dimanche 17 mars 2024

Alexandre Soljénitsyne (1918-2008)

Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne ou Soljénitsyne (1918-2008) était un écrivain, dramaturge, scénariste russe chrétien orthodoxe, dissident. Officier communiste courageux durant la Deuxième Guerre mondiale contre les nazis, il est interpellé en 1945 et condamné, pour avoir critiqué Staline, à huit années de détention dans un camp de travail pénitentiaire. Libéré en 1953, autorisé à rentrer en Russie en 1959, il est l’auteur de livres dénonçant ce système concentrationnaire : Une journée d'Ivan Denissovitch (1962), L'Archipel du Goulag (1973). Arrêté en 1974, expulsé d'Union soviétique, il est déchu de sa citoyenneté. Dans son Discours de Harvard sur le déclin du courage (1978), il déplora le matérialisme occidental. Réhabilité par Mikhaïl Gorbatchev, il est retourné en 1994 à Moscou.Arte diffusera le 20 mars 2024 à 22 h 50, dans le cadre de la collection « Les œuvres qui ont bousculé leur époque », « L'archipel du Goulag", la révélation », documentaire de Jérôme Lambert et Philippe Picard.

Raymond Aron (1905-1983) 
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Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne ou Soljénitsyne (1918-2008) était un écrivain, dramaturge - La Fille d'amour et l'innocent/La République du Travail (1971), Flamme au vent (1977) -, scénariste - Les Tanks connaissent la vérité -, russe chrétien orthodoxe, dissident du communisme. Officier communiste courageux durant la Deuxième Guerre mondiale contre les nazis, il est interpellé en 1945 et condamné, pour avoir critiqué Staline, à huit années de détention dans un camp de travail pénitentiaire.

Libéré en 1953, autorisé à rentrer en Russie en 1959, il est l’auteur de livres dénonçant ce système concentrationnaire : Une journée d'Ivan Denissovitch (1962), Le Pavillon des cancéreux (1968), Le Premier Cercle (955, version définitive en 1968), L'Archipel du Goulag (1973), Le Chêne et le veau (1975). 

Arrêté en 1974, expulsé d'Union soviétique, il est déchu de sa citoyenneté. Dans son Discours de Harvard sur le déclin du courage (1978), il déplora le matérialisme occidental. Réhabilité par Mikhaïl Gorbatchev, il est retourné en 1994 à Moscou. 

Il a été distingué par des prestigieux Prix : Prix Nobel de littérature en 1970, Grand prix de l'Académie des sciences morales et politiques en 2000.

« L'archipel du Goulag", la révélation »
« Choc culturel, renversement artistique, œuvres coup de poing, Avant/après, la nouvelle collection d’ARTE, « Les œuvres qui ont bousculé leur époque », revient sur les grandes œuvres littéraires et cinématographiques qui ont secoué, alerté nos sociétés pour parfois radicalement les faire bouger ».

Arte diffusera le 20 mars 2024 à 22 h 50, dans le cadre de la collection « Les œuvres qui ont bousculé leur époque », « L'archipel du Goulag", la révélation », documentaire de Jérôme Lambert et Philippe Picard.

« En 1974, la fresque d’Alexandre Soljenitsyne sur les camps soviétiques suscitait une violente prise de conscience de la réalité du régime. En archives et entretiens, un passionnant retour sur le destin d’une oeuvre monumentale, qui demeure d’une brûlante actualité dans la Russie de Poutine. » Non, Poutine n’est pas Staline.

« En 1974, la traduction de L’archipel du Goulag, publié en russe à Paris quelques mois plus tôt, provoque un séisme politique, intellectuel et moral. En donnant une voix aux millions de victimes du système concentrationnaire soviétique, Alexandre Soljenitsyne révèle au monde l’ampleur et l’horreur de la répression, dont il a lui-même été la proie. »

« En février 1945, le futur Prix Nobel de littérature, alors capitaine décoré de l’Armée rouge, a été condamné à huit ans de camp pour avoir critiqué le "petit père des peuples" dans sa correspondance. »

« Une expérience qu’il condensera dans Une journée d’Ivan Denissovitch, roman paru en 1962 à la faveur de la déstalinisation engagée par Khrouchtchev. »

« Croulant sous les lettres de zeks (mot russe désignant les prisonniers des camps du Goulag), Soljenitsyne forme alors le projet d’écrire une histoire globale de la terreur en URSS. »

« Caché dans une ferme estonienne afin d’échapper à la surveillance du KGB et au regain répressif de l’ère Brejnev, l’écrivain tisse minutieusement son vécu, le fruit de ses recherches et plus de deux cents témoignages de rescapés pour donner vie à son chef-d’œuvre, qu’il parvient à faire sortir clandestinement d’Union soviétique sur des microfilms. »

« Aussitôt accusé de haute trahison, Soljenitsyne est expulsé vers l’Allemagne, tandis que son livre triomphe. »

« À l’Ouest comme à l’Est, où il circule sous le manteau, L’archipel du Goulag bouscule les consciences et ébranle les fondements de l’idéologie communiste. »

« En compagnie notamment de Natalia Soljenitsyne, la veuve du dissident disparu en 2008, ce documentaire retrace l’épopée d’un monument littéraire du XXe siècle, qui a déchiré les intellectuels français – suscitant déni ou fin des illusions –, et contribué à l’effondrement de l’URSS. »

« Éclairant les conditions tout aussi tragiques que rocambolesques de sa fabrication, le film convoque une foule d’archives et de témoins (les écrivains Ludmila Oulitskaïa, Sofi Oksanen ou Guy Konopnicki, l’auteur et traducteur Georges Nivat, sans oublier l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, fils du philosophe antitotalitaire André Glucksmann) pour ressusciter l’onde de choc intime et politique suscitée par les révélations du livre. »

« À l’heure où la Russie glorifie son héritage soviétique et étouffe la mémoire des crimes passés, une plongée captivante dans une œuvre de résistance qui n’a rien perdu de son acuité ».


« Un demi-siècle après sa parution, ce documentaire explore la genèse et le retentissement du livre témoignage d’Alexandre Soljenitsyne, qui ébranla les consciences et contribua à l’effondrement de l’URSS. Extraits des propos des nombreux intervenants qui témoignent dans ce film. »
 
« Il voyait sa mission comme celle d’un témoin. Il disait : ‘Je veux être une mémoire’, la mémoire d’un peuple qui a été frappé d’un grand malheur. »
Natalia Soljenitsyne, épouse et collaboratrice de l’écrivain

« Il s’agit de construire une espèce de cathédrale de ce vécu de millions de ses frères. C’est un livre sur la fraternité également. »
Georges Nivat, auteur et traducteur français

« Vous n’aviez rien à faire pour être arrêté. Dans toutes les familles estoniennes, il y a eu des déportations. L’archipel du Goulag est un monument pour commémorer, sous une forme littéraire, ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir une véritable sépulture. Il a été une révélation pour moi parce que la langue est très directe. J’ai grandi dans un monde où, quand les gens voulaient parler des camps, ils s’exprimaient par euphémisme. »
Sofi Oksanen, écrivaine finlandaise

« La métaphore de l’archipel est une idée absolument géniale. Elle nous introduit dans la dimension spatiale du Goulag. Soljenitsyne parle d’une carte sur laquelle, si on y répertoriait tous les camps, elle apparaîtrait comme souillée par des mouches. »
Luba Jurgenson, autrice et traductrice d’origine russe et estonienne

« La première lecture de Soljenitsyne m’avait glacé. C’est une révélation forte qui va nous amener, les uns et les autres – pas tous, il y en a qui sont restés –, à tout remettre en cause. »
Guy Konopnicki, journaliste et romancier français

« Toute une génération qui a cru aux idéaux communistes se retrouve soudain face à la réalité, qui est impossible à nier et qui est en plus exposée dans un livre d’une puissance incroyable. On est dans un moment où un livre fait l’histoire. »
Raphaël Glucksmann, eurodéputé et essayiste français

« Il ne fait aucun doute qu’il a joué un rôle énorme dans la transformation de l’homme soviétique, qui avait été totalement abruti par le régime. »
Ludmila Oulitskaïa, autrice russe


« L'archipel du Goulag", la révélation » de Jérôme Lambert et Philippe Picard 
France, 2023, 55 mn
Coproduction : ARTE France, Zadig Productions
Sur Arte le 20 mars 2024 à 22 h 50
Sur arte.tv du 13/03/2024 au 24/06/2024
Visuels : © Fondation Alexandre Soljenitsyne

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