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mercredi 1 février 2023

Le Réseau Marcel

Durant la Deuxième Guerre mondiale, en 1943, Moussa Abadi (1907-1997), dit Monsieur Marcel, et Odette Rosenstock (1914-1999)dite Mlle Sylvie Delattre, créent à Nice le réseau de résistance dénommé réseau Marcel. Avec l'aide de Monseigneur Paul Rémond, évêque de Nice, et celle des pasteurs protestants Edmond Evrard et Pierre Gagnier, ils sauvent 527 enfants juifs. Arte diffusera le 2 février 2023 à 17 h 25 « Invitation au voyage » (Stadt Land Kunst), « À Nice, un évêque vole au secours des juifs » (In Nizza: Ein Bischof rettet die Juden)

Moussa Abadi
(1907-1997) est né dans une famille juive à Damas, alors dans l’empire ottoman et actuellement en Syrie. Orphelin de mère, il est élevé par ses grands-parents maternels et scolarisé dans une école de l’Alliance israélite universelle (AIU). Après des études à la Sorbonne à Paris, il devient instituteur dans une école musulmane à Damas. Grâce à une bourse publique, il prépare une licence de Lettres et étudie la psychologie infantile à la Sorbonne. Parallèlement, il assiste aux cours du professeur Gustave Cohen, historien médiéviste qui fonde la première compagnie théâtrale de la Sorbonne. Moussa Abadi joue dans Le Miracle de Théophile de Ruteboeuf avec Marcel Schneider et Jacques Chaillet. La troupe prend le nom : Les « Théophiliens ».

En 1937, André Barsacq recrute Moussa Abadi comme comédien dans la troupe au théâtre des "Quatre Saisons". Moussa Abadi y rencontre Jacques Copeau, Jean Dasté et Svetlana Pitoëff. La compagnie joue au Théâtre des Champs-Élysées dans « Le Roi Cerf » de Carlo Gozzi, puis, de 1937 à 1938, au French Theater of New York. Avec l’aide de Mlle Robinson, mécène américaine, et en partenariat avec le Quai d’Orsay, la troupe effectue une tournée de cinq mois : elle interprète huit pièces dont « Le Roi Cerf » et « Knock » où Louis Jouvet confie à Moussa Abadi le rôle de Knock. En juin 1938, Moussa Abadi quitte la Compagnie des Quatre Saisons.

En décembre 1939, Moussa Abadi rencontre Odette Rosenstock (1914-1999), médecin juive qui avait aidé des réfugiés espagnols à sortir clandestinement des camps d'internement au sud de la France. Exclue par le Statut des Juifs en 1940, elle travaille comme vacataire dans des dispensaires juifs parisiens.

En novembre 1942, Moussa Abadi et Odette Rosenstock habitent dans un immeuble de la rue Amiral-de-Grasse, à Nice, et se rendent dans un centre communautaire juif.

Odette Rosenstock exerce la fonction de médecin dans un dispensaire de l'OSE (Œuvre de secours aux enfants). 

En 1943, Moussa Abadi, dit Monsieur Marcel, et Odette Rosenstock, dite Mlle Sylvie Delattre, créent à Nice le réseau de résistance dénommé "Réseau Marcel" afin de sauver, avec l'aide de Monseigneur Paul Rémond, évêque de Nice, et celle des pasteurs protestants Edmond Evrard et Pierre Gagnier, les enfants juifs recherchés notamment par l'occupant nazi.

Monsieur Marcel, qui se présente comme inspecteur de l’enseignement catholique du diocèse de Nice, bénéficie d’un bureau à l’évêché situé au 23 rue de Sévigné. 

Titulaire d’un doctorat de philosophie (1899) et d’un doctorat de théologie (1900), aumônier général des troupes françaises pendant l’occupation de la Ruhr, Jules Narcisse Paul Rémond (1873-1963) a été distingué pour son courage durant la Première Guerre mondiale (Croix de guerre avec palme). Prêtre depuis 1899, il est aumônier de lycée à Besançon en 1906. Il est évêque de Nice de 1930 à son décès.

"De 1933 à 1939, ses prises de position font l'objet de nombreuses interventions écrites et d'homélies, sur la crise internationale, tant sur le plan économique que moral, fustigeant le désir des hommes de s'enrichir rapidement, leur manque de scrupules, la progression de la malhonnêteté et de l'égoïsme. Mais sa plus profonde inquiétude réside dans son analyse sur la montée du nazisme et sa condamnation des premières mesures anti-juives prises par Hitler dès son arrivée au pouvoir en janvier 1933. Monseigneur Rémond prend publiquement position lors d'un sermon prononcé le 9 avril 1933 en l'église du Sacré-Cœur, où il condamne "les persécutions pour cause de religion". Il exprime à la communauté juive sa "douloureuse sympathie" et affirme "son désir d'adoucir leurs peines et les aider moralement et matériellement".

"Il accorde son appui a plusieurs groupes de défense et d'entraide juifs. Il soutient notamment une réunion publique organisée par Bernard Lecache (Président de la Ligue internationale contre l'antisémitisme) en s'y faisant représenter" 

"Comme la majorité des évêques, Monseigneur Rémond se rallie en juillet 1940 à Pétain, mais ne soutient jamais la collaboration et ne se soumet pas aux autres dirigeants de Vichy. Sa dernière prise de position publique de fidélité au Maréchal date du 22 septembre 1942, texte commun avec les évêques d'Aix-en-Provence, Fréjus et Monaco. Ses silences deviennent éloquents et ses initiatives ponctuelles d'aide aux opposants au régime en place, bien que discrètes, sont nombreuses. En mai 1940, il se rend dans les camps d'internement des juifs étrangers et obtient la libération d'un certain nombre d'entre eux. Il condamne l'occupation italienne entre novembre 1942 et septembre 1943 et lors de l'entrée des troupes italiennes à Nice, il hisse le drapeau français sur l'évêché."

"Au premier semestre 1943, il rencontre Moussa Abadi et accepte de l’aider à sauver des enfants en lui offrant, à l'évêché, une infrastructure d'accueil pour le réseau Marcel".

"Indigné par la présence de l'occupant et des persécutions juives, il soutient sans faille le sauvetage des enfants poursuivis, au mépris d'un réel danger pour lui-même. Il encourage les prêtres engagés dans la résistance, les avertissant en cas de danger et intervient auprès des Allemands lors de la pendaison avenue de la Victoire, des résistants Torrin et Grassi, exigeant des autorités qu'ils les dépendent".

Edmond Evrard (1890-1981) est né dans une famille belge. En août 1914, quand est déclarée la Première Guerre mondiale, il s'engage à Arras et est blessé à deux reprises en Champagne. Il est fait Croix de Guerre 1914-1918. En plus de ses quatre enfants, il élève, avec son épouse, chez lui, un enfant qui portera son nom.

En 1920, Edmond Evrard est nommé Pasteur à l'Église baptiste de Nice 13 rue Vernier. Dès 1930, il accueille des enfants juifs réfugiés d'Allemagne et d'Autriche fuyant l'antisémitisme. En 1940, en chaire, il s'oppose aux mesures antijuives du gouvernement de Vichy en invitant fortement ses paroissiens à adopter cette attitude. A l'arrivée des Allemands en Zone sud, il s'engage, avec son épouse et leurs fils, Louis et Daniel, dans la Résistance et travaille avec des Réseaux, dont "Combat", le Réseau Marcel et le Réseau André. Il fournit des faux papiers aux Juifs pourchassés, trouve des familles pour les accueillir, les autorise à fêter Pourim dans son temple, ses deux fils surveillant les alentours de l'édifice religieux.

En août 1943, épuisé, victime d'une cécité provisoire, le Pasteur Evrard se repose à Mazet-Saint- Voy, près du Chambon sur Lignon. Là, ses deux fils, Louis et Daniel, moniteurs d'une colonie de vacances, y accueillent des enfants juifs.

En 1943 et 1944, Le Pasteur Evrard renforce son action pour trouver des lieux d'hébergement et fournir de faux papiers aux juifs. En relation avec des réseaux de résistance, ses fils amènent des enfants de Nice au Chambon-sur-Lignon, puis en Suisse. Au siège de la Gestapo, il exhorte, en tant que membre de groupes de réconciliation entre les peuples, en faveur de la libération de personnes.

Interprète militaire germanophone, Pierre Gagnier (1909-1988) est, durant la Deuxième Guerre mondiale, fait prisonnier en Westphalie, libéré à l’été 1941 et, à son retour en France, il est désigné Pasteur de l'Église Réformée à Nice. Un poste qu'il occupe jusqu’en 1953.

Dans le temple et dans le presbytère,  où sont fabriqués des faux papiers d'identité, certificats de baptême et pour se procurer de la nourriture, il cache des juifs, il livre des aliments et de l'argent, il trouve des caches sûres, notamment chez des familles ou au sein du mouvement des scouts.... Et est parfois complice d'évasion. Il s'indigne publiquement à la Kommandantur quand des résistants avaient été pendus à des réverbères de l'avenue de la Victoire. Une attitude courageuse qui suscite la critique, au sein du Conseil Presbytéral, d'un membre important qui lui a reproché "prendre parti contre le gouvernement".

Après-guerre, il est nommé à la paroisse de Passy à Paris (1953-1967) et est vice-président du Conseil national de l’Église Réformée de France (1959-1962). Le 18 mai 1945, il a déclaré : "Je trouve que nous autres, Chrétiens, ne devons rien raconter de ce que Dieu nous permit de faire pour nos prochains en détresse. C'était une faveur pour nous de pouvoir agir et lutter contre cette force antichrétienne que fut le racisme allemand".

Le réseau Marcel comprend aussi la secrétaire de Monseigneur Rémond, Mlle Lagarde, de l’abbé Rostand, son secrétaire particulier, et du chanoine Heitz-Michel, chancelier. Ces trois personnes listent les institutions – couvents, collèges – du diocèse pouvant accueillir des enfants juifs cherchés par les Allemands et la Milice. 

A la demande de l’assistante sociale chargée de s’occuper des enfants des œuvres du Diocèse Odette Rosenstock, dite Mlle Sylvie Delattre, les pasteurs Edmond Evrard, pasteur de l'Église évangélique baptiste de Nice à la rue Vernier, et Pierre Gagnier, pasteur du temple réformé de Nice, qui était situé 39, boulevard Dubouchage, contribuent aussi à ce sauvetage.

Moussa Abadi et Odette Rosenstock contactent également des paysans et villages de l’arrière-pays niçois pour trouver des caches. Moussa Abadi fabrique des faux papiers d’identité et cartes d’alimentation, sollicite et administre les aides financières de l'organisation juive humanitaire américaine Joint (American Jewish Joint Distribution Committee), notamment via Maurice Brener.

En septembre 1943, la sœur et la mère d'Odette Rosenstock sont arrêtées sur la ligne de démarcation : elles espéraient retrouver leurs père et mari en zone libre. Déportées, elles sont assassinées au camp nazi d'Auschwitz.

Le 25 avril 1944, dénoncée, Odette Rosenstock est arrêtée et torturée par la Gestapo dans les palaces niçois (Excelsior, Hermitage), mais ne donne aucune information sur le Réseau. Elle est déportée à partir du camp de Drancy (convoi n° 74) vers les camps nazis d'Auschwitz - elle est médecin du Revier ("infirmerie") -, puis de Bergen-Belsen fin novembre. Elle contracte le typhus et est libérée le 15 avril 1945 par les Britanniques. Rapatriée, elle rentre affaiblie à Nice en 1945.

En août 1944, dans une Côte d'Azur libérée, Moussa Abadi installe ses bureaux dans les locaux du Commissariat aux questions juives. Là, il accueille les parents rescapés de la Shoah qui viennent retrouver leur(s) enfant(s). Les enfants orphelins sont recueillis par l'OSE.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, le réseau Marcel sauve 527 enfants juifs.

En 1959, Moussa Abadi et Odette Rosenstock se marient civilement à la Mairie du XIIe arrondissement de Paris où ils se fixent, et, en 1989, à la synagogue lors d'un office dirigé par rabbin Daniel Farhi. 

Moussa Abadi devient journaliste radiophonique, chroniqueur théâtral sur Radio France internationale (RFI). De 1977 à 1981, il préside la Commission d’aide à la création dramatique et est membre de la Commission d’aide aux jeunes compagnies. Il écrit aussi des livres : La Comédie du théâtre (1985, Prix Roland de Jouvenel de l'Académie Française), La Reine et le Calligraphe : mes juifs de Damas (Prix de la nouvelle de l'Académie Française, 1994), Shimon le parjure (1999).

Odette Rosenstock travaille comme médecin au dispensaire de l'OSE (fin juin 1945-début 1948). A Paris, elle devient médecin inspecteur vacataire des écoles dans le XIIe arrondissement, puis médecin chef au laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris, adjointe du professeur Albert Besson, alors directeur général des services d'hygiène de la Ville. En 1995, Odette Abadi écrit Terre de détresse. Birkeneau - Bergen - Belsen sur son année dans les camps nazis. 

Le couple est distingué notamment par 1a Médaille de la Résistance française (1952), le titre  Chevalier de la Légion d'honneur (1981) et la Citation du Sauveteur Juif - Jewish Rescuer Citation (Israël) en 2019.

Mgr Paul Rémond, des membres de son diocèse, le pasteur Edmond Evrard et sa famille, le pasteur Pierre Gagnier et sa femme ont été distingués le 2 décembre 1991 par le titre de Justes parmi les Nations délivrés par Yad Vashem à Jérusalem (Israël) pour avoir aidé à cacher un demi-millier d'enfants juifs dans la région niçoise. 

Le Comité français pour Yad Vashem décrit ainsi Mgr Paul Rémond, qui avait reçu aussi la Légion d'Honneur, la Croix de guerre avec palmes 2 étoiles d'argent, 2 étoiles d'or et la Croix d'Officier de l'Ordre de Léopold : 
« Monseigneur Paul Rémond, évêque de Nice, était un grand admirateur du maréchal Pétain et exhortait ses ouailles à le servir. Mais il détestait profondément les Allemands qui avaient envahi sa patrie, et était catégoriquement opposé à la politique anti-juive du régime de Vichy : avant la guerre déjà, il avait soutenu de nombreuses manifestations contre l’antisémitisme. A l’été 1943, le prélat fut approché par Moussa Abadi, un juif parisien réfugié à Nice. Un aumônier catholique italien des forces d’occupation lui avait révélé avoir été témoin de l’extermination des Juifs en Europe orientale. Moussa Abadi l’avait cru et craignait que les Juifs réfugiés dans la ville ne connaissent un sort semblable lorsque les Allemands envahiraient Nice. L’évêque lui donna solennellement l’assurance que toutes les institutions catholiques du diocèse ouvriraient leurs portes aux enfants juifs. Il nomma M. Abadi, sous le nom d’emprunt de « Monsieur Marcel », inspecteur des établissements d’enseignement du diocèse et mit à sa disposition un bureau à l’évêché. « L’inspecteur » s’y installa avec son équipe. Lorsque les Allemands firent leur entrée dans la ville le 9 septembre 1943, un réseau de secours aux enfants avait été mis sur pied. L’évêque tint sa promesse et malgré la chasse à l’homme déclenchée par la Gestapo, le réseau réussit à sauver 527 enfants juifs. Un grand nombre d’entre eux furent admis comme pensionnaires dans des écoles catholiques sur les instructions de « Monsieur Marcel », en d’autres termes Moussa Abadi ».
Les enfants et amis Abadi ont créé un site Internet et sont actifs sur les réseaux sociaux. Ils perpétuent la mémoire de leurs sauveurs et se recueillent devant leurs tombes à Paris.

A Paris, la place Moussa-et-Odette-Abadi, située dans le quartier de Bercy (75012), près de leur appartement, a été inaugurée le 1er février 2008. 

A Nice, une stèle et le square Odette-et-Moussa-Abadi, situé à l'angle de l'avenue Thiers et de la rue Amiral-de-Grasse, près de leur domicile durant la Deuxième Guerre mondiale, ont été inaugurés en 2017.

« Les 527 enfants d’Odette et Moussa »
En 2006, Le Publieur a édité « Les 527 enfants d’Odette et Moussa. Histoire du réseau Marcel  » d’Andrée Poch-Karsenti. Celle-ci, qui est une de ces 527 enfants, raconte avec émotion l’histoire de ce réseau « réseau Marcel », qui aussi l’histoire d’Odette et Moussa. »

« Un jour de l'an 1997, mon frère aîné est venu me rendre visite, une lettre à la main. « C’est votre petite soeur que l’on cherche »… Un nom, Odette Abadi et un numéro de téléphone. Au bout du fil une voix d’homme, Moussa Abadi. Soudain, une fenêtre s’ouvre sur mon passé, sur les années 1943-1944 et ces 527 enfants cachés. D’où venaient-ils ? Où étaient-ils cachés ? Pourquoi l’étaient-ils ? Comment ? Qui étaient les incroyables acteurs de cette épopée ? Comment et pourquoi un jeune médiéviste, juif syrien, et sa compagne, juive aussi, fraîche émoulue de la faculté de Médecine, ont-ils décidé (malgré le danger) de solliciter l’aide de Monseigneur Rémond évêque de Nice, et d’entreprendre de sauver des enfants ? »

Fred Coleman
En 2015, est publié « Le Réseau Marcel  » (Acropole) de Fred Coleman, journaliste reporter, ancien directeur du bureau de Newsweek, à Paris, puis à Moscou. Son premier livre, The Decline and Fall of the Soviet Empire, est paru chez St. Martin’s Press en 1996. « Le récit de l'héroïsme et du courage exemplaires d'un couple français qui a sauvé 527 enfants de l'extermination nazie. Lorsqu’ils se retrouvent piégés dans la France occupée, Moussa Abadi a 33 ans et Odette Rosenstock, sa future femme, en a 28. Le jeune couple juif n’a pas un sou mais il est déjà résolu. Moussa, né à Damas, a étudié le théâtre et la littérature à la Sorbonne, Odette vient d’achever ses études de médecine. Au péril de leurs vies, avec pour seule protection des faux papiers, les Abadi ont placé en secret des enfants juifs dans les pensionnats catholiques ou au sein de familles protestantes. Dès 1943, leur organisation clandestine – le réseau Marcel – est devenue l’une des plus belles réussites de la Résistance juive en Europe. À la fin de la guerre, 527 enfants avaient survécu grâce aux Abadi. Mais cette victoire extraordinaire fut acquise au prix d’immenses sacrifices. »

« Exemple saisissant du combat d’un homme et d’une femme contre la machine d’extermination nazie, l’histoire des Abadi est une leçon de courage physique et moral. Se basant sur un grand nombre de sources, dont des centaines de documents provenant des archives du couple et des douzaines d’entretiens menés auprès de ceux qu’ils sauvèrent, Fred Coleman raconte pour la première fois dans son intégralité l’histoire des Abadi. Le Réseau Marcel fait œuvre historique et révèle en outre comment catholiques, protestants et juifs, ensemble, firent bien plus pour sauver des enfants que les Français du XXIe siècle ne le soupçonnent. »

"Justes parmi les nations. Les réseaux de la liberté"
En 2023, les éditions Plein Vent ont publié "Justes parmi les nations. Les réseaux de la liberté". Le scénario est signé par Yvon Bertorello, Serge Scotto et Eric Stoffel, et les illustrations par Frédéric Allali et Michel Espinosa.

"Les parcours d'hommes et de femmes, reconnus Justes parmi les nations pour avoir sauvé des enfants de l'extermination nazie, sont retracés. Parmi eux, Moussa Abadi et sa femme Odette Rosenstock mettent en place, au péril de leur vie, le réseau Marcel, une organisation secrète permettant aux enfants juifs de trouver refuge dans des institutions religieuses". 

"Durant la Seconde Guerre mondiale, certains au péril de leur propre vie, ont secouru et sauvé des personnes vouées à une mort certaine dont le seul crime était d'être nées juives : ces héros de l'ombre, de toutes confessions et de tous milieux socio professionnels, réunis par un courage d'exception dans des circonstances tragiques, ce sont les « Justes parmi les Nations » !"

"À Nice, la population se montre particulièrement secourable pour les milliers de réfugiés... Mais lorsque les Allemands envahissent la « zone italienne », la chasse aux Juifs est aussitôt déclarée ! Face à l'intensité des rafles, la résistance s'organise autour de Pierre Merli, passant pour un fonctionnaire de Vichy modèle... Un couple de réfugiés juifs, Moussa Abadi et Odette Rosenstock, va initier un réseau, « le réseau Marcel », qui va s'appuyer sur la complicité du clergé local, évêque de Nice en tête ! Avec l'aide de Monseigneur Rémond, de sœur Thomasine, de pasteurs protestants et de tant d'autres, ce sont plus de 500 enfants qui seront cachés sous de fausses identités dans des institutions religieuses et autres... et échapperont ainsi à la déportation !"

"Un récit palpitant et documenté, qui plonge le lecteur au coeur des heures sombres de notre histoire..."

« À Nice, un évêque vole au secours des juifs »
Arte diffusera le 2 février 2023 à 17 h 25 « Invitation au voyage » (Stadt Land Kunst), « À Nice, un évêque vole au secours des juifs » (In Nizza: Ein Bischof rettet die Juden).

« Linda Lorin nous emmène à la découverte de notre patrimoine artistique, culturel et naturel ». 

« À Nice, un évêque vole au secours des juifs. Dans la France du maréchal Pétain, Nice, sous occupation italienne, fait presque figure d’oasis pour les ennemis du régime de Vichy. Dès lors que les troupes allemandes prennent le contrôle de la ville, le salut des enfants juifs passe par un intermédiaire inattendu… »


France, 2023, 46 min
Sur Arte le 2 février 2023 à 17 h 25
Disponible du 26/01/2023 au 03/05/2023


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