui le premier, dans The Naked City, posa sa caméra dans les rues de New York. Mais pour la qualité de ses noir-et-blanc, j'associerai surtout les photos new-yorkaises de Sabine Weiss à cet autre film de Dassin, Night and The City. Quelle intensité ! Quelle lumière ! Le drame à l'état pur. Pas étonnant que Sabine Weiss ait elle aussi tourné ses photos dans le cœur des années cinquante à New York. Oui, je crois sincèrement que c'est ainsi qu'il nous faut maintenant relire les photographies de Sabine Weiss. Comme de grands moments de cinéma. Et en cela elle est tout à fait à part dans l'histoire de la photographie française. Et pour ce qu'il en est, dans l'histoire de la photographie tout court. Elle y tient à jamais une place absolument singulière », a écrit Olivier Beer, scénariste.

"Sabine Weiss, photographe"
Le Musée Bellpark a présenté l'exposition Sabine Weiss, photographe conçue par le Jeu de Paume. Hilar Stadler, Leiter Museum im Bellpark, et Virginie Chardin, Kuratorin der Ausstellung, ont écrit :
"Das Museum im Bellpark lädt mit der Ausstellung von Sabine Weiss dazu ein, ein in der Deutschen Schweiz nach wie vor wenig bekanntes Werk zu entdecken. Die Fotografin zählt zur sogenannten «école humaniste» und gehört zusammen mit Robert Doisneau, Willy Ronis, Édouard Boubat, Brassaï oder Izis zu den bekanntesten Vertretern dieser Richtung, die sich in der Mitte des 20. Jahrhunderts dem Aufscheinen des Menschlichen im unspektakulären Alltagsleben zuwendet.
1924 in der Schweiz geboren, hat sie sich bereits in jungen Jahren für die Fotografie entschieden. Nach einer Ausbildung im Atelier Paul Boissonnas in Genf geht sie mit 22 Jahren nach Paris, wo fortan ihr Werk entsteht. Sabine Weiss arbeitet als Assistentin des berühmten Modephotographen Willy Maywald, bevor sie sich 1950 als selbständige Fotografin etabliert. Zusammen mit ihrem Mann, dem amerikanischen Künstler Hugh Weiss, verkehrt sie im Pariser Künstlermilieu der Nachkriegszeit und pflegt Kontakte zu Georges Braque, Joan Miró, Alberto Giacometti, André Breton oder Ossip Zadkine und in der Folge mit zahlreichen Musikern, Schriftstellern und Schauspielern. Viele ihrer Künstlerfreunde hat sie porträtiert.
Auf die Empfehlung von Robert Doisneau wird Weiss um 1952 Mitglied der Fotoagentur Rapho. Sie arbeitet für Magazine wie «The New York Times Magazine», «Life, Newsweek», «Vogue», «Point de vue – Images du monde», «Paris Match», «Esquire», «Holiday». Durch Ausstellungen im Museum of Modern Art in New York, im Art Institute of Chicago oder im Walker Art Center of Minneapolis wird ihr fotografisches Schaffen auch in den USA bekannt. Ihre Fotografien sind ausserdem in der legendären Ausstellung  «The Family of Man» zu sehen, die 1955 von Edward Steichen veranstaltet wird. Sie zählt somit seit den Fünfziger-jahren zu den einflussreichsten Fotografinnen ihrer Zeit.
Ende der Siebzigerjahre wird ihr fotografisches Schaffen auf verschiedenen Festivals und in Ausstellungen gewürdigt. Diese Begegnungen mit dem eigenen Werk haben bei ihr die Lust an der Schwarzweissfotografie wieder geweckt. Mit über sechzig Jahren hat sie ein neues, sehr persönliches Werk geschaffen, das durch Reisen in Frankreich, Ägypten, Indien, Réunion, Bulgarien und Burma geleitet wird. Entstanden sind berührende Bilder, die von einem besonderen Gespür für das Menschliche zeugen und ein grosses Sensorium für die kleinen Dinge des alltäglichen Lebens offenbaren.
Auch mit über neunzig Jahren ist sie immer noch als Fotografin tätig und hat zum ersten Mal ihr persönliches Archiv geöffnet. Die Ausstellung zeigt Zeugnisse aus diesem langen Leben für die Fotografie. Sie bietet einen Überblick über dieses Schaffen, umfasst dokumentarisches Filmmaterial und zahlreiche Originaldokumente, die bisher nicht zugänglich waren. Diese Hommage an eine grosse Fotografin hat das Jeu de Paume, Paris, erarbeitet. Die Ausstellung wurde von Virginie Chardin kuratiert und wird nun durch das Museum im Bellpark in Zusammenarbeit mit diChroma Photography, Madrid, in der Schweiz exklusiv vorgestellt. Wir danken Sabine Weiss, Marta Gili, Direktorin des Jeu de Paume, und der Kuratorin Virginie Chardin dafür, dass dies möglich wurde. Wir danken allen Beteiligten, namentlich Guillemette Lorin vom Jeu de Paume und Laure Augustins, Assistentin von Sabine Weiss, für die angenehme Zusammenarbeit."

"La ville miroir Fred Herzog, Sabine Weiss"
Les Douches La Galerie a présenté l'exposition collective "La ville miroir Fred Herzog, Sabine Weiss".

Étienne Hatt la présente ainsi :
"Sabine Weiss et Fred Herzog n’ont cessé d’arpenter, de déambuler, de flâner dans les villes. Ces lieux, qu’ils nous donnent à voir et à sentir, reflètent bien leurs univers, leurs obsessions, leur parti-pris. À l’occasion de l’exposition consacrée à Sabine Weiss au Centre Georges Pompidou du 20 juin au 15 octobre 2018", cette galerie "associe ses images à celles de Fred Herzog, qui a choisi la couleur pour mieux affirmer son identité."
"Sabine Weiss et Fred Herzog ? Pourquoi réunir aujourd’hui ces deux photographes ? Qu’ils appartiennent à la même génération qui vient à la photographie dans un contexte de retour au réel et à l’humain après les expérimentations des années 1920 et les horreurs de la Seconde Guerre mondiale n’est pas une raison suffisante. Plus déterminant est qu’ils ont fait de la ville le lieu de leur œuvre tout en s’inscrivant dans deux traditions différentes, l’une européenne, l’autre nord-américaine. La Ville miroir les met en regard et invite à comparer les reflets qu’ils offrent de la réalité urbaine de l’après-guerre".
"Née en Suisse en 1924, Sabine Weiss s’installe à Paris en 1946. Elle fait bientôt partie de ces reporters-illustrateurs ou « photographes polygraphes », selon le mot de Willy Ronis, qui bénéficient de l’essor de la presse et pratiquent autant le reportage que la mode ou la publicité. Au cours des années 1950 – dont sont tirées les photographies de l’exposition –, Weiss développe un travail personnel qu’elle cessera au milieu de la décennie suivante avant de le reprendre plus tard. Il porte alors avant tout sur Paris, ses rues, les terrains vagues qui bordent la ville, les hommes, femmes et enfants qui la peuplent, ou qui essaient d’y vivre, comme les « paumés » qu’elle aime photographier, à l’instar d’un Robert Doisneau ou d’un Izis".
"Cette photographie humaniste préfère l’empathie à la critique sociale mais entend néanmoins témoigner. Les images sont simples et efficaces. Leur composition est classique et rejette les apports des avant-gardes comme les gros plans et les points de vue basculés ou décentrés. Elles privilégient les atmosphères tout en étant portées, selon les mots de Weiss, dans Intimes convictions[1], par « l’intuition de ce qui est le moment ». À propos de L’Audace (1950), qui montre un garçon entreprenant et une jeune fille renversée au sol, elle précise : « Même si on n’enregistre pas au niveau conscient qu’il y a une fillette qui court derrière les amoureux, on sait qu’elle passe. »
"Fred Herzog regarde davantage vers les États-Unis que l’Europe dont il est pourtant originaire. Né en 1930 en Allemagne, il émigre au Canada et se fixe à Vancouver en 1953. Photographe médical, il consacre une partie de son temps libre à photographier sa ville d’adoption. Il s’inscrit dans l’orbe de la street photography new-yorkaise et de l’intérêt nord-américain pour une culture visuelle vernaculaire ou populaire comme le prouvent, dans l’exposition, néons, affiches et comics. Son approche est aussi réaliste que les livres de Gustave Flaubert et de John Dos Passos qui l’ont inspirée et l’outil de ce réalisme est la couleur".
"Herzog réalise ses premières photographies couleur dès 1953, avant de s’y consacrer quasi exclusivement quatre ans plus tard. À un moment où son usage est le fait des photographes amateur ou commerciaux, il est l’un des premiers, bien avant les William Eggleston et autres Stephen Shore, à l’utiliser dans la rue à des fins artistiques. Weiss a elle aussi recouru à la couleur, mais pour honorer ses commandes. Pour ses travaux personnels, elle a toujours privilégié le noir et blanc. Dans Intimes convictions, elle explique qu’avec le noir et blanc, « l’esprit est plus libre pour approfondir, dépasser l’anecdote, pour aller vers une abstraction plus dépouillée ».
"C’est, d’une certaine manière, l’effet inverse que vise Herzog qui entend donner une image conforme et détaillée du réel. Il ajoute avec pragmatisme que la couleur favorise l’intégration de la figure dans le fond et permet une lecture plus rapide de l’image[2]. Ses compositions équilibrées confirment cet impératif de clarté et de lisibilité. Jeff Wall, autre artiste de Vancouver, soulignait « la douceur affectueuse » (gentle affection) de son aîné[3]. De fait, la photographie de Herzog tranche avec les pratiques de ses contemporains états-uniens, tel Garry Winogrand, qui ont multiplié  les visions heurtées, brutales, de la rue".
"À l’opposé de cette photographie qui fait événement de tout, les sujets des images de Herzog semblent parfois infimes, voire absents. Ainsi, pourquoi photographier de dos, dans Hasting & Seymour (1959), cette femme et cette fillette qui s’apprêtent à traverser une rue ? La réponse semble évidente : pour le rouge de la jupe de la première et le vert, le rouge et le bleu des vêtements de la seconde. Ce rapport chromatique attire tellement Herzog qu’il en donnera une autre vue centrée sur les jambes des deux passantes."
"En un mot, ce qui fait événement dans les photographies de Herzog est moins la ville elle-même que la photographie et ses moyens. Cela vaut aussi pour Weiss. Mais si Herzog photographie la capacité de la photographie à rendre le réel tel qu’il se présente à lui, dans sa complexité visuelle et sa richesse chromatique, Weiss souligne son pouvoir de transformation, de réduction de la réalité à un contraste dont témoignent les nombreux effets de contre-jour et vues nocturnes présents dans l’exposition. Le sujet de ces images est la lumière et sa captation unique par l’appareil photographique, cette lumière qui, pour elle, est « la source de la magie, de l’enchantement, du je ne sais quoi de la photo ».
"Avec Sabine Weiss et Fred Herzog, c’est à la photographie que la ville tend son miroir".

[1] Sabine Weiss, Intimes convictions, Contrejour, 1989.
[2] Grant Arnold, « An Interview with Fred Herzog », in Fred Herzog. Vancouver Photographs, Vancouver Art Gallery/ Douglas & McIntyre, 2007.
[3] Jeff Wall, « Vancouver Appearing and Not Appearing in Fred Herzog’s Photographs », in Fred Herzog. Photographs, Douglas & McIntyre, 2011


"Une vie de photographe - Sabine Weiss"
A Vannes, le Kiosque a présenté l'exposition "Une vie de photographe - Sabine Weiss". « Dans le cadre de sa programmation culturelle estivale, la ville de Vannes a présenté une exposition rétrospective de l’œuvre de Sabine Weiss du 18 juin au 6 septembre prochain au Kiosque. »

« Après avoir déjà exposé le travail de Sabine Weiss avec la série Portugal, 1954, à l’occasion de l’édition 2014 du festival Photo de mer, la ville de Vannes a le plaisir de présenter à nouveau le travail de cette grande photographe humaniste. »


« Sabine Weiss est la dernière représentante de l’école humaniste française qui réunit Robert Doisneau, Willy Ronis, Edouard Boubat, Jean Dieuzaide, Brassaï ou Izis. »

« L’exposition Sabine Weiss, une vie de photographe a été spécialement recréée pour le Kiosque à partir de l’exposition réalisée par le Jeu de Paume et présentée au Château de Tours en 2016, sous le commissariat de Virginie Chardin, historienne de la photographie. »


« À travers photographies, films et documents, cette exposition laisse entrevoir les multiples facettes de cette photographe prolifique, pour laquelle la photographie constitue avant tout un métier passionnant. »

« Cette exposition retrace le parcours artistique de Sabine Weiss à travers 7 thèmes emblématiques du travail de la photographe : Paris, les États-Unis, Enfances, l’Europe, la Mode, Portraits d’artistes et Solitudes. »

« En complément de l’exposition, une sélection de photographies sur la Bretagne des années 50 par Sabine Weiss sera présentée en grands formats à l’extérieur à côté du Kiosque. »


"L’exposition est accompagnée des films et archives suivants :
Stéphanie Grosjean, Sabine Weiss, une vie de photographe, 11 min 12 s, 2014.
Claude Fayard, émission La Chambre Noire, Sabine Weiss, 1965, extrait de 3 min, archives INA.
Jean-Pierre Franey, Sabine Weiss, Un regard sur le temps, 2008, extrait d’1 min 30."

« Née en 1924, Sabine se dirige très jeune vers la photographie. En 1946, elle quitte Genève pour Paris et devient l’assistante de Willy Maywald, photographe allemand installé à Paris et spécialisé dans la mode et les portraits. Au moment de son mariage avec le peintre américain Hugh Weiss en 1950, elle se lance comme photographe indépendante et fréquente le milieu des artistes d’après-guerre. Ceci l’amène à photographier de nombreux peintres et sculpteurs mais aussi des musiciens, écrivains et comédiens. Vers 1952, Sabine Weiss rejoint l’agence Rapho et son travail personnel est reconnu aux États-Unis. Elle est représentée dans la célèbre exposition The Family of Man organisée par Edward Steichen en 1955 et elle travaille de façon durable pour des revues comme le New York Times Magazine, Life, Newsweek, Vogue, Point de Vue, Images du Monde, Paris Match, Esquire, Holiday. Jusqu’aux années 2000, Sabine Weiss n’a cessé de travailler pour la presse illustrée française et internationale, mais aussi pour de nombreuses institutions et marques, enchaînant travaux de reportages, mode, publicité, portraits de personnalités et sujets de société. À la fin des années 1970, son oeuvre bénéficie de l’intérêt grandissant des festivals et institutions pour la photographie humaniste, ce qui lui donne envie de reprendre un travail en noir et blanc. Elle développe alors, la soixantaine passée, une nouvelle oeuvre personnelle plus mélancolique et rythmée par des voyages en France et à l’étranger. Depuis lors, les hommages se multiplient, contribuant à l’aura d’une photographe indépendante et vive, sensible à l’être humain et à sa vie quotidienne », a analysé Virginie Chardin, commissaire de l’exposition.

"Scènes de la rue parisienne"
« Après-guerre à Paris, dans l’enthousiasme de la paix retrouvée, l’état d’esprit est à l’optimisme et à la croyance en une solidarité nouvelle entre les peuples et entre les classes sociales. L’agence Rapho est représentative de l’école humaniste française qui fait de l’homme de la rue l’un de ses sujets de prédilection. »
« Sabine Weiss arpente comme ses confrères les rues et atmosphères parisiennes, y trouvant des sujets variés d’observation et d’enchantement. Alors que Robert Doisneau s’attache à photographier la banlieue et Willy Ronis les quartiers de Belleville et de Ménilmontant, de nombreuses images de Sabine sont prises non loin de chez elle, entre les portes de Saint-Cloud et d’Auteuil. »
« C’est dans ce quartier de l’Ouest parisien qu’elle capte certaines de ses images les plus emblématiques, comme celle des jeunes amoureux jouant dans un terrain vague en 1950. »
"Affinités américaines"
« Dès 1952, Sabine Weiss est reconnue dans les revues internationales spécialisées comme Art Photography, Camera, Du, Photography, Le Photographe, Leica Fotografie ou Popular Photography. Son appartenance à Rapho contribue à associer son nom à ceux de Robert Doisneau, Willy Ronis ou Jean Dieuzaide, et un article d’Edna Bennett dans la revue US Camera la fait découvrir par les professionnels aux États-Unis. »
« En 1953, Edward Steichen, le directeur du département photographique du Museum of Modern Art de New York, montre ses photographies dans l’exposition Post-War European Photography, ce qui lui vaut l’année suivante une exposition personnelle à l’Art Institute of Chicago. »
« En 1955, The New York Times Magazine publie deux sujets consacrés à son regard de parisienne sur les New-Yorkais puis sur Washington, accompagnés de textes écrits par elle et portant la marque de son style, mélange de curiosité et d’humour. »

"Enfances"
« Dès ses débuts, Sabine Weiss s’attache à des essais personnels en marge de ses commandes et au hasard de ses déambulations. Elle sera toute sa vie captivée par les jeux des plus jeunes, leurs attitudes et leurs regards, qu’ils soient riches ou pauvres, gais, en larme ou facétieux. »
« Ses images se démarquent de celles de ses confrères Robert Doisneau, Edouard Boubat ou Willy Ronis. Chez Sabine Weiss, les attitudes et visages de l’enfance sont un miroir de l’âme humaine, laquelle se révèle davantage que chez les adultes, habitués à porter un masque et à dissimuler ou maîtriser leurs sentiments. Loin de la commisération ou du simple amusement, c’est dans l’empathie, le partage ou l’identification silencieuse que la photographe se positionne. Sa présence s’y lit dans le regard poignant de ces enfants des rues. »

"Europe"
« Au lendemain de la guerre, alors que les pays européens tentent de reconstruire une histoire commune, le monde occidental est parcouru par une vague d’optimisme et d’aspiration à une paix durable et solidaire, replaçant l’être humain au centre de ses préoccupations. »
« En photographie, ce courant trouvera une consécration historique dans la célèbre exposition The Family of Man, organisée au musée d’art moderne en 1955, et dans laquelle trois photographies de Sabine Weiss sont présentées. »
« Sociable et attirée par l’autre, qu’il soit proche ou lointain, Sabine Weiss est en phase avec cette mouvance qui fait de la vie quotidienne le sujet principal d’intérêt et d’observation. »
« Ses commandes l’amènent à voyager dans toute l’Europe pour y photographier de façon très vivante la vie des habitants, leurs usages, leurs modes de vie, que ce soit en France, Italie, Grèce, Portugal, Espagne, Royaume-Uni, Allemagne ou au Danemark. »

"Collections de mode"
« En 1952, alors qu’elle est venue présenter ses photographies à Michel de Brunhoff, le directeur de Vogue, Robert Doisneau, qui est présent, l’appuie par des compliments. Ce sera le début d’une collaboration de plus de dix ans avec ce magazine. De 1952 à 1961, elle en est l’une des principales contributrices aux côtés de William Klein, Henry Clarke et Guy Bourdin. »

« Année après année, elle y couvre les nouvelles collections de robes, chaussures, manteaux, chapeaux, dans des mises en scène et décors qu’elle conçoit elle-même, dans une veine souvent légère et drôle. Elle travaille ensuite pour de nombreux magazines de modes jusqu’aux années 1990. »

"Portraits d’artistes"
« Hugh et Sabine Weiss vivent entourés de peintres, artistes et musiciens, ce qui amène cette dernière à photographier Joan Miró, Georges Braque ou Niki de Saint Phalle dès la fin des années 1940. Elle collabore avec Art d’aujourd’hui et L’OEil, dont le premier numéro reproduit son travail sur l’atelier d’Alberto Giacometti, qui va largement contribuer à sa réputation. »
« Elle prend aussi, pour Vogue et d’autres magazines, de nombreux portraits d’écrivains, musiciens, chanteurs ou acteurs, comme Ella Fitzgerald et Charlie Parker, Léo Ferré, Romy Schneider, Brigitte Bardot, Delphine Seyrig, Roger Planchon, Françoise Sagan, Jeanne Moreau ou Simone Signoret. D’autres portraits sont réalisés pour un ouvrage intitulé J’aime le théâtre, qui paraîtra en 1962 aux éditions Denoël et Rencontre, et pour de nombreux magazines jusqu’aux années 1980. »

Solitudes 
« En 1978, par l’intermédiaire du peintre Kijno, le centre culturel Noroit à Arras organise la première rétrospective des photographies de Sabine Weiss. C’est à l’incitation de Doisneau, qui en rédige le texte de présentation, qu’elle entreprend alors, pour la première fois, le passage en revue de ses trente années de photographie. Ce travail donnera lieu à deux ouvrages publiés par l’éditeur Claude Nori, En Passant (1978) et Intimes convictions (1989). »
« Ce retour sur elle-même l’incite à reprendre un travail en noir et blanc. À partir des années 1980, elle développe une nouvelle oeuvre personnelle, dans laquelle se fait entendre une mélodie sentimentale et mélancolique, centrée sur les moments pensifs de la vie. Souvent pris au repos, dans les moments où il ne se passe rien, les êtres humains perdus dans leurs pensées ou contemplant le monde se ressemblent, au-delà de leur pays ou de leur condition. »

La Bretagne des années 50
« En complément de l’exposition Sabine Weiss, une vie de photographe, une sélection de photographies sur la Bretagne des années 50 par Sabine Weiss sera présentée en grands formats à l’extérieur à côté du Kiosque. Après Dol-de-Bretagne en 2018 et Saint-Brieuc en 2019, l’exposition rejoint la ville de Vannes pour offrir au public une plongée dans ces quelques moments uniques du passé mêlant scène de rue, jeunes mariés, brodeurs et brodeuses, lavandières ou peintre du dimanche. »
« Sabine Weiss s’est rendue en Bretagne à plusieurs reprises dans les années 50. Pour son plaisir mais aussi pour le magazine Vogue qui l’avait envoyée en reportage photographier un mariage breton. De l’habillage de la mariée en toute intimité au défilé des nouveaux époux avec famille et invités sur fond de cornemuses en pleine nature, ces photographies dormaient jusqu’alors dans des boîtes. »
« Ces photographies grands formats ont ainsi été rigoureusement choisies pour être présentées en extérieur. Les gestes, costumes, cérémonies qui nous semblent aujourd’hui relever du folklore étaient alors bien une réalité. »

Prix Women in Motion 2020
"En mars 2019, Kering et Les Rencontres d’Arles ont annoncé leur partenariat et le lancement à Arles du programme Women In Motion. Les deux partenaires ont ainsi créé à Arles le Prix Women In Motion pour la photographie, qui salue chaque année la carrière d’une photographe remarquable. Ce prix est accompagné d’une dotation de 25 000 euros en acquisition d’œuvres de l'artiste lauréate pour la collection des Rencontres d’Arles. Le premier Prix Women In Motion pour la photographie a été décerné en 2019 à la photographe américaine Susan Meiselas".

"En ce mois de novembre, traditionnellement dédié à la photographie, et malgré l’annulation de l'exposition des Prix des Rencontres d'Arles à Paris en raison des restrictions sanitaires, Kering et Les Rencontres d’Arles ont à cœur de maintenir la deuxième édition du prix Women In Motion pour la photographie et sont heureux de remettre LE PRIX WOMEN IN MOTION 2020 à la grande photographe SABINE WEISS pour l’ensemble de sa carrière. En partenariat avec Kering, le Prix Women in Motion 2020 pour la photographie a été attribué à Sabine Weiss".

"Toujours en activité, cette artiste prolifique a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. À 96 ans, elle est probablement la photographe ayant travaillé sur la plus longue période, avec près de quatre-vingts années consacrés à son art."


"Née en 1924 à Saint-Gingolph en Suisse, Sabine Weiss se dirige très jeune vers la photographie. Après un apprentissage de trois ans chez Paul Boissonnas à Genève, elle devient en 1946 l’assistante de Willy Maywald, photographe allemand basé à Paris et spécialisé dans la mode et les portraits. Au moment de son mariage avec le peintre américain Hugh Weiss en 1950, elle se lance comme photographe indépendante et fréquente le milieu des artistes d’après-guerre. Le couple s’installe et travaille ensemble dans une maison-atelier près de la porte Molitor, à Paris, où la photographe vit encore aujourd’hui. Par l’entremise de Robert Doisneau, vers 1952, Sabine Weiss est une des rares femmes à rejoindre l’agence Rapho et son travail personnel est reconnu aux États-Unis. L’œuvre de Sabine Weiss est rattachée au mouvement dit « humaniste », qui se caractérise par la volonté de réconcilier l’espace public avec le corps humain. Elle montre dans ses clichés des femmes et des hommes dans leur quotidien, dans leur travail, dans leurs pensées. Ceci l’amène à photographier de nombreux artistes hommes et femmes, peintres et sculpteurs mais aussi musiciens, écrivains et comédiens."

"Elle est représentée dans les expositions Post-War European Photography (1953) et The Family of Man (1955) organisées au Museum of Modern Art de New York, et bénéficie d’une exposition personnelle à l’Art Institute de Chicago (1954), avant que la Bibliothèque nationale de France ne montre ses œuvres au Salon national de la photographie en 1955, 1957 et 1961. Elle travaille de façon durable pour des revues comme Vogue, le New York Times Magazine, Life, Newsweek, Point de Vue- Images du Monde, Paris Match, Esquire, Holiday. Jusqu’aux années 2000, Sabine Weiss n’a cessé de travailler pour la presse illustrée française et internationale, mais aussi pour de nombreuses institutions et marques, enchaînant travaux de reportage, mode, publicité, portraits de personnalité et sujets de société".

"En 2016 le Jeu de Paume lui consacre une rétrospective au Château de Tours et en 2018, l’exposition Les villes, la rue, l’autre est présentée au Centre Pompidou. Sabine Weiss a fait don de ses archives au Musée de l’Elysée à Lausanne qui seront conservées et valorisées dans le nouveau musée à PLATEFORME 10, le nouveau quartier des arts de Lausanne, dès l’automne 2022."


"Sabine Weiss. Une vie de photographe"
Dans le cadre des Rencontres photographiques d'Arles présidées par Hubert Védrine, a
vec le soutien de la Confédération suisse et de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture, la Chapelle du Museon Arlaten - Musée de Provence a accueilli l'exposition "Sabine Weiss. Une vie de photographe" (A Photographer's Life), dont la commissaire est Virginie Chardin, auteure d'une monographie sur cette photographe.

"Sabine Weiss est une photographe humaniste connue pour son observation de la vie et des émotions humaines ainsi que pour ses photographies de rues". 

"Son œuvre a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, notamment à l’Art Institute of Chicago, à la Fondation Nationale de la Photographie, aux Rencontres d’Arles, à la Maison Européenne de la Photographie, au Jeu de Paume-Château de Tours et au Centre Georges-Pompidou, ainsi que d’expositions collectives au MoMA de New York, à la Bibliothèque Nationale de France ou au musée d’Art moderne de la ville de Paris. Elle est représentée par Les Douches la Galerie à Paris et destine ses archives au musée de l’Élysée à Lausanne."

"
Sabine Weiss est depuis plusieurs années reconnue et honorée comme la dernière représentante de l’école humaniste française. Pourtant, peu de gens connaissent la richesse et la diversité de son œuvre, conservée intacte dans la maison-atelier où elle vit depuis 1949, et dont elle commence seulement à révéler les trésors." 

 96 ans, celle qui se revendique photographe-artisan et témoin plutôt qu’artiste n’en a pas moins construit un véritable monument photographique, de façon libre et indépendante". 

"La rétrospective inédite, présentée dans la chapelle du Museon Arlaten récemment restaurée, met en lumière les dominantes d’une œuvre en constante sympathie avec l’être humain, en même temps que les à-côtés du métier de photographe." 

"Reportage, illustration, mode, publicité, portraits d’artistes, travail personnel : Sabine Weiss a abordé tous les domaines de la photographie comme un défi, un prétexte de rencontres et de voyages, une façon de vivre et un mode d’expression de soi. Par une sélection renouvelée d’images, de films et de documents personnels, l’exposition rend compte de cette passion d’une vie."

"Le siècle de Sabine Weiss. Aux arts et cætera"
Le 
24 mars 2023 à 22 h 40, France 5 diffusera "Le siècle de Sabine Weiss. Aux arts et cætera", documentaire de Camille Ménager. Il sera disponible en replay sur le site de France 5 jusqu’au 5 juillet 2023. "Tourné juste avant sa disparition, ce film rend hommage à la photographe et raconte le parcours de cette femme exceptionnelle, dont l’œuvre majeure marque un siècle d’humanisme." Il avait été présenté "en avant-première à Paris en novembre 2022 soutenu par Kering dans le cadre de son programme Women in Motion"

"Il y a un an, disparaissait la photographe Sabine Weiss."

"Pendant des dizaines d'années, elle a capturé des milliers de visages, de sourires, d’attitudes, toujours en quête d’émotions."

"Elle a immortalisé un Paris populaire désormais disparu, photographié de nombreux artistes, peintres, écrivains, fourni des milliers de photographies pour la mode, le reportage, la publicité."

"Pendant toute la seconde moitié du XXe siècle, son objectif s'est attaché à celles et ceux qui restaient en marge : mendiants, vieillards, gitans... En France mais aussi dans le monde entier."

"Il en résulte aujourd’hui une œuvre monumentale, un travail photographique toujours engagé vers l'autre, témoin d’un profond amour de la vie."

"Sabine Weiss était la dernière représentante de l’école humaniste française de l’après-guerre, qui rassemblait entre autres Robert Doisneau, Brassaï ou encore Henri Cartier-Bresson. Alors qu’elle vient tout juste de disparaître, ce film lui rend hommage et raconte le parcours de cette femme exceptionnelle, dont l’oeuvre majeure marque un siècle d’humanisme."

"La documentariste Camille Ménager propose un portrait sensible de la grande photographe franco-suisse disparue en décembre 2021 à l'âge de 97 ans. Près de quatre-vingts ans de carrière sous le signe de la curiosité, de la rencontre et de l'empathie, et un témoignage sur notre siècle." 

« Hier, Sabine est morte. » Le documentaire de Camille Ménager aurait pu être un film endeuillé : commencé à l’automne 2021, il s’est achevé sans Sabine Weiss, disparue le 28 décembre de cette même année, à 97 ans. C’est pourtant un portrait lumineux, tant la vieille dame irradie de sympathie, d’humour, de simplicité et d’empathie, esquivant avec une ironie toute suisse l’esprit de sérieux, la théorie, l’autosatisfaction. « Ce n’est pas de l’art. Mes photos sont un témoignage. Moi, ce que j’aime, c’est l’humain. Vous n’allez pas me dire que, parce que j’ai photographié un morveux de 5 ans qui met les doigts dans son nez, j’ai fait une œuvre d’art. Il ne faut pas exagérer. » Au fil d’une longue carrière de photographe, à la fois éclectique – mode, publicités, reportages, portraits, travaux personnels... – et internationale – de la porte de Vanves à Paris au métro de New York, des cafés d’Athènes à Saint-Pétersbourg –, Sabine Weiss n’a eu de cesse de mettre en avant sa légitimité d’artisan photographe – qui plus est dans un monde essentiellement masculin. La maîtrise technique était sans doute son principal motif de fierté. Feuilletant une série de clichés des années 50 qu’elle avait oubliée, elle n’est pas tendre avec la débutante qu’elle était : « Moche, moche, moche... C’est mal cadré. Il y a de bonnes intentions, mais c’est techniquement tellement mauvais... Ah oui, cette photo est bien... parce qu’elle est simple. »

"Sabine Weiss ne la ramène pas, en somme. Elle se confie peu. La pudeur et l’ironie, encore. Alors, ce sont les autres qui parlent d’elle. Laure Augustins, son assistante, Marion Weiss, sa fille, Francine Deroudile, la fille de Robert Doisneau, Marta Gil, ancienne directrice du Jeu de paume, Virginie Chardin, commissaire d’exposition... La manière de Sabine Weiss, c’est la curiosité pour ses sujets, le goût des voyages (même au coin de la rue) et des rencontres, la sympathie pour les individus sans masque, sans artifices, souvent vulnérables, et une capacité extraordinaire à croquer sur le vif sans indiscrétion."

"Une vieille femme appuyée contre un mur, dans un couloir de métro ; un petit mineur de 13 ans, le visage noirci ; un cul-de-jatte qui traverse la rue accompagné de son chien ; un cheval qui rue dans un terrain vague enneigé ; un marchand ambulant de balais ; une petite Égyptienne au sourire éblouissant ; le poète André Breton ; des jeux sur une plage de Bombay ; des gamins qui chahutent, d’autres qui rêvassent, ou qui fixent l’objectif… Durant des décennies, à l’instar de ses pairs plus tôt célébrés – Willy Ronis, Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson... –, Sabine Weiss a nourri nos mémoires d’images inoubliables. Pourtant, la consécration a été tardive. Elle est désormais unanime. Des images éparses font-elles une œuvre ? À cette question, « Sabine Weiss, la poésie de l’instant », la plus grande rétrospective consacrée à la photographe, de mars à octobre 2022 à la Casa dei Tre Oci à Venise, a répondu de façon éclatante. Sa fille et la réalisatrice Camille Ménager avaient prévu de l’y accompagner..."

« Je photographie pour conserver l’éphémère, fixer les hasards, garder en image ce qui va disparaître : gestes, attitudes, objets qui sont des témoignages de notre passage. L’appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent. Ce sont quelques traces de ma vision sur notre époque. »
- Sabine Weiss - (Interview au musée Nicéphore Niépce, juin 1980)

En septembre 2022, Camille Ménager a confié
"J’ai rencontré Sabine à l’automne 2021. Son travail était couronné de la reconnaissance tardive que l’on voit beaucoup honorer le travail des femmes artistes depuis quelques années. Elle en a bénéficié, mais n’a pas usurpé ce coup de projecteur sur son œuvre ; 80 années d’une photographie d’une grande richesse, empreinte d’une curiosité et d’un intérêt immuables pour l’autre.
Est-ce parce que ça l’amusait de voir débarquer une jeune réalisatrice intéressée par son travail, une caméra, de l’attention ? Elle a tout de suite été généreuse de son temps et de sa parole.
Elle m’a ouvert les portes de son atelier et de sa vie avec beaucoup de malice, se demandant régulièrement ce que j’allais faire de tout ce qu’elle me racontait.
Puis quelques semaines après le début d’un tournage fragmenté, Sabine est morte. Et avec cette disparition, le vertige d’un film qu’il faudrait terminer sans elle… Si les questions qui m’animaient lors de ma première rencontre avec elle sont restées les mêmes, la façon de chercher des réponses, elle, a nécessité quelques ajustements.
Comment s’est construite l’oeuvre de Sabine Weiss ? Quel regard portait-elle sur le monde ?
Que nous racontent, aujourd’hui, ses photographies ?"
« J’ai rencontré Sabine à l’automne 2021. Son travail était couronné de la reconnaissance tardive que l’on voit beaucoup honorer le travail des femmes artistes depuis quelques années. Elle en a bénéficié, mais n’a pas usurpé ce coup de projecteur sur son œuvre ; 80 années d’une photographie d’une grande richesse, empreinte d’une curiosité et d’un intérêt immuables pour l’autre. Est-ce parce que ça l’amusait de voir débarquer une jeune réalisatrice intéressée par son travail, une caméra, de l’attention ? Elle a tout de suite été généreuse de son temps et de sa parole. Elle m’a ouvert les portes de son atelier et de sa vie avec beaucoup de malice, se demandant régulièrement ce que j’allais faire de tout ce qu’elle me racontait. Puis, quelques semaines après le début d’un tournage fragmenté, Sabine est morte. Et, avec cette disparition, le vertige d’un film qu’il faudrait terminer sans elle… Si les questions qui m’animaient lors de ma première rencontre avec elle sont restées les mêmes, la façon de chercher des réponses, elle, a nécessité quelques ajustements. Comment s’est construite l’œuvre de Sabine Weiss ? Quel regard portait-elle sur le monde ? Que nous racontent, aujourd’hui, ses photographies ? » (Camille Ménager, septembre 2022).

"Avec Sabine Weiss, regardons d’un peu plus près : les scènes, d’apparence inoffensive, ont été inscrites avec une volontaire malice, juste à ce moment précis de déséquilibre où ce qui est communément admis se trouve remis en question. Les concepts littéraires en prennent un bon coup. Je veux dire que les vieillards ne sont pas forcément vénérables, pas plus que les soubrettes obligatoirement accortes. Si cela dérange un brin, c’est très bien : c’est exactement le rôle que doit jouer la photographie". (Robert Doisneau)


« 1924 Née Weber le 23 juillet à Saint-Gingolph, Suisse (sera naturalisée française en 1995).
1935 Premier film photographique.
1942 Apprentie photographe chez Paul Boissonnas à Genève.
1946-50 Assistante de Willy Maywald à Paris.
1950 Épouse le peintre américain Hugh Weisset emménage dans une maison-atelier de l’Ouest parisien. Se lance comme photographe indépendante.
1952 Rencontre Robert Doisneau chez Vogue, qui la met en relation avec Raymond Grosset. Intègre l’agence Rapho.
1953 Grand article sur Sabine Weiss dans Camera (revue en allemand, anglais, français) d’avril 1953, puis dans US Camera de novembre 1953. Nombreuses parutions dans Newsweek, Picture Post, Du, Votre santé, Votre enfant, Ihre Freundin, Sunday Graphic, Paris Match.
Participe à l’exposition Post-War European Photography, Museum of Modern Art, New York.
1952-61 Contrat de collaboration avec Vogue.
1954-60 Parutions régulières dans The New York Times Magazine, Le Ore, Zondagsvriend, SE og hør, France Illustration, Plaisir de France, Art d’Aujourd’hui, L’OEil, Arts, Life, Die Woche, Elle, Réalités, Point de vue, Images du monde, Arts ménagers, Esquire, Leica Fotofrafie, Photography, Du, Camera, Le Leicaïste, Time, Amateur Photographer, Photography.
1954-1969 Collaboration régulière avec le magazine Holiday.
1955 Trois de ses photographies sont présentées dans l’exposition The Family of Man, Museum of Modern Art, New York.
1960-70 Travaille plus particulièrement pour la publicité et la mode.
1964 Sabine et Hugh Weiss ont une fille, Marion.
1970 Des années 1970 aux années 1990, collaborations régulières avec les magazines Margriet, Town & Country, European Travel and Life.
1983 Bourse d’étude sur les Coptes d’Égypte, ministère de la culture.
1987 Les habitants du Val de Marne, commande du Fonds Départemental d’Art Contemporain, Créteil, France.
1992 Bourse d’étude sur l’île de la Réunion, ministère de la culture.
1999 Officier des arts et lettres.
2010 Ordre national du Mérite.
2016 Rétrospective au Jeu de Paume - Château de Tours.
2017 Sabine Weiss fait don de ses archives photographiques au Musée de l’Élysée à Lausanne.
2018 Exposition Les villes, la rue, l’autre, Centre Pompidou, Paris. »

Citations de Sabine Weiss

« Je témoignais, je pensais qu'une photo forte devait nous raconter une particularité de la condition humaine. J'ai toujours senti le besoin de dénoncer avec mes photos, les injustices que l'on rencontre ».

« Je n'aime pas les choses très éclatantes mais plutôt la sobriété… il ne s'agit pas d'aimer bien, il faut être ému. L'amour des gens, c'est beau. C'est grave, il y a une profondeur terrible. Il faut dépasser l'anecdote, dégager le calice, le recueillement. Je photographie pour conserver l'éphémère, fixer le hasard, garder en image ce qui va disparaître : gestes, attitudes, objets qui sont des témoignages de notre passage. L'appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent. »

« Lumières, gestes, regards, mouvement, silence, repos, détente, je voudrais tout incorporer dans un instant pour que s'exprime avec un minimum de moyens l'essentiel de l'homme... Mes photos expriment un certain amour que j'ai pour la vie  »

« Faire des images de ce que je vois dans la vie est un bonheur, une nécessité même. Pour moi, saisir l’instant, exprimer l’émotion, attraper le geste ou l’ambiance de la chose vue et de communiquer cette vision à autrui est la passion du photographe ».
Extraits de l'entretien
"Avec les procédés nouveaux, je me demande à quel point on va garder les photos. L’évolution de la technique est devenue trop facile et trop compliquée en même temps : un jour, j’ai eu trop de mal à comprendre, j’ai dit : j’arrête !"
"Moi, à l’époque, j’avais demandé à mon père de me faire un miroir avec un trou au milieu : les gens, quand je les photographiais, se voyaient exactement. En fait, j’ai inventé le selfie !"
"Il n’y a pas que la rue. J’ai mis en scène mon mari pour des projets plus expérimentaux. Je lui demandais de s’allumer une cigarette quand il ne fumait pas, ou de courir, mais pas trop loin : je ne voulais pas qu’il s’évade !"
"Pour certains, la photographie est un art. Pas pour moi. Mon mari était artiste, il créait. Moi, je ne crée pas : je témoigne de ce que je vois."
"Je vois moins de choses dans la rue aujourd’hui que dans le temps. Sans la télévision, les gens avaient le temps de se promener, et moi aussi. Tout se passait dans la rue : c’était un témoignage de la vie sociale, mais aussi une évasion."

(12 novembre 2020)

"Avec les procédés nouveaux, je me demande à quel point on va garder les photos. L’évolution de la technique est devenue trop facile et trop compliquée en même temps : un jour, j’ai eu trop de mal à comprendre, j’ai dit : j’arrête !"

"Moi, à l’époque, j’avais demandé à mon père de me faire un miroir avec un trou au milieu : les gens, quand je les photographiais, se voyaient exactement. En fait, j’ai inventé le selfie !"

"Il n’y a pas que la rue. J’ai mis en scène mon mari pour des projets plus expérimentaux. Je lui demandais de s’allumer une cigarette quand il ne fumait pas, ou de courir, mais pas trop loin : je ne voulais pas qu’il s’évade !"

"Pour certains, la photographie est un art. Pas pour moi. Mon mari était artiste, il créait. Moi, je ne crée pas : je témoigne de ce que je vois."

"Je vois moins de choses dans la rue aujourd’hui que dans le temps. Sans la télévision, les gens avaient le temps de se promener, et moi aussi. Tout se passait dans la rue : c’était un témoignage de la vie sociale, mais aussi une évasion."


France, Brotherfilms, 2023, 58 mn
Écrit et réalisé par Camille Ménager
Produit par Brotherfilms
avec la participation de France Télévisions
Avec le soutien de La PROCIREP – Société des producteurs, de L’ANGOA
Avec la participation du Centre national du cinéma et de l’image animée
Producteurs : Emmanuel François et Alice Mansion 
Avec les voix de Emma Broughton et Mauricette Gourdon
Image de Henry Marquis
Montage de Lionel Delebarre
Musique originale de Lou Rotzinger
Sur France 5 l24 mars 2023 à 22 h 40
Disponible jusqu'au 03/05/23
Visuels © Sabine Weiss - Brotherfilms

Du 4 juillet au 26 septembre 2021
31 rue de la République. 13200 Arles
Tél. : 04 13 31 51 99
Tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le lundi.
Visuels de Sabine Weiss ©Sabine Weiss
Affiche
Mariage gitan à Tarascon, 1953
Félix Labisse, peintre décorateur, Neuilly-sur-Seine, 1952
Rue des Terres au curé, Paris, 1954 
Mode pour Vogue, France, 1955 

Du 18 juin au 6 septembre 2020
Au Kiosque, espace d’exposition dédié à la photographie
Esplanade Simone Veil - Rive droite du port - 56000 Vannes
Tél. : 02 97 01 62 30
Tous les jours de 10 h à 13 h et de 14 h à 19 h
Entrée gratuite
Visuels © Sabine Weiss
Affiche
Gitane, Saintes-Maries-de-la-Mer, 1960
Porte de Vanves, Paris, 1952
Chez Dior, Paris, 1958
L'homme qui court, Paris, 1953
Village moderne de pêcheurs, Olhão, Algarve, Portugal, 1954
Anna Karina pour la marque Korrigan, 1958


Du 19 novembre 2016 au 5 mars 2017
Au Museum im Bellpark | Luzernerstrasse 21
Postfach | 6011 Kriens
Tel +41 41 310 33 81
Du mercredi au samedi: de 14 h à 17 h. Le dimanche: de 11 h à 17 h

"La ville miroir Fred Herzog, Sabine Weiss". 
Du 8 juin au 28 juillet 2018. Vernissage le 7 juin 2018 de 18 h à 21 h
Le monde de Sabine Weiss. Du 18 mai au 30 juillet 2016. Vernissage le 17 mai 2016 de 18 h à 21 h
5, rue Legouvé - 75010 Paris
Du mercredi au samedi de 14 h à 19 h et sur rendez-vous


Du 18 juin au 30 octobre 2016
25, avenue André Malraux – 37000 Tours
Tél. : 02 47 21 61 95
Du mardi au dimanche de 14 h à 18 h

Visuels :
L’audace, 1950
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 30 x 40 cm

Les lavandières, Bretagne, 1954
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 30 x 40 cm

Montmartre, 1953
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 30 x 40 cm

Montmartre, Paris, 1952
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 30 x 40 cm

New York, 1955
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 50 x 60 cm

2 CV sous la pluie, Paris,1957
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 40 x 50 cm

New York, 1955
Tirage gélatino-argentique d’époque, réalisé et signé au dos par l’artiste
Dimensions du tirage : 22,5 x 29 cm

Lower East Side, New York, 1955
Tirage gélatino-argentique d’époque, réalisé et signé au dos par l’artiste
Dimensions du tirage : 20,1 x 29,5 cm

Une rue à Naples, 1955
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 50 x 60 cm

Courses à Auteuil, Paris, 1952
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 30 x 40 cm

Marché aux Puces, Paris, 1952
Tirage gélatino-argentique moderne signé par l’artiste
Dimensions du tirage : 30 x 40 cm

Cheval, Porte de Vanves, Paris, 1952
Sabine Weiss
© Sabine Weiss

Enfant perdu dans un grand magasin, New York
États-Unis, 1955
Sabine Weiss
© Sabine Weiss

La Petite Égyptienne
1983
Sabine Weiss
© Sabine Weiss

Sabine Weiss
Paris, 1955
Tirage gélatino-argentique postérieur
Signé par l'artiste
© Sabine Weiss
Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

Sabine Weiss
2 CV sous la pluie, 1957
Tirage gélatino-argentique postérieur
Signé par l'artiste
© Sabine Weiss
Courtesy Les Douches la Galerie, Paris

Sabine Weiss
Gare Saint-Lazare, Paris, 1949
Tirage gélatino-argentique postérieur
Dimensions du tirage : 30 x 40 cm
Cadre : 50,5 l x 40,5 h x 3 p cm


Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent des dossiers de presse. L'article a été publié le 18 mai 2016, puis les 25 juillet, 4 mars et 29 octobre 2016, 5 mars 2017, 27 juillet 2018, 18 août 2020, 23 septembre 2021.

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