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mardi 30 septembre 2025

Le Dr Yehuda David, Clément Weill-Raynal et Actualité juive condamnés pour avoir diffamé Jamal al-Dura

Le 29 avril 2011, la XVIIe chambre du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris a condamné le Dr Yehuda David, chirurgien, Clément Weill-Raynal, journaliste, et Actualité juive à payer solidairement 5 000 euros en dommages et intérêts à Jamal al-Dura pour l'avoir diffamé dans deux articles publiés en 2008 par cet hebdomadaire. Le Tribunal a jugé diffamatoires des propos alléguant que, le 30 septembre 2000, ce Gazaoui avait participé à une mise en scène diffusée par France 2, puis avait imputé à tort à des tirs israéliens la mort de son fils Mohammed et ses anciennes blessures afin de berner l'opinion publique, et ce, avec la complicité de médecins palestiniens. Ce jugement laisse entières certaines questions, voire en suscite d'autres notamment sur la date de l'hospitalisation à Amman de Jamal al-Dura et la "foi" de magistrats en un "rapport" médical jordanien. Ce qui affaiblit la crédibilité de ces images télévisées. Article republié en ce 25e anniversaire de la diffusion par le Journal télévisé (JT) de 20 h France 2 de ce "blood libel" (allégation infondée de meurtre rituel d'un enfant non-juif par des Juifs), et alors que, depuis et notamment durant la guerre israélienne existentielle Swords of Iron (Epées de fer)Pallywood/Gazawood a continué de mettre en scène, produire et diffuser à des médias occidentaux, naïfs ou cyniques, d'autres blood libels alimentant l'antisémitisme et diffamant l'Etat d'Israël. Faute d'une défaite judiciaire, politique et médiatique dans cette affaire al-Dura, Pallywood a continué sa production léthale pour Israël et les juifs. Mediapart diffuse l'interview de Jamal al-Dura intitulée "Jamal al-Dura : « Le sang de Mohammed n’en finit pas de couler ».

Cet article a été publié en une version américaine plus concise par Ami magazine.
That article was published in American English and in a more concise version by Ami magazine.
Les blessures de Jamal al-Dura étudiées par le Tribunal correctionnel de Paris
La Cour d’appel de Paris a évoqué les blessures de Jamal al-Dura 
« Le fusillé du mur des cons » par Clément Weill-Raynal


C'est un jugement de treize pages à la motivation sévère, mais il ne convainc pas et ne clôt pas l'affaire al-Dura.

Des images aux "blessures"
L'affaire al-Dura a débuté le 30 septembre 2000, quand France 2 a diffusé le reportage de Charles Enderlin, son correspondant permanent à Jérusalem, déclarant en voix off sur des images signées par le cameraman palestinien Talal Abu Rahma :
« Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible des tirs venus des positions israéliennes. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ».
Jamal al-Dura a été filmé alité dans un hôpital à Gaza le 1er octobre 2000, puis à Amman (Jordanie) le 5 octobre 2000 lors de la visite du roi Hussein de Jordanie.

L’image du « petit Mohamed » devient l’icône de l’Intifada II.

Ce reportage suscite des doutes, et des enquêtes dès fin 2000 de Nahum Shahaf, physicien israélien, de Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l’agence de presse Mena (Metula News Agency). 

Nahum Shahaf et la Ména contestent l'authenticité des faits allégués dans ce reportage, et concluent à la mise en scène.

Au sein de la Ména, Gérard Huber, psychanalyste, et Luc Rosenzweig, journaliste confirmé, poursuivent leurs investigations. Gérard Huber publie un livre au titre significatif.

Dans son documentaire Trois balles et un enfant mort. Qui a tué Mohamed al-Dura ? diffusé en 2002 par ARD, Esther Schapira, documentariste allemande, soutient que l'enfant serait mort vraisemblablement par des balles palestiniennes. 

C'est Richard Landes, historien américain, qui parvient à interviewer Charles Enderlin, et forge le néologisme Pallywood pour désigner l'industrie audiovisuelle palestinienne de propagande

La polémique sur ce reportage controversé est alimentée par le long refus de France 2 de rendre publics les rushes du reportage, et les versions successives et contradictoires de Talal Abu Rahma qui, le 3 octobre 2000, affirme sous serment, au Centre palestinien des droits de l’homme : « L’enfant a été tué intentionnellement et de sang-froid par l’armée israélienne », puis se rétracte le 30 septembre 2002, soit deux ans plus tard, dans un fax adressé à France 2 Jérusalem : « Je n’ai jamais dit à l’Organisation palestinienne des droits de l’homme à Gaza que les soldats israéliens avaient tué intentionnellement et en connaissance de cause Mohamed al-Dura et blessé son père ».

Le 23 octobre 2004, Talal Abu Rahma a filmé (13'04") Jamal al-Dura à son domicile Gazaoui en train de montrer les cicatrices censées remonter à l'incident du 30 septembre 2000. France 2 a diffusé ce film lors d’une conférence de presse le 18 novembre 2004 afin de mettre un terme à cette controverse.

Le 19 octobre 2006, la XVIIe chambre du TGI de Paris a condamné Philippe Karsenty, directeur de l'agence de notation des médias Média-Ratings, pour diffamation à l’égard de France 2 et de Charles Enderlin : il avait évoqué une « mise en scène » de ces images. Un jugement infirmé par la Cour d’appel de Paris qui a relaxé Philippe Karsenty le 21 mai 2008.

Les 4 septembre et 25 septembre 2008, Actualité juive (1) a publié l'interview du Dr Yehuda David, chirurgien à l’hôpital Tel ha Shomer à Tel-Aviv, par Clément Weill-Raynal - article titré Les blessures de Jamal al-Dura existaient déjà en 1993 sans la moindre ambiguïté possible ! -, puis une réponse de ce journaliste à un droit de réponse de Charles Enderlin.

Le Dr Yehuda David y affirmait que Jamal al-Dura, victime en 1992, de blessures au couteau lors d’une rixe entre Palestiniens, avait d'abord été opéré dans la bande de Gaza : ces coups avaient sectionné des nerfs médian et cubital ; ils avaient induit une paralysie de la main droite. En 1994, le Dr David a opéré Jamal al-Dura à l'hôpital Tel ha Shomer à Tel-Aviv : pour restaurer la flexibilité des doigts de cette main droite, il a prélevé un tendon dans le pied et la jambe gauches du patient pour les transférer dans sa main droite. Ce chirurgien a d'une part reconnu dans des cicatrices de Jamal al-Dura au pied et à la jambe gauches ainsi qu'à la main et à l'avant-bras droit les cicatrices de blessures originelles et celles de son opération, et d'autre part, douté de l'authenticité de faits allégués par Jamal al-Dura, en particulier l'imputation à des balles israéliennes d'autres blessures (artère fémorale).

Le 9 septembre 2008, le professeur israélien Raphaël Walden a écrit un "rapport" d'une page en se fondant seulement sur "le dossier médical pour l'hospitalisation de Jamal al-Dura à l'Al-Hussein Medical City Hospital" à Amman le "1er octobre 2000". Il a listé les blessures de Jamal al-Dura selon leur localisation : "membre supérieur droit", "membre inférieur droit" et "membre inférieur gauche" en évoquant des "blessures par balles" dans les seuls deux membres inférieurs.

Le 8 février 2011, le Dr Yehuda David et Clément Weill-Raynal, journaliste à Actualité juive, ont comparu et, Serge Bénattar, directeur de cet hebdomadaire français, était représenté, devant la XVIIe chambre du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris.  Ils étaient poursuivis pour diffamation par Jamal al-Dura, A Dura ou Dura, absent de l'audience.

10 000 euros à verser à Jamal al-Dura
Le Tribunal n'a donc pas suivi les réquisitions de relaxe des prévenus proposées par Dominique Lefebvre-Ligneul, représentant le Parquet.

Il a condamné chaque défendeur à une amende de 1 000 euros, assortie d'un sursis total, et tous trois solidairement à verser à Jamal al-Dura 5 000 euros au titre des dommages et intérêts, ainsi que 5 000 euros au titre de ses frais de justice.

Il a aussi ordonné la publication par Actualité juive d'un communiqué sur ce jugement dans le mois suivant sa notification.

Il a débouté Jamal al-Dura du surplus de ses demandes.

Une diffamation établie
La diffamation est une « allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne » (article 29 de la loi du 29 juillet 1881).

Le Tribunal estime que les six passages incriminés de ces deux articles sont diffamatoires car ils allèguent que Jamal al-Dura a participé à un incident mis en scène et qu'il a rendu "des tirs émanant de l'armée israélienne" responsables de "blessures anciennes", dans le but de tromper l'opinion publique "en faisant croire que des blessures venaient de lui être infligées au cours d'une fusillade qui avait fait perdre la vie à son fils", et avec le concours de complices médecins palestiniens.

Poursuivis pour diffamation, les prévenus peuvent être relaxés s’ils prouvent la vérité des faits allégués - exception de vérité -, ou s'ils démontrent leur bonne foi.

La « preuve des faits diffamatoires doit être parfaite, complète et corrélative aux imputations diffamatoires dans leur matérialité et toute leur portée ». Le Tribunal estime que celle des trois défendeurs ne l'est pas, et n'examine pas celle de Jamal al-Dura. Ainsi, il écarte des articles de presse et l'arrêt de la Cour d'appel de Paris de 2008 tançant Charles Enderlin au motif qu'ils ne "sont pas probants au regard des imputations dont la vérité est recherchée", ainsi que les témoignages de Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), et de Luc Rosenzweig, journaliste ayant enquêté sur l'affaire car "ils n'ont pas permis d'établir la preuve recherchée par les prévenus". Quant à l'attestation du Dr Stéphane Romano du 7 juin 2010, certes elle reconnaît que "l'aspect de la main et le handicap au membre supérieur de ce patient sont consécutifs à un traumatisme précédent son éventuelle implication dans la fusillade d'octobre 2000", mais "la description des blessures ne permet pas d'identifier celles qui proviennent des interventions précédentes et celles qui seraient nouvelles".

Par contre, le Tribunal retient le "document médical" que Jamal al-Dura "avait présenté lors de l'entretien télévisé du mois d'octobre 2004, ainsi que la capture d'écran du rapport médical (avec sa traduction), établi par les docteurs Ahmaed Abdallah, Mohamed al Zaher et Hakem al Kadi, médecins de la cité médicale Al Hussein à Hamman en Jordanie où il avait été hospitalisé le 4 décembre 2000" et qui "constate :
- un état anémique grave dû à l'hémorragie,
- une double fracture (avec effritement osseux) au niveau de l'humérus droit,
- une fracture au niveau du bassin plus l'os de la "hanche droite",
- une section de l'artère, de la veine et du nerf au niveau de la cuisse droite (une intervention ayant été pratiquée dans la bande de Gaza),
- des blessures multiples par balles de différents calibres au niveau des deux jambes,
- d'anciennes séquelles au niveau de la main droite, avec ancienne section du nerf cubital droit".

Ces "constatations distinguent clairement des blessures anciennes de la main droite d'autres blessures dont il n'est pas dit qu'elles seraient anciennes et dont il y a lieu de croire, sur la foi de ce rapport, qu'elles auraient été constatées lors de l'admission de Jamal al-Dura à l'hôpital Al Hussein d'Hammam".

Ces constatations "n'excluent nullement l'existence de blessures survenues ultérieurement à l'intervention du docteur Yehuda David et ne permettent donc pas de rapporter la preuve des imputations diffamatoires".

Pour résumer cet extrait du jugement fondé sur un argument chronologique : sur la base de ce "rapport médical", les "constatations" lors de l'admission de Jamal al-Dura dans cet hôpital "le 4 décembre 2000" ne permettent pas, selon le Tribunal, d'exclure l'hypothèse de blessures postérieures à 1994.

Sur la bonne foi, la jurisprudence requiert la réunion de quatre conditions : l’absence d’animosité personnelle, un but légitime, la prudence dans l’expression et une enquête préalable sérieuse.

Certes, le Tribunal reconnaît l'absence d'animosité du journaliste et du chirurgien à l'égard de Jamal al-Dura, ainsi que la nécessité d'informer sur un reportage ayant donné lieu à un "débat public et la polémique" et ayant généré une "affaire internationale particulièrement médiatisée", les "images de la mort du jeune Mohammed ayant fait le tour du monde et étant devenues emblématiques de la cause palestinienne".

Cependant, le Tribunal reproche au Dr David d'avoir manqué de prudence dans ses déclarations, de n'avoir pas examiné récemment Jamal al-Dura ni lu ses dossiers médicaux à Gaza et en Jordanie avant de s'exprimer sur certaines blessures. Quant à Clément Weill-Raynal, le Tribunal blâme son "engagement rédactionnel", son "acquiescement" aux propos du chirurgien, et une rétention d'informations à l'égard de celui-ci et des lecteurs, sans "donner au lecteur des éléments contradictoires lui permettant d'apprécier "la thèse de la mise en scène" développée".

Les trois défendeurs ont interjeté appel de leur condamnation.

Des avocats interrogés, seule Me Orly Rezlan, avocate de Jamal al-Dura, m'a répondu. Le 1er mai 2011, Me Orly Rezlan s'est réjouie de cette décision qui "reflète le contenu des débats à l’audience. Le docteur David a admis que son dossier médical ne pouvait expliquer les cicatrices les plus impressionnantes constatées sur le corps de Jamal al-Dura et en particulier, la cicatrice à l’aine... Il est ainsi démontré que les blessures de Jamal al-Dura ne préexistaient pas à la fusillade. Ce procès aura permis de poser à ce médecin des questions précises et de montrer les limites de son propos”.

Carences informatives et contradictions
Pourtant, le jugement laisse dubitatif par certaines assertions - notamment l'avis négatif sur l'enquête sérieuse menée par Clément Weill-Raynal -, ses contradictions et ses carences informatives, ainsi que ses partis pris non motivés : le Tribunal cite des déclarations officielles israéliennes anciennes (octobre et novembre 2000), mais non celles plus récentes, par exemples la lettre de la Direction nationale de l'Information auprès du Premier ministre le 21 octobre 2010 réfutant toute responsabilité israélienne dans la "mort de Mohamed al-Dura" ou les déclarations de Daniel Seaman, alors responsable du Bureau de presse gouvernemental (GPO), affirmant fin septembre 2007 au cabinet israélien d’avocats Shurat HaDin que "le cameraman Talal Abu Rahma a mis en scène tout l’incident" et précisant en 2008 que ce cameraman s'était vu retirer sa carte de presse par le GPO "car il était impliqué "dans la mise en scène d'évènements dans la bande de Gaza". On pourrait donc retourner au Tribunal le reproche de rétention d'informations qu'il adresse à Clément Weill-Raynal.

A cet égard, on comprend mal les louvoiements du gouvernement israélien entre deux thèses inconciliables : celle de la "mise en scène de l'incident al-Dura" et celle de la "mort de Mohamed al-Dura" selon "une forte probabilité" par des "balles palestiniennes". Il conviendrait qu'il fixe enfin sa position, et en tire toutes les conséquences.

Ce jugement du Tribunal suscite de nombreuses questions.

1. A quelle date Jamal al-Dura a-t-il été hospitalisé dans "la cité médicale Al Hussein à Hamman en Jordanie" ?
            - "sur la foi" du rapport jordanien d'hospitalisation de Jamal al-Dura à Amman, le Tribunal écrit que ce patient y "avait été hospitalisé le 4 décembre 2000".
            - se fondant sur le "rapport médical d'hospitalisation" de Jamal al-Dura à Amman, le professeur Raphaël Walden mentionne, dans son "rapport" évoqué devant le Tribunal, une autre date d'hospitalisation : le "1er octobre 2000".
            - le film montré par France 2 devant la Cour d'appel de Paris le 27 février 2008 et sur son site Internet, indique que "le lendemain des faits", donc le 1er octobre 2000, "Jamal al-Dura est allongé sur son lit d'hôpital à Gaza" (11'13").
            - le rapport médical jordanien traduit par la Metula News Agency (ou Mena) est signé par les docteurs Issam Albshari, Mohamed Altihar et Hakim Alkadi. Il indique que Jamal al-Dura a été admis dans cet hôpital al-Hussein " le 1er octobre 2000 après avoir été transféré de la bande de Gaza, Camp de El Burej, des suites de blessures par balles deux jours avant son transfert", soit le 29 septembre 2000. Or, le reportage de France 2 sur l'incident al-Dura date du 30 septembre 2000.
            - Stéphane Juffa, rédacteur en chef de la Mena (1), a indiqué :
"en date du 26 novembre 2000, la Direction de la Coordination et des Liaisons de l’armée israélienne fait parvenir par courrier au chef de la Commission d’enquête sur les événements du 30 septembre 2000 à Nétzarim, Nahum Shahaf, un compte-rendu des "Mouvements de sorties à l’étranger de Jamal Mohamed Ahmed Dura – carte d’identité 942395930". Le rapport des mouvements de sorties est signé par Yekhezkel Dgani, le coordinateur de l’Enregistrement de la population – Mirsham Ha-okhluzinn -, l’administration israélienne en charge du Contrôle de l’Habitant. Le compte-rendu référencie les cinq derniers mouvements de Jamal. Or ce document mentionne spécifiquement que c’est le 4 octobre qu’A-Dura [Nda : "La carte d’identité israélienne et le rapport jordanien mentionnent Dura et A Dura, ce qui est équivalent", précise Stéphane Juffa] a quitté le territoire alors contrôlé par l’Etat d’Israël, au poste de l’aéroport de Dahanya, dans le sud de la Bande de Gaza".
            - le roi Hussein de Jordanie a été filmé le 5 octobre 2000 au chevet de Jamal al-Dura qui a été interviewé par deux journalistes israéliens.

C'est d'autant plus étrange qu'il ressortait des débats que Jamal al-Dura avait été hospitalisé une seule fois dans cet hôpital jordanien en 2000.

2. Quelles blessures ? Quelles cicatrices de quelles blessures ?
Il est regrettable qu'après les dix heures d'audience du 8 février 2011, et même en reprenant la teneur du "rapport médical" de trois médecins de l'hôpital Al Hussein à Amman, le Tribunal ne fournisse pas des données essentielles et indispensables : nombre, nature et localisations exacts des blessures de Jamal al-Dura attribuées aux tirs israéliens le 30 septembre 2000 au carrefour de Netzarim. De même, manquent les comparaisons entre les blessures de 1992, celles opérées en 1994 et celles datant du 30 septembre 2000.

Selon le Tribunal, ce "rapport médical" jordanien évoque des "blessures multiples par balles de différents calibres au niveau des deux jambes", et pour elles seules. Pourquoi les trois auteurs de ce "rapport médical" jordanien ont-ils tenu à spécifier la nature des blessures - "par balles" - pour ces seuls membres ? Par cette précision, ses trois auteurs ont opéré une distinction parmi toutes les blessures, selon leur nature.

A contrario, et ipso facto, les autres blessures constatées - "une double fracture (avec effritement osseux) au niveau de l'humérus droit, une fracture au niveau du bassin plus l'os de la "hanche droite", une section de l'artère, de la veine et du nerf au niveau de la cuisse droite (une intervention ayant été pratiquée dans la bande de Gaza)" et "d'anciennes séquelles au niveau de la main droite, avec ancienne section du nerf cubital droit" - ne résulteraient donc pas de balles si l'on suit la distinction opérée par ces trois médecins. Et elles ne pourraient donc pas avoir été causées par des balles israéliennes le 30 septembre 2000.

Poursuivons ce raisonnement respectueux du sens littéral du "rapport médical" rédigé par trois praticiens jordaniens :

- ce "rapport médical" jordanien exclut ipso facto toute nouvelle blessure "au niveau de la main droite" et toute nouvelle "section du nerf cubital droit". L'état de la main droite de Jamal al-Dura se trouve donc en l'état résultant de l'opération chirurgicale effectuée par le Dr Yehuda David dans un hôpital réputé de Tel-Aviv en 1994.

- pourquoi le bras droit jusqu'à la main de Jamal al-Dura, hospitalisé le 1er octobre 2000 à Gaza, est-il entouré d'un plâtre ou bandage taché de rouge (surtout au niveau de la main, 11'12'') ? Surtout si seul "l'humérus droit" a subi une "double fracture" ?

- quand "l'intervention à la cuisse droite" a-t-elle été pratiquée "dans la bande de Gaza" ? Et dans quel hôpital ?

- quid du petit rond sur la fesse droite de Jamal al-Dura présenté comme la cicatrice d'une "blessure par balle" du 30 septembre 2000, filmé par Talal Abu Rahma le 23 octobre 2004 (13'40'') et omis par ce "rapport médical" jordanien et par le Tribunal qui a vu ce film ? Admettons qu'un médecin de cet hôpital d'Amman n'ait pas vu cette "blessure par balle" sur la fesse droite de Jamal al-Dura. Mais trois !? Ces trois médecins de l'hôpital d'Amman ont-ils ausculté leur patient à son arrivée ou se sont-ils fiés au dossier médical de l'hôpital palestinien en en recopiant une partie ? De quand date ce petit rond ? A l'audience, le Dr Yehuda David avait informé le Tribunal que des Palestiniens tirent une balle dans la fesse de ceux présumés avoir collaboré avec l’Etat d’Israël.

- Combien de "blessures par balles" ? "Neuf" selon des "sources médicales palestiniennes". Le Tribunal évoque, "sur la foi" du "rapport médical" jordanien, "des blessures multiples par balles de différents calibres au niveau des deux jambes". Dans le film tourné par Talal Abu Rahma pour France 2 le 23 octobre 2004 sur les cicatrices provoquées par des "blessures par balles" le 30 septembre 2000, Jamal al-Dura dirige son index le long de tracés de ce qui semble de longues et fines cicatrices sur sa jambe gauche (13'47''), puis désigne dans sa jambe droite ce qu'il présente aussi comme deux cicatrices : une petite zone que l'on peine à distinguer et qui semble au-dessous d'un rond foncé près du genou (14'22''), et un petit rond près du pied (14'28'').

- Jambe gauche. Selon le "rapport" du professeur Walden, Jamal al-Dura a " deux blessures par balles" situées " au milieu et au tiers supérieur". Cependant, Jamal al-Dura désigne de son index ce qui semble des cicatrices qui parcourent sa jambe du genou jusqu'au pied, donc bien au-delà du "milieu" de la jambe (13'47''-14'19''). Le Dr Yehuda David affirme que certaines cicatrices datent de son opération chirurgicale en 1994.
- Jambe droite. Selon le "rapport" du professeur Walden, Jamal al-Dura aurait de "multiples blessures par balles" et une "blessure par balle au tiers supérieur du tibia". Jamal al-Dura ne désigne que deux zones de cicatrices de "blessures par balles". Pointée par l'index de Jamal al-Dura, la zone du petit rond près du pied droit apparaît dépourvue de plâtre ou bandage et sans aucune blessure le 1er octobre 2000 dans le film de France 2 (11'21'') ; elle ne peut donc pas correspondre à une blessure par balle israélienne le 30 septembre 2000, au carrefour de Netzarim. Comment Jamal al-Dura a-t-il pu se tromper ? Reste donc une "blessure par balle au tiers supérieur du tibia". Cette prétendue cicatrice est peu visible, et la caméra de Tala Abu Rahma la quitte rapidement pour se déplacer vers le petit rond près du pied.

- Quels calibres de balles ? A la différence du "rapport médical" jordanien cité par le Tribunal, le "rapport" du professeur Raphael Walden ne distingue aucune différence de calibre dans les balles censées avoir blessé Jamal al-Dura. Comment des balles de même calibre, provenant du même endroit, tirées par les mêmes soldats, peuvent elles provoquer des blessures tantôt aux "cicatrices" minuscules et rondes et tantôt aux cicatrices longues et fines ?

- Comment une fusillade aussi nourrie dans la durée - « Les balles pleuvaient autour de nous comme de la pluie » et ce, "pendant 45 minutes" selon Talal Abu Rahma -, a-t-elle pu laisser sur le corps de Jamal al-Dura si peu d'impacts de balles, toutes étrangement focalisées "au niveau des deux jambes", alors que sa tête était visible au-dessus du baril pendant 16 secondes sans être atteinte par des balles (7'58''-8'03'' et 8'19''-8'30'') ? "Les armes utilisées [par les soldats israéliens] sont des fusils d’assaut, capables de tirer par rafales et dont la cadence de tir est de six cents à huit cents coups à la minute. En supposant même qu’un seul tireur ait tiré 50 coups à la minute, le nombre de coups de feu sur une durée de 40 minutes aurait été de DEUX MILLE...", écrit l'expert balistique mandaté par Philippe Karsenty dans son rapport du 19 février 2008.

- Comment concilier "l'hémorragie" évoquée dans ce "rapport médical" jordanien et l'absence de sang sur les vêtements, le sol et le mur derrière Jamal al-Dura, pendant et après les "tirs venus des positions israéliennes" ? "Du sang sur un tee-shirt blanc, cela se voit", a ironisé le Dr David Yehuda interviewé par le rédacteur en chef Michel Zerbib sur Radio J, le 5 mai 2011. Et sur un pantalon bleu aussi, serait-on tenté d'ajouter. Le commentaire du film présenté par France 2 à la Cour d'appel de Paris en 2008 allègue qu'une tache près du bras droit serait du sang (8'14''). Mais le "rapport médical" jordanien, auquel le Tribunal accorde une telle "foi", ne relève des "blessures par balles" qu'au "niveau des deux jambes".

Quel crédit accorder à ce "rapport médical" jordanien ? C'est sur ce "rapport" que le Tribunal se fonde - "il y a lieu de croire, sur la foi de ce rapport" - avant de conclure que la "preuve des imputations diffamatoires" n'est pas apportée. En fondant ainsi sa décision sur ce "rapport médical" jordanien - certaines de ses phrases contredisent notamment un autre "rapport médical" -, le Tribunal semble avoir renoncé à son devoir de statuer en droit, avec bon sens et avec logique. A noter que la justice française offre des exemples où des magistrats motivent leurs jugements en se fondant sur des rapports d'experts - psychiatre, spécialiste en immobilier - contestables par leurs imprécisions, leurs contradictions, etc. Ce qui est préjudiciable pour les justiciables qui subissent des dommages.

Curieusement, ce Tribunal qualifie de "déclaration péremptoire" une observation du Dr Yehuda David induite par son expertise acquise en particulier sur les champs de guerres au sein d'unités de Tsahal. Ce chirurgien émérite a affirmé, notamment à l'audience, que Jamal al-Dura n'aurait pas survécu - il se serait "vidé de son sang en quelques minutes sans pouvoir atteindre l'hôpital de Gaza" - si son artère fémorale avait été touchée par des balles de M16 israéliens ce 30 septembre 2000.

On demeure au moins étonné, voire choqué, par le faible niveau des magistrats ayant rendu ce jugement. Des juges semblant dénués d'esprit logique, de raison... au pays de Descartes.

Une information majeure
En qualifiant de "limitée" la portée de la révélation du Dr Yehuda David, le Tribunal minore sans raison une information majeure.

En effet, en 2000, Jamal al-Dura avait attribué toutes ses blessures à Tsahal. C'est aussi ce qui ressort de ce film de Talal Abu Rahma pour France 2 et en date du 23 octobre 2004. Un film intégré dans celui montré par France 2 et Charles Enderlin à la Cour d'appel de Paris le 27 février 2008 et visible sur le site de France 2 (13'04''). En rappelant son opération de chirurgie réparatrice de 1994, le Dr Yehuda David non seulement a annihilé les allégations de Jamal al-Dura, de Talal Abu Rahma et de France 2 en ce qui concerne les membres opérés, mais a aussi réduit le crédit à apporter à leurs allégations d'autres "blessures par balles".

Et ce chirurgien se voit conforté dans ses affirmations par ledit "rapport médical" jordanien qui évoque, aux dires mêmes du Tribunal, "d'anciennes séquelles au niveau de la main droite, avec ancienne section du nerf cubital droit", et donc, a contrario, aucune autre nouvelle blessure à cette main de Jamal al-Dura.

Enfin, on peut s'interroger sur le choix de Jamal al-Dura d'avoir judiciarisé les questions visant ses blessures, alors qu'il aurait pu répondre aux questions de Clément Weill-Raynal et de Luc Rosenzweig, venir s'exprimer devant le Tribunal et surtout accepter d'être examiné par les experts d'une commission d'enquête indépendante chargée d'établir la vérité sur ce qui s'est produit le 30 septembre 2000 au carrefour de Netzarim, et dont la constitution a été demandée par Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) en 2008, puis en 2011.

D'autant que les autorités israéliennes ont toujours indiqué qu'elles ne mettraient "aucun obstacle à ses déplacements".

Il est désolant qu'aucune des institutions publiques françaises - notamment la direction de France Télévisions, le ministère de la Culture et de la Communication et le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) - ne soit intervenue depuis tant d'années pour mettre un terme par des réponses à ces questionnements légitimes et logiques sur "l'incident al-Dura".

21es Rendez-vous de l'Histoire
Les 21es Rendez-vous de l'Histoire à Blois ont eu pour thème "La puissance des images" (10-14 octobre 2018).

Al-Jazeera
Le 30 septembre 2024, AJ+ français, branche française de la chaine qatari al-Jazeera, a diffusé sur X, ex-Twitter, un reportage (3'22'') ainsi commenté : 
"C'était le pire jour de ma vie.”
Le 30 septembre 2000, Mohammed al-Durrah, 12 ans, est tué par l'armée israélienne alors qu'il se trouve dans les bras de son père.Les images, diffusées le soir même sur France 2, marqueront le monde entier.
Ses parents témoignent pour AJ+ ".
Manal al-Durrah, présentée comme la mère de Mohammad al-Durrah - au lieu de "al-Dura" -, évoque ce dernier comme un "martyr" (shahid).

Mediapart
Le 30 septembre 2025 à 
à 10h32, Mediapart diffuse l'interview de Jamal al-Dura intitulée "Jamal al-Dura : « Le sang de Mohammed n’en finit pas de couler » et signée par Gwenaelle Lenoir..

Réservé aux abonnés, cet article débute ainsi :
"Il y a vingt-cinq ans, le 30 septembre 2000, Mohammed al-Dura mourait dans les bras de son père, tué par des balles israéliennes, derrière un cylindre de béton, à un carrefour de la bande de Gaza. Ce père, Jamal al-Dura, vit toujours dans le camp d’Al-Bureij. Mediapart a pu le joindre et l’écouter.

L’image est mauvaise, le son se hache avant de revenir et puis de repartir, la liaison coupe souvent. Mais les mots et les traits de Jamal al-Dura nous parviennent quand même, depuis le camp d’Al-Bureij, dans la partie centrale de la bande de Gaza. Son visage est long et émacié, ses cheveux gris, sa peau semble un peu jaune. « Je me suis rendu chez des amis pour vous parler, dit-il à Mediapart, le 15 septembre en fin d’après-midi. Chez moi, c’est impossible, j’habite dans les ruines de ma maison, j’ai réussi à y aménager un coin, mais obtenir une liaison internet"

Co-fondateur de Mediapart, Edwy Plenel a annoncé ainsi cet article sur X, ex-Twitter à 11 h13 :
"Il y a 25 ans, le 30 septembre 2000, Mohammed al-Dura mourait dans les bras de son père, tué par des balles israéliennes à un carrefour de la bande de #Gaza. Ce père, Jamal  al-Dura, vit toujours dans le camp d’Al-Bureij. @Mediapart  a pu le joindre."

Pourquoi ce regain d'intérêt pour l'affaire al-Dura ? Pour tenter d'effacer le souvenir des fakes, notamment sur "la famine dans la bande de Gaza" ? Pour renforcer l'image diffamant Israël et ses soldats présentés faussement comme "tueurs d'enfants" depuis des décennies, notamment auprès de la génération née en 2000 (génération Z ou Gen Z) ?


Articles à lire sur
- l'affaire al-Dura/Israël
- la France
- le Judaïsme/Juifs
- le Monde arabe/Islam
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Cet article a été modifié le 15 octobre 2011 puis les 13 mai 2011, 30 septembre 2016, 2 octobre 2018, 29 septembre 2019, 2 octobre 2020, 28 septembre 2022, 28 septembre 2023, 30 septembre 2024.

lundi 29 septembre 2025

La guerre existentielle israélienne "Swords of Iron" (Glaives de fer) sur Arte

Sur l'agression djihadiste du 7 octobre 2023 et a guerre israélienne existentielle Swords of Iron (Glaives de fer) visant à annihiler les organisations terroristes dans la bande de Gaza et à ramener les otages capturés le 7 octobre 2023, ARTE consacra « deux soirées spéciales les 
24 septembre et 1er octobre 2024 au conflit israélo-palestinien, à retrouver à l'antenne et en replay ». Des reportages ou documentaires souvent partiaux. Arte diffusera le 30 septembre 2025 à 19 h 30, dans le cadre de la série « Le dessous des images », « Gaza : la famine invisible », film biaisé, puis à 21 h « Tsahal, l’armée israélienne à l’épreuve », documentaire partial de Damien Fleurette.

« Histoire du judaïsme » par Sonia Fellous 
Lieux saints partagés. Coexistences en Europe et en Méditerranée
« Juifs et Arabes de France : dépasser la question israélo-palestinienne » 
Qumrân, le secret des manuscrits de la mer Morte 
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Hébron, ville biblique 
« Le mystère Atlit Yam. 10 000 ans sous les mers » de Jean Bergeron
Le logiciel espion Pégase/Pegasus

Le samedi 7 octobre 2023 au matin, lors de Sim’ha Torah (Souccot), environ 6 000 Gazaouis lourdement armés - 3 800 terroristes islamistes, notamment du Hamas, et 2 200 civils -, ont envahi, le sud de l’Etat d’Israël pour commettre le djihad en criant « Allah Akbar ». Nul ne qualifie pertinemment d’agression djihadiste les actes - invasion, viols, assassinats, razzias, rapts… - commis par 6 000 Gazaouis : civils, dont des employés de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East), et membres d'au moins cinq mouvements islamistes : Hamas - dont la Nukhba, unité militaire d'élite -, Djihad islamique, Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et Brigades des martyrs d'Al Aqsa liées au Fatah. 

Sous le titre « Guerre Israël-Hamas : un conflit sans fin », Arte consacre un dossier pour suivre des évènements « au jour le jour » par des reportages ou documentaires.

« Le conflit entre Israéliens et Palestiniens dure depuis des décennies et la violence perdure. Le 7 octobre, une offensive du Hamas contre Israël a fait au moins 1400 morts, essentiellement des civils désarmés. Israël a riposté avec d'intenses bombardements de la bande de Gaza, faisant au moins de 15 000 victimes, selon le Hamas. Une trêve dans les combats a été observée pendant une semaine afin de libérer des otages israéliens contre des prisonniers palestiniens. Le 1er décembre, les combats ont repris. » Une présentation biaisée : "offensive" au lieu de "djihad", la haine s'avère unilatérale, venant de "Palestiniens" de l'Autorité palestinienne (AP) ou de la bande de Gaza. Le chabbat du 7 octobre 2023, correspondant à la fête juive de Souccot, plus précisément, à Chemini Atséret. Ce samedi matin, des milliers de djihadistes essentiellement du Hamas et des civils Gazaouis, dont ceux travaillant dans des kibboutzim, ont envahi le sud d'Israël où ils ont commis viols, tortures, assassinats, razzias, incendies, etc.

Face à la recrudescence d'actes antisémites notamment en France dès ce djihad en Israël, Arte a rediffusé en 2023 sur son site Internet la série documentaire sur l'histoire de l'antisémitisme, réalisée par Jonathan Hayoun.

Sous le titre « Israël-Palestine : le conflit sans fin », Arte regroupe plusieurs vidéos. « Le 7 octobre 2023, une offensive de l'organisation terroriste du Hamas a fait environ 1170 morts en Israël, essentiellement des civils. L'État hébreu a riposté en menant des opérations militaires dans la bande de Gaza, faisant plus de 41 000 victimes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. Après des mois de conflits, une trêve est-elle encore envisageable ? » Quelle est la source d'Arte concernant le nombre de victimes ? 

Le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont en train d'être modifiés sous nos yeux, au grand dam en particulier du Quai d'Orsay.

Les raisons de ce djihad sont éludées. De même que l'affaiblissement de l'Etat Juif par une minorité déconnectée de la réalité, ayant occulté dans l'Histoire d'Israël le djihad et la dhimmitude, ayant conclu des "accords de paix" moyennant des concessions territoriales ou autres majeures, ayant jugulé la démocratie israélienne par un "gouvernement des juges" jusque dans l'Armée. Un aveuglement motivé par une idéologie insensible aux faits.

Sont occultés Pallywood, la taqiyya, le rôle des "journalistes palestiniens" et ONG... 

Ce djihad bénéficie des appels au cessez-le-feu de l'ONU, des condamnations d'Israël par des cours internationales et instances supranationales, des méfaits d'ONG, de l'aide internationale et de celle de l'Union européenne (UE). But : empêcher une victoire totale, définitive de l'Etat Juif qui prouve depuis des mois que la menace djihadiste peut être vaincue si les dirigeants politiques soutenus par une armée et un peuple unis sont déterminés et constants.

Pour saisir la partialité d'Arte, ses réticences à qualifier de terroristes des djihadistes, le titre du documentaire réalisé par Martin Koddenberg et Lina Schuller suffit : "Les rebelles Houthis au Yémen : terroristes ou combattants de la liberté ?" Le résumé du film est caractérisé par le même biais : "Le Yémen, l’un des pays les plus pauvres du monde, est un foyer de crise majeur au Moyen-Orient. Depuis des années, les Houthis, une organisation politique et militaire chiite, luttent pour le contrôle du territoire. Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en 2023, les Houthis ciblent des navires marchands en mer Rouge. Le commerce mondial en pâtit, tandis que la détresse de la population yéménite s’accentue. Quel avenir pour ce pays meurtri par des années de conflit ?" En quoi les Houthis seraient-ils des "combattants de la liberté" ? Ces djihadistes violent la liberté du commerce, ciblent les Israéliens... 

Quand Arte diffusera-t-elle un documentaire sur les visas accordés par le ministère français des Affaires étrangères qui exfiltre sciemment de la bande de Gaza des Gazaouis antisémites, soutenant le djihad ou ayant des liens familiaux avec des dirigeants de mouvements islamistes, et les autorise à entrer en France pour étudier, enseigner, etc. ?

« Israël : le désarroi de la gauche »
« Dédié à l’actualité européenne et internationale, « ARTE Reportage » témoigne des soubresauts du monde. Des documents exceptionnels et exclusifs. De Grands reportages d’actualité. Présenté par Andrea Fies et William Irigoyen, tous les samedis à 18 h 35. »

Dans ce cadre, le site Internet d’ARTE propose « Israël : la désillusion de la gauche » retitré « Israël : le désarroi de la gauche » de Stéphane Amar. 

« Israël : le 7 octobre, le Hamas a notamment attaqué des kibboutz, bastions de la gauche israélienne. Nombre de victimes prônaient la création d'un État palestinien et la coexistence pacifique ». La Jordanie est composée à plus des trois quarts de "Palestiniens".

« Les plus anciens racontent des histoires de l'époque dorée où ils se rendaient librement à Gaza et entretenaient des rapports parfois amicaux avec leurs relations de travail ou leurs commerçants. »

« Aujourd'hui, tout cela paraît appartenir à l'imaginaire. »

« En frappant aveuglément ces civils, le Hamas a déstabilisé la gauche israélienne. Il a rendu inaudible pour longtemps les discours modérés. Comment imaginer reprendre le dialogue après une telle agression ? Comment défendre face à l'opinion la possibilité d'une paix négociée avec les Palestiniens ? »

« Tourné dans la semaine suivant les massacres, ce reportage sonde les traumatismes et les désillusions de la gauche israélienne. Attachée à la solution à deux États depuis des décennies mais en perte de vitesse depuis l'échec d'Oslo, elle continuait de croire en la paix. Rescapés du massacre, militants ou penseurs, nous livrent leur regard sur ces heures tragiques. Et aussi leur espoir, malgré tout. » C'est l'échec d'une idéologie fondée sur la "paix contre les territoires" et "l'apaisement" face au djihad.

« Attaque du Hamas : les rescapés de la rave-party »
Arte diffuse sur son site Internet « Attaque du Hamas : les rescapés de la rave-party » (32 min), film bouleversant de Duki Dror.

« Le 7 octobre 2023, des terroristes du Hamas ont tué plus de 360 participants du festival israélien Tribe of Nova et pris en otage une quarantaine d'entre eux. Cinq survivants du massacre témoignent de ce qu'ils ont vécu. »

« Les attentats terroristes commis contre les raveurs réunis dans le désert du Néguev pour la première édition du festival Tribe of Nova marquent un tournant historique pour Israël. » Il s'agit d'un djihad.

« Le 7 octobre 2023, vers 6h30, des combattants du Hamas pénètrent sur le territoire israélien et font de cette fête techno le théâtre des pires exactions. Plus de 360 personnes sont massacrées. Les assaillants font une quarantaine d’otages. » Parmi ces djihadistes : des civils gazaouis.

« Cette rave-party est la première cible du Hamas sur son parcours meurtrier qui a déclenché une nouvelle guerre au Proche-Orient. »

« Dans ce reportage bouleversant, cinq survivants décrivent leur traumatisme abyssal et leur combat pour retrouver le goût de vivre. »

« Michal Ohana a assisté pendant six heures au massacre de ses meilleurs amis – elle est la seule de la bande à avoir survécu. »

« Tomer Viner et Shoval Roberman sont ensemble depuis peu quand ils prennent la route du Néguev pour rejoindre le site du festival Tribe of Nova. Pendant les attaques, le jeune couple se cache dans les champs alentour. Depuis, Tomer ne se sent plus en sécurité nulle part. L’ancien officier ne quitte plus son pistolet. »

« Racheli Nachmias a pratiquement grandi sur des festivals, où elle allait avec sa mère. Pour elles, c’était un "safe space". Racheli se dit soulagée que sa mère ait – au dernier moment – renoncé à l’accompagner. Une décision qui lui a permis d’échapper à l’horreur. »

« Noam Cohem, photographe de 19 ans, a trouvé refuge dans un petit bunker avec un groupe d’une trentaine de personnes. Mais les terroristes ont découvert leur cachette, tiré sur eux et lancé des grenades à l’intérieur. Noam a survécu en faisant le mort parmi les cadavres qui l’entouraient. Il fait partie des rares personnes qui arrivent à en parler. » 

« Des témoignages rares qui évoquent la perte, la survie et l’horreur indicible qui a fait basculer leur existence. »

« Le documentaire "Attaque du Hamas - Les rescapés de la rave party" est contextualisé par un entretien mené par Andrea Fies avec le cinéaste israélien Duki Dror et l'historien et réalisateur français Christian Delage. La question de l'utilisation et de l'impact des images de guerre est au cœur de l'échange. »

« Israël - Le combat des tribus »
Arte diffusera le 12 décembre 2023 à 20 h 55 « Israël - Le combat des tribus », documentaire partial de Duki Dror, Naftaly Gliksberg et Jens Strohschnieder qui ne justifient pas le choix du mot "tribus".

Le film débute par les images du djihad, se poursuit par la contestation de la réforme judiciaire.

« Les différents groupes de population qui constituent la société israélienne paraissent aujourd’hui irréconciliables. Qui sont-ils et comment leur histoire peut-elle aider à mieux comprendre la situation actuelle du pays ? » Au contraire, malgré les prédictions pessimistes durant les mois de manifestations d'opposition à la réforme judiciaire, les Israéliens, juifs ou non, ont été immédiatement unis face au djihad.

« Le 7 octobre 2023, l’attaque du Hamas frappe une population israélienne plus divisée que jamais : depuis plusieurs mois, des centaines de milliers de manifestants défilent chaque semaine pour protester contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou. Tandis que pour les uns, sa politique met à mal la démocratie du pays, pour les autres, elle est garante de sa stabilité. Mais au-delà de ces dissensions politiques, si Israël apparait comme une nation si fragmentée, il le doit surtout à son identité très composite aux nombreuses fractures culturelles. » Le service militaire apparait l'un des principaux vecteurs d'assimilation créant un citoyen israélien patriote.

« Ce documentaire plonge au cœur des principaux groupes ethniques qui constituent Israël – des communautés qui paraissent irréconciliables. » Il désigne Bat-Zion Zar, Israélienne vivant dans les "territoires disputés" - Judée, Samarie -, favorable au sionisme religieux ou à la droite, comme une "femme colon" !? Par contre, Polly Bronstein, Israélienne de gauche ayant soutenu Yitzhak Rabin et Ehud Barak, est présentée comme une "militante en politique". 

« Les Ashkénazes, venus d’Europe durant les premières vagues d’immigration, ne parviennent pas à oublier la mort du président Yitzhak Rabin, assassiné en 1995 par un extrémiste opposé au processus de paix avec la Palestine. »  Ils sont présentés comme le "camp de la paix" atteints de cécité face à la "guerre d'Oslo". 

« D’un autre côté, les Mizrahim, venus d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient dans les années 1960 et relégués au rang de citoyens de seconde zone depuis, ne pardonnent pas aux Ashkénazes ces décennies de discriminations. » Le vocable "Mizrahim" (Orientaux, en hébreu) semble inadéquat. Les Juifs d'Afrique du nord se sont désignés comme sépharades, et vivaient dans la partie occidentale du monde islamique. Cette animosité n'est pas réelle, ou généralisable. Le film occulte les raisons de l'exil contraint des Mizrahim de leurs pays d'origine.

« Quant aux ultra-orthodoxes, ils ne veulent ni d’un état moderne et libéral, ni accomplir leur service militaire. » Une extrapolation infondée. Un nombre croissant de juifs orthodoxes, appelés parfois haredim, effectuent leur service militaire, et se sont engagés auprès des Forces de défense d'Israël (IDF) dès le lendemain du djihad du 7 octobre 2023. Tsahal n'a pas les moyens, la logistique pour intégrer les jeunes ultra-orthodoxes. Avraham Menkes, rabbin, s'est insurgé contre le "gouvernement des juges" incarné par la Cour suprême qui a étendu, sans fondement législatif, ses domaines d'intervention et s'est érigé en pouvoir au-dessus de la Knesset, parlement monocaméral israélien. Ce qui a menacé la démocratie. 

Le film impute à tort à la visite d'Ariel Sharon sur le mont du Temple le déclenchement de l'Intifada 2. Or, cette visite avait été autorisée par le Waqf, et Arafat avait fomenté cette Intifada.

Et le rôle déterminant joué par Benjamin Netanyahou pour faire émerger la "Start-up Nation" est éludé.

« Enfin, les Arabes israéliens savent combien leur appartenance à la société peut être à tout moment remise en cause. » Non, tout dépend d'eux et de la force d'Israël. Parmi les Arabes israéliens, les chrétiens ont perçu le danger islamiste (ISIS) et les persécutions dans des Etats ou entités musulmans (Autorité palestinienne, Iraq, etc.), ainsi que la sécurité offerte par l'Etat Juif. Quant aux Arabes musulmans, un grand nombre ont choisi la loyauté tant que l'Etat d'Israël est fort, et beaucoup ont sauvé le 7 octobre 2023 des jeunes fuyant les djihadistes.

« Des Israéliens issus de différents groupes de population apportent leurs points de vue sur la situation actuelle du pays, tandis que des chercheurs contextualisent leurs témoignages. »

« Alors que la guerre avec le Hamas éclipse à nouveau ces tensions internes, les réalisateurs israéliens Duki Dror et Naftaly Gliksberg, ainsi que l’Allemand Jens Strohschnieder, montrent combien le chemin vers la paix et l’unité s’annonce long et complexe. » 

Le désengagement de la bande de Gaza, où vivaient "plus de 9000 juifs" dans "21 colonies", est décidé par Ariel Sharon, et se révèle désastreux. 

« La bataille de Jérusalem »
Arte diffusa le 12 décembre 2023 à 22 h 25 « La bataille de Jérusalem », film partial et émaillé d'erreurs historiques du journaliste Stéphane Amar.

« Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, Jérusalem se retrouve plus que jamais au cœur des enjeux du conflit israélo-palestinien. Retour sur le passé et le présent de la ville aux trois croyances, plus que jamais divisée. » Non, elle est unifiée. Le berceau de l'islam est l'Arabie saoudite.

« Le 7 octobre dernier, le Hamas attaquait Israël, donnant à son opération le nom de code de “Déluge d’Al-Aqsa”, en référence à la célèbre mosquée de Jérusalem. Cristallisant les antagonismes entre les deux peuples depuis près d’un siècle, la Ville sainte se retrouvait une fois de plus au cœur du conflit israélo-palestinien. » "Al-Aqsa" (plus lointaine, en arabe) a toujours été instrumentalisée contre les Juifs, notamment par le grand mufti de Jérusalem Haj Mohammad Amin al-Husseini (1897-1974) - rumeur infondée "al-Aqsa en danger" du djihad -, l'Etat d'Israël lors de djihads, et n'a jamais été la capitale d'un Etat ou empire musulman. Vincent Lemire occulte le rôle du grand mufti al-Husseini. 

L'ONU n'a pas voulu créer en 1948 un "Etat palestinien", mais un "Etat Arabe".

« Comme si tous les ingrédients du conflit se concentraient dans les limites, somme toutes étroites, de cette ville d’un million d’habitants, placée vainement sous un statut international lors du plan de partage de la Palestine en 1947. » 

« En 1967, lors de la guerre des Six Jours, l’armée israélienne s’emparait de Jérusalem-Est, qui se trouvait alors sous le contrôle des forces jordaniennes. » Jérusalem a été la capitale du peuple Juif dès l'Antiquité. Et, en 1948, les armées Arabes avaient chassé les habitants juifs de la vieille ville. Malheureusement, le général Moshe Dayan a confié au Waqf le contrôle sur le mont du Temple. Une faute spirituelle, historique, politique, géostratégique grave. Quant à l'Intifada 2, elle a été planifiée par Yasser Arafat, et non provoquée par la visite d'Ariel Sharon sur le mont du Temple.

« Depuis, les Israéliens avancent à marche forcée, avec l’objectif affiché de renforcer la souveraineté juive sur la ville tout entière et de rendre irréversible cette annexion. Les plus nationalistes militent même pour la reconstruction du temple de Jérusalem, sur le mont du Temple, où se trouve l’actuelle esplanade des Mosquées. » Quid des vestiges archéologiques détruits par le Waqf ?

« Les spécialistes du plus vieux conflit du monde s’accordent sur un point : rien ne se réglera sans une solution pour Jérusalem (Al-Qods en arabe, “le saint”). Saisir précisément les enjeux antagonistes, politiques et religieux, qui sont à l’œuvre dans la ville aux trois croyances s’avère donc essentiel. » 

Yehuda Glick affirme avec pertinence qu'il ne faut pas accepter le terrorisme : les menaces de "guerre mondiale" proférées si l'ambassade des Etats-Unis était déplacée de Tel Aviv à Jérusalem ne se sont pas réalisées.

« Ce documentaire, tourné après le 7 octobre, replace dans leur contexte les récents événements et remonte le fil de l’extraordinaire histoire de cette région pour éclairer le présent. Il interroge acteurs et témoins de ce conflit : islamistes, nationalistes juifs, imams, rabbins, intellectuels, urbanistes, militaires… » 

« Ce documentaire, réalisé par le correspondant d’ARTE en Israël, Stéphane Amar, dévoile aussi une ville où les communautés se croisent sans toujours se haïr, où la modernité côtoie l’Antiquité et où l’espoir d’une résolution pacifiste n’a pas complètement disparu. »

"Gaza : un reporter sous les bombes"
Arte diffusa le 12 décembre 2023 à 23 h 25, dans le cadre « ARTE Reportage », "Gaza : un reporter sous les bombes" réalisé par Ahmed Deeb. 

Le djihad du 7 octobre 2023 est appelé par le documentariste l'"offensive meurtrière du Hamas" !? Quid des civils et autres mouvements terroristes islamistes qui ont participé à ce djihad ? Quid des journalistes-terroristes - certains étaient membres du Hamas -, ayant été informés de cette agression djihadiste, qui y ont participé ou/et qui ont filmé les exactions commises par les djihadistes ?

"Après l'attaque du Hamas le 7 octobre, Israël a lancé une vaste offensive sur Gaza. Le reporter et cameraman Mohammed Alaloul, qui travaille pour l'agence de presse turque Anadolu, apprend le 4 novembre qu’un bombardement israélien a frappé son quartier..." Adadolu est l'agence de presse officielle de la Turquie, qui soutient le Hamas contre Israël.

"À Gaza, le reporter et caméraman Mohammed Alaloul a perdu quatre enfants lors d’un raid israélien, mais veut continuer à exercer sur le terrain son métier d’informer. Un reportage poignant sur un quotidien au-delà du tragique".

"Nous livrons le point de vue palestinien", reconnait Mohammed Alaloul, qui agit donc comme militant politique, et non comme journaliste. Un journalisme indépendant peut-il travailler en toute liberté sous la férule du Hamas ? Curieusement, il ne filme jamais le mouvement terroriste islamiste, ni les tunnels dans les écoles ou mosquées, ni l'enseignement de la haine... Malgré les allégations de bombardements dans toute la ville, des immeubles intacts sont visibles en arrière plan du reportage.

"Le 4 novembre 2023, le camp de réfugiés d'Al Maghazi, à Gaza, est la cible d’une attaque de l’aviation israélienne causant la mort d’au moins 47 personnes et occasionnant de nombreux blessés. Mohammed Alaloul, cameraman pour l'agence de presse turque Anadolu Agency, travaille sur le terrain lorsqu'il apprend que son quartier a été touché par l’une des frappes. Les premières informations font état de maisons de plusieurs étages rasées et de corps d’enfants morts amenés à l'hôpital voisin. Mais très vite, une nouvelle dévaste littéralement le reporter : quatre de ses enfants ont été tués pendant le raid. Retrouvés à quelques mètres de leur maison, la femme d'Alaloul, Amnah, et leur fils d'un an, Adam, ont été blessés mais ont survécu. Quatre frères et trois de ses neveux n’auront pas cette chance. "Est-ce notre faute ? Nous sommes innocents. Il n’y avait que des enfants ici", déclarait le reporter en creusant dans les décombres de sa maison pour en sortir ses enfants". Israël cible les terroristes islamistes et sa logistique, tout en réduisant le nombre de blessés ou morts civils. Les victimes auraient-elles été causées par un tir raté de roquette du Hamas ou d'un autre mouvement terroriste islamiste qui serait retombée dans la bande de Gaza, comme lors du tir raté à l'hôpital al-Ahli ?

"Alors que la catastrophe aurait pu annihiler son courage, Mohammed prend la décision quelques jours plus tard de retourner sur le terrain et de continuer à documenter la guerre. "Les médias occidentaux racontent l'histoire israélienne, mais nous, ici, nous devons raconter l'histoire palestinienne, confie-t-il. Rien ne peut nous empêcher de remplir notre mission et notre devoir de journalistes." Le reportage suit le quotidien de ce reporter à l'étonnante combativité, porté par sa volonté d’informer coûte que coûte, alors que près de 60 journalistes et professionnels des médias palestiniens ont été tués depuis le début de la riposte israélienne". Des journalistes ou des membres de mouvements terroristes islamistes, dont certains ont accompagné les djihadistes le 7 octobre 2023 et filmé les horreurs commises ?

La journaliste d'ARTE, qui interroge Stéphane Amar, évoque le refus par le Premier ministre israélien d'un cessez-le-feu, mais n'explique pas ce refus par les ruptures réitérées de cessez-le-feu par le Hamas. Quant à Stéphane Amar, la paix ne passera pas par un partage du territoire, mais par la "coexistence pacifique sans checkpoint. Cela demande un changement complet de mentalité, et cela passera par l'éducation".

« Israël, vivre après la terreur »
Sur Arte, « Tracks East » « met le cap vers les pays de l’Est et rencontre des journalistes et des artistes qui portent un regard différent sur les enjeux de la géopolitique actuelle. »

Arte rediffusa le 25 septembre 2024 à 00 h 35, dans le cadre de « Tracks East », « Israël, vivre après la terreur ».

« En Israël, tout a basculé du jour au lendemain le 7 octobre dernier. Dans ce numéro, "Tracks East" se penche sur la situation dans l’État hébreu. »

« Le 7 octobre 2023, l’organisation terroriste Hamas lançait une attaque dans le sud d’Israël. Plus de 1200 personnes sont tuées et 251 otages sont emmenés dans la bande de Gaza. Un an plus tard, le réalisateur israélien Ori Szternfeld parcourt son pays pour savoir comment la société civile a réagi face à un tel traumatisme. »

« Le quotidien d’Ori Szternfeld est marqué par un cruel entre-deux. Alors que sa femme est enceinte, pas une minute ne passe chez ce couple sans que l’angoisse ne vienne le disputer à la joie préfigurant cet heureux événement. Dans quel monde vivra l’enfant qui va naître ? »

« Quant au pro de la vague et fondateur de Surfing4Peace Arthur Rashkovan et à la chanteuse Omer Moskovich, ils tentent de poursuivre leurs activités, malgré la peur et l’incertitude. »

« Dans le kibboutz Nahal Oz, frontalier de Gaza, Adi Cherry et ses proches s’étaient retranchés pendant des heures dans leur pièce sécurisée, tandis que des assaillants lourdement armés tentaient de les en déloger. Cette famille a-t-elle pu se reconstruire ? »

« L’attaque du 7 octobre a plongé Tamer Nafar dans la sidération. Cet artiste palestinien de nationalité israélienne a perdu des amis au festival de musique de Réïm, puis des proches lors des frappes que Tsahal, l’armée israélienne, avait menées en représailles sur Gaza. »

« Ori Szternfeld s’entretient également avec Muli Segev, producteur de l’émission satirique d’Eretz Nehederet ("Un pays merveilleux"). Après le 7 octobre, les humoristes étaient voués au silence . Mais pas pour très longtemps : ils décident de tourner un sketch dans lequel un combattant du Hamas fait irruption chez une grand-mère juive qui tente de l’amadouer avec les petits gâteaux qu’elle a cuisinés. »

« Sofie Berzon MacKie se trouvait au kibboutz de Beeri pendant l’attaque du Hamas. Elle a réussi à se cacher avec ses enfants, mais d’autres membres de la communauté ont été massacrés devant leur porte. »

« Survivre à Gaza : un Berlinois témoigne »
Arte diffuse, dans le cadre de « Tracks East », « Survivre à Gaza : un Berlinois témoigne ».

« La guerre au Proche-Orient domine l’actualité. Abed, un horloger berlinois, était avec sa mère en visite dans la famille à Gaza. Mais début octobre, tout a basculé et il a été pris au piège. Pour « Tracks East », il filme la situation sur place. Et un mois plus tard, il parvient enfin à quitter l’enclave palestinienne. » Et il ne savait rien ? Il n'a pas vu l'endoctrinement à la haine et au djihad - manuels scolaires, médias, etc. - et la formation militaire au djihad dès l'enfance ?

« Le Berlinois Abed Hassan, 27 ans, a vécu au plus près la guerre à Gaza. Début octobre, il part avec sa mère rendre visite à leur famille palestinienne. Mais lorsque le conflit éclate entre Israël et le Hamas, il est pris au piège. Sur les réseaux sociaux, il commence alors à documenter les destructions, la perte d’êtres chers et la lutte des Gazaouis pour leur survie. Ses vidéos sont vues par des millions de personnes. » Donc, le blocus (électricité, Internet) par Israël n'était pas si éprouvant puisqu'il ne l'a pas gêné...

« Près de cinq semaines plus tard, il réussit à entrer en Égypte en passant par Rafah. Aujourd’hui, Abed et sa mère sont de retour dans la capitale allemande. »

« Tracks East l’a rencontré à Berlin : Abed témoigne de ce qu’il a vécu là-bas, sa fuite et aussi du destin de ses proches restés à Gaza, sous le feu des bombardements. » Israël a prévenu les Gazaouis par flyers, par appels téléphoniques, via les médias de ses bombardements et les a invités à suivre un couloir humanitaire sécurisé pour s'éloigner des zones de combat. Le Hamas a essayé de les empêcher de se sauver.

« Cisjordanie : la face cachée du conflit »
Arte propose, dans le cadre de « ARTE Reportage », « Cisjordanie : la face cachée du conflit » de Sophie Nivelle-Cardinale.

« Pendant que le monde a les yeux rivés sur Gaza, les colons accélèrent le dépeuplement de la vallée du Jourdain et des collines au sud d’Hébron. Depuis le 7 octobre, plus d’un millier de Palestiniens ont été chassés de leurs villages. » Un habitant juif de la Judée et de la Samarie n'est pas un "colon" sur ces terres bibliques qui constituent en droit international des "territoires disputés" ou des "territoires contestés", et qui ont été désignés notamment lors de la conférence de San Remo comme revenant à l'Etat Juif. De nombreux "Palestiniens" effectuent des constructions illégales dont une infime partie est détruite.

« Des déplacements forcés de petits groupes qui se multiplient, mais qui passent inaperçus dans le contexte du drame national du 7 octobre vécu par les Israéliens et de la catastrophe humanitaire de Gaza. Face aux menaces et à la violence, les habitants du village bédouin Wadi Al Siq de la Vallée du Jourdain ont quitté leurs collines. Au sud d’Hébron, à Wadi Al Tiran, quelques familles tiennent encore bon mais pour combien de temps ?  Les habitants du village voisin Zanuta, eux, ont quitté les lieux. » Il n'y a pas de catastrophe humanitaire à Gaza : le Hamas continue de viser l'Etat d'Israël, Pallywood demeure actif, et les ONG ainsi que divers Etats ou organisations supranationales (Union européenne) ont alloué argent, électricité, nourriture, etc. aux Gazaouis qui perçoivent l'aide israélienne. Pourquoi les Etats arabes voisins - Egypte, Jordanie, etc. - ou européens n'accueillent-ils pas les Gazaouis ?

« Les colons les plus extrémistes sont à la manœuvre, encouragés par la rhétorique messianique et suprémaciste des ministres d’extrême-droite au gouvernement. Parmi eux, le ministre de la Sécurité nationale qui a annoncé la distribution de milliers d’armes aux volontaires chargés de la sécurité « en Judée Samarie » - le nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie qui selon l’ONU, est un territoire palestinien occupé. Près de 500 000 Israéliens vivent aujourd’hui dans des colonies en Cisjordanie. Reportage de Sophie Nivelle-Cardinale dans ce territoire occupé, un autre front du conflit. » L'expression "extrême-droite" n'est pas définie par Arte. Hors de Judée et de Samarie, des milliers d'Israéliens ont acheté des armes, des munitions et se sont entrainés au tir afin de défendre leurs vies.

« Attaque du 7 octobre : l’enquête »
Arte diffusera le 24 septembre 2024 à 20 h 55 « Attaque du 7 octobre : l’enquête » de Duki Dror, Jens Strohschnieder et Mathias Marx.

« Derrière l'effroyable moment de bascule du 7 octobre 2023, un face-à-face entre deux peuples profondément traumatisés... Un documentaire d'investigation saisissant qui mêle l'analyse géopolitique à une exploration des mécanismes psychologiques à l'oeuvre dans une escalade de violence apparemment sans fin. » Quelle est l'histoire de ce "peuple palestinien" ?

« Avec plus de 1 000 morts et 250 otages israéliens, les attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas marquent la journée la plus sanglante dans l'histoire juive depuis la Shoah. »

« L'idée d'Israël comme pays refuge garantissant la sûreté du peuple juif est plus que jamais mise à mal. » Mais l'idée d'Israël comme Etat défendant, conformément à l'éthique et au droit international, avec intelligence et des armes sophistiquées, les juifs contre leurs ennemis se révèle jour après jour.

« La réplique brutale de l'armée israélienne, qui vise la mise au pas de l'organisation terroriste, prend alors des airs de vengeance aveugle : un an après le déclenchement de la guerre, les frappes israéliennes sur la bande de Gaza auraient fait (selon le ministère de la Santé de Gaza) plus de 40 000 morts, 90 000 blessés et des centaines de milliers de personnes déplacées, fuyant des bombardements qui ont transformé ce territoire de 360 kilomètres carrés en champ de ruines. »

« Pour la population gazaouie, composée à plus de 70 % de familles de réfugiés, c'est un cataclysme qui ravive le souvenir de la Nakba – l'exil forcé subi par leurs aînés pendant la guerre israélo-arabe de 1948 pour voir leurs terres annexées par Israël. »

« Dans chacun des deux camps, la réactivation d'un trauma intergénérationnel, constitutif de leur identité même, cimente les crispations et le repli sur soi, fait le lit des extrémismes et éloigne un peu plus l'espoir d'une issue pacifique dans la région. »

« L'angle adopté par ce documentaire d'investigation, celui d'une escalade aux ressorts puissamment émotionnels, est bien moins anecdotique qu'il n'y paraît. »

« Avec un souci constant d'équilibre des points de vue, Jens Strohschnieder, Mathias Marx et Duki Dror (Drogue, armes, argent – Enquête sur le financement du terrorisme) exposent l'engrenage d'événements qui a mené aux attaques du 7 octobre 2023, le résultat de décennies de conflit qui voient se répondre les violences du Hamas et les agressions coloniales de l'État d'Israël. »

« Ils retracent l'ascension de Yahya Sinwar, cerveau présumé des attaques, et pointent les manquements effarants du gouvernement Netanyahou qui, bien qu'alerté d'une attaque imminente, n'a guère agi pour l'empêcher, et poursuit ses objectifs de guerre en se souciant bien peu du sort de ses propres otages. »

« Le film est nourri des éclairages de nombreux intervenants israéliens et palestiniens : politologues et psychologues ; journalistes ; anciens membres des services secrets israéliens ; ainsi que trois civils dont la vie a basculé il y a un an, une habitante du kibboutz Niz Oz, dont un fils et une fille ont été pris en otage, une rescapée du festival Nova, ainsi qu'un jeune Gazaoui qui, depuis un camp de fortune monté sur une plage, tente de conjurer le sort en enseignant le dabké, danse traditionnelle palestinienne, à des enfants qui à leur tour devront vivre avec le traumatisme en héritage… »

« Israël, les ministres du chaos »
Arte diffusa le 24 septembre 2024 à 22 h 30 « Israël, les ministres du chaos » de Jérôme Sesquin. Imaginerait-on un documentaire sur le Président Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs ayant accéléré le chaos en France ?

« Depuis leur entrée au gouvernement Netanyahou, les deux ministres d'extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir n’ont cessé de jeter de l'huile sur le feu dans le contexte explosif du Moyen-Orient. Nous immergeant dans l'histoire récente d'Israël, cette enquête donne la mesure de leur influence. »

« Convergence idéologique ou opportunisme ? En 2022, Benyamin Netanyahou s'est allié avec deux hommes issus des franges radicales de l'extrême droite israélienne. Poursuivi pour corruption et abus de confiance, il est redevenu premier ministre, parvenant ainsi à échapper à la justice. »

« Bezalel Smotrich, à la tête du parti sioniste religieux, a hérité du portefeuille des finances et de l'administration civile des colonies tandis qu’Itamar Ben-Gvir, patron de la formation suprémaciste Force juive, s'est vu confier la sécurité intérieure. »

« Réforme liberticide, distribution d'armes, provocations, complaisance vis-à-vis de la violence envers les Palestiniens... : ils ont pour stratégie de semer le chaos, avec en ligne de mire l'annexion des territoires occupés et l'instauration d'une théocratie autoritaire en Israël – des idées qui avaient infusé avant leur arrivée au pouvoir. »

« En 2018, le gouvernement, déjà sous l'égide de Netanyahou, autorisait officiellement le Qatar à financer le Hamas, à la tête de Gaza depuis 2007. Cette stratégie, qui vise à affaiblir l'Autorité palestinienne, Smotrich la prônait déjà en 2015. »

« Au vu de leurs itinéraires sulfureux, retracés dans ce documentaire, il est sidérant que ces deux hommes soient parvenus au sommet de l'État. »

« Obsédé par l'idée d'expulser les Arabes d'Israël, Itamar Ben-Gvir est un émule du rabbin Meir Kahane, le fondateur de l'ex-parti raciste Kach, où il a fait ses classes en manipulant des jeunes sans repères. Parmi eux, le journaliste Gilad Sade, aujourd'hui repenti, avoue, adolescent, avoir fabriqué des prospectus haineux et vandalisé des voitures palestiniennes avec l’assentiment d'Itamar Ben-Gvir, qu'il considérait comme son grand frère ».

« Autre modèle de Ben-Gvir (renié depuis qu'il s'est "dédiabolisé" afin d'accéder au Parlement) : Baruch Goldstein, l'auteur du massacre d'Hébron. Smotrich, lui, est soupçonné d'avoir planifié un attentat, à 24 ans, en 2005, peu avant le retrait d'Israël de la bande de Gaza, et l'évacuation musclée de 8 000 colons par l'armée. »

"Je sais que nous avons empêché quelque chose de très gros mais j'aurais préféré qu'on parvienne à le démontrer avec des preuves matérielles", commente Dvir Kariv. Cet ancien du Shin Bet, le renseignement intérieur israélien, fait partie des nombreux intervenants de ce documentaire fouillé : parmi eux, les anciens premiers ministres Ehud Barak et Ehud Olmert, la physicienne Shikma Bressler, devenue l'égérie de la contestation contre la réforme judiciaire, Gil Dickmann, qui se bat pour la libération des otages, des journalistes, militants ou historiens. »

« Le documentaire montre comment ces ministres usent de divers leviers pour instaurer un "Grand Israël" au mépris de la démocratie et du droit international : force, intimidation, bataille des idées, mais aussi procédures et lois, tous deux étant juristes. »

« Ils ont ainsi contribué à rendre plus inflammable la poudrière du Proche-Orient, comme l'ont confirmé les événements tragiques de l’année passée : le massacre du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas, puis la riposte sanglante de l’armée israélienne à Gaza. »

« À travers l'ascension de ces deux extrémistes, ce documentaire, riche en images d'actualité et en vidéos amateurs, nous replonge aussi dans l'histoire récente d'Israël, et sa violence – jusque dans la Knesset. »

« Une dérive populiste, plus spectaculaire qu'ailleurs, mais non sans parenté avec celle qui sévit partout sur la planète. »

« Le système Hamas »
Arte diffusera le 24 septembre 2024 à 23 h 40 « Le système Hamas » de Saskia Weisheit et Rainer Fromm.

« De sa naissance aux suites des attaques du 7 octobre 2023, radiographie du mouvement islamiste palestinien et de ses ressorts idéologiques. »

« Le 7 octobre 2023, le Hamas lance depuis la bande de Gaza l'attaque la plus sanglante jamais commise sur le sol israélien. Le mouvement islamiste, fondé en 1987 comme branche politique et militante des Frères musulmans palestiniens, et classé par une trentaine de pays occidentaux comme organisation terroriste, revient tragiquement sur le devant de la scène médiatique. »

« Quelle est aujourd'hui la stratégie de cette organisation, qui prône la violence armée et affiche une opposition frontale à l'existence de l'État d'Israël ? Comment est-elle devenue la première force politique dans la bande de Gaza, sur laquelle elle règne sans partage depuis 2007, et quels sont ses liens avec l'Iran, le Qatar et la Turquie, qui participent à son financement ? »

« Ce documentaire tente de retracer la genèse et l'ascension de l'autoproclamé "Mouvement de résistance islamique" à l'occupation israélienne, dont il explore les ressorts idéologiques et les ambitions théocratiques et totalitaires. »

« Il revient également sur la généalogie de ses chefs, depuis son fondateur, le cheikh Ahmed Yassine, jusqu'à Ismaël Haniyeh, assassiné par une frappe imputée à Israël le 31 juillet 2024 pour laisser la place à la tête du Hamas à Yahya Sinwar, soupçonné d’être l'un des cerveaux des attaques du 7 octobre. »

« Colonisation en Cisjordanie : la stratégie des collines »
Arte diffusera sur arte.tv et YouTube à partir du 25/09/2024, dans le cadre de « Sources », son magazine d'investigation, « Colonisation en Cisjordanie : la stratégie des collines ».

« Comment les colons extrémistes israéliens conquièrent-ils des terres en Cisjordanie ? Enquête sur une redoutable mécanique de dépossession fondée sur la multiplication d'avant-postes, illégaux, dans le but de faire fuir les populations palestiniennes voisines avec le soutien du gouvernement israélien. »

« Près de 380 blessés et au moins 15 morts : les violences des colons israéliens contre les Palestiniens n’ont jamais été aussi nombreuses en Cisjordanie depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. »

« Au cœur de ces exactions, l’implantation d'avant-postes dans les collines, excroissances ou amorces de colonies. Il en existe plus de 190 en Cisjordanie, dont 26 nouveaux sont apparus en 2023, un rythme encore jamais atteint. »

« Grâce à des images satellite, des vidéos et des publications sur les réseaux sociaux, Sources retrace l’histoire de l'un d'eux et de son fondateur, Yinon Levi, responsable de mauvais traitements contre des Palestiniens et de destructions d’habitations. »

« Cette enquête révèle comment il a bénéficié du soutien direct et indirect de l’État israélien ou d’associations généreusement subventionnées pour obtenir du matériel sécuritaire. »

« Elle détaille aussi les stratagèmes dont usent les colons pour s'approprier des terres à force de harcèlement des communautés palestiniennes voisines. En 2023, 21 villages se sont ainsi vidés de leurs habitants. »

« Depuis l’arrivée de ministres d’extrême droite dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou, le soutien politique, matériel et financier à ces accaparements inexorables s’est encore renforcé, contribuant à légitimer les comportements les plus toxiques et à légaliser l’existence d'avant-postes pourtant... illégaux au regard du droit israélien. »

« Israël et Gaza, une année en enfer »
Arte diffusa le 1er octobre 2024 à 20 h 55 « Israël et Gaza, une année en enfer » de Robin Barnwell.

« Israéliens et Palestiniens racontent l’attaque du 7 octobre 2023, perpétrée par le Hamas, et les bombardements incessants qui frappent Gaza depuis. Des témoignages à vif, documentés par des vidéos amateures d’une rare violence. » 

« Le 7 octobre 2023, les brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, franchissent la barrière de sécurité entre la bande de Gaza et Israël, assassinent des militaires dans les bases voisines, des habitants des kibboutzim alentour, ainsi que des participants du festival de musique Nova, et prennent plus de 250 personnes en otage. »

« Avec un bilan de près de 1 200 morts, en majorité des civils, l’attaque provoque une onde de choc dans le pays, réveillant le traumatisme de l’Holocauste. »

« Gali, mère de trois enfants, a vu sa fille assassinée sous ses yeux et son mari, enlevé. Agam, jeune fille de 17 ans, a été kidnappée avec sa mère et ses deux frères après que son père et sa sœur ont été tués. Shoham a réussi à s'enfuir lors de l’attaque du festival de musique. »

« De l’autre côté de la frontière, la riposte de l’armée israélienne ne tarde pas, faisant des dizaines de milliers de morts parmi la population gazaouie, et forçant des centaines de milliers de personnes à se réfugier dans le sud de cette bande de 360 kilomètres carrés. »

« Ibrahim, photographe palestinien, a été grièvement blessé et a perdu une partie de sa famille dans un bombardement. Armé de sa caméra, il documente l’enfer dans lequel sont plongés ses compatriotes. Ayant perdu son père, son frère et sa maison, Ghada, une jeune femme qui voulait fonder son entreprise, n’a désormais plus qu’une ambition : rester en vie. »

« Après avoir couvert la guerre en Ukraine avec Les survivants de Marioupol et Ukraine – Les enfants volés, Robin Barnwell donne la parole aux Israéliens et Palestiniens qui ont vécu dans leur chair l’attaque du Hamas et l’année sanglante qu'elle a engendrée. »

« Révélant la peur et les ressentiments grandissants au sein des deux communautés, les témoignages recueillis ici, augmentés d’images à peine soutenables – prises par les téléphones portables des victimes et des témoins aussi bien que des bourreaux, et par des caméras de surveillance –, composent un documentaire puissant et nécessaire, qui rend hommage à toutes les victimes. » 

« Cisjordanie, les graines de la colère »
Arte diffusa le 1er octobre 2024 à 22 h 35 « Cisjordanie, les graines de la colère » de Marcel Mettelsiefen.

« Une fillette palestinienne et une adolescente israélienne racontent leur quotidien sous les bombes, en Cisjordanie. Deux perspectives poignantes sur un même conflit. » 

« En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, les enfants sont pris dans le feu croisé du conflit qui oppose leurs deux peuples. Bombardements, attaques et combats constituent leur quotidien. »

« Jena, 10 ans, vit avec sa famille dans le camp de réfugiés de Jénine, considéré comme l’un des foyers historiques de la résistance armée palestinienne. Depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, les agressions des soldats israéliens se multiplient, et Jena est confrontée chaque jour à la violence et à la haine. »

« Fille de colons, Rennana, 16 ans, habite dans les environs de Naplouse. Son père, rabbin, a été assassiné par un groupe de militants palestiniens. Animée par le désir de venger sa mort, l’adolescente se rapproche de colons extrémistes. »  

« Alors que les raids de Tsahal deviennent routiniers et que les tensions entre colons et voisins palestiniens s’exacerbent, les jeunes protagonistes se débattent dans cette dure réalité qui leur est imposée. »

« Au cœur des récits de Jena et Rennana, qui dévoilent les deux faces d’un même conflit, se dessine une envie commune : trouver sa place sur ce territoire maudit, marqué par plus de soixante-dix ans de guerre. »

« À travers les yeux des deux jeunes filles, le documentaire offre une perspective profondément humaine sur ce conflit et fait résonner la nécessité pour chaque camp d’entendre, sinon d’accepter, le point de vue de l’autre. »

« Gaza : la famine invisible »
Dans « Le dessous des images. Regarder pour mieux voir », « Sonia Devillers raconte avec passion l’histoire d’une photo, d’une image. De sa construction à son impact sur notre vision du monde, comment expliquer sa viralité et ses pouvoirs ? Le magazine “Le dessous des images” propose une interprétation qui nous apprend à voir au-delà du premier regard ».

Arte diffusera le 30 septembre 2025 à 19 h 30, dans le cadre de la série « Le dessous des images », « Gaza : la famine invisible ».

Tout est fondé sur un reportage d'Al Araby, chaine du Qatar, Etat qui soutient le Hamas et agit comme "médiateur" dans les négociations entre Israël et ce mouvement islamiste. Quelle est la liberté d'un journaliste pour décrire la réalité dans une bande de Gaza encore dominée par les djihadistes, dont ceux du Hamas ?

Le droit international n'impose à aucun Etat en guerre d'alimenter les populations civiles.

Les libérations des otages israéliens et des vidéos du Hamas ont montré que ces otages sont affamés, squelettiques, alors que les terroristes ou les acteurs de Pallywood sont en surpoids. Les vidéos de Gaza filmées par des Gazaouis montrent des restaurants et marchés débordant de victuailles. Il est révélateur que les seules images fournies par Pallywood ou Gazawood montrent des enfants amaigris en raison de maladies dont ils souffrent.

Quid des armes, munitions et carburant cachés parmi l'aide humanitaire et du contrôle insuffisant sur cette humanitaire massive par les autorités israéliennes ? Ce qui a permis au conflit de perdurer.

Quid des attentats au pont Allenby, unique voie entre la Jordanie et la Judée ainsi que la Samarie, notamment celui du 18 septembre 2025 ? Le 18 septembre, Abd al-Muttaleb al-Qaisi, chauffeur jordanien d'un camion d'aide humanitaire a tué par balles et coups de couteau deux Israéliens au pont Allenby : le Lt. Col. Yitzhak Harush (68 ans) et le Sgt. Oren Hershko (20 ans). Suite à cet attentat, Israël a fermé le passage le 24 septembre. Le 8 septembre 2024, un chauffeur jordanien avait assassiné trois employés israéliens au même endroit.

Quid du vol de l'aide humanitaire internationale par le Hamas et ses complices dans la bande de Gaza ? Pour l'éviter, Israël et les Etats-Unis ont recouru à une fondation humanitaire (GHF) fournissant directement cette aide aux Gazaouis, dont certains ont été tués par les djihadistes.

Quid
du refus de l'ONU (Organisation des Nations unies) de distribuer les colis d'aide alimentaire internationale qui pourrissait dans la chaleur ?

Diffuser la désinformation d'un Israël qui affamerait les "pov' Gazaouis", c'est vivifier le vieux stéréotype antisémite du Juif cruel, prenant plaisir à faire du mal.

« Été 2025, un reportage d’Al Araby montre le largage de vivres sur Gaza. Accusé d’affamer la population, l’État hébreu nie toute responsabilité et brandit ces parachutages comme alibi médiatique. Retour sur une guerre de communication aux enjeux cruciaux. »

« La chaîne qatarie Al Araby nous embarque dans le ciel de Gaza. »

« Filmé le 1er août 2025, le reportage documente un largage de denrées alimentaires, alors qu’Israël a consenti, sous la pression internationale, à ouvrir l’espace aérien. » Ce film vise la distribution de l'aide humanitaire aux seuls Gazaouis, en sachant que les otages ne bénéficient d'aucune visite de la Croix-Rouge internationale, et n'auront même pas une partie infime de cette aide.

« Dalal Mawad, correspondante d’Al Araby en France, nous dévoile les coulisses de cette manœuvre logistique complexe et étroitement encadrée par l’État hébreu. » Quels sont ses liens avec le Hamas ?

« Jérôme Bourdon, historien et sociologue des médias, revient sur la guerre de communication d’Israël, pris entre déni de la catastrophe humanitaire et mise en scène médiatique. »

Le 26 septembre 2025, devant l'Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré : (Traduction : Professeur Michael Ayache)
"Je veux vous poser une question simple. Une question logique. Un pays qui commettrait un génocide supplierait-il la population civile qu’il cible de se mettre à l’abri ? Leur dirait-il de partir s’il cherche à commettre un génocide ? Nous essayons de les faire sortir. Et le Hamas essaie de les retenir.
Cette accusation est tellement infondée, la comparaison au génocide, au massacre systématique de populations. Les nazis ont-ils demandé aux Juifs de partir, de sortir gentiment ? D’autres ? Vous voulez que je cite tous les responsables génocidaires de l’histoire ? Un à un. L’un d’eux a-t-il dit « partez pour que nous puissions entrer » ?
Bien sûr que non. La vérité est inversée. Le Hamas, organisation terroriste génocidaire dont la charte appelle au meurtre de tous les Juifs sur la planète, cette organisation génocidaire a droit à l’indulgence. On la mentionne à peine.
Alors qu’Israël, qui met tout en œuvre pour préserver les civils, Israël est mis au pilori. Quelle absurdité ! En voici une autre :
On accuse Israël de priver délibérément la population de Gaza de nourriture, alors qu’Israël nourrit délibérément la population de Gaza. Depuis le début de la guerre, Israël a laissé entrer à Gaza plus de 2 000 000 de tonnes de nourriture et d’aide humanitaire.
C’est une tonne d’aide par homme, femme, et enfant à Gaza ; près de 3 000 calories par personne et par jour. Quelle politique de famine !
S’il y a des Gazaouis qui n’ont pas assez de nourriture, c’est parce que le Hamas la vole. Le Hamas la vole, la stocke et la revend à des prix exorbitants pour financer sa machine de guerre.
Le mois dernier, même l’ONU, pas vraiment favorable à Israël — (vous êtes censés rire, d’ailleurs) — le mois dernier, même l’ONU a reconnu que le Hamas et d’autres groupes armés ont pillé 85% des camions. C’est la cause de la privation.
Ceux qui colportent les calomnies de génocide et de famine contre Israël ne valent pas mieux que ceux qui colportaient les calomnies contre les Juifs au Moyen-Âge, lorsqu’on nous accusait à tort d’empoisonner des puits, de répandre la peste ou d’utiliser le sang d’enfants pour préparer la Matsa de Pessah.
L’antisémitisme meurt difficilement. En fait, il ne meurt jamais. Il revient sans cesse, avec ses mensonges calomnieux, recyclés, ressassés, encore et encore.
Et il faut savoir que ces mensonges antisémites ont des conséquences. Ces derniers mois, des Juifs ont été agressés au Canada, en Australie, en Grande-Bretagne, en France, aux Pays-Bas et ailleurs."
« Tsahal, l’armée israélienne à l’épreuve »
Arte diffusera le 30 septembre 2025 à 21 h « Tsahal, l’armée israélienne à l’épreuve », documentaire partial de Damien Fleurette.

Le réalisateur valorise la parole de ceux qui fustigent "la colonisation", i.e. l'implantation de juifs dans leur terre biblique (la Judée et la Samarie considérés en droit international comme des territoires disputés), et non celle de ceux considérant que l'Armée de défense d'Israël (IDF) combat le Mal dans la bande de Gaza.

« Le 7 octobre 2023, le Hamas inflige à Israël sa plus grande défaite depuis 1948. Donnant la parole à des soldats et à des commandants de son armée hier réputée invincible, ce documentaire raconte l’histoire de Tsahal et d’une fuite en avant militaire qui expose aujourd’hui le pays à des accusations de génocide. » 

« Le mythe de l'invincibilité de Tsahal s'est effrité le 7 octobre 2023. »

« Créée par Ben Gourion en 1948, cette armée, qui se revendique "morale" au lendemain de l’Holocauste au titre du "plus jamais ça", s’appuie sur un service militaire obligatoire pour les hommes et les femmes, afin de mobiliser si nécessaire ses réservistes. »

« Mais après les victoires spectaculaires sur ses voisins arabes lors des guerres des Six Jours (1967) et du Kippour (1973), Tsahal s’installe bientôt en force d'occupation dans les territoires conquis, puis au Liban après l’invasion du pays en 1982. »

« Alors que certains soldats s’interrogent sur la légitimité de cette offensive, les massacres dans les quartier et camp de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, perpétrés par les milices chrétiennes phalangistes sous le regard complice de l’armée israélienne, sont vécus comme un choc. » Non. Le film n'évoque pas les massacres de chrétiens par les Palestiniens accueillis au Liban, la dizaine de nationalités des terroristes vivant à Sabra et à Chatila et vaincus par les phalangistes chrétiens, etc.

« En guerre quasi permanente pendant des décennies, l’État hébreu se convainc que sa sécurité dépend de la seule puissance de son armée, dont la supériorité technologique bénéficie du soutien des États-Unis. »

« Mais les intifadas successives mettent à mal la doctrine sécuritaire d’une force de plus en plus déployée pour défendre des colons qui s’installent illégalement dans les territoires occupés. » 

« Après que l’échec des accords d’Oslo (1993) a ruiné les espoirs de paix, le retrait de Gaza initié en 2005 par Ariel Sharon incite les ultrareligieux, qui y sont opposés, à infiltrer Tsahal pour peser sur ses orientations. »

« Aujourd’hui pourtant, des soldats israéliens, de plus en plus nombreux, dénoncent les exactions commises sur les civils gazaouis au nom de la lutte contre le Hamas. »

"Ce n’est pas un conflit entre la Palestine et Israël, mais entre ceux qui veulent la paix et ceux qui n’en veulent pas", regrette un infirmier militaire. »

« Qu’est devenue l’"armée du peuple" dans les guerres sans fin de Benyamin Netanyahou, qui conduisent des généraux à être cités devant les instances internationales pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide ? » 

« À l’heure d’un profond malaise dans ses rangs, ce documentaire, riche d’archives éloquentes, donne la parole à l’armée israélienne d’ordinaire muette pour dévoiler ses coulisses. »

« Se revendiquant résiliente à l’origine, Tsahal s’est hissée en un demi-siècle à l’avant-garde de la technologie, avec un système de défense ultrasophistiqué, tout en devenant une force d’occupation aux méthodes de plus en plus contestées. »

« Sortant de l'ombre, des commandants et des soldats racontent ici son histoire, qui est aussi la leur : celle d’une armée, reflet de la société israélienne, dont certains membres ultrareligieux s’estiment aujourd’hui engagés dans une guerre sainte. À l’image de ce soldat de 24 ans : "À Gaza, je ne combats pas des humains, je combats le mal." 

« Alors que l’Afrique du Sud a déposé plainte contre Israël auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), la violence reproductive, attestée par le bombardement de cliniques de fertilité, pourrait accréditer l’intention génocidaire. » L'Afrique du Sud, ce pays qui persécute et spolie depuis des années sa minorité blanche. "Le 7 février 2025, le Président américain conservateur Donald Trump a signé un décret instituant une procédure d’asile destinée aux "réfugiés afrikaners" et à favoriser leur installation aux États-Unis.

« Mais cette investigation remarquable au cœur d'une armée unique et des tensions qui la traversent montre aussi la lucidité effarée de certains cadres face à cette dérive. Ancien chef d’état-major adjoint, Yaïr Golan accuse Netanyahou de poursuivre la guerre à seule fin de maintenir sa coalition d’extrême droite, qui veut le retour des colons à Gaza, quand le politologue Uri Bar-Joseph conclut : "Il est impossible d’assurer la sécurité de notre pays sur la seule force militaire." Sans la force militaire dissuasive, l'Etat Juif serait annihilé par des Etats membres de l'OCI (Organisation de la conférence islamique).


« Alors que l'armée israélienne est devenue l'instrument des guerres sans fin de Benyamin Nétanyahou, le documentariste Damien Fleurette retrace ici l'histoire de cette dérive, qui conduit aujourd'hui à débattre d'un génocide à Gaza. Propos recueillis par Sylvie Dauvillier. 

ARMÉE DU PEUPLE
"Au lendemain du traumatisme de l'Holocauste, sur l'idée du ‘plus jamais ça’, Ben Gourion crée Tsahal, en 1948, à partir des milices sionistes d'autodéfense implantées en Palestine, dont la Haganah. Dans cet immédiat après-guerre, des vétérans venus des États-Unis, du Canada et d'ailleurs viennent lui prêter main-forte. Le matériel militaire est aussi financé par de riches mécènes proches de la communauté juive. Il s'agit encore d'une armée de la débrouille qui cherche à rivaliser avec celles des voisins arabes. Le film rappelle cette anecdote : quand un convoi égyptien s'approche dangereusement de Tel-Aviv lors de la guerre d'indépendance, Tsahal sauve la ville après avoir récupéré, en Tchécoslovaquie, quatre anciens avions de chasse du régime nazi. Avec son service obligatoire de deux ans pour les hommes et les femmes, qui leur permet d'apprendre l'hébreu, cette armée est un creuset d'intégration dans ce pays qui accueille une immigration massive. Ses soldats participent aussi à la construction des nouvelles infrastructures. Au cœur de l'identité du nouvel État, Tsahal constitue sa colonne vertébrale." 

FORCE D'OCCUPATION 
"Après ses victoires éclair lors des guerres des Six Jours et du Kippour, qui entraînent l'occupation du Sinaï, de la bande de Gaza, de la Cisjordanie et du plateau du Golan, Tsahal se forge l'image d'une armée à faibles effectifs mais d'une redoutable efficacité, avec l'appui des États-Unis. Mais en 1982, la guerre au Liban entame sa légitimité morale. Des réservistes qui pensaient, en occupant le sud du Liban, sécuriser le nord d'Israël face aux combattants palestiniens en exil voient les blindés poursuivre jusqu'à Beyrouth pour installer le chrétien Bachir Gemayel au pouvoir. Des civils meurent sous les bombardements – dans le film, des archives attestent qu'Israël est prêt à sacrifier cinq civils libanais pour atteindre un soldat de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Avec leurs milliers de morts, hommes, femmes et enfants, les massacres dans le quartier et le camp palestiniens de Sabra et Chatila perpétrés par les milices phalangistes libanaises, sous l'œil complice de Tsahal, marquent un tournant. L'armée israélienne reste vingt ans au Liban et continue à occuper les territoires palestiniens sous prétexte de protéger les colons qui s'y installent illégalement au regard du droit international. Une stratégie désapprouvée par nombre de réservistes. Mobilisé à la fin des années 1980 en Cisjordanie, le documentariste Yishai Shuster filme déjà, pour les dénoncer, les violences commises envers les Palestiniens, alors que ces soldats défendent selon lui une nouvelle génération de colons qu'il décrit comme fascistes. Quand, en 2005, pour mettre fin à la seconde Intifada, Ariel Sharon décide du retrait de Gaza, des ultraorthodoxes et ultranationalistes, qui y sont opposés, infiltrent Tsahal au plus haut niveau, avec l’idée d'une guerre sainte à mener." 

PUISSANCE TECHNOLOGIQUE 
"Le soutien financier des États-Unis offre à Tsahal les moyens de ses ambitions : notamment le Dôme de fer, ce bouclier antimissiles au coût exorbitant. Il existe aussi des liens étroits entre les unités technologiques de Tsahal – dont la fameuse unité 8200 à la pointe du renseignement – et la Silicon Valley israélienne. Au cours de leur service militaire, puis dans la société civile, de jeunes talents développent ainsi des logiciels, par exemple de surveillance, testés ensuite dans les territoires occupés de Cisjordanie. Dès le collège, les meilleurs élèves sont placés dans des classes dédiées, pour intégrer plus tard les unités d'élite de l'armée."
 
BASCULEMENT
"Alors que Benyamin Nétanyahou, pour ruiner la solution à deux États, a soutenu le Hamas contre l'Autorité palestinienne en laissant par exemple passer à Gaza des valises de cash du Qatar, l’attaque du 7 octobre 2023, traumatisme pour le pays, a fait voler en éclats le mythe de l'invincibilité de Tsahal. Aujourd’hui, Israël poursuit sa fuite en avant militaire. Comme le déplore un ancien chef d'état-major adjoint, le gouvernement, sous l’influence de ministres d’extrême droite poussant à la guerre sainte, vise à raser Gaza pour installer des colons. Si des voix dans les rangs de l’armée s’élèvent contre cette dynamique mortifère et s'insurgent contre ces crimes, incluant des tirs mortels sur trois otages israéliens brandissant un drapeau blanc lors d'une opération contre le Hamas, certains cadres, issus de courants ultrareligieux, ne contestent pas ces ordres. Un soldat ultraorthodoxe nous a affirmé 'combattre non pas des humains, mais le mal à Gaza'. Aujourd'hui, cette stratégie fait l'objet de deux procédures, où des généraux sont cités. L'une est intentée contre Benyamin Nétanyahou et Yoav Gallant, l'ancien ministre de la Défense, devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. De son côté, l'Afrique du Sud a déposé plainte contre Israël pour génocide auprès de la Cour internationale de justice, produisant devant les juges des images – diffusées dans le film – qui montrent des soldats de Tsahal dansant et chantant : 'On connaît tous notre devise, il n'y a pas de civils non impliqués.' Selon une commission d’enquête de l’ONU, Israël s'en prend aussi à la capacité des femmes palestiniennes à avoir des enfants avec le bombardement de cliniques de fertilité dont nous documentons un cas à Gaza. Mais la juge Navi Pillay, qui a présidé cette commission, en évoque d'autres." 


« Israël : le désarroi de la gauche » de Stéphane Amar
France, 2023, 53 min
Auteur : Stéphane Amar
Disponible du 20/10/2023 au 19/11/2023
Émission du 21/10/2023

Allemagne, 2023, 55 minutes
Sur Arte le 28 novembre 2023 à 22 h 50
Disponible du 29/11/2023 au 28/11/2024
Film suivi d'un entretien

« Israël - Le combat des tribus » de Duki Dror, Naftaly Gliksberg et Jens Strohschnieder
Allemagne, 2023, 90 min
Sur Arte le 12 décembre 2023 à 20 h 55

« La bataille de Jérusalem » de Stéphane Amar
France, 2023, 52 min
Coproduction : ARTE GEIE, Découpages
Production : Découpages
Producteur : Myrto Grecos
Auteur : Stéphane Amar
Sur Arte le 12 décembre 2023 à 22 h 25


"Gaza : un reporter sous les bombes" réalisé par Ahmed Deeb
France, 2023, 13 min
Production : ARTE GEIE
Auteur : Ahmed Deeb
Adaptation : Philippe Brachet, Uwe Lothar Müller
Image : Mohammed Abu, Samra Belal Khaled
Montage : Ahmed Deeb, Pascal Bach
Sur Arte le 12 décembre 2023 à 23 h 25
Disponible du 11/12/2023 au 04/12/2093


Allemagne, 2023, 32 min
Sur Arte le 13 décembre 2023 à 00 h 20
Disponible du 13/11/2023 au 06/12/2024


Allemagne, 2024, 29 mn
Sur arte.tv le 24 septembre 2024 à 0 h 35
Sur arte.tv du 20/09/2024 au 19/09/2025


« Cisjordanie : la face cachée du conflit » de Sophie Nivelle-Cardinale
France, 2023, 13 min
Production : Caravelle
Producteur : Sylvain Lepetit
Auteure : Sophie Nivelle-Cardinale
Disponible du 01/12/2023 au 25/11/2026


Allemagne, 2023, 14 min
Disponible du 24/11/2023 au 22/11/2024


« Attaque du 7 octobre : l’enquête » de Duki Dror, Jens Strohschnieder et Mathias Marx 
Allemagne, 2024, 1 h 30
Production : Gebrüder Beetz Filmproduktion
Sur Arte les 24 septembre 2024 à 20 h 55, 1er octobre 2024 à 1 h 00
Sur arte.tv du 24/09/2024 au 22/12/2024
 

« Israël, les ministres du chaos » de Jérôme Sesquin et 
et Nitzan Perelman
France, 2024, 70 min
Coproduction : ARTE GEIE, Yuzu Productions
Sur Arte le 24 septembre 2024 à 22 h 30
Sur arte.tv du 17/09/2024 au 23/10/2024


« Le système Hamas » de Saskia Weisheit et Rainer Fromm
Allemagne, 2024, 53 mn
Coproduction : ARTE/ZDF, Rainer Fromm Filmproduktion
Sur Arte le 24 septembre 2024 à 23 h 40
Sur arte.tv du 24/09/2024 au 22/12/2024


« Colonisation en Cisjordanie : la stratégie des collines » de Poline Tchoubar et Valentin Petit
France, 2024, 20 mn
Coproduction : ARTE France, Capa Presse 
Direction éditoriale : Sylvain Pak
Sur arte.tv et YouTube à partir du 25/09/2024.


« Israël et Gaza, une année en enfer » de Robin Barnwell
Royaume-Uni, 2024, 1 h 30
Production : Top Hat Productions 
Sur Arte les 1er octobre 2024 à 20 h 55, 21 octobre 2024 à  0 h 55
Sur arte.tv du 01/10/2024 au 28/01/2025


« Cisjordanie, les graines de la colère » de Marcel Mettelsiefen 
Allemagne, Espagne, 2024, 52 mn
Production : Duskwater, Channel4, Moondogs  
Sur Arte les 1er octobre 2024 à 22 h 35, 21 octobre 2024 à 2 h 25
Sur arte.tv du 01/10/2024 au 30/03/2025


Présentation : Sonia Devillers
France, 2025, 11 min
Sur Arte le 30 septembre 2025 à 19 h 30 


Allemagne, 2025, 27 min
Production : Berlin Producers Media GmbH, STORYLINE (Co-Produzent)
Producteur : Stefan Pannen
Auteurs : Lina Schuller, Martin Koddenberg
Disponible jusqu'au 30/04/2030

France, 2025, 91 min
Coproduction : ARTE GEIE, Hikari, Pictanovo 
Sur Arte le 30 septembre 2025 à 21 h
Sur arte.tv du 23/09/2025 au 28/12/2025
Visuels : © Hikari/Pictanovo


Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 5 décembre 2023, puis le 22 septembre 2024.