Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 21 juillet 2025

Jean Gabin (1904-1976)

Jean Gabin (1904-1976) était un acteur et chanteur français populaire. Durant la Deuxième Guerre mondiale, cette vedette populaire s'exile aux Etats-Unis, tourne des films à Hollywood et s'engage dans les Forces françaises combattantes. De retour en France, son physique ayant changé, il peine à renouer avec le succès. Ce n'est qu'un an après Touchez pas au grisbi de Jacques Becker (1954) qu'il retrouve sa place au firmament du cinéma français avec une filmographie brillante. Arte diffusera le 21 juillet 2025 à 21 h "Les grandes familles" de Denys de La Patellière (1958) avec Jean Gabin, Annie Ducaux, Jean Desailly, Françoise Christophe et le 6 août 2025 à 20 h 55 "Le sang à la tête" de Gilles Grangier avec Jean Gabin, Paul Frankeur, Claude Sylvain, Monique Mélinand.

Exposition
A Boulogne-Billancourt, l'Espace Landowski propose l'exposition Jean Gabin
organisée sous le haut patronage de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin.

« L’histoire de Boulogne-Billancourt est fortement marquée par la mémoire du cinéma, qu’elle fait régulièrement renaître en programmant des expositions majeures. Après Brigitte Bardot et Romy Schneider, la ville consacre un hommage — le premier d’une telle ampleur — à un monstre sacré : Jean Gabin, qui détient le record de films tournés dans ses célèbres studios. »

« Icône du cinéma, mythe du XXe siècle, Jean Moncorgé alias Gabin a incarné la France plus qu’aucun autre acteur. »

« Tout commence en 1904 à Mériel, un petit village des bords de l’Oise. Le père, Ferdinand Joseph Moncorgé, chanteur et comédien d’opérette, a installé sa famille dans une maison en face de la gare, d’où il rejoint les cafés concerts de Paris. Le petit Jean Alexis Gabin se rend régulièrement à Boulogne-Billancourt, chez son grand-père, Ferdinand Moncorgé. »

« La fin de la Première Guerre mondiale coïncide avec la mort de sa mère, Hélène. Son père lui offre ses premiers rôles de « saltimbanque » aux Folies Bergère. Jean, devenu Gabin, débute en 1930 dans des films qui reflètent le chômage, la montée puis la chute du Front populaire et la menace grandissante de la guerre. »

« Au cours du conflit, il quitte la France pour Hollywood. Son aventure américaine est de courte durée puisqu’il s’engage en 1943 dans les Forces navales françaises libres, puis rejoint en 1945 la 2e Division Blindée, combat en France et avance jusqu’au nid d’aigle d’Hitler à Berchtesgaden. »

« Après-guerre, le genre policier offre une seconde carrière à Jean Gabin, qui joue indifféremment des rôles de flics, de truands ou de notables et adoube à l’écran de jeunes acteurs comme Delon et Belmondo, puis Depardieu. En 1955, il adopte le dialoguiste Michel Audiard. Acteur caméléon, il endosse un rôle de patriarche qu’il ne quittera plus. »

« Désormais, les productions se font sur son nom. »

« Homme du « cinéma de papa », Gabin se sent en décalage avec son époque et les nombreuses mutations de la société. Il élève des chevaux dans le domaine de 300 hectares qu’il a acheté en Normandie, où il renoue avec la terre. En avril 1976, il préside la première cérémonie des César ; après une centaine de films, Jean Gabin quitte définitivement la scène le 15 novembre suivant, à l’âge de 72 ans. »

« Cette rétrospective propose de raconter son histoire : son enfance sur les bords de l’Oise, puis chez ses grands-parents à Boulogne-Billancourt ; ses débuts dans son « métier de saltimbanque » ; ses rôles légendaires du réalisme poétique à la crise des années 1930 ; son engagement militaire au sein de la 2e DB lors la Seconde Guerre mondiale ; les Trente Glorieuses et la transformation du pays... sans oublier sa passion pour la terre et les chevaux. »

« Son jeu inimitable demeure gravé dans notre mémoire collective. Du flic au truand, du cheminot au chef de clan, du légionnaire au banquier, Gabin a incarné tous les Français avec puissance et sobriété. Un siècle de notre société, représenté par ses films les plus emblématiques, dont certains furent tournés dans les illustres studios de Billancourt (La Grande Illusion, Le Jour se lève…) et de Boulogne (Touchez pas au grisbi, Le Chat, Deux hommes dans la ville…). »

« Conçue en étroite collaboration avec la famille de l’acteur et les partenaires associés à la Ville, l’exposition déclinera notamment, sur 700 m² :
- des objets authentiques conservés au Musée Jean-Gabin de Mériel
- des effets personnels uniques confiés par le fils de l’acteur, Mathias Moncorgé
- des trésors sortant pour la première fois des réserves de la Cinémathèque française
- des pièces issues de la plus grande collection privée consacrée à Jean Gabin
- du matériel cinématographique provenant des studios de Boulogne et de Billancourt
- une quinzaine d’écrans projetant des extraits de films et de documentaires ».

« À la fois cinéphile et historique, mais aussi populaire et ludique, cette manifestation propose également des événements (conférences-débats, ateliers de tournage, etc.), des projections d’une sélection de films dans les cinémas Pathé et Landowski de Boulogne-Billancourt, ainsi que des actions spécifiques destinées au jeune public (supports pédagogiques, animations cinéma, studio de réalité virtuelle…) »

« En parallèle, un beau livre accompagnera l’exposition. Publié aux éditions de la Martinière, ce catalogue riche en références filmographiques et en anecdotes privées est signé du fils de l’acteur, Mathias Moncorgé, et de Patrick Glâtre, spécialiste de Jean Gabin et commissaire de l’exposition. »

« La Bête humaine »
En 1938, « La Bête humaine » (Bestie Mensch) est réalisé par Jean Renoir avec Simone Simon et Jean Gabin. « Séduit par une femme mariée à un tueur, un cheminot s’engouffre dans l’enfer du crime... Dans cette très belle adaptation d'Émile Zola, Jean Renoir dépasse le naturalisme et met en scène une terrible histoire d’amour où le trio maudit (Simone Simon, Fernand Ledoux et Jean Gabin, dans un de ses plus grands rôles) est pris dans l’engrenage de la fatalité. »

« Jacques Lantier, mécanicien à bord d’une locomotive, est un homme solitaire. Il appréhende ses maux de tête qui le rendent violent jusqu’à la sauvagerie. Témoin dans un train d’un meurtre perpétré par le couple Roubaud, Jacques garde le silence par égard pour la belle criminelle, complice de son mari. Sa discrétion lui vaut les faveurs de Séverine Roubaud. Amante passionnée, elle incite Jacques à tuer son époux qui, depuis le crime, est devenu un être velléitaire, lâche, qu’elle ne respecte plus… »

« Dans cette très belle adaptation d'Émile Zola, Jean Renoir dépasse le naturalisme et met en scène une terrible histoire d’amour où l’instinct prend le pas sur la raison, où la poésie vient au secours de la psychologie ». 

« Le trio maudit – le couple Roubaud et l’amant Jacques Lantier (un des plus grands rôles de Jean Gabin) – est pris dans l’engrenage de la fatalité ».

« À cet égard, le personnage de Séverine est fascinant et complexe. Le crime n’a aucune prise sur elle, comme si la notion de faute n’existait pas. Mi-ange, mi-démon, elle porte la mort en elle. Son aveu, quand elle décrit à Lantier le crime perpétré dans le train, fait un écho terrible aux obsessions de son amant : « J’ai plus vécu pendant cette minute-là que pendant toute ma vie passée ».

« Un film remarquable qui, une année avant La règle du jeu, dénonce l’hypocrisie sociale sur fond de passion amoureuse tragique. »

La bête humaine de Jean Renoir « parle de la fatalité et du poids du destin. Il est construit sur plusieurs trios humains liés par des rapports amicaux, conjugaux ou passionnels. Renoir accentue la douceur et la fragilité de Jean Gabin soulignant ainsi la fureur de ses crises de démence. Ensemble, ils donnent naissance à un héros prolétaire, véritable personnage de tragédie ».

Le 7 novembre 2018, à 22 h 35, Arte diffusera « Quand Jean devint Renoir » par Alexandre Moix (2015). « Figure tutélaire du cinéma français, le fils du peintre Auguste Renoir a signé nombre de chefs-d’œuvre, dont "La règle du jeu". Nourri d'extraits de ses films, de témoignages et, surtout, d'entretiens avec lui, portrait plein de finesse et d'émotion d'un maître qui a toujours cultivé sa part d'enfance et de liberté ».

"Le Quai des Brumes"
"Un an avant Le jour se lève, Le quai des brumes, marque à nouveau la fructueuse collaboration du tandem Carné/Prévert, qui atteindra son apogée en 1945 avec Les enfants du paradis. Reflet de la noirceur du climat d’avant-guerre, cette adaptation d’un roman de Pierre Mac Orlan en propose une version que l’écrivain lui-même qualifiera de "nettement désespérée". Le Montmartre évoqué dans le livre laisse ainsi place à l’atmosphère pluvieuse et lugubre du Havre. Michèle Morgan et Jean Gabin, au jeu retenu, composent un duo de légende, habitant cette œuvre expressionniste, comme hantée par la tragédie mondiale qui s’annonce. Bouleversant, l’acteur qui a tourné Pépé le Moko de Duvivier et La grande illusion de Renoir l’année précédente devient l’interprète privilégié d’une génération en plein désarroi. En dépit de son pessimisme, cette histoire d’amour fatal entre un déserteur et une pupille de la nation connaît un triomphe immédiat à sa sortie en salles, en 1938. Quelques années plus tard, jugé "démoralisateur" et défaitiste, le film sera interdit par le gouvernement de Vichy". Les "scènes en décor sont tournées aux studios Pathé de Joinville. Claude Briac, qui suit le tournage, commente la « vraie fête foraine qui était encore, il y a huit jours, au Havre, et qui est venue spécialement pour le film » (Ce soir, 1 février 1938). Le port du Havre a été entièrement reconstitué sur le plateau G du studio de Joinville. Trauner y a construit un décor en perspective, où on fait jouer des enfants de trois ans devant un décor à échelle réduite. D'autre part, La Cinématographie française publie un long article sur le Quai des brumes, « film d'atmosphère », dans son numéro du 11 février 1938. Selon Turquan, l'auteur de l'article, deux plateaux ont été nécessaires à la construction des décors".

"Le Jour se lève"
Arte diffusa les 27 avril et 15 mai 2015 Le Jour se lève, de Marcel Carné (1939), avec Jean Gabin, Arletty et Jules Berry sur un scénario de Jacques Viot. "Barricadé dans sa chambre d'hôtel, François se souvient. Il a vécu une histoire d'amour toute simple avec Françoise, orpheline comme lui, saccagée par le cynisme sans scrupules de Monsieur Valentin, montreur de chiens. Il songe aussi à Clara, la compagne malheureuse de cet homme qu'il vient de tuer sans regrets. Bientôt, la police donnera l'assaut..."

Dans Le jour se lève, "la chambre s'oppose à la rue comme le présent s'oppose au passé. En bas, les badauds attendent et aimeraient sauver le jeune homme. Mais il ne peut les comprendre. Il est trop enfermé dans son passé, qu'il revit tout au long du film. Et puis il est trop haut, au dernier étage d'un immeuble de banlieue. Tout comme la beauté des images dues à Curt Courant, les décors d'Alexandre Trauner contribuent à la perfection du film : "Nous avions un homme isolé dans l'immeuble et la foule autour qui essaie de le sauver, [...] C'est à cette impossibilité de communication qu'il fallait donner une dimension physique." (Alexandre Trauner). Un film manifeste du réalisme poétique, dans lequel Gabin, inoubliable, donne âme et chair aux dialogues de Prévert".

"L'histoire de Viot, c'était celle d'un ouvrier coincé dans une chambre d'hôtel et acculé à un crime. Dans son idée, le gars n'était pas très haut, au premier ou au deuxième étage disons. Et c'est au fur et à mesure que Jacques et Viot ont progressé sur le scénario que nous nous sommes aperçus que nous avions un homme isolé dans l'immeuble et la foule autour qui essaie de le sauver et que c'est à cette impossibilité de communication qu'il fallait donner une dimension physique. Moi, je pensais qu'il fallait qu'il soit assez haut, qu'il surplombe la foule. et que ce soit un endroit assez moderne et sinistre à la fois. Et quand j'ai dessiné ma maquette, je les ai tout de suite persuadés. Evidemment, j'ai eu plus de difficultés avec le producteur qui sait bien que plus on monte haut plus ça coûte cher et qui essayait de me faire diminuer, de rogner un étage ou deux. Heureusement, Carné et Prévert ont tenu bon et on a quand même obtenu de monter la maison comme on le voulait. Il s'agit vraiment ici de conception et il faut l'admettre comme telle ; on ne peut pas toucher au principe. Il ne reste qu'à persuader les autres. Souvent mon travail c'est aussi de persuader des gens. Je n'ai eu ici aucune difficulté à persuader Prévert et Carné qui étaient entièrement d'accord avec moi, et Viot aussi. Ensemble ensuite, après de longues luttes avec le producteur, nous avons obtenu un décor tout de même assez exceptionnel et qui a prouvé que nous avions raison. Il fallait vraiment que notre personnage soit isolé, inaccessible, tout petit en haut de ses cinq étages", a déclaré Alexandre Trauner.

« Martin Roumagnac »
Arte diffusera le 27 juin 2022 à 20 h 55 « Martin Roumagnac » (Martin Roumagnac - Verrückt vor Liebe) de Georges Lacombe.

« Un maçon tombe éperdument amoureux d’une belle audacieuse... Ce mélodrame sur la fatalité de la passion et des barrières de classes est le seul film qui réunisse à l’écran le couple mythique Jean Gabin et Marlene Dietrich. »

« Dans une petite ville de province, Blanche Ferrand, aventurière aux belles manières, espère épouser un riche consul, M. de Laubry, dont la femme est gravement malade. Un soir où elle assiste à un match de boxe, Blanche rencontre Martin Roumagnac, entrepreneur en maçonnerie, qui tombe éperdument amoureux d’elle. C’est le début d’une liaison passionnelle, à laquelle Blanche se prête d’abord par fantaisie, puis par amour. Martin achète un terrain, lui fait construire une villa, se ruine pour elle. Mais la femme du consul finit par mourir et ce dernier somme Blanche de choisir…

« Unique film français de Marlene Dietrich, Martin Roumagnac est aussi le seul qui la réunisse à l’écran avec Jean Gabin, au lendemain de leur exil hollywoodien ». 

« Débarqués en France en 1945, les deux comédiens, dont le baiser public au milieu des troupes alliées a fait le tour du monde, sont censés interpréter les rôles principaux du film de Marcel Carné Les portes de la nuit. » 

« Mais les exigences de Gabin, qui s’est déjà brouillé avec la RKO en Amérique, faute d’avoir pu imposer sa maîtresse à ses côtés, le fâchent avec le réalisateur ». 

« L’acteur choisit alors de tourner Martin Roumagnac, d’après un roman de Pierre-René Wolf, dont il a acheté les droits : un drame amoureux causé par l’incompréhension et la méconnaissance de l’autre, renforcées par les barrières de classes et l’étroitesse du milieu provincial ». 

« La sensualité torride qui unit les deux stars dans la vie, le contraste glamour de leur séduction d’aventurière et de prolo éclatent à l’écran. Pour la première et dernière fois, puisqu’ils se sépareront peu de temps après. »


"Le sang à la tête"
Arte diffusera le 6 août 2025 à 20 h 55 "Le sang à la tête" de Gilles Grangier avec Jean Gabin, Paul Frankeur, Claude Sylvain, Monique Mélinand.

"Après la fugue de son épouse, le plus gros armateur de pêche de la Rochelle va-t-il sombrer, comme l’espèrent ses ennemis ? Dans cette histoire d’amour adaptée de Georges Simenon, la force tranquille de Jean Gabin transcende la noirceur du constat social."

"Lorsqu’il rentre chez lui, un dimanche après la messe, François Cardinaud, riche armateur rochelais, découvre la disparition de sa femme Marthe, que son personnel de maison ne s’explique pas non plus. Ses recherches dans toute la région s’avèrent infructueuses. Mais dans ce milieu de la pêche où tout le monde se connaît, la nouvelle circule vite : Marthe est partie rejoindre Mimile, un ancien amour de jeunesse et aventurier tout juste revenu d’Afrique. François Cardinaud n'en renonce pas pour autant à sa quête, voulant sauver son amour et son mariage".

"Réputé pour son réalisme social, Gilles Grangier nous immerge avec une veine documentaire dans le monde de la pêche des années 1950 avec ce 28e long métrage (sur 52, dont La cuisine au beurre et Le cave se rebiffe) pour une charge contre les codes de la bourgeoisie et les mirages de l’ascension social". 

"Transfuge de classe, comme on dirait de nos jours, François Cardinaud – Jean Gabin, tout en retenue malgré les avis de tempête –, ancien manutentionnaire, est devenu à force de pugnacité l’homme le plus puissant des pêcheries de La Rochelle. Défiant ainsi l’ordre établi, ostracisé par les notables, il s’est aussi coupé de ses anciens camarades. Circonstance aggravante, il a épousé une amie d’enfance, jeune prolétaire comme lui, encore moins acceptée par son nouveau milieu. Tout à sa réussite professionnelle, c’est pourtant Marthe qu’il a délaissée sans en prendre conscience, la réduisant au rôle de faire-valoir et conduisant son couple à la chute".

"La force tranquille opposée par le self made man aux bassesses de la bonne société constitue le nœud de ce film noir, fidèle à la vision de Simenon." 

"Les grandes familles"
Arte diffusera le 21 juillet 2025 à 21 h "Les grandes familles" de Denys de La Patellière (1958) avec Jean Gabin, Annie Ducaux, Jean Desailly, Françoise Christophe.

"Noël Schoudler (Jean Gabin) règne en patriarche autoritaire sur sa fortune et sa famille... Adapté d’un roman de Maurice Druon, un portrait mordant du monde des affaires servi par des dialogues savoureux de Michel Audiard."

"Banque, mines, sucre, presse … : personnalité influente du monde économique, Noël Schoudler dirige d’une poigne de fer son empire comme il règne sans partage sur sa famille."

"Mais le patriarche se heurte bientôt à François, son jeune fils polytechnicien qui vient de rejoindre Paris-France, le quotidien qu’il contrôle. Profitant d’une absence de son père aux États-Unis, ce dernier a fait modifier l’agencement de la une du journal, jugeant sa maquette dépassée. Après avoir essuyé le courroux paternel pour son initiative, François se voit pourtant proposer de gagner son indépendance en prenant la direction de la sucrerie familiale."

"En quête de capitaux pour la moderniser, François se rapproche de son oncle Maublanc, un riche oisif considéré comme la "honte de la famille" pour sa vie dissolue. Maublanc voit dans la proposition une opportunité de se venger d’un cousin qu’il déteste…"

"Adaptation du premier tome d’une saga romanesque de Maurice Druon, transposée dans les années 1950, un portrait au vitriol des mœurs de la haute bourgeoisie. Des dialogues savoureux d’Audiard et un Gabin impérial."


"Rue des prairies" 
"Rue des prairies" est réalisé par Denys de La Patellière (1959) avec Jean Gabin. À la fin des années 1950, un père veuf voit s’éloigner de lui ses trois enfants devenus grands. Sur des dialogues de Michel Audiard, une subtile chronique familiale avec Jean Gabin, présentée en version restaurée." 

"Après deux ans de captivité en Allemagne, et alors que la guerre se poursuit, Henri Neveux retrouve Paris, où l’attendent sa femme et leurs deux jeunes enfants, Louis et Odette. La porte de leur petit deux-pièces de la rue des Prairies à peine poussée, il apprend que son épouse vient de décéder en donnant naissance à un garçon qui n’est pas le sien, Fernand. Les années ont filé et Henri, contremaître sur des chantiers de construction, a veillé du mieux qu’il pouvait sur leur éducation : Odette a trouvé un emploi dans un magasin de chaussures, Louis vient d’être sacré champion de France de cyclisme amateur et Fernand poursuit ses études. Quand ce dernier est exclu du lycée pour avoir molesté l’un de ses camarades, qu’il faisait en outre chanter, Henri décide de l’envoyer en pension…"

"Retrouvant Jean Gabin, qu’il venait de diriger dans Les grandes familles (ils tourneront six films ensemble), Denys de La Patellière réunit autour de lui trois jeunes premiers pour camper sa progéniture : Marie-José Nat, Claude Brasseur et Roger Dumas. Sur des dialogues percutants ciselés par Michel Audiard, la chronique familiale se fait subtile illustration d’une société en pleine mutation à l’orée des années 1960. Repérée par un photographe publicitaire, Odette s’apprête à épouser un riche homme d’affaires pas encore divorcé, tandis que Louis, devenu cycliste professionnel, s’accommode des courses truquées, et que l’indiscipliné Fernand est promis à la maison de correction. Au-delà, c’est un Paris populaire, avec ses vendeurs des quatre-saisons et ses bistrots où chacun offre sa tournée, qui va bientôt s’effacer derrière les grands ensembles que ce père attentionné bâtit en lointaine banlieue. Teinté de nostalgie, le tableau d’une France à la croisée des chemins, dans laquelle les générations peinent toujours à se comprendre, mais où l’amour s’affranchit des conventions."

"Rue des prairies, réalisé par Denys de La Patellière en 1959, est un film à redécouvrir, pour son histoire et sa valeur sociologique. Il s’agit de l’adaptation, par La Patellière et Michel Audiard, d’un roman de René Lefèvre, plus connu pour sa longue carrière d’acteur excentrique – il était Monsieur Lange dans le chef-d’œuvre de Jean Renoir. Rue des prairies ne compte pas parmi les titres les plus célèbres de Jean Gabin réalisés après-guerre. Pourtant, l’acteur français s’y montre particulièrement émouvant, dans un rôle d’un ouvrier veuf qui élève seul ses trois enfants depuis son retour d’Allemagne où il fut prisonnier de guerre pendant deux ans. L’un des enfants est un né d’une liaison adultère de sa femme pendant sa captivité, mais il l’accepte comme son fils. Les années passent et le petit dernier pose des problèmes à son père en raison de son indiscipline à l’école, tandis que les deux autres jeunes gens veulent oublier leurs origines modestes. Rue des prairies est un beau film sur l’amour filial et paternel, et rappelle que les liens du sang comptent moins que ceux du cœur. La générosité de son propos s’accompagne d’une description bienveillante des quartiers populaires du Paris de l’après-guerre (l’action se déroule dans l’ambiance faubourienne du XXème arrondissement). Le film constitue également un document sur le changement des mentalités entre les années 40 et les années 60 en France. La diffusion de Rue des prairies nous permet de saluer une nouvelle fois la mémoire de Marie-José Nat (disparue en 2019) et Claude Brasseur (disparu en 2020), tous deux très jeunes et au début de leur carrière dans le film de Denys de La Patellière. Ils interprètent les enfants de Jean Gabin, représentants d’une nouvelle génération ambitieuse et ingrate envers ses aînés", a observé Olivier Père.


« Le président »
« Le président » (Der Präsident) est un film réalisé par Henri Verneuil. 

« Un chef de gouvernement à la retraite, autoritaire et célèbre, tente d'empêcher un politicien lié aux puissances d'argent d'accéder au pouvoir... Servi par la verve incisive de Michel Audiard, Henri Verneuil met en scène un face-à-face de haute volée entre Jean Gabin et Bernard Blier ».

« Ancien président du Conseil, Émile Beaufort consacre l'essentiel de son temps à écrire ses mémoires. Lorsque survient une crise ministérielle, le nom de Philippe Chalamont, son ancien directeur de cabinet, est cité par les journaux comme celui du futur chef du gouvernement. Cette nouvelle perturbe le vieil homme : Beaufort a un compte à régler avec Chalamont, autrefois impliqué dans un scandale financier… »

« Servi par la verve incisive de Michel Audiard, Henri Verneuil met en scène l'affrontement d'un politicien intègre et d'un haut fonctionnaire véreux sur fond d'affaires et de corruption. »

« Toute ressemblance avec les IIIe et IVe Républiques, marquées par leur instabilité ministérielle et entachées de nombreux scandales, n'est donc pas fortuite. »

« Parfaitement documenté, ce film de politique-fiction, librement adapté d'un roman de Simenon, fait pénétrer dans les arcanes du pouvoir, en offrant à Jean Gabin, magistral, un rôle inspiré par la stature de Georges Clemenceau, dont on aperçoit d'ailleurs le portrait dès les premières minutes du film. »

« Le duel du "président" avec Bernard Blier, qui campe un arriviste dénué de convictions politiques et au maladif besoin de reconnaissance, est particulièrement savoureux. »

« Le brillant discours dans lequel Gabin défend en tribun à l'Assemblée nationale les valeurs humanistes demeure comme l'un des grands moments de sa carrière ».

"Simenon, l’écrivain le plus adapté au cinéma, fut aussi le plus trahi. La fin du Président est en contradiction totale avec celle du livre. Le roman de la solitude volontaire et du renoncement devient au cinéma le portrait glorificateur d’un politicien visionnaire, au-dessus des partis et européiste avant l’heure. Le souvenir de Clémenceau a autant inspiré Simenon que Jean Gabin, qui s’est fait la tête de l’homme d’état français. Son discours devant la chambre des députés est un numéro d’acteur plein de verve et d’autorité, avec en prime les bons mots d’Audiard", a analysé Olivier Père.



« La Bête humaine » de Jean Renoir
France, 1938
Image : Curt Courant
Montage : Marguerite Houlet Renoir, Suzanne de Troeye
Musique : Joseph Kosma
Production : Paris Film 
Producteur/-trice : Robert Hakim et Raymond Hakim
Scénario : Jean Renoir
Avec Jean Gabin, Simone Simon, Fernand Ledoux, Julien Carette, Jenny Hélia, Colette Régis, Gérard Landry, Blanchette Brunoy
Auteur : Emile Zola
Sur Arte les 7 novembre 2018 à 20 h 55, 12 novembre 2018 à 2 h 15
Visuels :
Fernand Ledoux, Simone Simon et Jean Gabin
Simone Simon et Jean Gabin
Jean Gabin
Jean Gabin et Jenny Hélia
© 1938 STUDIOCANAL

« Martin Roumagnac » de Georges Lacombe
France, 1946, 1 h 44
Auteur : Pierre-René Wolf
Scénario : Pierre Véry, Georges Lacombe
Production : Alcina
Producteur : Paul-Edmond Decharme
Image : Roger Hubert
Montage : Germaine Artus
Musique : Giovanni Fusco, Marcel Mirouze
Avec Jean Gabin (Martin Roumagnac), Marlene Dietrich (Blanche Ferrand), Margo Lion (Jeanne Roumagnac, la sœur de Martin), Jean d'Yd (l’oncle de Blanche), Daniel Gélin (surveillant de collège, amoureux de Blanche), Jean Darcante (l'avocat), Marcel Pérès (Paulo, le chef de chantier), Camille Guérini (Mr Gardin, le facteur), Henri Poupon (Mr Gargame, le promoteur), Lucien Nat (Mr Rimbaut, l'adjoint au maire), Paul Amiot (le président du tribunal), Marcelle Hainia (Mme Percheron, la pompiste), Jean Heuzé (le procureur du tribunal), Charles Lemontier (Mr Bonnemain), Georges Bever (un joueur de belote), Paul Faivre (l'acheteur du magasin de Blanche), Julien Maffre (un ouvrier), Marcel Herrand (M. de Laubry, le consul)
Sur Arte les 27 juin 2022 à 20 h 55 et 11 juillet 2022 à 13 h 35
Sur arte.tv du 27/06/2022 au 26/07/2022

"Le sang à la tête" de Gilles Grangier
France, 1956
Scénario : Michel Audiard, Gilles Grangier
Auteur : Georges Simenon
Production : Les Films Fernand Rivers
Producteur : Fernand Rivers
Image : André Thomas
Montage : Paul Cayatte
Musique : Henri Verdun
Avec Jean Gabin (François Cardinaud), Paul Frankeur (Drouin), Claude Sylvain (Raymonde Babin), Monique Mélinand (Marthe Cardinaud), Georgette Anys (Titine Babin), José Quaglio (Mimile Babin), Henri Crémieux (Hubert Mandine)
Sur Arte les 6 août 2025 à 20 h 55, 07 août 2025 à 15 h 20

"Les grandes familles" de Denys de La Patellière
France, 1958, 91 min
Scénario : Denys de La Patellière, Michel Audiard
Auteur : Maurice Druon
Production : Filmsonor, Intermondia Films
Producteur : Jean-Paul Guibert
Image : Louis Page
Montage : Jacqueline Thiédot
Musique : Maurice Thiriet
Avec Jean Gabin (Noël Schoudler), Annie Ducaux (Adèle Schoudler), Jean Desailly (François Schoudler), Françoise Christophe (Jacqueline Schoudler), Patrick Millow (Jean-Noël Schoudler), Aimé Clariond (Gérard de La Monnerie), Jean Murat (Robert de La Monnerie), Françoise Delbart (Isabelle de Meignerais), Louis Seigner (Raoul Leroy), Jean Wall (Pierre Leroy), Jean Ozenne (le professeur Émile Lartois), Bernard Blier (Simon Lachaume), Pierre Brasseur (Lucien Maublanc)
Sur Arte les 21 juillet 2025 à 21 h, 22 juillet 2025 à 15 h 15, 05 août 2025 à 13 h 35 
Sur arte.tv du 21/07/2025 au 27/07/2025
Visuels : © 1958 - TF1 DROITS AUDIOVISUELS - INTERMONDIA FILMS

"Rue des prairies" de Denys de La Patellière
France/Italie, 1959, 1 h 27mn, noir et blanc
Production : Les Films Ariane, Filmsonor, Intermondia Films, Vides Film - Version restaurée
Scénario : Denys de La Patellière et Michel Audiard, d’après le roman éponyme de René Lefèvre
Avec : Jean Gabin (Henri Neveux), Marie-José Nat (Odette Neveux), Claude Brasseur (Louis Neveux), Roger Dumas (Fernand Neveux), Roger Tréville (Jacques Pedrell), Dominique Page (la prostituée) 
Sur Arte les14 juin 2021 à 20 h 55, 18 juin 2021 à 13 h 35
Disponible sur arte.tv du 14/06/2021 au 20/06/2021

« Le président » d’Henri Verneuil
France, Italie, 1960
Auteur : Georges Simenon
Scénario : Henri Verneuil, Michel Audiard
Production : Terra Film Produktion, Fidès, G.E.S.I. Cinematografica
Producteurs : Jacques Bar, Raymond Froment, Ernest Rupp
Image : Louis Page
Montage : Jacques Desagneaux
Musique : Maurice Jarre
Avec Jean Gabin, Bernard Blier, Louis Seigner, Renée Faure, Henri Crémieux, Alfred Adam, Charles Cullum
Sur Arte le 16 mars 2020 à 20 h 55
Visuels :
Jean Gabin est Émile Beaufort, ancien président du Conseil, dans le film d' Henri Verneuil " Le Président" (1961)
© Cité Films - Terra Films - Fid

Bernard Blier est Philippe Chalamont, le chef de cabinet indélicat de Beaufort, lié aux puissances de l' argent, dans le film d' Henri Verneuil " Le Président" (1961)
© Cité Films - Terra Films - Fid

Du 9 mars au 10 juillet 2022
Espace Landowski
28, avenue André-Morizet. 92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 55 18 53 00 
Du mardi au dimanche de 11 h à 18 h


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