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vendredi 26 septembre 2025

« Tragédie en mer : le détournement de l'Achille Lauro » de Simone Manetti

Arte diffusera le 30 septembre 2025 à 23 h 35 « Tragédie en mer : le détournement de l'Achille Lauro » (
Achille Lauro - La crociera del terrore), documentaire de Simone Manetti. « Le 7 octobre 1985, un bateau de croisière italien transportant des passagers du monde entier était pris d'assaut par un commando palestinien. Quarante ans après la tragédie, ce documentaire en réunit les protagonistes pour la première fois. »

« Les synagogues : prestigieux témoins du judaïsme » par Emilie Langlade et Adrian Pflug
Trésors du ghetto de Venise
« Italie, une simple histoire d’amour. Témoignages d’un ambassadeur d’Israël » de Mordechaï Drory 
« Tragédie en mer : le détournement de l'Achille Lauro », documentaire de Simone Manetti

Au Corriere della Sera (8 juillet 2008), l’ancien Orésident italien Francesco Cossiga avait révélé l’accord secret signé, dans les années 1970, entre le Premier ministre Aldo Moro et l’OLP (Organisation de libération de la Palestine). 

Un accord qui réservait aux terroristes palestiniens une totale liberté d’action – transport d’armes et d’explosifs, bases, etc. - dans la péninsule en échange de l’immunité des personnes et biens italiens. Les Italiens Juifs en étaient exclus. Ils ont été ciblés par les attentats des terroristes palestiniens contre une compagnie israélienne à l’aéroport de Rome (27 décembre 1985) – alertés, les services de renseignements italiens n’avaient pas prévenu leurs homologues israéliens - et contre la synagogue de Rome (9 octobre 1982) - des dizaines de Juifs blessés et un enfant de deux ans, Stefano Tache,assassiné -.

En 1978, à Rome, le politicien Aldo Moro (Démocratie chrétienne) a été enlevé par les Brigades Rouges. Le gouvernement italien refusa de céder aux demandes du groupe terroriste qui, après 55 jours de séquestration, a assassiné Aldo Moro dans le coffre d'une voiture.

Sans oublier le détournement du navire de croisière en Méditerranée, Achille Lauro, (octobre 1985) au cours duquel les terroristes du Front palestinien de libération tuent Leon Klinghoffer, retraité américain Juif paraplégique. Les Égyptiens ont autorisé les pirates à fuir par avion en Libye. Les Etats-Unis ont contraint cet avion à se poser sur une base de l’OTAN en Sicile. Plutôt que d’autoriser les Etats-Unis à arrêter les pirates, les autorités italiennes décidèrent de les laisser fuir, dont leur chef Abbas. « Puisque les Arabes étaient capables de causer plus de mal à l’Italie que les Américains, l’Italie a cédé devant les Arabes », a résumé Cossiga.

Le massacre à la gare de Bologne (2 août 1980) ayant fait 85 morts et plus de 200 blessés ? « Un incident causé par les amis de ‘la résistance palestinienne’ », indiquait Francesco Cossiga. Et de préciser que « les gens de l’OLP disposaient d’armement lourd à leurdomicile et étaient protégés par l’immunité diplomatique comme représentants dela Ligue arabe ». Curieusement,

Selon Cossiga, cet accord avait été élargi au Hezbollah : cécité des soldats italiens de la FINUL face au réarmement du mouvement terroriste en échange de l’absence d’attaques à leur encontre.

Le 14 août 2008, Il Corriere della Sera a publié l’interview de Bassam Abu Sharif du FPLP (Front de libération de la Paelstine) confirmant cet « accord Moro », et décrivant les négociations.

Le 2 février 2018, l'hebdomadaire italien L’Espresso a révélé la teneur des 19 journaux intimes et secrets écrits en arabe par Yasser Arafat de 1985 à octobre 2004. Ces journaux évoquent des accords politiques, notamment celui entre l’OLP et l’Italie, les négociations secrètes avec Yitzhak Rabin, des actes de guerre et des opérations de business, ainsi que la corruption de Silvio Berlusconi et d'Arafat.

"In particular, Mr. Arafat’s diaries reveal how he helped Mr. Berlusconi when the latter was on trial for illegally funding Bettino Craxi’s Italian Socialist Party. Mr. Arafat secretly met Berlusconi in 1998 in a European capital. Following that meeting, he decided to confirm Mr. Berlusconi’s false statement to the prosecutors, i.e. that the 10 billion lire (around 5 million euro) which were at the center of the trial were not destined to the Italian Socialist Party but to the PLO to support the Palestinian cause. In his Mr. Arafat explained in his diaries that he confirmed publicly this version to receive in return a substantial money transfer. The diaries feature also the details of Mr. Arafat’s account numbers and money transfers received".
Traduction : "Les journaux intimes de M. Arafat révèlent notamment comment il a aidé M. Berlusconi lorsque ce dernier était jugé pour avoir financé illégalement le Parti socialiste italien de Bettino Craxi. M. Arafat a secrètement rencontré Berlusconi en 1998 dans une capitale européenne. À la suite de cette rencontre, il a décidé de confirmer la fausse déclaration de M. Berlusconi aux procureurs, à savoir que les 10 milliards de lires (environ 5 millions d'euros) qui étaient au centre du procès n'étaient pas destinés au Parti socialiste italien, mais à l'OLP pour soutenir la cause palestinienne. Dans ses journaux intimes, M. Arafat explique qu'il a confirmé publiquement cette version afin de recevoir en échange un transfert d'argent substantiel. Les journaux intimes contiennent également les détails des numéros de compte de M. Arafat et des transferts d'argent reçus."

"The diaries bring also to light the negotiations between Mr. Arafat and the Italian government in 1985, during the hijacking of the Achille Lauro cruise ship by four Palestinian terrorists. Italian prime minister was then Bettino Craxi, minister of Foreign Affairs Giulio Andreotti".
Traduction : « Les journaux intimes mettent également en lumière les négociations entre M. Arafat et le gouvernement italien en 1985, lors du détournement du paquebot Achille Lauro par quatre terroristes palestiniens. Le Premier ministre italien était alors Bettino Craxi, et le ministre des Affaires étrangères Giulio Andreotti".

"Mr. Arafat diaries expose that it was Mr. Andreotti who allowed terrorist Abu Abbas to escape to Bulgaria and from there to Tunisia. Mr. Andreotti, according to what the diaries of the Palestinian leader unwrap, had always played important role in any international mediation that had to do with Palestine, and had often been a sort of hidden mediator between the PLO and the United States".
Traduction : « Les journaux intimes de M. Arafat révèlent que c'est M. Andreotti qui a permis au terroriste Abu Abbas de s'enfuir en Bulgarie, puis en Tunisie. Selon les journaux intimes du leader palestinien, M. Andreotti a toujours joué un rôle important dans toute médiation internationale concernant la Palestine et a souvent été une sorte de médiateur caché entre l'OLP et les États-Unis ».

"The diaries show that the Palestinian leader never assumed responsibility for commissioning an attack. He just took notice of the massacres committed by fellow Palestinians, and commented about. When others proposed attacks, his replies were a short "You decide". After the bombs he had known of burst, the Palestine commander smiled and wrote: "Good, good".
Traduction : « Les journaux intimes montrent que le dirigeant palestinien n'a jamais assumé la responsabilité d'avoir ordonné une attaque. Il a simplement pris note des massacres commis par ses amis palestiniens et les a commentés. Lorsque d'autres proposaient des attaques, il répondait simplement « À vous de décider ». Après l'explosion des bombes dont il avait connaissance, le commandant palestinien a souri et écrit : « Bien, bien ».

"No PLO attack targeted Italy after 1985. "Italy is a Palestinian shore of the Mediterranean," Mr. Arafat wrote in his diaries, confirming the secret agreements between the PLO and the government in Rome to ensure that Italian territory was preserved from attacks".
Traduction : « Aucune attaque de l'OLP n'a visé l'Italie après 1985. « L'Italie est une rive palestinienne de la Méditerranée », a écrit M. Arafat dans ses journaux intimes, confirmant les accords secrets entre l'OLP et le gouvernement de Rome visant à garantir que le territoire italien soit préservé des attaques ».

Début décembre 2021, des médias italiens ont publié des documents prouvant que les autorités italiennes ont ignoré les menaces d'attentats terroristes palestiniens visant des institutions juives italiennes, dont la synagogue de Rome.

Documentaire
« Le 7 octobre 1985, l'Achille-Lauro, un paquebot de croisière battant pavillon italien, navigue en direction de Port-Saïd, en Égypte, lorsqu'un commando armé du Front de libération de la Palestine (FLP), un petit mouvement radical, fait irruption à bord. »

« C'est le début d'un calvaire de trois jours pour plus de 450 passagers et membres d'équipage, qui se conclut par la reddition des terroristes. »

« Mais alors que le président égyptien Hosni Moubarak s'est engagé à remettre les quatre hommes à leur organisation en échange de la libération des otages, une information tragique rebat les cartes : Leon Klinghoffer, un touriste américain tétraplégique, a été exécuté et jeté à la mer. »

« Sans avertir Rome, les États-Unis décident d'intercepter l'avion transportant les assassins pour le dérouter vers la base sicilienne de Sigonella. »

« La manœuvre provoque une crise entre les deux pays : tandis que les forces d'opérations spéciales assiègent l'appareil en vue de capturer ses passagers, les carabiniers encerclent les Américains et leur intiment de reculer... »

« Malgré l'appel de Ronald Reagan au président du Conseil Bettino Craxi, les terroristes resteront en Italie, où ils seront condamnés en juillet 1986 à des peines de quinze à trente ans de prison. »

« De l'assaut du navire à l'arrestation des pirates, Simone Manetti déroule la chronologie du drame à l'aide d'images d'archives et des témoignages inédits de ses protagonistes : passagers et personnel de l'Achille-Lauro, responsables politiques et militaires américains et italiens, sans oublier les filles de Leon Klinghoffer, la militante palestinienne Reem al-Nimer, épouse d'Abou Abbas – l'ex-chef du Front de libération de la Palestine (FLP), mort en 2004 –, et l'un des membres du commando, Abdellatif Fatayer. »

« Quarante ans après, une plongée intime et politique dans les coulisses d'une crise diplomatique majeure, qui faillit déclencher un affrontement armé entre deux alliés de l'Otan. » 



France, Italie, Etats-Unis, 2024 ou 2025, 1 h 27mn
Auteurs : Giuseppe Bentivegna, Vania del Borgo, Raffaele Brunetti
Coproduction : ARTE/WDR, B&B Film 
Visuels : 
© Louise Barr
© Klinghoffer Family
© LAPRESSE
© B&B FILM
© B&B Film


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