Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
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vendredi 1 août 2025

La country music

Entrainante ou mélancolique, la musique country mêle des musiques traditionnelles, associe des instruments divers et est née d'influences variées : celtique, gospel des noirs américains, européenne, polka, blues, etc. Célèbre chanteuse de country music, Dolly Parton s'est inspirée de la Bible hébraïque. Arte diffusera le 10 août 2025 à 22 h 40 « Dolly Parton : l'Amérique réconciliée », documentaire de Nicolas Maupied.

Le siècle du jazz 
« La révolution du 78 tours » par Dagmar Brendecke 
Martial Solal, pîaniste de jazz 

Entrainante ou mélancolique, la musique country mêle des musiques traditionnelles, associe des instruments divers et est née d'influences variées : celtique, gospel des noirs américains, européenne, polka, blues, etc. Elle exprime la vie des gens modestes, leurs valeurs, leurs préoccupations quotidiennes. Elle a influé le rock and roll. A Nashville (Tennessee), se trouvent de prestigieux studios de musique country. 

Le judaïsme a influé sur la country music américaine.

Dans "The secret Jewish history of Dolly Parton. The singer and philanthropist boasts an impressive command of the Jewish Bible" (Forward, 19 janvier 2023), le journaliste Seth Rogovoy a souligné combien Dolly Parton, chanteuse célèbre de country music a été influencée par la Bible hébraïque, notamment dans certaines chansons, et le rôle majeur joué par Sandy Gallin, agent artistique juif américain, qui a propulsé sa carrière à un niveau inédit : 
"Dans une interview pour « By the Book », Dolly Parton a confié au New York Times qu'un exemplaire de la Bible se trouve toujours sur sa table de nuit, à côté d'un « livre de dévotion quotidienne ». Dans « Songteller », Parton explique : « Je ne suis pas très religieuse, mais je suis très, très spirituelle. J'ai grandi dans un environnement très religieux. J'ai grandi avec un enseignement biblique, et j'en suis heureuse. »
La connaissance de Parton de la Bible juive transparaît dans plusieurs de ses chansons préférées, notamment « Coat of Many Colors » et « The Master's Hand ». La chanson « Coat of Many Colors » s'inspire de l'enfance de Parton, passée dans une relative pauvreté, et s'inspire de l'histoire biblique de Joseph. Parton chante : « Alors qu'elle [sa mère] cousait, elle raconta une histoire biblique qu'elle avait lue / À propos d'un manteau multicolore que Joseph portait… »
Dans « Songteller », Parton raconte : « Ma mère m'a confectionné ce petit manteau. Pour que je sois fière de ce petit manteau, je le sais maintenant, elle m'a raconté l'histoire de Joseph dans la Bible et de son manteau multicolore. Alors je me suis dit : "Eh bien, si c'est tiré de la Bible et que Joseph était un personnage important, il doit être très spécial et important." Puis, quand je suis allée à l'école, les enfants ne l'ont pas vu. Ils se sont contentés de se moquer de mon petit manteau. J'avais vu bien plus dans ce manteau que ce que Maman avait cousu, des choses cousues dans mon corps, mon âme, tout en moi. Maman l'avait confectionné, raconté l'histoire et rendu tout cela si réel. C'était tellement bouleversant et déchirant pour moi qu'ils s'en moquaient. Dans mon esprit, je pensais que je ressemblais exactement à Joseph. Mais les enfants ne le voyaient pas, et ça m'a anéantie. »
Sa chanson « The Master's Hand », écrite en 1971, témoigne de la profonde immersion de Parton non seulement dans les cinq livres de Moïse, mais aussi dans les Écrits, et plus particulièrement dans le livre de Daniel. La chanson commence par le récit familier de Noé :
Dans les jours précédant le déluge
Le monde est devenu méchant et corrompu.
Mais Noé était un homme bon ,
Et le Seigneur vint à lui.
Et il dit à Noé : « Va, construis une arche. »
Noé l'a fait, et le ciel s'est assombri,
Et un grand déluge détruisit tout.
Sauf Noé et sa femme
Et leurs trois fils et leurs femmes
Et une paire de chaque espèce de créature
Marcher dans le pays.
Et le peuple se moquait.
Et ils se sont moqués.
Mais le vieux Noé a travaillé jusqu'à ce que ce soit terminé,
Parce qu'il tenait la main du Maître.
Après le refrain, la chanson continue avec l'histoire moins connue de Schadrac, Méschac et Abed-Nego, trois personnages du livre de Daniel. Tous trois sont jetés dans une « fournaise ardente » après avoir refusé de se prosterner devant une image de Nabuchodonosor II, roi de Babylone. Récompensés pour leur loyauté envers Dieu, ils survivent miraculeusement au feu. Ou, comme le dit Dolly Parton :
Trois enfants hébreux dans les temps anciens
Ont été conduits dans les charbons ardents,
Parce qu'ils ne renieraient pas le Seigneur,
N'obéirait pas aux ordres.
Et la fournaise rugit comme une puissante tempête,
Mais les enfants hébreux ne voyaient aucun mal.
La flamme fut étouffée par la main du Maître… .
Shadrach, Méshach et Abed-Nego
Je n’avais pas peur des charbons ardents,
Parce qu'ils tenaient la main du Maître.
« Je connais mes histoires bibliques, comme celles que je mentionne dans cette chanson », écrit Parton dans « Songteller ».
Bien que les racines musicales de Dolly Parton plongent dans la country et le gospel, au milieu des années 1970, alors que sa carrière était au point mort, elle était prête à toucher un public plus large. Deux juifs nés à Brooklyn ont joué un rôle essentiel dans l'ascension de Parton depuis Nashville vers la célébrité pop grand public. Parton attribue tout le mérite à Sandy Gallin, l'un des agents artistiques les plus prospères des années 1970 à 1990, qui l'a aidée à atteindre un succès musical « crossover » et à se lancer dans la télévision, le cinéma et même un parc d'attractions.
En 1977, Gallin convainquit Parton d'enregistrer une chanson intitulée « Here You Come Again », écrite par le duo juif Barry Mann et Cynthia Weil. Il fit appel à un autre natif de Brooklyn, Gary Klein, pour produire la chanson et l'album du même nom. Le single entra dans le Top 20 des albums pop et fut à l'origine de son premier succès pop au Top 10 ; l'album fut son premier à se vendre à des millions d'exemplaires. (D'ailleurs, son succès pop ne se fit pas au détriment de sa crédibilité country ; la chanson resta en tête du classement des singles country pendant cinq semaines.) La chanson valut également à Parton son tout premier Grammy Award, celui de la meilleure voix country féminine. Au cours des années suivantes, Klein produisit plusieurs autres tubes pour Parton.
Mais pour Gallin, les choses ne s'arrêtèrent pas là. Il convainquit Parton d'ouvrir le parc d'attractions « Dollywood » dans le Tennessee, et tous deux cofondèrent une société de production, Sandollar, dont les nombreux succès furent le film de Steve Martin « Le Père de la mariée » et la série télévisée à succès « Buffy contre les vampires ». Les producteurs remportèrent un Oscar en 1990 pour leur documentaire sur le sida, « Common Threads: Stories from the Quilt ». Gallin produisit également les films « Rhinestone » et « Straight Talk » avec Parton. Parton commémora son amitié et sa loyauté envers Gallin en écrivant « Sandy's Song », chantée sur l'air de « Greensleeves ».
Dans « Songteller », Dolly Parton écrit à propos de Gallin : « Nous étions si proches et notre relation était si tendre. Nous venions de deux mondes complètement différents, mais le courant est passé, d'une certaine manière. C'était un de ces amis que l'on trouve et dont on sait qu'ils resteront amis pour toujours. » Pendant un temps, ils ont même partagé un appartement dans l'Upper East Side de Manhattan. Après la mort de Gallin en 2017, Parton a confié à un journaliste : « Personne ne comprenait vraiment comment la chrétienne du Sud et le juif new-yorkais pouvaient avoir autant en commun. Mais c'était réel. »
"Né au Texas et élevé dans le Sud, Joe Buchanan fait de la musique country imprégnée de Torah. La musique de Joe met en valeur les valeurs, la Torah et l'histoire du peuple juif pour livrer des histoires imprégnées de la lutte et du triomphe de l'esprit humain, tout en louant D.ieu pour la bonté de la vie... Environ 13 ans après son mariage, Joe Buchanan a découvert que sa femme était juive. Grâce à cette découverte, leur famille a pris un chemin qui allait tout changer. Du premier cours et ses innombrables questions au mikvé et au-delà, le judaïsme a répondu à toutes les questions spirituelles" de l'artiste qui s'est converti au judaïsme. "Joe Buchanan a sorti son premier album, Unbroken, et en 2020 a sorti son deuxième album, Back From Babylon".

Arte propose « Country. This is America ! » Programmation spéciale country avec 2 documentaires inédits "Dolly Parton, l'Amérique réconciliée", "Rebel Country" et la série documentaire de Ken Burns "Country ».

La série documentaire « Country Music . Une histoire populaire des États-Unis » de Ken Burns « raconte la passionnante histoire des hommes et des femmes qui ont créé la Country Music, cette forme musicale si fortement ancrée dans la culture américaine. Regard chronologique sur l'évolution du genre, depuis ses débuts dans l’Amérique profonde des années 1930 jusqu’à la fin du 20ème siècle, où elle devient un véritable phénomène mondial. »

« Dolly Parton : l'Amérique réconciliée »
Arte diffusera le 10 août 2025 à 22 h 40 « Dolly Parton : l'Amérique réconciliée », documentaire de Nicolas Maupied.

« Reine absolue de la country music, Dolly Parton parvient à rallier l’Amérique fracturée à sa choucroute peroxydée et à ses paradoxes assumés. Portrait d’une immense artiste et d’une icône à l’irrésistible espièglerie. » 

« Depuis près de soixante ans, elle enchante l’Amérique à coups de hits devenus planétaires, de "Jolene", reconverti brûlot indie rock par les White Stripes, à "I Will Always Love You", dont la reprise par Whitney Houston reste la chanson d’une artiste femme la plus vendue de tous les temps. »

« Choucroute peroxydée et combinaisons moulantes à paillettes, la reine absolue de la country a su en outre s’attirer tous les suffrages par ses aphorismes – les "dollismes" – et sa générosité de businesswoman philanthrope. »

« Immense auteure-compositrice-interprète autant que virtuose de l’autodérision – "Ça coûte cher d’avoir l’air bas de gamme !" –, Dolly Parton, née en 1946, grandit en Cendrillon dans un cabanon sans eau ni électricité des Appalaches auprès de onze frères et sœurs, avant d’emporter, à 17 ans, sa voix de soprano, sa guitare et son rêve de devenir star dans un car pour Nashville. »

« Sûre de son talent, celle qui d’emblée prévient "Just because I'm blonde, don't think I'm dumb" ("Juste parce que je suis blonde, ne crois pas que je suis idiote") s’émancipe vite de ses pygmalions pour écrire trois mille chansons et vendre cent millions de disques au cours d’une carrière hors norme. »

« Jouant de sa caricature, l’autoproclamée Backwoods Barbie ("Barbie de la cambrousse"), titre d’un album de 1967, s’honore de servir de modèle aux drag-queens : "Si j’avais été un garçon, j’en aurais été une, c’est sûr"… »

« Plus équitable qu’engagée, mais surtout courageuse et maligne, Dolly, qui a ouvert un parc d’attractions à son nom dans le Tennessee, sait faire entendre la voix de la tolérance. En plein mouvement Black Lives Matter, cette fille du Sud profond rappelle ainsi : "Il n’y a pas que nos petits culs de blancs qui comptent." Taylor Swift, qui se réclame de son héritage, raconte que, lors d’un concert, son aînée pré #MeToo aurait taclé un importun qui lui hurlait sa flamme d’un sobre : "Je t’avais dit de rester dans le camion."

« Retraçant la flamboyante carrière de cette légende vivante de la country – vénérée par Beyoncé qui, à son tour, a repris "Jolene" –, ce documentaire montre comment Dolly Parton, icône queer, a su conjuguer extrême artificialité et vraie profondeur. »

« Car derrière ses extravagants costumes et son maquillage outrancier, la "Mae West de Nashville", attachée à ses Appalaches natales, raconte dans ses textes son intimité et sait y insuffler la gravité d’enjeux de société. »

Elle aborde aussi dans ses chansons des faits de société : une adolescente enceinte attend en vain son compagnon, des enfants mettent le feu à la maison de correction où ils ont été maltraités, etc.

« Avec sa musique, un inébranlable optimisme qui voile sa mélancolie, et son espièglerie, "sainte Dolly" réussit à fédérer une Amérique fracturée, ralliant à sa bannière colorée Blancs et Noirs, progressistes et conservateurs. »

« Féministe par le parcours plus que par le discours, elle s’investit dans de justes causes, pourvoyant en bibliothèques les enfants privés de livres ou participant en 2020 au financement  de la recherche sur le vaccin contre le Covid-19. »

« Au fil de ses apparitions télévisées explosives et en chansons, le réjouissant portrait d’un phénomène attachant qui n'a jamais rendu de comptes qu’à Dieu. » 


« Reine absolue de la country, autrice-compositrice de trois mille chansons, lady Parton a mêlé mélos et mélodies, refrains et odes pré #MeToo. Portrait en cinq titres entrés au panthéon du genre. Par Sylvie Dauvillier.

1970 – "Down from Dover"
"Mon corps se tord, c’est le moment"… D’une déchirante pudeur, "Down from Dover" conte la tragédie d’une adolescente abandonnée par son amant dont elle espère le retour. Rejetée par tous, elle met seule au monde une enfant mort-née. Reprise par Nancy Sinatra et Marianne Faithfull, la chanson dénonce, en 1970, le sort réservé aux filles-mères et l’hypocrisie de la société. Dolly Parton la considère comme l’une de ses plus belles.

1971 – "Coat of Many Colors"
"Même si nous étions pauvres, j'étais riche…" Avant de caracoler en tête des hits et d’arborer faux cils et vestiaire kitsch, cette fille des Appalaches a grandi dans la misère, mais aussi dans l’amour. Un jour, elle subit les sarcasmes de ses camarades à cause d’un manteau de chiffons cousu par sa mère. Plébiscité par l'Amérique chrétienne pour sa référence biblique à la tunique multicolore de Joseph, ce titre autobiographique devient, dans les années 1980, un hymne de la communauté gay, qui se reconnaît dans cette ode à la différence qui transforme la honte en fierté.

1973 – "Jolene"
"Jolene. Jolene. Jolene. Joleeeene, je t’en supplie, ne prends pas mon homme…" Hymne viral plus de trente ans après sa sortie avec les reprises des White Stripes, de Taylor Swift ou de Beyoncé, "Jolene" ‒ le prénom d’une fan en mal d’autographe ‒, met en scène une blonde priant sa rivale rousse de renoncer à son offensive de séduction. Refrain entêtant et déluge émotionnel, la ballade détruit le cliché machiste de la jalousie hystérique entre femmes pour plaider la compassion.

1974 – "I Will Always Love You"
"Si je devais rester, je ne ferais que t’encombrer…" En la reprenant pour la B.O. de Bodyguard, Whitney Houston a offert à cette poignante chanson d’adieu un tour du monde phénoménal ‒ le single le plus vendu de l’histoire par une artiste féminine ! ‒ et à Dolly Parton quelques millions de dollars en plus. À l’origine, la reine de la country y annonçait sa rupture à Porter Wagoner, pygmalion qui l’avait lancée avant d’être dépassé par son succès.

1980 – "9 to 5"
"Travailler de neuf à cinq, quelle façon de gagner sa vie !" Quand Dolly, boostée par Hollywood et la comédie culte 9 to 5 – Comment se débarrasser de son patron, avec Jane Fonda et Lily Tomlin, devient pop star… Sur un rythme disco qui, quarante ans avant #MeToo, dénonce les cadences infernales de secrétaires harcelées, l’icône country devient celle des travailleurs opprimés pour se hisser au sommet de la culture populaire américaine. »


France, 2024, 53 min
Coproduction : ARTE France, O2B Films 
Auteurs : Stéphane Davet et Nicolas Maupied 
Sur Arte le 10 août 2025 à 22 h 40
Sur arte.tv du 02/05/2025 au 06/08/2025
Visuels : © O2B FILMS

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