Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 30 septembre 2024

L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors


L’ALAT (Aviation légère de l'Armée de Terre, Armée de l'Air de l'Armée de Terre) a fêté ses 60 ans au salon Eurosatory qui organisa le 17 juin 2014 un colloque sur l'aérocombat dans les engagements récents et les hélicoptères, systèmes d'armes modernes. Elle avoisinait « 4 500 personnels répartis en officiers, sous-officiers et militaires du rang ». Elle vivait des mutations décisives : harmonisation avec les formations aéronautiques civiles européennes dans le cadre des JAR-FCL 2, affinement de sa doctrine d’emploi, renforcement de son caractère interarmées, arrivée du Tigre en 2003 et du NH 90 en 2011, formation au Tigre à l’Ecole Franco-allemande, etc. Elle conjugue passion aéronautique et aspiration à servir son pays. Enquête réalisée en 2002. En 2024, l'ALAT célèbre ses 70 ans.

Jean Boulet (1920-2011), émérite pilote d'essai sur hélicoptère
L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors
« Les drones, un usage controversé » par Peter Yost


Commandement de l’Aviation légère de l’armée de Terre
L’armée de Terre exploite plus de la moitié des hélicoptères de l’État français et les deux tiers des appareils à voilure tournante des armées. Elle tient donc une place prépondérante dans les instances interministérielles et interarmées traitant de cette capacité majeure pour le succès des opérations militaires modernes.

"Tout en conservant son rôle d’expertise de l’armée de Terre en matière d’intervention à partir de la 3e dimension, le COM ALAT devient une structure opérationnelle assurant la cohérence du continuum formation, entraînement et préparation à la projection de l’ALAT. Il intègre la 4e brigade d’aérocombat (BAC), nouvelle unité de combat intégrant un état-major interarmes, une compagnie de transmissions et trois régiments d’hélicoptères de combat. La 4e BAC a été créée le 5 juillet 2016 à Clermont-Ferrand."

"Le COM ALAT assure la maîtrise de la 3e dimension pour l’armée de Terre. Il contribue à garantir la cohérence capacitaire du « milieu aéroterrestre » et valorise ainsi la place de cette composante en interarmées. En qualité de tête de chaîne de l’aéronautique de l’armée de Terre, il est responsable de la mise en œuvre opérationnelle du maintien en condition opérationnelle aéronautique et est exploitant de tous les aéronefs."

"Le COM ALAT est constitué :
d’un état-major à la fois opérationnel et expert de la 3e dimension de l’armée de Terre ;
de l’école de l’ALAT comprenant cinq organismes de formation dont les cursus sont déterminés en liaison avec l’ECIA (l’école de pilotage de Dax, l’école de combat du Luc, les centres de formation Tigre de  l’EFA, du CFA PTL, ainsi que le CFIA NH 90) ;
de la 4e BAC à vocation interarmes, dotée d’une structure de commandement tactique capable d’accueillir et de faire manœuvrer des unités interarmes de contact, de trois régiments d’hélicoptères de combat et d’une compagnie de commandement et de transmissions. Elle disposera d’un groupe d’adaptation à l’aérocombat (GAAC), pour l’intégration d’unités du 1er champ et le concours auprès des unités du 2e champ ;
d’une structure de maintenance dédiée (9e BSAM), constituant le magasin central des rechanges aéronautiques et possédant une capacité de maintenance opérationnelle ;
d’un détachement d’avions d’aide au commandement."

"Chiffres clés
4 369 hommes et femmes (2017)
329 hélicoptères (2017)
8 implantations principales".

Des métiers divers et passionnants.

« La justification de l’ALAT, c’est d’utiliser la troisième dimension dans un contexte de tactique terrestre. Sur les 700 hélicoptères de l’Etat, le Contrôle Général des Armées a recensé 463 hélicoptères à l’ALAT - ce nombre atteindra 410 -, 95 dans la Marine, 83 dans l’Armée de l’air et une quarantaine dans la gendarmerie », résume le général Ladevèze, commandant l’ALAT. Celle-ci forme les pilotes des trois Armées, de la gendarmerie, des Douanes et de la Sécurité civile.

Un recrutement dual sélectif
C’est le Centre de Sélection et d’Orientation (CSO) qui filtre les sous-officiers.
« Tous statuts confondus, le recrutement couvre un spectre de 17 ans - futurs sous-officiers pilotes à l’ENSOA (Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active à Saint- Maixent) - à 34 ans. Avoir le Bac est la condition préliminaire. Indispensable, l’agrément technique de l’ALAT comporte un volet technique à Vincennes et un volet médical à l’hôpital parisien Percy. A Vincennes, on prononce un pronostic de réussite en formation-pilote, complété par l’examen médical d’admission au titre de la spécialité de pilote effectué au CPEMPN (Centre Principal d’Expertise Médicale du Personnel Navigant). Un candidat sur huit est retenu. L’objectif est que le taux d’échec au stage de l’EAALAT (Ecole d’Application de l’ALAT) à Dax soit inférieur à 10%. Il est de 6-7% », explique le lt-col. Vaute, chef de la section Sélection de l’ALAT.
Outre les tests de personnalité - sociabilité, équilibre psychologique, réactivité -, et de connaissances, ceux psychométriques apprécient les facultés de raisonnement, de représentation mentale et d’orientation spatiale.
Les candidats pilotes passent des tests de psychomotricité : sur une plate-forme d’hélicoptère, sont mesurées « la coordination, la dissociation de l’attention, la combativité et la gestion de l’effort dans la durée ».
Des entretiens avec un officier pilote et/ou un psychologue complètent le dispositif.

Pour les sous-officiers (pilote, observateur météo, contrôleur de sécurité aérienne), majoritaires à l’ALAT, cette sélection intervient avant examen de leur dossier en Commission, modalité d’accès à Saint-Maixent. Après une scolarité de sept mois, ils signent un contrat de cinq ans (dix ans pour les pilotes).

Pour les officiers, distinguons trois voies.
Tout d’abord, les jeunes de 24-25 ans, à Bac + 2-3, veulent devenir pilotes et postulent comme OSC (Officier Sous Contrat). Chaque année, l’ALAT recrute 5-6 OSC signant pour 15 ans.
Puis, les Saint-Cyriens de 22-23 ans passent les épreuves de cet agrément pour pouvoir choisir éventuellement l’ALAT (une dizaine de places par an).
Enfin, par la voie semi-directe précoce des sous-officiers de 26-27 ans entrent par concours à l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA) au cursus de deux ans, et celle tardive : des sous-officiers de 30-35 ans sont promus officiers des Ecoles d’Armes.

De la sélection à la formation continue, est détectée la capacité à progresser.

L’EAALAT
L’EAALAT est implantée dans deux sites principaux, Dax et Le Luc en Provence. Le troisième site est le Centre de Vol en Montagne (CVM) de Saillagouse. L’objectif : former 100 pilotes par an, dont 70 pour l’ALAT.

Après un stage de quatre mois à Coëtquidan, les OSC suivent un stage-pilote avec les officiers à Dax, base chargée de la formation initiale. Le stagiaire acquiert les techniques de pilotage - vol aux instruments de jour/nuit (10 h de tenue machine), prise en compte de l’environnement météo, circulation et réglementation aériennes -, les notions d’équipages et de missions, la discipline militaire, et la pratique des sports. Après quatre mois de cours théoriques, il effectue son premier vol. Le nombre d’heures de formation théorique est de 550. Celui d’heures de vol s’élève à 120 h, dont dix heures de vol solo, ce qui mûrit le pilote. Le stage dure quarante semaines. Les sous-officiers pilotes se spécialisent ensuite au Cannet des Maures (Var) en hélicoptères Légers ou de Manoeuvres. A Dax, sont formés aussi les moniteurs en stages de dix semaines.

Au Luc en Provence : c’est « la formation dans le domaine tactique, de l’emploi et de la mise en œuvre des systèmes d’armes, et au vol IR ». Vocation est à « l’apprentissage du combat aéromobile, à la formation avancée des équipages à leurs systèmes d’armes (130-140 heures de vol) - i.e. un appareil armé, Gazelle-reconnaissance, Gazelle de combat air/air (canons ou missiles), Gazelle d’appui-destruction essentiellement à vocation anti-char, et hélicoptère de manoeuvres, transport tactique ou Utilities Helicopters - et dans lequel le vol tactique est nécessaire ». Les techniques sont sophistiquées : vol de combat dans le terrain, vol avec Jumelles de Vision Nocturne (JVN), tir de nuit avec caméra thermique Viviane et tir air-air. Sur hélicoptères léger ou de transport, en appui protection, jour/nuit. Les vols avec JVN sont fatigants pour les équipages. Pour les officiers, le stage dure 11 mois. Pour les sous-officiers, celui de pilote de combat dure neuf semaines. Il peut être suivi par un stage, selon la filière, d’une durée maximale de trente-trois semaines.

L’EAALAT compte une centaine d’appareils, « répartis pour moitié dans chaque base selon la formation initiale ou spécialisée : à Dax, la Gazelle SA 341, un monomoteur simple et fiable, et au Luc des hélicoptères plus diversifiés. La base du Luc recourt à tous les appareils en service dans l’ALAT, sauf le Cougar : le Puma pour la formation sur hélicoptère de transport tactique et celle IR, le Fennec pour celle IR essentiellement et les différents types de Gazelle - Canon, AATCP (Air Air Très Courte Portée), caméra thermique Viviane -, pour celles « systèmes d’armes », tactique et JVN. Car l’ALAT a peu de Cougar et il s’agit d’une extension de la qualification sur Puma. Les pilotes apprennent sur manuels et simulateurs et effectuent le vol de validation sur Cougar dans un régiment », note le col. Tissot, directeur Général de la Formation à l’EAALAT.

Il poursuit : « L’EAALAT ne réalise que 5% des heures de formation sur simulateur en raison de la spécificité du vol en hélicoptère : celui-ci et son environnement sont difficilement modélisables. A partir de 2003, grâce aux progrès technologiques et en concordance avec les normes JAR-FCL 2 (Joint Aviation Requirements Flight Crew Licensing, 2 pour hélicoptère), seront mis en place des simulateurs adaptés. Ce qui devrait porter ce ratio à 20-25%, et vers 2015 à 50% avec l’arrivée des Tigre et NH 90. Cela sera sensible dans le domaine de la formation tactique (avec EDITH, Entraîneur Didactique Interactif Tactique pour Hélicoptère). En formation initiale, les JAR-FCL 2 pourraient autoriser 1/3 des heures du stage CPL (Commercial Pilot License) sur simulateur ». Depuis septembre 2000, les pilotes sont formés selon ces normes dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2002-2003.

L’Ecole Franco-Allemande formera à Fassberg (Allemagne) les mécaniciens, et au Luc les moniteurs, puis les pilotes du Tigre. Les cours communs seront dispensés en anglais, et ceux sur les systèmes d’armes français et allemands dans la langue nationale.

Carrières et emplois
« Ce qui caractérise l’ALAT, c’est un esprit alliant les exigences opérationnelles de l’Armée de terre et la fraternité aéronautique : la cellule de base est l’équipage de 2-3 hommes, dont un mécanicien-navigant pour le Cougar, puis la patrouille (2-3 appareils), l’escadrille (dizaine d’appareils, 40 personnes), le régiment (800-1 000 personnes). Donc une solidarité de fait, renforcée, car souvent ceux envoyés en opérations vivent ensemble 4-6 mois. C’est une communauté de destins entre échelons. Le pilote-soldat est ambivalent : s’il vit en temps de paix sur une base, il a vocation à travailler n’importe où, parfois en longue durée, dans des conditions rustiques, extrêmes, voire hostiles, loin de sa famille », expose le gal Ladevèze. Après l’EAALAT, pour 90% d’entre eux, les pilotes sont affectés dans un Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC), sur le système d’armes choisi. Certains le sont dans des unités particulières : escadrilles de montagne à Gap, escadre de liaison à Rennes et escadrille à Compiègne.

« Il y a deux rythmes de carrière différents avec des possibilités d’avancement sensiblement égales. Certains officiers ont une mobilité rapide (2-3 ans dans une garnison) : jusqu’au grade de capitaine, ils sont dans des unités de contact, puis servent dans les états-majors ou à l’encadrement supérieur de ces unités. D’autres, les experts sont spécialisés dans un savoir-faire pendant une grande partie de leur carrière, en fait la seconde : ils donnent la continuité indispensable à des programmes. Un pilote ou un ingénieur d’essais reste souvent dans sa spécialité », observe le gal Ladevèze. Sans être un CEV, le GAMSTAT (Groupement AéroMobile du Service Technique de l'Armée de Terre) mène des études, dialogue avec les industriels, assure une veille technologique, valide les caractéristiques et éclaire le commandement. Ses experts doivent « rester dans la logique de stricte suffisance, en assurant un compromis entre l’idée et le besoin ».

« Après l’EAALAT, l’officier est affecté en régiment pendant quatre ans, passe l’apprentissage de chef de patrouille avant de suivre le cours de commandant d’unité, ce qui déterminera sa désignation éventuelle à la tête d’une escadrille. Mille heures sont exigées pour rendre cette expérience profitable et lui permettre de s’imposer comme chef. On commande en moyenne à 30 ans », expose le col. Tissot. Le lieutenant est promu capitaine automatiquement après quatre ans d’ancienneté dans son grade, et sa promotion au choix comme commandant a lieu après cinq-neuf ans d’ancienneté dans son. Les officiers entrent à l’Ecole d’Etat-Major (Compiègne), puis sur concours à l’Ecole de guerre, ensuite au Collège Interarmées de Défense (Paris) pour apprendre à commander des RHC. Enfin, the happy few suivent les cours de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN) et de l’Ecole du CHEM (Cours des Hautes Etudes Militaires), à l’Ecole Militaire.

« Le sous-officier reste 5-8 ans dans la garnison, ce qui signifie 2-3 mutations dans sa carrière. Aux ordres d’un chef de bord, c’est un spécialiste dans une escadrille. Il démarre comme sergent-pilote, ou maréchal des logis ». Par des stages à l’EALAT, après environ six ans d’expérience et mille heures de vol, il peut devenir chef de bord (BSTAT), moniteur ou chef de patrouille, et « accéder au corps des officiers par plusieurs voies : vers la trentaine, celle d’officier des Armes, à statut particulier qui lui interdit d’accéder aux plus hauts échelons de la hiérarchie. Dans la catégorie des OSC, il peut accéder au corps des officiers par le contrat de spécialité d’une durée maximale de vingt ans », décrit le gal Ladevèze.

Enjeux et perspectives
Le taux de disponibilité s’élève à 65-70%. L’ALAT offre environ 170 h d’entraînement. Son but ? Atteindre vite 180 h. 2002 devrait concrétiser ses efforts.

« On va passer au Cougar MK 2 plus, qui demande un entraînement suivi, sur simulateur régulièrement. Avec le Tigre, un système d’armes complet, c’est la technicité équivalente à celle du Mirage 2000, du Rafale par certains aspects, et du Cougar MK 2. Cela implique un entraînement continu sur appareils d’armes et de complément et simulateurs. L’ALAT a autorisé un type de vols de combat de nuit, où sur un trajet court et bien reconnu, on peut descendre à 5-10 m du sol pour des approches finales de cibles, à 10 km de l’objectif. Le NH 90 aura notamment un Flir, une caméra thermique de pilotage permettant de s’infiltrer très bas. Après la Marine (2005) et l’Allemagne (vers 2005), l’ALAT devrait disposer en 2011 du NH 90 qui apporte des automatismes similaires à ceux d’avions de transport sophistiqués, est en plus adapté au travail tactique, et a des commandes électriques. Il nécessite aussi un entraînement suivi pour maîtriser la complexité des système de gestion de mission, i.e. l’intégration des appareils et formations dans l’environnement aéroterrestre, avec des contraintes fortes et la gestion de la troisième dimension », prévoit le gal Ladevèze.

La reconversion professionnelle
« Tout militaire ayant quatre ans de service et quittant définitivement les Armées peut bénéficier de congés de conversion d’une durée maximum de 12 mois pour suivre les actions de formation adaptées à son projet professionnel, et d’une. phase de préparation, d’information, complétée par un bilan d’orientation qui vise à élaborer son projet professionnel. Validé par des professionnels, celui-ci détermine l’aide nécessaire : stages de formation, d’accompagnement, intégration d’entreprise, etc. » (loi de 1996). Quand l’aide est d’accompagnement, ce congé dure au maximum six mois. Quand elle vise un changement d’orientation qui requiert une formation, à ce congé de douze mois au maximum peut s’associer une aide financière de 7 625 € en-deçà de vingt-cinq ans de service, et de 4 575 € au-delà.

Les secteurs de reconversion ? L’aéronautique civile -, comme pilote, instructeur, mécanicien, logisticien, etc. -, les assurances, etc. Placide, le général Ladevèze conclut : « On a assisté à toutes sortes de reconversions, la plupart du temps très réussies ».

Crash en 2017
Le 2 février 2017, deux hélicoptères militaires Gazelle de l’école d’aviation du Cannet-des-Maures se sont écrasés près du lac de Carcès, à proximité de Saint-Tropez. Les cinq soldats à leur bord sont morts : "les  trois instructeurs de l’EALAT morts sont le lieutenant-colonel Stéphane Chaon, 44 ans, le capitaine François Mille, 35 ans, et le capitaine Patrick Vasselin, 52 ans. Les deux stagiaires du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (RHFS) de Pau disparus sont le capitaine Quentin Gibert, 29 ans, et le lieutenant Sébastien Grève, 30 ans. Tous mariés, ils laissent derrière eux onze enfants". Florence Parly, ministre des armées s’est rendue sur place. "Créée en 1957, la base du Cannet-des-Maures accueille aujourd’hui une des implantations de l’école de l’aviation légère de l’armée de terre. Elle regroupe l’état-major de l’école et trois centres de formation, dont la base école Général-Lejay".

Problèmes
En 2017, des articles ont révélé la vétusté des appareils militaires français. 

Le 11 juillet 2018 a été publié le rapport d'information de Dominique de Legge fait au nom de la commission des finances au résumé alarmant : "Le parc d'hélicoptères des armées : une envolée des coûts de maintenance, une indisponibilité chronique, des efforts qui doivent être prolongés". "Alors que les crédits consacrés au maintien en condition opérationnelle (MCO) des hélicoptères des armées ont crû de plus de 56 pour cent entre 2009 et 2017, seul un aéronef sur trois est disponible.
Sur un parc total qui comprenaient 467 hélicoptères en 2017, 161 appareils étaient ainsi immobilisés dans l'industrie et 135 dans les forces.
Les causes de cette indisponibilité sont multiples : une organisation du MCO des aéronefs complexe, un parc très hétérogène, des règles de navigabilité parfois inadaptées et excessives, des besoins structurels de maintenance aggravés par l'intensité des déploiements en opération extérieure, des défaillances de la chaîne logistique, etc.
Si des initiatives ont été prises ces dernières années, avec le lancement d'un « plan d'actions hélicoptères » (PAH) en 2014 et la réforme du MCO aéronautique en 2017, Dominique de Legge, rapporteur spécial des crédits de la mission « Défense » estime que ces efforts doivent être prolongés.
Dans cette perspective, il formule quatorze recommandations s'articulant autour de trois axes :
- améliorer le pilotage financier du MCO ;
- renforcer l'efficacité du soutien opérationnel ;
- faire évoluer les relations avec les industriels".

70e anniversaire en 2024
Début juillet, l'ALAT "a eu des hélicoptères stationnés sur l’aérodrome de Chartres afin, entre autres, de préparer le défilé du 14 Juillet à Paris. Rencontre avec le capitaine Nicolas. La célèbre parade dans le ciel du 14 juillet, à Paris, réclame tout autant de concentration que les missions en opération extérieure (Opex). « Notre métier requiert de la rigueur », souligne, vendredi, le capitaine Nicolas, pilote au sein de l’aviation légère de l’armée de Terre (Alat), au manche d’un Cougar."

"Héritière de l’aviation légère d’observation de l’artillerie, l’ALAT est née officiellement en novembre 1954 avec son propre personnel et son équipement. Lors de sa création ce sont des avions Morane-Saulnier, l’une des firmes à l’origine de l’activité d’avionneur de Daher, les MS 500 « Criquet », qui ont constitué la flotte de la nouvelle arme avec 40 appareils. Avant l’avènement de l’hélicoptère, ces avions à décollage et atterrissage courts (STOL) assuraient les missions d’observation, de réglage d’artillerie, d’appui des troupes au sol et d’évacuation sanitaire. Des caractéristiques STOL qui se perpétuent avec la gamme d’avions Kodiak de Daher", a relaté La Semaine des Pyrénées (27 septembre 2024).

Le 19 septembre 2024, l’ALAT "a fêté ses 70 ans d’existence à Pau (Pyrénées-Atlantiques) au sein de la base du 5ème Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC). L’entreprise Daher, basée dans les Hautes-Pyrénées, était présente. Un colloque suivi d’une prise d’armes présidée par le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de Terre, a réuni des représentants des forces armées et les familles des personnels de l’ALAT".

"Daher, constructeur des avions TBM 700 (photo ci-dessus), qui équipent l’une des unités de l’ALAT, était l’un des partenaires de cette célébration. Son avion utilitaire Kodiak 100 ainsi que ses services de maintenance, d’ingénierie et de logistique y étaient également présentés."

"Au début des années 90, l’ALAT a retenu le TBM 700 pour assurer la mission de transport d'Autorités de l'Armée de Terre. Une flotte de 8 avions a été commandée en 1992 avec des TBM 700A, livrés entre février 1995 et fin 1999, puis complétée en 2000 par trois TBM 700B, version à porte large".

"La flotte ALAT compte aujourd’hui 8 avions, tous basés sur l'aéroport de Rennes Saint-Jacques et opérés par le détachement avions de l'Armée de Terre. Cette flotte est entretenue dans le cadre d’un contrat de maintien en conditions opérationnelles (MCO), renouvelé pour la 4e fois en 2021 au profit de Daher, pour une durée de 7 ans."

"En 2010, la Direction Générale de l’Armement (DGA) a choisi Daher pour réaliser la rénovation avionique de l’ensemble des TBM 700 des forces armées françaises dont les avions de l’ALAT. Cette modernisation, qui s’est achevée en juin 2014, comprenait l'installation de la suite avionique Garmin G1000 avec son pilote automatique numérique, accompagnée de la mise au standard civil et de la certification de navigabilité européenne."

"Parmi les autres modifications figurent :
- L’installation d’un système d’enregistrement de paramètres de vol Apibox de la société IAero,
- Le remplacement de la balise de détresse par un modèle plus compact Artex ME406,
- Le remplacement du radar météo par un modèle plus récent et l’intégration d’un Stormscope, appareil de détection d’orages,
- La mise en place d’aménagements supplémentaires pour les passagers".

"A la fois avionneur, industriel, prestataire de services industriels et logisticien, Daher compte aujourd'hui environ 13 000 salariés pour un chiffre d'affaires de 1,65 milliard d'euros en 2023. Entreprise familiale, Daher est tourné vers l'innovation depuis sa création en 1863. Présent dans 15 pays en Europe, Amérique du Nord et Asie, Daher conçoit et développe des solutions à valeur ajoutée pour ses clients et partenaires aéronautiques et industriels. La Division Avions de Daher construit deux familles d’avions monoturbopropulseurs : l’avion de voyage pressurisé TBM de Tarbes, en France ; et l'avion utilitaire Kodiak à Sandpoint, Idaho, États-Unis".

Lors de cet anniversaire, général Pierre Schill, "le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] qui, inlassablement, met en garde contre les « vérités du moment », estimant qu’il « serait dangereux de mettre au rebut un type d’armement au regard d’une expérience contingente ». Et cela vaut pour les hélicoptères d’attaque, dont il a récemment encore défendu la pertinence dans la revue « Combats futurs », publiée par le Commandement du Combat Futur [CCF]", a précisé Laurent Lagneau (Opex360.com, 22 septembre 2024).

« Les évolutions actuelles de la conflictualité donnent aujourd’hui l’avantage – temporairement, comme toujours – à la cuirasse sur le glaive », a d’abord relevé le CEMAT. Effectivement, les « capacités de défense sol-air ont progressé plus vite que la protection des hélicoptères », ce qui pose la question de l’avenir de l’aérocombat, à qui l’on « oppose la puissance de l’artillerie et la prolifération des drones et munitions téléopérées à bas coût, un adversaire mettant en œuvre des systèmes sol-air redondants et performants », a admis le général Schill. « Beaucoup semblent convaincus, à l’aune de l’expérience russo-ukrainienne, que l’hélicoptère est désormais en voie de déclassement, au mépris de certains retours d’expérience qui montrent qu’il produit encore les effets attendus sur le champ de bataille », a-t-il ensuite déploré.

"Toujours est-il que, pour le CEMAT, « l’hélicoptère habité n’a pas dit son dernier mot » car la « place de l’homme, instrument premier du combat, reste déterminante car lui seul autorise une capacité de combat dans un environnement brouillé, lorsque les communications ne fonctionnent plus ».

Et d’insister : « Lui seul permet de remplir la mission de manière autonome, en adaptant les modalités à la finalité donnée par le chef. Lui seul a le pouvoir de mesurer les effets de son action, de la démonstration de force au tir à détruire. Lui seul enfin possède une réversibilité totale, lorsque l’intensité du combat décroît et transforme le visage de l’affrontement ».

"Au passage, le général Schill a sans doute donné une réponse aux questions qui se posaient il y a quelques mois au sujet du successeur de l’hélicoptère d’attaque Tigre. « Les études amont portent sur le fait de savoir si les vols seront habités ou non. Nous avons un choix à faire entre la modernisation des aéronefs existants ou le passage à des équipements de génération suivante, avec des hélicoptères robotisés, une combinaison entre hélicoptères et drones comme dans le système de combat aérien du futur [SCAF], ou encore le ‘char du futur’, le MGCS [Main Ground Combat System] », avait-il en effet détaillé lors d’une audition au Sénat."

"A l’occasion des 70 ans de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT), Yves Le Bec, dessinateur officiel de l’Union Nationale des Anciens de l’ALAT, propose un recueil de dessins humoristiques. Ce nouveau livre de Yves Le Bec regroupe des dessins couvrant cette période de 70 ans. Le premier date de 1954 exactement, un Bell 47 à flotteurs dessiné grâce à l’autorisation de Jean Moine (le premier pilote d’hélicoptère qui s’est posé au sommet du Mont Blanc le 6 juin 1955) et les derniers sont tout frais et représentent le Guépard. Tous ces dessins sont en couleurs et sont accompagnés de textes explicatifs… « pas trop rébarbatifs » précise Yves Le Bec, avec l’humour qui caractérise son oeuvre. Tous les avions et hélicoptères de l’ALAT sont représentés, dans un ordre « proche de la chronologie » et quelques autres engins volants, hors ALAT, ont été ajoutés. L’ensemble forme un livre de 100 pages, format A4, couverture cartonnée. Les bénéfices de ce livre seront intégralement versés à l’Entraide ALAT, qui vient en soutien aux familles des disparus."

"Afin d’optimiser l’impression de ce livre, il est proposé en souscription (20 € + 10 € de frais de port). L’impression est prévue pour le début du mois de novembre. Les livres pourront ainsi être distribués au plus tard début décembre et seront donc arrivés avant la période des cadeaux de fin d’année. Contact : Yves Le Bec ny91@free.fr"


Visuels :
Insigne de l’Aviation légère de l’armée de Terre - © armée de Terre

L’Eurocopter EC-120 B Calliopé, ou Colibri dans le civil, aux couleurs de Héli-Dax, en service dans l’ALAT comme hélicoptère-école depuis 2008. © Yves Le Bec



Articles sur ce blog concernant :
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Cet article a été publié dans le n° 569 d'Aviasport d'avril 2002, et sur ce blog le :
- 17 novembre 2012 alors que des milliers de postes sont à pourvoir dans l'aéronautique, qu'un excès de règlementation  bureaucratique européenne pénalise l'aviation française ;
- 17 juin 2014 et 18 août 2017, 3 février et 30 juillet 2018.

mardi 24 septembre 2024

« Paris 1924, la publicité dans la ville »

La Bibliothèque Forney - Hôtel de Sens propose l’exposition « Paris 1924, la publicité dans la ville ». Durant la Belle-Epoque, parallèlement à l'essor industriel, aux mutations sociales et aux prémisses d'une société de consommation, les réclames se sont multipliées : communication institutionnelle popularisant les noms de marques, publicités d'articles, etc. Elaborée par des artistes talentueux et des professionnels aguerris notamment aux Etats-Unis, une publicité louée ou décriée qui colore les pignons d'immeubles d'une capitale accueillant les Jeux olympiques en 1924. 


Parfois, un piéton curieux levant les yeux vers les bâtiments parisiens découvre des fresques publicitaires datant de la Belle-Epoque, situées dans les parties supérieures de certaines façades d'immeubles. Peintes et datées, ces annonces vantent des produits : la liqueur Bénédictine et
 la peinture laquée Ripolin (angle de la rue des Martyrs et de la rue Hippolyte-Lebas, 75009)... Certaines indiquent l'eau à tous les étages.

« La publicité et Paris au début des années 1920 sont au cœur de cette exposition : publicité institutionnelle et propagande, publicité commerciale des boutiques, des grands magasins et des marques, promotion des lieux de spectacle et de divertissement. Le but est de faire découvrir aux visiteurs de l’exposition le Paris tel qu’il existait lors de la tenue des Jeux olympiques de 1924 et de leur faire vivre une véritable immersion dans la capitale à un siècle d’intervalle, grâce aux fonds conservés par les bibliothèques de la Ville de Paris. »

« Le développement de la publicité accompagne le renouveau culturel et artistique et l’essor économique des années 1920. Si elle reste très présente sous ses formes traditionnelles (affiche, presse), la publicité se professionnalise, touche de nouveaux supports et explore de nouvelles voies, grâce notamment aux enseignes lumineuses et à la radio, incarnant ainsi l’image de modernité qu’on associe aux Années folles. »

« Au travers de la publicité, il est d’ailleurs possible d’appréhender la ville de 1924, son actualité, sa physionomie, son ambiance, ses grands magasins, ses boutiques, ses restaurants, ses salles de spectacles… L’exposition présente cette diversité de formes et de thèmes, y compris la place du sport dans la société de l’époque. »

« Les œuvres (affiches, catalogues commerciaux, cartes postales, journaux et revues, objets publicitaires, bandes son...) sont issues en majorité des collections de la Bibliothèque Forney, de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), et d’autres bibliothèques patrimoniales du réseau, des Archives de Paris, de Radio France et, sous réserve, du Musée Carnavalet et de la BnF. »

« Pour couvrir l’ensemble des problématiques, la sélection comprend à la fois des documents ayant effectivement circulé ou été présents dans l’espace public, et des documents à usage interne des publicitaires et des annonceurs (revues spécialisées, publicités de professionnels de la publicité…). »

« Deux ambiances (extérieur de la rue / intérieur du « cabinet » du publicitaire) aideront à saisir ces deux niveaux d’information. De nombreux agrandissements de photos de Paris au début des années 1920 permettent aux visiteurs de se plonger dans l’ambiance de l’époque. Ces reproductions de photos et les documents originaux exposés se font souvent écho. »

1. La rue parisienne, espace de propagandes
« Cette première partie aborde les médias traditionnels de la publicité en France. L’affiche, très présente dans l’espace public, s’inscrit dans la continuité de l’époque précédente (Première Guerre mondiale), en particulier pour la communication officielle et institutionnelle. On évoque l’actualité politique nationale et internationale, à savoir les élections législatives de 1924, qui voient arriver au pouvoir le Cartel des gauches et dont les débats portent notamment sur les indemnités de guerre dues par l’Allemagne. Les affiches sont accompagnées d’autres documents de propagande politique (tracts, professions de foi, papillons...). »

« La situation sociale est également abordée, à travers les questions de l’application de loi de 1919 sur les 8 heures de travail quotidien et la condition des femmes. »

« Enfin, la situation économique est mentionnée avec le recours important aux emprunts pour la reconstruction (1920), mais aussi pour la tenue d’événements (JO de 1924, Exposition des arts décoratifs de 1925), ainsi qu’à travers les efforts de la reconstruction, qui passent notamment par une meilleure promotion de l’industrie et du commerce français. »

« La presse est un vecteur ancien et puissant de l’information et de la publicité, mais traverse une crise. Elle s’est discréditée auprès d’une partie de son lectorat en raison de la propagande diffusée pendant les années de guerre et de divers scandales financiers (Panama, emprunts russes) : les journaux ont fait la promotion auprès de leurs lecteurs de placements fragiles, voire douteux, contribuant à accroître la méfiance des Français à l’égard de la publicité. D’ailleurs, la presse est considérée comme un secteur peu innovant dans ce domaine, continuant à véhiculer des réclames mensongères du type remèdes miracles et peu inventives en matière de présentation. »

« L’exposition aborde enfin l’attitude des pouvoirs publics vis-à-vis de la publicité dans les espaces qu’ils gèrent, partagés entre la nécessité de préserver l’esthétique des rues et des monuments et l’intérêt à collecter des revenus sur l’affichage. »

2. Repenser la publicité
« Dans la deuxième partie, en partant des critiques exprimées par le milieu de la publicité quant aux médias traditionnels et à la communication officielle, l’exposition montre comment se structurent ces nouveaux professionnels et évoque les grandes figures de l’époque, tels Étienne Damour, créateur de l’agence Dam, ou Octave-Jacques Gérin, auteur d’ouvrages de référence, ainsi que la création de cours et d’écoles et d’associations professionnelles. C’est en 1924 que la France participe pour la première fois au congrès international des organisations professionnelles de la publicité à Londres. Manuels et revues professionnelles (Vendre, Publicitaires…) diffusent les idées nouvelles. Les États-Unis font alors figure de modèle. »
« La profession se développe. On assiste à la création d’agences modernes proposant de véritables campagnes publicitaires. De nombreux métiers participent à la création publicitaire (imprimeurs, illustrateurs, fabricants d’objets publicitaires, créateurs de slogans…). »

3. Le commerce parisien fait sa réclame
« En France, comme le soulignent les historiens de la discipline, la publicité inspire une certaine méfiance, qui s’explique par de nombreux facteurs. On cite entre autres la structuration du commerce dans le pays, très fragmenté en petites enseignes, dans lesquelles la relation de confiance directe entre commerçant et client relègue la réclame, surtout de la part des marques, à une intervention parasite. Mais la capitale se distingue par les innovations qui y sont à l’oeuvre avant d’être diffusées dans le reste du territoire. Et même si le maillage des petites boutiques parisiennes est dense et incarne une forme de tradition dans les pratiques de mise en valeur des produits, les plus grandes enseignes, notamment les commerces à succursales et les grands magasins, ainsi que les marques, font preuve de modernité. »

« Aux boutiques parisiennes traditionnelles avec une présentation très serrée et rigide, on oppose la créativité des étalagistes du Printemps pour le linge de maison (le blanc) et les nouvelles devantures de magasins comme les chaussures Raoul dont les modèles sont diffusés grâce aux portfolios d’art décoratif, à la presse et aux expositions (salon d’Automne), ainsi que la virtuosité des fabricants de mannequins. »

« Les petites boutiques ont recours à des moyens de publicité modestes et peu coûteux, directement adressée à une clientèle ciblée. L’argumentaire des imprimeurs ou des agents est souvent de contourner la presse, dont les prix sont élevés et l’impact peu assuré. Le tirage de prospectus ou d’affiches est plus facilement modulable. L’inventivité des professionnels se développe avec notamment un accroissement des types d’objets publicitaires : aux traditionnels chromos, éventails, calendriers, buvards et ballons, s’ajoutent chapeaux publicitaires, boîtes d’allumettes, et des créations parfois éphémères. De nouvelles techniques de production (pour les cartes parfumées par exemple) permettent également d’augmenter la diffusion de certains de ces objets publicitaires. Si à cette époque les femmes sont encore peu présentes dans les agences de publicité, de nombreuses illustratrices participent à la création des objets publicitaires et des catalogues commerciaux. »

« L’exemple des magasins d’alcool Nicolas illustre d’autres phénomènes visant à asseoir une image de marque : l’usage du « story-telling » (100 ans prétendument en 1922), la création d’un personnage incarnant la marque (Nectar), l’insertion de publicité sur tous supports possibles (tickets de métro), la mise en avant de moyens modernes de communication et de livraison (téléphone et véhicule de livraison). »

« La question de l’opportunité de s’inscrire dans l’actualité pour mieux vendre est interrogée à travers l’exemple des Jeux olympiques, notamment dans les domaines de la mode et du sport. »

« C’est aussi l’occasion d’évoquer les marques automobiles comme sociétés emblématiques du capitalisme triomphant et de la hausse du niveau de vie moyen, comme en témoigne le premier Salon des arts ménagers en 1923. Innovantes du point de vue de la publicité et du marketing, elles incarnent la modernité de l’époque : vitesse et élégance, inspirée par les États-Unis. »

« D’autres innovations contemporaines sont à noter, tels le développement des enseignes lumineuses, des illuminations, et l’apparition des stations radios diffusées par la TSF. L’usage de la photographie se développe peu à peu, pour illustrer les catalogues commerciaux par exemple. »

4. Les artistes au service de la publicité
« L’histoire de l’affiche publicitaire en France est intimement liée, depuis Jules Chéret, à la contribution des artistes à sa conception. L’affiche donne un peu de noblesse à la réclame, longtemps déconsidérée. L’exposition évoque, aux côtés d’artistes qui sont alors en activité depuis plusieurs années (Leonetto Cappiello, qui a de nombreux suiveurs, dont Jean d’Ylen), la nouvelle génération (Charles Loupot, Cassandre, Jean Carlu…) avec des exemples emblématiques de la modernité de leur style et des produits vantés : automobiles Voisin, cycles Brillant, magasin Au Bûcheron… »

« Certains publicitaires obtiennent l’exclusivité de la production d’artistes, et les mettent en avant dans leur propre communication. »

« Les publicitaires ont également recours aux écrivains, tel Anatole France qui vante les automobiles Delaunay-Belleville. »

5. Invitation aux spectacles
« Pour vanter leur programmation, les lieux de divertissement et de spectacle recourent également aux artistes de l’époque et déploient tout un arsenal promotionnel. »

« Sont évoqués les restaurants, les bals, les théâtres, les music-halls ou encore les cinémas de Paris. Leur activité témoigne de l’envie de fête et de l’effervescence de la vie culturelle caractéristiques des Années folles. Ces lieux continuent d’employer des moyens de communication traditionnels, notamment l’affiche et le programme. Mais leur style et les thématiques représentées par les artistes rendent compte de l’évolution des esprits, à l’image de l’affiche de Gosse de riche (liberté des mœurs, mode, coupes à la garçonne…). »

« Les programmes sont plus que jamais le reflet de l’alliance entre salles de spectacles et annonceurs commerciaux : leurs pages sont en effet truffées d’encarts vantant les tables où dîner après le spectacle, ou les boutiques où s’habiller comme les vedettes de l’époque, au premier rang desquels figurent Mistinguett et Maurice Chevalier. »

« Comme les commerces, les salles de spectacles s’efforcent de rendre leur façade attractive, notamment en l’illuminant, à l’image du cinéma Aubert Palace. À la veille du parlant, le monde du cinéma constitue sans doute l’un des acteurs culturels les plus innovants en matière de supports publicitaires. Les distributeurs développent en effet à l’intention des salles un marketing de plus en plus élaboré avec un matériel de promotion diversifié : affiches de différentes dimensions, photos d’exploitation, revues, silhouettes, dessins animés publicitaires… Le domaine du spectacle et du divertissement s’étend jusqu’au sport. Des affiches et des programmes donnent à voir l’état de la pratique sportive dans la société parisienne au début des années 1920, encore loin du sport de masse, avec des disciplines reines très marquées sociologiquement. De grandes entreprises développent des structures sportives pour leurs employés dans un esprit de patronage. Mais l’offre d’infrastructures sportives dans la capitale est encore limitée et souvent privée : gymnases et piscines déploient donc des efforts publicitaires. »

« L’implication des marques, notamment d’alcool, et des organes de presse dans l’organisation d’événements sportifs est un phénomène de plus en plus fort. Même si le sponsoring à proprement parler n’existe pas encore, la publicité est présente dans les enceintes sportives et dans les programmes de compétitions. La starisation de certains champions se traduit non seulement par un goût des Français pour la lecture de leurs exploits, mais ouvre aussi la voie à une prochaine alliance entre sport et commerce : déjà le nom de Suzanne Lenglen est associé à celui du couturier qui l’habille, Jean Patou. »

« Même si les Jeux olympiques de 1924 trouvent un écho assez modeste dans la population de la capitale, l’organisation de cet événement sportif est marqué par un certain nombre d’innovations en matière de communication : un comité de propagande est chargé de sa promotion, au moyen d’affiches, de programmes, d’étiquettes de valise, de vignettes commémoratives, de cartes postales… Un film officiel est également tourné. Des moyens conséquents sont mis à disposition des journalistes, en particulier des lignes télégraphiques au Stade de Colombes, où sont également utilisés tableau d’affichage et haut-parleur pour mieux faire vivre les épreuves au public. Enfin, pour la première fois, la compétition est retransmise à la TSF. »

« Par ailleurs, cette édition des Jeux olympiques associe étroitement sport et culture : aux compétitions sportives répondent des concours artistiques, ainsi qu’une programmation officielle de spectacles au Théâtre des Champs-Élysées. D’autres lieux, comme le Stade Buffalo, proposent des manifestations en lien avec les JO, témoignant de l’inscription du monde culturel dans l’actualité et de l’intérêt grandissant pour le sport dans le Paris du début des années 1920. »


Du 28 mai au 28 septembre 2024
1 rue du Figuier, Paris 4e
Tél. : 01 42 78 14 60
Entrée libre
Du mardi au samedi de 13h à 19h
Exposition bilingue français/anglais
Parcours jeunesse dans le cadre du dispositif l’Art pour Grandir
Trois vidéos sous-titrées en LSF (langue des signes française) sont diffusées dans l’exposition
Visite commentée de l’exposition chaque samedi à 15h


Articles sur ce blog concernant :
Les citations sont extraites du dossier de presse.

vendredi 20 septembre 2024

Les éoliennes

Installées sur terre ou en mer à la faveur de la "transition écologique", les éoliennes représentent plus d'inconvénients que d'avantages : 
énorme quantité de béton armé et de terres rares extraites en Chine sans respect de l'environnement, inutilité en l'absence de vent, arrêt en temps de grand froid, pales se détachant parfois de son support, meurtrières pour les oiseaux, faible rendement énergétique, gaspillage d'argent public, problèmes de santé pour les riverains, etc. Arte diffusera le 21 septembre 2024 à 22 h 25 « Les éoliennes en mer. Quelle cohabitation avec la nature ? » de Susanne Brahms.

« OGM - Mensonges et vérités » de Frédéric Castaignède 

Au nom de la "transition écologique" et des "énergies vertes", motivés par une idéologie écologique infondée, encouragés par l'Union européenne (UE), influencés par des lobbys anti-nucléaires, des gouvernements européens ont multiplié les installations d'éoliennes, souvent fabriquées en Chine, sur terre et en pleine mer.

Et ce, malgré les effets dommageables : énorme quantité de béton armé et de terres rares extraites en Chine sans respect de l'environnement - le socle demeurera après la fin d'exploitation des éoliennes -, inutilité en l'absence de vent, pales se détachant parfois de son support et meurtrières pour les oiseaux, nécessitant l'intervention d'un hélicoptère pour les dégivrer - bilan carbone très élevé -, faible rendement énergétique, gaspillage d'argent public (subventions), problèmes de santé pour les riverains, pollution sonore, etc.

"La facture de l’éolien c’est 72 à 90 milliards d’euros : c’est l’équivalent de ce qu’on a mis dans le parc nucléaire historique français. L'éolien sera amené à produire tout au plus 15% de notre électricité, alors que le nucléaire en fournit lui 71,7% !", a déclaré Julien Aubert, Président d'Oser la France, le 19 février 2020 sur RTL.

Fabien Bouglé
En 2019, les éditions du Rocher ont publié « Eoliennes : la face noire de la transition écologique » de Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, "porte-parole du réseau national ULYSSE qui réunit de nombreuses associations s'opposant en France à des projets de construction de centrales éoliennes". 

« Elles sont partout, incarnant le symbole de la transition écologique : sur les sites internet institutionnels, dans les livres scolaires, les publicités, les films, les médias… Les éoliennes ont envahi les campagnes et les littoraux et sont devenues dans le monde entier, par une propagande systématique, le symbole de l'écologie et de la lutte pour le climat. »

« Et pourtant, derrière cette image verte… Pollution, émissions de CO2, atteintes à la santé et à la biodiversité, détournement de fonds publics, augmentation du prix de l'électricité, conflits d'intérêt, mafia : découvrez ce que le lobby du vent vous cache sur les éoliennes. »

Fabien Bouglé a expliqué dans Conflits (13 juin 2020) : 
"Le gouvernement, profitant de la crise sanitaire, [a décidé] l’installation de 12 000 éoliennes supplémentaires en France d’ici à 2028. (NDLR : à ce jour 8 000 éoliennes sont installées en France).
La France est d’abord et avant tout un pays dont la production d’électricité est à 90 % décarbonée par le nucléaire et l’hydroélectrique. Notre pays est donc l’un des meilleurs élèves au monde en termes de décarbonation. Installer des éoliennes c’est diminuer une production nucléaire décarbonée par une production électrique intermittente. Or, le facteur de charge des éoliennes n’étant que de 22 %, lorsqu’elles ne tournent pas, EDF doit faire fonctionner des usines au gaz ou au pétrole fortement émetteurs de gaz à effet de serre. Cet aspect a été rappelé par la commission de régulation de l’énergie lors de la commission d’enquête parlementaire créée par le député Julien Aubert en 2019...
Non seulement les éoliennes n’augmentent pas la décarbonation de notre pays qui est déjà exceptionnelle, mais en plus elle contribue à l’augmentation des émissions des gaz à effet de serre par l’utilisation d’usines aux énergies fossiles lorsqu’elles ne tournent pas. En Allemagne, ce sont les usines au charbon qui sont couplées aux éoliennes. La cour fédérale allemande a dénoncé en 2019 le fait que, malgré 500 milliards d’euros consacrés aux énergies renouvelables, dont l’éolien, elle n’a pas connu de baisse de ses émissions des gaz à effet de serre. La politique éolienne germanique est un échec retentissant et on voudrait prendre ce pays en modèle.
En outre les matériaux utilisés par les constructeurs éoliens sont soit non recyclables soit négatifs pour l’environnement. Les pales d’éoliennes sont en fibre de verre ou de carbone non recyclable. Les fumées produites par leur incinération sont cancérigènes. Lors de leur démantèlement, les pales d’éoliennes doivent être enfouies dans des décharges. Depuis la sortie de mon livre où j’évoque ce sujet, Bloomberg a réalisé un reportage très intéressant en mettant en avant des photographies spectaculaires de décharges d’éoliennes aux États-Unis.
Par ailleurs, les mécanismes des nacelles d’éoliennes contiennent des terres rares en quantité, en particulier le néodyme, dont l’extraction est réalisée en Chine notamment à Baotou. Selon les chiffres du Bureau de recherches géologiques et minières et le ministère de l’Écologie, il faut 200 kilos de terres rares pour une petite éolienne et une tonne pour une éolienne en mer. Ces métaux nécessitent 10 bains d’acide sulfurique et oxalique et les déchets contiennent des éléments hautement radioactifs. On est loin de l’image idyllique des éoliennes assimilées par l’ONG Greenpeace à de jolies fleurs dans les paysages pour sauver la planète.
Les études internationales sérieuses et universitaires sur les conséquences des éoliennes sur le monde animal sont édifiantes. Nouveau-Mexique, Inde, île de Man, France, Australie, partout dans le monde, les spécialistes de la biodiversité alertent sur leurs conséquences désastreuses sur la nature : diminution des populations d’oiseaux marins par deux ou trois au large de l’île de Man, pertes importantes des rapaces et en particulier du milan royal relevées en Inde, en Suisse ou au Luxembourg, échouages de baleines à proximité de centrales éoliennes au large du Rhode Island ou en mer du Nord en Europe, mortalité inexpliquée de vaches dans différentes exploitations en France, décès de visons au Danemark, et hécatombe mondiale de chauves-souris pourtant essentielles à nos écosystèmes.
Les études se multiplient sur l’impact en particulier des infrasons produits par les éoliennes sur les animaux et malgré cela les ONG environnementales ou de défense des oiseaux (WWF, LPO, FNE, GreenPeace, etc.) font la sourde oreille, se rendant complices de ce massacre.
Leurs sources de financement expliquent en grande partie leur silence voire leur approbation à cette atteinte à la biodiversité sous prétexte de sauver la planète. On assiste là à une véritable négation du projet écologique par les associations qui s’érigent en gardiennes morales de l’environnement et des animaux. Aujourd’hui, les soi-disant associations écologistes se sont placées du côté des industriels qui détruisent la nature sous prétexte d’écologie. Il y a un mois Mickael Moore a sorti un documentaire très intéressant – déjà vu 8,5 millions de fois –, Planet for Human, qui fait ce constat aux États-Unis. La prise de conscience que l’écologie est tuée par de soi-disant écologistes devient un phénomène mondial.
Là encore, de nombreuses institutions ont alerté sur le coût astronomique des éoliennes. La Commission de régulation de l’énergie, la cour des comptes en 2018, la commission des finances de l’assemblée nationale en 2019, toutes ont évalué le coût futur de la politique des éoliennes (en mer et sur terre) entre 80 et 120 milliards d’euros pour les prochaines années sans compter les dépenses passées qui se chiffrent en dizaines de milliards d’euros. À cela, il convient d’ajouter le coût de modification des réseaux électriques évalué par RTE à environ 35 milliards d’euros.
Toutes ces dépenses sont payées par les consommateurs sur leur facture d’électricité ou sur leur facture d’essence via la taxe carbone. Des taxes servent à payer les subventions des promoteurs éoliens qui touchent 83 euros le mégawattheure pour les éoliennes sur terre et environ 180 euros le mégawattheure pour les 6 projets d’éoliennes en mer alors que le prix de marché est de l’ordre de 40 euros le mégawattheure. Avec la crise du covid, ce prix de marché s’est même effondré : il était fixé à 18 euros le jeudi 27 mai.
Avec la crise sanitaire, les promoteurs éoliens qui bénéficient d’un prix garanti voient leurs subventions fortement augmenter puisque la différence entre le prix garanti et le prix de marché est beaucoup plus forte, cela risque de faire augmenter d’autant la masse financière considérable que doivent payer les français en particulier sur leur facture d’essence.
En effet, la Commission de régulation de l’énergie a expliqué il y a un an que ces subventions aux promoteurs éoliens étaient financées par un compte d’affectation spéciale (CAS) alimenté par la taxe carbone dont l’augmentation est à l’origine de la crise des gilets jaunes. Il y a un lien très étroit entre la politique éolienne de notre pays et la crise des gilets jaunes…
Ce qu’il faut retenir c’est que les milliards d’euros ponctionnés aux Français servent en réalité à alimenter les profits considérables des fonds de pension étrangers propriétaires de ces centrales éoliennes. En fait, l’argent des Français sert à financer la retraite des pays étrangers. C’est un incroyable constat, mais c’est la pure vérité, car une grande partie des centrales éoliennes n’appartiennent pas à des groupes énergétiques français.
Par des réformes successives, le gouvernement et en particulier les différents ministres de l’écologie ont dans le domaine éolien supprimé des voies de recours, testé la suppression des commissaires enquêteurs, supprimé le premier degré de juridiction, supprimé les avis préalables du conseil national de la protection de la nature, et diminué le pouvoir décisionnel des élus et maires …
Bref toutes ces mesures ont été prises pour accélérer les installations des éoliennes en dépit des résistances citoyennes ou même des élus. Cela rend la situation intenable et effectivement les élus mêmes dans la majorité ont bien du mal à lutter contre les projets éoliens qui leur sont imposés avec la complicité des préfets aux ordres.
Nous sommes dans une situation que j’ai nommée dans mon livre de « dictature verte ». La décision doit s’imposer coûte que coûte et la population n’a plus son mot à dire. Sur le terrain, cela devient insupportable et cela explique la radicalisation du monde rural de plus en plus remonté contre les éoliennes.
Les terres rares constituent l’élément de fabrication de l’éolienne ayant le plus d’enjeux géostratégiques à l’échelle mondiale. En effet, la chine a conquis un quasi-monopole mondial de l’extraction de terres rares. Les seules mines de Baotou en Mongolie réalisent à elles seules 70 % de la production mondiale de terres rares. Ces métaux sont d’ailleurs au cœur du conflit commercial opposant les États-Unis et la Chine qui profite de sa position monopolistique pour s’affirmer sur la scène politique et commerciale mondiale.
Nos sociétés écologiquement correctes sont très dépendantes de ces terres rares qui causent, nous l’avons vu par ailleurs, de véritables désastres environnementaux. C’est la raison pour laquelle nos sociétés occidentales ont préféré délocaliser la pollution générée par ces terres rares loin en Chine. La fabrication des voitures électriques, des ordinateurs, des téléphones et bien sûr des éoliennes est, comme je l’ai dit précédemment, très consommatrice de terres rares. Contrôlant le marché des terres rares, la Chine peut évidemment imposer ces éoliennes manufacturées dans ces usines.
À cet égard on remarquera que la France subventionne une industrie qui lui a totalement échappé. En effet, notre pays ne dispose d’aucun, je ne dis bien d’aucun constructeur d’éoliennes. Si bien que pour installer nos centrales éoliennes, il nous faut utiliser des éoliennes danoises (Vestas), hispano-allemandes (Siemens-Gamesa), ou chinoises (Godwind). En France nous nous contentons juste de mettre en place des chaînes d’assemblage comme un pays sous-traitant.
Là encore cela pose d’énormes problèmes de balance commerciale puisque nous subventionnons une filière dont les retombées industrielles ne bénéficient qu’à la marge à notre pays. Cet aspect commence à être dévoilé, mais constitue une importante « anomalie » dont les représentants de l’État ont peine à se rendre compte. Nous finançons à fonds perdu l’industrie étrangère et cela devient très grave.
Partout où les éoliennes sont installées, on assiste à une multiplication des résistances populaires. Les décisions prises à Paris de multiplier les éoliennes ont créé une rupture sociologique entre le monde rural ou littoral qui subit de plein fouet les conséquences dramatiques de l’installation des centrales éoliennes et le monde urbain et en particulier parisien qui rêve d’une société écologique, mais laisse aux ruraux le soin de subir les conséquences d’une telle politique.
Les éoliennes sur terres peuvent faire jusqu’à 240 mètres de haut pales comprises et la distance d’implantation est d’au minimum 500 mètres. Dans les campagnes, il y a des ruraux en situation de détresse, des suicides, des dépressions. Le monde des pêcheurs doit laisser la place au promoteur éolien et cela de manière autoritaire. Du Tréport à Saint-Brieuc et jusqu’à Noirmoutier, la pêche traditionnelle est en grand danger. Partout où les éoliennes ont été installées, le tourisme baisse. Là encore des études détaillées ont montré que les touristes ne veulent pas s’installer dans un lieu de villégiature qui donne directement sur une centrale éolienne.
Un projet de 22 éoliennes est prévu sur la montagne Sainte-Victoire, emblématique de l’œuvre du peintre Cézanne. Les promoteurs éoliens, avec la complicité d’un état aveuglé, sont prêts à tout détruire pour imposer leurs machines infernales. La tension est à son comble dans les campagnes et sur les côtes.
L’Allemagne a intérêt à voir réduire en France notre parc nucléaire non seulement dans la mesure où elle profite du marché des éoliennes dont elle est un des leaders mondiaux, mais aussi parce que, en accroissant le coût de notre électricité, elle permet de baisser la compétitivité de notre industrie. Ne parlons pas des États-Unis qui ont toujours en sous-main œuvré pour la destruction de notre avancée technologique dans le domaine du nucléaire. Bref, certains pays ont tout intérêt à nous affaiblir économiquement en nous vendant des solutions électriques archaïques et polluantes avec les éoliennes tout en détruisant notre nucléaire qui constitue un élément phare de notre souveraineté électrique.
Ce n’est pas étonnant dans ce contexte que l’Allemagne ait réussi à installer au sein même des locaux du ministère de l’Écologie un organisme de lobbying de droit allemand, l’OFATE (Office Franco-Allemands pour la transition écologique), ayant pour vocation notamment de développer la filière éolienne. Une véritable hiérarchie parallèle s’est ainsi créée au sein même de nos institutions. Alors, oui, nous sommes en guerre, mais encore une fois nos gouvernants n’en ont pas encore conscience ou font semblant de ne pas le voir."
« Les éoliennes en mer, quelle cohabitation avec la nature ? »
Arte diffusera le 21 septembre 2024 à 22 h 25 « Les éoliennes en mer. Quelle cohabitation avec la nature ? » de Susanne Brahms.

« Au cœur de la transition énergétique, les parcs éoliens en mer ont une incidence sur la biodiversité. Entre refuge pour certaines espèces et danger pour d'autres, un panorama des études menées en Europe pour mesurer leur impact et réduire leurs risques pour la faune et la flore. »

« Si le premier parc éolien offshore a été installé au Danemark en 1991, l'Europe parie aujourd'hui massivement sur cette solution renouvelable pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles, à l'heure du changement climatique et de la guerre en Ukraine. »

« Mais ces impressionnantes turbines qui déchirent l'horizon ne risquent-elles pas de menacer l'écosystème où elles sont implantées ? »

« Des études menées en mer du Nord et dans la Baltique, dont les biotopes sont déjà affectés par l'activité humaine, présentent un bilan contrasté. »

« En Belgique, une équipe de scientifiques a montré que certaines espèces – anémones, bivalves, crabes dormeurs, homards… – colonisaient l'enrochement des mâts, tandis que les cabillauds y trouvaient refuge. »

« À l'inverse, les mammifères marins, comme les marsouins, en déclin inquiétant, souffrent des multiples pollutions sonores provoquées par les éoliennes – explosions, construction, maintenance – qui endommagent gravement leur système auditif, essentiel à leur écholocalisation et à leur survie. »

« Dans le ciel, alors que les populations d'oiseaux marins ont chuté de 70 % dans le monde entre 1960 et 2010, les chercheurs remarquent aussi que les parcs éoliens offrent des escales reposantes à des migrateurs, tout en menaçant certaines espèces de collisions. »

« De la Belgique à la Norvège en passant par l'Allemagne et le Danemark, ce documentaire analyse l'impact des parcs éoliens en mer sur l'environnement et présente des pistes pour réduire leurs nuisances sur la faune et la flore. »

« Des chercheurs ont ainsi noté que, en peignant une pale en noir pour plus de visibilité ou en stoppant quelques nuits par an les turbines en période de migration, les risques d'accidents mortels pour les oiseaux se réduisaient drastiquement. »

« Les bivalves s'accrochant aux fondations des mâts, la réintroduction en milieu naturel de l'huître plate quelques nuits par an capable de filtrer quelque 240 litres d'eau par jour quelques nuits par an, permettrait aussi d'associer parcs éoliens, aquaculture et restauration écologique. »

« Par ailleurs, si l'éolien a le vent en poupe, les installations solaires flottantes pourraient constituer une solution complémentaire pour produire de l'électricité avec une incidence limitée sur la biodiversité. »
« Autant de perspectives prometteuses pour une exploitation raisonnée de la mer, dont les humains ne seraient plus les seuls à profiter. »

« Eolien-solaire : une révolution ? »
Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre de la série « Le dessous des cartes », « Eolien-solaire : une révolution ? »

« Dans un monde où le dérèglement climatique s’accélère, l’éolien et le solaire semblent plus que jamais être des énergies d’avenir. »

« Cette semaine, "Le dessous des cartes" vous fait découvrir comment ces ressources utilisées depuis des millénaires sont remises au goût du jour par le XXIe siècle. »

« De l’Inde au Danemark, en passant par la Chine et les États-Unis, les projets d’envergure concernant les énergies renouvelables se multiplient. »

« Résultat, la part de l’éolien et du solaire dans le mix électrique mondial a explosé ces dernières années. »

« D’autant plus que les coûts des éoliennes et autres panneaux solaires se sont considérablement réduits, notamment parce que la Chine a investi massivement dans cette industrie, parvenant à casser les prix et à vendre au monde entier ses composants. »

« De quoi faire des énergies renouvelables un enjeu écologique d’abord, géopolitique ensuite, pour le meilleur et pour le pire. »


Allemagne, 2024, 52 mn
Coproduction : blindCat Documentary, ARTE/NDR
Sur Arte les 21 septembre 2024 à 22 h 25, 29 septembre 2024 à 7 h 15
Disponible à partir du 21/09/2024
Sur arte.tv du 21/09/2024 au 19/12/2024
Visuels : © Susanne Brahms

France, 2023, 13 min
Présentation : Émilie Aubry
Émission du 31/08/2024
Disponible jusqu'au 17/07/2031



Du 24 février au 22 septembre 2024
Au Musée de l’image ville d’Epinal 
42, quai de Dogneville. 88000 Épinal 
Tél : 03.29.81.48.30 
Visuels 


Posés au fond des