Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

jeudi 15 juin 2023

Le photographe André Kertész (1894-1985)

André Kertész (1894-1985) est un photographe Juif né en Hongrie, alors dans l'empire austro-hongrois, exilé à Paris, puis à New York
Un artiste de l’avant-garde photographique dans le Paris des années 1925-1936, qui eut tardivement la reconnaissance internationale méritée. Un inclassable 
pionnier du photojournalisme. L'espace Richaud propose l’exposition « Kertész / Lartigue. Un pas de côté ».


« À chaque fois que Kertész déclenche, je sens mon cœur battre », a déclaré Henry Cartier-Bresson (1908-2004), célèbre photographe et photojournaliste humaniste français surnommé « l'œil du siècle », cofondateur en 1947 de l'agence coopérative Magnum Photos.

En 2010-2011, le Jeu de Paume a proposé une rétrospective itinérante du célèbre artiste. Trois cents tirages et magazines originaux (vintages) montrent le regard poétique d’André Kertész, émigré en France, puis aux Etats-Unis. Curieusement, le Jeu de Paume n’indiquait ni dans ses panneaux ni dans son Petit Journal ni dans sa vidéo - omission par les deux commissaires Michel Frizot et Annie-Laure Wanaverbecq - sur cette exposition qu’André Kertész était Juif.

Le 27 septembre 2010, lors du vernissage presse, j’ai interrogé sur cette carence informative un des deux commissaires de l’exposition. Michel Frizot a reconnu que cet artiste était Juif et ne cachait pas sa judéité. Il n’a formulé aucun argument pour justifier cette occultation. C’était gênant. Et cette série sur les cheminées new yorkaises par André Kertész qui utilisait alors le téléobjectif et le zoom. Y aurait-il un rapport avec la Shoah ?

Cette rétrospective rend hommage à un perpétuel « amateur », un photographe inclassable, pionnier du photojournalisme et considéré par Henri Cartier-Bresson comme un de ses maîtres.

D’Andor à André (1894-1925)
Andor (Bandi) Kertész est né dans une famille juive bourgeoise hongroise. Son père Lipót, libraire, décède en 1905. Le jeune Andor est élevé par un oncle tuteur, qui travaille à la Bourse de Budapest. Là, après avoir étudié à l’Académie de commerce de Budapest, Andor Kertész débute de 1912 à 1914.

André Kertész se souvint :
« C’est en 1912 que j’ai commencé à prendre des photographies. A l’époque, j’étais encore débutant dans mes compositions. La première chose que j’ai apprise, c’est que l’équilibre et le tracé instinctif allaient de pair. Ce n’est pas dû à mon mérite, je suis né comme ça… Szigetbecse était important et déterminant à mes yeux, non parce que ma famille y résidait, mais parce que je pouvais être très proche de la nature, et de ceux parmi lesquels cela s’était produit en moi. Plus tard, que ce soit à Tiszaszalka, à Esztergom ou à Dunaharaszti, en France ou à New York, lorsque je prenais en photo des paysages ou des hommes, c’était toujours la campagne de Szigetbecse et ses habitants qui renaissaient à nouveau sur chaque cliché ».
Ces premières photographies sur sa Hongrie rurale et sa famille ont été exposées à l’Institut hongrois en 2004, dans le cadre du Mois de la photo à Paris. On voyait le photographe notamment avec son frère cadet Jenö. Il considérait la photographie comme « un petit livre de notes, un livre d’esquisses ».

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale dans l’armée austro-hongroise, Kertész photographie la vie quotidienne des soldats. Blessé, il est envoyé à l’arrière du front. Il publie en 1917 ses premières photographies.

« Très indépendant dès cette époque – il s’écarte d’ailleurs radicalement du pictorialisme ambiant –, Kertész met en place les éléments du langage photographique novateur qui lui sera propre : il photographie de nuit dès 1914, réalise l’étonnante vue du Nageur sous l’eau (1917), et saisit son frère en « scherzo » en 1919. Les deux voyeurs du Cirque (1920), Le Musicien aveugle (1921) s’inscrivent immédiatement dans la modernité. La photographie d’André Kertész s’affirme dès lors par une liberté et une diversité de traitement ainsi qu’une inspiration née essentiellement de ses émotions et de ses liens affectifs ».

En 1919, André Kertész rencontre Erzsébet (Elisabeth) Salamon qu’il épousera  en 1933. Il se photographiera souvent avec sa femme.

André Kertész reçoit le diplôme d’honneur de la Société hongroise de photographie en 1923.

Le jardin français d’André Kertész (1925-1936)
A Paris, André Kertész se fait enregistrer à la préfecture de police comme « photo reporter ». Il est publié par des journaux allemands dès 1926 et expose à la galerie Au sacre du printemps en 1927.

Il fréquente ses compatriotes émigrés : Brassaï, etc. Dans l’atelier du sculpteur Étienne Beöthy, il photographie la danseuse Magda Förstner, qui mime une sculpture de l’artiste (Satiric Dancer, 1926).

Chez Mondrian, Kertész « inaugure un type de portraits virtuels et décalés dont il deviendra le maître : il évoque plus qu’il ne montre, donne vie à ce qui est immobile et crée un langage de notations allusives, tant poétique que visuel ».

A ses débuts, Kerész achète un Leica en 1928 et tire une grande partie de ses clichés sur un papier photographique au format carte postale.

De la rue parisienne et de ses scènes banales, il tire des images métaphoriques.

« Premier représentant, avec Man Ray, de la modernité internationale à Paris, Kertész travaille pour la presse, initie le reportage photographique et participe à plusieurs expositions importantes, dont « Film und Foto », à Stuttgart » (1929).

Il conserve son indépendance, et ne devient pas membre des mouvements animant le Paris artistique, tels le surréalisme ou le dadaïsme.

« Nourrie de ses émotions, de ses surprises et de ses associations personnelles, son œuvre, avec ses jeux de miroirs, de reflets, d’ombres et de doubles, ou ses éclairages nocturnes, l’installe comme acteur de l’avant-garde photographique ». La Fourchette (1928) révèle une autre particularité de Kertész : son attirance pour « les ombres portées des objets ou des personnages – qui, dans Les Mains de Paul Arma (1928) ou l’Autoportrait de 1927, jouent subtilement de l’alternative entre présence et absence, redoublement et effacement ».

Kertész crée pour « donner à penser » la réalité, via des images insolites.

Il s’intéresse aux déformations optiques. Ainsi, à la demande du magazine VU, il portraiture en 1930 le nouveau rédacteur en chef, Carlo Rim. Il choisit comme lieu : le parc d’attractions à Luna Park où il le fait poser devant des miroirs déformants.

En 1932, il expose dans la galerie new-yorkaise de Julien Levy.

En 1933, à la demande de l’éditeur d’un magazine « de charme », Le Sourire, il réalise une série de nus féminins, Distorsions, avec deux modèles en usant de deux miroirs déformants qui crée « des étirements grotesques, des protubérances monstrueuses, ou la désagrégation complète du corps ». Kertész songe adapter ce procédé à publicité quand il émigrera aux Etats-Unis. Mais il ne convainc personne, et doit attendre 1976 pour que soit publié le livre Distorsions, en édition américaine et française.

Reportage et illustration
Au printemps 1928, est créé le magazine d’actualités VU.

Pour compléter les apports des agences photographiques, Lucien Vogel, son directeur, recourt à de « jeunes indépendants - André Kertész, Germaine Krull, Eli Lotar - qui pratiquent une photographie personnelle, apte à une illustration distancée ». La rédaction de VU fixe au préalable les thèmes à traiter. Ainsi naît le reportage photographique.

Kertész saisit cette opportunité pour faire preuve d’un savoir-faire nouveau.

« Par son habileté à produire des images inattendues, plus évocatrices que documentaires, Kertész fait figure de pionnier, notamment avec son reportage sur les moines de la Trappe de Soligny » qui va lui procurer une célébrité.

De 1928 à 1936, Kertész effectue une trentaine de reportages pour VU : des « constructions visuelles réfléchies, où la clarté d’expression et la mise en place graphique font merveille. Kertész préfère sans aucun doute un mode illustratif plus poétique que factuel ».

Il participe ainsi à la revue d’art Bifur (1929) et à Art et Médecine qui laisse place à sa « fantaisie moderniste ».

Vers 1930, Germaine Krull et Kertész ont le plus innové dans la photographie d’illustration. La renommée de Kertész croît quand sont publiés trois livres imprimés en héliogravure : Enfants (1933), Nos amies les bêtes (1936) et surtout Paris vu par André Kertész (1934), avec un texte de Pierre Mac Orlan .

En 1934, Kertész illustre aussi par ses vues de Paris Az igazi Ady [Le Véritable Ady], biographie du poète hongrois Endre Ady (1877-1919), par son compatriote, le journaliste György Bölöni.

«  Un nuage égaré » aux Etats-Unis (1936-1962)
Fort de son contrat avec l’agence Keystone, André Kertész quitte Paris pour New York en octobre 1936. Las ! Son contrat est vite rompu.

Les PM Galleries organisent sa première exposition personnelle en 1937.

En 1938, Kertész réalise la maquette du livre de Robert Capa, Death in the Making.

De 1939 à 1941, les réticences de Kertész « à l’égard de la photographie de mode, le rejet de ses reportages qui « parlent trop » selon les responsables de Life, l’incompréhension que suscitent ses Distorsions mènent lentement Kertész à la dépression ».

La Deuxième Guerre mondiale ajoute à ses épreuves, avec notamment les restrictions qu’il subit comme photographe « étranger ». En 1944, le couple obtient la nationalité américaine.

En 1947, Kertész accepte un contrat pour le magazine House & Garden qui lui procure un revenu régulier jusqu’en 1961, année où il résilie son contrat. Il collabore aussi à Vogue.

En 1952, il s’installe dans un appartement au 2 Fifth Avenue, qui surplombe Washington Square. Ce qui va influer sur son art. Avec ses téléobjectifs et zooms, il capte la vie alentour.

Kertész vit jusqu’en 1985 dans la Big Apple qu’il n’arpente pas comme les photographes de rue (Street Photographers). « Pour lui, New York est plutôt la caisse de résonance de ses pensées, que la ville lui renvoie en écho sous forme de photographies. Il cherche partout des antidotes à la régularité, dans les murs de brique délabrés, les inextricables lacis d’ombres, de poutrelles, d’escaliers extérieurs et il est parfois impossible de reconnaître des lieux spécifiques dans ces géométries brisées : le New York de Kertész est parcellisé à l’extrême, mais il suffit d’une seule photo pour révéler l’imaginaire de la ville ».

Par son « style personnel, intuitif et allusif », il infuse dans son œuvre sa mélancolie (Le Nuage égaré, 1937) et saisit des images de solitude, auxquelles il associe parfois des pigeons.

En 1959, Infinity publie un article sur Kertész. Ce qui augmente la notoriété du photographe.

« Le 1er janvier 1972, lors d’un voyage à la Martinique, il capte, derrière une vitre dépolie, une silhouette évanescente et pensive qui semble être un reflet de lui-même : cette vision nébuleuse du solitaire devant l’infini maritime, dernière image de son ouvrage rétrospectif Soixante Ans de photographie, 1912-1972 ».

Retours et renouveau, 1963-1985
Retraité dès 1961, Kertész fait l’objet d’une rétrospective en 1962 à Long Island Université.

Il est sollicité en 1963 par la revue Camera (Lucerne) pour un portfolio.

En 1963, la Biennale de photographie de Venise et la Bibliothèque nationale de Paris organisent des expositions monographiques sur ce photographe. Et en 1964, le MoMA lui rend hommage.

Kertész récupère des caisses de négatifs confiés à une amie en 1936, avant son départ pour les Etats-Unis. Ce qui modifie la lecture de son œuvre, et induit de nouveaux tirages et des recadrages.

Kertész bénéficie de la valorisation de la photographie comme art.

Dans l’exposition itinérante « The Concerned Photographer », il apparaît comme un pionnier du photojournalisme.

Ses deux livres J’aime Paris (1974) et Of New York… (1976) révèlent son « écartèlement entre les deux milieux culturels ».

Son épouse Élisabeth décède en 1977, peu avant son exposition personnelle au Centre Georges Pompidou. Kertész crée The André and Elizabeth Kertész Foundation.

Vers 1979, Kertész s’intéresse alors au Polaroid, une technique nouvelle qui autorise une « démarche plus introspective » et où « l’émotion détermine l’activité photographique ». Il réunit 53 Polaroids dans le livre From my Window, qu’il dédie à Élisabeth, Kertész. Il « capte en fait la lumière de ses souvenirs et les déformations de sa mémoire ».

Distingué en 1982 par le Grand Prix national de la Photographie décerné par le ministère de la Culture à Paris, Kertész signe en 1984 un acte de donation à la France de ses négatifs, de ses archives et de sa correspondance.

Après le Jeu de Paume, cette exposition a été montrée à Winterthur, Berlin et Budapest, sa ville natale.

Au printemps 2011, le musée d'art Mercian Karuizawa, créé en 1995, a présenté au  Japon une exposition/rétrospective composée pour un tiers d'inédits, dont des clichés en couleurs. Il "retrace le parcours d'André Kertész dont l'œuvre fut à l'unisson de sa vie et de ses sentiments : de ses débuts en Hongrie (1912-1925) à l'épanouissement de son talent en France (1925-1936), de ses années d'isolement à New York (1936-1962) à sa reconnaissance internationale (1962-1985)".

A l’été 2011, le prestigieux Martin-Gropius-Bau, « conçu par Martin Gropius, grand-oncle de Walter Gropius, fondateur du mouvement Bauhaus et par Heino Schmieden », présente à Berlin cette exposition monographique. Dans le communiqué présentant sur Internet cette manifestation, est mentionnée la judéité de ce photographe. Est accordée «  une attention particulière à l’influence de Kertész sur la genèse du photoreportage à Paris à partir de 1928. [Cette exposition] montre plusieurs numéros des magasines VU, Art et Médecine, Paris Magazine ainsi que diverses éditions de son reportage sur le monastère de trappistes à Soligny-la-Trappe ». Pour Kertész, « la photographie est comme un journal intime visuel, un instrument permettant de décrire la vie : « J’interprète mes sentiments à un instant précis. Non pas ce que je vois, mais ce que je ressens ». A sa mort, cet artiste a laissé des archives comptant plus de 100 000 négatifs.

Au musée national hongrois, c’est la première rétrospective en Hongrie sur ce photographe, que Cartier-Bresson considérait comme un de ses maitres. Ce musée a montré aussi Vues de Kertész qui établit des liens entre les différentes étapes dans la vie de Kertész et son pays natal.


Après le Jeu de Paume (Paris), le musée d'art Mercian Karuizawa (Japon), le Martin-Gropius-Bau à Berlin (Allemagne), le musée national hongrois à Budapest et le Museo Nacional de Bellas Artes à Santiago (Chili), le Museu Da Imagem e Do Som(MIS) à São Paulo (Brésil), et l'Espacio de Arte de Fundación OSDE,  la Sala Municipal de Exposiciones de San Benito présente cette exposition itinérante sous le titre André Kertesz. El doble de una vida.


En 2014, Mind’s Eye Galerie Adrian Bondy a présenté "Au confluent d'un rêve et d'une réalité, exposition collective avec notamment un cliché de la série Distorsions d’André Kertesz.


"André Kertész. L'intime plaisir de lire"
La Biennale Internationale de l'Image 2014, Nancy a présenté André Kertész. L'intime plaisir de lire. "Qu'il soit dans un jardin, un autobus, un café, une bibliothèque ou un salon, sur sa terrasse ou dans son lit, à l'école ou à la guerre, debout, assis ou couché, le lecteur est ailleurs, dans un autre univers.  C'est ce décalage spatial et temporel, affectif et spirituel, qu'André Kertész a photographié. Il réussit à nous raconter l'histoire de la prise en otage du lecteur capturé par la délectation de ce dialogue intime avec le texte".

La galerie Sage a montré Petit et Grand Format avec notamment une photographie d’André Kertész. 


"La Première Guerre mondiale en images - La genèse du photojournalisme hongrois"

Dans le cadre du Mois de la photographie 2014, l'Institut hongrois de Paris a présenté l'exposition La Première Guerre mondiale en images - La genèse du photojournalisme hongrois. Une "sélection de photos de guerre " d' André Kertész, de Gyula Jelfy, d'Ivan Vydareny et de Rudolf Balogh "conservées au Musée hongrois de la photographie,  dont le directeur Péter Baki est commissaire de l'exposition, réalisées par des soldats et des correspondants de guerre, souvent amateurs, sur le front et à l’arrière du front : d’une part, des œuvres d’amateurs devenus artisans photographes ou photographes d’art reconnus en Hongrie (voire dans le monde entier, dans le cas de Kertész), d’autre part,  des photographies inédites, réalisées par des amateurs restés dans l’anonymat, des médecins militaires pour la plupart, comme le dentiste Sándor Nádas, auteur d’œuvres d’une maturité surprenante".


La "majeure partie de la sélection provient des fonds de Rudolf Balogh, le photographe qui, avec Gyula Jelfy, a jeté les bases de la profession de photojournaliste en Hongrie". Parmi les photojournalistes hongrois les plus célèbres : Robert Capa.

"Les milliers de négatifs de Balogh conservés au Musée hongrois de la photographie sont des « produits dérivés » de ses reportages de guerre. Il ne s’agit pas de commandes, Balogh prenait ses photos pour son usage personnel. Plusieurs d’entre elles ont été réalisées avec un appareil panoramique, le No. 4. Panoram–Kodak Model D fabriqué par Eastman Kodak Co. Une particularité qui intéressera au plus haut point les passionnés de l’évolution technique de la photographie".

Après une première vente de photographie offrant "un panorama de la photographie aux XXe et XXIe siècles", Artcurial dispersa le 14 novembre 2014 "une collection de 125 photos d'André Kertész. Cet ensemble exceptionnel rassemblé par un proche de l’artiste" permettra "de retracer le parcours créatif d’André Kertész : depuis la Hongrie, son pays d’origine ; en passant par Paris où il apparaît comme l’un des acteurs principaux de l’avant-garde photographique ; et jusqu’à New-York où il vivra presque cinquante ans. Une partie de cette collection avait été présentée il y a 15 ans, lors d’une exposition monographique du photographe au musée Jacquemart-André à Paris".

"Précurseur de la mobilité permise par l’appareil photographique Leica dès 1928, André Kertész réalise tout au long de sa carrière de nombreuses images devenues emblématiques. Ces documents poétiques, sont toujours le révélateur d'une relation sensible au sujet. Dans l'œuvre de Kertész on perçoit la douceur de la vie, le plaisir libre et enfantin de son œil, parfois narquois, en se considérant toujours comme « un amateur », alors qu’il fut le père spirituel de nombreux photographes comme Brassaï ou Henri Cartier-Bresson… et demeure l’un des fondateurs de la photographie moderne".

"La sélection offerte à la vente résume les trois périodes décisives de son oeuvre :
- la Hongrie, Budapest (1894 – 1925). "Issu d’une famille bourgeoise de Budapest, André Kertész achète son premier appareil photo en 1913, à l’âge de 19 ans. Il réalise ses premiers reportages dès 1917 : il est alors dans l’armée austro-hongroise et documente la vie militaire avec ses clichés. Premier succès : il remporte un concours organisé par un magazine hongrois. Son travail est rapidement remarqué : en 1919, ce sont des images d’André Kertész qui illustrent l’article défendant la place de la photographie comme « art » dans L’Art vivant".

- la France, Paris (1925 – 1936). "À la fin de la 1ère guerre mondiale, André Kertész sait qu’il veut faire de la photographie son métier. Il arrive à Paris en 1923, et intègre très rapidement le milieu artistique de l’époque. Il fréquente les personnalités parisiennes incontournables : Marc Chagall, Colette, Piet Mondrian… Le jeune photographe propose ses services à plusieurs magazines, notamment Bifur et VU. Il est le premier photographe à avoir une exposition monographique au Sacre du printemps en 1927.

- les Etats-Unis, New York (1936-1985). "S’il expose à New York dès 1932, avec la galerie Julien Levy, il ne part définitivement pour l’Amérique qu’en 1936. Il ne devait séjourner que le temps d’un travail pour Keystone, mais la seconde guerre mondiale approche et il décide de rester aux Etats-Unis. Il collabore là-bas avec de nombreux titres américains, mais son intransigeance artistique lui ferme la porte de plusieurs publications. André Kertész tombe malade en 1963 et décide de rompre son contrat avec les éditions Condé Nast. Il est désormais libre de se consacrer comme il l’entend à son art. La reconnaissance internationale ne se fait pas attendre et il fait l’objet d’une exposition monographique dès 1964 au MoMA. Il décède en 1985".

Ventes aux enchères
Artcurial a dispersé le 14 novembre 2014 "une collection de 125 photos d'André Kertész.


Les 11 et 12 décembre 2014, Sotheby's a proposé à New York la vente aux enchères d'un seul propriétaire privé et intitulée 175 Masterworks To Celebrate 175 Years Of Photography: Property from Joy of Giving Something FoundationCes 175 chefs d’œuvres de photographes sont issus de la collection du philanthrope et financier Howard Stein (1926-2011) qui l'avait donnée à sa fondation. Parmi les artistes choisis depuis les origines de cet art : André Kertész dont trois œuvres ont été vendues.

Évaluée à 100 000-150 000 dollars, Nature morte, chez Mondrian a été vendue 197 000 dollars. Elle provient de la collection d'Etienne Béothy, ami du photographe et expatrié de Hongrie en France (Sotheby's London, 2 May 1996, Sale 6256, Lot 147). "Nature Morte, Chez Mondrian, belongs to a small group of Kertész still life studies that suffuse the objects of daily life with poetry and mystery. Taken in the studio of Piet Mondrian, the image functions as an inventive portrait of the painter, whom Kertész had met in 1926.  Other studies from that day are memorable: the artist's bed and easel, abstracted into a composition of overlapping rectangles; a single artificial tulip on a table near the stairs; Mondrian holding a pipe and gazing directly into the camera.  In an early critical assessment of the photographer in L’Art Vivant, Florent Fels described him as 'un prestigieux créateur de poèmes, et ses métaphores sont d'humbles objets.’ Nature Morte, Chez Mondrian, occupies an important place in Kertész's early exhibition history. It was shown in his famous one-man exhibition in 1927, at the Au Sacre du Printemps gallery; at the Galerie L'Epoque, Brussels, in 1928; in Essen, at the Fotographie der Gegenwart, 1929; and at the prestigious Film und Foto in Stuttgart that same year.  Julien Levy may have included it in one of his pioneering exhibitions in New York in 1932 or 1937.  Always recognized as an important work within the photographer's oeuvre, it became one of the first Kertész images to enter a museum collection when a print of it was purchased by the König Albert Museum in Zwickau after the Film und Foto show (cf. Of Paris and New York, entries for cat. nos. 21 and 63).
The print offered here was owned originally by the sculptor Etienne Béothy (born István Beöthy) (1897–1961), one of a circle of Hungarian expatriates in Paris in the 1920s and a close friend of the photographer.  The Kertész icon, Satiric Dancer, was made in Béothy’s studio; one of Béothy’s sculptures appears in the image on the left.  A year after Kertész’s show at Au Sacre du Printemps, Béothy had his own exhibition there.  In the 1996 Sotheby’s London sale from which the present print comes, five other Kertész photographs from Béothy’s collection were offered, along with photographs by Béothy himself".

Estimée 80 000-120 000 dollars, Behind Notre-Dame, Paris, octobre a été vendue 62 500 €. "The early Kertész photograph offered here, on carte-postale photographic paper mounted to tan vellum stock, has the classic presentation for a print from the photographer’s years in Paris. It was one of a group of 21 photographs from the 1920s, each with the same presentation, that was discovered in a portfolio among the photographer’s effects three years after his death.  Also in the portfolio was the announcement for Kertész’s first exhibition in Paris, in 1927, at Au Sacre du Printemps gallery, as well as an envelope printed with Kertész’s Boulevard du Montparnasse studio address.  With its exhibition-quality prints and related material, the portfolio was a time-capsule from the photographer's seminal Paris years. Using the checklist for the Au Sacre du Printemps exhibition as a guide, Toronto photographs dealer Jane Corkin was able to loosely recreate this landmark show by adding 16 more photographs to the newly discovered group. Corkin had known Kertész personally, and she became a representative for his estate after his death.  The entire group, including this print of Behind Notre Dame, was ultimately sold in an historic auction in New York in 1997".

Estimé 100 000-150 000 dollars, Quartet a été vendu 173 000 dollars. "This photograph shows the Roth Quartet, founded by Czech-born, Budapest-educated violinist Feri Róth.  When Kertész was asked by Róth to photograph the quartet for publicity purposes, the photographer used the session as an opportunity to experiment with unconventional cropping.  In the present photograph, Kertész has tightened the frame to a narrow rectangle that focuses upon the musical score and the musicians’ hands and instruments. His radical cropping and careful placement of elements within this narrow frame accentuate the rhythmic musicality of the image". 

Le 9 novembre 2018, Sotheby's proposa à la vente des photographies de cet artiste. 

Photo Shanghai
Photo Shanghai, foire artistique du 11 au 13 septembre 2015, a présenté les œuvres d'artistes célèbres, dont celles d'André Kertész


"André Kertesz. El doble de una vida" 
Après le Jeu de Paume (Paris) et divers musées dans le monde dont la Sala Municipal de Exposiciones de San BenitoMuseo de Arte del Banco de la Republica, Bogota présentAndré Kertesz. El doble de una vidaune rétrospective itinérante du célèbre photographe Juif André Kertész (1894-1985)

“Yo jamás documento; yo siempre interpreto con mis imágenes. Esa es la gran diferencia entre mi trabajo y el de muchos otros. [...] Yo interpreto lo que siento en un momento dado. No lo que veo, sino lo que siento.” André Kertész


"A André Kertész (1894 – 1985) se le reconoce como uno de los grandes maestros de la fotografía del siglo XX. Fue contemporáneo de figuras como Robert Capa y Man Ray, cercano a los movimientos surrealista y constructivista y, ante todo, un referente ineludible del ensayo fotográfico, género del que fue pionero. Las imágenes de Kertész son testimonios en primera persona que revelan el potencial poético y extraordinario de la vida cotidiana y los personajes del común".


Esta muestra retrospectiva expone 189 fotografías de Kertész y repasa tres momentos determinantes "de su carrera: su estadía en Hungría y su vida militar durante la primera Guerra Mundial, su prolífico trabajo en la París vanguardista de los años veinte, y sus últimos años en Nueva York como fotógrafo de revistas".


"La obra del fotógrafo André Kertész precede o ilustra diferentes corrientes de vanguardia y se vincula a los valores humanistas".


"André Kertész nació en Hungría en 1894, en el seno de una familia tradicional que lo insto a formarse como corredor de bolsa, trabajo que desempeñó por varios años hasta que el ejército austrohúngaro lo reclutó para combatir durante la Primera Guerra Mundial. De estos años proceden sus primeras fotografías: imágenes del frente de batalla, de sus compañeros soldados, del tiempo muerto que pasó en las trincheras y de las largas camitas de campaña".


"Tras ser herido en un brazo y con la fuerte convicción de hacerse fotógrafo, Kertész se radicó en París en 1925 y vivió allí por once años. Se estableció en el barrio de Montparnasse, cuna de las vanguardias artísticas del siglo XX, lo que le permitió relacionarse con grandes artistas y retratar los ambientes intimos de la bohemia de la ciudad, entre otros, mantuvo una relación cercana con Mondrian, Chagall, Zadkine, Foujita y Colette. En París realizó su serie más famosa,Distorsions, realizó su primera exposición individual en la galería Au Sacre du Printemps y publicó el libro Paris vu par André Kertész con textos de Pierre Mac Orlan".


"En 1936 Kertész firmó un contrato con la agencia a Keystone, entonces la más importante a nivel internacional, y se mudó a Nueva York. Aunque su trabajo con la agencia duro menos de un año, logró trabajo importantes para las revistas House & Garden, Harper’s Bazaar, Vogue y Coronet. En Nueva York Kertész nunca se sintió cómodo y no alcanzó el reconocimiento como fotógrafo de vanguardia del que gozaba en Europa, sin embargo realizó dos grandes exposiciones, una en la galería PM (1937) y otra en el Instituto de Arte de Chicago (1946); publicó el libro Day of Paris, diseñado por Alexey Brodovitch, y firmó un contrato de exclusividad con la agencia Condé Nast".


La "exposición presenta 189 fotografías en blanco y negro y en color impresas en sales de plata modernas, perteneciente a la donación que el fotógrafo realizó al Ministerio de Cultura y Comunicación de Francia en 1984, un año antes de su muerte; y que se constituyó en uno de los aportes más significativos al patrimonio fotográfico francés al entregar más de cien mil negativos, 1.500 diapositivas y numerosos documentos".


La Tate Gallery a présenté l'exposition The Radical Eye: Modernist Photography From The Sir Elton John Collectionavec notamment des œuvres de André Kertész.


"André Kertész, le double d'une vie"
Le Sungkok Art Museum a proposé l'exposition André Kertész, le double d'une vie. "Riche d'un tiers d'inédits dont une sélection en couleur, cette exposition rétrospective retrace le parcours d'André Kertész dont l'œuvre fut à l'unisson de sa vie et de ses sentiments : de ses débuts en Hongrie (1912-1925) à l'épanouissement de son talent en France (1925-1936), de ses années d'isolement à New York (1936-1962) à sa reconnaissance internationale (1962-1985). André Kertész (1894-1985), dont la carrière s’étend sur plus de cinquante ans (1920-1980), est aujourd’hui reconnu comme l’un des photographes les plus marquants du XXe siècle. Né en 1894 à Budapest, il réalise ses premières photographies en 1912. La période « hongroise » de Kertész (sa période de formation en tant que photographe) constitue une étape importante dans la constitution de son style. Enrôlé dans l’armée austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale, il dépeint le quotidien des soldats et développe une poésie de l’instant, enregistrant les détails et petits événements de la vie militaire, loin des faits d’armes héroïques ou dramatiques".

"Kertész arrive à Paris en 1925 et s’installe dans le quartier du Montparnasse. Il fréquente les milieux littéraires et artistiques (Mondrian, Chagall, Zadkine, Foujita, Colette, etc.). Son talent est reconnu rapidement et il expose, en 1927, à la galerie Au Sacre du Printemps. Il flâne dans les jardins publics, déambule le long des quais de la Seine, photographie les scènes de rue. En 1933, il réalise la célèbre série des Distorsions où les corps nus de ses deux modèles se reflètent dans un miroir déformant. Un livre, Paris vu par André Kertész, avec un texte de Pierre Mac Orlan, est publié en 1934. Dans le même temps, il est l’un des premiers protagonistes de la nouvelle presse illustrée de photographies, dont le magazine VU devient le fleuron en 1928. En France comme en Allemagne, la presse lui commande reportages et illustrations et publie ses photographies en même temps que celles de Germaine Krull, Man Ray, Emmanuel Sougez, François Kollar ou Brassaï, que Kertész rencontre en 1926 et initie à la photographie. En 1936, il part pour New York afin d’honorer un contrat avec l’agence Keystone. Sa collaboration avec la plus grande agence mondiale de l’époque dure moins d’un an. House & Garden, Harper’s Bazaar, Vogue ou Coronet le sollicitent. Naturalisé américain en 1944, il signe en 1949 un contrat d’exclusivité avec les éditions Condé Nast, pour lesquelles il réalise essentiellement des photographies d’architecture intérieure. Il décide, en 1962, de mettre fin à sa carrière professionnelle. Le Museum of Modern Art de New York lui consacre une exposition personnelle en 1964. De nombreux hommages lui sont rendus à travers le monde et les expositions se multiplient à Tokyo, Stockholm, Budapest, Londres, Paris, Helsinki... En 1975, il est l’invité d’honneur des Rencontres internationales de la Photographie d’Arles. Kertész cesse alors d’arpenter les rues. Il réalise de sa fenêtre la plupart de ses photographies. L’enchevêtrement des toits et les vues plongeantes sur Washington Square le fascinent. Il s’éteint à son domicile new-yorkais le 28 septembre 1985".

Le FOAM à Amsterdam proposa André Kertész, Mirroring Life.


"André Kertész. Marcher dans l'image"

La Maison Robert Doisneau proposa l'exposition "
André Kertész. Marcher dans l'image". 

"André Kertész (1894-1985) "compte parmi les regards qui ont ouvert des chemins nouveaux dans la photographie du 20ème siècle." 

"Amateur de photographie à 18 ans, artisan des recherches esthétiques de la nouvelle vision à 28 ans, défricheur des enjeux médiatiques du reportage photographique naissant à 36 ans, il a largement contribué aux évolutions esthétiques et professionnelles du médium."

"Mais si plusieurs générations de photographes se reconnaissent une dette envers sa démarche et ses images, c’est pour une autre raison : il est celui qui, sans effets ni étalage, à travers une exigence attentive et une subtilité esthétique constantes, a montré la possibilité de poursuivre une œuvre sereine tout au long d’une vie de photographe, à l’écart des courants et en marge des commandes." 

"Cette œuvre, léguée à l’État par André Kertész en 1984, a fait depuis l’objet de nombreuses études, mais sa pratique du 24x36 demeure indistincte et méconnue. Or, pour reprendre les mots de John Szarkowski (conservateur au MoMa de New York de 1962 à 1991), « plus peut-être que tout autre photographe, André Kertész a compris l’esthétique particulière de l’appareil portatif et l’a rendue manifeste ». 

"Kertész se dote d’un Leica dès 1930. Avec cet appareil, l’œil du photographe ne se concentre plus sur un dépoli mais se projette dans un cadre qui se juxtapose à son champ de vision. Le viseur d’un genre nouveau permet au regard de chercher ses repères dans l’image pendant que le corps prend ses appuis dans l’espace. En emmenant ce boîtier dans les rues de Paris, les terrains vagues de banlieue et les chemins de campagne, Kertész invente en quelques saisons une démarche qui va ouvrir la voie à de nombreuses vocations de photographes : la déambulation photographique. « J’ai fait quelques pas avec lui, et j’ai eu l’image, » résume-t-il simplement devant l’une de ses photos." 

"Une étude récente et inédite menée sur les négatifs originaux conservés par la Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine a permis de reconstituer pour la première fois la continuité chronologique des images que le photographe a prises en 1930 et 1936 avec son Leica. Fruit de cette recherche, l’exposition présentée à la Maison Doisneau du 22/11/19 au 09/02/20, accompagnée d’un ouvrage de référence publié par les éditions André Frère, propose de remonter à ce moment de la prise de vue et d’observer ces quelques pas de Kertész auprès de ceux qu’il photographie." 

"D’un déclenchement à l’autre, nous découvrirons ses lieux et ses sujets de prédilection, ses distances et ses angles d’approche, les motifs et les correspondances qui l’inspirent, ses moments d’affût ou de persévérance, sa prévenance et sa retenue envers ce que lui tendent les personnes ou les circonstances photographiées et, finalement, sa capacité à prendre l’attention elle-même pour horizon de sa prise de vue."

"Visiteurs et lecteurs seront ainsi invités à mieux sentir comment le regard pense à l’instant du déclenchement."

Les éditions André Frère ont publié le catalogue de l'exposition "André Kertész, Marcher dans l'image". Des photographies d' André Kertész associées à un texte de Cédric de Veigy et Matthieu Rivallin. "Voir à l’œuvre André Kertész (1894-1985), le photographe le plus apprécié des photographes, à travers les séquences de prises de vues que nous révèlent ses négatifs, accompagner les déambulations de son objectif dans les rues du Paris des années 1930, observer comment son œil épouse l’ergonomie de son Leica et s’insère dans le champ optique du monde, retrouver ses hésitations, apprécier sa patience, partager sa joie de pouvoir marcher dans l’image tout en laissant les corps et les visages entrer dans le cadre de son viseur, saisir les intuitions de son regard au moment du déclenchement, l’écouter parler de sa pratique, comprendre sa retenue envers l’instant décisif, percevoir finalement la précaution avec laquelle il confie à la pellicule l’attention que lui adressent des proches ou des inconnus, et rétablir au passage la datation de quelques clichés célèbres dont la chronologie était faussée depuis plus de cinquante ans ; telles sont les ambitions d’un ouvrage qui peut aussi se lire comme un manuel historique, pratique et éthique de la photographie de rue, et qui nous conte, en mots et en images, ce moment singulier où un homme permet à la photographie de se découvrir une vocation nouvelle : recueillir et manifester l’attention qui nous relie les uns aux autres."

La Maison Robert Doisneau propose le 9 février 2020 la visite commentée de l'exposition "André Kertész. Marcher dans l'image".

« Kertész / Lartigue. Un pas de côté »
L'espace Richaud propose l’exposition « Kertész / Lartigue. Un pas de côté ».

« Réunir en même temps les oeuvres des photographes de renommée internationale André Kertész et Jacques Henri Lartigue à l’Espace Richaud constitue une première. Coproduite avec la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) et la Donation Lartigue, cette exposition met en lumière ces deux géants de la photographie du 20e siècle à travers un dialogue entre deux œuvres singulières et fascinantes », François de Mazières, Maire de Versailles, Président de Versailles Grand Parc.

Et François de Mazières de poursuivre : « Cette exposition poursuit le sillon marqué année après année par la programmation culturelle de la ville de Versailles ouverte à tous et à tous les arts. Ainsi une politique muséale est née avec l’espace Richaud - magnifique ancienne chapelle de l’hôpital royal acquise par la ville et inaugurée en 2015 -, le Musée Lambinet, réouvert début décembre après trois ans de travaux et la salle d’exposition du Carré à la farine. »

« Parce que ses photos sont cousines des miennes, parce que dans sa mémoire, il y a des résidus jumeaux des miens, il me parle comme si j’étais son frère. »
Jacques Henri Lartigue, L’OEil de la mémoire, 1932-1985

« Au début des années 1960, le Museum of Modern Art de New York consacre des expositions monographiques à deux photographes : Jacques Henri Lartigue (1894-1986) et André Kertész (1894-1985). Qualifiés pour l’un de « plus grand amateur du 20e siècle » et pour l’autre « d’inventeur du photojournalisme », ils conservent chacun une esthétique singulière. Pourtant, tous deux possèdent cette capacité à faire un pas de côté, en se tenant à l’écart des grands courants de la photographie. »

« L’exposition met en lumière ces deux personnalités aux carrières parallèles en présentant environ 185 photographies et documents d’archives. »

Le Commissariat est assuré par Marion Perceval, directrice de la Donation Lartigueet Matthieu Rivallin, adjoint à la responsable du département de la photographie de la MPP.

Les deux photographes
« D’origine hongroise, André Kertész s’installa en France dans l’entre-deux-guerres et devint reporter-photographe. Son succès auprès de la presse et de la critique fut immédiat. En 1936, il émigra aux États-Unis où il répondit aux commandes du groupe de presse Condé Nast. Remis en lumière en 1964 dans l’exposition du MoMA, il envisagea alors de nouveau la photographie comme un moyen d’expression artistique. »

« Jacques Henri Lartigue n’eut de cesse de mêler sa vie et ses multiples pratiques artistiques (photographie, peinture et écriture) avant d’être identifié, lors de l’exposition de 1963, comme le photographe de l’inné, « père d’Henri Cartier-Bresson » et de l’instant décisif. Cette reconnaissance tardive le poussa à se transformer en archiviste et mémorialiste de lui-même. Il offrit ainsi à ses photographies deux temporalités : celle du moment de la prise de vue et celle du recadrage postérieur. »

L’exposition en 5 chapitres 
1re partie : Les emblématiques
« Une première partie en forme de panthéon des images célèbres qui identifient Kertész comme Lartigue comme des photographes du début du XXe siècle. Ces oeuvres sont celles avec lesquelles ils sont devenus célèbres. »

2e partie : La genèse d’une oeuvre, naissance d’un discours
« Ces tirages anciens et documents d’archives ont été utilisés dans le discours de reconstruction tardif mis en place à partir des années 1960 par les deux photographes, en servant de base de travail aux tirages tardifs. »

3e partie : Apprentissages
« André Kertész et Jacques Henri Lartigue mènent des vies parallèles mais leur apprentissage photographique s’effectue néanmoins dans le cadre familial. Dès le début de leur carrière, ils mettent en place une grammaire visuelle dans laquelle ils puiseront par la suite. »

4e partie : Reconnaissances
« Grâce à leurs expositions monographiques successivement en 1963 et 1964 marquent pour les deux photographes le temps de la découverte pour Lartigue et de la redécouverte pour Kertész. »

5e partie : Rencontres et influences
« Si les années 70 et 80 sont celles d’un retour sur leurs créations passées, les deux photographes, sous l’influence de la photographie américaine, continuent inlassablement de créer, réactivant leur vocabulaire visuel mis en place au début du siècle. »

Cette exposition sera présentée au Brandenburgisches Landesmuseum für moderne Kunst Dieselkraftwerk à Cottbusdu 8 septembre au 19 novembre 2023.

Avec le soutien de Dieselkraftwerk Uferstraße/Am Amtsteich 15, 03046 Cottbus www.blmk.de


Du 15 février au 18 juin 2023
78 boulevard de la Reine, 78000 Versailles
Du mercredi au vendredi de 12h à 19het le week-end de 10h à 19h
Visuel :
© André Kertész (1894-1985), "Jardin des Tuileries", Paris, 1963. © Donation André Kertész, ministère de la Culture, MPP, diffusion RMN-GP


Du 22 novembre 2019 au 9 février 2020
1, rue de la Division du Général Leclerc. 94250 Gentilly, France
Tél. : +33 (0) 1 55 01 04 86
Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 18 h 30. Samedi et dimanche de 13 h 30 à 19 h. 
Visuels :
André Kertész
Rue du Cotentin, Paris, 1935
Sélection de 2 prises de vues d'après bandes négatives originales 35 mm numérisées.
© Ministère de la Culture - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / André KertészAndré Kertész

Canal Saint Martin, Paris, vers 1934.
Sélection de 2 prises de vues d'après bandes négatives originales 35 mm numérisées.
© Ministère de la Culture - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / André Kertész

André Kertész
Rue du Château, Paris, vers 1934.
Sélection de 2 prises de vues d'après bandes négatives originales 35 mm numérisées.
© Ministère de la Culture - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / André Kertész

André Kertész
Jardin des tuileries, Paris, vers 1936.
Sélection de 2 prises de vues d'après bandes négatives originales 35 mm numérisées.
© Ministère de la Culture - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / André Kertész

André Kertész
Paris, vers 1935.
Sélection de 2 prises de vues d'après bandes négatives originales 35 mm numérisées.
© Ministère de la Culture - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / André Kertész


Du 8 juin au 3 septembre 2017
Au Sungkok Art Museum
42 Kyoung Hee Goong-gil, Jongno-gu
Séoul 110-062, Corée
T. +82 (0)2-737-7650
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h

Du 3 mars au 6 juin 2016
Au Museo de Arte del Banco de la Republica, Bogota
Calle 11 No. 4-21
Bogota D.C., Colombie

Du 22 janvier au 1er mars 2015
A la Sala San Benito
Antiguo Monasterio de San Benito
Calle de San Benito
47003 Valladolid. C.P. 47001, Espagne
Tél. : 983 42 61 93
Du mardi au dimanche de 12 h à 14 h et de 18 h 30 à 21 h 30

Exposition les 12 et 13 novembre 2014 de 11 h à 19 h 
Vente  2703 le 14 novembre 2014 de 11 h à 14 h
7, rond-point des Champs-Élysées. 75008 Paris
Tél. +33 1 42 99 16 21

Du 6 novembre au 13 décembre 2014
A l'Institut hongrois
92, rue Bonaparte. 75006 Paris
Tél. : +33 1 43 26 06 44
Entrée libre du mardi au vendredi de 9 h à 19 h 30, samedi de 13 h 30 à 19 h 30
Vernissage le 6 novembre 2014 à 19 h

Du 2 mai au 18 mai 2014
A la Biennale Internationale de l'Image 2014 
Alstom, 50 rue Oberlin, Nancy

Du 13 février  au 17 mai 2014
A la galerie Sage
1 bis, avenue de Lowendal, 75007 Paris, France
Tel.: + 33 (0) 1 47 05 05 20
Du mardi au samedi de 14 h à 19 h, et sur rendez-vous

Du 19 février 2014 au 26 avril 2014
MIND’S EYE GALERIE ADRIAN BONDY
221, rue Saint Jacques. 75005 Paris
Tél. : 06 85 93 41 92
Du mercredi au samedi de 15 h à 19 h.  Vernissage le 22 février 2014

Jusqu'au 30 septembre 2012
A l'Espacio de Arte de Fundación OSDE
Suipacha 658, 1 Piso, CABA, Buenos-Aires. Argentine
Ciudad Autónoma de Buenos Aires
4328-3287/6558/3228
Du lundi au samedi de 10 h à 20 h.

Jusqu'au  21 juin 2012
Au Museu Da Imagem e Do Som (MIS), Avenida Europa, 158, Jardim Europa,
São Paulo, Brésil
Du mardi au vendredi de 12 h à 21 h, les samedis, dimanches et jours fériés de 11 h à 20 h


Jusqu’au 31 décembre 2011
Au Museo Nacional de Bellas Artes

Parque Forestal s/n, 3209 Castilla
Santiago, Chili
Tél. : 56-2 49 91 600
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h 50

Et
Au Hungarian National Museum
1088 Budapest, Múzeum krt. 14-16
Tél. : (36-1) 338-2122, (36-1) 327-7749
Tous les jours de 10 h à 18 h

Jusqu’au 11 septembre 2011
Au Martin-Gropius-Bau
Niederkircherstrasse 7, 10963 Berlin
Allemagne
Tél. : 030 25 48 60
Du mercredi au lundi de 10 h à 20 h
Fermeture le mardi

Jusqu'au 17 juillet 2011
Au musée d'art Mercian Karuizawa
1799-1 Maseguchi, Miyota, Karuizawa town, Nagano (Japon)
Tél. : 0267.32.0288
Tous les jours sauf le mardi de 9 h 30 à 17 h

Jusqu’au 6 février 2011
Au Jeu de Paume

1, place de la Concorde, 75008 Paris
Accès par le jardin des Tuileries, côté rue de Rivoli
Tél. : 01 47 03 12 50
Mardi (nocturne) de 12 h à 21 h
Du mercredi au vendredi de 12 h à 19 h
Samedi et dimanche de 10 h à 19 h
Fermeture le lundi

Visuels de haut en bas :
Fumée à Toronto, 1979
Silbergelatine-Abzug Vintage Print
© Courtesy Stephen Bulger Gallery / RMN

Mon frère tel Icare
Dunaharaszti, Hongrie
1919
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

Paysanne et oies
Tisza Szalka, 1924
André Kertész
Épreuve contact gélatino-argentique
Tirage d’époque
4,3 x 4,6 cm
Salgo Trust for Education, New York

Budapest
1915
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

Nageur sous l'eau
Esztergom, 1917
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique, tirée dans les années 1980
Bibliothèque nationale de France

Elisabeth et moi
1931
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique, tirée vers 1961
25,3 x 17,5 cm
Collection of Sarah Morthland, New York

Satiric Dancer
1926
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique, tirée dans les années 1950
Bibliothèque nationale de France

Autoportrait
Paris, 1927
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique, tirée dans les années 1970
Courtesy of Estate of André Kertész, New York

Tour Eiffel
Paris, 1933
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique
Tirage d’époque
23,8 x 17,8 cm
Courtesy Stephen Daiter Gallery

Distorsion n°41
1933 [avec autoportrait d’André Kertész]
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique
Tirage tardif
18,5 x 24,7 cm
Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris

Quai de la gare (Elevated Train Platform)
Bowery, 1937
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

Place de la Concorde
Paris, 1928
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique
Tirée dans les années 1970
25,2 x 20,3 cm
Collection Robert Gurbo

Bras et ventilateur
New York, 1937
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

Le Nuage égaré
New York, 1937
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique, tirée dans les années 1970
25,2 x 20,3 cm
Courtesy Sarah Morthland Gallery, New York

Tulipe mélancolique
New York, 1939
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique
Tirée vers 1980
35,5 x 27,9 cm
Courtesy Bruce Silverstein Gallery

La Plaque cassée
1929
André Kertész
Épreuve gélatino-argentique, tirée dans les années 1970
20,3 x 25,2 cm
Courtesy Attila Pocze, Vintage Galéria, Budapest

La Disparition
1955
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

La Martinique
1er Janvier 1972
André Kertész
Gelatin silver print / Épreuve gélatino-argentique
Tirage d'époque
20,1 x 25,2 cm
Courtesy Attila Pocze, Vintage Galéria, Budapest

New York
1963
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

Washington Square, 9 janvier 1954
Silbergelatine-Abzug Vintage Print
© Sammlung Leslie, Judith and Gabrielle Schreyer / RMN
 

New York septembre 1943
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

Jour pluvieux
Tokyo, 1968
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

3 juillet 1979
Polaroid SX-70 original
© Courtesy Stephen Bulger Gallery / RMN

Andre Kertész, Budapest 1984
Photo d'Endre Schwanner
Hungarian National Museum

Le Pont des Arts, Paris
1963
André Kertész
Ministère de la Culture - France / Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine / Dist Rmn © Donation André Kertész

André Kertész
Front du Zlota Lipa
vers 1915 /1967
© Musée de la photographie hongroise / Magyar Fotográfiai Múzeum

André Kertész
"N'est pas tout a fait adapté"
vers 1914 / 1967
© Musée de la photographie hongroise / Magyar Fotográfiai Múzeum

André Kertész
A l'entrée du stellung
vers 1915 / 1967
© Musée de la photographie hongroise / Magyar Fotográfiai Múzeum

André KERTÉSZ (1894-1985)
Autoportrait au chat
 Tirage argentique sur papier monocouche brillant, réalisé par l'artiste, vers 1940 - 1950
 Annotations par Nicolas Ducrot au crayon au dos
 25,50 × 20,70 cm (feuille)
 23,50 × 17,90 cm (image)

André KERTÉSZ (1894-1985)
Autoportrait, 1960 
 Tirage argentique d'époque sur cartoline
 Daté "1960" au crayon et tampon "PHOTO BY ANDRÉ KERTÉSZ" à l'encre violette au dos
 Annotations par Nicolas Ducrot au crayon
 25,30 x 20,40 cm. (feuille)
 24,70 x 19,80 cm. (image)

André KERTÉSZ (1894-1985)
La lecture, Esztergom, 1915 
 Tirage argentique sur cartoline, situé, daté "Estergom/ 1915" au crayon au dos et tampon "PHOTO BY ANDRÉ KERTÉSZ" à l'encre violette au dos
 20,40 x 25,20 cm. (feuille)
 19,70 x 24,50 cm. (image)

André KERTÉSZ (1894-1985)
Marc Chagall et sa famille
 Tirage argentique sur cartoline, vers 1960
 Tampon « PHOTO BY ANDRÉ KERTÉSZ » à l'encre
 violette et annotations de recadrage au dos
 20,30 × 25,20 cm (feuille)
 19,70 × 24,70 cm (image)

André KERTÉSZ (1894-1985)
Peggy Guggenheim, 20 septembre 1945
 Tirage argentique sur cartoline
 Titré, daté, situé "Peggy Guggenheim/ Sept 20-1945/ New York" au crayon au dos et tampon "COPYRIGHT PHOTO BY ANDRÉ KERTÉSZ" à l'encre noire au dos
 Hauteur : 21 Largeur : 25,80 cm

Nature morte, chez Mondrian 
credit 'Foto: André Kertész' in ink and 'Chez Mondrian' and date '1928' in pencil, on the reverse, 1926
3 5/8  by 4 3/8  in. (9.2 by 11.1 cm.)

Behind Notre-Dame, Paris, octobre
carte-postale, on a vellum mount, signed and annotated 'Paris' in pencil on the mount, framed, a National Gallery of Art, Washington, D. C., exhibition label on the reverse, 1925
3 1/4  by 4 1/8  in. (8.3 by 10.5 cm.)

Quartet
signed twice and dated '1927' in pencil and with the photographer's '75 Boulevard Montparnasse, Paris 6' studio and copyright stamps on the reverse, framed, a National Gallery of Art exhibition label on the reverse, 1926
3 by 5 5/8  in. (7.5 by 14.3 cm.)

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Cet article a été publié la première fois les 29 janvier 2011, puis 14 juin et 25 septembre 2012, 19 février, 25 avril, 14 mai, 4 novembre et 11 décembre 2014, 21 janvier, 13 mars et 10 septembre 2015, 6 juin et 15 novembre 2016, 7 mai et 2 septembre 2017, 12 janvier et 10 novembre 2018, 7 février 2020. Il a été modifié le 15 juin 2023.
Les citations proviennent des dossiers de presse.

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