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« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
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vendredi 23 juin 2023

Faible mobilisation pour Israël à Paris à l'appel d'organisations juives françaises

Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et le FSJU (Fonds social juif unifié) avaient appelé leurs concitoyens, juifs ou non, à se rassembler le 18 juin 2023 place du Trocadéro (Paris) afin de célébrer les 75 ans de l’Etat Juif, l’amitié France-Israël et les accords d’Abraham avec des délégations des pays impliqués. Un évènement organisé avec le concours de l’ambassade d’Israël en France et de 55 organisations juives françaises partenaires, et en présence de Yoav Galant, ministre israélien de la Défense. Si les organisateurs ont clamé avoir réuni plus de 6000 spectateurs, la Préfecture de police de Paris a recensé 1800 personnes. Ce qui révèle l’échec d’une communauté juive institutionnalisée française affaiblie. Analyses.

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C’est une communauté juive française institutionnalisée en situation de faiblesse qui a organisé, avec le concours de l’ambassade d’Israël en France et de 55 - un nombre censé porter chance - organisations juives françaises partenaires, le 18 juin 2023, son premier évènement public « populaire » et « positif » - le rassemblement du 25 avril 2021 place du Trocadéro en hommage à Sarah Halimi était teinté de tristesse, et avait attiré selon le ministère de l'Intérieur, plus de 20 000 personnes - depuis plus d’une décennie.

Le but ? Triple : célébrer les 75 ans de l’Etat d’Israël, l’amitié France-Israël, les « accords d’Abraham ».

Foin de colloque ! Exit l’idée d’une réunion dans un lieu fermé. Pourtant des homologues en diaspora - à Sofia (Bulgarie) ou à Berlin (Allemagne) - avaient choisi une salle pour fêter l'anniversaire de la refondation de l'Etat d'Israël, ou l'illumination de la façade d'un immeuble moderne, comme à Sao Polo (Brésil).

Initiateurs, le CRIF et le FSJU, deux des trois principales fédérations d’organisations juives françaises, mais curieusement pas le Consistoire – peut-être parce qu’il avait fêté cet anniversaire par un concert  de l’Orchestre symphonique de Jérusalem à la grande synagogue de la Victoire (Paris) –, avaient choisi un lieu en plein air : la place du Trocadéro, dans l'ouest parisien, avec vue sur la Tour Eiffel.

Pas téméraires, les organisateurs avaient écarté l’idée d’une parade dans les rues de Paris. Pourtant, leurs homologues newyorkais organisent depuis des années la célèbre et joyeuse Israel Parade à New York, à laquelle se joignent des Juifs américains de tous sexes et de tous âges, des associations d'Américains de toutes origines, des policiers, des politiciens démocrates et républicains, et le Maire de la Big Apple ! Résultat : la rue appartient aux anti-Israéliens qui soit y défilent, soit s'associent à des manifestations de Gilets jaunes ou contre la réforme des retraites.

Non, ces organisateurs français ont conçu un rassemblement public place du Trocadéro à Paris. Bref, un ghetto dans un lieu touristique de la capitale. Et ce, sous un Soleil de plomb - près de 30°C -. Une météo ensoleillée et aux températures élevées enregistrées depuis le début juin 2023. Généreux, les organisateurs avaient annoncé dans les médias communautaires qu’ils distribueraient gracieusement des bobs floqués de l’évènement et insisté sur la nécessité de « venir léger », avec une bouteille d’eau et que la sécurité qui y serait assurée.

Les médias communautaires avaient multiplié les interviews des Présidents du CRIF et du FSJU, respectivement Yonathan Arfi et Ariel Goldmann, ainsi que du vice-président de ces organisations et principal organisateur du rassemblement, Gil Taieb. 

Sur Facebook, deux pages étaient dédiées à l’évènement : l’une, créée par les organisateurs, avait reçu 42 « Participent » et 134 « Intéressés », l’autre  lancée par l’ECUJE  (L’Espace Culturel et Universitaire Juif d’Europe), ex-Centre communautaire de Paris, avait recueilli 26 « Participent » et 85 « Intéressés ». 

L’évènement était présenté comme une « fête populaire », « un moment de fraternité et de déclaration d’amour à Israël », avec, en décor sur la scène, une tente pour évoquer les « accords d’Abraham », et des artistes de 14 h à 18 h : Enrico Macias, Michel Fugain, le groupe israélien Mayumana, David Serero... Et invité surprise : Yoav Galant, ministre israélien de la Défense. Et, en bonus : deux messages vidéos, neutres, des Présidents français Emmanuel Macron et Isaac Herzog, dont les statistiques de vision sur YouTube sont respectivement, au 23 juin 2023, de 589  et de 324.

Un évènement qui a inspiré un nombre réduit de Twitts ou de posts sur Facebook – des VIP invités y ont cependant publié leurs selfies - et qui s'est achevé sous la pluie…

Le précédent de 2010
Gil Taieb avait souhaité un public au moins égal à 5000 personnes, et même « un multiple de 5000 ».

Au soir de cet évènement, Gil Taieb a posté sur son compte Facebook :
"MISSION ACCOMPLIE 💪🙏
Plus de 6500 personnes présentes place du Trocadéro 
La Fête et la Fraternité à l’occasion des 75 ans d’Israël 
Une présence politique très importante 
Des délégations du Maroc, des Émirats 
Un message du Président Hertzog 
Un message du Président Macron
Un discours de m Clément Beaune ministre des transports 
Un discours de Mr Yozv Galantz ministre israélien de La Défense 
Un plateau artistique exceptionnel 
Adama, Kabra Casé, Enrico Macias,Frédéric Zeitoun, M Michel Fugain, Laura Mayne …. Et la troupe de percussionnistes MAYUMANA 
Une équipe organisatrice que rien n’arrête 
Une jeunesse mobilisée
LA TENTE D’ABRAHAM décorée par notre équipe et coiffée de tous les drapeaux 
UN COCKTAIL QUI A RÉUSSI À FAIRE BRILLER ISRAËL , LA RELATION FRANCE ISRAËL ET LES ACCORDS D’ABRAHAM 
Bravo et merci à ceux qui m’ont accompagner dans ce défi 
DES ETRES EXCEPTIONNELS !!!"

Combien de spectateurs cette fête a-t-elle attiré ? Mille huit cents selon la Préfecture de police de Paris (PPP) ou plus de 6000 selon les organisateurs et des médias communautaires ? Nous aurions tendance à privilégier le nombre de la Préfecture.

Vous souvenez-vous de l’appel  d’organisations juives françaises, dont le CRIF, le FSJU et le Consistoire, à se rassembler sur cette même place du Trocadéro, le 22 juin 2010, pour soutenir l’Etat Juif et exhorter à la libération de l’otage franco-israélien Guilad Shalit, kidnappé par les terroristes islamistes en Israël, le 25 juin 2006, à l’âge de 20 ans ? Déjà, Gil Taïeb était le grand ordonnateur de l’évènement. 

« Nous ne sommes pas 5 000, nous sommes 10 000 ! », s’exclamait un responsable communautaire français ce 22 juin 2010, sur le parvis des droits de l’Homme du Trocadéro.

« Nous ne sommes pas 10 000, mais nous sommes 15 000 ! », renchérissait un de ses homologues, peu après.

Difficile de les croire. La foule n’occupait au mieux qu'une moitié de la place du Trocadéro. La police estimait alors à environ 3 200 le nombre de personnes ayant participé à ce rassemblement. Un nombre vraisemblable.

Le 28 juin 2023, lors du Forum des auditeurs sur Radio Chalom, un auditeur a dit : "Il n'y avait personne au Trocadéro, dimanche". Le journaliste Bernard Abouaf, qui anime cette émission, ne l'a pas contredit.

Treize années plus tard, même en tenant compte de la réduction du nombre de Français juifs – 400 000-450 000 âmes en 2023 - en raison de leur émigration et de l'assimilation par mariages mixtes, l’assistance a diminué presque de moitié…

Causes multiples
Comment expliquer ce délitement ?

Peut-être en raison de températures quasi-estivales, de difficultés à circuler en voitures à Paris, et des transports publics franciliens problématiques, surtout le dimanche. Pouvait-on raisonnablement s'attendre à ce que des personnes - le cœur de cible de rassemblements communautaires est composé de personnes âgées, viennent en grand nombre, pour rester immobiles, des heures durant, à entendre des discours creux ?

Mais d’autres explications concourent à expliquer cet insuccès.

Primo, une affiche avec de très rares célébrités – celles de gauche, abhorrant le gouvernement Netanyahu, sont absentes - et sans grand intérêt pour le public ciblé.

Deuxio
, et surtout, des dirigeants et médias communautaires déconnectés de la réalité, coupés de leur base, s’étant éloignés des missions listées dans les statuts de leurs organisations, refusant ou incapables de se renouveler, ont suscité la défiance chez leurs coreligionnaires subissant depuis 2000 un nombre très élevé, et sous-estimé, d'actes antisémites et une propagande anti-israélienne, émanant notamment de la diplomatie et de médias publics français.

Qu’on en juge. Certains dirigeants communautaires se sont immiscés dans la scène politique, française - anathèmes diffamant Eric Zemmour (« raciste », « extrême-droite »), silence sur l’antisémitisme le visant, ainsi que des candidats de Reconquête !, durant les campagnes électorales -, et ils ont été désavoués par le survote juif en faveur du fondateur de Reconquête.

Pire, face au Front national (FN) devenu Rassemblement national (RN), les instances communautaires sont tombées dans le piège de François Mitterrand, alors Président socialiste de la République, qui avait divisé la droite, entre des "partis de gouvernement" ou "partis républicains" et "l'extrême-droite", ce qui rendait difficile "l'union des droites" et des alternances politiques. Dans cette stratégie, la Shoah, les Français juifs et leurs organisations ont été depuis plus de quatre décennies cyniquement instrumentalisés pour désigner le "danger de l'extrême-droite" contre laquelle il fallait "faire barrage". Le 25 juin 2022, le Président Emmanuel Macron déclarait à l'AFP que "ces formations [le RN et LFI] ne s'inscrivent pas comme des partis de gouvernement".

Dans une déclaration faite à l’AFP fin juin, Macron estimait que La France Insoumise (LFI) et le RN « ne s’inscrivent pas comme des partis de gouvernement », 

Elu le 26 juin 2022 à la Présidence du CRIF, Yonathan Arfi avait été interrogé sur l'attitude du CRIF envers des élus locaux du RN, et il avait répondu : "On verra..." Moins d'un an plus tard, il a avoué  le 7 juin 2023 sur RCJ : « Aujourd'hui, nous, démocrates et républicains, ne savons pas quelle est la meilleure réponse et la meilleure stratégie face au discours du RN ». Bref, ces organisations sont désemparées : elles n'ont élaboré aucun "plan B." envers le RN. Et contre LFI ? 

Et quand la Première ministre Elisabeth Borne a déclaré le 14 juin 2023 sur Radio J « Le RN est l’héritier de Pétain. C’est une idéologie dangereuse », elle a été soutenue par Ariel Goldmann, mais recadrée en Conseil des ministres le 30 mai 2023 par le Président de la République Emmanuel Macron : « Le combat contre l’extrême droite ne passe plus par des arguments moraux. Il faut décrédibiliser le RN par le fond et les incohérences, par le concret », plutôt que par des « postures morales » ou des « mots des années 1990 qui ne fonctionnent plus ». Le Chef de l’Etat révélait qu’il n’avait plus besoin d’instrumentaliser des Français juifs contre le RN. Enfin, provisoirement…

S'il n'y avait que LFI et le RN ! Mais les Français juifs et les instances communautaires sont très isolées sur la scène politique. Quels politiciens se sont rendus à ce rassemblement ? Essentiellement quelques élus ou ministre de Renaissance, parti du Président Emmanuel Macron. Le 4 mai 2023, la proposition de résolution communiste condamnant « l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid » avait été rejetée par 199 voix - essentiellement Renaissance, Les Républicains, le Rassemblement national - contre 71. Le seul député socialiste présent, ayant voté Contre cette proposition, était Jérôme Guedj.

Concernant la vie politique israélienne, les médias communautaires ont repris des éléments de langage (EDL) négatifs envers le gouvernement israélien formé en décembre 2022 : « le gouvernement le plus à droite de l'histoire du pays », « Itamar Ben Gvir, ministre d'extrême droite » ou « ministre extrémiste ». Quant à Yonathan Arfi, il a rendu public le 13 mars 2023 son « regard juif de France sur la crise en Israël ». Le Monde a publié le 23 mars 2023 la tribune de Maurice Lévy, Président du conseil de surveillance du groupe Publicis, « Monsieur Nétanyahou, ne soyez pas le premier ministre qui va réaliser le rêve de vos ennemis ». Et la journaliste Anne Sinclair vient de se rendue en Israël pour participer à la 22e manifestation hostile au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu et à sa réforme judiciaire…

« Leurs positions ne nous intéressent pas », pensent certains. « De quoi se mêlent-ils ? », interrogeront d’autres.

Qu'avaient dit ces « belles âmes » concernant le précédent gouvernement israélien Bennett-Lapid qui comportait dans ses rangs Mansour Abbas, ministre délégué au cabinet du Premier ministre chargé des Affaires arabes et membre islamiste de la Liste arabe unie (Ra'am) ? 

Elles n’ont pas compris que le « gouvernement des juges », en France comme en Israël dès la Présidence d'Aharon Barak, combattait la démocratie, minait « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » (Lincoln).

Ce n'est pas un hasard, si L'Observatoire du monde juif (OMJ) publiait en novembre 2003 (numéro 8/9) l'article "Les territoires perdus de la justice française" signé par Me Aude Weill-Raynal et Me Gilles-William Goldnadel, et si, près de vingt ans plus tard, le BNVCA (Bureau national de  vigilance contre l'antisémitisme) a fêté, le 16 mars 2023, son vingtième anniversaire par un colloque dont une des deux parties avait pour thème "La justice face à la violence et à l'antisémitisme".

Ces dirigeants et médias communautaires se sont empêtrés dans leurs visions erronées de la réalité et leurs contradictions, sans combattre efficacement le "gouvernement des juges" français.

Le 19 mars 2023, lors d’une soirée privée, Bezalel Smotrich, ministre israélien (Parti sioniste religieux) des Finances, a déclaré  : « Les "Palestiniens" n'existent pas. Le "peuple palestinien" n'existe pas. Vous savez qui est Palestinien ? Je suis palestinien. Mon défunt grand-père qui faisait partie de la 13e génération de Jérusalem est le vrai Palestinien. Le "peuple palestinien" est une invention qui a moins de cent ans. Dans le droit international, il y a cinq caractéristiques qui définissent un peuple : l'histoire, la culture, la langue, les pièces de monnaie et un roi ou des dirigeants historiques. Qui était le premier roi "palestinien" ? Quelle langue ont les "Palestiniens" ? Est-ce qu'un jour on a frappé une pièce "palestinienne" ? Est-ce qu'il y a une culture ou une Histoire "palestiniennes" ? Non, il n'y en a pas. Le "peuple palestinien" n'existe pas. Il y a juste des Arabes ». Des médias communautaires se sont indignés... par l’expression d’une réalité historique : à moins qu'il ne désigne le peuple Juif, le "peuple palestinien" n'existe pas. Le Quai d’Orsay  a qualifié ces propos d’« indignes » et d’« irresponsables ». Mais, si les dirigeants et médias communautaires n'expriment pas l'Histoire du peuple Juif, d'Israël, qui le fera ?

Yonathan Arfi avait expliqué son refus de rencontrer Bezalel Smotrich lors de sa visite à Paris pour participer à la réunion annuelle des ministres des Finances des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) parce que l’économie était étrangère à la mission du CRIF. Mais son évènement a pour invité israélien de marque... Yoav Galant, ministre israélien de la Défense. Or, le CRIF ne dispose d’aucune armée, n’achète pas de systèmes militaires…

Sur la fréquence juive francilienne, Ariel Goldmann avait brossé un tableau idyllique des relations entre la France et Israël. Mais pourquoi Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et dont une partie de la carrière s’est déroulée au ministère des Affaires étrangères, a-t-il refusé de rencontrer Bezalel Smotrich ? Et ce, alors qu’il a rencontré à Ramallah en septembre 2017 les ministres palestiniens de l'Economie et des Finances ?

Les mêmes qui célèbrent la « Start-up Nation » ont refusé de rencontrer les artisans de ce succès ! 

Des dirigeants d’organisations juives françaises ont semé les graines de la division parmi leurs coreligionnaires. Ils récoltent l’isolement, politique et communautaire, l’affront public, le désaveu par indifférence. 

Les Français juifs expriment leur attachement à Israël de mille et une manières - séjours, apprentissage de la langue en vue de l'aliyah, dons à des associations caritatives, etc. -, mais pas en accourant pour entendre des déclarations stéréotypées, perçues comme non sincères.

Il semble que ce rassemblement ait peu attiré de Français chrétiens ou musulmans. Quant aux retombées médiatiques, hormis les médias communautaires, nul média national n'a couvert cet évènement.

Pendant ce temps, sur les bords de l'autre rive de la Seine, l'Institut du monde Arabe (IMA) propose, aux frais de la France et de pays Arabes, l'exposition partiale "Ce que la Palestine apporte au monde" (31 mai 2023-19 novembre 2023)...

On signe la paix pour avoir la paix, pas en négociant pour obtenir des avantages unilatéraux. Les "accords d'Abraham" étaient loués par les organisateurs de cet évènement pour démontrer la paix possible entre Juifs et musulmans. Une expression erronée : le patriarche Abraham de la Bible est distinct de l'Ibrahim du Coran. De plus, ces dirigeants communautaires véhiculent les mythes al-Andalus et du bon roi du Maroc Mohamed V qui aurait protégé les juifs durant la Deuxième Guerre mondiale. Mais quid de la dhimmitude et des dahirs (décrets royaux) appliquant le statut des Juifs au Maroc ? Contre sa signature des "accords d'Abraham", Mohamed VI a obtenu la reconnaissance par les Etats-Unis de sa souveraineté sur le Sahara occidental, et, en créant la Commission des Juifs marocains de l'étranger qui "œuvre à consolider les liens des juifs marocains établis à l’étranger avec leur pays d'origine, à renforcer leur rayonnement cultuel et culturel et à défendre les intérêts suprêmes du Royaume", il instrumentalise les Juifs. 

Enfin, pour la deuxième fois en quelques mois, le Maroc a ajourné "la deuxième édition du Forum du Néguev, qu'il devait accueillir à la mi-juillet 2023, réunissant les Etats-Unis ainsi qu'Israël et des partenaires arabes signataires des accords d'Abraham, censé se tenir pendant l'été au Maroc, en raison des violences en Cisjordanie, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie Nasser Bourita" qui a déclaré : "Le contexte politique pourrait ne pas permettre à cette réunion de produire les résultats escomptés". Le ministre marocain a déploré "tout ce qui est action provocatrice et unilatérale (...), tout ce qui est décision portée par les radicaux des deux côtés et surtout du côté israélien", en condamnant "la récente attaque israélienne contre la ville de Jénine". Aucune condamnation du terrorisme palestinien. Aucun mot pour les victimes des attentats terroristes palestiniens. "Depuis la fin mai, trois ministres israéliens ainsi que le président du Parlement, le conseiller à la Sécurité nationale et des soldats d'une unité d'infanterie d'élite, une première, se sont rendus au Maroc".

"Le Maroc rejette également la récente décision du gouvernement israélien d'étendre les activités de colonisation en Cisjordanie" qui "compromettent les chances de paix dans la région", selon M. Bourita.

Quel est l’intérêt de montrer aux pouvoirs publics la faiblesse, la déconnexion de dirigeants et médias communautaires de leur base et de la réalité ? Quel serait l’intérêt de ces pouvoirs politiques à satisfaire leurs demandes ?

Combien de (dizaine de) milliers d'euros a coûté au CRIF et au FSJU ce rassemblement place du Trocadéro ? Avant les fêtes juives, et dans un contexte difficile marqué par l'inflation des denrées alimentaires et de l'énergie, des appels émouvants aux dons sont envoyés par des associations ou fondations juives françaises sollicitant la générosité en faveur de Juifs pauvres, familles juives monoparentales, rescapés de la Shoah dans le besoin... William Attal, frère de Sarah Halimi, a lancé un appel aux dons afin de financer une enquête susceptible de découvrir « des éléments nouveaux pour faire rouvrir le dossier judiciaire ». Au 23 juin 2023, 2 407 € ont été donnés par 60 participants. Est-ce normal que la famille de la victime de l'antisémitisme islamique recourt à la générosité publique pour connaitre la vérité ? Et ce, sans aide d'organisations juives françaises ? L'argent dépensé dans cet évènement au Trocadéro n'aurait-il pas pu être mieux utilisé à d'autres fins ?

Le Dr Lionel Krief, médecin nucléaire, et David Amzallag, commerçant, ruiné et malade, ont été spoliés par le « gouvernement des juges », sans soutien du CRIF ou du FSJU. Yonathan Arfi multiplie les visites de communautés juives. Pourquoi le Président du CRIF ne se rend-il pas auprès de David Amzallag ? Ce serait une mitzva... Hélas, au lieu d'assumer toutes ses missions statutaires, le CRIF préfère organiser des soirées littéraires en invitant des auteurs qui n’ont aucun besoin de ce supplément de publicité ou proposer un show que le public ciblé boude systématiquement depuis plus d'une décennie. 

Même la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS) n'est pas épargnée par les critiques. Rudy Reichstadt dirige le site Conspiracy Watch, « observatoire du conspirationnisme et des théories du complot » qu'il a créé en 2007 et "animé bénévolement pendant près de 10 ans, sans jamais recevoir ni solliciter aucun soutien financier". Or, Conspiracy Watch est soutenu depuis 2017 par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et a perçu une subvention du problématique Fonds Marianne lancé par Marianne Schiappa. Il a du s'en expliquer lors d'une audition devant une commission parlementaire.

On ne change pas une équipe qui perd… Ils ont pris les mêmes, ils ont recommencé et ils ont échoué à mobiliser leurs coreligionnaires. 

Le rideau final de cette triste pièce théâtrale tombera rapidement. Nul n’en applaudira les acteurs. Le public a déserté les places assignées. Il s’est détourné d’un spectacle lamentable et dispendieux. 

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