Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 9 avril 2023

Madame d'Ora (1881-1963), photographe

Dora Philippine Kallmus (1881-1963), connue sous le nom de Madame D'Ora ou Madame d'Ora, était une photographe de mode et portraitiste autrichienne, juive convertie au catholicisme, polyglotte, qui a ouvert ses studios artistiques à Vienne, à Karlsbad et à Paris. Sa clientèle huppée comptait aussi des artistes célèbres tels Klimt ou Picasso, Josephine Baker ou Maurice Chevalier. Après la Shoah, elle a effectué des reportages auprès des réfugiés et dans des abattoirs parisiens. Arte diffusera le 13 avril 2023 à 17 h 20, dans le cadre d’« Invitation au voyage », « Vienne, théâtre en clair-obscur de Madame d’Ora » de Fabrice Michelin. A Montpellier, le Pavillon Populaire propose l’exposition « La surface et la chair, Madame d'Ora, Vienne-Paris, 1907-1957 ».

Ruth Beckermann, documentariste

Dora Philippine Kallmus est née en 1881 à Vienne, alors dans l’empire austro-hongrois, dans une famille juive bourgeoise. Son père était un avocat. Sa mère Malvine Sonnenberg (1853-1892) meurt alors que ses deux enfants sont en bas âge. Sa sœur, Anna, née en 1878, est déportée en 1941 au camp nazi d’Auschwitz. 

Les deux filles reçoivent une excellente éducation : elles apprennent le piano, l’anglais et le français, séjournent dans divers pays européens…

Dora Philippine Kallmus s’intéresse à la photographie en étant l’assistante du fils du peintre Hans Makart. En 1905, elle est la première femme à être admise à des cours de théorie au Graphische Lehr- und Versuchsanstalt et adhère à l’Association des photographes autrichiens. 

En 1907, elle ouvre son studio avec Arthur Benda à Vienna sous le nom d’Atelier d’Ora ou Madame D'Ora-Benda. D'ora et Benda ont disposé d’un studio estival de 1921 à 1926 à Karlsbad (Allemagne) – elle saisit l’élite internationale en vacances -, en en ouvrent un autre à Paris en 1925.

En 1919, D’Ora s’est convertie au catholicisme.

De 1917 à 1927, le studio D'Ora a créé des photographies pour Ludwig Zwieback & Bruder, grand magasin viennois. 

Madame d’Ora est représentée par Agentur Schostal, agence photographique de presse autrichienne, et c’est grâce à son intervention que le propriétaire de l’agence a pu fuir Vienne pour Paris, après avoir été arrêté par les Nazis.

Josephine Baker, Gustav Klimt, Coco Chanel, Anita Berber, Tamara de Lempicka, Alban Berg, Maurice Chevalier, Colette, Picasso... Tous ont été photographiés par Madame d’Ora.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, Madame d'Ora, qui se trouve en France, doit se cacher pour éviter d'être arrêtée. 

Après 1945, Madame d'Ora photographie des réfugiés, puis effectue un reportage sur les abattoirs parisiens.

En 1959, Madame d’Ora est victime d’un accident de la circulation à Paris. Elle retourne à Vienne vivre dans la même maison que les Nazis avaient spolié à sa famille qui l’avait récupérée.

Le Musée juif de Vienne a présenté certaines de ses œuvres dans l’exposition « Vienna's Shooting Girls – Jüdische Fotografinnen aus Wien » (2012/13). Le Leopold Museum à Vienna a proposé l’exposition « Madame d’Ora. Machen Sie mich schön! » (Madame d'Ora. Faites-moi paraître belle, 2018), le GrazMuseum « Der große Bruch: d'Oras Spätwerk » (2019/20) et le musée Millesgården « Madame d'Ora. Wien & Paris 1907-1957 » (2022). 

« La surface et la chair. Madame d'Ora, Vienne-Paris, 1907-1957»
A Montpellier, « le Pavillon Populaire est un espace d'art photographique ouvert gratuitement au public. Il affiche une programmation de haut niveau, en présentant les œuvres d’artistes de notoriété nationale et internationale. Il propose l’exposition « La surface et la chair. Madame d'Ora, Vienne-Paris, 1907-1957 ».
 
« Sous le nom de Madame d'Ora, Dora Kallmus (1881-1963) fut une photographe renommée, travaillant comme portraitiste mondaine d'abord à Vienne, alors centre culturel majeur et laboratoire de la modernité en Europe, puis dans le Paris des Années folles. »

« De son portrait du peintre Gustav Klimt en 1908 jusqu'à celui de Picasso en 1958, utilisant les techniques les plus modernes, elle traite de nombreux sujets au fil d'une carrière extraordinaire de plus de 50 ans. »

« Précurseure, elle est en 1908, l'une des premières femmes à ouvrir un studio de photographie à Vienne. Les aristocrates, les actrices et les créateurs de mode apprécient son intuition artistique, son talent pour saisir la personnalité de ses modèles, pour agencer les vêtements et les accessoires, et bientôt de nombreux magazines publient régulièrement ses images. »

« C'est en 1925 qu'elle s'installe à Paris, où elle est immédiatement appelée par les maisons de haute couture comme Balenciaga et Chanel pour photographier les tenues élégantes portées par Tamara de Lempicka, Joséphine Baker et beaucoup d'autres. Figure majeure de la scène artistique, elle réalise de nombreux portraits d'atelier des personnalités en vogue, qu'elle côtoie dans la haute société de son temps. »

« Mais la guerre vient bouleverser sa vie et son travail. Juive convertie, elle perd son studio parisien pendant l'Occupation, ce qui la contraint à se cacher en Ardèche durant plusieurs années au cours desquelles sa famille et ses amis sont persécutés. Retournant à Paris après 1945, ayant tout perdu, elle porte alors un regard aiguisé mais empathique sur les victimes de la guerre, et beaucoup plus distant sur le glamour et l'argent. »

« Des éblouissements aux temps les plus sombres, des artistes d'avant-garde aux réfugiés démunis, jusqu'à l'étonnant travail métaphorique sur les abattoirs parisiens, les portraits de Madame d'Ora racontent de manière saisissante les bouleversements de la première moitié du XXe siècle. »

« L'exposition présente des collections de tirages vintage de musées de Vienne, Linz (Autriche), Hambourg, Berlin (Allemagne), et Paris, avec un important fonds documentaire illustrant le contexte historique. »

« Le Vienne de Madame d’Ora »
« Invitation au voyage » est le « magazine de l'évasion culturelle. Du lundi au vendredi à 18h10, Linda Lorin nous entraîne autour du monde à la découverte de lieux qui ont inspiré des artistes, de cités et de cultures uniques et nous invite dans les cuisines et les restaurants du monde entier. Le samedi à 16h35, "Invitation au voyage spécial" propose une escapade à la découverte d'une ville, d'une région ou d'un pays. »

Arte diffusera le 13 avril 2023 à 17 h 20, dans le cadre d’« Invitation au voyage », « Vienne, théâtre en clair-obscur de Madame d’Ora » de Fabrice Michelin. « Linda Lorin nous emmène à la découverte de notre patrimoine artistique, culturel et naturel. »

« Dans la première moitié du XXe siècle, le tout Vienne pose devant l’objectif le plus renommé de la ville, celui de Dora Kallmus, alias Madame d’Ora ».

« Des années folles aux années sombres, ses photographies racontent l’histoire de la capitale autrichienne, les splendeurs et misères d’une ville que la photographe viennoise a su avant tout capter avec son cœur. »


Du 18 février au 16 avril 2023
Esplanade Charles de Gaulle. 34000 Montpellier
Tél. : +33 (0)4 67 66 13 46
Du mardi au dimanche de 10h - 13h et de 14h - 18h


France, 2023, 46 min
Coproduction : ARTE France, Éléphant Doc
Émission présentée par Linda Lorin
Sur Arte les 13 avril 2023 à 17 h 20 et 14 avril 2023 à 8 h 10
Sur arte.tv du 06/04/2023 au 11/07/2023
Visuels : © Elephant Doc

Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent des communiqués de presse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire