
Pierrette Bloch (1928-2017) était une artiste plasticienne suisse. Son œuvre est marqué par le minimalisme et l'économie de moyens, et utilise au fil des années la peinture, le collage, le tissage, les fils de crin et la sculpture. Le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole (MAMC+) propose l’exposition « Pierrette Bloch (1928-2017). La peinture par d’autres moyens ».
« Mon monde, je sais ce qui n’en est pas, mais je ne sais pas ce qui en est. La peinture a à voir avec le secret, avec ce qui est secret à soi-même », a déclaré Pierrette Bloch en 1998.
Un œuvre silencieux
Pierrette Bloch nait en 1928 à Paris, dans une famille dont la branche maternelle est originaire de La Chaux-de-Fonds.
En 1939, la famille Bloch se réfugie en Suisse. Pierrette Bloch éprouve son premier choc artistique en découvrant, au Musée Rath (Genève) l’exposition des chefs-d’œuvre du Musée du Prado.
Puis, cette préadolescente suit sa scolarité à l’école Lemania (Lausanne) ; ses parents demeurent à la Chaux-de-Fonds. Pierrette Bloch assiste à la conférence de René Huyghe, conservateur du Musée du Louvre, sur l’importance de la ligne.
Pierrette Bloch nait en 1928 à Paris, dans une famille dont la branche maternelle est originaire de La Chaux-de-Fonds.
En 1939, la famille Bloch se réfugie en Suisse. Pierrette Bloch éprouve son premier choc artistique en découvrant, au Musée Rath (Genève) l’exposition des chefs-d’œuvre du Musée du Prado.
Puis, cette préadolescente suit sa scolarité à l’école Lemania (Lausanne) ; ses parents demeurent à la Chaux-de-Fonds. Pierrette Bloch assiste à la conférence de René Huyghe, conservateur du Musée du Louvre, sur l’importance de la ligne.
En 1948, dans une rue parisienne, Pierrette rencontre Alvin Epstein, un Américain qui étudie l’art du mime auprès d’Etienne Decroux, celui-ci inventant et codifiant « un langage corporel fondé sur l’improvisation » et sensibilisant « ses élèves à la puissance expressive du geste dont il décompose chaque étape ». Pierrette Bloch apprend « l’importance du mouvement » en créant une série d’esquisses des comédiens. Elle « travaille au fusain, de manière rapide, synthétisant les tensions du corps sans céder à sa description littérale. Le geste devient rapidement le sujet principal de son œuvre, et le restera tout au long de sa trajectoire ». Elle noue en 1949 une amitié avec Colette et Pierre Soulages.
Pierrette Bloch “développe depuis les années 1950 un art intimement lié à l’abstraction et au dessin, qu’elle décline sous différentes formes au fil des époques traversées. Collages, compositions ponctuées à l’encre de Chine, « mailles» ou fils de crins noués, lignes de papier, ses œuvres allient une forme de sérialité à la subjectivité du geste”.
En 1951, sa première exposition personnelle est proposée par la Galerie Mai à Paris, puis la Hacker Gallery à New York. Là, elle « apprend la manière de présenter ses œuvres, avec des modalités d’accrochage innovantes, propres à ces lieux d’exposition qui font la part belle à l’art contemporain. A son retour des Etats-Unis (1951), Pierrette Bloch réalise en 1953 « une première série de collages. Proches de ceux de Robert Ryman à la même époque, ces collages témoignent d’une attention marquée envers la matière, explorant ainsi la fragilité des fibres du papier, déchirées ou superposées ».
Vers 1973, Pierrette Bloch conçoit « un œuvre sériel dénotant d’une forte individualité du geste, constitué de points d’encre noire déposés sur la page blanche. Ces dessins all over suggèrent la présence d’un espace infini qui échappe à notre champ de vision. Pierrette Bloch adopte l’encre et le papier, matériaux qu’elle trouve moins impressionnants que l’huile et la toile. Constante dans son œuvre, ce travail de l’encre n’a jamais pris fin ». Membre fondateur du collectif B.M.P.T., Michel Parmentier qualifie son travail de « silencieux et pudique, fait de trois fois rien. »
Achetés sans intention précise par cette artiste en 1984, les fils de crin vont devenir des cheminements visuels de Pierrette Bloch. Un fil de crin qu’elle tresse dans « l’horizontalité, en lignes serrées, lâches ou accidentées »
La « maille, puis les sculptures de crin, traduisent son intérêt pour l’espace structuré et la trame, s’affinant presque jusqu’à devenir des lignes tendues ».
Dès 1994, « comme en état d’atemporalité et d’apesanteur, de longues lignes de papier traversent le mur, couvertes de minuscules et denses traits d’encre. Pierrette Bloch mesure le dessin à l’espace. Toujours marquées par cette prégnance du geste, le déploiement d’un langage abstrait et la forte sensibilité pour le papier confirment les bases d’une démarche qui n’a pas dévié et que vient confirmer un choix d’œuvres récentes présentées dans l’exposition ». Cette dessinatrice dépose l’encre de Chine « par petites touches de pinceau, en points répétitifs et aléatoires, sur de longues bandes horizontales constituées de morceaux de papier assemblés, créant ainsi des sortes de portées musicales, avec leurs silences, leurs reprises, ce qu’elle appelle “un lieu d’incertitude”.
« Accrochés les uns au dessus des autres, les trois formats rectangulaires présentent une surface noire non uniforme mouchetée de blanc. J’écoute toujours, et dehors on entend la clameur des écoliers sortant de l’école primaire du quartier. Je devine trois tableaux noirs en ardoise mal nettoyés, où plusieurs phrases écrites à la craie blanche auraient été successivement plus ou moins bien effacées. On entrevoit presque dans ces trois formats de minuscules fragments de caractères manuscrits, désormais définitivement incrustés dans la masse de la surface ardoisée. Des marques tenaces, ineffaçables, qui ne disparaitront plus et qui agissent tel un témoignage figé qui suggère ce qui fut. » (Nicolas Muller, Dans l’atelier, les bruits involontaires, p. 153)
En 2005, Pierre Bloch est distinguée par la Fondation Pro-MAHJ.
Fidèle à Paris, Pierrette Bloch séjourne l’été dans sa maison de Pézenas dans les années 1970, puis dans celle de Bages depuis 1981, où elle dispose d’un grand atelier.
Au Musée Jenisch Vevey, l’exposition montrait un film tourné dans l’atelier de l’artiste, réalisé par Lila Ribi (2012) pour ce Musée. « Dire ce que je fais ? Mais non, je peux le faire, mais pas le dire », avait confié Pierrette Bloch dans ce film.
« L’intervalle » éponyme"
En 2014, le Musée Jenisch Vevey a présenté l’exposition « L’intervalle » éponyme, première rétrospective en Suisse de cette artiste suisse née en 1928 et travaillant à Paris. Couvrant 65 ans de création artistiques éclectiques, réunissant plus d’une centaine d’œuvres, cette première rétrospective en Suisse vise à faire connaître un art méconnu en Suisse et « à le replacer dans le contexte des divers mouvements artistiques ayant jalonné les décennies d’après-guerre : deuxième Ecole de Paris, art minimal américain, mouvements Supports-Surfaces, B.M.P.T., etc. » Un travail que Pierrette Bloch a élaboré en marge de la scène artistique et en liens étroits avec l’histoire de l’art européen et américain de la seconde moitié du XXe siècle.
Le parcours de Pierrette Bloch croise celui « d’artistes français tels que Pierre Soulages, Jean-Michel Meurice ou Michel Parmentier, et se rapproche de l’abstraction américaine de Robert Ryman, Agnes Martin et Eva Hesse. Son travail à l’encre fait aussi écho aux toiles libres de Heiner Kielholz ou de Niele Toroni, ses œuvres de fils de crin entrent en résonance avec les installations de cordages et de nœuds de Claude Viallat, entre autres ».
« Le mot est lâché : le temps. « Rien qui ne se laisse réitérer sans une interruption – et sur l’interruption, l’arrêt d’un instant, ou pour toujours, à nouveau. » Citées par l’artiste elle-même, ces lignes d’André du Bouchet en disent long, sur le mode poétique, de l’idée du continu et du discontinu, de l’instant et de la durée, de la ponctuation et de l’étendue qui règle l’art de Pierrette Bloch… L’espace et le temps, une même concentration et une même ampleur. » (Philippe Piguet, Pierrette Bloch, l’écrit, le geste et le temps, p. 137)
"Les couleurs du noir"
Dans le cadre d'Art Saint-Germain-des-Près, la galerie Protée a présenté l'exposition collective "Les couleurs du noir" avec des œuvres de cette artiste suisse née en 1928 et travaillant à Paris. De “la pratique obsessionnelle du dessin à son travail de sculpture en crin, l’art de Pierrette Bloch concentre des problématiques aussi fondamentales que le rapport de la ligne à la spatialité, l’influence de l’art minimal américain sur la scène artistique européenne, ou encore la réception du mouvement Supports-Surfaces”.
« Pierrette Bloch (1928-2017). La peinture par d’autres moyens »
Le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole (MAMC+) propose l’exposition « Pierrette Bloch (1928-2017). La peinture par d’autres moyens ».
« Cette première rétrospective en France de l’artiste Pierrette Bloch (1928-2017) permet de découvrir son cheminement créatif en retraçant près de 70 ans de pratique, avec deux cents œuvres déployées sur plus de 1000 m2. Elle vise à replacer Pierrette Bloch au cœur des enjeux de la peinture et de sa déconstruction dès les années 1960, au sein d’une scène française qui l’a trop souvent reléguée aux travaux textiles (mailles et crins) volontiers associés à une pratique féminine, ou au dessin, longtemps considéré comme un art mineur. Or, l’oeuvre brille par ses qualités d’obstination, de rigueur ou d’audace et sa quête acharnée en matière de systèmes et de protocoles créatifs résonne avec de nombreux courants artistiques qui font la notoriété du musée. »
« S’ouvrant sur ses débuts de peintre abstraite dans les années 1950 et 1960, l’exposition dévoile ensuite ses premiers collages et marouflages. Répétant sa touche à l’infini, ses suites de lignes et de ruptures invitent à considérer son oeuvre des années 1970 et 1980 entre ordre et désordre. Prenant forme à distance du mur, ses mailles et ses lignes de crin donnent à voir le jeu du relief et de l’ombre, ouvrant l’oeuvre de Pierrette Bloch vers la sculpture et, plus généralement, vers une peinture par d’autres moyens. Un chapitre sur l’écriture met en relation ses entrelacs, ses boucles et ses lignes d’encre, avant de présenter l’oeuvre ultime, décousue, entre subtiles variations de supports, touches presque invisibles et disparition des signes sur le papier. »
« Un parcours en sept parties permettra au spectateur d’envisager l’oeuvre de Pierrette Bloch dans son intégralité, tout en comprenant les liens qu’elle a tissés avec son époque et ses contemporains. L’exposition se poursuit avec des œuvres de la collection personnelle de Pierrette Bloch et par une dizaine de peintures issues de la collection du MAMC+ réalisées par des artistes proches d’elle et aux recherches parentes des siennes en matière de déconstruction, de sérialité et de répétition de formes. Citons en particulier les membres associés de près ou de loin à la mouvance Supports/Surfaces (Claude Viallat, Pierre Buraglio, etc.), la peinture radicale de Michel Parmentier et de Jean-Michel Meurice, et tout spécialement enfin Pierre Soulages, dont elle fut complice une vie durant et l’amie la plus proche. »
« Cette rétrospective, qui rassemble des œuvres des collections publiques françaises, de nombreuses collections privées européennes et du fonds majeur de l’atelier, sera l’occasion exceptionnelle de dévoiler une centaine d’œuvres inédites de l’artiste. »
Le Commissariat de l’exposition est assuré par David Quéré, physicien et professeur à l’École Polytechnique, fondateur du fonds de dotation Pierrette Bloch, ayant droit de l’artiste, concepteur de plusieurs expositions de son œuvre, et directeur du catalogue raisonné de l’artiste, et Aurélie Voltz, directrice du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole depuis 2017.
Autour de l’exposition, le MAMC+ propose diverses manifestations.
Dialogue entre David Quéré et Aurélie Voltz
Pierrette Bloch lue par Christophe Brault
« David Quéré, physicien, est également l’ayant-droit de Pierrette Bloch et le commissaire de nombreuses expositions dédiées à l’artiste. Aurélie Voltz l’invite à venir partager ses souvenirs et son regard complice sur le parcours d’une plasticienne résolument indépendante. »
« En prolongement de cet échange, Christophe Brault nous livre une lecture de textes de Pierrette Bloch, pour qui graphie et écriture s’entremêlaient au gré d’une pratique protéiforme. »
LUNDI 2 JUIN – 18h30 – AUDITORIUM
L’art de faire le nœud
Conférence de Itzhak Goldberg
« A l’occasion de l’exposition dédiée à Pierrette Bloch, l’historien de l’art Itzhak Goldberg revient sur la figure du nœud dans l’art contemporain, en nous rappelant le détournement de ce savoir-faire artisanal par des artistes comme Marinette Cueco, Claude Viallat, Christian Jaccard, Vladimir Velicovic... »
LUNDI 15 SEPTEMBRE – 18h30 – AUDITORIUM
Catalogue
« Un catalogue bilingue, français/anglais, sera publié en avril 2025 à l’occasion de la première véritable rétrospective en France consacrée à Pierrette Bloch. L’ouvrage révélera un fonds d’atelier inédit et mettra en lumière différents regards sur l’oeuvre de l’artiste, de la part d’écrivains, d’historiennes de l’art et d’une plasticienne. » (Coédition MAMC+ Saint-Étienne et Bernard Chauveau éditions, Paris)
Auteurs : Natalie Adamson, Marcel Cohen, Valérie Mréjen, Camille Paulhan, David Quéré et Aurélie Voltz
Parcours de l’exposition
Les prémices
« Après une série de fusains figuratifs de danseurs réalisés en 1948 chez le mime Decroux, à Paris, et une brève période de pastels abstraits, Pierrette Bloch expérimente l’estampe et la peinture à l’huile de 1949 à 1951, puis le collage en 1953 – une pratique qui l’accompagnera toute sa vie. Elle investit en 1954 son atelier de la rue Antoine Chantin, dans le 14e arrondissement de la capitale, où elle continue à multiplier les expériences. »
« De 1958 à 1960, elle s’attelle au travail sur papier, des encres sombres infusées de couleurs, avant de grands collages tourmentés en 1961-1962. Entre 1963 et 1966, suit un nouvel et ultime affrontement avec la peinture à l’huile que concluent deux ans de silence. C’est au terme de cette longue période de gestation, d’environ 20 ans, que son oeuvre va prendre un tournant décisif. »
Collages et marouflages
« De retour d’un voyage déterminant aux États-Unis, à la fin des années 1960, Pierrette Bloch entreprend une série de collages sur isorel : des papiers noirs, rouges, blancs ou en kraft, qu’elle déchire, découpe et superpose sans masquer le fond rudimentaire du support. En 1971-1972, date notable, elle réalise ses premiers dessins à l’encre de Chine, des pluies d’encre maculant de manière parfois torrentielle un papier qu’elle maroufle sur toile. Elle jette beaucoup mais récupère certains ratés dont elle colle les fragments sur des toiles peintes en bleu ou sur des isorels – autant de pratiques qui la rattachent encore au monde traditionnel de la peinture tout en signant son adieu. »
Ordre et désordre
« Commencé en 1971, « le long voyage » à l’encre de Chine sur papier de Pierrette Bloch se poursuivra pendant près de 40 ans, avec des évolutions notables. S’il fallait en retenir une constante, ce serait dans l’équilibre qu’elle trouve entre ordre et désordre, quand, à partir de 1973, toute dramatisation disparait de son geste : répétition de taches d’encre discontinues, organisation en alignements allant du haut gauche au bas droit, séquences régulières contrariées par des bouffées chaotiques, lignes qui se distordent au fur et à mesure que progresse le travail, verticalité qui s’immisce parfois dans des compositions marquées par les horizontales. Le rapport de Pierrette Bloch avec le minimalisme et la répétition n’appartient qu’à elle, à la façon de les contrarier avec fantaisie ou même humour – une qualité inattendue dans un contexte d’abstraction radicale. »
Où la peinture devient sculpture
« 1973 est décidément une année majeure : aux encres sur papier, Pierrette Bloch ajoute des mailles de cordes, de ficelles puis de chanvre qu’elle assemble et coud sur un fond de feutrine : de la peinture par d’autres moyens, comme le remarquera Daniel Abadie. »
« Le geste dépersonnalisé et répétitif du tricot la rapproche alors de certains artistes de l’art brut. Les opérations de tressage discontinu, activant rythme et respiration, accélération et séquençage, évoquent la musique de Steve Reich ou de Philip Glass qu’elle découvre parallèlement. En 1979, ficelles et chanvre laissent place au crin de cheval et les oeuvres quittent leurs supports de feutre, pour être librement suspendues à quelques centimètres du mur. Les mailles s’affinent peu à peu et cèdent la place à des sculptures de crin presque uni-dimensionnelles qui s’entortillent sur un fil de nylon tendu entre deux épingles de tapissier. »
Écritures
« Le travail sur les taches entretient un lien avec l’écriture, ne serait-ce que par la manière dont ces oeuvres sont composées ligne à ligne, avec de l’encre sur du papier. Mais ce rapport deviendra plus évident à partir de 1978, quand des lignes bouclées faites à la plume apparaissent et prolifèrent. Pierrette Bloch les trace assise à une table et non au sol, comme à l’accoutumée. Plus ou moins emmêlées et serrées, denses comme ses mailles, elles occupent tout l’espace de la feuille dans un all over parfois oppressant, parfois « sauvé » par les taches qui s’y superposent facétieusement. Or, ces lignes rappellent son écriture manuscrite, qu’elle reproduit d’ailleurs dans la plupart de ses publications, et sa série sur papier à lettres de 1986 accusera encore un peu plus cette parenté. Pour autant, elle ne considérera jamais ces oeuvres comme de l’écrit, mais plutôt comme un au-delà de l’écriture devenue pure forme. Des lignes aux bandes de papier encrées, il n’y a qu’un pas que Pierrette Bloch finira par franchir, et cette contrainte supplémentaire lui ouvrira pourtant un champ d’extrême liberté. »
L’atelier, les amis
« Cette dernière salle confronte une collection d’oeuvres réalisées par les amis de Pierrette Bloch aux mêmes artistes de la collection du MAMC+. Cadeaux, hommages et échanges permettent d’identifier les oeuvres personnelles d’une créatrice appréciée et respectée des artistes de sa génération. L’accrochage est l’occasion de montrer une dizaine d’œuvre de la collection du MAMC+, émanant de recherches similaires en matière de déconstruction, de sérialité et de répétition de formes, tout en visant une abstraction et radicalité absolues. Le film de Thierry Spitzer réalisé en 1997, d’une durée de 26 minutes, donne à voir une Pierrette Bloch au sommet de sa pratique, filmée entre Paris et Bages (Aude), les deux lieux où elle a travaillé. »
Le décousu
« Dans les dix dernières années de sa vie, Pierrette Bloch, toujours avide d’expérimentations nouvelles, délaisse les formats contraignants pour se consacrer à des séries où varient comme jamais la nature des papiers (teinte, texture, transparence) et des outils (pastel gras, gouache, mine de plomb, instrument scarifiant). »
« Alternant grands et très petits formats, elle peint ou dessine des lignes verticales sur des papiers asiatiques, des petits pastels où la couleur affleure, des lavis profonds, des boucles de graphite sur de vastes papiers, des encres blanches sur polyester, de grands ensembles sur fond noir. Elle laisse aussi sourdre nombre de « résurgences », anciennes pratiques ou matériaux oubliés : le pastel et l’isorel réapparaissent et elle va jusqu’à réemployer ses toutes premières huiles sur toile en les redécoupant ou en les rehaussant. Son oeuvre ultime, commandée par le Centre des arts plastiques, sera une très grande aquatinte où quelques points timides mais résolus sont portés par une seule ligne horizontale qui se détache d’un immense fond noir. »
Biographie
« 1928
Pierrette Bloch naît à Paris, de parents horlogers suisses originaires de La Chaux-de-Fonds.
1940
Elle se réfugie avec sa famille en Suisse à l’âge de douze ans.
1946
De retour en France, elle peint un paysage plongé dans l’obscurité, sa première peinture à l’huile.
1947-1949
Elle suit des cours de dessin auprès de Jean Souverbie, André Lhote et Henri Goetz. Chez Étienne Decroux, elle dessine au crayon ou au fusain des corps en mouvement. Elle réalise ses premiers pastels et gravures abstraits.
Rencontre Pierre et Colette Soulages et scelle l’amitié d’une vie.
1950
Premières peintures abstraites. Elle participe au Salon des Réalités Nouvelles.
1951
Premier séjour à New York où elle rencontre Louise Bourgeois et expose ses peintures.
1953
Elle entame une première série de collages.
1956 -1968
Moment de recherches, qui oscillent entre peintures sur toile, encres de couleur sur papier et collages.
1971
Elle se consacre à l’encre de Chine sur papier et se détache de plus en plus de la peinture traditionnelle.
1973
À Pézenas, elle réalise sa première grande maille avec des ficelles de sisal.
1974
Jean Coural, administrateur du Mobilier National et de la Manufacture des Gobelins, lui commande une première tapisserie.
1976
Elle produit une série d’encres noires sur papier noir et élabore ses premières mailles de chanvre.
Le caractère sériel de sa pratique s’affirme.
1979
Première maille de crin, d’une série qui en comptera environ 25, jusqu’en 1982.
1981
Sur les conseils de Jean-Michel Meurice, elle achète une maison à Bages, près de Narbonne, où elle passe ses étés.
1984
Pendant une dizaine d’années, elle se consacre à la série emblématique des fils de crin.
1986
L’écriture de boucles abstraites envahit son travail.
1992
Expose à la Galerie de France à Paris. Michel Parmentier écrit un texte élogieux à cette occasion.
1993
Premiers écrits, sous la forme de textes brefs, où elle mêle souvenirs, récits et notations sur son travail.
1994
Nouvelle série d’encres sous forme de points sur de longues bandes de papier horizontales.
1997
Série de dessins saturés, dont elle fait en majorité don au Musée de Grenoble.
2002
Exposition au Centre Pompidou.
2004
Période d’expérimentation intense. Elle varie les papiers travaillés à l’encre, au lavis, à la mine de plomb, au pastel, à la gouache ou avec des instruments contondants.
2009
Premier accrochage à la galerie Karsten Greve.
2013
Exposition au Musée Jenish, Vevey, Suisse.
2015
Elle renoue avec sa pratique du collage sur des grands formats.
2017
Décès de l’artiste à Paris. »
Au MAMC+
rue Fernand Léger - 42270 Saint-Priest-en-Jarez
Tél. : 04 77 79 52 52
Tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h en semaine et jusqu’à 18h30 samedi et dimanche.
Visuels :
Vue de l_exposition La peinture par d_autres moyens, MAMC+, 2025. (Salle Prémices)_Pierrette Bloch, © Adagp, Paris, 2025, Photo A. Mole - MAMC+
Pierrette Bloch dans son atelier Paris, vers 1950. Droits réservés
Pierrette Bloch dans son atelier, 2002. Photo A. Rzepka
Pierrette Bloch, Huile sur toile, vers 1964.
Collection particulière, Paris.
Photo : Gregory Copitet ©Adagp, Paris, 2025
Pierrette Bloch, Papiers déchirés et collés sur panneau isorel, vers 1968. Collection particulière,
Paris. Photo : Gregory Copitet. © Adagp, Paris, 2025
Pierrette Bloch, Encre sur papier, 1980.
Collection particulière, Paris.
Photo : Gregory Copitet. ©Adagp, Paris, 2025
Pierrette Bloch, Maille de chanvre tricoté, peint à l’encre de Chine et délavé, cousue sur feutre et tendue sur bois, 1980. Collection particulière, Paris.
Photo : Gregory Copitet. ©Adagp, Paris, 2025.
Pierrette Bloch, Encre sur papier à lettres, 1986.
Collection particulière, Paris.
Photo : Aurélien Mole. @Adagp, Paris, 2025
Pierre Soulages, Goudron sur verre 76,5 x 45,5 cm,
1948, 1948, coll. MAMC+. ©Adagp, Paris, 2025
Pierrette Bloch, Encre blanche sur papier noir,
2016. Collection particulière, Paris.
Photo : Grégory Copitet. ©Adagp, Paris, 2025
A la galerie Protée
38, rue de Seine. 75006 Paris
Tél. : 33 (0) 1 43 25 21 95
Du mardi au samedi de 11 h à 13 h et de 14 h 30 à 19 h
Jusqu’au 2 mars 2014
Au Musée Jenisch Vevey
Avenue de la Gare 2. CH –1800 Vevey
Tél. : + 41 21 925 35 20
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Jeudi jusqu’à 20 h
Au Musée Jenisch Vevey
Avenue de la Gare 2. CH –1800 Vevey
Tél. : + 41 21 925 35 20
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Jeudi jusqu’à 20 h
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Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié le 1er mars 2014, puis le 5 juin 2014.
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