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mardi 28 février 2023

« PATHÉ-BABY. Le Cinéma chez soi »

La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé présente l’exposition événement « PATHÉ-BABY. Le Cinéma chez soi ». Elle célèbre le centenaire de la création et de la commercialisation d'un "projecteur élégant et simplissime employant une pellicule inédite, le 9,5 mm". L'ancêtre du Home Cinema. Les stars françaises ou hollywoodiennes du septième art chez soi ! Le cinéma amateur favorisé.


« La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé continue de mettre en lumière ses appareils et marques emblématiques. Après une première exposition sur le Pathé-Rural, le premier circuit itinérant de salles de cinéma, place au Pathé-Baby ! Pour le centenaire de la marque, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé a vu les choses en grand. Exposition inédite, colloque international, projections spéciales, carte blanche, ateliers jeune public et visionnage de vos films 9.5 mm grâce au matériel de la Fondation mis à la disposition du public. Un programme riche et varié pour célébrer les 100 ans du tout premier Home-cinéma ! » 

Un siècle de Home-cinema 
« Le Home cinema, une innovation récente ? Pas du tout ! L’année 2022 marque le centenaire du Cinéma chez soi. La Fondation Jérôme Seydoux Pathé célèbre cet anniversaire en dévoilant les secrets de cette révolution, fruit de l’idée de Charles Pathé de commercialiser, moins de trente ans après la naissance du cinéma, un projecteur élégant et simplissime employant une pellicule inédite, le 9,5 mm. » 

« Désormais, le particulier peut voir s’animer dans l’intimité de son salon les vedettes du grand écran : de Max Linder à Charlot, sans oublier les œuvres des réalisateurs de renoms comme Abel Gance ou Julien Duvivier. Les films du catalogue à disposition du particulier, qui atteignent rapidement des milliers de titres, étaient des versions raccourcies des films d’origine. Réel reflet de la production cinématographique internationale, tous les genres sont représentés : documentaires, films comiques, drames, aventures, films d’actualités, films d’enseignement, dessins animés… » 

« Le visiteur découvre également le matériel promotionnel (photographies, imprimés, affiches, enseignes) qui fit du 9.5 mm un emblème du cinéma amateur pendant plusieurs décennies. » 

« Une sélection de films du catalogue Pathé-Baby est mise à l’honneur grâce à des projections au cœur même des appareils d’origine. Des films provenant des fonds de la Mémoire filmique d’Île-de-France et du Ciclic Centre-Val de Loire témoigneront de l’engouement précoce de la prise de vue amateur. »

« Enfin, les coulisses de cette industrie sont également dévoilées grâce à des photographies inédites des installations techniques que Pathé créa pour faire entrer le Cinéma chez soi. » 

Le Commissariat de l’exposition est assuré par Anne Gourdet-Marès, Pénélope Riboud-Seydoux et Elvira Shahmiri.

Un coloriage et un quizz accompagnent la visite. La mashup permet de visionner une sélection de 60 films comme un juke-box. Quatre caméras sont à disposition du public pour qui veut essayer de les manipuler. 

De plus, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé « réserve à ses visiteurs, passionnés, cinéphiles, jeune public ou simples curieux, six mois d’événements autour du Pathé-Baby, il y en aura pour tous les goûts pendant tout un semestre ! :
- De septembre 2022 à mars 2023 : atelier « Raconte-moi la pellicule » où « les participants pourront manipuler des projecteurs et caméras Pathé-Baby. 
- Un jour par mois, des particuliers auront la possibilité de visionner leurs films 9.5 mm grâce au matériel de la Fondation. » 
- Samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022, projections d’un programme de films amateurs issus des fonds de la Mémoire filmique d’Île-de-France, dans la salle Charles Pathé de la Fondation Pathé. 
- Vendredi 14 octobre, Journée spéciale Ciné-club 9.5 avec projection en 9.5 mm dans la salle Charles Pathé des films d’édition et des films réalisés par les membres du club. L’occasion de rencontrer les Pathé-Babystes d’aujourd’hui. 
- Carte blanche à Mémoire filmique d’Île-de-France autour d’un programme de films d’archives en présence des déposants ». 

Les 5 et 6 décembre 2022, à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), s’est déroulé le colloque International « Du Pathé-Baby au 9.5 mm, l’invention du Cinéma chez soi » organisé en collaboration avec la FIAF, LichtSpiel, Les Inédits et l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne. 

Le Pathé-Baby est centenaire
« En 1922, Pathé lançait le Pathé-Baby, un petit projecteur chic et simplissime d’utilisation qui allait transformer les habitudes en faisant entrer le cinéma à la maison sur des petites bobines au format 9,5mm. Avec la caméra, lancée un an plus tard, la marque Pathé-Baby allait révolutionner les pratiques du cinéma dans l’espace scolaire et privé : du journal filmé aux longs-métrages, du documentaire scientifique aux films de famille, le cinéma pénètre chez soi, et chacun peut devenir cinéaste. » 

« Où en sommes-nous un siècle plus tard ? A l’heure où l’information et l’image n’ont jamais été aussi accessibles, où le système éducatif se débat pour savoir comment intégrer les écrans à l’école, où la qualité des équipements de home cinéma et la facilité d’accès aux catalogues permet à des armées de Cassandre d’annoncer la mort des salles de cinéma, voire du cinéma lui-même, a voulu revenir sur les origines de ces questionnements. A travers une sélection inédite de films en format réduit, de films amateurs, de films promotionnels, d’appareils et accessoires, d’actualités et de photographies, l’exposition Pathé-Baby, le cinéma chez soi retrace l’histoire de ce petit appareil qui en 1922 allait révolutionner l’accès privé et pédagogique aux images animées et faire naître des générations de cinéastes amateurs ».

« Déjà, il est permis de se rendre compte de la façon dont le cinématographe a transformé les gestes et les mentalités de nos enfants. Sans vouloir apprécier si nous devons nous en réjouir ou le regretter, l’effet a été indéniable et les parents timorés en savent quelque chose. Mais, par contre, disons aussi que l’enfant moderne voit plus vite, qu’il est moins ignorant que nous l’étions à son âge (Charles Pathé, Le Cinéma chez soi, août-septembre 1926).

Naissance d’un phénomène, le cinéma chez soi 
« Le projecteur KOK, lancé en 1912 pour les néophytes, était une réussite technique, mais le coût de production de ses films demeurait élevé. Charles Pathé restait convaincu du potentiel industriel du « cinéma chez soi ». À partir de 1920, les recherches sont relancées. Un nouveau film est conçu en étroite corrélation avec son projecteur. Pour gagner de la surface d’image, le film, de 9,5 mm de large, est perforé en son centre. Des films d’une longueur de 10 ou 20 m sont fixés dans des petites cassettes prêtes à l’emploi. Un système d’arrêt sur image par encoche pour les titres permet une économie substantielle de pellicule. De nombreux brevets sont déposés pour assurer à Pathé l’exclusivité de ses dispositifs pendant plusieurs années. » 

« Après de longues négociations avec les Etablissements Continsouza, fabricant d’appareils, le petit projecteur Pathé-Baby est commercialisé en octobre 1922, pour être le cadeau idéal des fêtes de Noël. Pour marquer ce lancement, une version luxe, couleur ivoire, est mise en vente parallèlement au modèle noir classique. Le Pathé-Baby coûte 275 francs, l’équivalent de 318 euros en 2021. Un premier catalogue riche de 194 titres est mis en circulation. Une bobine de 10 mètres s’achète 5 ou 6 francs et donne à environ 2 min de projection. De 1922 à 1934, près de 300 000 projecteurs Pathé-Baby furent produits et distribués dans le monde. Cependant la diversification des usages de la projection privée conduit Pathé à faire évoluer ce premier modèle dont la faible puissance lumineuse ne permet pas l’agrandissement des écrans. À partir de 1930, de nouveaux projecteurs apparaissent et répondent à l’émergence de pratiques multiples. »

Le catalogue de films Pathé-Baby 
« Un des points forts Pathé-Baby réside dans la richesse de son catalogue. Il est composé d’adaptations de films vues sur le grand écran des salles de cinéma. Afin de valoriser son catalogue, Pathé axe ses publicités sur la présence des grandes vedettes de l’époque. Charlie Chaplin, Max Linder, Harold Lloyd y ont une place toute particulière. C’est également un moyen de (re)découvrir les grandes oeuvres de la période muette, de Belphégor aux films d’Abel Gance en passant par les grands succès internationaux, c’est un réel panorama du paysage cinématographique qui est disponible en 9,5 mm. »

« Les films sont disponibles à la vente ou à la location. Les revendeurs, également appelés « agents du Pathé-Baby » sont présents dans la France entière. Les utilisateurs ont accès à l’ensemble du catalogue de films édités ainsi qu’aux actualités Pathé, spécialement adaptés pour leur commercialisation en 9,5 mm. Il était possible de s’abonner au « Pathé-Gazette », un journal d’actualités livré tous les quinze jours, comportant des sujets variés, présentés sur des bobines de 10 m puis plus tard sur des bobines de 60 m. » 

« Les films d’enseignement sont également une partie majeure du catalogue Pathé-Baby, la richesse des sujets pouvant être assimilée à celle d’une bibliothèque au savoir encyclopédique. Adaptés généralement des films issus de la branche Pathé-Enseignement, les vues sont destinées à être utilisé dans les salles de classes. La revue Le Cinéma chez soi participe à la campagne publicitaire en faveur du cinéma à l’école, publiant régulièrement des articles et des leçons afin de guider les instituteurs. L’usage des films dépassera d’ailleurs le cadre de l’enseignement laïc, l’Eglise catholique intégrant le procédé à ses missions apostoliques. » 

« L’accès à l’image ne rend pas indifférent. En octobre 1927, la revue Le cinéma chez soi publie les résultats d’une enquête sur l’avenir du cinématographe. Parmi les questions posées à de nombreux intervenants du monde politique et de la culture : L’invention du cinématographe aura-t-elle dans le monde plus d’importance que l’invention de l’imprimerie ? Redoutez-vous (…) que les facilités données par le cinématographe à la diffusion des connaissances puissent créer pour l’avenir des « populations d’illettrés » ? »
 
Des usages insoupçonnés 
« Le Pathé-Baby pénètre dans des espaces non-destinés à la projection, comme dans les grands magasins ou il peut être utilisé comme outil de divertissement ou comme support de films publicitaires. Autre exemple, la Compagnie des chemins de fer du Nord installera en 1935 le projecteur dans un wagon, montrant ainsi aux voyageurs les endroits pittoresques et lieux touristiques que dessert le réseau ». 

« Le projecteur permet également un nouveau débouché pour les films érotiques et pornographiques de productions indépendantes, dont la publicité est faite dans des magazines tels que Paris-Plaisir qui annonce les titres disponibles en 9,5 mm. La diffusion du genre bénéficie grandement du développement des formats réduits grâce au faible prix de vente des copies. Pour ces usages, les appareils étaient modifiés afin de pouvoir projeter les films de manière automatique sans besoin de les recharger. » 

Et la caméra vint 
« La caméra Baby ne tarde pas être commercialisée. Neuf mois après le projecteur, petits et grands évènements familiaux peuvent désormais être immortalisés. Pathé n’hésite pas à suggérer des sujets aux futures apprentis cinéastes à travers ses publicités et ses films édités, allant jusqu’à leur proposer la réalisation de petites fictions, notamment à travers des concours. La caméra est miniaturisée au possible afin de tenir dans la poche d’un veston et ne demande qu’un minimum de réglages, le plus délicat étant le choix de la bonne dose de lumière à faire entrer dans l’objectif. » 

Le développement des films amateurs 
« Bien que les utilisateurs de la caméra Pathé-baby avaient la possibilité de développer leurs films par eux-mêmes, confier le développement des films à des laboratoires professionnels sera la solution privilégiée, les manipulations étant assez complexes. »

« La panoplie du parfait petit cinéaste de A à Z ! Si le développement des films, trop complexe, sera majoritairement confié à des laboratoires professionnels, les amateurs avaient tout de même la possibilité de s’équiper de tous les accessoires nécessaires pour parfaire leurs films. Ils pouvaient fabriquer leurs propres titres selon différents modèles de titreuse, pratiquer leurs arrêts sur image par encoche, couper, monter, coller leurs images. La réalisation de ces films n’avait rien à envier à ceux projetés dans le circuit des salles de cinéma. » 

Le renouveau du Baby 9,5 mm 
« Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, le marché du cinéma amateur est en plein essor. Face à la concurrence des formats inventés par Kodak avec le 16 mm (1923) et surtout le 8 mm (1932) et à celle des fabricants de matériel français (Heurtier, Ciné-Gel, G.I.C.) et internationaux (Bolex, Nizo), Pathé veut réaffirmer sa position de leader. Du fait de son statut de créateur du cinéma chez soi, le renouveau de la marque est attendu par une clientèle acquise au 9,5 mm. » 

« Les projecteurs font peau neuve sous les traits du Joinville, créé par Jean Weissbrodt et Jacques Broïdo. Grâce à une production rationalisée, ces appareils sont disponibles en muet ou en sonore optique, en 9,5 mm ou en 16 mm. En forme de valise, il est facilement transportable et rapidement mis en place. Pathé fait évoluer sa gamme d’appareils selon ce premier modèle comme le Pathé Marignan équipé du son magnétique ou le Pathé-Baby 53, version simplifiée du Joinville pour satisfaire une clientèle populaire. » 

« Comme pour les projecteurs, de nouvelles caméras sont créées sous l’égide de deux inventeurs récemment engagés. Ce sera l’ère des appareils Webo, des appareils modulables ouverts à toutes les pratiques : du simple usager à l’expert passionné. Le haut de gamme est représenté par la célèbre Webo type M, première caméra d’amateur équipée d’une visée reflexe. A ses côtés, sont fabriqués des appareils d’utilisation facile comme la Webo type A et son magasin à chargement instantané ou la très maniable Nationale HB. » 


Du 6 septembre 2022 au 4 mars 2023
73, avenue des Gobelins, 75013 Paris 
Téléphone : +33 1 83 79 18 96
Mardi 14h - 20h30
Mercredi, jeudi 14h - 19h
Vendredi 14h - 20h30
Samedi 11h30 - 19h 
Fermeture Dimanche et Lundi

Les citations sur le film sont extraites du dossier de presse. 

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