Acteur, réalisateur, star hollywoodienne et à Broadway, né dans une famille d'origine juive, ayant débuté comme trapéziste et guitariste, Yul Brynner (1920-1985) était aussi un remarquable photographe. Arte rediffusera le 6 janvier 2022 Les Dix Commandements de Cecil B. de Mille et le 22 janvier 2022 "Les mille et une vies de Yul Brynner", documentaire de Benoît Gautier et Jean-Frédéric Thibault.
On connaît Yul Brynner, acteur talentueux au cinéma et au théâtre. Le réalisateur, musicien et photographe est moins connu.
La photographie, c’était le hobby dès 1956 de Yul Brynner, auteur d’environ 8 000 clichés de grande qualité.
Née de son deuxième mariage avec Doris Kleiner, Victoria Brynner a sélectionné en 2010 plusieurs dizaines de photos prises par son père de 1956 à 1985 et des photos de Yul Brynner par des photographes célèbres - Richard Avedon, Henri Cartier-Bresson, Inge Morath - pour un livre magnifique aux quatre tomes thématiques : « Un style de vie », « La vie sur le plateau », « 1956 » - tournant majeur dans la carrière car il joue dans The King and I (Le roi et moi) de Walter Lang, The Ten Commandments (Les Dix Commandements) de Cecil B. DeMille, Anastasia d’Anatole Litvak - et « Un homme de style ».
De la Russie à Hollywood
Cultivant le mystère sur ses origines, Yul Brynner est né en 1920, en portant le nom de Juli Borisovitch Bryner, à Vladivostok ou aux îles Sakhaline. Il portait le prénom de son grand-père paternel. Quant au grand-père de sa mère, c’était un médecin russe Juif converti au christianisme orthodoxe.
Quand, en 1927, le père de Yul Brynner quitte le foyer familial, son épouse et leurs enfants, Yul et Véra, s’installent en Chine, puis en France.
A Paris de 1934 à 1941, Yul Brynner gagne sa vie comme musicien dans un orchestre tzigane, acteur, trapéziste au Cirque d’Hiver ayant intégré la pantomime dans son numéro, homme à tout faire au théâtre des Mathurins où jouent où jouent Georges et Ludmila Pitoëff, "des gens merveilleux"…
Gravement blessé lors d’une chute de trapèze, il se réoriente vers l’art dramatique.
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Yul Brynner part pour Londres où il se lie
à Michaël Tchékhov. Cet auteur le recrute pour participer à la tournée américaine
de l'adaptation de La Nuit des Rois de Shakespeare.
En
1941, Yul Brynner étudie le théâtre aux Etats-Unis, débute à la télévision américaine en
1942 et est recruté comme journaliste pour le service francophone du Bureau
américain militaire d’information, The voice of America.
Il
enchaîne les rôles à Broadway. Son premier succès sur scène date de 1945 à Broadway,
où il joue dans Lute song au côté de Mary Martin.
Il tourne pour Hollywood en 1949.
Yul Brynner débute au cinéma dans Port of New York (Brigade des stupéfiants,1949), film de László Benedek avec Scott Brady et Richard Rober. « Dans ce rôle de gangster, il arbore déjà un regard étonnement intense ».
Yul Brynner débute au cinéma dans Port of New York (Brigade des stupéfiants,1949), film de László Benedek avec Scott Brady et Richard Rober. « Dans ce rôle de gangster, il arbore déjà un regard étonnement intense ».
C’est son interprétation du rôle du roi de Siam, Mongkut, dans Le Roi et moi (1951), la comédie musicale de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II qui le consacre vedette à Broadway. Pour ce rôle, il se rase le crâne pour la première fois. Il est récompensé par le Tony Award du meilleur acteur de comédie musicale pour ce rôle qu’il interprète 4 525 fois sur les planches, notamment à Londres, puis au cinéma sous la direction de Walter Lang. Ce qui lui vaut l’Oscar du meilleur acteur. The King and I est aussi décliné en série télévisée.
Les Dix Commandements
Parmi la filmographie de cette star, citons Les Dix Commandements (The Ten Commandments, 1956) de Cecil B. De Mille, avec Charlton Heston, Anne Baxter, Yul Brynner, Edward G. Robinson. Yul Brynner y interprète un pharaon Ramsès II, cruel et fragile, rival de Moïse incarné par Charlton Heston. Il est distingué par le National Board of Review du meilleur acteur.
"Le peuple d'Israël est retenu contre son gré en Egypte et réduit en esclavage. Une prophétie annonce la venue d'un sauveur qui libérera le peuple juif de l'esclavage. Pour s'en prémunir, Pharaon ordonne l'exécution de tous les nouveau-nés d'Égypte. Espérant que son bébé échappe à la mort, une jeune mère place Moïse dans un panier d'osier, avant de le confier aux flots du Nil. Sauvé des eaux par la propre fille du persécuteur, l'enfant grandit à la cour d'Egypte comme un prince de sang, acquérant l'art des armes et la renommée d'un habile bâtisseur. Mais la fierté qu'il suscite chez son père adoptif en grandissant attise la jalousie de Ramsès, le prince héritier, qui le considère comme un concurrent à la succession. Moïse ignore encore tout de ses véritables origines, mais le doigt de Dieu est pointé sur lui. Révolté par l'injustice faite à ses frères de sang, il prend peu à peu conscience de son rôle et se dresse contre l'oppression. Mais les Égyptiens ne veulent pas laisser partir leurs esclaves. Une série d'épreuves s'abat alors sur le pays..."
"Moïse conduit le peuple hébreu vers la Terre promise... Portée par un casting cinq étoiles (), une colossale épopée biblique en Technicolor, signée Cecil B. DeMille."
"Réalisateur prolixe à Hollywood dès les années 1910, Cecil B. DeMille tourne en 1923 une première version des Dix commandements, film muet au budget énorme pour l'époque et grand succès. Trois décennies plus tard, le cinéaste, oscarisé en 1953 pour Sous le plus grand chapiteau du monde, s'attaque à son remake : en couleurs et parlant, il est plus ambitieux encore. Bénéficiant de moyens considérables, DeMille mobilise sur son plateau plus de vingt mille figurants, réunit quinze mille animaux et fait réaliser des décors fabuleux. Au cours du tournage, qui s'étale sur sept mois, il emmène son équipe en Égypte pour filmer plusieurs séquences, notamment sur le mont Sinaï. Immense succès populaire à sa sortie en 1956, cette fresque grand spectacle revisite le Livre de l'exode de" la Bible hébraïque "et s'appuie sur une distribution étincelante, de Charlton Heston à Yul Brynner, d'Anne Baxter à Debra Paget. Pour les dix plaies qui s'abattent sur l'Égypte, l'épisode du buisson ardent ou encore l'ouverture de la mer Rouge devant les Hébreux, John P. Fulton reçut son deuxième Oscar."
"Trois ans d'écriture, quatre heures de spectacle, trente mille figurants, deux mille cinq cents chars, cinq cents chameaux, un kilomètre de long de décor, douze stars (dont Charlton Heston en Moïse et Yul Brynner en Ramsès), un coût de treize millions de dollars : « Peu importe ce qu'il a coûté, il faut savoir ce qu'il vaut ! » répond l'auteur de ce projet pharaonique. Or il s'agit bien de valeurs chez DeMille et, en particulier, du duo valeur/ couleur : clair-obscur de Forfaiture (1915) ; technicolor bichrome des Dix Commandements de 1923 ; « glorieux technicolor » des Tuniques écarlates (1940) dont le titre est un éclatant programme. Sa dernière œuvre, Les Dix Commandements, puise dans les ressources du technicolor n° 5 VistaVision, procédé Paramount qui offre une image d'une définition incomparable et un nuancier intense. Sa science des couleurs et de la composition triomphe dans des tableaux tantôt épiques, maniéristes ou précieux. La palette est soutenue et subtile, avec des mosaïques de demi-teintes (camaïeux bruns du désert), des détails chatoyants, de vifs contrastes et teintes denses (nuage vert pestilentiel, flots rouges, cieux noirs) qui mettent en valeur la force des paysages, le luxe des décors et costumes ou le satiné d'un visage. Les images sont servies par d'inventifs trucages − incrustation, animation, matte painting (fond peint sur verre) – qui culminent dans la scène d'anthologie de l'ouverture des flots de la mer Rouge", a écrit Élodie Tamayo.
"Ainsi DeMille conclut-il son œuvre avec le remake de l’un de ses propres films réalisés trente-trois ans plus tôt. Les Dix Commandements est en effet la nouvelle version du premier long métrage biblique à grand spectacle réalisé par le cinéaste à l’époque de sa période muette, quand il était passé maître dans les comédies conjugales et les marivaudages mondains. Ce changement d’orientation survient en 1923 et DeMille dispose de moyens colossaux pour reconstituer l’épisode de la captivité des Hébreux en Egypte puis leur exode vers la Terre Promise, conduits par Moïse, tel qu’il est conté dans l’Ancien Testament. A la différence du film de 1956, la version de 1923 était divisée en deux parties, la seconde se situant à l’époque contemporaine", a analysé Olivier Père. Il s'agit de la Bible hébraïque.
Et de poursuivre : "Lors de sa carrière parlante Cecil B. DeMille deviendra le spécialiste incontesté de l’épopée, s’illustrant aussi bien dans le western que dans le film d’aventures. Les Dix Commandements domine tous les péplums et autres superproductions en costumes réalisées à Hollywood dans les années 50 et 60. Sa force réside dans la conviction de DeMille, dans son investissement total de la genèse du projet au tournage du film, de son génie visionnaire, de sa capacité à faire vibrer les foules avec des histoires mythiques et universelles. En pleine guerre froide, le cinéaste, républicain convaincu, prêche l’urgence d’une nouvelle adaptation de l’Ancien Testament pour délivrer un message exalté en faveur de l’indépendance et de liberté des peuples, contre l’oppression et la tyrannie. DeMille bénéficia d’une carte blanche à la fois financière et artistique de la Paramount, qui lui fit entièrement confiance et lui alloua le temps nécessaire (trois ans d’écriture, sept mois de tournage) et des moyens quasiment illimités pour la réalisation de sa fresque biblique. Pionnier du cinéma muet, DeMille reste fidèle à une mise en scène frontale, opte pour un espace à deux dimensions et pousse ses interprètes vers la théâtralité. Ce qui pourrait passer pour des archaïsmes relève d’un art primitif qui perdure au sein de l’âge classique du cinéma américain, au plus près de son sujet. Le cinéaste témoigne d’un sens exceptionnel du cadre et de la composition, préférant le format VistaVision à celui du CinemaScope. Son utilisation du Technicolor en fait l’un des grands coloristes du cinéma américain. DeMille peut aussi bien organiser des déplacements gigantesques de foules (20 000 figurants), utiliser des trucages optiques spectaculaires, bâtir des décors colossaux et triompher dans les scènes intimistes et mélodramatiques, en portant à leur paroxysme les émotions, mais aussi la sensualité de ses personnages. De ce spectacle démesuré et triomphal se dégage finalement un sentiment de poésie, d’humanité, un goût du détail qui rapproche le cinéma de DeMille dernière période de la peinture miniaturiste."
Yul Brynner personnifie le roi Salomon dans Salomon et la reine de Saba (1959) de King Vidor, "L’histoire mouvementée de l’accession de Salomon au trône d’Israël et de la visite de la reine de Saba à Jérusalem... Un des plus beaux péplums de l'histoire du cinéma, le dernier film réalisé par King Vidor, avec Gina Lollobrigida en reine de Saba, George Sanders, John Crawford, et un Yul Brynner royal. Salomon, fils de David, hérite de la gouvernance de la Terre d’Israël. Mais ses vues pacifistes ne sont partagées ni par son frère Adonias, ni par Siamon, pharaon d’Egypte. La reine de Saba se propose donc de le séduire pour mieux l’anéantir. Il s’agit du dernier tournage de Tyrone Power, qui commença à interpréter Salomon avant de mourir d’une crise cardiaque. Il fut remplacé par Yul Brynner. Dernier film en outre réalisé par King Vidor".
"Salomon, qui succède au roi David, accueille la reine de Saba et sa cour à Jérusalem. Il en tombe amoureux et lui demande de l’épouser. Celle-ci refuse mais obtient la permission d’organiser une orgie païenne dans la Ville sainte. Salomon assiste à l’orgie, s’attirant la colère des prêtres et de Dieu. Le temple est détruit par la foudre. Les Égyptiens déclarent la guerre à Israël et Adonijah, le frère aîné de Salomon, se joint aux forces ennemies. La reine de Saba prie pour Salomon. Ses intentions de le trahir ont fait place à un véritable amour ainsi qu’à un désir de le sauver..."
Très grand spectacle et dernier film de King Vidor. Le tournage, initialement entrepris avec Tyrone Power dans le rôle de Salomon, dut être entièrement recommencé avec Yul Brynner, car le célèbre acteur était mort d’une crise cardiaque, le 15 novembre 1958, au cours de la scène du duel final avec George Sanders. Dans certains plans filmés de loin, Tyrone Power est encore Salomon... Superbe histoire d’amour, scènes de bataille remarquablement filmées en "Super Technirama 70".
Carrière mondiale
Deux ans plus tard, Yul Brynner interprète Taras Bulba dans le film éponyme américano-yougoslave réalisé par J. Lee Thompson (1962). Inspiré du roman de Nicolas Gogol, l'intrigue se déroule au XVIe siècle, en Ukraine. Avec l'aide des Cosaques, les Turcs sont repoussés par les Polonais.
"Les Sept mercenaires"
Yul Brynner enchaîne avec Les Sept mercenaires (1960) de John Sturges avec Eli Wallach, Steve McQueen, Charles Bronson, Robert Vaughn, Horst Buchholz, Brad Dexter et James Coburn, Tarass Boulba (1962) de J. Lee Thompson avec Tony Curtis, Le serpent (1973) d’Henri Verneuil avec Dirk Bogarde, Henry Fonda et Philippe Noiret, et Mondwest de Michael Crichton (1973) avec Richard Benjamin.
"Régulièrement, un village de paysans du nord du Mexique est attaqué par Calvera et sa bande de pillards. Les villageois, terrorisés et humiliés, réunissent leurs faibles ressources et envoient deux d'entre eux chercher de l'aide de l'autre côté de la frontière. Le fin tireur et baroudeur Chris est embauché. Six autres mercenaires sont recrutés. Chacun va se lancer dans l'aventure pour des raisons personnelles..."
Avec
générosité et pédagogie, il enseigne l’art dramatique.
Humaniste,
il s’engage au côté des réfugiés, milite à l'ONU (Organisation des Nations unies), pour qui il tourne des
documentaires et écrit Bring forth the children pour le Haut
Commissariat aux Réfugiés.
Ce comédien est distingué par de nombreux prix, dont la Meilleure interprétation masculine, 1957 à l'AMPAS (Academy of Motion Picture Arts and Sciences) pour le film The king and I (1956) de Walter Lang avec Déborah Kerr et Rita Moreno, la Meilleure interprétation masculine, 1956 au NBR (National Board of Review) pour The King and I/Anastasia de Anatole Litvak/The Ten Commandments. Réalisé par Cecil B. de Mille, ce film obtient l'Oscar des meilleurs effets spéciaux.
Yul Brynner est aussi l’auteur de deux livres : Bring forth the children: A journey to the forgotten people of Europe and the Middle East (1960) et The Yul Brynner Cookbook: Food Fit for the King and You (1983).
Il meurt en 1985 d'un cancer. Conscient que le temps lui était compté, il avait enregistré une vidéo diffusée après son décès. Face à la caméra, avec dignité, il alertait sur les dangers du tabac : "Don't smoke!"
Ses cendres ont été placées dans le cimetière du monastère de l’Abbaye de Bois-Aubry (Indre-et-Loire).
Instantanés et recherches
Les sujets photographiés ? Les stars et amis de Hollywood des années 1950 et 1960, sur les plateaux de tournage et à leur domicile. Sophia Loren toute en concentration avant de jouer. Frank Sinatra souriant dans un aéroport. Dean Martin et Jerry Lewis faisant un numéro comique en public. Elizabeth Taylor nageant avec sa fille ou bronzant chez elle. Charlton Heston en Moïse pour Les Dix Commandements. Audrey Hepburn dans une gondole en vacances… vénitiennes.
Fixés par l’objectif de Yul Brynner, des scènes familiales et des paysages. Ceux-ci se prêtent à son goût pour l’expérimentation et l’ironie.
Après Deauville vue par Jacques-Henri Lartigue, les frères Séeberger et Robert Capa, la cité normande a présenté en 2012 Le Deauville de Yul Brynner pour ce quatrième rendez-vous estival avec la photographie. Deauville a présenté l'exposition en plein air Le Deauville de Yul Brynner, sur ses célèbres planches.
Élaborée par le service culturel de Deauville en puisant dans les archives photographiques de Victoria Brynner, cette exposition originale d’une quarantaine de clichés révèle le talent du photographe et son regard singulier sur Deauville. Une sélection d’une soixantaine de clichés, souvent en noir et blanc, de 1956 à 1985, soigneusement cadrés, classiques ou expérimentaux, sur des stars de Hollywood, des paysages normands et la vie familiale de Yul Brynner.
Yul
Brynner goûtait ses séjours annuels dans sa
maison Le Manoir de Cricquebeuf, à
Bonnebosq, au cœur du Pays d’Auge, à vingt kilomètres de Deauville, une cité qu’il
fréquente dès les années 1950. Pendant
plusieurs décennies, cet artiste est le témoin privilégié et l’acteur de la « foisonnante
activité estivale » de Deauville.
Fixés par l’objectif de Yul Brynner, des scènes familiales et des paysages. Ceux-ci se prêtent à son goût pour l’expérimentation et l’ironie.
Après Deauville vue par Jacques-Henri Lartigue, les frères Séeberger et Robert Capa, la cité normande a présenté en 2012 Le Deauville de Yul Brynner pour ce quatrième rendez-vous estival avec la photographie. Deauville a présenté l'exposition en plein air Le Deauville de Yul Brynner, sur ses célèbres planches.
Élaborée par le service culturel de Deauville en puisant dans les archives photographiques de Victoria Brynner, cette exposition originale d’une quarantaine de clichés révèle le talent du photographe et son regard singulier sur Deauville. Une sélection d’une soixantaine de clichés, souvent en noir et blanc, de 1956 à 1985, soigneusement cadrés, classiques ou expérimentaux, sur des stars de Hollywood, des paysages normands et la vie familiale de Yul Brynner.
« Doté d’un très bon coup d’œil, Yul Brynner ne se déplaçait jamais sans son appareil photo. Pour tuer le temps, l’acteur des Sept Mercenaires enregistrait les coulisses des tournages, ses rencontres, ses vacances, sa vie de tous les jours. Portraits d’Audrey Hepburn à Venise, d’Elizabeth Taylor au bord d’ une piscine se mêlent à ses photos de famille en Normandie…» Un témoigne précieux d’une époque révolue.
Acteur sur le tournage d’Aimez-vous Brahms ?, film d’Anatole Litvak avec Ingrid Bergman, Anthony Perkins et Yves Montand, il en saisit « avec des photos couleurs, les images des scènes tournées à Deauville, avec pour décors l’Hôtel Royal ou les couloirs et la terrasse du casino ».
Avec
son Leica, Yul Brynner immortalise pendant trente ans les « grands
rendez-vous de l’été deauvillais : Françoise Sagan et Sophie Litvak aux courses
(1961), Elie de Rothschild jouant au polo… »
Père de famille attentif, il
photographie en couleurs ses proches pendant leurs vacances dans le parc et le
manoir de Cricquebeuf. « On se souvient encore aujourd’hui, l’avoir
retrouvé, un jour des années 70, à Caen, dans la salle d’attente du
dispensaire, où il patientait pour les rappels de vaccination de ses enfants ».
Yul Brynner est un témoin privilégié de la
création du festival du Cinéma américain, en 1977, à Deauville, en Normandie. Ce festival lui rend hommage
lors de sa quatrième édition, en 1980. Son nom est alors donné à l’une des
lices des cabines de bains des Planches. A Deauville, « vingt-sept ans
après sa disparition, la barrière des planches qui porte son nom depuis cet
hommage de 1980, est cet été au cœur de » cette exposition photographique.
Dans un bref film sur Internet,
on peut voir Yul Brynner accueilli en septembre 1980 par Anne d’Ornano, Maire
de Deauville, alors qu’il vient d’atterrir sur l’aéroport de
Deauville.
Et à regarder les magnifiques photographies soigneusement cadrées, on devine son amour des comédiens, sa curiosité, son souci de la composition, son penchant pour l’harmonie, la beauté et la quiétude.
Et à regarder les magnifiques photographies soigneusement cadrées, on devine son amour des comédiens, sa curiosité, son souci de la composition, son penchant pour l’harmonie, la beauté et la quiétude.
"Les mille et une vies de Yul Brynner"
Arte diffusera le 22 janvier 2022 "Les mille et une vies de Yul Brynner", documentaire de Benoît Gautier et Jean-Frédéric Thibault.
"De "Mondwest" aux "Dix commandements", du "Roi et moi" aux "Sept mercenaires", Yul Brynner a su imposer un nouveau canon de virilité au cinéma. Entre Vladivostok, Paris et Hollywood, le parcours romanesque d’un acteur au charme magnétique, dont le mystère des origines a contribué à forger le mythe".
"Sa présence magnétique et son sex-appeal singulier hantent la mémoire cinéphilique plus encore que ses rôles, de Ramsès II dans Les dix commandements à Chris, le premier des "sept mercenaires", en passant par celui de sa vie : Mongkut, attachant souverain de Siam, dans Le roi et moi, qu’il joue d’abord sur les planches et qui lui vaudra un Oscar en 1957 face à James Dean, Kirk Douglas, Rock Hudson et Laurence Olivier".
"À la croisée d’un héritier de Gengis Khan et d’un androïde échappé d’une autre planète, Yul Brynner (1920-1985), dont le crâne lisse contribue à forger la légende et à imposer un nouveau canon de virilité, succède à Rudolph Valentino pour incarner à Hollywood les héros exotiques".
"Mais quelle(s) identité(s) se cache(nt) sous le masque mystérieux du monstre sacré à l’œil en amande perpétuellement amusé ?"
"De sa naissance à Vladivostok à sa traversée du Paris des Années folles – entre cabarets russes, où l’adolescent, tsigane par sa mère, russo-suisse par son père, chante et joue de la guitare, et Cirque d’hiver, qui le condamne à sept mois d’immobilité après un accident de trapèze –, ce caméléon s'avère maître dans l’art de la séduction, fascinant au passage Jean Cocteau".
"Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’aventurier part à la conquête de New York où, d’abord piètre réalisateur pour une télévision balbutiante, il se lance avec succès dans une carrière d’acteur à Broadway, avant le sacre hollywoodien dans des blockbusters, pour la plupart passablement kitsch."
"À la manière d’un conte des mille et une nuits, ce beau documentaire retrace la fabrication du mythe de l’acteur star en remontant les pistes que ce polyglotte (il parlait onze langues) s’ingéniait à brouiller avec un panache toujours teinté de malice. Au fil d'archives rares et de séquences d'animation, il plonge dans la vie flamboyante d'un Gitan à l’élégance nomade devenu roi de cinéma, qui s’engagea de toute son âme auprès des réfugiés pour l'ONU pendant plus de dix ans".
PROPOS RECUEILLIS AUPRÈS DE VICTORIA BRYNNER EN MARS 2012
Mon père Yul Brynner « a fait l'acquisition du Manoir
de Criquebeuf, à Bonnebosq en 1969. Ce qui l'a séduit d'emblée c'est que le
manoir avait une histoire : les deux tours dataient de la guerre de cent ans et
elles avaient été réunies au 17e siècle. La propriété était vaste: 35 hectares , ce qui lui
permettait de se tenir à l'écart d'éventuels voisins. Il pouvait ainsi réaliser
un fantasme: faire de ce manoir un lieu fédérateur où il pouvait réunir sa
famille considérablement recomposée...
Beaucoup de ses amis étaient aussi ses
voisins en Normandie. Alix de Rotschild, Guy de Rotschild, Hubert Faure, etc.
Il a trouvé cette maison par une connaissance. Elle appartenait à l'ambassadeur de France à Cuba .
Yul Brynner, passionné par la
photographie, était un ami d’Henri Cartier Bresson, avec qui il était allé en
reportage au Mexique. C’est en l’accompagnant qu’il avait lui aussi
photographié là-bas des scènes de corridas.
Il aimait les animaux et avait installé
dans sa propriété des pigeons voyageurs et des pigeons acrobates dans le
pigeonnier, des chiens, deux ibis, un flamand rose, des crapauds géants… et
deux pingouins. Il a ensuite fait don de ces pingouins, me semble-t-il à un zoo
du Portugal.
Il aimait jardiner et bricoler. C’était un
habitué de La Maison du plastique et de La Quincaillerie
de Lisieux. Il aimait aussi manger des crevettes grises et des bulots Aux
Vapeurs à Trouville. Il avait sympathisé avec Madame Prentout, célèbre
poissonnière de la Halle aux poissons de Trouville.
Lorsqu’il jouait Le Roi et
Moi à Londres, Yul Brynner rentrait à Deauville en avion, chaque week-end,
et les jours de relâche dans son manoir de Bonnebosq. C’est dans cette maison
qu’il a vécu son dernier été en 1985.
Le stade de Bonnebosq s'appelle le Stade Yul Brynner, parce qu'il avait
acheté ce terrain dont il a fait don à la commune pour y aménager un terrain de
sport ».
Les Dix Commandements, de Cécil B. de Mille
Motion Picture Associates, Cecil B. DeMille, Etats-Unis, 1956
Image : Loyal Griggs
Montage : Anne Bauchens
Musique : Elmer Bernstein
Scénario : Æneas MacKenzie, Jesse L. Lasky Jr., Jack Gariss, Fredric M. Frank
Avec Charlton Heston, Anne Baxter, Yul Brynner, Edward G. Robinson, Yvonne De Carlo, Debra Paget, John Derek, Ian Keith
Sur Arte le 5 mars 2017 à 20 h 45
Sur Paris Première les 10 mai 2018 et 5 mai 2020 à 22 h 55
Sur Paramount Channel les 6 et 12 avril 2019
Salomon et la reine de Saba (1959), de King Vidor
Avec Yul Brynner, Gina Lollobrigida et George Sanders
Sur Arte les 28 mars et 7 avril 2016
Les Dix Commandements, de Cécil B. de Mille
Motion Picture Associates, Cecil B. DeMille, Etats-Unis, 1956
Image : Loyal Griggs
Montage : Anne Bauchens
Musique : Elmer Bernstein
Scénario : Æneas MacKenzie, Jesse L. Lasky Jr., Jack Gariss, Fredric M. Frank
Avec Charlton Heston, Anne Baxter, Yul Brynner, Edward G. Robinson, Yvonne De Carlo, Debra Paget, John Derek, Ian Keith
Sur Arte le 5 mars 2017 à 20 h 45
Sur Paris Première les 10 mai 2018 et 5 mai 2020 à 22 h 55
Sur Paramount Channel les 6 et 12 avril 2019
Salomon et la reine de Saba (1959), de King Vidor
Avec Yul Brynner, Gina Lollobrigida et George Sanders
Sur Arte les 28 mars et 7 avril 2016
France, 2019, 52 min
Sur Arte le 22 janvier 2022 à 05 h 55
Disponible du 19/12/2021 au 27/01/2022
Jusqu'au 11 novembre 2012
Jusqu’au 23 octobre 2010
Pierre Passebon-galerie du Passage
Pierre Passebon-galerie du Passage
L’entrée de la galerie se situe au niveau du 10, rue Croix des Petits-Champs
Tél. : 01 42 36 01 13
Du mardi au samedi de 11 h à 19 h
Entrée libre
Photos de Yul Brynner, de haut en bas :
Doris Brynner et Jean Cocteau – Villa Santo Sospir
France – 1959
© Yul Brynner – Trunk Archive
Jerry Lewis et Dean Martin
© Yul Brynner – Trunk Archive
Verre 2 – La Reine Jeanne – France
1956 - © Yul Brynner – Trunk Archive
Yul Brynner photographie Sophie et Anatole Litvak dans les
tribunes de l'hippodrome
Deauville-août 1961
© Stardust Victoria Brynner
Yul Brynner
le Baron Elie de Rotschild, lors du tournoi de polo
Deauville, août 1961
© Yul Brynner – Trunk Archive
Planches de Deauville
© DR
Yul Brynner
le Baron Elie de Rotschild, lors du tournoi de polo
Deauville, août 1961
© Yul Brynner – Trunk Archive
Planches de Deauville
© DR
Articles
sur ce blog concernant :
- le 25 décembre 2013 : France 3 a diffusé à 13 h 55 Les Dix Commandements, de Cecil B. DeMille avec Charlton Heston et Yul Brynner ;
- 20 avril 2014. Arte a diffusé le 21 avril 2014 Salomon et la reine de Saba, de King Vidor avec Yul Brynner, Gina Lollobrigida et George Sanders ;
- 29 mai 2014. France 3 diffusa Les Sept mercenaires (The Magnificent Seven), western de John Sturges ;
- 27 septembre 2014. Arte rediffusa le 24 septembre 2014 à 13 h 30 Salomon et la reine de Saba ;
- 29 juillet 2015. TCM Cinéma diffusa les 31 juillet, 2 et 5 août 2015 Salomon et la reine de Saba (1959), de King Vidor avec Yul Brynner, Gina Lollobrigida et George Sanders ;
- 27 mars 2016. Le 28 mars 2016, France 3 diffusa Les dix commandements, de Cecil B. de Mille, avec Yul Brynner, Charlton Heston, Anne Baxter, Yvonne De Carlo. Arte diffusa les 28 mars et 7 avril 2016 Salomon et la reine de Saba (1959), de King Vidor avec Yul Brynner, Gina Lollobrigida et George Sanders ;
- 29 septembre 2016. France 3 diffusa Les Sept mercenaires, de John Sturges (1961), avec Yul Brynner (Chris), Steve McQueen (Vin), Eli Wallach (Calvera), Charles Bronson (Bernardo), Robert Vaughn (Lee), Brad Dexter (Harry), James Coburn (Britt) et Horst Buchholz (Chico).
- 6 mars 2017. Le 5 mars 2017, Arte diffusa Les Dix Commandements, de Cecil B. de Mille.
- 17 octobre 2017. Le 17 octobre 2017, TCM Cinéma diffusa Salomon et la reine de Saba, de King Vidor.
- 10 mai 2018. Le 10 mai 2018, Paris Première diffusa Les Dix Commandements de Cecil B. de Mille ;
- 3 avril 2019, Paramount Channel diffusa ce film..
Il a été modifié le 4 mai 2020.
Les citations proviennent des dossiers de presse.
Dommage que "Le Voyage" d'Anatole LITVAK, en Français(1959) ne figure pas. Yul Brynner y était EXCELLENT ! TCM cinéma l'a programmé en Novembre-Décembre 2016, à des heures indues, encore dommage !
RépondreSupprimerSaviez-vous que les cendres de Yul Brynner reposent en France, en Indre-et-Loire, dans le cimetière privé de l'Abbaye royale Saint-Michel de Bois-Aubry ? Et que cette Abbaye connait une Association dont le fils de Yul Brynner est membre d'honneur? Etonnant que vous n'en fassiez pas mention dans votre article... www.abbayedeboisaubry.fr
RépondreSupprimerJe l'ignorais. Je vais l'ajouter dans mon article. Merci de nous l'avoir indiqué.
SupprimerMerci, Véronique, de l'avoir intégré dans votre article ! D'autre part, ce dimanche 11 juillet, ce sera le 101e anniversaire de la naissance de Yul Brynner... L'occasion pour vous de venir visiter l'Abbaye de Bois-Aubry (37120 Luzé), son cimetière, et la salle Yul Brynner... L'abbaye est ouverte tous les jours à la visite (sauf le lundi), et ce jusqu'au 30 septembre, de 10 h à 12h et de 14h à 18h.
SupprimerJe vous remercie pour cette information.
SupprimerJ'aimerais bien m'y rendre. Je ne suis pas sûre que cela sera possible cet été.
Il faudrait faire passer le message que ces livres soient traduits, surtout "YUL".
RépondreSupprimerMerci.