Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 7 mai 2023

La Turquie d'Erdogan sur Arte

Créée à partir du démembrement de l'Empire ottoman, la Turquie, dès son premier Président (
1923-1938), Mustafa Kemal Atatürk, est une république parlementaire, laïque, unitaire et constitutionnelle. Recep Tayyip Erdoğan, Président islamiste depuis 2014, a imposé la Turquie comme puissance régionale, médiatrice notamment dans la guerre en Ukraine, active en Afrique, et a renoué des relations avec l'Etat d'Israël. Arte diffusera le 9 mai 2023 à 20 h 55 "L'empire Erdogan", série documentaire en deux parties de Gabriel Range. 
Vers un « vote halal » en France, en Belgique, en Grande-Bretagne et en Israël ? 
« Humoristes et musulmans » de Frank Eggers  
« Des humanitaires sur le chemin d’Allah » par Claire Billet, Constance de Bonnaventure et Olivier Jobard 
« Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui » 
« Riad Sattouf. L’écriture dessinée »
« La croix gammée et le turban, la tentation nazie du grand mufti » de Heinrich Billstein 
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
L'Etat islamique 
Interview de Bat Ye’or sur le califat et l’Etat islamique/ISIS 
« Les armes des djihadistes » par Daniel Harrich 
« L'argent de la terreur »
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama
« Pictures for Peace. La douleur après l’attentat - Hocine Zaourar » par Rémy Burkel 
« Cheikh Zayed, une légende arabe » par Frédéric Mitterrand
« Emirats, les mirages de la puissance », par Frédéric Compain
L’Arabie saoudite 
Hajj, le pèlerinage à La Mecque
L’Irak, une ex-mosaïque ethnico-religieuse 
« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi
« Oman, au pays des contes » par Nadja Frenz
Le keffieh, c'est tendance !

Bénéficiant d'une position géopolitique stratégique, en Europe et en Asie, la Turquie est membre de l'OTAN, l'OCDE, l'OSCE, du Conseil de l'Europe et du G20. Et l'Union européenne (UE) envisage son entrée en son sein, en dépit de l'occupation illégale de Chypre, Etat membre de l'UE.

Né en 1954 à Beyoğlu (Turquie)Recep Tayyip Erdoğan a co-fondé le Parti de la justice et du développement. 

Ancien maire d'Istanbul (1994-1998), député à la Grande Assemblée nationale de Turquie (2003-2014), Premier ministre (2003-2014) et Président de la République de Turquie depuis 2014, ce politicien islamiste mène une politique liberticide, contrôle les minorités turques en Europe, s'impose sur la scène moyen-orientale en soutenant des mouvements terroristes, les "Palestiniens" et manifestant une hostilité à l'Etat d'Israël et, via les "migrants" sur son territoire exerce un chantage sur les Etats de l'Union européenne. Il a imposé la Turquie comme puissance régionale, médiatrice notamment dans la guerre en Ukraine, et a renoué des relations avec l'Etat d'Israël.

Arte consacra sa soirée du 22 novembre 2016 à Erdogan et à la Turquie en diffusant Erdogan, l'ivresse du pouvoir (Erdogan - Im Rausch der Macht) de Guillaume Perrier et Gilles Cayatte, puis La Turquie face à la terreur (Türkei - Drehkreuz des Terrors?) de Halil Gülbeyaz, et enfin un entretien avec Samim Akgönül (Türkei: Gespräch mit Samim Akgönül). 

"L'empire Erdogan"
Arte diffusera le 9 mai 2023 à 20 h 55 "L'empire Erdogan", série documentaire en deux parties de Gabriel Range. "De ses promesses d’ouverture à sa mainmise autocratique sur la Turquie, un retour fouillé et passionnant sur les vingt ans au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, président fragilisé qui briguera le 14 mai un troisième mandat". 

“Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles, nos casques, les mosquées seront nos casernes, les croyants, nos soldats.” En 1998, cette citation publique du poète nationaliste Ziya Gökalp vaut au maire d’Istanbul, alors en pleine ascension, une condamnation à dix mois de prison ferme pour incitation à la violence. Cet exemple parmi d’autres illustre la longue hostilité qui a opposé Erdogan et les forces militaires turques, au centre de ce captivant portrait documentaire. La tentative de coup d’État de 2016, qui accentue la répression contre toute forme d’opposition, en a marqué le paroxysme." 

"Le président turc aura pourtant su combler la fracture historique entre traditionalisme religieux et militarisme séculaire, tout en marginalisant l’armée".

"En images d’archives et entretiens avec des témoins de premier plan (anciens alliés, dont bon nombre ont été trahis, comme l’ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu, ou opposants de toujours, tel Ahmet Türk, chef du Parti démocratique des peuples, ou HDP, prokurde), ce retour fouillé sur les années Erdogan met également en évidence l’affaiblissement des institutions démocratiques face à la volonté de toute-puissance de l'homme qui les a dirigées durant vingt ans."

"Car même fragilisé, celui qui brigue aujourd’hui un troisième mandat présidentiel n’a pas renoncé à son rêve de supplanter l'écrasante figure d’Atatürk dans l’imaginaire de ses concitoyens. Une politique in fine fondée sur la violence, dont la question kurde constitue l’un des plus douloureux symboles." 

1ère partie : "L'ascension"
"Charismatique et autoritaire, un temps regardé d'abord comme un libéral, qui est Recep Tayyip Erdogan ? En deux décennies, le Premier ministre puis président turc, d’abord figure encensée à l’Ouest pour ses promesses d’ouverture, notamment économique, et sa bienveillance envers l’UE, est devenu le mouton noir de l’Otan, aussi bien pour sa dérive autoritaire que pour sa dissidence au sein de l’Alliance atlantique." 

"Originaire d’un quartier populaire d’Istanbul, il s’engage au milieu des années 1970 dans une formation islamiste, le Parti du salut national, dissoute en 1981. Le coup d’État de 1988, qu’il observe de loin, lui fait prendre conscience de l'emprise des militaires sur un pays qui revendique plus farouchement que jamais l’héritage laïc d’Atatürk."

"Sous les couleurs du nouveau parti islamiste du Refah (ou “bien-être”), il est élu maire d’Istanbul en 1994. Aussi bon administrateur qu’orateur, il affiche des ambitions de plus en plus marquées et des convictions libérales qui renforcent sa popularité. En 2001, il fonde l’AKP, le Parti de la justice et du développement, formation islamiste dont le succès le porte deux ans plus tard à la tête du gouvernement". 

"L’exercice du pouvoir lui confirme la nécessité de mettre les militaires de son côté, alors que le pays est engagé dans le conflit syrien qui débute. "

"En 2013, la répression contre les occupants du parc Gezi, qui protestent contre la destruction des espaces verts stambouliotes, marque le tournant autoritaire d'Erdogan. L'année suivante, il remporte la présidentielle dès le premier tour."


2e partie : "La prise de pouvoir"
"Ce second volet débute en 2013 avec le vaste mouvement de protestation autour du parc Gezi et la violente répression qui s'ensuivit."

"Alors que la répression brutale au parc Gezi entérine l’autoritarisme du régime turc, Erdogan bataille en sous-main sur un deuxième front : une lutte sourde l’oppose à son ancien allié, l’imam Fethullah Gülen, fondateur d’un mouvement dont les membres sont présents partout au sein de l'appareil d’État, notamment dans l’armée, la justice et la police."

"En 2016, deux ans après son élection à la présidence, Erdogan accuse Gülen et ses partisans d'avoir fomenté la tentative de coup d’État militaire qu’il est parvenu à déjouer. Devenu intouchable, grâce entre autres à la réforme constitutionnelle de 2007, qui a renforcé l’exécutif en instaurant un régime présidentiel, il organise une purge massive qui signe la fin du mouvement Gülen en Turquie. Militaires, policiers, juges, mais aussi journalistes, enseignants, intellectuels... : près de 20 000 personnes sont arrêtées. Cette dérive autoritaire sans précédent s’accompagne d’une mainmise presque totale sur la police et les médias."

"Accroissant son emprise sur la société turque, Erdogan profite de ses pouvoirs exponentiels pour faire emprisonner Selahattin Demirtas, coprésident du HDP prokurde, qu’il accuse de soutenir le “terrorisme” du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit). En 2018, il s’allie au Parti d’action nationaliste, situé à l’extrême droite, pour se faire réélire à la présidence. "

"Le scrutin du 14 mai sera-t-il celui de trop pour Recep Tayyip Erdogan, pour l’instant donné battu dans les sondages ? 


Le Dessous des cartes sur Arte
"Le dessous des cartes" est le magazine géopolitique d'Arte. "Le dessous des cartes décrypte les enjeux de notre monde contemporain au moyen de cartes géographiques." 

"Le magazine est présenté par Émilie Aubry. Diffusée à l'antenne tous les samedis à 19h30, l'émission est disponible en replay et en VOD et DVD."

"Le Dessous des cartes" (Mit offenen Karten) consacre un numéro à la "Turquie : la puissance selon Erdogan ?" (Türkei: Alle Macht für Erdogan?) réalisé par Pierre-Olivier François. "Recep Tayyip Erdogan a remis la Turquie sur le devant de la scène internationale en effaçant les humiliations de l'histoire et en lui redonnant une position centrale entre Occident et Orient. Mais en concentrant tous les pouvoirs et en bridant les libertés à l’excès, il s’expose à la contestation, exacerbée par la récession économique. Erdogan est-il allé trop loin dans ses ambitions de puissance ?"

Arte diffusera le 10 mai 2023 à 1 h 55 "Les cartes d'Erdogan". "La Turquie est un pays charnière au croisement de l’Europe, de la Russie, du Caucase et du Moyen-Orient. Autant de régions qui constituent pour Ankara des opportunités comme des menaces, de potentiels partenaires comme de possibles rivaux. Un échiquier complexe sur lequel Recep Tayyip Erdogan sait habilement se déplacer, en jouant différentes cartes."

"Ainsi, au-delà de son voisinage immédiat, la Turquie d’Erdogan mène une politique ambitieuse tous azimuts : intervention militaire en Libye, vente d’armes à l’Ukraine, aide publique au développement en Afrique. Mais le président turc a-t-il les moyens de ses ambitions ?"

"Turquie, nation impossible" 
"Turquie, nation impossible" (Väter der Türken) est un documentaire réalisé par Nicolas Glimois. "L'histoire tourmentée et violente d'une jeune nation de cent ans, à travers le destin de ses deux leaders les plus emblématiques, Mustafa Kemal, dit "Atatürk", le "père des Turcs", et l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, le "refondateur".

"Les 15 et 16 juillet 2016, une tentative de coup d'État militaire échoue à renverser Recep Tayyip Erdogan dont le pouvoir, déjà très autoritaire, émerge de ce putsch raté à la fois renforcé et endurci. Un épisode de plus dans les cent ans de vertiges chroniques qu'a connus la République turque, depuis sa création sur les ruines de l'Empire ottoman, à l'issue de la Première Guerre mondiale. Un siècle d'une histoire tragique, ponctuée de coups d'État à répétition, et marquée par le génocide des Arméniens en 1915, suivi de persécutions de même nature contre les populations grecques en 1923, puis kurdes et alévies dès 1928, et la tentation permanente d'éliminer toute contestation".

"Remarquablement écrit, ce film décrypte la construction d'une nation en croisant les destins de ses deux dirigeants les plus populaires, Mustafa Kemal, dit "Atatürk", le "père des Turcs", et Recep Tayyip Erdogan, le "refondateur". Kemal, premier président de la République de 1923 à sa mort en 1938, fut un général révolutionnaire, puis un "despote éclairé", laïc et d'inclination occidentale". 

"Le fondateur de l'AKP, au pouvoir depuis 2003, s'affirme comme un réactionnaire, nouveau sultan islamiste se tournant vers l'Orient, et promoteur d'un essor international retrouvé. Opposés en apparence, ils partagent en réalité, comme le montre ce documentaire, le même rêve de puissance pour leur pays, la République turque. Au prix du sacrifice des "ennemis intérieurs" – les autres peuples et religions, les opposants –, les deux potentats furent portés par la même idéologie : le mythe de la nation unie. Aujourd'hui, Erdogan aimerait apparaître comme l'Atatürk sunnite, en réunificateur du monde musulman... Ce film vérité, nourri d'archives inédites, éclaire la face cachée de la Turquie et la crise géopolitique actuelle en donnant la parole à des intellectuels turcs (journalistes, auteurs, historiens…) qui n'ont pas renoncé aux chemins de la liberté."

"Erdogan, l'ivresse du pouvoir"
« À l'heure où la guerre et ses tragédies embrasent le Moyen-Orient, le président de la République turque Recep Tayyip Erdoğan est devenu l’une des personnalités incontournables dans le jeu des nations, l'une des plus contestées aussi ».

Élu maire d'Istanbul, Erdoğan a résolu certains problèmes, tels l'eau, le ramassage des ordures. Un levier pour sa carrière.


En 1997, l'armée organise un putsch contre le gouvernement islamiste. Ce qui affecte le populaire Erdoğan poursuivi en justice. Il est condamné à dix mois d'incarcération. Il en purge quatre et tire les leçons de la réaction de l'armée et de la justice.


Erdoğan s'est inspiré de la "tactique du salami" utilisé par les communistes pour s'emparer du pouvoir en Hongrie. Il a mis au point sa stratégie : créer un parti politique islamiste (Parti de la justice et du développement, AKP) en 2002, économiquement "libéral", pro-européen. Puis Erdoğan a progressivement isolé les fidèles à Atatürk et à la laïcité à la turque dans les bastions, telle l'Armée, défendant la spécificité de la Turquie fondée en 1923 et définie par le kémalisme. Il a placé des jeunes militants dévoués à la cause islamiste dans ces institutions, etc. Les confréries religieuses appuient Erdoğan par leurs réseaux.

Les Européens peinent à comprendre qu'en Turquie l'Armée est le garant des acquis d’Atatürk, de la laïcité. Ils ont souvent exprimé de l'indignation à l'égard des interventions des militaires dans la vie politique. Et Erdoğan s'est "allié avec les Européens contre l'Armée" turque. Il fait "inculper des centaines d'officiers, procède à des purges" dans l'armée, etc. L'état-major est décimé au terme de procès iniques.

« Parvenu au pouvoir en 2003, en tant que Premier ministre, il s'est d'abord imposé aux yeux du monde, et même des opposants à son Parti de la justice et du développement, l'AKP, comme un dirigeant moderniste d'un genre nouveau ». 

« Pro-européen et libéral mais prônant l'islam politique, ce chef charismatique rebat les cartes du jeu national en arrachant l’État au contrôle de l’armée, en concédant aux Kurdes une certaine dose d’autonomie culturelle et en renouant avec la tradition ottomane dans toute la région. À l'extérieur, il semble chercher une « troisième voie », entre coopération et distanciation avec l'Occident ».

Il multiplie les chantiers de construction à Istanbul. Il "a créé un boum de la construction qui a enrichi" ses amis. Deux juges turcs vont arrêter et juger des proches d’Erdoğan, dont son fils, accusés de corruption.

« Parallèlement, il renforce peu à peu son pouvoir et fait preuve d’une grande dureté face à ceux qui s’opposent à lui : minorités, intellectuels libéraux, jeunesse, journalistes, magistrats… Depuis les élections de novembre 2015, qui ont redonné à l'AKP la majorité absolue au Parlement, et plus encore depuis qu'il a déjoué, le 15 juillet dernier, une tentative de coup d’État, sa dérive autoritaire semble s'accélérer. Accusé de présider à un régime corrompu, paternaliste et intolérant, maniant les élections pour renforcer sa domination, il écrase de son emprise la scène politique nationale en bâillonnant l'opposition et les médias. Un despote d’un genre nouveau est-il en train de naître ? »

Le président turc veut édifier un musée en hommage à Mehmet II, septième sultan de l'empire ottoman et conquérant (Fatih) de Constantinople en 1453.

En « Turquie, aux États-Unis et en Allemagne, Guillaume Perrier et Gilles Cayatte ont pu s'entretenir avec nombre des partisans et des adversaires d’Erdoğan. Ils ont notamment recueilli le témoignage exceptionnel de son ancien allié, Fethullah Gülen, que le président turc accuse d'avoir fomenté le coup d'État depuis son exil américain. Cette enquête très documentée dresse ainsi le portrait intime et politique d'un homme saisi par l’ivresse du pouvoir, qui détient une des clés d'un règlement de la crise au Moyen-Orient avec, entre autres, le témoignage de Fethullah Gülen, ex-allié et désormais homme à abattre ».

Arte a omis de mentionner certains faits : aspiration au « califat », corruption, soutien à l’Etat islamique (ISIS), occupation de Chypre, chantage à l'égard de l'Union européenne via les "migrants" et les minorités turques dans certains pays (Allemagne, France), antisémitisme, refus de reconnaître les génocides commis à l’égard des Arméniens, Assyriens, etc.

Las, l'ADL (Anti-Defamation League), importante organisation juive américaine fondée pour lutter contre l'antisémitisme, a honoré Erdoğan en lui remettant un prix - Courage to Carre Award - en 2005 afin de rendre hommage aux diplomates turcs ayant sauvé les Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ce qui illustre les errements de Juifs américains instrumentalisés, oublieux de leur mission et frappés de cécité à l'égard de l'antisémitisme de la gauche et de l'islam. Erdoğan avait condamné l'antisémitisme et souligné son engagement visant à maintenir les relations entre la Turquie et l'Etat d'Israël. En 2010, il soutenait la flottille visant à briser le blocus naval israélien de la bande de Gaza dirigée par le Hamas et dont certains passagers, des terroristes de l'IHH (Insani Yardim Vakfi, "humanitarian relief fund”), entretenaient des liens étroits avec Erdoğan, et avaient très violemment agressé les soldats israéliens.

"L‘AKP d’Erdogan : une ambition, un parti"
"L‘AKP d’Erdogan : une ambition, un parti" (Erdogans AKPEine Partei verändert die Türkei) est un documentaire réalisé par Osman Okkan et Halil Gülbeyaz. "Enquête sur l’ascension du parti islamiste d’Erdogan, au pouvoir depuis plus de quinze ans, mais dont le règne donne quelques signes de faiblesse."

"Il y a quelques années encore, la Turquie de Recep Tayyip Erdogan était une alliée solide de l’Union européenne. Cofondé en 2001 par ce dernier sur les ruines d'une formation islamiste dissoute par la Cour constitutionnelle, l'AKP (Parti de la justice et du développement), arrivé au pouvoir dès 2002, avait été le moteur de profonds changements économique et sociaux dans le pays. Ces avancées ont laissé place à un autoritarisme croissant, amplifié avec la tentative de putsch militaire avortée de 2016. Depuis, comme son chef, le parti islamiste a encore durci le ton envers ses adversaires politiques : des centaines de milliers de personnes ont été poursuivies, et des dizaines de milliers d’opposants, incarcérés ou contraints de fuir le pays. Mais le parti semble désormais en perte de vitesse : sur fond de crise économique, la coalition au pouvoir a notamment perdu la mairie d’Istanbul lors des élections municipales de 2019."

"Ce documentaire revient sur les dix-huit années de montée en puissance du leader et de son parti autour du projet de "Nouvelle Turquie". Comment l'AKP a-t-il suivi Erdogan dans son essor, puis négocié le virage de l'autocratie ? Comment la formation a-t-elle vécu la perte de la métropole – à deux reprises, puisque la première victoire du nouveau maire social-démocrate Ekrem Imamoglu, en mars, avait été contestée, avant d'être confirmée de façon éclatante par les électeurs en juin ? Quelle stratégie l'AKP compte-t-il adopter pour assurer sa longévité au pouvoir ? Des membres du parti, mais aussi des opposants, s'expriment dans ce film, révélant au passage, derrière l'unanimité de façade, scissions internes et contradictions idéologiques."

La Turquie face à la terreur de Halil Gülbeyaz 
La Turquie, « longtemps chantre de la laïcité, a fait machine arrière sous le régime d’Erdoğan avec un gouvernement à majorité musulmane. Dans un pays où les libertés de la presse et de l'opinion sont bafouées en permanence, les arrestations et les incarcérations de journalistes, d’opposants politiques, de chercheurs et d’acteurs économiques se multiplient. Qui plus est, l’ancien pont entre l’Europe et l’Asie constitue désormais une étape de transit privilégiée pour les terroristes de l’État islamique (EI), qui peuvent s’y fournir en matériel de guerre et en recrues, notamment en kamikazes prêts à se faire sauter sur les sites touristiques d'Istanbul et d'Ankara ».

Un « sondage montre que 8 % de la population turque serait favorable aux djihadistes et, selon un haut fonctionnaire, il existerait des cellules secrètes de l’EI dans plus de soixante-dix villes du pays. Après avoir toléré, voire aidé les islamistes, dans la foulée d’une politique de plus en plus marquée par la religion sunnite, le gouvernement Erdoğan semble prendre la mesure du problème. Mais n’est-il pas déjà trop tard ? » Environ 3 000 Turcs auraient rejoint  les rangs de l'Etat islamique dans le djihad.

"Nous sommes tous Mahomet". C'est ce qui est inscrit sur une banderole à Istanbul lors de l'anniversaire de l'attentat terroriste islamiste contre la rédaction de Charlie hebdo. Le rare journal ayant manifesté sa sympathie pour l'hebdomadaire satirique est menacé par les terroristes.

Le nombre de chrétiens a diminué considérablement à Antioche dont Saint-Pierre a été le premier patriarche. Al Nosra a décapité des hiérarques chrétiens et sont revenus tranquillement en Turquie.


La Turquie laisse les terroristes islamistes de Daech passer la frontière pour mieux attaquer les villages kurdes. Et elle bombarde les cibles kurdes sous couvert de guerre contre l'Etat islamique.

La Turquie face à la terreur, documentaire réalisé par Halil Gülbeyaz « analyse la situation et ses enjeux via des entretiens avec des décideurs politiques, des experts et des victimes. Une analyse des raisons pour lesquelles la Turquie est devenue la cible d'attentats de l'État islamique, à travers des interviews d'experts, de décideurs politiques et de victimes ».

Samim Akgönül 
Enfin, Andrea Fies s’est entretenue « avec le politologue franco-turc Samim Akgönül sur l’escalade de la répression en Turquie depuis le putsch raté de juillet dernier. Elle évoque également avec lui la grande purge d’Erdoğan (au sein de l'armée, de la justice et des médias) et les rapports ambigus qu’entretiennent l’Union Européenne et la Turquie ».

Samim Akgönül a évoqué la "stratégie identitaire et celle de rupture d’Erdoğan. Les Européens sont en train de tomber dans un piège politique avec l'accord inacceptable signé concernant les réfugiés et inspiré par la peur, et la question du terrorisme avec l'Etat islamique. Trois millions de personnes sont sans statut en Turquie, ils ne sont pas appelés "réfugiés". La peur de l'extrême-droite en Europe fait que les partis de centre tiennent le même discours que l'extrême-droite. Nos dirigeants peuvent expliquer que nous avons des principes et rappeler à la Turquie qu'elle est membre fondatrice du Conseil de l'Europe. L'empire ottoman a été réhabilité depuis les années 1950. Ce rêve de devenir une puissance régionale est devenu une réalité. Le seul espoir de devenir le chef consiste à dominer le nord de la Syrie et le nord de l'Irak où vivent des Kurdes".

"Gülen contre Erdogan"
"Gülen contre Erdogan" (Die freundlichen Islamisten?Auf den Spuren der Gülen-Bewegung) est un documentaire réalisé par Osman Okkan et Halil Gülbeyaz. "Sur les traces de l'organisation confessionnelle turque Gülen, dont la rupture avec le régime d’Erdogan, après 2016, a donné lieu à une purge massive dans la fonction publique."

"Fondé dans les années 1970 par l’imam Fethullah Gülen, le mouvement qui porte son nom a été pendant des années l’un des plus importants soutiens du régime d’Erdogan. Cette confrérie religieuse musulmane, dont de nombreux membres ont intégré progressivement la police et l’armée turques, est aujourd’hui devenue l’ennemi public numéro un du gouvernement. Redoutant son poids politique, le Premier ministre et bientôt président Erdogan avait pris ses distances dès 2013, avant d’accuser Gülen d’être à l’origine de la tentative de putsch dirigée contre lui, en 2016. Se sont ensuivies une purge massive et une vague d’arrestations, contraignant des milliers de partisans du mouvement à fuir à l’étranger".

"Mais Gülen est loin d’être anéanti : la confrérie disposerait aujourd’hui de cadres dans 160 pays. En Europe, elle a ses quartiers généraux en Allemagne, qui abrite une importante communauté turque. Que représente aujourd’hui cette organisation, qui a été décrite tour à tour comme une secte radicale ou, au contraire, un mouvement œuvrant pour la compréhension entre les peuples, et fut un temps considérée comme une alternative plus pacifique au salafisme ? Ce documentaire en décrypte les ressorts idéologiques et revient sur ses liens rompus avec le pouvoir turc."

Entretien avec Düzen Tekkal

Arte diffusera le 29 octobre 2019 un entretien en deux parties avec Düzen Tekkal : "Turquie : entretien avec Düzen Tekkal" (Türkei: Gespräch mit Düzen Tekkal). "Düzen Tekkal est journaliste, correspondante de guerre, cinéaste et militante des droits de l’homme. Elle est spécialiste des Yézidis, de l'islamisme et du salafisme. Elle est à l’origine de la création de l’association Hawar.help. L’essentiel de son action porte sur les migrations, le salafisme, la place des femmes et l’organisation État islamique. De nombreuses distinctions sont venues saluer son engagement."

"Qui sont les vainqueurs ? Qui sont les grands perdants de l’offensive d’Erdogan dans le nord de la Syrie ? Le rêve kurde d’un Rojava autogéré part encore une fois en fumée. Que va-t-il se passer désormais ? Andrea Fies s'entretient avec la journaliste allemande Düzen Tekkal, spécialiste des Yézidis, de l'islamisme et du salafisme."



"L'empire Erdogan" de Gabriel Range
Allemagne, 2023
Production : BBC Studios Germany GmbH
1ère partie (1 h) : les 9 mai 2023 à 20 h 55, 12 mai 2023 à 9 h 25
2e partie (1 h) : les 9 mai 2023 à 21 h 55, 12 mai 2023 à 10 h 25
Sur arte.tv du 09/05/2023 au 06/08/2023

Présentation : Emilie Aubry
France, 2022, 13 min
Sur Arte le 10 mai 2023 à 01 h 55
Disponible du 03/02/2023 au 28/01/2030

"Turquie : la puissance selon Erdogan ?" par Pierre-Olivier François
Présentation : Emilie Aubry
France, 2018, 13 min
Sur Arte le 30 octobre 2019 à 01 h 15
Disponible du 24/08/2019 au 27/12/2019

"Gülen contre Erdogan" par Osman Okkan et Halil Gülbeyaz
Allemagne, 2019, 53 min
Sur Arte le 30 octobre 2019 à 00 h 20
Disponible du 28/10/2019 au 26/01/2020
Visuels : © AFP/Getty Images

"Turquie : entretien avec Düzen Tekkal
France, 2019, 10 min
Sur Arte le 29 octobre 2019 à 22 h 20 et 23 h 15
Disponible du 29/10/2019 au 27/11/2019

"L‘AKP d’Erdogan : une ambition, un parti" par Osman Okkan et Halil Gülbeyaz
Allemagne, 2019, 53 min
Sur Arte le 29 octobre 2019 à 23 h 20
Disponible du 28/10/2019 au 26/01/2020
Visuels : © Halil Gülbeyaz

"Turquie, nation impossible" par Nicolas Glimois
France, 2018, 91 min
Auteur : Jean-François Colosimo.
Coproduction : Arte France, LCP, RSI, RTS
Soutiens : CNC, Procirep-Angoa, Région Ile-de-France
Distribution : Arte France Distribution
Sur Arte le 29 octobre 2019 à 20 h 50
Disponible du 22/10/2019 au 17/10/2021
Visuels :
Mustafa Kemal Atatürk et Recep Tayyip Erdoğan
Le massacre de Maraş en 1978
Mustafa Kemal Atatürk, fondateur et premier président de la République de Turquie
Manifestantes en Turquie
© D.R.

« Erdogan, l'ivresse du pouvoir » de Guillaume Perrier et Gilles Cayatte
Arte, 2016, 58 min
Sur Arte les 22 novembre à 20 h 50 et 9 décembre 2016 à 10 h 55

La Turquie face à la terreur, de Halil Gülbeyaz
NDR, 2016, 53 min
Sur Arte les 22 novembre à 21 h 50 et 9 décembre à 11 h 55

Entretien avec Samim Akgönül présenté par Thomas Kausch
2016, 12 min
Sur Arte le 22 novembre à 22 h 45

Articles sur ce blog concernant :
Les citations sont d'Arte et des documentaires. Cet article a été publié le 22 novembre 2016, puis les 12 juillet 2017, 29 octobre 2019.

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