Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
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mercredi 3 juillet 2019

Le chorégraphe israélien Ohad Naharin


Ohad Naharin est un danseur et chorégraphe israélien célèbre. « Mr. Gaga. Le chorégraphe Ohad Naharin » (Mr. Gaga. Der Choreograph Ohad Naharin) est un documentaire réalisé par Tomer Heymann, et Last Work un film réalisé par Tommy Pascal. « Traversé par l’énergie sauvage de ses créations, un fascinant portrait du chorégraphe israélien Ohad Naharin, qui a fait de la Batsheva Dance Company l’une des formations les plus en vue de la danse contemporaine ». Un artiste engagé politiquement à l’extrême-gauche. Ce qui ne l'a pas protégé du BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions). Le 26 mai 2019, Ohad Naharin a déclaré "qu’il soutenait les idées du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS)".

« Let’s dance ! Israël et la danse contemporaine » de Gabriel Bibliowicz et Efrat Amit 
« Mr. Gaga. Le chorégraphe Ohad Naharin » par Tomer Heymann
    
« Né en 1952, Ohad Naharin a apprivoisé le rythme et le mouvement dès l’enfance, dans le kibboutz qui l’a vu grandir ».

« Après un premier passage par la Batsheva Dance Company, qu'il intègre dans la foulée de son service militaire – au sein d’une troupe de divertissement, durant la traumatisante guerre du Kippour –, il rejoint New York dans les valises de la prêtresse de la danse Martha Graham, tombée amoureuse de sa vélocité féline ».

« Grâce aux cachets réguliers de son épouse, la ballerine Mari Kajiwara, Ohad Naharin peut alors se consacrer à ses projets : il signe ses premières chorégraphies et invente, à la suite d’une lourde opération du dos, un langage du mouvement novateur et jouissif, le « gaga », enlaçant libération du corps et quête artistique ».

En 1990, il « prend les rênes de la Batsheva et s’impose, au fil de ses bouillonnantes créations et de ses prises de position politiques, comme le chantre de la liberté culturelle dans un pays bridé par la censure religieuse ». Laquelle ? Comment ? Mystères.



En 1990, la nomination de Ohad Naharin, directeur artistique et chorégraphe, à la Batsheva Dance Company, marque un tournant décisif vers une appréhension différente des changements de la société israélienne, un traitement de sujets sociaux, politiques par la danse israélienne.

En témoignent ces spectacles récents : Reservist Diary (Journal d’un réserviste) de Rami Be’er (1989) qui évoque son expérience à Gaza et « les conflits intérieurs d’un soldat devant exécuter des ordres » et ayant « des idées et des sentiments », Strawberry Cream and Grasspowder de Yasmeen Godder, qui au début de l’Intifadah II, avait « l’impression de ne pas savoir » les raison des « évènements terrifiants » quotidiens, ou Echad Mi Yode’a (Un, je le sais) d’Ohad Naharin qui reprend un chant du Séder (rituel) de Pessah (Pâque juive).

Dans Echad Mi Yode’a, les danseurs assis sur des chaises en demi-cercle sont secoués de mouvements violents et brefs, comme s’ils étaient agressés, (dés)unis en une gestuelle de vague déferlante, se lèvent soudainement, tandis que résonne ce chant : « Un, qui sait ? Un, je le sais ! Un, notre Dieu. Au ciel comme sur terre. Deux, les Tables de la Loi. Trois, les patriarches. Quatre, les mères. Cinq, les livres de Moïse. Six, les ordres de la Michna. Sept, les jours de la semaine. Huit, le délai de la circoncision… » A la fin du spectacle jouant sur la répétition, les danseurs ôtent leurs vêtements et leurs chaussures qu’ils jettent au centre de la scène. « On dirait qu’ils essaient de s’arracher la peau. Pour ne plus être Israéliens. On ne veut plus chanter Ani Yode’a », commente Gaby Eldor, critique de danse.

Créée en 2011 en collaboration avec Ohad Naharin et les danseurs de sa compagnie la Batsheva Dance Company, chorégraphiée par Ohad Naharin, "Sadeh21" a été interprétée à Montpellier Danse les 17 et 18 décembre 2013 à l'Opéra Berlioz/Le Corum (Montpellier). "Batsheva, la pièce présente une succession de solos, de duos et d’ensembles tour à tour délicats, athlétiques, lents, saccadés, comme autant de différentes façons d’être au monde. Dénudés, réduits à leur plus simple expression, décor, sons et lumières sont là pour mettre en avant un langage chorégraphique à l’infinie sensualité, où le moindre geste témoigne d’un choix esthétique".


Du 17 au 21  décembre 2014, le Théâtre national de Chaillot a présenté, dans la salle Jean Vilar, Naharin’s Virus (1h10), de la Batsheva Dance Company.

"Le passage de la Batsheva Dance Company en ces murs, en 2012, après de longues années d’absence à Paris, fit l’effet d’une déflagration chorégraphique. Pour le retour attendu de la fameuse troupe israélienne, voici Naharin’s Virus, pièce créée en 2001 et reprise cette année pour le jubilé de la compagnie d’Ohad Naharin.  Quelques jours avant la reprise de Decadance, l’un de ses succès historiques, la Batsheva Dance Company présente une série de représentations de Naharin’s Virus, fruit de la collaboration entre Ohad Naharin, directeur artistique et chorégraphe de la compagnie, et les danseurs. Une façon de lancer les interprètes dans le grand bain de la créativité. On y retrouve, bien sûr, l’énergie qui irradie la danse de cette compagnie, mais aussi la profondeur d’une gestuelle qui, sans être narrative, touche chacun au plus profond de soi. Cette pièce est aussi un dialogue entre le mouvement de la danse et l’écriture de Peter Handke, l’un des plus grands auteurs vivants. En effet, Naharin’s Virus s’inspire de sa pièce Outrage au public. De larges parties du texte constituent une trame idéale tandis que la musique épouse la chorégraphie. Peter Handke dit voir dans son oeuvre « une pièce sans histoire, sans intrigue, sans fil narratif, une pièce qui se raconte elle-même. Pas d’histoire pour nous accrocher comme à un hameçon, pas d’histoire conçue pour s’évader, mais seulement la réalité nue du moment dans l’espace. » Ohad Naharin fait sien cet espace, imaginant une gestuelle débordant d’invention et emmenant ses interprètes toujours plus loin dans l’émotion et la virtuosité", écrit Philippe Noisette.

Le 29 avril et 2 mai 2015, Mezzo a diffusé Naharin's Virus, sur une chorégraphie de Ohad Naharin en collaboration avec les danseurs de la célèbre troupe (1 h 02'). Un spectacle réalisé par Tommy Pascal, le 20 décembre 2014 au Théâtre national de Chaillot - Salle Jean Vilar, Paris.

Compagnie invitée pour la première fois à l'Opéra de Paris du 5 au 9 janvier 2016, la Batsheva Dance Company, célèbre compagnie israélienne présentera "sur la scène du Palais Garnier un ballet créé en 2005 : Three (Trois), conçu par Ohad Naharin, son directeur artistique depuis 1990. Installée à Tel-Aviv depuis son origine, la Batsheva Dance Company a été fondée en 1964 par la chorégraphe américaine Martha Graham et la baronne Batsheva de Rothschild, à qui elle doit son nom. Désormais confiée au chef de file de la danse contemporaine israélienne, elle a accueilli de nombreuses personnalités comme Mats Ek, Angelin Preljocaj ou William Forsythe, et se produit régulièrement sur de grandes scènes internationales".

"Son directeur artistique Ohad Naharin y a introduit un ensemble de techniques appelé " Gaga dance ", s'appuyant sur une meilleure compréhension individuelle du corps et de ses limites propres, permettant à chaque interprète de les dépasser. Cette méthode originale invite à libérer les corps autant que les personnalités de chaque danseur de la compagnie".

"Lui-même formé à la Batsheva Dance Company, mais passé par les États-Unis, la compagnie bruxelloise Mudra de Maurice Béjart et le Nederlands Dans Theater de Jiří Kylián, Ohad Naharin a conçu un ballet en trois parties : Bellus, Humus et Secus, où dix-sept danseurs évoluent avec une physicalité presque animale".

BDS à Paris
Cette compagnie de danse est la cible d'une campagne de BDS, en particulier de boycott culturel aux Etats-Unis, en France et en Grande-Bretagne. CAPJPO-Europalestine a appelé à un rassemblement le 5 janvier 2016 place de l'Opéra (Paris) et a demandé l'annulation de ce spectacles.

Le soir du 5 janvier 2016, alors que la France vit sous l'état d'urgence, commémore les attentats terroristes de janvier 2015, et malgré un dispositif policier, des dizaines d'individus ont listé les noms de terroristes islamistes palestiniens, et ont appelé au boycott d'Israël. Avant la représentation à laquelle assistait l'ambassadrice d'Israël en France Aliza bin Noun, des spectateurs arborant le keffieh ont déployé sur un balcon un drapeau palestinien, tandis que des cris haineux anti-israéliens retentissaient : "Une troupe raciste dans à l'Opéra Garnier", "On ne danse pas avec l'apartheid" et "Israël assassin, la Palestine vaincra", Opéra de Paris accusé de "complicité avec les sionistes colonisateurs".

Le 6 janvier 2016, Roger Cukierman, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a écrit au Premier ministre Manuel Valls pour lui demander l'interdiction du BDS qui prône le boycott. Une copie de ce courrier a été adressé à Fleur Pellerin, ministre de la Culture, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, à Michel Cadot, préfet de police de Paris.

AJC (American Jewish Committee) Paris a exprimé "sa plus totale stupéfaction devant l’autorisation accordée par la Préfecture de Police de Paris à la tenue hier d’un rassemblement du collectif BDS devant l’Opéra Garnier":
Alors que la nation commémore cette semaine les 17 victimes des attentats terroristes de janvier dernier et que l’état d’urgence a été proclamé dans tout le pays par le Président de la République suite aux tragiques événements du 13 novembre, il apparaît invraisemblable que les pouvoirs publics aient pu permette l’organisation d’une manifestation appelant entre autres au boycott d’Israël et rendant hommage à travers une liste lue par les intervenants à des membres de l’organisation terroriste Hamas.
Ce rassemblement était d’autant plus choquant qu’il visait une manifestation culturelle d’un groupe de danse mondialement connu, Batsheva dont l’engagement au service de la paix, de l’échange et du dialogue entre les peuples est un combat de tous les instants.
AJC Paris tient à souligner que le Conseil Constitutionnel et la justice française à travers plusieurs de ses récentes décisions ont rappelé que l’appel au boycott était totalement illégal dans notre pays.
L’Opéra de Paris, lieu prestigieux de la culture française au rayonnement international a été le théâtre de la haine de militants se cachant derrière la cause palestinienne pour déverser leur haine de l’Etat d’Israël.
Nous ne comprenons pas comment les membres de l’organisation BDS ont pu passer les cordons policiers avec leurs drapeaux et leurs pancartes et impunément perturber la tenue d’un spectacle prenant ainsi en otage des centaines de spectateurs souhaitant simplement assister à une représentation de danse.
Alors que plusieurs initiatives culturelles, écologistes ou festives n’ont pu se tenir ces dernières semaines à Paris en raison de l’état d’urgence, nous sommes surpris et consternés qu’une manifestation qui veut réduire au silence des artistes simplement parce qu’ils sont israéliens et apporter son soutien à des mouvements terroristes ait pu se tenir librement dans une ville encore meurtrie par les actes de guerre du 13 novembre.
Face à la menace terroriste qui continue à peser sur la France, face à la violence antisémite qui a notamment coûté la vie à 4 personnes lors de l’attentat l’an dernier de l’Hypercacher, face à la dangerosité de ce mouvement d’appel au boycott qui veut réduire au silence des créateurs et des artistes en raison de leur seule origine, AJC Paris demande aux autorités de la République la plus grande fermeté et la plus grande vigilance".
 Le 9 janvier 2016, lors de la cérémonie organisée par des institutions françaises Juives en hommage aux victimes de l'attentat antisémite perpétré par Amédy Coulibaly le 9 janvier 2015 - 28 otages, quatre Français Juifs assassinés -, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré :
"Détermination également à lutter contre l’antisémitisme. Il est là, toujours là, virulent, charrié à longueur d’écrits, de déclarations, de ces manifestations – alors qu’au cœur de Paris, capitale de la liberté, il y a quelques mois, on a crié de nouveau : "mort aux Juifs" ! –, de prétendus spectacles par des négationnistes en tous genres. Je les ai combattus, nous les avons combattus, et nous continuerons à le faire : il y va de l’honneur de la République ! Il est là, sur les réseaux sociaux, il est là, dans les paroles et dans les actes et dans cette détestation compulsive de l’État d’Israël. Comment pouvons-nous accepter qu’il y ait des campagnes de boycott ? Comment pouvons-nous accepter que face à l’Opéra de Paris, il y ait des manifestations pour qu’on interdise des ballets d’Israël ? Comment peut-on accepter que dans le pays de la liberté, dans ce pays des valeurs universelles, on cherche à nier la culture, la culture qui est là précisément pour rapprocher les peuples et pour la paix ? Non, cela est inacceptable ! L’antisémitisme, qu’il vienne de l’extrême-droite ou de l’extrême-gauche, qu’il vienne du fond des âges ou aujourd'hui d’une partie de la jeunesse de nos quartiers, doit être combattu avec la même détermination, parce qu’il y va de la République et parce qu’il y va de nos valeurs".
Une déclaration symbolique. Le symbolique s'avère indispensable, mais il doit être suivi d'actes. Or, paradoxalement, c'est le même gouvernement socialiste qui a autorisé ce rassemblement appelant au boycott d'Israël et s'est indigné de ce boycott !?

Brian Eno
En août 2016, le compositeur et producteur britannique Brian Eno, qui soutient le BDS, a écrit une lettre à la Batsheva Dance Company pour indiquer qu'il ne l'a pas autorisée à utiliser une de ses œuvres musicales lors de sa tournée estivale en Italie. L'artiste âgé de 68 ans a évoqué dans son courrier "l'occupation des territoires palestiniens" et a poursuivi : "J'essaie de comprendre les difficultés que doit affronter tout artiste israélien maintenant - et en particulier ceux comme vous qui ont montré de la sympathie pour la cause palestinienne".

Eno est l'un des 1 200 signataires de l'Artists’ Pledge for Palestine, qui refuse tout financement ou tout contact culturel avec le gouvernement israélien.

La compagnie de danse basée à Tel Aviv a répondu : "Nous respectons le souhait de M. Eno et avons remplacé sa musique dans le ballet Humus de "Three" - et ce, avec une grande tristesse - car nous croyons que ce genre d'action est inutile et ne contribue pas à résoudre le conflit, à mettre un terme à l'occupation ou à amener la paix dans notre région. Ohad Naharin est un militant politique depuis des années en Israël, et n'a jamais hésité à s'exprimer sur la situation dans la rive occidentale du Jourdain et les conséquences de l'occupation. Son profond engagement pour la liberté de l'esprit humain est reflété dans ses actions et ses créations artistiques".

Selon La Repubblica, la compagnie israélienne devait utiliser la musique d'Eno lors d'une représentation de "Humus" le 6 septembre 2016, lors du festival TorinoDanza au Teatro Regio à Turin, mais la musique d'Eno, Neroli, a été remplacée  après qu'Eno a eu conscience que ce spectacle avait pour sponsor l'ambassade d'Israël qui "promeut la marque Israël" ("brand Israel").

Des organisations juives françaises organisaient le 25 septembre 2016 un rassemblement au Trocadéro (Paris) visant à l'interdiction du boycott visant Israël.

Mr Gaga
« Des répétitions avec sa formidable troupe, somme de singularités exaltées, aux cours réparateurs (« Je crois au pouvoir de guérison de la danse ») qu’il dispense à des amateurs, de ses pirouettes d’adolescent à Last Work, projet dont il confie qu’il pourrait être le dernier, la politique du gouvernement Netanyahou menaçant à la fois son art et la survie de ses concitoyens, ce documentaire offre une immersion palpitante dans la vie et l’œuvre d’un artiste aussi sensible qu’exigeant ».

Le 1er juin 2016, est sorti en France Mr Gagadocumentaire de Tomer Haymann (2015) sur Ohad Naharin, chorégraphe et directeur artistique de la Batsheva Dance Company. Le "gaga" associe le mouvement à la spiritualité.

"Enter the world of Ohad Naharin, renowned choreographer and artistic director of the Batsheva Dance Company. “Mr. Gaga”, eight years in the making, captures the elusive beauty of contemporary dance and immerses the audience in the creative process behind Batsheva’s unique performances. Using intimate rehearsal footage, extensive unseen archive materials and stunning dance sequences, acclaimed director Tomer Heymann ("Paper Dolls", "I shot my Love") tells the fascinating story of an artistic genius who redefined the language of modern dance".

« Sorti en salles dans une version étirée, Mr. Gaga met ainsi en miroir événements intimes (dont la perte de sa première femme, décédée d’un cancer en 2001, et sa paternité tardive) et travail de création grâce à un réjouissant ballet d’archives familiales, d’extraits de spectacles et d’entretiens ».

Last Work
Le Théâtre de Chaillot a présenté Last Work (8-16 juin 2017). "Retrouvailles au sommet avec la Batsheva Dance Company et Ohad Naharin, son directeur artistique. Last Work, nouvel opus, est une chorégraphie d’émotions et d’inventions, une oeuvre en prise avec son temps. Attendez-vous à l’inattendu".

 "Il faut un talent fou pour surprendre son public à chaque nouvelle création : Ohad Naharin est de cette trempe d’artistes entiers et généreux qui composent avec l’impatience de leurs admirateurs. Le chorégraphe semble repousser une fois de plus les limites de sa danse avec la Batsheva Dance Company, troupe dont il assure la direction artistique. Fidèle à Chaillot – où les spectateurs ont pu voir Sadeh 21, Decadance Paris et Naharin’s Virus – la compagnie israélienne présente cette saison Last Work".

"Dans un décor réduit à sa plus simple expression, les interprètes émergent peu à peu, alternant mouvements au ralenti et gestuelle furieuse. On reconnaît sans mal la technique qu’Ohad Naharin a baptisée « gaga » : des corps comme disloqués, une agilité unique, une virtuosité maîtrisée. Last Work est énigmatique et tout à la fois engagée. Un drapeau ou un fusil en disent parfois plus qu’un long discours. Mais c’est encore et toujours sa gestuelle si particulière qui bouscule nos certitudes, qu’elle soit robotique ou sensuelle".

"Les danseurs, comme une tribu sans maître, déploient l’étendue de leurs capacités sans jamais sombrer dans la démonstration. Last Work est à la fois un pur moment de chorégraphie et une ouverture sur le monde. Des figures quasi énigmatiques habitent cette création perturbant notre regard. Et c’est bien là toute la force d’Ohad Naharin : nous tenir en haleine soixante-cinq minutes durant tout en nous faisant réfléchir. Portée par les dix-huit danseurs de la Batsheva Dance Company, Last Work risque bien de vous laisser groggy : la beauté de l’écriture en mouvement d’Ohad Naharin est à ce prix. / Philippe Noisette".

Le 30 avril 2018 à 1 h 40, Arte diffusa Last Work, documentaire réalisé par Tommy Pascal. "En juin 2017, Ohad Naharin, chorégraphe majeur, retrouvait le Théâtre national de Chaillot pour "Last Work", création portée par les danseurs de la Batsheva Dance Company. Un spectacle incandescent".

"Dans cette pièce au décor minimaliste, Ohad Naharin, considéré comme un génie de la danse contemporaine, surprend et captive une fois encore avec sa technique baptisée "Gaga Dance", les corps de ses interprètes apparaissant comme disloqués".

"Magicien de la scène, le chorégraphe opère une fusion explosive entre mouvement, composition, espace, lumières et son. En fond de scène, une femme court d’est en ouest, sans jamais progresser, alors que peu à peu les danseurs émergent, alternant ralentis et gestuelle furieuse, avec une densité contagieuse qui envahit le plateau".

"Ohad Naharin convoque ainsi des images fortes pour évoquer le désir de paix et les chaînes qui étreignent les hommes des pays en guerre. Les dix-huit danseurs se déploient avec une virtuosité délicate qui évite l’écueil de la démonstration. Œuvre engagée en prise avec son temps, Last Work reste pourtant énigmatique, pur moment chorégraphique qui signe le choix d’une ouverture au monde".

Mois du documentaire 
Dans le cadre de la 18e édition du Mois du film documentaire, Mr Gaga a été projeté les 17 et 21 novembre 2017. Le 21 novembre 2017, à 20 h et à 20 h 30, Armoric-Cinéma proposera Mr Gaga, sur les pas d'Ohad Naharin.

"L’histoire fascinante d'Ohad Naharin, célèbre chorégraphe de la Batsheva Dance Company, dont les performances dégagent une puissance et une beauté inégalées. Le film nous dévoile le processus créatif d'un chef de file incontesté de la danse contemporaine, l’invention d’un langage chorégraphique unique et d’une technique de danse hors-norme appelée "Gaga".

BDS
Le 26 mai 2019, Prix Israël, Ohad Naharin a déclaré à la radio de l'armée israélienne : "J'ai toujours dit que si le boycott d'un de mes spectacles améliorait la situation dans les territoires ou amènerait une solution au conflit, je soutiendrai le boycott. Le BDS a un agenda auqu'elle je m'identifie. Il est contre l'occupation".

Il a ajouté que la recette de son spectacle à Tel Avid le dimanche soir serait donnée à l'Association pour les droits civils en Israël car cette organisation soutient "l'arc-en-ciel entier des gens en Israël et aide tout le monde". Il a critiqué le BDS pour avoir échoué à aider réellement les Palestiniens.


« Mr. Gaga. Le chorégraphe Ohad Naharin »
Israël, 2014, 53 min
Sur Arte les 28 mai 2017 à 23 h 35,  30 avril 2018 à 0 h 45
Visuels 
Le chorégraphe israélien Ohad Naharin
© Gadi Dagon

Le chorégraphe Ohad Naharin avec les danseurs et les danseuses
"Ehad Mi Yodea" le chorégraphe isréalien Ohad Naharin met en scène la chanson traditionnelle Pessah
© Heymann Brothers

Le chorégraphe israélien Ohad Naharin
© Gadi Dagon

Last Work, par Tommy Pascal
France, 2017
Musique : Grischa Lichtenberger
Costumes : Eri Nakamura
Chorégraphie: Ohad Naharin
Danse : Batsheva Dance Company
Scénographie: Zohar Shoef
Lumière : Avi Yona Bueno
Son : Maxim Warratt
Sur Arte le 30 avril 2018 à 1 h 40
© Gadi Dagon

Du 8 au 16 juin 2017
Chorégraphie Ohad Naharin
Lumières Avi Yona Bueno (Bambi)
Son Maxim Warratt
Musique originale Grischa Lichtenberger
Scénographie Zohar Shoef
Costumes Eri Nakamura
Assistants à la chorégraphie et au son Ariel Cohen, Guy Shomroni
Musique Sagat, Hysterics, MPIA3, Monkey, Luminox, Lullabies-of-Europe, Clara Rockmore
 Avec William Barry, Yael Ben Ezer, Matan Cohen, Omri Drumlevich, Bret Easterling, Hsin-Yi Hsiang, Chunwoong Kim, Rani Lebzelter, Eri Nakamura, Ori Moshe Ofri, Nitzan Ressler, Or Meir Schreiber, Maayan Sheinfeld, Yoni Simon, Amalia Smith, Bobbi Jene Smith, Zina (Natalia) Zinchenko
Coureur (en alternance) Luc Jabobs, Rani Lebzelter, Bobbi Jene Smith, Zina (Natalia) Zinchenko
Production Batsheva Dance Company – Tel Aviv
Coproduction Festival Montpellier Danse 2015 / Hellerau, European Center for the Arts – Dresden
Avec le soutien de la Batsheva New Works Fund et de la Dalia and Eli Hurvitz Foundation, ainsi que le soutien spécial des American Friends of Batsheva
Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas
Visuels : WorkCrédits : Gadi Dagon

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Articles in English
Les citations sir le documentaire sont d'Arte. Cet article a été publié le 28 mai 2017, puis les 22 novembre 2017 et 30 avril 2018.

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