Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 4 septembre 2025

Helen Mirren

Helen Mirren est une actrice britannique oscarisée. Elle s'est rendue en Israël après la guerre des Six-jours et s'est opposée au BDS (Boycott Désinvestissement Sanction) visant Israël, notamment lors de l'Eurovision 2024. Arte rediffusera les 6 septembre 2025 à 5 h 40 « Helen Mirren, une actrice royale », documentaire de Nicolas Maupied et 8 septembre 2025 à 15 h 05 «  The Queen » de Stephen Frears.


Helen Mirren  est une actrice britannico-américaine, née en 1945 dans une famille de la bourgeoisie moyenne d’origine russe à Hammersmith (Londres).

Cette comédienne débute au National Youth Theatre, puis entre à la Royal Shakespeare Company. Elle joue au West End. 

Elle a joué dans « Antoine et Cléopâtre » de William Shakespeare, Londres, Le Long Voyage vers la nuit de Eugene O'Neill, Manchester (1965), Charley's Aunt de Brandon Thomas, Manchester (1967) et Le Marchand de Venise de William Shakespeare, Manchester (1967).

Dans sa filmographie, citons : Le Meilleur des mondes possible (O Lucky Man !) de Lindsay Anderson (1973), Excalibur de John Boorman (1981), Mosquito Coast de Peter Weir (1986), Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (The Cook, the Thief, His Wife and Her Lover) de Peter Greenaway (1989), The Passion of Ayn Rand de Christopher Menaul (1999), The Queen de Stephen Frears (2006), L'Affaire Rachel Singer (The Debt) de John Madden (2010), La Tempête (The Tempest) de Julie Taymor (2010), Dalton Trumbo (Trumbo) de Jay Roach (2015), Barbie de Greta Gerwig (2023).

En 1980, elle obtient son premier grand rôle au cinéma dans Du sang sur la Tamise.

Elle reçoit le British Academy Television Award de la meilleure actrice en 1991, 1992 et 1993 pour son rôle de Jane Tennison dans la série télévisée Suspect numéro 1, sur ITV (1991-2006).

En 1997, Helen Mirren a épousé le réalisateur Taylor Hackford.

En 2003, elle est faite Dame de l’Ordre de l’Empire britannique pour services rendus aux arts dramatiques.

Trois ans plus tard, elle reçoit l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation de la reine Élisabeth II dans The Queen de Stephen Frears (2006).

Depuis 2013, une étoile porte son nom sur le Walk of Fame à Hollywood.

En 2014, un BAFTA Fellowship lui est remis pour l'ensemble de sa carrière. 

En 1967, après la guerre des Six Jours, Helen Mirren a visité Israël pour la première fois et s'est portée volontaire au kibboutz HaOn, près du lac de Tibériade. Elle a aussi fait du stop à travers le pays.

En 2011, dans « The Debt » de John Madden, Helen Mirren incarnait Rachel Singer, "agente retraitée du Mossad. Dans une interview accordée à Andrew Goldman du New York Times Magazine, l'actrice oscarisée (et Dame !) a évoqué la possibilité d'avoir des origines juives. Lorsqu'on lui a demandé si elle était « une juive secrète » et, comme Madeleine Albright, si elle découvrait plus tard qu'elle était juive, Mirren a répondu : « Je ne serais pas surprise… Ma mère venait du quartier ouvrier de l'East End de Londres, là où les immigrants juifs ont commencé leur parcours dans la société anglaise. J'ai toujours pensé que j'avais peut-être un côté juif ou un côté tzigane, l'un ou l'autre », a-t-elle déclaré."

En 2016, lors d'une visite en Israël, Helen Mirren a reçu un Prix de la ville de Jérusalem.

En 2023, Helen Mirren a interprété Golda Meir dans un biopic. Une controverse a surgi dans les réseaux sociaux : des Internautes anti-israéliens lui ont reproché d'interprété un personnage juif alors qu'elle n'était pas juive ("Jewface") et son soutien à Israël - en octobre 2021, elle a été parmi les 200 acteurs signataires d'une lettre ouverte contre le boycott (BDS) du festival cinématographique LGBTQ à Tel Aviv. L'actrice a déclaré au magazine Radio Times : « J'ai eu d'autres rôles juifs [dans La Femme en or et La Dette], mais pas un rôle ultra-juif comme celui de Golda Meir. J'ai dit au réalisateur Guy [Nattiv] que je n'étais pas juive, au cas où il penserait que je l'étais. » Le petit-fils de Meir, Gideon avait espéré qu'Helen Mirren jouerait le rôle ; "son implication ultérieure, a déclaré l'écrivain Nicholas Martin, a été cruciale pour « lancer le projet ».

En août 2023, pour la sortie de Golda, Helen Mirren a déclaré sur Channel 12 : « Je crois en Israël, en son existence, et je crois qu'Israël doit aller de l'avant, pour l'éternité... Je crois en Israël à cause de l'Holocauste. J'ai rencontré des gens extraordinaires en Israël... Je sais qu’il existe une base, un fondement d’intelligence profonde, de réflexion, d’engagement, de poésie, même en Israël, qui est très, très spécial, je pense ». Concernant sa position contre un boycott culturel d'Israël, elle a déclaré : « Il ne lui semblait pas juste » d'« abandonner les artistes en Israël » qu'elle avait rencontrés. « C’est la communauté artistique qui, je crois, fera avancer Israël », a-t-elle déclaré.

Elle a expliqué s'être préparée à ce rôle en lisant l'autobiographie de Meir et en visionnant des images de la dirigeante israélienne. Pour Mirren, « comprendre sa souffrance physique… ainsi que la souffrance mentale liée à l'énorme fardeau de la guerre… a été une révélation. » Le film, dit-elle, se prête à « des conversations profondes et profondes sur ce que signifie être juif et où, dans votre conscience de qui vous êtes, cela se situe ».

« C’est quelque chose qui me tient à cœur », a déclaré Mirren à propos de ses diverses représentations de femmes juives dans des films tels que « La Femme en or » et « La Dette ».

Interrogée sur les manifestations contre la réforme du système judiciaire prévue par le gouvernement, Netanyahu, Mirren a déclaré : « Mon peuple est celui qui manifeste. Si j’étais ici ce week-end, je trouverais certainement… mon groupe dans la foule et je serais là avec eux ». Mais, a-t-elle noté à propos des conflits politiques, « ce n’est pas seulement Israël, n’est-ce pas ? Il y a dans de nombreux pays dans le monde cette sorte d'étrange vague d'extrême droite qui déferle sur le rivage du monde et il s'agit peut-être d'une sorte de réaction humaine à la montée du libéralisme. »

« J'ai été témoin de choses qui n'allaient pas », a-t-elle déclaré à propos de sa visite. « J'ai vu des Arabes se faire expulser de leurs maisons à Jérusalem. Mais c'était tout simplement l'extraordinaire énergie magique d'un pays qui commençait à peine à s'enraciner. C'était une période formidable d'être ici. »

En février 2024, Eden Golan, 20 ans, représenta Israël au concours de l'Eurovision en Suède. Des appels à interdire Israël de ce concours se sont multipliés, notamment d’Islande, de Suède, de Finlande ou d’Irlande. En soutien à Israël menant une guerre existentielle, l’ONG Creative Community for Peace a rédigé une lettre signée 400 personnalités, parmi lesquelles les acteurs Helen Mirren, Emmy Rossum, Selma Blair et Liev Schreiber, le chanteur Boy George, Sharon Osbourne, le producteur de musique Scooter Braun, le musicien Gene Simmons. La lettre dit notamment : « Nous sommes choqués et déçus de voir certains membres de la communauté du divertissement appeler à l’exclusion d’Israël du concours pour avoir riposté au plus important massacre de Juifs depuis la Shoah... Nous pensons que des événements porteurs d’unité, comme les concours de chant, sont essentiels pour créer des ponts entre les cultures et unir des peuples de tous horizons autour de leur amour commun pour la musique... Ceux qui appellent à l’exclusion d’Israël subvertissent l’esprit du concours en en faisant un outil politique. »

« Helen Mirren, une actrice royale »
Arte rediffusera le 6 septembre 2025 à 5 h 40 « Helen Mirren, une actrice royale », documentaire de Nicolas Maupied.

« Impériale Élisabeth II dans "The Queen", Helen Mirren a aussi ouvert la voie aux femmes flics à poigne et fait de son sex-appeal un atout. Retour sur la carrière protéiforme d'une grande actrice anglaise. »

"Sex-symbol ? Ça me suivra jusque dans la tombe !", lancera un jour à la presse cette actrice britannique qui ne manque pas de repartie. »

« D'une grande sensualité dès ses débuts au théâtre, au sein de la Royal Shakespeare Company, tout comme au cinéma, dans l'oubliable Age of Consent, où elle joue une nymphette, Helen Mirren, alors surnommée "sex queen" par les tabloïds, est vite cataloguée. »

« Mais cette enfant de la classe moyenne a grandi dans un milieu progressiste, où on l'a encouragée à exprimer son point de vue. » 

« Fatiguée de cette étiquette réductrice, elle plaque tout et rejoint la troupe de Peter Brook, s’embarquant au fil d’expérimentations libératrices pour une tournée qui lui fera parcourir la planète. » 

« Puis, assumant son envie de lumière, elle revient aux scènes londoniennes et au cinéma. Mais elle transforme désormais les rôles sexualisés qu'on lui offre en instrument de pouvoir. Dans Excalibur, de John Boorman, elle compose une éblouissante fée Morgane, lubrique et vent debout contre le patriarcat médiéval. »

« Capable de tout jouer, dotée d'une prestance qui lui a permis de monter plusieurs fois sur le trône – dans les personnages d’Élisabeth II dans le film de Stephen Frears The Queen, couronné de l’Oscar de la meilleure actrice en 2007, mais aussi de Cléopâtre ou Catherine de Russie –, Helen Mirren a bataillé pour étoffer les rôles féminins au cinéma, qu'elle jugeait d'une indigence rare, notamment à Hollywood. »

« Elle a parfois obtenu des scènes supplémentaires pour ses personnages (notamment dans Racket et Gosford Park) et ouvert la voie aux femmes flics chargées de mener l'enquête avec la série Prime Suspect. »

« Ce documentaire tout en archives retrace la carrière d’une actrice multirécompensée pour donner à voir toutes les facettes de son talent et de sa personnalité : égérie des sixties, comédienne shakespearienne, reine de cinéma et icône féministe. »

"Woman in Gold”
"Woman in Gold” (La Femme au tableau), film de Simon Curtis, fondé largement sur le livre The Lady in Gold d' Anne-Marie O’Connor, ex-reporter au Los Angeles Times, évoque le combat de Maria Altmann, interprétée par Helen Mirren, et de son avocat Me Randol Schoenberg joué par Ryan Reynolds.

Le scénariste Alexi Kaye Campell "s’est servi de documents écrits, de récits personnels et des nombreuses interviews que Maria Altmann a accordées, puisant ainsi dans une documentation fournie qui lui a permis de dépeindre une vie fascinante. La fuite de Vienne de Maria et de ses proches aurait pu faire l'objet d'un film à part entière".

"Il y a cette histoire extraordinaire du frère de Maria qui a pu quitter Vienne parce qu’il avait un jour sauvé un neveu d’Hitler à la suite d’un accident de ski en le descendant de la montagne sur son dos car il s’était cassé une jambe. Deux ans plus tard, ledit neveu l'a convoqué au quartier général nazi pour lui remettre des papiers lui permettant de quitter le pays", confie Alexi Kaye Campbell.

"Depuis cette affaire, Schoenberg s’est spécialisé dans la restitution d’œuvres d’art et a créé un cabinet entièrement consacré à cette mission. Il a également utilisé une partie de ses fonds pour créer une nouvelle aile dans le musée de l’Holocauste de Los Angeles, afin de préserver le souvenir de cette tragédie pour les générations futures". "J’espère vraiment que ce film parlera aux jeunes et qu’ils se retrouveront en Randy. C’est une histoire extraordinaire de rédemption, de justice, et d'équité. Je pense qu’il est important que les jeunes générations voient ce film et que les générations moins jeunes y trouvent un bon moyen de se remémorer ces événements", explique Ryan Reynolds.

En juin 2015, l'actrice Helen Mirren a reçu un Prix du Congrès Juif mondial.

Ce film est sorti en France le 15 juillet 2015. Il a été diffusé par Canal + Décalé le 20 novembre 2016 à 23 h 30, par OCS le 31 mai 2017, puis le 3 octobre 2017. France 3 le  diffusa le 26 avril 2018 à 20 h 55.

« The Queen »
Arte rediffusera les 2 septembre 2025 à 13 h 35 et 
8 septembre 2025 à 15 h 05 «  The Queen » de Stephen Frears.

« La semaine cathartique qui vit vaciller le trône britannique après la mort de Lady Diana, le 31 août 1997... Signé Stephen Frears, un chef-d'oeuvre d'intelligence politique, d'audace et de drôlerie, avec Helen Mirren, royale dans le rôle d'Élisabeth II, et Michael Sheen, subtil dans celui de Tony Blair. »

« 2 mai 1997. Au lendemain de sa victoire électorale, le leader travailliste Tony Blair se prépare avec la fébrilité d'un collégien au tête-à-tête avec la reine qui doit le consacrer Premier ministre. »

« Quatre mois plus tard, dans la nuit du 30 au 31 août, la famille royale, en vacances dans sa résidence écossaise de Balmoral, apprend que Lady Diana Spencer vient de se tuer avec Dodi al-Fayed dans un accident de voiture à Paris. Élisabeth refuse à son fils Charles un avion de la Royal Air Force pour se rendre sur place d'urgence. Car la "princesse du peuple" ayant récemment divorcé, la Couronne, pense-t-elle, n'a pas à prendre officiellement son deuil en charge. »

« Stupéfiée par les manifestations de désespoir collectif qui accueillent la nouvelle dans son royaume et au-delà, elle est résolue à tenir bon. Même si Tony Blair, épaulé par ses conseillers en marketing, lui susurre respectueusement que les temps ont changé… »

« Le premier ressort du plaisir intense distillé par The Queen (à condition de s'être remis de la mort de Diana), c'est l'illusion revancharde, sinon démocratique, de pouvoir rire des puissants de ce monde en découvrant leur intimité parfois fort prosaïque. »

« Entre la hideuse robe de chambre du prince Philip, plus consort que jamais, qui ne trouve rien de mieux que traîner ses petits-fils à la chasse au cerf pour adoucir le choc de la mort de leur mère, les jérémiades de Charles et la férocité de la nonagénaire "Queen Mum", la famille royale, le rôle-titre excepté, n'en sort pas grandie. »


« L'ambition presque naïve du jeune Blair et le cynisme autosatisfait de ses spin doctors sont épinglés avec la même ironie discrète et dévastatrice. »

« Mais en fin observateur de la nature humaine et des rapports de classe, Stephen Frears dépasse la simple satire pour conter une fable politique d'une grande acuité sur le règne de l'émotion et de l'immédiateté. »

« La composition extraordinaire de Helen Mirren, mais aussi de Michael Sheen, sont pour beaucoup dans la jubilation que procure ce petit chef-d'œuvre d'intelligence et d'audace. »

« Le tout couronné d'une savoureuse cherry on the pudding : son exotisme 100 % British. »

Coupe Volpi de la meilleure actrice (Helen Mirren), Venise 2006 – Meilleure actrice, Oscars 2007 – Meilleurs actrice et scénario, Golden Globes 2007 – Meilleurs film et actrice, Bafta Awards 2007


Chronologie

« Dimanche 31 août 1997
Les Britanniques viennent d’apprendre la mort de Diana.
Dans l’heure qui suit l’annonce, des gens en larmes commencent à déposer des bouquets de fleurs devant Kensington Palace - où habitait la princesse de Galles - et Buckingham Palace, résidence londonienne de la reine.
Mais Buckingham Palace est vide. La famille royale, qui séjourne comme chaque année à pareille époque au château de Balmoral en Ecosse, reste imperturbable face au drame. Dans son monde de traditions régi par le protocole, toute manifestation publique d'émotion est bannie. La famille se recueillera en privé et les deux jeunes fils de la défunte, William et Harry, resteront à Balmoral, à l'abri de la voracité des médias.
La reine estime que ce triste événement relève du domaine privé. En effet, depuis son divorce prononcé un an plus tôt, Diana n'appartient plus à la famille royale, et il ne s'agit donc pas d'une affaire d'Etat. Même la mère, les soeurs et le frère de Diana souhaitent des funérailles privées. Profondément touché par la mort de son ex-épouse, en désaccord avec ses parents, le prince Charles se rend à Paris pour rapatrier la dépouille de la mère de ses fils.
Alors que la reine et les membres de la famille royale restent confinés à Balmoral, la disparition de Diana offre à Tony Blair une occasion d'imposer son style. Il se rend compte que les Windsor sont totalement déphasés, incapables de saisir la mesure des événements.
Le jour du drame, les yeux rougis et la voix cassée, il exprime son émotion et rend hommage à la princesse : “Elle était la princesse du peuple et c’est ainsi qu’elle restera à jamais dans nos cœurs et nos mémoires.”
Ces propos n'émeuvent guère la famille royale. Lorsque le Premier ministre suggère que des funérailles publiques seraient plus appropriées afin que la nation “puisse se recueillir et partager sa douleur”, la reine rappelle sèchement à Tony Blair qu'il s'agit d'obsèques familiales et non d'un spectacle.

Lundi 1er Septembre
Le parvis du palais de Buckingham disparaît sous les fleurs.
Alastair Campbell, responsable de la communication de Blair, constate avec un certain plaisir que la cote de popularité du Premier ministre ne cesse d'augmenter. Campbell prédit déjà les titres des journaux des prochains jours : “Les efforts de Blair pour sauver la monarchie !”
Mais l'hôte du 10 Downing Street, monarchiste convaincu, refuse de se montrer déloyal envers la reine.
De son côté, le prince Charles soutient Tony Blair et prend ses distances vis-à-vis de la reine et de ses conseillers, conscient que la presse va se retourner contre la famille royale afin de mieux s'exonérer de toute responsabilité dans la mort de Diana.
Quand Elizabeth II apprend que des funérailles publiques se préparent, selon le protocole prévu de longue date pour celles de la reine-mère et qu’y seront conviées plusieurs célébrités amies de son ex-belle-fille, la reine estime qu'il s'agit là d'un affront à la tradition monarchique et à son autorité.
Ce ne sera pas le seul. Au fil des jours, il lui faut accepter davantage de concessions dictées par le chagrin du peuple qui exprime de plus en plus ouvertement sa colère contre la froideur des membres de la famille royale ; certains allant même jusqu'à appeler Balmoral en tenant des propos injurieux !
Pour la reine, Diana se révèle encore plus assommante morte que vive. Son fils Charles s'est, lui aussi, laissé gagner par la vague d'émotion qui balaie le pays : son manque de sang-froid face à la situation commence d'ailleurs à mettre la patience de la souveraine à rude épreuve.
Heureusement, la beauté sauvage de la lande écossaise et la compagnie de ses fidèles corgis lui apportent un peu de réconfort. Voilà au moins un univers familier et confortable qu’elle comprend.

Mardi 2 Septembre
Alors que les préparatifs des obsèques se précisent - "des funérailles uniques pour une personne unique" - et qu'on attend plus de deux millions de personnes à Londres, un nouvel incident se produit : la presse déclenche une polémique en dénonçant le refus de la famille
royale de mettre l'Union Jack en berne au-dessus du palais de Buckingham. Tony Blair propose que l'on hisse le drapeau à mi-mât, bien qu'il s'agisse d'une entorse au protocole.
A Balmoral, la reine et le prince Philip se montrent de plus en plus agacés par les conseils du Premier ministre qu'ils tiennent pour un opportuniste, et par la complicité passive de leur fils aîné.

Mercredi 3 Septembre
La presse se déchaîne contre la famille royale : “Y a-t-il un cœur qui bat chez les Windsor ?”, s'interroge un quotidien populaire. Le climat de tension autour de la famille royale est de plus en plus palpable à tous les niveaux.
Tony Blair demande à la reine de rentrer à Londres afin de “prendre part à la peine de son peuple”.
Elizabeth II refuse de céder à la pression des médias : elle est convaincue que l'hystérie collective prendra bientôt fin et que la population retrouvera l’attitude digne qui sied davantage à l'esprit britannique.
Mais le pays a, semble-t-il, rompu avec ce type d’habitudes.

Jeudi 4 Septembre
Bonne nouvelle, Blair accroît encore sa popularité.
Mauvaise nouvelle, la presse tire à boulets rouges sur la reine.
Cette fois, c'en est trop pour Blair qui se refuse à envisager de mettre à bas l’institution monarchique.
Alors qu'approche le jour des funérailles, le Premier ministre prie la reine d’accepter des initiatives destinées à calmer la presse et l'opinion publique, et à éviter une crise constitutionnelle.

Vendredi 5 Septembre
La reine et le duc d’Edimbourg regagnent Londres.
Arrivée devant Buckingham, la voiture royale s’arrête et, à la surprise générale des journalistes et de la foule, Elizabeth II et le prince Philip en sortent et s’approchent de la multitude de bouquets de fleurs entassés devant les grilles du palais.
Effaré, le couple royal découvre les photos, lettres et bougies célébrant le souvenir de la disparue. 
Peu après, à 18 heures, la reine s’adresse à la nation en direct lors d’une retransmission télévisée “comme votre reine et en tant que grand-mère”.

Notes de production

« Quand la princesse de Galles meurt dans un accident de voiture à Paris en août 1997, peu de gens devinent les conséquences immédiates de cette tragédie pour le gouvernement britannique et la famille royale. Pourtant, lors de sa séparation avec le prince Charles, Diana avait fait savoir haut et fort qu'elle ne se retirerait pas tranquillement de la vie publique…
La disparition brutale et prématurée de la femme la plus célèbre et la plus photographiée au monde provoque une violente émotion chez les Britanniques et bouleverse en profondeur leur rapport à la monarchie.
La mort de la princesse possédait toute la dramaturgie nécessaire à un film : une terrible poursuite en voiture par d'impitoyables paparazzi se soldant par le décès d’une jeune femme dans la fleur de l'âge, une histoire d'amour sujette à caution et stoppée net avant même qu’elle puisse s'épanouir, une population anéantie par la nouvelle de sa mort, et des journaux qui, jugés responsables du décès de la princesse, cherchent à tout prix à détourner l’attention.
Mais c'est un tout autre aspect du drame qui a encouragé la productrice Christine Langan et Andy Harries, directeur du département cinéma de la chaîne de télévision britannique Granada, à entreprendre le film. Tous deux avaient déjà produit ensemble « The Deal ». Ce film de télévision écrit par Peter Morgan et réalisé par Stephen Frears retraçait la naissance du “New Labour” et évoquait les rapports entre Tony Blair et Gordon Brown. L'expérience fut si concluante que les deux producteurs souhaitaient faire de nouveau équipe avec Morgan et Frears sur un autre projet évoquant la société britannique d'aujourd'hui.
Il s'agissait cette fois d’un projet plus ambitieux destiné au cinéma.
THE QUEEN oppose en effet l'univers traditionnel de la famille royale – symbolisé à la fois par le château de Balmoral, niché dans la lande écossaise, les salons élégants et par les appartements privés du palais de Buckingham – à la modernité et à la simplicité du nouveau Premier ministre Tony Blair et de son aréopage de conseillers en charge de son image.
“Andy, Stephen, Peter et moi souhaitions nous retrouver sur un film parlant d'une autre institution britannique majeure” explique Christine Langan. “La famille royale était un choix évident. La mort de Diana et surtout la façon dont la famille royale a vécu et géré ce drame s’est imposée comme le sujet le plus riche sur le plan dramatique. La princesse avait été cause de grande tension de son vivant ; il semblait inévitable que sa mort violente devienne pour la monarchie le plus grand défi des cinquante dernières années.”
Pour Harries, c'est le souvenir de la réaction de la reine et de la famille royale à la mort de Diana qui le décida à s'engager dans l'aventure : l'image d'une famille royale incapable de la moindre entorse au protocole à l’occasion de cette grave crise l'intéressait. “Ce qui m'a fasciné dans l'histoire de Diana et de la reine” reprend Harries, “c'est de voir une souveraine vieillissante, digne héritière de l'époque victorienne, mise en difficulté par une jeune princesse devenue tellement différente de la fiancée timide choisie au départ avec la bénédiction de la famille royale. Il émanait de Diana une véritable aura. Je me souviens de la semaine où elle est morte. C'était vraiment bizarre : il régnait un calme étrange, comme si personne ne savait encore comment réagir. Puis, les gens ont commencé à manifester du chagrin. S'agissait-il d'une émotion authentique ? Ou d'une émotion feinte ? Les gens éprouvaient-ils véritablement de la peine pour elle ? Ou était-ce en raison d'autres malheurs dont souffrait le pays ?”
notes de production – 13
Christine Langan et Andy Harries savaient que Peter Morgan avait tout le talent nécessaire pour écrire un scénario d'une grande authenticité et donner au récit une ampleur romanesque propre à un film captivant. “Il fallait absolument que le film reste le plus près possible de la réalité” ajoute Harries. “Peter a su remarquablement trouver le juste équilibre entre ce qu'on connaît de la réalité et l'imaginaire collectif.”
La perspective d'adapter les événements liés à la mort de Diana pour le cinéma avait bien sûr de quoi intriguer Morgan : “Au départ, je pensais écrire une sorte de relevé exhaustif des événements se déroulant sur 24 heures, mettant en scène les personnages – connus et inconnus – qui ont été touchés par ce drame” précise le scénariste. “Il m'est vite apparu que l'aspect le plus intéressant concernait la manière dont la famille royale a réagi à la tragédie au cours de la semaine qui s'est écoulée entre la mort de la princesse et ses funérailles. Il s'agissait d'une famille en crise, confinée dans le monde protégé de Balmoral. La reine avait décidé de faire enlever toutes les radios et tous les téléviseurs du château pour protéger ses petits-fils. C'était leur manière de refuser d'affronter la réalité. Ils évoluaient ainsi entre les quatre murs d'un univers de flagorneurs et on ne leur racontait ni ce qui se passait à Londres, ni dans le reste du pays. Les gens défilaient dans les rues pour réclamer une réaction de la famille royale, et ils ne voyaient rien venir. Au cours de cette semaine, il se propagea dans le pays un profond sentiment anti-monarchiste, entretenu par la presse qui voyait là une occasion de s'exonérer de toute culpabilité.”
Mais la famille royale n'était pas un thème suffisamment fort en soi : il y manquait la tension dramatique qui fait les grands films. Grâce aux recherches menées par Christine Langan et son équipe, Morgan a pu se renseigner sur le rôle qu'a joué Tony Blair, le nouveau Premier ministre travailliste, pendant la semaine qui a suivi la mort de Diana. Très vite, le scénario de THE QUEEN insista sur le contraste entre l’ordre ancestral du pouvoir héréditaire et le monde moderne du pouvoir acquis par élection démocratique.
“Le scénario s'est rapidement focalisé sur la constitution, la notion de gouvernance et l'équilibre des pouvoirs entre le Premier ministre et la reine” ajoute Morgan.
“L’aspect le plus fascinant de cette histoire est tout ce qui se déroule en coulisses” note Christine Langan. “Le gouvernement était depuis peu au pouvoir, et les attentes des électeurs et des chroniqueurs politiques étaient énormes. Pourtant, quatre mois après avoir été élu, Blair n'avait toujours pris aucune décision importante. Tout d'un coup, avec la mort de la princesse, il a trouvé une occasion d’imprimer sa marque. L'élément clé de l'histoire était la relation entre le Premier ministre et la reine, car Blair a su tout de suite qu'il était un partenaire incontournable dans la gestion de cette crise.”
Pour Harries, le scénario de Morgan était parfait dans sa simplicité même. “D'un côté, vous avez la reine et la famille royale qui se préparent au pire dans un coin reculé de l'Ecosse, et de l'autre, le jeune et fringant Tony Blair qui a compris immédiatement la situation. Dans une certaine mesure, il sauve l'avenir de la famille royale en obligeant cette dernière à faire face aux exigences des médias et à une opinion publique en furie.”
Stephen Frears n'a pas eu besoin de se faire prier pour s'engager dans l'aventure. 
“Il est très difficile de trouver de vraies bonnes histoires qui ne soient pas usées jusqu'à la corde” déclare le réalisateur. “Par chance, cela fait trois ou quatre ans qu'on me propose des sujets vraiment originaux. En l'occurrence, il s'agissait d'un projet qui m'intéressait particulièrement, d'abord parce qu'il me permettait de retravailler avec Peter Morgan, mais aussi en raison du sujet lui-même. Le film parle du conflit qui oppose deux mondes. Il parle aussi de la tradition qui est à la fois une force et une faiblesse de ce pays.”
Le regard aiguisé de Frears était déterminant dans la réussite de THE QUEEN. “Lorsqu'on s'attaque à des thèmes complexes et quelque peu polémiques, il vous faut un metteur en scène qui ait une sacrée dose d'envergure, et Stephen en a à revendre !”, ajoute Harries. “C'est un très bon réalisateur non seulement très expérimenté, mais aussi incroyablement intelligent. C'est aussi quelqu'un qui prend des risques : il déteste la routine, change constamment de style d'un film à l'autre et c'est un esprit réellement curieux.”
Un des éléments importants de THE QUEEN est le souci quasi clinique du détail. Etant donné le sujet abordé par le film, celui-ci serait sans doute tombé sous le coup de la censure s'il n'avait pas été d'un réalisme absolu – qu'il s'agisse de la représentation du petit déjeuner de la reine ou de ses rapports intimes avec ses proches. Tout au long de l'écriture du scénario, plusieurs documentalistes se sont activés à dénicher des informations, à recouper des sources proches de la famille royale, à lire des coupures de presse et à visionner des images d'archives de la télévision.
Spécialistes de la famille royale, Robert Lacey et Ingrid Seward ont servi de consultants à la production. Lacey a notamment écrit Royal: Her Majesty Queen Elizabeth II (2002), The Queen Mother (1987), Princess (1982) et la première biographie de la reine faisant autorité, Majesty: Elizabeth II and the House of Windsor (1977) – autant d'ouvrages réputés pour le sérieux de leurs recherches et leur absence de sensationnalisme. Quant à Ingrid Seward, rédactrice en chef de la revue Majesty et spécialiste respectée de la monarchie britannique, elle a publié The Queen & Di: The Untold Story (2001) et Diana: An Intimate Portrait (1997).
“J'ai rencontré tous ceux qui étaient prêts à témoigner” ajoute Morgan. “Il existe énormément de biographes de la famille royale et des Blair, et ils ont tous leurs sources, qu'il s'agisse d'écuyers à la cour, de secrétaires, de majordomes, de bonnes ou de fonctionnaires. La documentation est très abondante, et du coup il faut bien veiller à faire le tri entre ce qui est véridique et ce qui ne l'est pas.” S'il a été assez simple de recueillir des informations fiables sur le fonctionnement du protocole – les témoignages sur la manière dont les domestiques s'adressent à la reine se recoupant tous – Morgan a dû se montrer plus prudent dès qu'il s'est agissait d'imaginer les propos de ses personnages dans un cadre privé. “Certes, en tant qu'écrivain, je dois faire appel à mon imagination” précise-t-il. “Mais cela devient plus facile si je peux rencontrer quelqu'un qui s'est entretenu avec le prince Charles le soir où Diana est décédée. Je sais alors ce qu'il a dit, et je peux donc écrire la scène avec plus de précision. Plus on glane d'informations, plus on peut faire le tri entre les différentes sources auxquelles on fait appel. En général, j'écris d'abord mes dialogues, et je vérifie ensuite s'ils sont vraisemblables” poursuit-il. “Cela peut paraître étonnant, mais la plupart du temps, je vois juste. Il y a bien des scènes qui sont de pure invention, comme la séquence où la reine croise un cerf à Balmoral. Mais il y en a d'autres qui s'inspirent d'événements réels. Par exemple, on peut se demander pourquoi Tony Blair a pris fait et cause pour la reine aussi ardemment. Eh bien, on sait que c'est un homme politique pragmatique, qu'il est plus conservateur que ne le pensent la plupart des gens, que sa mère aurait eu le même âge que la reine si elle avait été en vie à l'époque, et qu'elle aurait sans doute eu pas mal de points communs avec Elizabeth II. Fort de ces éléments, j'arrive à écrire une scène où Cherie Blair tente de trouverune explication au comportement de son mari.”
Peter Morgan a trouvé un vrai partenaire en Stephen Frears. “C'est un réalisateur qui travaille en étroite collaboration avec les scénaristes. Il n'hésite pas à étudier le moindre mot et à éplucher la moindre virgule, pour vous faire retravailler telle ou telle scène jusqu'à ce qu'elle soit plus limpide. Il me demandait sans cesse quel était mon regard sur telle ou telle séquence, je lui répondais, et il me disait alors que ça ne correspondait pas à ce que j'avais écrit. On passait notre temps à préciser tel élément, à faire en sorte que les enchaînements soient plus compréhensibles et à retravailler l'atmosphère du film. Je connais très peu de metteurs en scène dotés d’une telle rigueur intellectuelle.” Quant à Frears, il fait toujours preuve de la même humilité : “L'essentiel du travail de réécriture a consisté à clarifier le récit” explique-t-il. “Je cherche systématiquement à rendre l'intrigue la plus compréhensible possible.”

Le choix des interprètes
« A l'époque où il réfléchissait au projet de THE QUEEN, Harries supervisait la production de la sixième saison de la série « Prime Suspect », avec Helen Mirren. Lors d'une lecture avec les comédiens, il s’est dit en regardant Helen qu’elle ferait une formidable reine Elizabeth II. Pour l'actrice, qui a campé plusieurs personnages inoubliables au théâtre, au cinéma et à la télévision, il s'agissait d'une proposition qu'on ne refuse pas. “Je me suis dit que « The Deal » était du beau boulot, et que j'étais donc en de très bonnes mains” confie-t-elle. “Il s'agit d'un sujet sensible, risqué d'une certaine façon, et il faut donc être sûr que les gens avec qui on travaille soient assez talentueux pour porter une telle histoire à l'écran sans trahir grossièrement la réalité historique.”
Malgré son expérience, la comédienne n'a pas hésité à demander conseil à son partenaire Michael Sheen qu'elle avait admiré dans « The Deal ». Il lui recommanda de travailler dès que possible en étroite collaboration avec la répétitrice Penny Dyer, afin de posséder au plus vite la voix et les tics de langage de son personnage. Helen Mirren a également souhaité rencontrer les interprètes de la famille royale “afin d'entrer dans la peau de nos personnages et de nous habituer aux voix des uns et des autres, avant même le premier jour de tournage, comme si nous appartenions déjà à la même famille”.
Comme ses partenaires, Helen Mirren était parfaitement consciente des écueils qu'il y avait à jouer un personnage réel, surtout lorsqu'il s'agit d'une protagoniste aussi célèbre que l’actuelle souveraine. La difficulté consistait à trouver le juste équilibre entre une interprétation très réaliste et un portrait à la limite de la caricature. “Le but n'était pas de faire une brillante imitation”, reprend la comédienne. “J'ai fait beaucoup de recherches. Je ne suis pas très douée pour les imitations, et même si vous êtes la meilleure imitatrice du monde, vous ne brosserez jamais qu'un portrait partiel de votre personnage. Etant donné la force du symbole qu'incarne la reine, j'étais terrorisée. C'est le rôle qui m'a le plus angoissée de ma carrière. Le travail qu'on a fait avec Penny Dyer s'est avéré inestimable. Elle a un sens extraordinaire des voix. Puis, une idée m'a traversé l'esprit qui m'a beaucoup aidée : je me suis vue comme une portraitiste. En effet, les bons portraitistes apportent à leur tableau leur propre perception de leur sujet, et peignent ce dernier en fonction de leur personnalité, de leur psychologie : c'est ainsi que chaque portrait est unique. Je me suis imprégnée de tous les portraits que j'ai trouvés. Malheureusement, il n'y a pas de livre consacré exclusivement aux portraits d'Elizabeth II. C'est vraiment dommage. Bien entendu, il faut s'efforcer de reproduire certaines choses fidèlement, comme la coiffure, les gestes des mains, les attitudes, la démarche ou la voix” poursuit-elle. “J'avais des photos de la reine dans ma caravane, et j'ai passé mon temps à visionner des cassettes. C'était un peu angoissant, parce qu'à chaque fois que je voyais des images d'elle, j'avais l'impression de la trahir, de trahir son être profond – et c'est précisément l'être profond que je cherchais à approcher. Je me souviens d'un film assez ancien d'une minute environ, où on voit Elizabeth à l'âge de 12 ans descendre d'une voiture et se diriger vers quelqu'un pour lui serrer la main. C'était très émouvant. Je me le suis repassé plusieurs fois. Plus je l'observais, plus je la trouvais extraordinaire en tant que personne : on la voit comme un symbole très fort, célèbre dans le monde entier, alors qu'en fait on ne la connaît pas du tout. Elle est très différente de Tony Blair, qui lui est très extraverti. Elle est réservée et évolue dans son monde – mais elle n'a rien de névrosé ou de perturbé, elle est au contraire posée et sereine. Elle s'impose une formidable auto-discipline. C'est exactement dans cette direction que j'ai essayé d'aller.”
C'est aussi la perspective d'être dirigée par Stephen Frears qui a poussé Helen Mirren à tourner le film. “Stephen dirige ses comédiens comme un chef d'orchestre” explique l'actrice. “On a l'impression qu'il entend une mélodie du film dans sa tête, et qu'à partir de là, il tourne les plans et dirige les comédiens.”
Comptant parmi les jeunes comédiens britanniques les plus doués de sa génération, Michael Sheen a été salué par la critique pour sa prestation de futur chef du gouvernement travailliste dans « The Deal ». Pourtant, s'il s'est agi d'incarner le même personnage, l'intrigue de THE QUEEN se déroule quatre ans plus tard et Blair n'est plus le même homme. Il a non seulement remporté la bataille pour la direction du Parti travailliste, mais il vient d'être élu Premier ministre avec une écrasante majorité. 
“Dans « The Deal », Blair était jeune et naïf” précise Michael Sheen. “Dans THE QUEEN, il s'agit d'un homme plus posé, plus réfléchi. Il a gagné en influence et en maturité. L'élection qu'il a remportée quatre mois avant la mort de Diana lui a certes donné confiance en lui, mais il a encore du chemin à faire pour se sentir vraiment à l'aise dans son rôle de Premier ministre. Il est certain qu'à la fin du film, il a gagné en envergure et en assurance.”

Helen Mirren
« Helen Mirren est l'une des comédiennes britanniques les plus célèbres et les plus respectées. Travaillant aussi bien pour le théâtre que pour le cinéma et la télévision, elle s'est fait connaître pour ses rôles audacieux et a remporté plusieurs prix. Avant d'incarner Elizabeth II, elle était la reine Charlotte dans LA FOLIE DU ROI GEORGE de Nicholas Hytner, rôle pour lequel elle obtient le prix d'interprétation au Festival de Cannes 1995 et une citation à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
C’est au National Youth Theatre qu’elle débute avant d'intégrer la Royal Shakespeare Company en 1967. Elle y interprète plusieurs personnages du répertoire classique, comme Tressida dans Troilus et Cressida et Lady Macbeth dans Macbeth, mis en scène par Trevor Nunn. En 1972, elle rejoint la troupe du grand metteur en scène Peter Brook avec laquelle elle part en tournée dans le monde entier.
La carrière cinématographique d’Helen Mirren commence avec AGE OF CONSENT (1969) de Michael Powell, où elle donne la réplique à James Mason, mais c’est avec RACKET de John Mackenzie qu’elle s'impose vraiment en jouant la maîtresse au caractère bien trempé de Bob Hoskins : la critique voit déjà en elle une star montante.
Elle enchaîne très vite les rôles, inscrivant notamment son nom à l'affiche de EXCALIBUR de John Boorman et CAL de Pat O'Connor, où son interprétation d'une veuve amoureuse d'un homme plus jeune lui vaut un deuxième prix d'interprétation à Cannes en 1984. Elle tourne ensuite MOSQUITO COAST de Peter Weir, LE CUISINIER, LE VOLEUR, SA FEMME ET SON AMANT de Peter Greenaway, WHERE ANGELS FEAR TO TREAD de Charles Sturridge et SOME MOTHER’S SON de Terry George, qu'elle a également co-produit.
Helen Mirren décroche une deuxième citation à l'Oscar pour sa prestation dans GOSFORD PARK de Robert Altman, ainsi qu’une citation au Golden Globe pour son rôle dans CALENDAR GIRLS de Nigel Cole.
Elle a récemment donné la réplique à Robert Redford dans L'ENLEVEMENT de Peter Jan Brugge.
Au début des années 90, elle joue l'inspecteur de police Jane Tennison dans la série « Prime Suspect », couronnée à l'Emmy et au BAFTA. En 1999, elle remporte un Emmy et une citation au Golden Globe pour « The Passion of Ayn Rand » où elle tient le rôle-titre.
Pour la télévision américaine, elle tourne « Losing Chase » pour lequel elle remporte le Golden Globe de la meilleure actrice en 1996, « The Passion of Ayn Rand », « Door to Door » (citations aux Golden Globe, Emmy et Screen Actors Guild), « The Roman Spring of Mrs Stone » (citations aux Golden Globe, Emmy et Screen Actors Guild) et plus récemment « Elizabeth I », coproduction entre Channel 4 et HBO, saluée par la critique au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
Grande comédienne de théâtre, Helen Mirren se produit dans les années 70 dans Teeth ‘n’ Smiles à la Royal Court et La Mouette au Lyric Theatre.
Elle est saluée par la critique pour ses prestations dans Antoine et Cléopâtre aux côtés de Michael Gambon, Le Miroir à deux faces d'Arthur Miller, Orphée aux enfers, A Month in the Country – qui marque ses débuts à Broadway et lui vaut une citation au Tony – et The Dance of Death à Broadway aux côtés de Sir Ian McKellen. Elle s'est récemment produite dans Le Deuil sied à Electre au National Theatre.
Elle a été faite Dame de l'Empire Britannique en 2003. »


« Helen Mirren, une actrice royale » de Nicolas Maupied 
France, Luxembourg, 2022, 53 min
Coproduction : ARTE GEIE, Ma Drogue à Moi, a_Bahn
À la télévision le mardi 2 septembre à 15:10
Sur Arte les 31 août 2025 à 22 h 40, 2 septembre 2025 à 15 h 10, 06 septembre 2025 à 5 h 40
Sur arte.tv du 24/08/2025 au 11/10/2025
Visuels :
© Company Pictures/Channel 4 Television Corporation
© DR

"Woman in Gold” (La Femme au tableau) de Simon Curtis

Royaume-Uni, 2015, 107 mn
Production : David Thompson, Kris Thykier
Sociétés de production : BBC Films, The Weinstein Company[3], Origin Pictures
Scénario : Alexi Kaye Campbell
Avec Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl, Katie Holmes, Max Irons, Charles Dance
Sur Arte le 4 avril 2021 à 20 h 55

« The Queen » de Stephen Frears
Royaume-Uni, 2006, 96 min
Production : Pathé Pictures International, Scott Rudin Productions, Granada Film, BIM Distribuzione, Canal +, France 3 Cinéma, Pathé Renn Production
Production : Granada Film
Producteurs : Andy Harries, Christine Langan, Tracey Seaward
Scénario : Peter Morgan
Image : Affonso Beato
Montage : Lucia Zucchetti
Musique : Alexandre Desplat
Avec Helen Mirren (la Reine Elizabeth II), Michael Sheen (Tony Blair), James Cromwell (le Prince Philip), Sylvia Syms (la Reine Mère), Alex Jennings (le Prince Charles), Helen McCrory (Cherie Blair), Roger Allam (Sir Robin Janvrin), Laurence Burg (Princesse Diana)
Sur Arte les 2 septembre 2025 à 13 h 35 et 8 septembre 2025 à 15 h 05
Sur arte.tv du 31/08/2025 au 06/09/2025
Visuels : 
© Tele München
© Pathé Films
© Tele München
© Pathé Films
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© Pathé Films


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