Le musée de Montmartre propose l’exposition « Maximilien Luce, l’instinct du paysage ». Une invitation à découvrir ou redécouvrir Maximilien Luce (1858-1941), un artiste, peintre, illustrateur, graveur et affichiste, néo-impressionniste essentiel, empruntant un moment la voie du divisionnisme (ou pointillisme) puis du pré-fauvisme, à la croisée de l’avant-garde artistique et des combats politiques – affaire Dreyfus, colonisation - et sociaux de son époque.
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« Le musée de Montmartre présente la première rétrospective parisienne dédiée à Maximilien Luce depuis 1983. Figure majeure du néo-impressionnisme, Luce a vécu de 1887 à 1899 rue Cortot, à quelques pas du musée qui lui rend aujourd’hui hommage. Cette exposition met en lumière son parcours artistique et réaffirme la place remarquable qu’il occupe dans l’histoire de l’art, tout en offrant au grand public une redécouverte de son oeuvre souvent méconnu. » En effet, en 2010, le musée des Impressionnistes à Giverny avait consacré une exposition à cet artiste méconnu.
« Peintre néo-impressionniste et pilier des milieux anarchistes et libertaires, Maximilien Luce (1858-1941) a marqué son époque par son art et son engagement social. Disciple du divisionnisme initié par Seurat et Signac, Luce a su développer un langage pictural personnel, marqué par ses recherches sur la lumière et la couleur. »
« Ses toiles capturent avec une rare sensibilité les transformations industrielles et sociétales de la fi n du XIXe et du début du XXe siècles, explorant aussi bien les paysages urbains et ruraux que les figures des travailleurs et des baigneurs. Luce donne ainsi à voir et à ressentir une époque en mutation, un monde en mouvement. »
Une exploration du paysage, entre Montmartre et Rolleboise
« Pour l’exposition Maximilien Luce, l’instinct du paysage, le musée de Montmartre choisit d’explorer son oeuvre sous le prisme du paysage et emmène le visiteur dans un parcours rétrospectif entre les deux pôles essentiels de sa vie, Paris et Rolleboise. Il est invité à suivre les pérégrinations de l’artiste au départ de Montmartre, dont il fut l’habitant de 1887 à 1900, dans l’effervescence des rues parisiennes et au fil de ses voyages de Saint-Tropez au Pays-Noir de Charleroi en passant par les Pays-Bas, la Normandie ou encore Londres. »
« Maximilien Luce appartient à une génération qui a connu les fastes de la Belle Époque mais aussi les bouleversements sociaux et les conflits qui ont marqué le début du XXe siècle. Jeune témoin de la Commune de Paris à 13 ans, il traversa trois guerres et prit part à de nombreuses luttes sociales, s’opposant aux bagnes d’enfants, à la colonisation et défendant les grèves ouvrières et la cause dreyfusarde. »
« Cette riche période historique que Luce traversa correspond surtout à un fantastique bouillonnement artistique. La comète Luce rejoint la constellation néo-impressionniste formée par Georges Seurat, Paul Signac, Camille Pissarro et Henri-Edmond Cross dès sa première participation à la Société des Artistes Indépendants en 1887, où il expose sept toiles. Il prend dès lors part à l’aventure néo-impressionniste et contribue à la défense de la liberté artistique d’abord comme membre, puis en tant que vice-président et président de cette société. »
Un regard moderne sur le monde
« Avec près de 2700 peintures et autant de dessins et estampes, Luce a laissé un corpus exceptionnel témoignant des grands événements de son époque : les grandes inondations, les grèves ouvrières, les transformations urbaines, les loisirs populaires, ou encore l’industrialisation grandissante. »
« Tout au long de sa carrière, les scènes idéalisées de baignades cohabitent avec les chantiers parisiens et avec les profils presque menaçants des usines belges dans l’ère de l’industrialisation. La ville, les fabriques et la nature s’offrent ainsi comme un terrain d’expérimentations fertiles. Lumières variables, perspectives dynamiques et couleurs pures transfigurent le paysage. Les scènes crépusculaires et les effets atmosphériques créés par Luce contribuent à la métamorphose visuelle des centres urbains et des foules qui les habitent.
Le musée de Montmartre, que l’artiste a si souvent représenté, est heureux de lui rendre hommage aujourd’hui, 125 ans après son départ de ce lieu emblématique. »
« Le musée de Montmartre consacre une rétrospective au peintre néo-impressionniste Maximilien Luce (1858-1941), à travers le prisme du paysage qui anime tout son oeuvre. Disciple du divisionnisme initié par Seurat et Signac, Luce a su développer un langage pictural personnel, marqué par ses recherches sur la lumière et la couleur. Situé au cœur des anciennes résidences d’artistes du 12-14, rue Cortot, notre musée nourrit un lien intime avec Maximilien Luce, puisqu’il vécut à quelques pas de là, entre 1887 et 1899, au n° 6 puis au n° 16 de cette même rue. Il immortalise ce coin verdoyant de Montmartre et rejoint ainsi de nombreux peintres qui y ont trouvé l’inspiration : Renoir, Dufy, Camoin, Valadon… Il capture aussi des moments marquants de l’histoire de Montmartre : la Commune, les grands chantiers d’urbanisation et les luttes sociales qui ont fait vibrer le cœur de la Butte. Par son art et par son engagement anarchiste, il donne à voir et à ressentir une époque en mutation, un monde en mouvement », ont écrit Fanny de Lépinau, Directrice, et Geneviève Rossillon, Présidente du musée.
Et elles ont précisé : « De ses confrères, Luce se distingue par sa capacité singulière à saisir toutes les nuances de la lumière : celle, incandescente et inquiétante, des aciéries aux flots de feu ; celle, silencieuse et lunaire, des ports ; celle, douce et apaisée, des fleuves et des campagnes verdoyantes ; celle, solaire et bruyante, des rues animées, des chantiers et des ouvriers au travail. Son nom «Luce» l’aurait-il prédestiné à cette consécration à la lumière ? Fidèle à ses convictions, il s’affranchit de la stricte théorie du divisionnisme, et dans ses toiles, l’énergie du point laisse place peu à peu à une touche plus douce, empreinte d’une profonde humanité. Ainsi, lorsque l’artiste fait jaillir du tube ses couleurs et les pose sur la toile, il ne s’agit pas seulement de peinture. Dans ces éclats de lumière et de couleurs s’exprime une sensibilité unique, qui dévoile une étonnante beauté du monde »
Le commissariat de l'exposition est assuré par Jeanne Paquet, ancienne responsable du musée de l’Hôtel-Dieu de Mantes-la-Jolie, et Alice S. Legé, docteure en histoire de l’art, responsable de la conservation du musée de Montmartre.
Avec les prêts exceptionnels du musée d’Orsay.
Exposition conçue par le musée de Montmartre en partenariat avec le musée de l’Hôtel-Dieu – Maximilien Luce et la ville de Mantes-la-Jolie.
LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
Maximilien Luce, un indépendant
« Maximilien Luce grandit dans un milieu modeste et s’initie au dessin à l’âge de 13 ans. Apprenti graveur chez Henri-Théophile Hildibrand et Eugène Froment, il intègre les cours de peinture de l’Académie Suisse, puis l’atelier de Carolus-Duran. En 1875, il présente deux toiles au salon officiel. Refusé, il prend la décision audacieuse de participer à l’Exposition libre des œuvres d’art refusées : il n’a que 17 ans et fait déjà le choix de la liberté artistique contre les institutions officielles. »
« Son indépendance d’esprit amène Luce à intégrer les groupes anarchistes et à rejoindre les avant-gardes. Grâce au peintre Auguste Lançon et à ses collègues Léo Gausson et Émile Cavallo-Péduzzi, il découvre la Société des Artistes Indépendants et ses expositions « sans jury, ni récompenses ». Conquis par les œuvres de Georges Seurat, il expose en 1887 sept toiles et se fait remarquer par le critique Félix Fénéon et par Camille Pissarro. Paul Signac lui achète immédiatement La Toilette. C’est le début de l’aventure néoimpressionniste et de fidèles amitiés artistiques. Luce deviendra vice-président des Indépendants aux côtés de son président Signac, puis prendra sa relève en 1935. »
Montmartre, rue Cortot
« Lorsque Luce pose ses bagages en 1887, rue Cortot, à quelques numéros de l’actuel musée de Montmartre, il a 29 ans. Il a alors terminé son service militaire et quitté l’atelier de Carolus-Duran. Les œuvres rassemblées ici montrent le tournant que constitue la période montmartroise dans son art et sa vie. Montmartre rime avec l’émancipation de sa famille et de ses maîtres. Luce illustre son nouveau quotidien : sa compagne Ambroisine et ses fils nés en 1894 et 1896. »
« Au sommet de la Butte, Luce prend de l’assurance. Sous l’influence de ses aînés impressionnistes et avec la découverte de la technique divisionniste, il abandonne les teintes ocres et sombres de ses débuts. Il peint encore presque timidement la vue depuis les fenêtres de ses habitations au 6 puis au 16, rue Cortot. Depuis Montmartre, Luce n’aura de cesse de s’aventurer toujours davantage dans les artères et sur les quais parisiens. »
Mazas, Luce « dangereux anarchistes »
« L’élan artistique de Luce est brièvement interrompu par son incarcération en 1894. Après une vague d’attentats anarchistes qui culmine avec l’assassinat du président Sadi Carnot le 24 juin, la police opère un grand coup de fi let sur les intellectuels, militants et artistes ayant des accointances avec le milieu anarchiste. Luce, qui fournit depuis 1887 des illustrations pour le magazine La Révolte (qui deviendra Les Temps Nouveaux), ainsi que pour Le Père Peinard, est arrêté le 6 juillet. Il est enfermé dans la prison Mazas, près de la gare de Lyon. »
« Que peindre, isolé pendant 42 jours entre quatre murs ? Quel paysage rêver derrière les barreaux ? Luce se met rapidement à dessiner les quelques espaces qu’il peut occuper, les corridors, sa cellule et le promenoir, ainsi que la silhouette de son compère Félix Fénéon. Acquitté, il publie à sa libération l’album Mazas illustrant le texte de Jules Vallès. Les œuvres présentées ici sont de rares témoignages autobiographiques de Luce qui peuvent contredire ces mots de Vallès : « Jamais il ne s’est échappé d’une cellule une oeuvre féconde. La vie n’y entre pas ».
Paris, Luce le « Parisien le cœur fidèle »
« Luce est parisien depuis trois générations. Il déménage de nombreuses fois dans la capitale mais son atelier au 102, rue Boileau reste une adresse permanente de 1900 à sa mort en 1941. Paris est le sujet principal de son oeuvre. Dans la lignée des impressionnistes qu’il admire, Luce se frotte aux mêmes paysages mais est un peintre de la rue. Les intérieurs de cafés et les cabarets ne l’intéressent pas, il représente plutôt des ambiances extérieures, les quais de la Seine et ses ponts. Il ne néglige pas non plus les monuments célèbres qu’il revisite avec sa palette aux tons violacés. Luce se démarque aussi par ses nocturnes. Grâce à son talent de coloriste et à la technique divisionniste, il restitue à merveille le scintillement de la Ville Lumière au crépuscule. »
« Luce ne se limite pas à Paris intra-muros mais parcourt allègrement sa banlieue. Il pose son chevalet à côté de celui de Signac à Herblay en 1889. Son motif favori – la Seine – est alors admiré dans son lit naturel, bordé d’une végétation arc-en-ciel. La toile de 1890 du musée d’Orsay, présentée à côté de son étude inédite, est un chef-d’œuvre divisionniste. »
Paris, le « faubourien et le peuple d’ouvriers »
« Tout au long de la Troisième République, Luce a couvert Paris dans sa géographie physique et sociale. À l’aube du XXème siècle, il suit les travaux haussmanniens qui s’achèvent et changent le visage de certains quartiers tandis que la ville grandit en souterrain avec la construction du métropolitain. Luce devient alors le peintre de la ville en chantier. »
« Le magistral Les Batteurs de pieux, par ses dimensions monumentales, rallie le genre de la peinture d’histoire. Bien que l’on reconnaisse le parallèle avec les figures du démolisseur et du bâtisseur propres à l’idéologie anarchiste, ses toiles de chantier se distinguent avant tout par leur dimension esthétique. »
« À partir de 1905, Luce réalise d’ailleurs des toiles au style plus libre, peuplées de fardiers, débardeurs, terrassiers et autres « prolos », comme il les appelle. Les échafaudages seront peints en série et présentés pour la première fois en 1911 à la Société des Artistes Indépendants. »
Province, un « voyageur véridique »
« C’est à l’occasion d’un voyage dans le Loiret en 1916 que Charles Angrand décrit le caractère itinérant de Luce, « voyageur véridique ». Depuis sa jeunesse, durant laquelle il explorait la région parisienne pour peindre, son horizon s’est étendu à l’Ouest. Son cercle amical est le moteur de ses déplacements. Les invitations de ses pairs artistes lui permettent de voyager malgré son manque de moyens. En 1888, il découvre la Normandie : il se rend à Eragny chez les Pissarro, ou encore à Saint-Laurent chez Angrand. »
« Les champs, les vergers et les fermes offrent de beaux panoramas : les arbres remplacent les monuments parisiens. Ces paysages de campagne retiennent aussi son attention entre 1905 et 1913 dans la région de la Cure, en Bourgogne. Luce pousse ses pérégrinations jusqu’au littoral : Dieppe, Le Tréport et Honfleur. Les falaises, les vastes plages et les ports de pêche prennent vie sur la toile. Il découvre la Bretagne en 1893 : il y reviendra à maintes reprises et s’intéressera à la diversité des côtes bretonnes, avec les rochers de Kermouster ou les paysages de Camaret. »
Saint-Tropez, couleurs du Midi
« Luce a l’opportunité d’explorer la côte méditerranéenne grâce à son ami Paul Signac. Celui-ci l’invite une première fois à Saint-Tropez en juillet 1892. Comme en témoigne la toile Saint-Tropez, la route du cimetière réalisée la même année et présentée dans l'exposition, Luce applique les principes divisionnistes. Les pins, les ciels azur, l’eau scintillante et les terres chaudes offrent une inspiration renouvelée. Luce, qui affectionne tant les nocturnes et les teintes violacées, doit composer avec la vive luminosité du Sud. »
« L’année suivante, il présente déjà au Salon des Artistes Indépendants deux toiles de Saint-Tropez, qui seront les premières d’une longue série. Luce visitera en effet la région à huit reprises jusqu’en 1918. La présence de ses amis Lucie Cousturier et Henri-Edmond Cross à Saint-Clair motive beaucoup ses déplacements. Au début du XXe siècle, les paysages méditerranéens imprègnent sa production d’arts décoratifs. Pour la première fois, un ensemble exceptionnel de céramiques est également présenté au public dans cette exposition. »
Belgique, le choc du Pays-Noir
« Les pinceaux de Luce s’agitent également à l’étranger. Les expositions collectives auxquelles il participe très tôt l’amènent à Bruxelles, notamment à l’Exposition des XX en 1892. Luce retourne en Belgique trois ans plus tard sur l’invitation de son ami et poète Émile Verhaeren. Il découvre Charleroi, chef-lieu de la région industrielle qui compte un quart des mines belges et 80 000 ouvriers. »
« Le dépaysement est total. Luce, pourtant lui-même ouvrier graveur, familier des faubourgs industriels d’Île-de-France, est bouleversé par cet environnement lunaire. Il se confie à Henri-Edmond Cross : « Ce pays m’épouvante [...] C’est tellement terrible et beau que je doute de rendre ce que je vois ». Quel défi de peindre ce paysage hostile, dominé par des terrils gigantesques et des cheminées. Luce peindra sans relâche la région, de jour comme de nuit, longeant la Sambre, lors de quatre voyages réalisés jusqu’en 1899. Le résultat présenté à la galerie Durand-Ruel la même année, avec 33 tableaux, est un triomphe. »
Londres et Rotterdam, lueurs néo-impressionnistes
« Luce effectue un premier séjour à Londres en 1877 avec le graveur Eugène Froment ; il y retourne en 1892, invité par Camille Pissarro, pour le consoler un chagrin d’amour. Bien qu’il soit d’un état d’esprit morose, il trouve du réconfort dans les paysages qu’il observe et produit de magnifiques oeuvres. La Tamise en est le sujet principal et Luce transcrit brillamment le typique brouillard. »
« En 1907, il cède aux incitations régulières de Kees Van Dongen à aller « hors les fortifs » et parcourt pendant deux mois les Pays-Bas. Il visite Dordrecht, Amsterdam, La Haye et se délecte dans les musées, parmi les chefs-d’oeuvre de Vermeer, Rembrandt, Ruysdael, etc. Il apprécie moins la campagne qui lui paraît plate et monotone. C’est encore près de l’eau, le long de la Meuse et dans les ports, qu’il trouve son inspiration. Il y reconnaît l’« atmosphère très particulière » qu’il admire chez les maîtres hollandais, « qui n’est ni celle de Londres, ni celle de Paris, c’est plus argenté ».
Rolleboise, la consécration du « père Luce »
« En 1917, Luce découvre le village de Rolleboise, dans les Yvelines, grâce au céramiste André Metthey et au peintre Alfred Veillet. Il est charmé par ce lieu peuplé de paysans et de journaliers. La tranquillité du hameau lui plaît, ainsi que sa situation géographique incroyable. En 1922, Luce acquiert une maison, perchée sur le coteau calcaire, au pied de l’église, qui offre une vue panoramique sur les boucles de la Seine. »
« Luce suit alors les pas du maître Jean-Baptiste Camille Corot, qui a peint près de 70 toiles dans les environs de Mantes et à Rolleboise. Comme lui, Luce rend un vibrant hommage à la nature dans ses oeuvres. Sa touche, mêlant de larges aplats et des glacis très vaporeux, décline parfaitement les variations de vert. Il en émane une grande force picturale et une émotion simple, dont le tableau manifeste pourrait être Rolleboise, la baignade dans le petit bras. À sa mort en 1941, Luce est célébré comme le dernier impressionniste et un grand paysagiste ayant marqué la peinture de son temps. »
CHRONOLOGIE
« 1858
Maximilien Luce naît à Paris, le 13 mars.
1871
Il est témoin de la Commune.
Il fréquente les cours de dessin aux Arts Décoratifs.
1872
Luce est apprenti graveur chez Henri-Théophile Hildibrand.
1875
Il participe à l’Exposition libre des œuvres d’art refusées au Salon.
1876
Il devient ouvrier graveur chez Eugène Froment. Il suit des cours à l’Académie Suisse, puis à l’atelier de Carolus-Duran.
1879
Service militaire à Guingamp.
1882
Luce est placé à la Caserne de Paris. Il rejoint le groupe anarchiste du XIVe arrondissement.
1883
Luce termine son service militaire.
1884-1885
Il est formé par le peintre Auguste Lançon.
1887
Luce publie son premier dessin politique dans la Vie moderne.
Il emménage au 6, rue Cortot à Montmartre. Il expose 7 toiles à la 3e Exposition de la Société des Artistes Indépendants.
Il participera à chaque exposition de la Société jusqu’à sa mort.
1888
Première exposition personnelle à la Revue Indépendante.
1889
Il dessine pour Le Père Peinard et expose au Salon des XX à Bruxelles.
1891
Il fait l’inventaire après-décès de l’atelier de Seurat.
1892
Il déménage au 16, rue Cortot.
1893
Il rencontre sa compagne Ambroisine Bouin.
1894
Naissance de son fils Frédéric,
le 3 juin. Luce est arrêté à la suite de l’assassinat du président Carnot et est emprisonné à Mazas.
1895
Décès de son fils des suites d’une insolation.
1896
Naissance de son second fils Frédéric, le 19 juillet.
1898
Luce prend position dans l’Affaire Dreyfus et soutient Émile Zola.
1900
Luce quitte Montmartre et déménage dans le XVIe arrondissement.
1902
Luce et Ambroisine recueillent leur neveu orphelin Georges Bouin.
1905
Il commence à peindre sur le thème de la Commune.
1907
Il peint ses premiers chantiers parisiens et produit des faïences avec André Metthey.
1909
Luce est élu vice-président de la Société des Artistes Indépendants.
1912
Première acquisition d’une toile de Luce par l’État.
1914-1918
Il publie des dessins antimilitaristes dans La Bataille syndicaliste et peint les soldats dans les gares.
1917
Luce découvre Rolleboise.
Il y acquiert une maison en 1922 et y passe la moitié de l’année jusqu’à sa mort.
1928
Adolphe Tabarant écrit la première biographie de Luce.
1934
Il est nommé président de la Société des Artistes Indépendants.
1940
Il démissionne de la présidence de la Société, en protestation contre la discrimination à l’égard des artistes juifs. Décès d’Ambroisine.
1941
Maximilien Luce décède à Paris, le 7 février. »
LE MUSÉE DE MONTMARTRE
« Certainement le musée le plus charmant de Paris, le musée de Montmartre a été créé en 1960 dans l’une des bâtisses les plus anciennes de la Butte, construite au XVIIe siècle. Lieu de rencontres et de résidence, le 12-14, rue Cortot attira de nombreux artistes. Pierre-Auguste Renoir y eut un atelier tout comme Suzanne Valadon, Émile Bernard et les fauves Achille-Émile Othon Friesz et Raoul Dufy.
Les collections permanentes
Depuis 1960, les collections de la Société d’Histoire et d’Archéologie « Le Vieux Montmartre » sont exposées au musée de Montmartre. Elles sont composées de plus de 6 000 œuvres et 100 000 pièces d’archives : peintures, affiches et dessins signés Toulouse-Lautrec, Modigliani, Kupka, Steinlen, Valadon, Utrillo... Le parcours de visite revient sur l’histoire de la Butte, l’effervescence artistique de ses ateliers, du Bateau-Lavoir à l’atelier Cortot, et l’ambiance de ses célèbres cabarets.
L’accrochage du dernier étage, rénové en octobre 2023, rend hommage aux artistes du 12-14, rue Cortot : Pierre-Auguste Renoir, Maximilien Luce, Raoul Dufy, Othon Friesz, Charles Camoin, Émile Bernard, Francisque Poulbot, Démétrius Galanis ou encore le « Trio infernal » formé par Suzanne Valadon, André Utter et Maurice Utrillo. L’ensemble d’œuvres montré présente ces illustres habitants, qui ont fait de ces ateliers un lieu mythique. »
LE MUSÉE DE L’HÔTEL DIEU
MAXIMILIEN LUCE
« L’exposition Maximilien Luce, l’instinct du paysage a été organisée par le musée de Montmartre grâce à un partenariat fort avec le musée de l’Hôtel-Dieu et la Ville de Mantes-la-Jolie.
Au cœur de la ville de Mantes-la-Jolie, le musée de l’Hôtel-Dieu abrite la plus grande collection d’œuvres de Maximilien Luce en France et à l’étranger. Ce musée, ouvert en 1996 grâce au généreux legs de son fils Frédéric Luce (1971), se trouve dans une ancienne chapelle, à quelques pas de la majestueuse collégiale Notre-Dame de Mantes.
Le parcours permanent du musée explore l’oeuvre de Luce et retrace l’histoire médiévale de la ville. Le bâtiment, classé Monument historique, séduit par sa façade du XVIIe siècle et se trouve à proximité des bords de Seine, dans une boucle verdoyante offrant des promenades paisibles le long de l’eau. »
Liste des prêteurs
Paris, musée d’Orsay
Paris, musée de Montmartre
Paris, musée Carnavalet
Mantes-la-Jolie, musée de l’Hôtel-Dieu -Maximilien Luce
Ville de Saint-Denis, musée d’art et d’histoire Paul Eluard
Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis
Seaux, département des Hauts-de-Seine / Musée du Grand-Siècle –
Donation Pierre Rosenberg
Ville de Versailles, musée Lambinet
Genève, Association des Amis du Petit Palais
Ixelles, musée d’Ixelles
Charleroi, musée des Beaux-Arts
Bailly Gallery, Genève-Paris
Collection Anisabelle Berès-Montanari
Collection Dixmier
Collection Hélène Bonafous-Murat
Collection Calvé-Cantinotti
Collection Larock
Galerie Ary Jan
Galerie Berès
Galerie Jean-François Cazeau
Hélène Bailly
Indivision Petiet
Collection Françoise Veillet
Musée de l’Hôtel-Dieu
1, rue Thiers
78200 Mantes-la-Jolie
01 34 78 86 60 »
12, rue Cortot – 75018 Paris
Tél. : 01 49 25 89 39
Tous les jours de 10h à 19h
Visuels :
Autoportrait, vers 1910
Huile sur toile
Saint-Germain-en-Laye, musée départemental
Maurice Denis, musée de l’Hôtel-Dieu-Maximilien Luce, Mantes-La -Jolie
Rue des Abbesses, l'épicerie,1896
Huile sur toile
Genève, Association des Amis du Petit Palais
Fonderie à Charleroi, la coulée, 1886
Huile sur toile
Mantes-la-Jolie, musée de l’Hôtel-Dieu-Maximilien Luce
Le Seuil, rue Cortot, vers 1880
Huile sur bois, Collection particulière.
Méricourt, la plage, 1930
Huile sur toile
50x65 cm
Mantes-la-Jolie, musée de l’Hôtel-Dieu-Maximilien Luce.
Notre-Dame, 1899
Huile sur toile
Collection particulière
La Toilette, 1887
Huile sur toile
Genève, Association des amis du Petit Palais.
Paris vu de Montmartre,1887
Huile sur toile.
Genève, Association des Amis du Petit Palais
La Seine à Herblay, 1890
Huile sur toile
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Les Batteurs de pieux, 1903
Huile sur toile
Paris, musée d’Orsay
Paramé par gros temps, 1934
Huile sur toile
Mantes-la-Jolie, musée de l’Hôtel-Dieu-Maximilien Luce
Saint-Tropez ou Pins au bord de la mer, vers 1890
Huile sur carton en forme d’éventail
Collection particulière.
Saint-Tropez ou Pins au bord de la mer, vers 1890
Huile sur carton en forme d’éventail
Collection particulière.
Usines près de Charleroi, 1897
Huile sur bois
Paris, musée d’Orsay
La Drague à Rotterdam, la nuit, 1908
Huile sur toile
Mantes-la-Jolie, musée de l’Hôtel-Dieu-Maximilien Luce
Rolleboise, la baignade dans le petit bras, vers 1920
Huile sur toile
Mantes-la-Jolie-Maximilien Luce
Les Femmes et les fleurs, 1895
Coffret en bois peint
Paris, Hélène Bailly
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