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lundi 20 octobre 2025

« The Deal » de Jean-Stéphane Bron

ARTE diffusera les 23 et 30 octobre 2025 à 20 h 55 « The Deal », série de Jean-Stéphane Bron. « Genève, avril 2015. Dans le huis-clos d'un hôtel de luxe, des négociations sous haute tension s'ouvrent entre les États-Unis et l'Iran, soupçonné de développer en secret l'arme atomique. Alexandra Weiss, cheffe de la mission diplomatique suisse, est chargée de maintenir l'équilibre entre les parties… Un thriller diplomatique très documenté qui mêle questions géopolitiques et enjeux personnels. »

« OGM - Mensonges et vérités » de Frédéric Castaignède 

La série "The Deal" de Jean-Stéphane Bron et Alice Winocour est « un thriller diplomatique et amoureux dans les coulisses des négociations autour du nucléaire iranien ». Ces négociations ont éludé le programme iranien d'amélioration des missiles stratégiques afin d'étendre leur rayon d'action et de leur permettre de porter des armes nucléaires.

« Genève, avril 2015. Dans le huis clos d'un hôtel de luxe, des négociations s'ouvrent entre les États-Unis et l'Iran, soupçonné de développer en secret l'arme atomique. Alexandra Weiss, cheffe de la mission diplomatique suisse, est chargée de maintenir l'équilibre entre les parties. Mais des espions sont prêts à tout pour faire capoter l'accord… » Riche en pétrole, l'Iran n'avait pas besoin d'un programme nucléaire civil. Sous son premier mandat, le Président républicain Donald Trump s'était retiré du JCPoA ou accord de Vienne (2015), et avait renforcé les sanctions économiques sur l'Iran dont le soutien financier à ses proxys - Hezbollah, Hamas, etc. - au Proche-Orient a été réduit. Son successeur, le Président démocrate Joe Biden avait allégé ces sanctions, et l'argent iranien a permis de financer l'agression djihadiste du 7 octobre 2025 dans le sud d'Israël. La guerre menée en 12 jours par Israël et l'Iran en 2025 a considérablement réduit le programme nucléaire militaire iranien.

« Injecter une intrigue sentimentale dans le cadre si formel de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (depuis dénoncé par Donald Trump) tenait du pari risqué. The Deal le remporte haut la main grâce à un scénario efficace, qui évite l’écueil du didactisme et du jugement moral. »

« En voulant arracher son amant iranien au régime des mollahs, Alexandra Weiss, finement interprétée par Veerle Baetens, bouscule la traditionnelle neutralité helvétique. »

« Les personnages qui l’entourent connaissent eux aussi leur lot d’épreuves : obligée de ménager l’allié israélien, la sous-secrétaire d’État américaine tente de préserver ses propres valeurs, héritées d’une mère malade et rescapée de la Shoah. Le ministre iranien, père d’une jeune fille emprisonnée, reste, lui, serré de près par les Gardiens de la révolution. »

« Loin de perdre le fil de la grande histoire, ces drames personnels soulignent au contraire, et c'est l'essence de la série, l’épaisseur et l’humanité de protagonistes parfois dépassés par la charge qu’ils occupent. »

« Un regard sur l'intime en temps de crise orchestré par le réalisateur suisse Jean-Stéphane Bron, remarquablement servi par l’interprétation de ses actrices et acteurs. »

« Un thriller diplomatique palpitant et très documenté dans le huis clos des négociations sur le nucléaire iranien » durant la Présidence du démocrate Barack Hussein Obama à la diplomatie catastrophique.

« Juliet Stevenson (actrice) et Jean-Stéphane Bron (créateur, scénariste, réalisateur) nous racontent la genèse de la série "The Deal". Cette série est une plongée dans le monde des relations diplomatiques : elle relate les négociations internationales sur le nucléaire iranien qui se sont tenues en Suisse au printemps 2015. »

« Avril 2015. Un "round de la dernière chance" réunit à Genève les États-Unis, l’Europe, la Russie et la Chine afin d’encadrer le programme nucléaire de l’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique. Cheffe du protocole suisse, Alexandra Weiss orchestre dans l’ombre ces négociations sous haute tension, sans se douter que des espions ont pour mission de les faire échouer. Alors qu’Alexandra est propulsée à la tête de la mission suisse, un ingénieur iranien rejoint la table des négociations. »

« Alexandra est bouleversée par l’arrivée inattendue d'un ingénieur iranien, Payam Sanjabi, brisé par la prison. Sous surveillance constante, il lui demande son aide pour fuir, tandis qu’un homme d’affaires trouble infiltre les coulisses de la diplomatie. »

3e partie : Guerre froide 
« Un tir de missile iranien sur Israël entrave les pourparlers. Pressions, espionnage et manipulations s’intensifient tandis qu’Alexandra trouve un moyen de rencontrer Sanjabi loin des regards. »

4e partie : Plan d'évasion
« Alexandra propose à Sanjabi et au professeur Koonitz, de la délégation américaine, de travailler ensemble sans surveillance. Sanjabi voit ses espoirs de fuite remis en cause par une révélation sur sa vie privée. »

5e partie : Gagner du temps
« Espionnés par le Mossad, le Pr Koonitz et Sanjabi présentent leurs conclusions. Lorsqu'elle apprend que Sanjabi va être renvoyé en Iran, Alexandra essaie de gagner du temps en manipulant les deux camps… »

6e partie : Le match
« C'est le temps des trahisons, des pressions et des derniers ultimatums. Alors que l'accord est sur le point d’être signé, l’étau se resserre dangereusement autour de Sanjabi et Alexandra… »

Mention spéciale scénario (compétition internationale), Séries Mania 2025


Entretien avec le réalisateur et co-scénariste, Jean-Stéphane Bron
Propos recueillis par Benoît Hervieu-Léger

« The Deal mêle thriller et histoire d’amour dans le contexte de négociations tendues. Pourquoi avoir choisi un tel sujet ?
Jean-Stéphane Bron : Ce sont les négociations sur le nucléaire iranien qui ont inspiré la série. Dans la réalité, elles se sont tenues sur un temps bien plus long, entre 2013 et 2015, soit lors de phases publiques, dont les médias avaient connaissance, soit lors de discussions secrètes dans des hôtels ou des aéroports.

The Deal se situe à Genève en avril 2015, où des pourparlers ont bien eu lieu trois mois avant la signature de l’accord final. Cette série veut rendre hommage aux diplomates, à des gens qui, face à un lourd enjeu, croient aux mots et au consensus sur leur sens. Mais nous sentions bien, lors de l’élaboration du projet, que le temps des hommes forts était en train d’advenir. Nous sommes entrés dans une ère de pression maximum, de menace, de pur rapport de force. Elle prendra sans doute fin mais, en attendant, l’intention de la série est de montrer cette réalité, et en même temps la possibilité, du dialogue, si ardu soit-il.

Comment avez-vous bâti votre scénario, malgré l’extrême opacité de ce genre de négociations ?
Tout est à la fois inventé et documenté. Nous avons mené un travail intense de recherches sur le sujet pendant deux ans. L’accord sur le nucléaire iranien a fait l’objet d’une vaste documentation, surtout journalistique, incluant notamment un documentaire de la BBC et les mémoires d’une diplomate américaine. Nous avons également rencontré des chercheurs et des diplomates qui nous ont décrit les dynamiques à l’œuvre dans ce type de discussions. Faut-il sanctionner ou négocier ?

Le débat était vif au sein de la délégation américaine et ces tensions ont nourri l’écriture du scénario. Par ailleurs, l’accord de 2015 a donné lieu à une résolution écrite dont des points précis ont été rendus publics. Un peu comme chez Tchekhov, nous avons tenté de remonter le fil de l’histoire à partir de son dénouement. Le sort du réacteur nucléaire iranien d’Arak [démantelé à la suite de l’accord] ou le nombre de centrifugeuses d’uranium dont l’Iran pouvait disposer ont été décidés à l’issue des négociations. À ces éléments s’en sont ajoutés d’autres, authentiques également, comme la présence du Mossad à Genève au moment des discussions. Mais l’ensemble reste une fiction.

Ne serait-ce que parce nous avons retracé dans une temporalité resserrée et en huis clos des événements qui se sont déroulés sur un temps long. Mais aussi parce que nous avons inventé la vie intime de nos personnages et au coeur de ces négociations, une histoire d’amour.

Comment avez-vous réuni ce casting international et multilingue ?
La sélection des acteurs a demandé du temps. En tant que documentariste, j’ai beaucoup tourné dans les coulisses des pouvoirs. Je me souviens notamment de la période passée à suivre le leader de l’extrême droite suisse en campagne électorale [L’expérience Blocher, 2013, NDLR]. Je suis moins intéressé par ce que les gens disent que par la façon dont ils le disent, comment ils se placent, comment ils bougent. Tout le principe de The Deal, qui, à l’os, est une négociation autour d’une table, est de donner à voir comment des personnages se jaugent, se guettent, s’affrontent ou acceptent de faire confiance. Je voulais qu’au premier regard, les corps en présence soient crédibles : le ministre des Affaires étrangères iranien, la sous-secrétaire d’État américaine, les membres des délégations...

C’était mon critère de casting, sans recherche particulière de tête d’affiche. Tous les rôles ont été ajustés avec, comme pivot central, le personnage interprété par Veerle Baetens, qui joue le rôle d’Alexandra Weiss. J’ai pensé à elle à cause de la vivacité de son jeu. Elle est ce personnage qui « n’est pas sur la photo », selon la formule d’une diplomate suisse, mais qui nous entraîne dans l’histoire et lui imprime son rythme

Qu’est-ce qui s’est avéré le plus difficile, sur ce fil étroit entre fiction et réalité ?
Le projet n’a cessé d’être réécrit, jusqu’au bout, y compris avec les acteurs. Je voulais croire à chaque scène et la justesse était essentielle. Nous avons mis sept ans à aboutir, mais pour autant, je n’ai jamais eu le sentiment que la série était menacée.

Sa bonne étoile n’a jamais pâli, peut-être parce que tout le monde s’est senti concerné par son évocation de la scène internationale et de sa violence. »


« The Deal » de Jean-Stéphane Bron
France/Suisse/Belgique/Luxembourg, 2025, 6x46mn, VF/VOSTF 
Coproduction : ARTE France, Bande à part Films, Les Films Pelléas, Gaumont Télévision, Bidibul Productions, Versus Production, RTS, ARTE France
Série créée par Jean-Stéphane Bron et Alice Winocour
Scénario : Jean-Stéphane Bron, Alice Winocour, Eugène Riousse, Stéphane Mitchell, Julien-Guilhem Lacombe
Producteurs : Philippe Martin, Lionel Baier, Sidonie Dumas
Image : Adrien Bertolle
Montage : Sarah Anderson, Jean-Baptiste Morin
Musique : Amine Bouhafa, Gast Waltzing, Christian Garcia-Gaucher
Costumes : Isabelle Pannetier
Décors de film : Véronique Sacrez
Chargée de programme : Anna Fukuda
Avec Veerle Baetens (Alexandra Weiss), Juliet Stevenson (Cindy Cohen), Anthony Azizi (Mohsem Mahdavi), Fenella Woolgar (Margareth Davies), Alexander Behrang Keshtkar (Ali Katibi), Kevin Shen (Wang), Nick Denning-Read (Antony Reyes), Sam Crane (Andrew Porter), Marthe Keller (Madame Cassini), André Marcon (Walter Brunner), Richard Lintern (Gene Cory), Arash Marandi,  Marie Jung
Mention spéciale scénario (compétition internationale), Séries Mania 2025  
Sur ARTE les 23 et 30 octobre 2025 à 20 h 55 :
1ère partie (47 min) : le 23 octobre 2025 à 20 h 55
2e partie (47 min) : le 23 octobre 2025 à 21 h 45
3e partie (50 min) : le 23 octobre 2025 à 22 h 35
4e partie (46 min) : le 30 octobre 2025 à 20 h 55
5e partie (48 min) : le 30 octobre 2025 à 21 h 45
6e partie (45 min) : le 30 octobre 2025 à 22 h 30
Sur arte.tv du 16 octobre 2025 au 16 avril 2026
Visuels : © Les Films Pelléas / Bande à Part Films / Gaumont Télévision

Rencontre avec l'équipe de "The Deal" 
France, 2025, 7 min
Disponible jusqu'au 15/04/2026


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