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vendredi 20 janvier 2023

Avi Avital, mandoliniste

Avi Avital est un instrumentiste israélien virtuose né à Beer Sheva (Israël) qui a appris enfant la mandoline. Compositeur, mandoliniste, il est célèbre pour son interprétation de musique baroque. Arte diffusera le 22 janvier 2022 à 18 h 40 « La mandoline selon Avi Avital » (Avi Avital und die Mandoline) de Katja Deiß et 
le 23 janvier 2023 à 00 h 30 « Avi Avital et Ton Koopman - Per Mandolino » (Avi Avital - Der Mandolinen-Star mit dem hr-Sinfonieorchester und Ton Koopmann) de Alexander Radulescu.

Bertolt Brecht (1898-1956) 
Saleem Ashkar
Daniel Barenboim  
« Requiem pour la vie », de Doug Schulz

"La mandoline est un instrument simple, intuitif. Donc, susceptible de produire de la magie", se réjouit  Avi Avital.

Né à Beer Sheva (Israël) dans une famille juive d'origine marocaine, Avi Avital a appris à jouer de la mandoline dès l'âge de huit ans et a rejoint rapidement l'orchestre de jeunes de mandoline créé et dirigé par son professeur charismatique, le violoniste d'origine russe Simcha Nathanson. 

Il a étudié à l'Académie de musique de Jérusalem et au Conservatorio Cesare Pollini de Padoue avec Ugo Orlandi. 

Lauréat des prestigieux Concours Aviv d'Israël en 2007, Avital est le premier mandoliniste de l'histoire du concours à être ainsi honoré. Il joue sur une mandoline fabriquée par le luthier israélien Arik Kerman.

Nominé en 2010 pour un Grammy Award pour son interprétation d’un concerto pour mandoline du compositeur Avner Dorman, il a signé en 2012 avec le label Deutsche Grammophon un contrat pour cinq albums.

Pour diversifier le répertoire de cet instrument à cordes pincées d'origine italienne, proche du luth, et prisé par les chanteurs napolitains, il adapte des œuvres composées pour d'autres instruments et passe des commandes à des compositeurs, tels par Anna Clyne, Avner Dorman et Giovanni Sollima.

« Pas de doute : il est "the mandolin rock star", comme l’a surnommé la Jewish review. Compositeur et brillant interprète de Bach et Vivaldi, loué pour son "exquise sensibilité" par le New York Times, Avi Avital  redonne avec éclat ses lettres de noblesse à un instrument tombé en désuétude. Formé à l’Académie de musique et de danse de Jérusalem, le mandoliniste, né en Israël en 1978, a perfectionné son art auprès d’Ugo Orlandi au conservatoire Cesare-Pollini de Padoue. Ovationné ces dernières années au Carnegie Hall, à la Philharmonie de Berlin et dans les festivals du monde entier, il donnera un concert le 15 avril à l’Auditorium du Louvre. », a écrit Christine Guillemeau pour Arte.

« La mandoline selon Avi Avital »
Arte diffusera le 22 janvier 2022 à 18 h 40 « La mandoline selon Avi Avital » (Avi Avital und die Mandoline) de Katja Deiß.

« Avec ses vibrants arrangements de Bach et Vivaldi, le mandoliniste israélien Avi Avital a su imposer sur la scène classique cet instrument un tantinet délaissé. »

"Je n’ai pas cherché la mandoline : c’est elle qui m’a trouvé." C’est dans l’enfance, un peu par hasard, qu’Avi Avital se découvre une passion pour ce modeste instrument à cordes, traditionnellement associé à la musique populaire et aux pratiques en amateur. »

« Son premier professeur, violoniste de profession, lui insuffle l’audace d’outrepasser la frontière des genres pour investir le répertoire classique, où la mandoline est rare. »

« Le musicien israélien en est aujourd’hui devenu le plus grand ambassadeur, et monte sur les scènes du monde entier avec ses arrangements sensibles d’airs baroques – affichant une prédilection particulière pour Bach ou Vivaldi, qui se prêtent particulièrement bien aux sonorités brillantes de cette cousine du luth. »

« Mais Avi Avital interprète également ses propres compositions, influencées notamment par les traditions des Balkans. »

« À Berlin, sa ville d’adoption, dans l’atelier du luthier Arik Kerman ou sur scène aux côtés de la formation Il Giardino armonico, on suit ce mélomane qui a su redorer le blason d’un instrument injustement délaissé. »

« Avi Avital et Ton Koopman - Per Mandolino »

« Aux côtés du Frankfurt Radio Symphony dirigé par Ton Koopman, le jeune Israélien Avi Avital, aujourd’hui Berlinois, interprète l’une de ses pièces favorites écrites pour ce luth originaire d’Italie : le "Concerto pour mandoline en sol majeur" de Johann Nepomuk Hummel, un contemporain de Beethoven et élève de Mozart. »

« L’orchestre complète ce programme avec le Concerto grosso Il pianto d’Arianna de Pietro Locatelli (1695-1764) et l’ouverture d’Egmont, musique de scène signée Ludwig van Beethoven. »


Par Axel Brüggemann

«
 Dans son nouveau disque, Avi Avital part à la recherche de l’esprit de Vivaldi et sonde les frontières sonores de sa musique. »

« Pour Avi Avital, la mandoline est plus qu’un instrument, c’est un outil avec lequel il conquiert des continents, des époques et des mondes culturels. Quelle que soit la musique qui l’occupe, il gratte toujours aux limites des possibilités sonores. De manière infatigable, il s’efforce d’élargir le champ d’interprétation de la mandoline, sonde son présent et ses racines. »
« Avec ses derniers enregistrements, il a choqué le monde de la musique classique, notamment avec ses arrangements d’oeuvres de Bach. Autant les puristes de Bach que les experts de la mandoline ont été sidérés des libertés qu’il prend et de son audace. Dans son nouveau disque, il retourne aux origines de son instrument. Son périple le mène dans la Venise baroque d’Antonio Vivaldi. Et naturellement, il passe au compositeur un bon coup de brosse à rebours, abordant ses oeuvres de manière originale, inspirée, emportée. Les concertos pour mandoline de Vivaldi sont selon Avital « l’Ancien Testament de mon instrument ». Son objectif, en les jouant, est de capter l’esprit de Venise et de réinterroger le génie musical de Vivaldi. « Cette époque a ceci de captivant, qu’elle donnait une formidable liberté aux musiciens, explique-t-il. L’important, finalement, lorsqu’on interprète cette musique, est de trouver son propre style, donc de s’approprier ce Vivaldi dont tout le monde connaît la musique. »
« De cette conception est né un disque avec lequel le joueur de mandoline bouleverse notre confortable image de Vivaldi, notamment parce qu’il suit l’intrépide slogan : « Il ne doit pas y avoir de tabous en musique. »
« Certes, Avi Avital n’est pas le premier musicien à voir en Vivaldi un rockeur baroque, une pop star, un compositeur qui avait pour premier objectif de subjuguer ses auditeurs. »
« Mais rarement le lien entre le passé et le présent aura été aussi concluant : « Durant les répétitions préalables à l’enregistrement, je me suis souvent retrouvé à l’époque où je jouais dans un groupe rock au collège, explique-t-il. En rock aussi, il faut trouver une manière de rendre une mélodie irrésistible, créer une atmosphère, trouver un fil conducteur. C’est la même chose avec Vivaldi. On a la mélodie et la basse continue – à quel moment quel instrument fait son entrée, comment exécuter les rythmes, produire la sonorité, c’est ça le défi. »
« À l’époque, la musique était une question d’audace, de personnalité et de spontanéité », ajoute-t-il. C’est précisément avec ces qualités qu’il aborde Vivaldi. Fort d’une connaissance historique de la musique, il mise sur des contrastes dynamiques, des tempi vertigineux, et, s’appuyant sur son parfait phrasé musical, prend la liberté de jouer certaines notes à la limite de l’audible, parfois en recourant à des expédients qui rappellent le jazz. Dans chacune de ses interprétations, il pousse la mandoline à ses limites, cherchant ainsi à mettre en valeur l’esprit de l’époque, ce goût baroque de l’expérimentation, et l’immédiateté de la musique. Par son jeu extrême, sa manière à la fois historique et émotionnelle d’aborder la musique de Vivaldi, il va parfois même jusqu’à mettre les techniques d’enregistrement modernes à rude épreuve. »
« Vivaldi, que l’on imagine souvent avec une perruque poudrée et vêtu somptueusement, était en réalité un minimaliste d’une imagination débordante, explique Avital. Si l’on avait demandé à Bach et Vivaldi de composer un morceau à partir du même matériau, le premier aurait produit une pièce de sept minutes, le deuxième une de quatre minutes seulement. Vivaldi exprime son message de manière ciblée, c’est un maître de la précision, un champion du condensé. » Selon Avital, le génie du compositeur vénitien réside aussi dans son effronterie. Le « prêtre rouge » n’est pas seulement le créateur des Quatre Saisons, mais aussi du beat baroque. Considérant la mandoline comme une machine à parcourir le temps, un instrument avec lequel il voyage sans arrêt du passé vers le présent, Avital nous fait entendre que Vivaldi peut être notre contemporain : un provocateur, un fanatique du rythme, un musicien anticonformiste ! Il nous montre un Vivaldi authentique, donc nouveau. »
« Avec le Concerto pour mandoline en ut majeur ou le Concerto pour luth en ré majeur, mais aussi avec la Sonate en trio pour violon et luth en ut majeur, Avital se trouve finalement face à des compositions simples qui ne commencent à prendre vie que par l’interprétation. « Le Concerto pour mandoline ne cesse de mettre nos attentes à l’épreuve et de les défier, estime-t-il. On voit le plaisir qu’a pris Vivaldi par exemple à faire jouer tout l’orchestre pizzicato pour imiter l’instrument soliste – l’orchestre entier devient ici une mandoline en fin de compte. Une idée qui en dit long sur l’imagination du compositeur, son inspiration et son inventivité. » Outre la tendre mélodie de mandoline, l’interprétation d’Avital nous fait entendre des sons discordants, soudain émerge un orgue, les harmonies dessinent des ombres fantomatiques, puis la musique retombe dans des idées presque naïves. Partout et sans cesse, Avital cherche à titiller notre oreille, à stimuler nos sens, à trouver de nouveaux points de départ dynamiques. »
« Si Vivaldi a écrit pour la mandoline, c’est probablement parce qu’il voulait flatter son bienfaiteur, le marquis Guido Bentivoglio de Ferrare, qui jouait de cet instrument. Le compositeur vénitien a écrit deux concertos pour mandoline à une époque où il n’y avait certainement pas d’orchestres comportant un joueur de mandoline. Cet instrument se rencontrait plutôt dans les salons de l’aristocratie. Quant à l’instrument de prédilection de Vivaldi, c’était le violon. « C’est une expérience captivante de transposer une partie de violon pour mandoline, peut-être aussi parce que l’on peut ensuite être un peu plus audacieux dans l’interprétation que ne le serait un violoniste virtuose », s’enthousiasme Avital. Ainsi a-t-il jeté son dévolu sur le Concerto pour violon en la mineur RV 356, l’une des oeuvres les plus célèbres du compositeur que de nombreux élèves jouent déjà après trois ou quatre ans de violon. « Ce qui est formidable, c’est que chacun a la mélodie dans l’oreille. J’ai voulu voir ce qui se passe lorsqu’on réinterprète le concerto avec mon instrument.« Tout aussi spectaculaire est sa transposition de L’Été des Quatre Saisons. Un tumulte, un ouragan, une ascension vertigineuse. « L’Été est bipolaire, indique Avital, parfois même terrifiant.« Et effectivement ce concerto sonne avec lui moins comme l’évocation d’un berger qui s’abrite sous un arbre pour se protéger de la pluie, que comme une gigantesque fresque de la Nature et de la puissance divine. « C’est décrit exactement ainsi dans le sonnet que Vivaldi a mis en exergue de L’Été », explique Avital, qui n’a pas peur d’arracher à l’un des plus grands symboles de la musique baroque les atours paisiblement bourgeois d’un « tube » mondial et d’insuffler une nouvelle vie aux Quatre Saisons. Sa transcription est peut-être la preuve la plus irréfutable de la modernité intemporelle de Vivaldi. »
« Avec son instrument, Avital n’interprète pas seulement le baroque italien, il l’incarne. »
« Cela fait longtemps que le pays de Vivaldi est devenu pour lui, natif de Beersheba, en Israël, une deuxième patrie. Il a fait une grande partie de ses études au Conservatoire Cesare Pollini de Padoue et s’est imprégné au cours de sa formation de l’esprit du baroque italien. Pour son disque Vivaldi, il est rejoint par le Venice Baroque Orchestra, qui joue ce compositeur probablement de manière plus authentique que n’importe quel autre ensemble instrumental. « Le Venice Baroque Orchestra est pour moi une sensation, s’enthousiasme Avital. Il est composé exclusivement de musiciens qui habitent à Venise, parlent le dialecte vénitien, et baignent dans la culture de cette ville unique au monde. On entend dans chacune de leurs notes leur connaissance intime de l’histoire de Venise. »
« Les chants de gondolier présentés en bonus revêtent une importance particulière pour Avital. « Ils nous montrent ce qui était chanté dans les rues à la même époque : des textes crus, subversifs, les chants des “chauffeurs de taxi” d’alors. » Le disque Vivaldi d’Avi Avital revisite un génie familier autant au plan sonore qu’interprétatif. Rarement le « prêtre rouge » aura-t-il sonné de manière si actuelle, si provocatrice, si émouvante, si affranchie de tout tabou. »


« La mandoline selon Avi Avital » de Katja Deiß
Allemagne, Israël, Autriche, 2022, 44 min
Production : 3B Produktion, HR, en association avec ARTE
Sur Arte le 22 janvier 2022 à 18 h 40
Sur arte.tv du 22/01/2023 au 21/04/2023
Visuels : © Maik Behres, © Elad Asulin

« Avi Avital et Ton Koopman - Per Mandolino » de Alexander Radulescu
Allemagne, 2020, 1 h
Coproduction : ARTE, HR
Avec Avi Avital (mandoline)
Composition : Ludwig van Beethoven, Unico Wilhelm van Wassenaer, Johann Nepomuk Hummel, Pietro Locatello
Direction musicale : Ton Koopman
Orchestre : hr-Sinfonieorchester
Sur Arte le 23 janvier 2023 à 00 h 30
Sur arte.tv du 22/01/2023 au 28/01/2023
Visuels : 
© Uwe Arens
© Eddy Posthuma de Boer
© Zohar Ron

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