Citations

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mardi 21 février 2023

Ergy Landau (1896-1967), photographe


Evoluant du pictorialisme à la Nouvelle Vision, Ergy Landau (1896-1967) est une photographe humaniste franco-hongroise célèbre pour ses portraits, ses nus et ses reportages sur la Chine dans les années 1950. La Maison de la Photographie Robert Doisneau propose une rétrospective d'Ergy Landau. La Maison de la Photographie Robert Doisneau propose une rétrospective d'Ergy Landau. La Mairie du XVIème arrondissement de Paris présente l'exposition "Paris dans l'objectif d'Ergy Landau".


Erzsi Landau naît en 1896, dans une famille Juive de Budapest, alors dans l’empire austro-hongrois.

En 1918, le célèbre photographe Franz Xaver Setzer (1886-1939), portraitiste des notables et artistes, la recrute dans son atelier à Vienne (Autriche).

En 1919, Erzsi Landau complète sa formation dans le studio Duhrkoop à Berlin (Allemagne) - Rudolf Dührkoop (1848-1918) a acquis la notoriété pour sa technique, ses portraits, son style pictorialiste. Erzsi Landau apprend à utiliser au mieux la lumière

De retour à Budapest, elle ouvre son premier studio, et noue une amitié avec László Moholy-Nagy (1895-1946), peintre,  enseignant en 1923 au Bauhaus, photographe et théoricien de la photographie. Elle le photographie, et fréquente les milieux d'avant-garde artistiques.

En 1923, elle fuit la Hongrie sous le régime antisémite de l'amiral Miklós Horthy pour Paris où elle crée, dans le XVIe arrondissement où elle s'est fixée, le « Studio Landau ».

Elle est influencée par le pictorialisme, Alfred Stieglitz (1864-1946), photographe et marchand d'art américain, et Edward Steichen (1879-1973), peintre et photographe américain. Elle opte pour le prénom Ergy.

En 1925, elle rencontre Moholy-Nagy à Paris, et obtient la naturalisation française.

En 1927, à Stuttgart, l’exposition du Werkbund, association d'artistes et d'industriels visant à promouvoir la recherche dans les arts appliqués et l'architecture et la qualité dans les produits industriels, présente ses photographies. Ergy Landau découvre la Nouvelle Vision photographique et importe en France le premier Rolleiflex. Son style photographique évolue du portrait au sfumato, et du pictorialisme à la Nouvelle Vision et la photographie humaniste, sous l’influence de l'architecture. Les appareils photographiques de petits formats, tels des Rolleiflex et Leica, autorisent de nouveaux angles et cadrages, et contribuent à l'apparition de la Nouvelle Vision, située dans la suite de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) adepte du retour au réel et à la vie quotidienne.

En 1930, dans son studio Landau situé rue Lauriston, Ergy Landau recrute comme assistantes, deux jeunes photographes, Nora Dumas (1890-1979), née Kelenföldi Telkes Nóra à Budapest, et Ylla (1911-1955), née Camilla Koffler à Vienne, qui se spécialise dans la photographie animalière. Nora Dumas et Ergy Landau réalisent des nus de leur modèle ukrainienne, Assia Granatouroff.

Ergy Landau rencontre Raymond Grosset (1911-2000) à qui elle présente les jeunes photographes originaires d'Europe centrale, notamment de Hongrie. Ses photographies sont publiées par Arts et Médecine, Jazz, Lilliput et Paris Magazine. Cette artiste crée aussi pour des annonceurs publicitaires.

En 1933, avec Charles Rado, émigré Juif hongrois ayant travaillé plusieurs années au service photo de l’éditeur berlinois Ullstein, Émile Savitry, Ylla et Brassaï, Ergy Landau co-fonde Rapho, première agence de photojournalisme en France.

En 1936, elle initie une collaboration avec le quotidien britannique Daily Mirror consistant à commenter chaque jour, pendant un an, les événements politiques au travers de portraits d’une petite fille. Une commande qu’elle ne poursuit pas jusqu’à son terme.

Elle est acquiert une notoriété pour ses portraits réalisés à Budapest, Berlin, Vienne et Paris, ainsi que pour « ses magnifiques nus qui témoignent d’une sensibilité particulière pour la représentation du corps féminin ». Elle photographie le sculpteur Bourdelle, les écrivains Thomas Mann et Paul Valéry.

Dans sa préface au livre « Enfants » d'Ergy Landau (éditions O.E.T., Paris, 1936), Marcel Aymé écrit : « Ce qui m’étonne le plus devant tous ces visages d’enfants, ce n’est ni la joie, ni la colère, ni la tristesse, qu’expriment les uns et les autres, mais, sous ces masques divers, les traits essentiels, permanents, qui annoncent déjà le caractère de l’homme. Mais interroger ainsi ces visages de bambins est un jeu qui risque d’être décevant, car cela revient à procéder par analogie avec les visages des adultes. »

Ergy Landau participe à l'Exposition Internationale de la photographie contemporaine accueillie au Musée des Arts décoratifs.

Sous l'Occupation, elle refuse de porter l'étoile jaune discriminant les Juifs, et survit difficilement. En 1942, elle parvient à publier un ouvrage où elle explique la méthodologie pour photographier les enfants.

Après la Deuxième Guerre mondiale - elle a photographié la libération de Paris, Ergy Landau, amie du directeur du quotidien Franc-Tireur, encourage Raymond Grosset, Français Libre, à relancer l'agence Rapho dont les rangs sont rejoints par Robert Doisneau, Jean Dieuzaide, René Maltête, Janine Niepce, la suisse Sabine Weiss et Willy Ronis.

En 1954, avec notamment le journaliste et essayiste Pierre Gascar, Ergy Landau se rend en Chine, afin d’y réaliser des reportages photographiques sur la vie quotidienne, les acrobates du cirque ou le bazar à Shanghai, dans ce vaste pays communiste. Certaines de ses photographies sont réunies et publiées en 1955 sous le titre « Aujourd’hui la Chine ».

Dans le cadre de la quatrième édition de Photo Saint-Germain, La galerie Christian Deydier  présenta une sélection de ces reportages en noir et blanc.

En 1957, les éditions Calmann-Lévy publièrent Horoldamba, le petit mongol, livre au texte d'Yves Bonnieux, et aux photos d'Ergy Landau.

Les photographies d'Ergy Landau illustrent Le Petit chat, du romancier Maurice Genevoix.

Ergy Landau participe aux grandes expositions des années 1950, et décède en 1967.

En 2015, la galerie Christian Deydier présenta des photographies d’Ergy Landau.

Ergy Landau est une des photographes mises à l'honneur dans l'exposition Qui a peur des femmes photographes ? 1839 à 1945 présentée en deux parties chronologiques au musée de l'Orangerie et au musée d'Orsayet dans Son modernas, son fotógrafas au Centre Pompidou à Málaga (Espagne) jusqu'au 24 janvier 2016. Dans les années 1920, Ergy Landau "donne une leçon esthétique avec ce cliché sensuel, provoquant, d'un modèle nu, allongé sur le ventre, dont le creux des épaules arquées dessine un triangle suggestif annonçant la naissance des fesses".

Amis d'Ergy Landau
L’association des Amis d’Ergy Landau (asso.ergylandau@gmail.com), récemment créée, va restaurer la sépulture de la photographe au cimetière de Bagneux (92220).

Une plaque commémorative sera apposée, rue Scheffer, Paris XVIe, sur la façade de l’immeuble où se trouvait le studio d’Ergy Landau.

L'exposition en ligne Ergy Landau à livres ouverts sur http://ergy-landau.litteraturesmodesdemploi.org/ permet de mieux connaitre cette artiste talentueuse.

"Ergy Landau. Une vie de photographe 1896-1967"
En 2022, les éditons Le Bec en l'air ont publié "Ergy Landau. Une vie de photographe 1896-1967", monographie aux textes de Laurence Le Guen, David Martens, Kathleen Grosset. "La découverte de l’œuvre d’une photographe du XXe siècle injustement oubliée".

"Femme photographe, immigrée juive hongroise dans le Paris des années 1920 : voilà une situation qui ne prédestinait sans doute pas Ergy Landau à une postérité éclatante. L’histoire n’a pas fait mentir le destin, à l’évidence. C’est que le paysage photographique de l’époque est dominé par les hommes, et la diaspora artistique hongroise n’y fait pas exception. László Moholy-Nagy, André Kertész, Robert Capa ou Brassaï ont leur place dans toutes les histoires de la photographie, alors que les noms de Nora Dumas, Ylla, Alexandra Kinga Fekete, Suzanna Nagy ou Krisztina Sardi, comme celui d’Ergy Landau, en restent majoritairement absents."

"La présente monographie entend combler cette lacune en mettant en lumière la trajectoire à la fois singulière et à bien des égards exemplaire d’Ergy Landau. Laurence Le Guen, docteur en littérature française et grande connaisseuse de l’œuvre de la photographe, et David Martens, professeur de littérature française à Louvain en Belgique et spécialiste du rapport entre littérature et photographie, éclairent le corpus d’images d’une étude à la fois approfondie et accessible, issue de patientes recherches documentaires et historiques, retraçant le chemin d’Ergy Landau et le contexte de l’époque."

"L’ouvrage propose un parcours à la fois biographique et thématique dans l’œuvre d’Ergy Landau à travers une large sélection de photographies et de nombreuses reproductions de documents provenant des archives de la photographe – négatifs, planches contacts, correspondances, carnets de travail, publications dans la presse, livres pour enfants… – , la majeure partie étant publiée ici pour la première fois. Cette monographie rétablit ainsi Ergy Landau à sa juste place dans l’histoire de la photographie du XXe siècle, tout en contribuant à la reconnaissance du rôle décisif des femmes dans l’histoire de la photographie."

Rétrospective
La Maison de la Photographie Robert Doisneau propose une rétrospective d'Ergy Landau. Le commissariat est assuré par Kathleen Grosset, Laurence Le Guen et David Martens, auteurs des citations infra. L'exposition a été organisée avec la collaboration de l’Association des Amis d’Ergy Landau.

"L’exposition rétrospective Ergy Landau, 1896-1967 retrace pour la première fois la trajectoire de cette photographe d’origine hongroise installée à Paris au début des années 1920".

"C’est à travers une centaine de tirages originaux totalement inédits et des archives personnelles récemment découvertes que nous suivons cette figure aujourd’hui peu connue du grand public et pourtant prédominante au milieu du 20ème siècle.  Pendant plus de trente années, Ergy Landau participe en effet aux plus grandes expositions photographiques et collabore à de multiples publications, livres d’art et ouvrages pédagogiques en passant par les revues grand public. Ses photographies les plus personnelles témoignent d’une inventivité, d’un sens précis de la composition, d’une attention et d’une facilité pour agencer les jeux de l’ombre et de la lumière".

« Qui, aujourd’hui, a entendu parler d’Ergy Landau ? Sans doute peu de personnes en dehors d’un cercle restreint de spécialistes, historiens et amateurs de photographie du 20ème siècle. Pourtant très active entre le début des années 1920 et la fin des années 1950, Ergy Landau a plus que compté dans le paysage photographique français. »

« Issue de la diaspora hongroise qui quitte son pays au lendemain de la Première Guerre mondiale, elle s’installe à Paris et développe une activité de photographe professionnelle particulièrement diversifiée. Si elle ouvre dès son arrivée un atelier dans le 16ème arrondissement c’est parce qu’elle s’est initiée très tôt avec la technique et qu’elle fréquente depuis plusieurs années déjà, et malgré son jeune âge, les cercles hongrois de la « photographie d’art ». En France, elle continue d’entretenir ses amitiés avec ses compatriotes (Brassaï, Kertész, Moholy-Nagy…) et contribuera à initier Nora Dumas et Ylla, qui seront dans un premier temps ses assistantes. »

« S’imposant rapidement comme une spécialiste du portrait, tout spécialement d’enfants, elle développe des recherches formelles qui la rapprochent à certains égards de la Nouvelle Objectivité et réalise dans le même temps de nombreux nus féminins. Publiées dans différents périodiques de la presse illustrée et des magazines ou revues de l’entre-deux-guerres, ses images témoignent de l’émancipation des corps qui accompagne certaines transformations des modes de vie, notamment sous la forme des loisirs de plein air et des sports pratiqués en pleine nature. En 1933, elle rejoint l’Agence Rapho, dont elle soutiendra la renaissance après-guerre. Jusqu’à l’accident qui, en 1965, la laisse lourdement handicapée, elle effectue plusieurs séjour et reportages à l’étranger (Mongolie, Chine) et publie plusieurs livres de voyages et d’autres destinés au jeune public. »

« Décédée sans descendance en 1967, avant la période qui, dans les années 1970, marque la reconnaissance des photographes comme des artistes à part entière, Ergy Landau tombe peu à peu dans l’oubli. Cette exposition, ainsi que l’ouvrage monographique qui l’accompagne, sont les résultats d’une recherche qui a été rendue possible par l’exploration du fonds E. Landau, inédit jusqu’alors. Ce travail vise à faire connaître la trajectoire d’une photographe à la fois singulière en même temps qu’exemplaire de l’histoire des femmes photographes du 20ème siècle. »



"Paris dans l'objectif d'Ergy Landau"
La Mairie du XVIème arrondissement de Paris présente l'exposition "Paris dans l'objectif d'Ergy Landau". Les commissaires d'exposition sont Kathleen Grosset et Laurence Le Guen.

L’association des Amis d’Ergy Landau présente ainsi cette exposition visible par tous les piétons parisiens.

"A l’heure où l’on célèbre les femmes artistes et plus particulièrement les femmes photographes, cette exposition rend hommage à Ergy Landau, aujourd’hui méconnue, et dont le parcours et la carrière s’inscrivent pourtant dans l’Histoire de la photographie du 20ème siècle."

"Des années 1920 aux années 1950, Ergy Landau participe aux grands courants photographiques qui jalonnent le siècle, s’engage dans la défense des photographes, participe aux plus grandes expositions, et ses images se retrouvent dans de multiples publications, des magazines d’actualité aux publications féminines en passant par celles destinées aux bambins, ainsi que dans ces campagnes de publicité en tous genres. Praticienne remarquable, ses photographies les plus personnelles témoignent d’un goût certain, d’un sens précis de la composition, d’un attrait pour les visages et les corps, ainsi que d’une inclination et d’un talent manifeste pour agencer les jeux de l’ombre et de la lumière."

« Fuyant les troubles qui secouent sa Hongrie natale, la photographe Ergy Landau rejoint Paris, alors capitale mondiale de la photographie, en 1923, et s’installe dans le XVIe arrondissement auquel elle sera fidèle jusqu’à sa mort en 1967. Se démarquant des artistes qui à l’époque privilégient le quartier de Montparnasse, Ergy Landau ouvre le « Studio Landau » au 17 rue Lauriston qu’elle quittera pour le 34 de la rue Scheffer, deux adresses où se presseront les acteurs de la vie culturelle et les familles de la bonne société parisienne pour des portraits modernes et dynamiques. C’est également dans ces lieux que se formeront les photographes Nora Dumas et Ylla. »

« Hors de ces murs, elle fixe dans l’objectif de son Rolleiflex des vues de la capitale, saisissant sur le vif les Parisiennes et Parisiens dans leurs activités, soldats tentant leur chance à la Loterie Nationale, dresseurs de chèvres, lecteurs des jardins, bouquinistes, amateurs de gymnastique ou pêcheurs des bords de Seine ou encore scènes de liesse lors de la Libération. »

« Déambulant dans les rues du XVIe arrondissement, elle capture les attitudes des enfants absorbés dans des parties de billes ou dans la lecture de comics à l’angle de la rue Henri Martin. Au jardin d’acclimatation, elle enregistre les sourires des enfants qui nourrissent les chèvres ou les lapins de la petite ferme et les prouesses de futurs athlètes sur les agrès ou dans les bassins. Ces images, tirées de ses archives et pour la plupart jamais montrées au grand public, nous offrent de formidables témoignages de la vie des Parisiens, et particulièrement des habitants du XVIe arrondissement, des années 1930 à 1950. »

« Cette exposition, ainsi que celle qui se tient à la Maison Doisneau de Gentilly et l’ouvrage qui l’accompagne, contribuent à remettre dans la lumière la trajectoire d’une photographe à la fois singulière en même temps qu’exemplaire de l’histoire des femmes photographes du 20ème siècle. »

Repères biographiques Ergy Landau

« 19 Juin 1896 : Naissance à Budapest de Erzsébet Landau
1915 : Premières photographies signées Landau Erzsi
1919 : Ouverture du studio Landau au IV. District, Ferencz József à Budapest
18 mai 1923 : Arrivée à Paris. Change son nom en Ergy Landau. Loge chez des compatriotes rue Raynouard
30 septembre1924 : Ouverture du « Studio Landau » au 17 rue Lauriston à Paris
1933 : Contribue à la création de l’agence photographique Rapho
1936 : Emménage au 34 rue Scheffer à Paris. Exposition internationale de la photographie contemporaine, Pavillon de Marsan au Louvre
1939 - 1944 : Refuse de porter l’étoile jaune sous l’Occupation
1944 : Photographie la Libération de Paris
1946 : Salon national de la photographie, Bibliothèque nationale de France
1954 : Première photographe française en Chine maoïste à l’invitation de l’Association des Amitiés franco-chinoises
6 juin 1967 : Décès au 34 rue Scheffer à Paris. »


Du 2 au 27 février 2023
71, avenue Henri Martin. 75016 PARIS
Tél. : 01 40 72 16 16

Du 23 septembre 2022 au 8 janvier 2023, prolongation au 26 février 2023
1, rue de la Division du Général Leclerc. 94250 Gentilly, France
Tél. : 01 55 01 04 86
Entrée libre :
Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 18 h 30
Samedi et dimanche de 13 h 30 à 19 h (fermée les jours fériés)

Du 5 novembre au 18 décembre 2015
A la galerie Christian Deydier
30, rue de Seine – 75006 Paris
Tél. : 01 40 20 97 34
Du mardi au samedi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30

Visuels : Ergy Landau, Sans titre, C.1954, Tirage gélatino-argentique d’époque.

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Cet article a été publié le 17 décembre 2015.

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