Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 4 décembre 2018

Gil Taieb, vice-président du CRIF et du FSJU, membre du Conseil du Consistoire de Paris Ile-de-France, etc.


Depuis plus d'une quinzaine d'années, Gil Taieb multiplie des fonctions dirigeantes dans les trois principales organisations françaises Juives - le FSJU (Fonds Social Juif Unifié), le CRIF (Conseil représentatif des institutions Juives de France), et pendant des années le Consistoire de Paris Ile-de-France - outre la direction de l'ABSI (Association pour le bien-être du soldat israélien)-Keren orVoici quelques éléments du bilan de Gil Taieb, dentiste et chroniqueur sur RCJ, radio du FSJU, et Israël Actualités opacité sur les rémunérations au sein du FSJU et sur la mutation problématique ainsi que les coûteux procès - plagiat, droit du travail - concernant le magazine L'Arche, Akadem et Judaicinérefus d'aider le Dr Lionel Krief spoliééchecs à attirer massivement les Juifs lambda lors de rassemblementscarences informatives d'un familier des arcanes communautaires notamment dans la procédure d’« indemnisation » des Juifs marocains et tunisiens dans le cadre du Hardship Fund (fonds Hardship) de la Claims Conference, action controversée dans l'affaire Zeitounimobilisation très brève dans l'affaire al-Dura, ignorance semble-t-il de la rumeur concernant l'absence d'agrégation revendiquée par le grand rabbin Gilles Bernheim, dialogue avec les musulmans sur "ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise", langage parfois grossier ("J'emmerde"), rapport sur l'antisémitisme sans définir ce fléau, etcArticle actualisé par les réponses de Gil Taieb et mes réponses en fin d'article. En plus des deux articles infra sur Pierre Besnainou et Roger Fajnzylberg, d'autres articles étofferont cette série sur un leadership communautaire français problématique, et à laquelle sera adjointe une série sur des intellectuels français Juifs problématiques, tel Jacques Attali. 


Le grand public a vraisemblablement découvert le visage de Gil Taieb, mais sans connaitre son nom, en regardant la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage, à Paris, le 10 mai 2014. Comme les autres personnalités, mais à la différence de la ministre de la Justice et Garde des Sceaux Christiane Taubira, il entonnait, et sincèrement, la Marseillaise.

Au sein de la communauté française Juive, Gil Taieb est omniprésent depuis plus d'une douzaine d'années : vice-président du  FSJU (Fonds Social Juif Unifié) et du CRIF (Conseil représentatif des institutions Juives de France), pendant des années membre du Conseil du  Consistoire israélite de Paris Ile-de-France, etc. 

Comment fait Gil Taieb pour concilier son activité professionnelle de dentiste et tant de mandats communautaires ? Il doit avoir un secret, aussi opaque que son bilan au sein du FSJU, du Consistoire, du CRIF, etc.



ABSI Keren-Or et ASI
Gil Taieb dirige l'ABSI (Association pour le bien-être des soldats israéliens) Keren-Or et l'ASI (Association de soutien à Israël), qui ont le même site Internet, dans une certaine opacité financière : dans ses deux sites Internet non actualisés, aucune information sur son  budget, sur la part des ressources financières, essentiellement des dons collectés lors de dîners de gala, allant effectivement aux soldats israéliens et ceux allant aux frais administratifs, etc. 

Pourtant, le montant de dons est élevé : "Au total, ce sont près de 300 000 dollars [235 437 €, Nda] qui ont été collectés au cours de l’opération Bordure protectrice", indique la version en français du Jerusalem Post (6 octobre 2014).


La "publication des comptes annuels et du rapport du commissaire aux comptes est obligatoire pour les associations et les fondations lorsque le montant total des dons et/ou des subventions au cours de l'exercice comptable atteint 153 000 €". On cherche en vain sur Internet la publication des comptes de l'association ABSI Keren Or.


Pour 2001-2002, le bulletin d'"Adhésion membre actif à l'ABSI -KEREN-OR" s'élève à 40 €, et curieusement  pour 95 € l'adhésion est couplée à un abonnement à l'hebdomadaire Actualité Juive, soit 95 €. Peut-on connaitre les conditions de ce partenariat ? Celui-ci est-il compatible avec une fonction dirigeante dans autant d'organisations communautaires françaises ? Pourquoi avoir privilégié cet hebdomadaire, et non L'Arche, magazine du FSJU ? Qui sait, si l'adhésion avait été alors associée à L'Arche, peut-être ce magazine n'aurait pas connu une telle crise...

Une réalisation positive à son actif : pour l'ABSI (Association pour le bien-être des soldats israéliens) Keren-Or, il mène notamment, en coopération avec des municipalités israéliennes, et grâce à de généreux donateurs et bénévoles ainsi qu'une logistique efficace, l’Opération Lunettes qui dote chaque année, grâce aux donateurs, à des bénévoles prenant en charge leurs frais (séjour, transport, etc.) et aux services sociaux locaux israéliens, des Israéliens pauvres de lunettes aux verres correctifs adaptés à leur vue. 

Il est  curieux que des organisations françaises sollicitent des dons pour acquérir du matériel destiné aux soldats israéliens. Ce qui d'une part ternit l'image de Tsahal et, d'autre part, incite les soldats israéliens à enfreindre les règles de Tsahal interdisant toute acceptation de matériel militaire venant de personnes privées à peine de peines de prison.


Pour des raisons éthiques - assurance que tout l'argent collecté bénéficiera aux soldats israéliens -, depuis l'automne 2015, la collecte de dons pour Tsahal est désormais confiée au LIBI. La seule autre association agréée par Tsahal est Agouda Lemaan Hahayal. 



On cherche en vain dans la page du site Internet de l'ABSI Keren Or-ASI consacrée à l'ASI, la moindre action récente : la seule décrite remonte à mars 2009.

L'ASI a organisé avec MTL Production et l'association Anciens combattants arméniens, et en association avec les Assyro-Chaldéens - Soutien aux Chrétiens d'Orient, le concert exceptionnel Toi, mon frère, le 12 octobre 2015, aux Folies Bergères. Un "hommage aux victimes du Génocide Arménien et de la Shoah", présenté par Frédéric Zeitoun, avec une pléiade d'artistes, dont Michel Legrand, Fugain & Pluribus, Michel Boujenah, Lévon Minassian, Gilbert Montagné, Enrico Macias, Popeck, Joana MendilAndré Manoukian, et la participation d'Isabezlle Sadoyan. Fréquemment annoncée dans les radios Juives françaises, cette soirée musicale, humoristique s'est tenue devant une salle comble de spectateurs enthousiastes. Lors de l'émission Les Grandes gueules sur RMC, Michel Fugain a déclaré qu'une partie des fonds versés à ce concert ira à l'ASI. Mais pour financer quoi ? Quel est l'intérêt de cette soirée prêchant les convaincus ? 

Les soutiens du candidat politique
Si la candidature de Gil Taieb à l'élection législative en 2012 s'est avérée un échec dans une circonscription où le nombre d'électeurs israéliens était majoritaire, ses candidatures aux instances communautaires sont généralement couronnées de succès. Ce qui en fait un exemple probant des cumuls de fonctions communautaires sans résultat probant.

En 2012, se présentaient aux élections législatives françaises dans la 8e circonscription des Français de l’étranger incluant l'Etat d'Israël, en particulier Daphna Poznanski, candidate socialiste, Valérie Hoffenbergcandidate UMPPhilippe Karsenty et Gil Taïeb, vice-président du FSJU. Celui-ci n'a pas manqué de soutiens communautaires, et ce, au risque de soulever de graves problèmes déontologiques.

Avant le premier tour de scrutin du 3 juin 2012, Bernard Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Shalom, a interviewé "l'ensemble des candidats les plus crédibles, qui ont une chance d'accéder à cette élection" dans cette circonscription, Valérie Hoffenberg (UMP) le 30 mai 2012, et Gil Taieb, loué par le socialiste Jack Lang, le 31 mai 2012 - deux personnalités souvent invitées par cette radio

Force est de constater que tous les autres candidats n’ont pas pu s’exprimer sur RCJ, radio du FSJU qu'il vice-préside sur la fréquence Juive francilienne, avec un temps de parole similaire à celui de Gil Taïeb, titulaire d'une chronique hebdomadaire dominicale sur cette radio communautaire.

Le 25 mai 2012, RCJ a publié la dépêche AFP intitulée Israël : Campagne passionnelle chez les Français de l’étranger et illustrée par une photo de…Gil Taïeb lors de sa campagne électorale à Netanya qui abrite une importante communauté francophone. Vraisemblablement un hasard.


Pour cette élection politiquePierre Besnainou a soutenu en tant que président du FSJU, le candidat Gil Taïeb, vice-président du FSJU et proche de Kadima. Une prise de position qui jurait avec la neutralité des autres dirigeants communautaires français.

Avec 9,92% des suffrages exprimés dans cette circonscription, Gil Taïeb est arrivé en 4e position lors du premier tour de scrutin du 3 juin 2012, mais en 2e position en Israël (Jérusalem inclus) avec 1 304 voix, soit 26% des suffrages exprimés. Il a donné "rendez-vous dans cinq ans"... Une libre opinion de Gil Taieb publiée par Israël-Infos (5 juin 2012) allègue : "Gil TAIEB, candidat indépendant, vainqueur en Israël, devançant P. Karsenty du parti Chrétien démocrate... Avec 1067 voix en Israël et un total de 1116 sur l'ensemble de la circonscription, Gil TAIEB se voit confisquer la qualification au second tour". Or, selon la terminologie et les chiffres du Quai d'Orsay, Gil Taieb avait recueilli 1 020 voix en "Israël (Tel-Aviv et Haïfa)" et 284 à Jérusalem, soit un total de 1 304 voix en Israël, et Philippe Karsenty respectivement 991 voix et 513 voix, soit un total de 1 504 voix. Comment un dirigeant communautaire français, au sionisme sincère, peut-il exclure ainsi Jérusalem, capitale réunifiée et indivisible de l'Etat Juif, dans ce calcul alors que Jérusalem est au cœur du judaïsme et sa défense inscrite dans les chartes des principales organisations communautaires ?! Curieusement, Gil Taieb n'a pas réagi quand un article de JSS News a relaté ces observations.

Notons cependant que Roger Fajnzylberg, précédent directeur général de l'OSE (Oeuvre de Secours aux enfants) et bref délégué général de la Fondation OSE-MES, avait signé un Appel promu par les Amis de La Paix Maintenant et publié par Le Monde (7 novembre 1996). Cet Appel s'indignait des « déclarations d'intransigeance de M. Netanyahou et son souhait affiché d'imposer la paix dans l'annexion... la tentative de créer une situation irréversible par le renforcement des implantations ou la judaïsation de Jérusalem-Est ». 

Candidat malheureux à la présidence du CRIF au printemps 2013, Gil Taieb a été élu au Consistoire de Paris du 24 novembre 2013. Lors de cette campagne électorale consistoriale, les radios communautaires ont diffusé des spots de trois minutes de chaque candidat et Gil Taieb a continué sa chronique dominicale sur RCJ... Ce qui lui a conféré un avantage supplémentaire en termes de temps de parole. 

Soutien communautaire, marital ou/et politique ?
Lors de la campagne pour les élections municipales 2014,  un journal communautaire a publié la photo, prise rue des Rosiers dans un des quartiers historiques Juifs de Paris, de Gil Taieb parlant avec Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris qui s'était inclinée devant le mausolée du terroriste Arafat le 5 décembre 2013 et s'est tue devant l'incitation à la haine et au terrorisme de l'Autorité palestinienne, ainsi que Christophe Girard, maire du IVe arrondissement de Paris et candidat socialiste à sa succession, dialoguant avec Karen Taieb, conseillère socialiste, journaliste médicale sur RCJ et n° 2 sur la liste menée par Christophe Girard. 

Nul média ne s'est interrogé : quand Gil Taieb arpente un quartier parisien longtemps associé aux Juifs avec Anne Hidalgo, le fait-il à titre privé, pour soutenir son épouse candidate, ou/et comme vice-président du CRIF ou/et d'une autre de ses fonctions dans le monde associatif Juif français ? 


Un leader communautaire français est-il astreint à un devoir de neutralité politique ? 

Antisémitisme
Dans l'affaire al-Dura, Gil Taieb a participé, comme l'ensemble des dirigeants communautaires et Philippe Karsenty, à la manifestation de remise du Prix de la Désinformation à Charles Enderlin et à France 2, le 2 octobre 2002. 

Lors de l'hiver 2013-2014, s'est développée l'affaire Dieudonné : le spectacle Le Mur joué par le comédien Dieudonné au théâtre de la Main d'or (Paris) a choqué par ses diatribes visant souvent des Juifs, et incité le ministre de l'Intérieur socialiste Manuel Valls à souhaiter l'interdiction de ce spectacle controversé. Le 28 décembre 2013, le site JSS News a publié "la lettre de Gil Taieb que Manuel Valls a certainement repris contre Dieudonné..." Rien que çà ! Donc, Gil Taieb aurait éclipsé tous les experts du cabinet du ministre Manuel Valls, et aurait joué un rôle déterminant !? C'est bien mal connaitre le fonctionnement des institutions politiques françaises que de l'imaginer. La publication de cette lettre ne nuit-elle pas au but recherché ? Cette question a-t-elle effleuré Gil Taieb et ce média ? 

En outre, à la fin de son mandat de président du FSJUPierre Besnainou a été interviewé sur RCJ les 20 et 25 mars et 2 avril 2014. Admirateur de Shimon Peres, il a minoré la désinformation médiatique, nié que l’antisionisme soit synonyme d’antisémitisme, loué la lutte « exemplaire » contre l'antisémitisme menée par les autorités politiques françaises de droite comme de gauche, a exprimé son incompréhension que la reconnaissance par l’Autorité palestinienne de l’Etat d’Israël comme Etat Juif soit une « condition préalable » à un accord de paix. Gil Taieb n'a pas réagi officiellement à ces déclarations publiques.

Gil Taieb "condamne Dieudonné et l’intégrisme d’une certaine extrême-gauche et Soral qui distille l’antisémitisme traditionnel de l’extrême-droite" (Jerusalem Post, 6 octobre 2014). Quid de l'antisémitisme islamique ?


Les pouvoirs publics ? « Ils font ce qu’ils peuvent, mais ils ne peuvent mettre un policier derrière chaque Juif... Les pouvoirs publics sont conscients de la situation, mais n’ont pas la solution. Ils sont désarmés, et c'est cela qui est inquiétant". Pourquoi ne pas leur conseiller, voire leur demander, de lutter contre les causes de cet antisémitisme : délégitimation d'Israël, antisémitisme islamique, etc. ? Attend-on d'un dirigeant communautaire français multicasquettes un tel message ?


Si Gil Taieb a programmé son aliyah, il déconseille à ses coreligionnaires de fuir la France. Pourtant, la plupart des Israéliens ont fait leur aliyah en fuyant des pays antisémites, musulmans ou chrétiens. Et ils ont surmonté les difficultés pour contribuer à la construction de leur pays.



En décembre 2014, l'OJE (Organisation Juive européenne) a lancé la campagne publicitaire, imaginée par Franck Tapiro, sur le mode de "l'humour décalé" en faveur d'Antisémitox, "premier traitement contre l'antisémitisme et l'antisionisme". Le but ? "Impulser un vaste mouvement d’intérêt général à cette problématique. Antisemitox est la première pierre à l’édifice du traitement en profondeur de la société française qui ne pourra se faire que dans le temps, progressivement, à travers un vaste effort de prévention et d’éducation". Une annonce soutenue notamment par des comédiens - Michel Boujenah, Pascal Elbé - et par Gil Taieb. Avec quel effet ? Quelles autres "pierres" seront amenées ?

Gil Taieb et le CRIF
L'affaire Lee Zeitouni a révélé un hiatus entre le CRIF et Gil Taieb. 

Rappelons les faits : au matin du 16 septembre 2011, Lee Zeitouni, professeur israélienne dans un cabinet de Pilates (méthode de remise en forme proche du yoga) âgée de 25 ans, est mortellement renversée à Tel-Aviv par une voiture 4 x 4 roulant à vive allure, avec à son bord deux Français Juifs, Claude Khayat (alors 32 ans) et Eric Robic (alors 38 ans). Pendant des mois, la famille et Roy Peled, le fiancé de la jeune victime de cet accident « hit and run » (renverse et file) ont tenté d'obtenir l'extradition des auteurs présumés de la mort de Lee Zeitouni. 


Annoncé sur des radios communautaires, un rendez-vous d'information publique avec Itsik Zeitouni et Roy Peled et animé par Gil Taïeb avait été prévu à l'Espace Rachi, siège du FSJU et du CRIF, le 6 février 2012. Soit deux jours avant le prestigieux dîner du CRIF dont l'invité d'honneur était le Président de la République Nicolas Sarkozy. Une réunion annulée in extremissans explication : ce qui est peu respectueux pour les invités et le public. Une réunion à l'Espace Rachi sur ce thème s'est déroulée selon un des rares journalistes présent squelques heures avant le dîner du CRIF.

Le 7 février 2012, le CRIF a annoncé qu'il n'invitera pas la famille Zeitouni à son dîner car il ne veut pas que sa « soirée se transforme en un événement médiatique autour de ce drame  ». La famille Zeitouni espérait y interpeller le Président de la République ainsi que François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle dans quelques mois. 

Richard Prasquier a déclaré ensuite à l'agence de presse Guysen :
« Nous ne savions pas que les parents de Lee Zeitouni était à Paris. Ensuite c’est par TF1 que nous avons appris qu’ils étaient invités au dîner du CRIF sans même que nous n’ayons pris une décision... Les Zeitouni se sont auto-invités au diner du CRIF alors que c’est nous qui faisons les invitations  ».
Ce qu'il a réitéré dans son courrier électronique du 8 février 2012 à Roy Peled publié le 11 février 2012 sur le site Internet du CRIF
« Je n'ai par ailleurs reçu aucune information préalable non plus sur votre séjour à Paris. Tout cela a été mis en place apparemment par M. Gil Taieb qui me connait bien depuis plus de 20 ans, qui est membre du CRIF et dont j'ai du mal à comprendre le silence… »
Le 13 février 2012, Bernard Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Chalom, a indiqué qu'il était co-organisateur avec Gil Taieb, de la venue en France des proches de Lee Zeitouni et de la conférence prévue le 6 février 2012. 

Pourquoi Gil Taieb avait-il alors agi, et sur un sujet sensible, sans en informer le CRIF ? Et à quel titre? Président d'une association membre du CRIF ? Candidat aux élections législatives dans la circonscription des Français de l'étranger incluant l'Etat d'Israël ? Vice-président du FSJU ? Un dirigeant communautaire peut-il jouer solo sur cette affaire sensible, au risque de mettre en situation délicate le président du CRIF et les proches de la jeune victime ? Les velléités contestataires de Gil Taieb se sont manifestées publiquement contre le seul CRIF, et jamais contre le FSJU. Pourquoi ?

En outre, généralement, quand le CRIF organise un rassemblement, son président seul lançait un appel radiophonique pour exhorter les auditeurs à y participer. 


Apparemment, les temps ont changé... En mars 2014, Roger Cukierman et Gil Taieb, respectivement président et vice-président du CRIF, ont enregistré des annonces radiophoniques diffusées sur la fréquence Juive francilienne, en plus des affiches, afin d'appeler au rassemblement du 19 mars 2014 sur le thème "La haine des Juifs, ça suffit !", "contre l'antisémitisme et pour la fraternité républicaine" organisé, à Paris et en province (Toulouse, Bordeaux), par le CRIF qui y a convié notamment des politiciens et des intellectuels. 

Problème : était absent de ces annonces radiophoniques et des affiches le nom de Sébastien Selam, victime d'un assassinat antisémite : dans la nuit du 19 au 20 novembre 2003, à Paris, ce jeune DJ français Juif de 23 ans, était assassiné par un voisin musulman, Adel Amastaibou.


Ce sont deux Internautes, Frédéric Brasil puis moi qui, le 17 mars 2014, sur la page Facebook de ce rassemblement ont rappelé la mémoire dSébastien Selam

A Paris, lors de l'allumage des bougies à la fin de ce rassemblement, et après que des voix dans le public aient crié "Sébastien Selam", une bougie à la mémoire du jeune DJ a été allumée.

Le 11 septembre 2014, M. Roussel, rapporteur public de la Cour administrative d'appel de Paris, a qualifié cet assassinat de "crime antisémite" qui n'est pas recensé par le grand rabbin de France Haïm Korsia dans son interview sur RCJ, le 23 septembre 2014.


Nouveau président du FSJU élu en 2014, Me Ariel  Goldman a confié à Gil Taieb les relations avec le CRIF. N'y aurait-il pas là un éventuel conflit d'intérêts pour le vice-président de ces deux organisations ?


Le 24 janvier 2016, Israël Actualités a publié un article de Gil Taieb intitulé Ilan était la première victime du nouvel antisémitisme habillé aux couleurs de l’antisionisme. Gil Taieb écrit : "Ilan, 61 ans après la Shoah, mourrait victime de la même idéologie qui avait conduit 6 millions de nos frères vers la mort. 61 ans après Auschwitz, un juif était tué en France parce qu’il était juif ! Les mêmes clichés et les mêmes caricatures ont transformé 20 jeunes en tortionnaires et en bourreaux. Leur chef n’était pas un enfant du troisième Reich mais un jeune français d’origine africaine qui n’avait pas lu Mein Kampf mais qui était nourri par les images et la propagande antisioniste que diffusent les ennemis d’Israël". Quid de Sébastien Selam ? Pas une seule fois dans son article, Gil Taieb n'évoque l'islam, le fait qu'un grand nombre de membres du gang des Barbares étaient musulmans ou l'antisémitisme islamique. Par contre, il évoque le nombre d'actes anti-musulmans recensés par le ministère de l'Intérieur.

Organisateur de rassemblements
Nul n'est surpris de voir que Gil Taieb, dentiste, soit devenu communicant événementiel en organisant des rassemblements... au succès public décroissant.

 A l'été 2009, à la fin du procès des membres du gang des Barbares accusés du rapt, de la séquestration, de tortures et de l'assassinat d'Ilan Halimi, Français Juif âgé de 23 ans, et dès la connaissance du réquisitoire de l’avocat général, des dirigeants communautaires ont appelé à un rassemblement le 13 juillet 2009, à 19 h, devant le ministère de la Justice, afin d'exprimer leur  indignation devant un réquisitoire jugé indulgent.


Le 10 juillet 2009, la Cour d’assises des mineurs de Paris a rendu son jugement dans ce procès. Les 26 co-accusés ont écopé de peines souvent moins lourdes que celles requises par l’avocat général Philippe Bilger, soit des peines de 18 ans de prison à six mois avec sursis et deux acquittements.

Me Francis Szpiner, avocat de Ruth Halimi, a alors exhorté la ministre de la Justice à demander au parquet d'interjeter appel de ce jugement jugé trop clément pour la plupart des condamnés.


A la demande de la ministre de la Justice, le parquet général a interjeté appel de ce jugement, et uniquement contre 14 des 27 accusés.


Peu après, les dirigeants de la communauté Juive française ont accueilli favorablement cette décision du parquet général. Cependant, ils ont maintenu, peut-être à tort, leur appel au rassemblement du 13 juillet 2009 devenu inutile. Sur la fréquence Juive francilienne, Gil Taieb expliquait alors ce maintien par égards pour Ruth Halimi, mère d'Ilan Halimi !? Se rendaient à ce rassemblement quelques centaines de personnes à qui on distribuait la brochure Procès du « gang des barbares », les tortionnaires d’Ilan Halimi. Chroniques d’un procès symbolique à l’attention de la jeunesse de France éditée par le FSJU. Or, cette publication a réuni essentiellement les articles partiaux d'Elsa Vigoureux, journaliste du Nouvel Observateur sur les audiences du procès à huis clos au printemps 2009, et publiés dans son blog, On peut s'étonner que le FSJU ait intégré les articles de cette journaliste qui avait été ostracisée par des avocats des parties civiles jugeant ses compte-rendus trop favorables aux prévenus, ou que le FSJU n'ait pas fait précéder ces articles d'un texte introductif explicatif afin de marquer leurs distances.

En juillet 2010, j'avais publié sur mon blog un article critique sur le rassemblement du 22 juin 2010, organisé par la communauté Juive française institutionnalisée sur le parvis des droits de l'homme (place du Trocadéro à Paris), en soutien à l'Etat d'Israël et en faveur de la libération du franco-israélien  Guilad Shalit

J'avais souligné la faible mobilisation - environ 3 200 personnes selon la police, au plus 5 000 individus, et non les 15 000 allégués alors par les organisateurs -, le mauvais timing - peu après la « Flottille pour la paix » -, etc. Cet article avait mécontenté Gil Taieb. Ce qui était révélateur des réticences de dirigeants communautaires à l'égard de critiques et de questionnements sur leurs actions et leur bilan. Le 13 février 2012, sur Radio Chalom, Bernard Abouaf, directeur de la rédaction de Radio Chalom, a déclaré avoir eu l'initiative, avec Gil Taieb et Raphaël Haddad, de ce rassemblement du 22 juin 2010, que tous trois avaient suggéré au CRIF. De plus, combien a coûté au FSJU ce rassemblement ?


Ne pourrait-on pas  parler d’un échec à motiver et faire venir plus de quelques milliers de personnes, essentiellement Juives, dans un pays où vit la première communauté juive en Europe (environ 500 000 âmes sur une population totale en France de 64,3 millions d'habitants) ? Pourquoi gonfler les chiffres ? N’y a-t-il pas là un risque de se décrédibiliser et de décourager nombre de juifs ? N'est-il pas préférable de dire la vérité à ses coreligionnaires ?

Indigné par le silence médiatique général sur ce rassemblement, Gil Taieb, « grand ordonnateur de la soirée », invitait à écrire aux rédactions de journaux pour qu’ils « remplissent leur rôle : celui d'informer ». Pourquoi ne pas saisir le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) à propos des extraits de ces journaux de France Télévisions contestés ? Faut-il regretter ce silence journalistique ? Que gagne cette communauté Juive institutionnalisée à révéler à tous sa faiblesse ? Pourquoi a-t-elle repris unanimement l’appel au rassemblement initié primitivement par la radio Juive parisienne de gauche, Radio Shalom, et s’est-elle opposée à tout rassemblement juste après l’arraisonnement du Marmara le 31 mai 2010 ? Par crainte d’agressions commises par des « Palestinistes » (vocable forgé par Sammy Ghozlan) ? Mais n'est-ce pas à la police française d’assurer la sécurité des manifestants ? L'explication avancée par les organisateurs du rassemblement était que ces défilés anti-israéliens ont mobilisé un nombre moindre que prévu de manifestants et que les Français dits de souche n'y ont pas massivement participé.

Le 20 juin 2011, le Conseil de Paris a adopté le vœu présenté par le groupe communiste et le Parti de gauche et prônant la reconnaissance de l'Etat palestinien. Et, "sur l'initiative de Gil et Karen Taieb [celle-ci est conseillère de Paris], et avec le soutien du maire de Paris Bertrand Delanoë", le portrait de Guilad Shalit, otage franco-israélien du Hamas dans la bande de Gaza depuis juin 2006, a été apposé contre la façade de la mairie de Paris pendant le seul week-end du 25-26 juin 2011. Cette affiche mentionnait : "Paris se mobilise pour la libération de Guilad Shalit, otage depuis cinq ans". Enfin !

Gil Taieb a alors appelé à un rassemblement le 26 juin 2011 à 17 h devant ce portrait. Un appel relayé par des radios juives franciliennes. Selon l'AFP, 300 à 400 personnes ont répondu à son appel. Elles ont été rejointes par les manifestants - 1 500 personnes selon Europe-Israël - ayant participé au rassemblement organisé par les associations Europe-Israël et Fraternité judéo-noire de France (FJN), près du métro Saint-Paul, afin d'afficher leur soutien à l'Etat Juif et leur opposition à la proclamation d'un Etat palestinien. Un lâcher de ballons bleus et blancs a été annoncé par Gil Taieb. Pourquoi pas aussi des ballons rouges pour rappeler le drapeau français tricolore ? Ces assistances numériquement différentes révèlent un fossé entre une communauté institutionnalisée et les Juifs français. Un écart apparu déjà lors du rassemblement du 22 juin 2010 place du Trocadéro, à Paris.


Le dimanche 18 novembre 2012, Gil Taieb exhortait par courriel à se réunir le jeudi 22 novembre, à 19 h, pour marquer sa solidarité avec l'Etat d'Israël. Il se prévalait de sa qualité de président de l'Association de soutien à Israël (ASI). Combien de manifestants aurait-il réuni sur son seul nom ?

Patatras ! Le lundi 19 novembre 2012, le CRIF, auquel se joignaient les grandes organisations françaises Juives, annonçait un « rassemblement unitaire » fixé au 20 novembre 2012, à 18 h 30 et que la manifestation prévue par Gil Taïeb était annulée. Un rassemblement communautaire crépusculaire... Tout cela fleurait la précipitation, l'absence d'égard pour des conférences prévues les 20 et 22 novembre 2012.


Le 19 mars 2014, le CRIF a organisé, à Paris et en province (Toulouse, Bordeaux), un rassemblement sur le thème "La haine des Juifs, ça suffit !", "contre l'antisémitisme et pour la fraternité républicaine", et annoncé par des spots radiophoniques de Roger Cukierman et de Gil Taieb. Les autres organisations communautaires se ralliaient rapidement à lui. Seule voix discordante :  celle de Bernard Abouaf qui a estimé le 18 mars 2014, soit la veille de ce rassemblement, et dans son compte Facebook que "cette manifestation n'a aucun sens". Combien de personnes à ce rassemblement ? "Plusieurs centaines" selon Actualité juive hebdo (n°1 295, 27 mars 2014). 

Et ce déclin n'est pas enrayé. Ce qui ne semble susciter aucune réflexion officielle des instances dirigeantes communautaires.

RCJ 
Depuis quelques années, Gil Taïeb dispose d’environ cinq minutes sur RCJ pour sa chronique hebdomadaire dominicale, à l’heure du déjeuner, et souvent truffée de "Je". Il y commente l’actualité.  Sous quelle casquette ?

Lors de ses campagnes électorales - législative en 2012, présidentielle du CRIF au printemps 2013, consistoriale en novembre 2013, Gil Taieb a tenu régulièrement cette chronique hebdomadaire, sans que nul ne soulève la question de l'égalité de parole avec les autres candidats.

Le 23 juin 2013, Gil Taieb a consacré son billet hebdomadaire à inciter les auditeurs au Salon des 12 heures pour Israël, qui est une initiative de personnes privées, et non celle du FSJU, du CRIF ou du Consistoire.



Ces faits ne devraient-ils pas inciter le FSJU et RCJ à entamer une réflexion sur leur déontologie et leur éthique ? 

L'Arche
Créé en 1957, L'Arche est un magazine édité par le FSJU. En février 2011, le FSJU en a suspend  la parution pour en modifier la périodicité : ce mensuel devenait trimestriel à l'automne 2011.


A l'origine de cette mutation : la décision de quelques dirigeants du FSJU généralement sans expertise journalistique : l'entrepreneur Pierre Besnainou qui avait cependant confié à des journalistes la direction de la rédaction de Tribune juive pendant quelques années, Gil Taieb, « docteur en chirurgie dentaire », Patrick Chasquès, directeur de la communication du FSJU, Marc Abensour, ancien directeur administratif et financier chez Natixis, etc. 

Que retenir de cette transformation ? L'annonce peu respectueuse de cette "pause" par une lettre-circulaire électronique aux 73 collaborateurs de L'ArcheLa succession de trois rédacteurs en chef en un an et deux directeurs de la publication en deux ans à L'Arche. L'opacité sur les résultats en terme de ventes de ce magazine et de synergie avec Internet et les réseaux sociaux, etc.



En outre, L’Arche n’a plus recouru à ses quelques 70 collaborateurs. Ce qui pénalise en particulier les journalistes et les dessinateurs. Pourquoi le FSJU n’a-t-il pas proposé aux journalistes de L’Arche des emplois, par exemple dans RCJ ou Akadem ? Ne serait-il pas envisageable par exemple de scinder en deux ou en trois Objectif santé de Karen Taïeb ou Hors antenne de Paule-Henriette Lévy afin de libérer des créneaux horaires pour d’autres émissions ? Ce qui ne pourrait qu’être bénéfique à RCJ et serait conforme à son histoire. Rappelons qu’au programme du candidat Gil Taïeb aux élections législatives de juin 2012 figure la « défense des acquis et octroi de nouveaux droits sociaux ». Verra-t-on un jour un radiothon pour des collaborateurs de L’Arche, à l’instar de celui annuel « organisé à l’occasion de la campagne nationale pour la Tsédaka » (justice, en hébreu ; campagne annuelle de collecte de fonds dirigée par le FSJU) et dont Gil Taieb a été président voici quelques années 


En septembre 2017, un litige de droit du travail et de droit de la propriété littéraire et artistique a opposé le FSJU et un ancien journaliste/photographe de L'Arche devant la Cour d'appel de Paris ainsi composée : Brigitte Delapierregrosse, présidente, Rémy Le Donge L’Henoret, conseiller, et Philippe Michel, conseiller 

Lors de cette audience devant la Cour, Me Muriel Kahn Herrmann, avocate du FSJU, a allégué que L'Arche était un "support de communication" du FSJU. 


Un "support de communication" payant, vendu en kiosques, dont la crise en 2011 est couverte par les principaux médias hexagonaux, et en faveur duquel se mobilisent de célèbres intellectuels français, notamment non-juifs ?! Et qui couvre l'actualité française, les grands événements politiques ou autres mondiaux, notamment en Israël, la culture, etc. ?  Un support pour quelle "communication" ? Et  poursuivant quels buts ? 


Curieusement, la Cour d'appel de Paris a considéré que le FSJU n'était pas une "entreprise de presse" ! Or, le FSJU revendique ses médias, dont L'Arche, surmontés de son logo.

En outre, l'article 2 de la loi du 1er août 1986 définit l'entreprise de presse comme « toute personne physique ou morale ou groupement de droit éditant, en tant que propriétaire ou locataire gérant, une publication de presse ou un service de presse en ligne ». Et ce, sans requérir que cette activité soit exercée à titre exclusif ou principal. Par ailleurs, L'Arche répond à la définition de la publication de presse : « tout service utilisant un mode écrit de diffusion de la pensée mis à la disposition du public en général ou de catégories de publics et paraissant à intervalles réguliers ». Une jurisprudence constante se réfère à cette définition législative. En 2013, la Cour de cassation "a admis la possibilité d’accorder la qualification de journaliste professionnel à une personne sans que l’employeur soit une entreprise de presse".

La Cour d'appel a aussi allégué que L'Arche "constitue une entité distincte" du FSJU !? Et cela, sans avoir abordé cette allégation fausse et infondée lors des débats !? Et alors que le FSJU n'avait jamais nié publier ce magazine et avoir rétribué l'appelant.


Une aberration attentatoire au principe du contradictoire, une violation flagrante des droits de la défense, et d'autant moins admissible que le magazine L'Arche est toujours présenté, sous le logo-type du FSJU, comme un "média Fonds Social Juif Unifié", et que le journaliste ayant attrait en justice le FSJU a été payé par chèque du FSJU puis par "Virement FSJU" à son compte bancaire

Le numéro de Siret de L'Arche correspond à l'association "L'Arche revue du FSJU", créée en 1988, et dont le siège est... celui du FSJU. Quel hasard ! Verif.com ne mentionne aucun compte annuel publié. 


Pour monter son groupe médiatique et échapper à son "objet social", le FSJU a-t-il créé des "associations" pour chacun de ses médias ? Le budget de "L'Arche revue du FSJU" a curieusement un compte bancaire appelé "FSJU". "L'Arche revue du FSJUa-t-elle vraiment une personnalité morale ? Quel est le montant de son budget ? Cette "entité" est-elle distincte du FSJU ? Paie-t-elle un loyer au FSJU, et si oui, de quel montant ? D'où proviennent ses ressources ? Qu'indiquent ses comptes annuels ? Et dire que les instances dirigeantes du FSJU comptent des juristes de cabinets réputés ! 

De deux choses l'une : soit L'Arche a "une entité distincte" du FSJU, et ce magazine a usurpé le logo du FSJU qui le finance "à l'insu de son plein gré", soit L'Arche est partie intégrante du FSJU, dans un cadre à éclaircir, et on se demande ce qui a motivé cet arrêt inique rendu par Brigitte Delapierregrosse, présidente, Rémy Le Donge L’Henoret, conseiller, et Philippe Michel, conseiller à la Cour d'appel de Paris.



On peut s'étonner que le FSJU, notamment son président Me Ariel Goldman, avocat, et ses organes dirigeants - Daniel Elalouf, président du Bureau Exécutif et trésorier, Gil Taieb, Marc Zerbib, Soly Levy et Arié Flack vice-présidents, Me David Revcolevschi, avocat et administrateur au FSJU ainsi qu'au Consistoire israélite -, ait préféré vraisemblablement rémunérer depuis six ans - la procédure judiciaire n'est pas terminée... trois avocates - Me Monique Rotenberg, Me Muriel Kahn Herrmann, Me Christine Pfaudler -, dont le cabinet se trouve dans un quartier huppé de Paris, plutôt que de régler un différend par un règlement amiable, dans un esprit guidé par le chalom.

In fine, combien aura coûté ce procès au FSJU : 20 000 € ? Plus ? D'où vient l'argent versé par le FSJU pour régler les honoraires vraisemblables de ces trois avocates ? N'aurait-il pas été mieux affecté s'il avait bénéficié à des Juifs dans le besoin dans le cadre de la Tsdedaka ? Notons que le site Internet de L'Arche diffuse des appels aux dons contre "la grande pauvreté" parmi les Juifs français...

Il est navrant que le FSJU n'ait pas depuis 2011 remis à ce journaliste chômeur les documents requis par Pôle-Emploi pour que ce dernier étudie ses droits aux allocations chômage. 


Soit les dirigeants du FSJU, dont Gil Taieb, ignoraient tout de ces faits. Comment cela serait-ce possible ? Soit ils en ont eu connaissance. Et assurent-ils la meilleure gestion du FSJU ? 


Infligent-ils aux journalistes de RCJ, par exemple à Karen Taieb ou Sandrine Sebbane, des violations du droit ? C'est peu vraisemblable car Sandrine Sebbane a déclaré sur les ondes de la fréquence juive francilienne détenir la carte de presse de journaliste. Ce qui suppose que la Commission d'identité de journaliste professionnel, qui délivre cette carte professionnelle, a reconnu dans le FSJU une "entreprise de presse" ayant alloué un niveau de rémunération mensuelle légale, et non 38 € par feuillet (1 500 caractères) au lieu de 77 €. Donc, au sein du FSJU, certains journalistes sont plus égaux que d'autres.


Non respect du droit de la propriété littéraire et artistique, absence de contrat de travail à ce journaliste-photographe, remise de "relevés de piges" payés en "honoraires de droit d'auteur" et non par des bulletins de salaire comme le prescrit la loi pour tout journaliste, absence de visite médicale préalable à l'embauche, de formation continue, de remboursement des frais de transports, de tickets-restaurants, etc. La Cour d'appel de Paris n'a rien sanctionné. Et pour cause, ce "gouvernement des juges" a estimé que le FSJU n'était pas une "entreprise de presse", que L'Arche était autonome par rapport au FSJU et n'a pas appliqué le droit !

Quelle triste image ces dirigeants communautaires juifs offrent aux magistrats saisis de litiges et aux donateurs de la Tsedaka !

Quelle aubaine pour le pouvoir politique qui doit bien rigoler et dispose ainsi d'atouts dans son dialogue avec des dirigeants communautaires !

« La loi du pays est la loi » (Dina demalkhouta dina). Pourquoi le FSJU ne respecte-t-il pas toujours cet "adage talmudique exprimé en araméen. Depuis l’Antiquité, cet adage leur servit [aux Juifs, Nda] de viatique dans les pays où ils s’installèrent en dehors d’Israël, le plus souvent poussés par les nécessités de l’exil. Ils respectent donc les lois civiles des pays où ils résident tout en pratiquant leur spiritualité". Une explication fournie par Akadem, "campus numérique du FSJU".

L'indemnisation de Juifs du Maroc et de Tunisie
Publié le 11 octobre 2011, mon article L’étrange procédure d’« indemnisation » des Juifs marocains et tunisiens par la Claims ConferencePasserelles interrogeait sur le silence communautaire - FSJU, Fondation CASIP-COJASOR - sur cette indemnisation de Juifs de Tunisie et du Maroc victimes de persécutions antisémites lors de la Seconde Guerre mondiale. 

Lors d'un échange de courriels avec Gil Taieb, je découvrais que ce dernier ignorait tout de cette procédure. 

Le 24 octobre 2011, le FSJU m’a écrit qu'un de ses services, Passerelles, assistait gratuitement les requérants Juifs originaires du Maroc et de Tunisie en vue de leur indemnisation dans le cadre du Hardship Fund (fonds Hardship) de la Claims Conference on Jewish Material Claims against Germany, ou Claims Conference

Mais le site Internet du FSJU ne l'indiquait et ne l'indique toujours pas. Ce qui est préjudiciable aux bénéficiaires potentiels. 

La sécurité des établissements Juifs
Deux des volets d'action du FSJU concernent la jeunesse et l'éducation.

Le 19 mars 2012, à l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse (sud-ouest de la France), Mohamed Merah, terroriste islamiste franco-algérien âgé de 24 ans, a tué  Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de judaïsme, et ses deux fils, Arye, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, puis Miriam Monsonego, la fille âgée de 8 ans du principal de l’établissement scolaire, le rab Yaacov Monsonego. Il a blessé gravement Bryan Aaron Bijaoui, élève antibois de 15 ans qui tentait de protéger la petite Miriam. 

Peu après, Pierre Besnainou, alors président du FSJU, annonçait des mesures de sécurité - vigile devant les écoles Juives françaises - afin d'éviter de tels carnages. Des mesures approuvées par les instances dirigeantes du FSJU. Cela n'a pas empêché un individu de faire le geste de la quenelle lancé par Dieudonné devant cette école Juive...

Ce qui soulève la question de la sécurité des établissements scolaires Juifs, et plus généralement des lieux communautaires : synagogues, centres, etc. Et ce qui aurait du induire la convocation depuis longtemps d'une convention communautaire afin que la communauté Juive institutionnalisée adopte un plan de sécurisation efficace de ces lieux et veille à sa stricte application par la mobilisation de tous. Or, cela n'a pas été fait ni en France ni en Belgique. Certes l'Etat doit assurer l'ordre public, et nul ne le conteste, mais les organisations communautaires doivent jouer un rôle spécifique dans la sécurisation des lieux communautaires. Et il serait bon que les Français Juifs demeurent vigilants et exigeants sur leur sécurité.



Dans une tribune intitulée Après le recueillement et la colère, l'action ! et publiée par JSS News le 28 mai 2014, Gil Taieb a exhorté les autorités politiques à assurer la sécurité des bâtiments et écoles Juifs et à mettre "hors d'état de nuire les diffuseurs de haine". Mais il ne cite pas les médias véhiculant l'antisémitisme/antisionisme par la diffamation de l'Etat d'Israël. Gil Taieb conclut en trois points : "enseigner l'auto-défense et les consignes de sécurité" aux enfants Juifs, renforcer la sécurité des écoles Juives assurée par le SPCJ (Service de protection de la communauté Juive) et soutenir les Juifs choisissant l'aliyah. Après 14 ans d'une vague d'agressions antisémites sans précédent, mieux vaut tard que jamais. Sous quelle casquette ou à quel titre Gil Taieb, membre de plusieurs arcanes communautaires, s'est-il exprimé ? Comment concilier l'appel aux autorités politiques afin qu'elles assurent la sécurité des établissements communautaires et l'existence du SPCJ (Service de protection de la communauté juive) ? Créé au début des années 1980, le SPCJ est la "concrétisation d’une volonté commune du CRIF – Conseil Représentatif des Institutions juives de France, du FSJU – Fonds Social Juif Unifié – et des Consistoires, de protéger la Communauté juive dans son ensemble. Les membres du Bureau Exécutif du SPCJ sont désignés par ces institutions fondatrices. Le Président du SPCJ est Monsieur Éric de Rothschild". Quel est le montant du budget du SPCJ ? Quel est son bilan ?

A l'instar de la classe politique française, le leadership communautaire ne se renouvelle pas assez et cumule des fonctions électives avec une efficacité qui laisse dubitatif


Un Aggiornamento (mise à jour, en italien) des instances communautaires et de leurs modes de fonctionnements s'impose donc dans une ère de transparence et de manière urgente en cette période tragique. Mais c'est aussi aux Français Juifs de l'exiger de leur leadership communautaire ou/et de le mettre en vigueur.


Polémiques sur Gil Taieb

Le 1er juin 2014, Gil Taieb a commenté sur Facebook mon article : 
"J ai décidé de ne pas répondre à ce torchon téléguidé et certainement plus animé par la haine, la frustration et le mal être que par un esprit libre et militant. Je laisse les lecteurs réagir. Ceux qui me connaissent et m accompagnent dans tous mes combats connaissent la vérité et la sincérité de mon engagement. Pour les autres...."
J'ai répondu sur Facebook :
"Je déplore que Gil Taieb ait dérapé sur le domaine privé. Peut-être faute d'arguments... 
Gil Taieb semble ignorer d'une part qu'une journaliste peut penser de manière autonome, et d'autre part qu'elle doit écrire un article sans avoir un esprit "militant", mais en étant guidée par l'honnêteté et la recherche de la vérité, en ayant vérifié et recoupé des informations, etc. C'est d'autant plus grave de la part d'un des cinq principaux dirigeants communautaires français. 
Je n'ose imaginer comment Gil Taieb réagirait si un journaliste d'un média national non communautaire brossait un portrait critique, et non flagorneur, de lui. 
A propos, Gil Taieb pense-t-il que Richard Prasquier était "animé par la haine, la frustration et le mal être" quand il s'est étonné de son comportement dans l'affaire Zeitouni  ou que la direction d'Actualité Juive était "animée par la haine, la frustration et le mal être" en écrivant que le rassemblement du 19 mars 2014 avait attiré "plusieurs centaines" de personnes 
De nombreux lecteurs de mon article m'ont indiqué partager mon analyse sur Gil Taieb et m'ont félicitée pour mon courage. Seraient-ils eux aussi "animés par la haine, la frustration et le mal être" ? 
Je mène beaucoup de combats solitairement faute de soutien de dirigeants ou journalistes communautaires. Où était Gil Taieb pour contrer les anti-Israéliens lors de la table-ronde du 26 juin 2013 sur l'exposition d'Ahlam Shibli au Jeu de Paume ? Et je pourrais multiplier les exemples. 
Nul ne peut faire l'économie d'une réflexion sur l'efficacité de ses actions en se réfugiant derrière la "sincérité" ou la "vérité" de son "engagement". Les Français Juifs s'interrogent sur l'efficacité de leur leadership communautaire. Gil Taieb parait l'ignorer et multiplie les "je", comme dans nombre de ses chroniques. Pas un  mot sur les plus de 70 collaborateurs de L'Arche exclus de la nouvelle formule de ce magasine du FSJU".
 Le 2 juin 2014, José Boublil a publié sur Facebook un message pour le moins désobligeant, similaire à celui de Gil Taieb. Des "amis" de ces deux individus ont multiplié des commentaires du même acabit sur moi, sans que Gil Taieb, qui est intervenu dans ces échanges, ne les réprouve. 

J'ai signalé à Facebook ces messages. 


J'ai alors publié sur mon mur Facebook ce message : 

"A José Boublil et à ceux qui ont liké son message ou ont commenté en abondant dans son sens. 
1. Rassurez-vous, je ne m’abaisserai pas à vos niveaux. M’insulter (“chiennes”) et déraper sur le terrain personnel vous déconsidèrent.
Quant aux epithètes négatifs – “idiots”, etc. – dont certains m’affublent, il faudrait croire que les dirigeants du FSJU sont “idiots” car ils m’ont employée comme journaliste/éditrice dans divers medias de cette fédération pendant sept ans (2004-2011).
 Qu’un dirigeant communautaire, ayant aspiré à devenir deputé, comme Gil Taieb tolère cela et ait agi de la même manière me semble indigne. Mais qui se ressemble s'assemble... Nulle surprise si tant de Français Juifs ne se reconnaissent pas en lui, n’ont pas voté pour lui et ne répondent pas depuis des années à ses appels à des rassemblements.
 Seule Pia Baroukh s’est indignée de ces insultes, et je l’en remercie.
 Je remercie aussi Muriel Galili.
 2. Aucun des autres auteurs de commentaires ne présente le moindre début d'esquisse d'argument à la “décharge” de mon article.
 Aucun d’entre eux ne prouve la moindre erreur factuelle dans mon article.
 3. Certains d’entre vous ne me connaissent pas car nous n’évoluons pas dans les mêmes cercles.
 Mon CV se trouve sur mon blog, sur Linkedin, etc.
 Mon blog est l’un des meilleurs et des plus lus, bien au-delà de la France et de la communauté Juive.
 Que Marc Haviv feigne de ne pas me connaitre alors que j’étais la correspondante en France et coéditorialiste de Guysen, pour qui il écrivait des textes déjà émaillés de fautes de français, me surprend.
 Quant aux autres, qui êtes-vous ? Quels sont vos liens avec le FSJU, ou, pour parler comme vous, quelles sont “vos motivations réelles” ?
Je défends les Juifs et l’Etat d’Israël, et depuis des années, dans des enceintes où aucun de vous, et notamment pas Gil Taieb, ne se risque jamais, et par des articles en français et en anglais que vous êtes incapables de rédiger ;
 4. L’Opération Lunettes s’effectue essentiellement grâce aux fabriquants de lunettes, aux bénévoles, aux municipalités israéliennes, etc. Pourquoi ne les remerciez-vous pas ?
 5. Les aides aux soldats et l’argent distribué en Israël aux personnes défavorisées proviennent des donateurs. Pourquoi ne les remerciez-vous pas ?
 6. Pourquoi Gil Taieb a-t-il accepté que les plus de 70 collaborateurs de L’Arche soient exclus de la nouvelle formule du magazine ? Pourquoi n’a-t-il pas réagi aux propos choquants de Pierre Besnainou ? Aucun de vous ne répond à ces questions gênantes et ne se soucie pour ces collaborateurs. Pourquoi ?
 7. Je n’instrumentalise pas mes amis, relations ou/et subordonnés pour me soutenir sur Facebook. Je me défends seule ;
 8. Vous n’acceptez pas la moindre critique d’un personnage public, qu’elle vienne de Liza Jorno ou de moi.
 Vous ne concevez pas une journaliste libre, et développant une pensée originale sur un sujet journalistique tel que le leadership communautaire. Alors soit certains veulent me museler, soit d’autres cherchent mes “motivations réelles”. Quelle ignorance du fonctionnement des journalistes qui selon vous doivent être “communautairement corrects” !
Serge Salfati écrit : “Dans la douloureuse actualité qui est la nôtre Gil Taieb à eu un comportement terriblement commun qui ne se démarque en rien de l'insignifiante reaction des autres édiles, au moins lui eut il le mérite d'appeler ensuite à la colère ». Bref, Gil Taieb est aussi « commun » que les autres dirigeants communautaires. Désolant. « Appeler à la colère », est-ce digne d’un leader communautaire ?
 Je vous demande de cesser de porter atteinte à mon honneur, à ma réputation, à ma vie privée et à mon image. Je vous en remercie par avance".
Des amis ont liké et partagé mon message. Je les en remercie.

Michèle Hass a écrit : "Chapeau bas madame ! Enfin quelqu'un qui n'utilise pas la langue de bois..."


Julie Moïse a répondu à mon message en écrivant être contre les insultes, 


Michel Zerbib, rédacteur en chef de Radio J, a écrit : "Il y a du panache ici chez ma consœur et je n'aime pas les lynchages de tous contre une . Même si je pense que la critique du responsable communautaire me semble excessive . Hag sameah"


Me Axel Metzker a estimé : "Véronique CHEMLA dit tout haut, ce que tout le monde pense tout bas, bravo!"


Michelle Ka a indiqué : "Véronique, ton souci de vérité dérange et touche le nerf de plus d'un! Personnellement je ne me reconnais pas dans ces instances communautaires où la bataille d'égos devient le moteur principal de l'engagement !!!"


Le 3 juin 2014, la page de ces messages hostiles a disparu de Facebook. 


Qu'une semaine après l'attentat antisémite contre le musée Juif de Bruxelles (Belgique) qui avait fait quatre victimes, dont l'une française, Gil Taieb ait consacré tant de temps à réagir ainsi sur Facebook me semble lamentable et peu digne d'un vice-président du CRIF.


Dialogue avec les musulmans

Le 29 janvier 2011, suivant "l’appel lancé par Respect Mag le 12 janvier", publié par Libération, et réunissant "70 personnalités de confession, de culture ou d’héritage musulman", un rassemblement se tenait sur l'esplanade des droits de l'Homme au Trocadéro (Paris) "à l’initiative de République allant droit, la Maison d’Averroès et Respect Mag. Une centaine de personnes se sont mobilisées pour dire “Non au rapt de (leur) identité !” et dénoncer les "actes terroristes commis au nom de l'islam"". En fait, quelques dizaines d'individus. En l'occurrence, cet appel réagissait contre les attentats commis contre les Coptes en Egypte et des chrétiens en Iraq. Car jamais ces belles âmes ne se sont manifestées quand les Israéliens étaient victimes des islamikazes lors de l'Intifada II.

Bis repetita... Après que Hervé Gourdel, guide français chrétien de haute montagne, eut été égorgé par les islamistes du groupe Soldats du califat (Jund al-Khilafah), en Algérie le 24 septembre 2014, Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, avait appelé les musulmans à se rassembler, le 26 septembre 2014, après la prière du vendredi, devant la grande mosquée de Paris, en hommage à cette victime française et pour affirmer que "l'islam est une religion de paix"


Quelques centaines de personnes étaient présentes, dont des élus franciliens, des dirigeants d'organisations juives, chrétiennes et musulmanes, et des dizaines de journalistes.  "Il est important de mettre en avant ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise", a déclaré Gil Taieb. Depuis des décennies, cette stratégie d'éviter les sujets tabous, tels l'antijudaïsme et l'antisémitisme islamiques, a montré ses limites, son inefficacité et son danger : par exemple, la she'hita (abattage rituel juif) subit la même opprobre dans l'opinion publique que l'abattage rituel islamique, alors qu'il s'en différencie nettement en de nombreux points. Des dizaines de milliers de musulmans ont manifesté, non pour dénoncer l'antisémitisme, pour le Hamas lors de l'hiver rude 2008-2009 (Opération israélienne défensive Plomb durci) et de la chaleur estivale 2014 (Opération israélienne défensive Bordure protectrice)... Ne serait-il pas temps de dialoguer avec les musulmans sur ces sujets cruciaux occultés par le leadership communautaire ?  


Pourquoi se joindre, en pleine fête de Rosh HaShana (Nouvel an juif), à cette manifestation dédouanant l'islam de toute responsabilité dans les violences des islamistes agissant, selon leurs propres mots, au nom de l'islam ? 



La position de Gil Taieb, et de l'ensemble de la communauté française Juive institutionnalisée, se trouve contestée par une base de plus en plus érudite sur l'islam, et en interne comme le révèle la lettre du Pr Francis Weill, délégué pour Besançon/Franche-Comté, auteur en particulier du Dictionnaire alphabétique des sourates et versets du Coran (2009), Chrétiens et Juifs, Juifs et Chrétiens. L'inéluctable fraternité (2013) et Ethique et imagerie médicale

Dans cette lettre de démission destinée au seul Comité directeur du CRIF, et qui circule sur Internet, cet éminent professeur de médecine écrit le 9 septembre 2014 : 

"La montée de l’antisémitisme musulman et de l’antisionisme-antisémitisme de gauche sont un échec majeur du CRIF.
Nous avons été constamment alertés par P.A. Taguieff, par J. Tarnero, par Mme Bat Ye'or, par C. Caldwell et d’autres; j’ai moi aussi tenté de contribuer à cette alerte par mes propres livres.Voici onze ans que je tente d’expliquer que la voie du dialogue avec les rares musulmans dits modérés est une impasse. Les relations avec l’islam, ce ne sont ni quelques autobus de l’amitié, ni des repas partagés de clôture de Ramadan, ni une commission d’opérette pour nos relations avec les musulmans.
Dans le monde d’aujourd’hui, l’islam c’est le Coran ; le Coran ne laisse pas de place à l’angélisme. Le Coran, que le CRIF a choisi de ne jamais interpeller, malgré mes incitations répétées, est un texte violemment antijuif : nous sommes des singes et des porcs (Coran, 5:59-60), ou encore des singes abjects ; nous tordons l’Ecriture, etc etc.. Pour toute personne croyant en un Coran « incréé » ce sont là des articles de foi appelés à être enseignés jour après jour dans un climat de mépris et de haine. Des témoignages de musulmans ayant quitté leur foi initiale le confirment.
Tout ce que nous reprochons aux salafistes et autres califes autoproclamés en matière d’intolérance, de violence, d’impérialisme, d’entreprises de génocide, et même de cruauté relève de prescriptions coraniques (par ex. : « Voici quelle sera la récompense de ceux qui combattent D. et Son apôtre, et qui emploient toute leur force à commettre des désordres sur la terre : vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix ; vous leur couperez les mains et les pieds alternés. 5 :33.   Vous couperez les mains des voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. C’est la peine que D. a établie contre eux ; Il est puissant et sage. 5 :38″)".
Le silence prolongé de la majorité des institutions et communautés musulmanes face aux exactions de l’état islamique en Irak en est la preuve : un musulman, même simple pratiquant, même adepte d’une observance attiédie, ne peut en aucun cas s’élever contre les prescriptions coraniques. La récente déclaration du recteur Boubakeur en faveur des minorités d’Orient mérite une lecture attentive : monsieur le recteur déclare acquis le droit des trois religions à rester implantées en Orient – il oublie un peu vite le sort réservé aux juifs de ces pays !
Il oublie aussi de parler de la dhimmitude. Il ne fait aucune référence au Coran en parlant des chrétiens et du christianisme ; or le Coran fait des chrétiens des blasphémateurs, ce qui est une faute gravissime dans l’islam. Et il oublie que le Coran dénie au christianisme sa légitimité théologique...
Si on m’avait écouté, au lieu de rejeter systématiquement mes messages d’alerte adressés à la newsletter, nous aurions centré notre action sur les messages violents du Coran (et sur la charte du Hamas), en cherchant inlassablement à  en faire connaître les dangers.
Dès lors il n’y eut plus eu, dans notre pays, un seul journaliste, un seul homme politique, un seul citoyen ignorant cette violence. Face à la diffusion des versets dits « terribles » du Coran, les institutions musulmanes eussent été contraintes de se situer. Plus personne ne méconnaîtrait celles d’entre elles que leur adhésion à la violence rend « insolubles dans la république ». Cela aurait alerté l’opinion de façon positive et facilité la tâche des pouvoirs publics. Aurions-nous alors connu les crimes et les manifestations antisémites de masse auxquelles nous avons été et nous serons confrontés ? Je ne le pense pas.
Hélas nous avons choisi le silence et la passivité pour privilégier quelques réactions immédiates et la gestion de nos relations avec les institutions de la république.
Nous n’avons récolté ainsi que d’inefficaces paroles d’indignation. Nous avons tendu la main et reçu en échange le malheur et l’impuissance. Lors de notre dernière conférence téléphonique, tu m’as dit, mon cher président [Roger Cukierman], que j’avais mille fois raison, mais que tu n’entreprendrais pas ce combat. La main du Seigneur est-elle trop courte pour sauver ?(Is. 50:2). Non bien sûr. Mais la main du CRIF ?
Bientôt le CRIF n’aura plus qu’une seule raison d’être : faciliter l’exil des juifs français; ils n’auront en effet plus besoin d’une représentation politique: ce sera trop tard. Ils auront besoin de bonnes agences de voyage et d’efficaces agences immobilières. Ce n’est pas ma conception de la défense des juifs et des valeurs du judaïsme.
Je ne veux pas continuer à être complice de cette absence déterminée de courage et de clairvoyance, indigne de nos pères fondateurs".
Sur Radio J, seul média communautaire à avoir évoqué cette démission, ce professeur a déclaré à Michel Zerbib le 7 octobre 2014 : alors président du CRIF, "Roger Cukierman m'a dit : "Je ne me battrai pas contre 1,3 milliard de musulmans"... Il faut se placer sur le plan de la vérité... Il se trouve que l'islam a pour fondement le Coran... qui est un texte extrêmement violent à l'égard des Juifs, de tous ceux qui ne sont pas musulmans, de nos frères chrétiens... Les tenants du Coran incréé sont obligatoirement en état d'acceptation des "versets terribles" comme des articles de foi. Pour l'immensité des musulmans, la haine des Juifs est une prescription de Dieu... On ne peut amorcer ces relations que devant le Coran, en demandant à nos interlocuteurs : quelle est votre position face à ces "versets terribles" ? On peut dire "Avec vous, on peut avoir des relations" ou "Si vous ne changez pas votre attitude face au texte, nous ne pouvons pas en avoir". Et le Pr Francis Weill de conclure : "Le CRIF comme les pouvoirs publics commettent une erreur majeure... L'islam est  une religion de paix envers les autres musulmans, mais c'est une religion de guerre envers ceux qui ne le sont pas... L'antisémitisme musulman est notre grand problème, [celui]de la France".

La réponse des autres membres du comité directeur du CRIF, destinataires de cette lettre ? "Rien".



Le 12 octobre 2014, dans sa tribune dominicale lue sur RCJ et publiée par JSSNews, quel thème crucial a abordé Gil Taieb ? Les relations avec les musulmans ? Que nenni. Le titre de la chronique de Gil Taieb : "Lille – Safed: un refroidissement dangereux". Un membre éminent du comité directeur du CRIF vient de démissionner avec fracas, sur un thème ô combien sensible et crucial - tous les Français Juifs tués en France depuis l'Intifada II l'ont été par des musulmans antisémites  -, mais  Gil Taieb aborde la décision du conseil municipal de Lille, du 6 octobre 2014, de "mettre en veille temporaire" le jumelage signé en 1988 avec Safed, cité au nord d'Israël, en raison des "opérations militaires israéliennes sur Gaza". Et ce, sous la pression d'une pétition de 3 000 "anti-sionistes antisémites locaux ou de la région". Et Gil Taieb de poursuivre : "Depuis bien longtemps déjà, peu de choses se sont passées entre les deux villes. Lille de Mme Aubry, n’a rien fait pour faire connaître cette belle ville du nord d’Israel". Donc, cette décision de Lille ne change rien à la situation. L'ambassade d'Israël en France et le conseil municipal de Safed ont-ils réagi publiquement ? Pas à ma connaissance, et le site Internet de cette ambassade est en construction. Mais, pour le brillant analyste, cette "veille temporaire" d'un jumelage déjà peu activé, Gil Taieb, c'était THE événement de la semaine. No comment.

Un constat majeur et cinglant par le Pr Francis Weill sur l'islam à mettre en perspective avec la publication le 12 septembre 2013, par le WZB Berlin Social Science Center, de l'étude de Ruud Koopmans fondée sur plus de 9 000 interviews téléphoniques auprès de musulmans immigrés de Turquie et du Maroc et d'autres nés dans ces pays : en Allemagne, France, aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique et en Suède. "Deux tiers des musulmans interrogés affirment que les règles religieuses sont plus importantes pour eux que les lois du pays où ils vivent. Trois quarts considèrent qu'il y a seulement une interprétation légitime du Coran. Des nombres infiniment plus élevés que ceux observés auprès de chrétiens de ces six pays : seulement 13% de ce groupe mettent leurs règles religieuses au-dessus de la loi nationale et moins de 20% refusent d'accepter des interprétation différentes de la Bible". Ruud Koopmans estime "inquitétante" cette tendance majeure vers le fondamentalisme religieux musulman. Près de 60% des musulmans interrogés rejettent toute amitié avec des homosexuels et 45% pensent que l'on ne peut pas avoir confiance dans des Juifs". Les taux chez les chrétiens interrogés sur ces deux sujets sont respectivement de 13% et 9%.


Mots grossiers

Sur son compte Facebook "Gil Taieb - Officel, personnage public", ce dirigeant communautaire a écrit le 24 août 2014 :

"J ai entendu Merdelenchon ce matin. Il a vomi sa haine anti Israël 

 Il a hurlé sa haine contre les institutions juives 
 Il a vociféré sa détestation du soutien de la communauté juive à la cause d' Israël 
 Il n a pas supporté le rapport fraternel que nous avons avec l ambassade d Israël.
 Je veux lui dire: 
 Que ses mots sont ceux d'un ennemi de la Paix, d'un antisémite, d'un destructeur du pacte républicain, d'un fasciste populiste prêt à tout pour exister et d'un ennemi de la France 
 Je veux lui dire qu'il ne représente heureusement personne et que chaque jour il s'enfonce dans la bouse nauséabonde.
 Je veux lui dire qu'il ne nous fait pas peur et que son engagement avec les djihadistes du Hamas font de lui un complice des assassins qui ont pris en otage le peuple de Gaza, qui tirent chaque jour sur les civils israéliens, qui ont fait coulé le sang des enfants et qui arment le bras des djihadistes qui sèment la mort aux 4 coins de la planète 
 Je veux lui dire que nous n accepterons plus sa présence à une commémoration puisqu'il préfère les juifs morts à ceux qui vivent et se défendent 
 Je veux lui dire que je l'emmerde !"

C'est bizarre, cette manie de multiplier les "Je".


Sur ce compte Facebook, Gil Taieb a écrit le 29 septembre 2014 : 

"J avais dis à Mélenchon que "JE L'EMMERDAIS " et bien "J'EMMERDE AUSSI SORAL ET TOUTE LA RACAILLE ANTISEMITE QUI VOIT DU COMPLOT JUIF PARTOUT !"
Who's next? (Quel est le prochain ?)

Si Gil Taieb publie de tels messages chaque fois qu'il "emmerde" un haineux antisémite, ses messages risquent de devenir vite répétitifs sur Facebook.

Foin d'ironie. N'attend-on pas d'un dirigeant communautaire, notamment vice-président du CRIF et donc interlocuteur des plus éminentes autorités politiques françaises, un plus grand contrôle de son langage, d'user de vocables plus châtiés et d'éviter des mots grossiers ? "Un homme, ça s'empêche", disait le père d'Albert Camus cité dans Le Premier homme.

Apparemment, nul n'a rappelé à Gil Taieb que ses fonctions de dirigeant communautaire excluent tout usage de mots grossiers.



Le 14 décembre 2014, dans sa tribune hebdomadaire sur RCJ publiée par Actualité juive hebdo, Gil Taiel a déclaré à propos de la suggestion des avocats de Dieudonné M'Bala M'Bala que leur client rencontre des dirigeants communautaires français et des associations de droits de l'homme, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, afin de "faire la paix" : "Ni Pardon ni Oubli ! Nous continuerons à vous combattre dans l'espoir de vous voir enfin mis hors d'état de nuire. Pour finir par une autre réplique  des "Tontons Flingueurs " : "Il dort le gros con ? Il dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule. Il entendra chanter les anges le gugusse de la "main d'or" pardon " de Montauban". Je vais l'envoyer tout droit à la maison mère au terminus des prétentieux".

Curieusement, et alors que Roger Cukierman, président du CRIF, avait annoncé attendre la position de Bernard Cazeneuve pour se prononcer, Gil Taieb adopte une position publique précoce.


Les "droits des Palestiniens"

Le 28 octobre 2014, Caroll Azoulay, une des correspondantes en Israël d'Actualité juive, a promu dans sa page Facebook la conférence exceptionnelle, en anglais, Droit des Palestiniens, perspectives juridiques et droits de l'homme, accueillie le 4 novembre 2014, à l'Espace Rachi-Guy de Rothschild. Celui-ci est le siège du FSJU, du CRIF et d'autres organisations Juives françaises. 

Le 17 juillet 2013, Calev Myers, un des trois orateurs de cette conférence, avait suggéré : "Nous avons besoin d'arrêter de nous disputer sur les droits du peuple Juif et commencer un nouveau discours public fondé entièrement sur les droits de l'homme des Palestiniens" (We need to stop quarreling about the rights of the Jewish people and begin a new public discourse, based entirely on the human rights of the Palestinians"). 

Quelle faute stratégique ! Il faut au contraire affirmer les droits du peuple Juif, souvent ignorés ou méconnus y compris parmi les Juifs français. Si les Juifs et l'Etat d'Israël ne le font pas, qui le fera ?

Soit Gil Taieb ne savait pas, soit il savait. De toutes façons, c'est grave.

Cette conférence marque un tournant majeur. Un infléchissement qui éloigne encore davantage ces organisations et leurs dirigeants des Juifs lambdas sionistes. C'est d'autant plus choquant qu'en cet automne 2014, l'Etat d'Israël déployait de multiples actions diplomatiques contre la reconnaissance unilatérale de la "Palestine" notamment par des pays européens - France, Grande-Bretagne, Suède, etc - et, plus généralement, à l'ONU. Soulignons qu'une conférence similaire, mais sur les droits des Juifs ou des Israéliens en Eretz Israël, demeure inconcevable à l'Institut du monde arabe (Paris) ou à la Grande mosquée de Paris.

La "solution à deux Etats"
Le 23 novembre 2014, dans sa tribune hebdomadaire sur RCJ, Gil Taieb a déclaré que "la solution à deux Etats" était partagée par tous. Mépris pour les voix divergentes ? Ignorance de la "solution israélienne à un Etat, l'Etat Juif annexant la Judée et la Samarie", prônée par l'essayiste Caroline Glick ? Occultation de la méfiance croissante, voire du rejet de "la solution à deux Etats" par une majorité d'Israéliens ? Vision "politiquement correcte" occultant l'Histoire, spécialement l'Histoire Juive ? Aveuglement sur la "guerre d'Oslo" ? Méconnaissance de la volonté des dirigeants palestiniens de détruire l'Etat Juif ? Vision non démocratique excluant toute voix divergente ? Manque d'imagination alors que les "printemps arabes" estompent les frontières, disloquent maints Etats arabes, etc. ?


Le 28 novembre 2014, Gil Taieb a participé au rassemblement devant l'Assemblée nationale, le jour du débat sur la résolution invitant la France à reconnaître la "Palestine". Or, le CRIF a préféré la discussion avec les parlementaires à l'organisation d'une manifestation risquant d'attirer peu de militants. Roger Cukierman a confié à Libération (28 novembre 2014) qu'il « faut du calme, du dialogue et de la négociation » et a déploré « qu’une partie de la communauté soit si prompte à sortir dans la rue à chaque occasion ». En outre, aucune des trois grandes organisations communautaires n'a appelé à ce rassemblement, et RCJ, radio du FSJU, a occulté l’événement. La participation de Gil Taieb révèle qu'il rechigne à la discipline communautaire à l'égard du CRIF. Droits des Israéliens ou droits des "Palestiniens", Gil Taieb veut tout concilier, même l'inconciliable. Comme si plusieurs "Palestine" n'existaient pas déjà : le Hamastan, le Fatahland, la Jordanie...

Affaire Krief

L'affaire du Dr Lionel Krief illustre la spoliation de Français Juifs depuis l'Intifada II et un antisémitisme d'Etat. Un sujet tabou contre lequel aucun dirigeant d'associations juives françaises n'agit.

Contacté voici quelques années par le Dr Lionel Krief, Gil Taieb n'a rien fait pour l'aider. Pas de chronique sur RCJ. Pas de rencontre.


La publication de mon article sur cette affaire dramatique, sa reprise par divers sites Internet et l'interview du Dr Lionel Krief sur RCN n'a pas infléchi la position de Gil Taieb.


"Tout tout de suite"
Lors de sa chronique dominicale sur RCJ du 15 mai 2016 intitulée M. Richard Berry, je n’irai pas voir votre film !, Gil Taieb a critiqué le film Tout, tout de suite, réalisé par Richard Berry, d'après le livre de Morgan Sportès inspiré de l'affaire Ilan Halimi.

Il persiste toujours à alléguer que cette "monstrueuse affaire... restera le premier crime antisémite après la Shoah". Exit Sébastien Selam !


Et d'ajouter : "Lors d’une interview de Richard Berry, le réalisateur de  « Tout, tout de suite  » explique qu’il désirait aborder l’affaire d’ autre façon que celle choisie par Alexandre Arcady. Dans « 24 jours  », le parti pris était de nous faire vivre le cauchemar vécu par la famille d’Ilan, de nous faire partager l’angoisse de cette famille à laquelle nous nous identifions tous, de nous faire vivre l’enquête, ces tâtonnements et même ses erreurs, de ne pas montrer les tortures subies par Ilan. Arcady avait volontairement choisi son camp celui de la victime et de sa famille. Nous ressentions au travers des images choisies et des sons, au plus profond de notre chair, la douleur et l’horreur. J’attendais donc avec impatience les explications de Richard Berry. Il y a une semaine, sur l’antenne de Judaïques.fm, à la question sur la différence avec le film d’Arcady la réponse a été plus que surprenante. Il a déclaré : « J’ai voulu rendre compte de cette affaire d’un point de vue plus philosophique et plus sociétal » . Cette réflexion m’a interpellé ! Plus philosophique et plus sociétal, me semblent totalement inapproprié voir outrancier. Et de poursuivre :  « Je pense que si on essaye de comprendre on peut essayer de guérir  » et pour terminer condescendant : « Pour ma part, je n’ai pas opté pour le point de vue sentimentaliste et communautariste. Pour moi dire « L’eau ça mouille, ne fait pas avancer les choses » Cette réflexion est nauséabonde et insultante pour le travail d’Alexandre Arcady. Là. Mr Berry, c’en est trop ! Il n’y a rien comprendre, rien de sociétal et encore moins de communautariste. Rien ne peut et ne doit chercher à expliquer ce geste, aucune raison ne doit permettre la moindre compréhension d’un événement aussi abject. L’enlèvement, les tortures et l’assassinat de ce pauvre Ilan ne doivent appeler qu’à des condamnations. Ces Barbares ne sont pas les victimes d’une société qui les aurait rejeté mais des démons ! Monsieur Berry ne cherchez pas à expliquer l’inexplicable ! Il n’y a pas de pourquoi ! L’antisémitisme est le socle de cette horreur, la détestation du juif en est l’essence ! Monsieur Berry, voilà pourquoi je n’irai pas voir votre film car je ne veux pas savoir ni pourquoi ni comment on devient un barbare. Ces barbares n’ont qu’une seule place, en prison et au diable ensuite !"

Ni l'explication ni l'analyse ne doivent être prohibées. Il serait aussi intéressant de déterminer qui savait quoi sur l’enlèvement d'Ilan Halimi  parmi les dirigeants d'associations juives françaises.


Cette tribune a été vivement critiquée par Me Axel Metzker, ancien avocat de la famille Selam, sur les réseaux sociaux.


Chronique du grand rabbin Haïm Sitruk

Le 3 juin 2016, l'ancien grand rabbin de France Haïm Sitruk a déploré l'homosexualité et la Gay Pride à Tel Aviv, lors de sa chronique hebdomadaire et matinale sur Radio J. Une polémique s'en est suivie, mêlant postures "politiquement correctes", hypocrisie, électoralisme - crainte de s'aliéner un lobby particulièrement actif dans les médias, les milieux politiques et certains arrondissements parisiens, tel le IVe arrondissement de Paris -, censure, réactions liberticides, propos comminatoires, ignorance du judaïsme, etc.

"Je préfère cette photo aux propos haineux prononcés par Sitruck. Elle rassemble alors les propos peuvent tuer" a twitté Gil Taieb le 4 juin 2016. La solidarité avec les homosexuels prévaudrait-elle sur celle avec ses coreligionnaires, tel le Dr Lionel Krief, médecin nucléaire juif français qui a lutté contre sa mort socio-professionnelle en France et a été contraint de faire son aliyah ?


Quelle action Gil Taieb entend-il mener au sein du Consistoire israélite de Paris Ile-de-France  ? Aurait-il réagi ainsi si cette chronique avait été diffusée lors des mandats à la tête du grand rabbinat de France de Joseph Haïm Sitruk ?


Réaction de Gil Taieb en juin 2016

Le 19 juin 2016, Bernard Musicant a publié sur sa page Facebook un post signalant la reprise de mon article par la Ligue de défense juive et ainsi commenté : "Tout mon soutien et mon amitié à Gil Taieb attaqué par une pseudo-journaliste relayée pr la LDJ". Un message liké 66 fois et assorti de 41 commentaires.

En quoi serais-je une "pseudo-journaliste" ? Où est l'attaque ? Une journaliste qui écrit un article résultant de son enquête et de son analyse fournirait une "attaque" ?! Pour achever de me décrédibiliser, Bernard Musicant indiquait que mon article est relayé par la LDJ. Le 13 juillet 2014, ce sont des jeunes de la LDJ qui ont vaillamment défendu la synagogue de la rue de La Roquette et les 150 Juifs qui s'y trouvaient. Ces jeunes ont agi malgré les jets de tables et chaises ainsi que les violences physiques, et malgré leur faiblesse numérique, Ils ont évité un pogrom : jusqu'où les agresseurs seraient-ils allés ? Je suis reconnaissante à ces jeunes de la LDJ pour leur courage. Alors que ni Gil Taieb ni son épouse Karen Taieb n'ont aidé le Dr Krief, la LDJ a aidé ce médecin nucléaire en diffusant mon article révélant une affaire scandaleuse. Il est curieux qu'une belle âme comme Bernard Musicant n'ait pas eu un mot de compassion ni de soutien pour le Dr Krief et son épouse ruinés et spoliés. C'est bizarre, Bernard Musicant n'avance aucun argument pour réfuter mon article. Alors pourquoi ce message de soutien ? Volonté de créer un buzz sur un compte aux posts rarement likés ? Solidarité entre dirigeants communautaires ? Comment Bernard Musicant concilie-t-il son appartenance au B'nai B'rith qui prône des valeurs d'amour fraternel et d'harmonie, et son message d'animosité à l'égard d'une sœur ? Car je suis membre d'honneur d'une loge de cette association juive.  
Le 22 juin 2016, j'ai pris connaissance de ce message et du flot de commentaires qu'il a suscités. J'ai réagi, mais sans m'abaisser au niveau de la plupart de ces commentaires insultants, car je ne pouvais pas laisser passer ces commentaires bas et portant atteinte à mon honneur. J'ai remercié les rares à m'avoir soutenue.

Résumons. Le 19 juin 2016, Gil Taieb a réagi une première fois : "Merci mes amis. Je trouve regrettable que certains se fassent L'Echo de ce torchon. Ils sont lamentables et ne valent pas mieux que cette folle", puis une seconde fois :
"mes amis
certains m'ont signalé que la nommée VC a une fois de plus deversé son venin
Merci de me l'avoir signalé
Elle le fait une fois par an depuis 2014 et je ne lui ferai pas l'honneur de lui répondre
Je crois qu'elle devrait prendre W C pour initiales
Merci de votre amitié
Si vous n'avez rien lu ; continuez !!! 
ceci sera ma seule réponse
Amities à tous".
Comparer un être humain, a fortiori une femme, à un animal, en l'occurrence un serpent, et qualifier une journaliste de "folle" s'avère indigne et choquant. La réponse de ce dirigeant communautaire sans aucun argument : une moquerie infâme sur mes initiales, un parallèle animalier, une qualification psychiatrique - cocasse venant d'un dentiste - et rappelant que les régimes totalitaires, tel celui de l'Union soviétique, qualifiaient les défenseurs des libertés, dissidents ou opposants de "fous" et les internaient.


Parmi les commentaires, citons Pascale Chatelus : "Je n ouvre pas les torchons. C est quoi l histoire ?" D'abord, on insulte, et ensuite on avoue son ignorance. Bravo !
Silvio Ascoli : "Outré par cette analyse orientée et à charge." Après la réaction, pas d'argument.
Sidoun Lionel : "D'autres combats sont plus important et intéressants à mener, que de jouer au ping pong avec ce genre de polémistes qui ne savent plus qui agresser pour attirer l'attention sur eux (oú en l'occurrence elle), il y a malheureusement suffisamment de pitbul à combattre pour ne pas s'attarder sur les roquets". Idem : insultant, mais sans argument.
Jerome Perez : "Cette article cible une des rare personne des institutions ayant toujours été sur le térrain....cela doit géner des gens...c 'est petit ..." Langue française approximative.
Frédéric Bouzy : "Tu as raison Gil Un mépris silencieux est la meilleure réponse à ce type de vipère.... amitiés et soutien pour tous ce que tu fais..." Idem. Le soutien sélectif de Gil Taieb ne le choque pas.
Bruno Zerdoun : "Elle fait quoi pour la communaute et pour Israel v. chemla? A part diviser et essayer de creer un mini buzz pour se faire un nom?" Lisez mes articles, et vous sauriez une infime partie de ce que je fais. Je n'ai nul besoin de cet article pour créer un buzz, b. zerdoun.
Frédéric Chrekroun : "Je soutiens mon ami Gilles pour toutes les actions qu il entreprend c'est un homme droit et franc De toute façon il t'a que les vérités qui fâche......, Je serais toujours là à tes côtés" Frédéric Chekroun ne sait même pas écrire le prénom de son ami. Gag.
Dadou Dadou : "La caravane passe..." Passons des chiens aux matous, Dadou Ron Ron.
Laura Zuili : "Elle a un compte personnel à régler avec lui pour s'acharner comme ça ? A moins qu'elle ne supporte pas les gens de gauche....c'est honteux de sa part". Une journaliste qui analyse les actes de Gil Taieb, "c'est honteux" !?

Et Gil Taieb, loin de modérer ses soutiens, écrit : 
"Un petit message que je viens de recevoir 
Je retire le nom pour des raisons que vous comprendrez 
Mais c'est SI beau 
"On fait les choses avec le cœur juste parce qu'on pense que c'est bien sans savoir qu'un jour son propre fils comme soldat se trouvera dans la maison du soldat à Kiriat Schmona et là les choses prennent une autre dimension et l'émotion est intense. Merci Gil pour nous avoir permis de vivre cela 
Franck"
Mon Ego est SI beau...

Maurice Rozenker approuve Gil Taieb : "Tu as raison Gil,ne pas répondre est le plus grands des mépris. Ne change rien!!!" Le mépris est si grand qu'il est affublé d'un pluriel injustifié.
Sylvie Bensaidmaarek :"Laisse tomber Gil Elle n a pas de lecteurs", puis "Je trouve anormal cet acharnement de Véronique a l E contre de Gil TAIEB qui se bat sans relache pour cette communaute. C'est lui faire un faux proces que de s'attaquer a lui en permanence". Est-il normal pour une professionnelle de l'information de rédiger une phrase incompréhensible et de ne pas comprendre que les actes de dirigeants communautaires élus sont aussi des sujets d'études ? Plus de deux millions de pages ont été lues sur mon blog depuis juillet 2010. Sylvie, combien de lecteurs pour tes articles pour feu Tribune juive ou pour les chroniques de Gil Taieb lues sur RCJ et publiés par Tribune juive ? Pourquoi Gil Taieb a-t-il refusé de défendre le Dr Krief ? Pourquoi ce magazine et Sylvie Bensaid-Maarek occultent-ils cette affaire gravissime ?
Regine Benoliel : "Son venin ne nous intéresse pas!! Nous ne le Miron même pas... Ignorance totale..." Vous ne Mirez même pas mon article, mais vous vous permettez d'évoquer mon "ignorance totale". Trop drôle.
Mik Le Vt : "Vous êtes journaliste mais ceci n'est ni de l'investigation, ni de l'information. Tout juste un article à charge à la limite de la diffamation tant pour Gil Taieb que pour l'ensemble des volontaires de la communauté juive. Quel est donc votre but? Pouvez-vous nous éclairer sur vos motivations? ...Voir plus". Même pas un argument pour défendre Gil Taieb.  "Ni de l'investigation ni de l'information", ce n'est pas de la diffamation ? Quel est votre but ?
Julie Moïse : "Gil TAIEB est bénévole dans toutes les Associations ! C'est du lachonara" (faute consistant à calomnier, médire, Ndr). Je n'ai pas écrit qu'il était rémunéré par le FSJU ou le Consistoire, mais ce serait intéressant que les institutions juives françaises où Gil Taieb assurent des fonctions électives publient leur registre du personnel pour savoir qui est vraiment bénévole. J'ai présenté des faits, et vous tous m'agressez sans prouver la moindre erreur dans mon article. Quand Gil Taieb allègue mon "venin", que je suis folle entre autre gracieusetés, c'est quoi ? 
Julie Moïse surenchérit : "Je te ferais remarquer que c'est toi qui a lancé les hostilités". Quand un journaliste écrit un article critiquant un élu, il "lance les hostilités" ?! Étrange conception de la démocratie et du métier de journaliste.. 
Julie Moïse : "Tu descend en flèche Gil TAIEB et tu t'étonnes qu'il s'énerve ! Un journaliste à le droit d'écrire sur tous les sujets avec objectivité.. Personne n'est parfait mais ton article est un règlement de compte... As tu essayé d'interviewer Gil ? Gil se donne à fond et depuis des années pour la communaute et je l'ai vu à l'œuvre ! Peu de responsables communautaires mouillent leurs chemises comme lui. Alors oui, qui se ressemble, s'assemble... C'est pour moi un compliment". Mon article évoque aussi l'Opération Lunettes. En quoi mon article serait-il "un règlement de compte" ? On peut "s'énerver" sans insulter. J'ai interviewé à plusieurs reprises Gil Taieb, notamment en le contactant à son cabinet dentaire. So what ? Il "se donne à fond et depuis des années pour la communauté" ? Avec quel bilan ? Pourquoi a-t-il refusé d'aider le Dr Lionel Krief

J'arrête là. Aucun des Internautes, pas même Gil Taïeb, n'a d'argument à présenter pour prouver une quelconque erreur dans mon article. Et qui se ressemble, s'assemble... Il est affligeant que Gil Taieb ait déployé une énergie si grande pour me dénigrer. Une énergie qu'il a refusée au Dr Lionel Krief.

J'ai critiqué vivement dans mes articles publiés par divers médias les dirigeants communautaires tels Richard Prasquier, Roger Cukierman, etc. Aucun n'a lancé contre moi sa meute. Aucun n'a noué de relations de suzerains à vassaux. Ces réactions agressives, réitérées systématiquement, sont symptomatiques d'une étrange conception de l'amitié, d'une situation inquiétante, et d'aspirations liberticides.


Rare Internaute à abonder en mon sens, Marlène Wic : "Bernard, personnellement, je ne connais ni V Chemla ni G Taïeb mais je connais ce Monsieur par l'intermédiaire des nombreuses associations dans lesquelles il officie. J'ai cherché à le contacter au titre de ses activités au sein du FSJU il y a plusieurs années juste pour une information dont j'avais un grand besoin (je ne voulais absolument pas d'argent) en laissant 'x' messages au FSJU et à son cabinet dentaire. Il ne m'a jamais rappelée. Alors tu te doutes bien de ce que je pense du Monsieur en question ..." et "Etre chirurgien-dentiste, ça occupe au moins à 100 %. En plus, être présent et gérer correctement toutes ses autres activités, c'est illusoire de penser qu'il le fait bien. Lui-même devrait s'en rendre compte ! De tout ce que j'au vu de cet homme, via la radio ou journaux ..., c'est "l'opération lunettes" que je trouve vraiment formidable. Quant au reste... et encore, il me semble qu'il souhaitait en plus être député au parlement français pour les français de l'étranger mais il a échoué !!!"

Comme l'a bien résumé Rina Krief sur Gil Taieb : "Il est sûrement présent pour ses amis ". Mais est-ce ce que l'on attend d'un dirigeant communautaire ?

Sarah Halimi.

Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, dans le quartier parisien de Belleville, Sarah Halimi, médecin et directrice d'école retraitée, sexagénaire juive orthodoxe active dans l'élaboration de projets sociaux, a été rouée de coups dans son domicile au 3e étage et défenestrée par Kobili Traoré, voisin musulman d’origine malienne et âgé de 27 ans.

Le 7 avril, le procureur de Paris François Molins a reçu des dirigeants d’organisations juives françaises pour faire part de sa prudence à l'égard de la qualification d'antisémitisme. Un message répercuté par ces organisations auprès de leurs coreligionnaires. Des organisations juives qui se sont trouvées engluées dans la position "islamiquement correcte" du procureur et de la juge d'instruction. Il eût été juridiquement plus conforme d'inclure le grief d'antisémitisme, quitte à l'enlever si l'enquête policière et l'instruction judiciaire infirmait la pertinence de la piste antisémite.

Le 9 avril 2017, à l’appel du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), une marche blanche a réuni un milliers de personnes près du domicile de la victime, dans le quartier de Belleville, à Paris. De jeunes Maghrébins ont crié « Sales juifs » et jeté des bouteilles en direction de cette foule. La police est intervenue. Vice-président du CRIF, Gil Taïeb a déclaré au Parisien  « Sarah a été assassinée par un cocktail de délinquance, de folie et une dose de haine antisémite qu’on ne peut pas ignorer ». Qu'est-ce qui lui permet d'affirmer la présence de folie alors que le rapport de l'expert psychiatre n'a pas encore été remis à la justice ? Une allégation qui risque d'abonder dans le sens d'une possible irresponsabilité pénale vers laquelle semble s'acheminer l'institution judiciaire.

Fin juin 2017, des membres de la famille de la victime ont porté plainte contre la police pour non assistance à personne en danger.



La justice a refusé jusqu'en février 2018 de retenir la circonstance aggravante d'antisémitisme pour qualifier ce meurtre. Le 27 février 2018, Gil Taieb a twitté "#SarahHalimi peut enfin commencer à se reposer. Elle que la Haine #antisémite #islamique a torture et assassiné @i24NEWS_FR @Le_CRIF". Quid des griefs de séquestration et de tortures ? Ont-ils été enfin retenus par la juge d'instruction ?


Emmanuel Macron
Quand Emmanuel Macron, alors candidat à l'élection présidentielle de 2017, s'est rendu le 1er mai 2017, peu avant le deuxième tour de ce scrutin, au Mémorial de la Shoah, il était accompagné de dirigeants des principales associations juives françaises. Parmi eux : Gil Taieb, souriant. Ces dirigeants d'organisations juives ont-ils informé Emmanuel Macron sur l'assassinat antisémite précédé de séquestration et de tortures de Sarah Halimi ? Dans l'affirmative, pourquoi Emmanuel Macron n'a-t-il jamais évoqué cet assassinat antijuif dans ses discours avant son élection ? Dans la négative, pourquoi ?

Au printemps 2017, le journaliste Frédéric Haziza a annoncé sur les médias sociaux la prochaine candidature aux élections législatives de juin 2017 de Gil Taieb sous l'étiquette  La République en marche ! Et ce, alors que la liste des candidats acceptés par le mouvement La République en marche ! (LREM) n'avait pas été rendue publique. 

Le 11 mai 2017, "après un processus de "sélection d'une rigueur, d'une objectivité sans précédent", Richard Ferrand a annoncé la liste des candidats aux législatives sous l'étiquette "La République en marche". Une liste qui signe, selon le secrétaire général du mouvement, "le retour définitif des citoyens au coeur de notre vie politique". Patatras ! Le nom de Gil Taieb n'y figurait pas.

Gil Taieb informait que ce mouvement n'avait pas retenu sa candidature en raison d'une condamnation lors de précédentes élections. Or, des médias ont révélé que de nombreux candidats investis par LREM avaient encouru des foudres judiciaires, étaient soupçonnés de faits délictueux, adoptaient des positions anti-israéliennes, etc. Pourquoi LREM a-t-elle écarté la candidature de Gil Taieb ? L'attachement de celui-ci à l'Etat d'Israël l'a-t-il pénalisé ? Richard Ferrand a reconnu avoir financé, sur sa réserve parlementaire, à hauteur de 2 000 euros une association locale de l’Association France-Palestine en 2016 pour un "projet d’équipement mobilier d’une classe de jeunes filles dans le camp d’El Aroub en Palestine". En fait, près de Hébron.

Les 20e Maccabiades
Les 20e Maccabiades ont eu lieu en Israël du 4 au 18 juillet 2017. Dix mille athlètes, représentant 80 pays, y participent.

La "délégation française emmenée par Gil Taieb, vice-président du FSJU, comprenait 150 sportifs et de nombreuses personnalités : Pascal Elbé, Elie Chouraqui, Fabien Gilot (Natation), Pascal Pape (Rugby), Luis Fernandez (Football)". Qui a payé les frais de transport et de séjour pour ces VIP ?

Président du Comité français d'organisation de ces  20e MaccabiadesGil Taieb a été interviewé par des radios de la fréquence juive francilienne. Ces radios ont aussi donné la parole aux VIP l'ayant accompagné en Israël pour ces Jeux olympiques juifs : comédiens, champion olympique, président de fédération, etc. Mais curieusement, aucun des jeunes sportifs membres de la délégation française n'a été interviewé. 

Le 10 septembre 2017, les membres de cette délégation participèrent à une réunion/cocktail publique avec Gil Taieb.



Mission sur la haine sur Internet
Lors du 33e dîner du CRIF, le 7 mars 2018, son président Francis Kalifat a demandé au Président de la République Emmanuel Macron, invité d'honneur, notamment de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël, a souligné l'importance de l'antisémitisme islamique, s'est opposé à la republication de pamphlets antisémites de Céline, et a annoncé : 
"La première étape est d’identifier et de quantifier. Nous n’aurons pas une vision globale de l’antisémitisme sans mesurer, ni analyser les propos antisémites qui se propagent sur Internet. Aussi, pour compléter le travail de la cellule digitale du Crif j'ai décidé d'installer un Observatoire de la haine sur le Net. Ses travaux viendront compléter le rapport annuel sur les actes et violences antisémites, établi par le Ministère de l’Intérieur sur la base des plaintes déposées en commissariats. Lorsque notre outil aura fait ses preuves, nous pourrons l’élargir au racisme, à la xénophobie, à l’homophobie, à la haine des musulmans et, aussi, à la haine de la France. Si nous construisons cet Observatoire, c’est parce que les entreprises Internet ne le font pas elles-mêmes. Peut-être faut-il les y contraindre ?"
La folie des grandeurs ! Et liberticide. Et pourquoi pas la haine des Blancs ? Et avec quel argent ?

Le Président de la République Emmanuel Macron lui a répondu en annonçant qu'une "mission sera confiée par le gouvernement à Gil Taieb et Karim Amellal sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur Internet qui doit, non seulement, impliquer les pouvoirs publics mais aussi la société civile et les plateformes". Si le gouvernement leur confiera cette mission, pourquoi le Président Emmanuel Macron a-t-il empiété sur le domaine de son gouvernement dirigé par le Premier ministre Edouard Philippe ?

Le Président Emmanuel Macron a poursuivi :

"Aucune piste ne sera écartée, y compris la possibilité de légiférer dans ce domaine. Je veux le dire ici très clairement, nous avons lancé un travail en profondeur depuis le mois de juillet dernier, en particulier avec nos partenaires britanniques et l'ensemble des partenaires européens s'y sont joints, contre les messages à caractère terroriste, à propagande terroriste et, plus largement, toutes les propagandes de haine dont l'antisémitisme. Nous avons mis en place plusieurs mesures et nous avons eu plusieurs avancées sur une base volontaire et je veux vous répondre très directement, oui, la loi allemande donne un exemple inspirant d'une législation utile, nous sommes en train de regarder les avantages et les désavantages. Oui, nous souhaitons cette année pouvoir mener au niveau européen un combat permettant de légiférer pour contraindre les opérateurs à retirer dans les meilleurs délais l'ensemble de ces contenus et construire le cadre juridique d'une responsabilité de ces plateformes et l'ensemble de ces diffuseurs de messages. Ce combat est indispensable car la haine qui déferle sur internet, est une réalité. Cette réalité de haine, vous l'avez rappelé, ce sont aussi les actions de boycott régulièrement souhaitées ou conduites à l'encontre des produits juifs ou israéliens, là-dessus, je veux être également parfaitement clair, Monsieur le Président, ces actions sont prohibées par notre droit, je les considère comme indignes, je les condamne avec la plus grande fermeté et elles seront toujours scrupuleusement poursuivies et sanctionnées". 
Bref, le Président de la République Emmanuel Macron veut, comme ses prédécesseurs, brider la liberté, notamment sur Internet, et en plus légiférer sur les "fake news", ce qui risque notamment d'imposer une vérité officielle. Et le Président Emmanuel Macron utilise notamment un membre du CRIF comme paravent. Et en échange, que demandera-t-il ?

Pourquoi avoir choisi Gil Taieb et Karim Amellal pour "une mission sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur Internet" ? Quelles sont leurs compétences en ce domaine ? 



Si le Président Emmanuel Macron avait voulu désigner un expert, son choix aurait du se porter vers Marc Knobel, auteur de L'Internet de la haine (Ed. Berg International, 2012), chercheur au CRIF, rédacteur aussi depuis 2000 un chapitre du rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) sur "le développement des appels à la haine et à l’exclusion sur Internet". Pourquoi avoir écarté ceux qui luttent contre la haine sur Internet, tel le Collectif Vigilance ou InfoEquitable ?

Des questions d'autant plus pertinentes que le Président Emmanuel Macron sait choisir ceux à qui il confie des missions. Le 5 mars 2018, le Président Emmanuel Macron "a confié à deux experts culturels - l'historienne d'art Bénédicte Savoy, membre du Collège de France, et l'écrivain et universitaire sénégalais Felwine Sarr - la mission d'étudier la restitution à des pays africains d’œuvres d'art se trouvant actuellement en France, comme il s'y était engagé dans son discours de Ouagadougou l'an dernier. Deux personnalités incontestables". Pour sauver le patrimoine en péri, le Président Emmanuel Macron a choisi en septembre 2017 une seule personne : Stéphane Bern, ami du couple Macron et célèbre pour ses émissions télévisées historiques montrant les richesses patrimoniales de la France. Le 21 février 2018, le président de la République a demandé à Hervé Berville, député  La République en marche ! (LREM) de la circonscription de Dinan de plancher sur la modernisation de la politique d’aide au développement de la France.



Donc, pourquoi avoir retenu le nom de Gil Taieb ? Un "lot de consolation" après avoir refusé sa candidature aux élections législatives de 2017 ? L'espoir d'avoir un rapport "politiquement correct" sans préconisation dérangeante ?  L'illusion pour un Président de la République peu populaire de s'attirer l'appui du CRIF et la sympathie des Français juifs ? Un piège pour engluer le CRIF dans un leurre, et éluder l'antisémitisme musulman évoqué, pour la première fois en public, devant le chef de l'Etat lors d'un dîner médiatisé, mais que le Président Emmanuel Macron a soigneusement éludé dans son discours ? Tout comme le président Emmanuel Macron et le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe refusent d'intégrer la définition de l'antisémitisme par l'IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance). Dès lors, comment la France peut-elle vaincre l'antisémitisme quand aucune loi, aucun code ne le définit ?

Pourquoi avoir choisi d'adjoindre à Gil Taieb Karim Amellal, écrivain franco-algérien et enseignant à Sciences Po dans le cadre du séminaire "Multiculturalisme et égalités des chances", fondateur avec un journaliste ami de ChoufChouf, "premier média vidéo participatif en Algérie" ? "Nous contribuons ainsi, par notre ligne éditoriale, résolument laïque et progressiste, au débat public, à l’émergence d’une citoyenneté, à la promotion des droits et des valeurs qui nous sont chers : l’éducation, l’égale dignité de tous, la justice sociale, la lutte contre l’extrémisme et l’intolérance, les droits des femmes et des minorités, l’Etat de droit…", a écrit Karim Amellal sur son site. Alors, pourquoi a-t-il posté sur ChoufChouf deux textes sur l'opération défensive militaire israélienne contre le Hamas en 2014 en soulignant les victimes civiles gazaouies alléguées par un journal belge ? Dans sa tribune "islamiquement correcte" Contre le terrorisme, le besoin d'un contre-récit publiée par le Huffington Post (24 novembre 2015)  Karim Amellal élude tout lien entre islam et islamisme. 


Gil Taieb a remercié par une tribune dithyrambique défendant le dîner du CRIF contre ses contempteurs, et tentant de justifier sa mission.

Actualité juive hebdo a consacré une demi-page dans son numéro  1471 (15 mars 2018) à une interview de Gil Taieb intitulée "Le président est irréprochable dans la fidélité à ses engagements". Effectivement, le Président Emmanuel Macron ne déplacera pas l'ambassade de France à Jérusalem, soutient l'accord sur le programme nucléaire iranien, Mahmoud Abbas et l'UNRWA, etc. Curieusement, cet hebdomadaire n'a pas soulevé la question de la compétence de Gil Taieb. Celui-ci s'avère déterminé à s'inspirer de la loi allemande, même si cette loi "a été accusée par certains d'être liberticide". Il a "une relation de confiance et d'amitié véritable" avec le Président Emmanuel Macron avec lequel il est "en contact régulier" et "a la possibilité et le bonheur d'accéder au Président et à ses conseils quand la situation l'exige". Une manière de souligner qu'il est indispensable. "Intouchable" ? Mais son "ami" présidentiel a fait un cadeau empoisonné à maints égards à Gil Taieb et au CRIF... Un homme aussi intelligent que Gil Taieb et le CRIF ne peuvent pas ne pas s'en être rendus compte.


Interviews et tribunes dans la presse, dont Israël Actualités, et les radios juives, dont RCJ... Gil Taieb n'a pas ménagé sa peine pour annoncer sa mission et vanter l'action du locataire de l'Elysée.



Le 19 mars 2018, le Premier ministre Edouard Philippe a présenté le deuxième plan national de lutte contre le racisme et l'antisémitisme (2018-2020). A Gil Taieb et à Karim Amellal, il a adjoint Laetitia Avia, députée LREM élue à Paris en 2017, afin d'envisager des modifications législatives visant à renforcer le contrôle sur Internet. Née dans une famille originaire du Togo, cette avocate trentenaire est spécialisée dans le droit des affaires et membre de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale. Donc, aucun expert d'Internet dans ce trio. Le 8 novembre 2017, la députée Laetitia Avia avait interrogé Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, sur le terrorisme, sans qualifier ce dernier d'islamiste.

Dans une vidéo du Parisien TV du 19 mars 2018, Karim Amellal explique que la "mission cible tout le monde : les Noirs, les musulmans, les homosexuels, les juifs". Mais Karim Amellal omet les racismes anti-Français, anti-chrétiens et anti-Blancs. Par contre, il évoque une loi allemande sanctionnant lourdement les contenus haineux sur le Net. Quel est le thème de cette mission ? La haine raciste et antisémite sur Internet ou toutes les haines sur la Toile ? Il est vraisemblable que le projet de loi sur cette haine est quasiment prêt. Le reste est communication et théâtre d'illusions. Et quand ce projet apparaîtra publiquement, le "cercle" d'organisations juives françaises "applaudira" ? Vraisemblablement, et sans se rendre compte qu'elles ont été instrumentalisées. 


Le 21 mars 2018, le site Panamza a publié l'article Lutte contre la cyberhaine : l’agent de Macron « soutient » l’intégrisme juif. Cet article allègue à tort que Gil Taieb serait seul chargé de cette mission sur la haine sur Internet, qu'il la "dirigerait de facto" et qu'il serait proche d'un "rabbin illuminé, raciste et antimusulman" !? Selon Panamza, le mouvement Loubavitch serait "intégriste" !?


En date du 28 mars 2018, la lettre de mission du Premier ministre Edouard Philippe fixait au 27 juillet 2018 la date à laquelle il souhaitait "pouvoir disposer du rapport". Soit quatre mois pour l'élaborer. Un délai respecté par les auteurs. 


En avril 2018, le Manifeste contre le nouvel antisémitisme a été publié par Le Parisien (22 avril 2018) et dénonçait l'antisémitisme musulman, une "épuration ethnique à bas bruit". Ce Manifeste a été rédigé par Philippe Val, ancien directeur de Charlie hebdo. Il a été signé par 300 politiciens, intellectuels, artistes, le grand rabbin de France Haïm Korsia, etc. Au 18 juin 2018, il a reçu 49 576 signatures et au 4 décembre 2018 50 349 signatures.

Le Président Emmanuel Macron, le Premier ministre Edouard Philippe et son gouvernement ont signifié qu'ils ne combattront pas l'antisémitisme islamique.

Malgré cela, le 17 juin 2018, sur i24news, Gil Taieb réitérait le laïus sur la volonté des autorités politiques nationales de combattre l'antisémitisme "sur tous les fronts", s'inspirer d'une loi allemande pour légiférer en France, et a déclaré : "Aujourd'hui les internautes et les hébergeurs n'ont aucune responsabilité tant pénale que juridique, face à ce qu'ils écrivent... Le but de cette mission c’est de gérer un espace de non-droit". Or la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse s'applique à Internet. C'est sur ce fondement que Philippe Karsenty avait été condamné, notamment par la XVIIe chambre du Tribunal correctionnel de Paris, pour diffamation via Internet à l'égard de France 2 et de Charles Enderlin pour avoir évoqué une "imposture médiatique" s'agissant des images controversées de la "mort de Mohamed al-Dura". 


Quels antisémitismes s'avèrent les plus dangereux en France ? Celui de l'Etat avec notamment le "gouvernement des juges" spoliateur, sa diplomatie, ses médias publics, celui de l'islam toléré par les pouvoirs publics, ou celui véhiculé sur Internet et contre lequel la législation a montré son efficacité ? L'assassinat de Mireille Knoll par un musulman a offert une réponse tragique à cette question.

Le 20 septembre, à 17 h 30, "Karim Amellal, écrivain et enseignant à Sciences-Po Paris, Laetita Avia, députée LREM, et Gil Taiëb, vice-Président du Crif, ont rendu leur rapport "Renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet" au Premier Ministre Edouard Philippe. Un rapport qui contient un certain nombre de recommandations afin de "renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet". 

"Ce rapport a été élaboré dans le cadre d’une mission confiée par le Gouvernement, à la demande du président de la République.

Le Premier ministre a confirmé aux auteurs du rapport que le Gouvernement partage le sens d’un grand nombre de leurs recommandations. C’est le cas, entre autres, des propositions suivantes :
la volonté de rendre plus claires et plus simples les procédures de signalement des contenus illicites ;
la fixation d’un délai maximal pour le retrait des contenus haineux : le Premier ministre a indiqué que le délai de 24 heures, proposé par la mission, peut être envisagé s’il est entouré des garanties juridiques appropriées. Ce délai peut même être beaucoup plus court s’il est décompté à partir du signalement d’une autorité publique ou agréée, sur le modèle du projet de règlement européen sur les contenus terroristes ;
la mise en place de sanctions financières très dissuasives pour les opérateurs qui ne s’acquittent pas de leurs obligations en matière de retrait des contenus haineux."
"Il s’est également montré favorable aux propositions visant à rendre plus rapide et plus efficace le traitement judiciaire des infractions racistes et antisémites en ligne. La possibilité de déposer plainte en ligne, permise juridiquement par le projet de loi de programmation et de réforme pour la Justice, sera ouverte dès l’aboutissement des développements techniques nécessaires. Le Gouvernement est ouvert à l’idée de simplifier la procédure judiciaire pour permettre de sanctionner plus rapidement les auteurs de ces infractions."
"Le Premier ministre a pris trois engagements de méthode pour la bonne poursuite des travaux sur ce sujet essentiel. D’une part, les propositions du rapport devront être approfondies dans le cadre des états-généraux des nouvelles régulations numériques, lancés il y a quelques semaines par le secrétaire d’État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, et qui s’achèveront à la fin de cette année. Cela permettra d’assurer la cohérence des orientations gouvernementales sur le traitement des différentes catégories de contenus illicites en ligne."
"D’autre part, le Premier ministre a confirmé l’intention du Gouvernement de proposer au Parlement, en 2019, une modification de la loi applicable. Enfin, sous l’autorité du Premier ministre et du secrétaire d'État au Numérique, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est chargé d’assurer la coordination du suivi des préconisations du rapport. Ces travaux devront rechercher le juste équilibre entre une lutte déterminée contre les discours de haine et la préservation de la liberté d’expression."

Le Premier ministre "a également rappelé la nécessité de situer également ce combat au plan européen. A cet égard, il a pris connaissance avec un vif intérêt des propositions de Mme Avia et de MM. Amellal et Taieb visant à définir un statut « d’accélérateur de contenus » pour appréhender juridiquement des opérateurs dont l’activité consiste à mettre en avant, référencer ou hiérarchiser des contenus en ligne – et qui ne sont donc, ni de simples hébergeurs, ni des éditeurs. Le Gouvernement est favorable à une initiative européenne sur ce sujet. Celle-ci pourra être lancée après qu’aura été franchie une première étape avec l’adoption du règlement européen sur le retrait des contenus terroristes – sujet sur lequel la Commission européenne vient de présenter un projet que le Gouvernement tient à saluer".


Le Premier ministre a donc écarté toute définition de l'antisémitisme.


Le rapport "Renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet" contient 70 pages, dont 20 pages d'annexes. D'emblée, il préconise douze recommandations (pp. 7-8). Il lui "apparaît essentiel de souligner l'utilité d'une définition consensuelle de ces deux notions [racisme et antisémitisme, Nda] aux contours aussi flous que mouvants, avec la conviction que l'on ne combat bien que ce que l'on nomme clairement. La définition du racisme, ainsi, pourrait être étendue, notamment, à la question des migrants. La définition de l'antisémitisme, compte tenu de son caractère meurtrier, de ses mutations et de sa confusion courante avec l'antisionisme, pourrait par exemple reprendre la résolution adoptée le 1er juin 20175 par le Parlement européen, ou encore l’Allemagne et le Royaume-Uni, sur la base de la définition proposée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), agence intergouvernementale regroupant 31 pays, dont la France". Comment les auteurs du rapport ont-ils pu préconiser des recommandations sans avoir au préalable défini les termes ou demandé aux commanditaires leurs définitions ? Les auteurs semblent confondre "racisme" et "xénophobie" en évoquant les "migrants". Ils révèlent leur souci pour les "migrants" et leur indifférence à l'égard du racisme contre les Français, les Blancs, les chrétiens, etc.

Et le rapport d'ajouter : "En parallèle, la haine anti-musulmans que l’on voit grandir dans la société, notamment sous la forme d'une « islamophobie », pourrait faire l'objet d'une définition précise, à même de donner lieu à une mesure pertinente et à la mise en oeuvre d'outils efficaces permettant de l'endiguer". Pourquoi n'avoir pas évoqué la haine anti-chrétiens, anti-Français, anti-Blancs ? Le rapport ne définit pas  l'« islamophobie », vocable controversé, mais cela ne l'empêche pas de la lier à la haine anti-musulmans !? 


C'est donc seulement au titre de "simples pistes de réflexions" que le rapport "estime qu’il serait opportun qu’une réflexion puisse voir le jour prochainement afin de clarifier ces débats" (p. 11).


Oublis de l'assassinat de Sébastien Selam, erreurs factuelles - le rapport allègue que "le cadre juridique général" serait "largement inappliqué sur Internet" -, non consultation du BNVCA (Bureau de vigilance contre l'antisémitisme) dirigé par Sammy Ghozlan qui lutte depuis près de 20 ans contre ce fléau, aucune occurrence des mots "Juifs" et "Israël"... Ce rapport s'avère insatisfaisant, malgré le nombre impressionnant de personnalités interrogées en France, en Allemagne, etc.


Le 21 septembre 2018, Gil Taieb a été interviewé par le CRIF et a déclaré : "La mission que le Gouvernement nous a confié avait des termes bien précis et une feuille de route très claire. Nous avons eu quatre mois et demi pour répondre à la commande du Gouvernement faite lors du discours du Président de la République au dernier Dîner du Crif. Au cours de ces mois de travail, nous avons d'abord interrogé 200 personnes actrices du numérique pour obtenir un état des lieux complet."  


"Quatre mois et demi" ? Le rapport a fixé un délai de quatre mois, soit avril, mai, juin et juillet 2018. Qui a payé les frais de transports des auteurs du rapport effectué en "quatre mois et demi" ? Ces derniers ont-ils été payés par l'Etat ? Si oui, combien ?


Et Gil Taieb d'ajouter : "En tant que vice-Président du Crif, mon rôle a bien-sûr été de prendre en compte l'antisionisme comme une nouvelle forme de l'antisémitisme. Ce sont d'ailleurs les propos du Premier Ministre et du Président de la République. Cependant, il y a une certaine réticence quand on en vient à parler de ce sujet. Je vous avoue que le travail est délicat. C'est un véritable combat et il reste encore beaucoup à faire." D'où vient la "réticence" puisque le Président Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe seraient d'accord ?


Et d'indiquer : "Dès l'introduction du rapport, j'ai demandé que figure clairement le besoin de redéfinir le racisme et l'antisémitisme. Cette redéfinition doit évidemment prendre en compte la haine d'Israël. Dans cette introduction, je propose notamment que la définition de l'antisémitisme reprenne la résolution adoptée le 1er juin 2017 par le Parlement européen, basée sur la définition de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste, une définition qui inclue la haine d'Israël." C'est curieux cette propension de s'attribuer un rapport émanant de deux autres auteurs. Par quel tour de force Gil Taieb a-t-il pu proposer d'inclure la haine d'Israël, alors que ce mot "Israël" est absent du rapport ? 


Le premier signe de désapprobation officielle a émané le 20 septembre 2018 de Francis Kalifat, président du CRIF. Lors d'un entretien publié sur le site Internet du CRIF, Francis Kalifat a commencé par louer le rapport "positif. Il présente des recommandations précises, adressées à la fois aux diffuseurs, aux délinquants et à l’Etat. Il s’agit maintenant de voir comment ces recommandations se traduiront dans notre législation. Ces recommandations reprennent en grande partie les propositions que j’ai moi-même formulé au cours de mes entretiens avec le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre de l’Education, la Ministre de la Justice et avec le Secrétaire d’Etat au numérique. Elles sont aussi dans la droite ligne de mon adresse au Président de la République lors du dernier Dîner du Crif." Les recommandations qui ont retenu son attention ? "Il y a d’abord la question du délai fixé aux grandes plateformes pour qu’elles retirent les contenus haineux qui leur ont été signalés. Ce délai de 24h s’inspire du modèle allemand récemment mis en place. Il y a ensuite un certain nombre de recommandations concernant la simplification de la procédure de signalements. Le rapport propose par exemple la mise en place de logo unique et facilement repérable. C’est important afin que chacun puisse être acteur de la lutte contre la haine sur Internet. La partie des recommandations à propos des sanctions est également très importante. Le montant des amendes doit être dissuasif et les sanctions implacablement appliquées. Au-delà du travail de sanction, il est aussi question du travail pédagogique à faire, notamment auprès des plus jeunes. Enfin, je me réjouis de voir la recommandation au sujet de la création d’un observatoire de la cyber-haine. C’est un projet que j’avais annoncé lors du Dîner du Crif et sur lequel nos équipes ont déjà beaucoup avancé. Notre Observatoire de la haine sur Internet est en bonne voie."

L'interview s'achève par une réserve "importante. Le rapport ne fait aucune mention de l’antisionisme et de la haine d’Israël. Pourtant, le Président de la République et le Premier Ministre ont été très clairs sur le sujet : il s’agit d’une forme nouvelle de l'antisémitisme. Cette question n'a fait l'objet d'aucune recommandation, cela est incompréhensible. Car la haine d’Israël qui est un vecteur essentiel de l’antisémitisme dans notre pays. Ne pas la prendre en compte rend ce rapport incomplet. Nous savons que l’antisionisme, la haine et la délégitimation d’Israël  sont des « zones grises » pour les plateformes. L’équipe du Crif dédiée aux signalements de contenus haineux identifie, expertise, qualifie et signale plus de 50 contenus par mois. Grâce à ce travail minutieux de qualification, plus de 75% de ces contenus sont supprimés des plateformes. Les contenus d’appel au boycott, eux, ne sont quasiment jamais pris en compte par les responsables des grandes plateformes. Elles assument d’ailleurs avoir une trop faible maîtrise du sujet et de sa nature délictueuse. Pourtant, la législation française est claire à ce sujet : c’est purement et simplement illégal. La loi doit s’appliquer partout, et bien-sûr sur Internet. Ne pas inclure l’antisionisme et la haine d'Israël dans la liste des recommandations ne permettra pas de réguler comme il se doit la haine anti-juive sur Internet."

Le 30 septembre 2018, Richard Abitbol, président de la Confédération des Juifs de France et amis d'Israël, a publié un éditorial qualifiant ce rapport d'"insipide, obséquieux et dangereux !" :

 "La Confédération des Juifs de France et des Amis d’Israël , après lecture attentive du plan de lutte contre l’antisémitisme présenté le 19 Mars dernier par Edouard Philippe, avait été profondément déçue par son contenu et l’avait fait savoir !
Lors de cette présentation, au-delà de la constatation des faiblesses des propositions faites, nous avions pris acte du fait que le Premier Ministre  annonçait la création d’une mission dont l’objectif  fixé était de faire des recommandations afin de répondre à la prolifération des contenus haineux sur internet par des solutions opérationnelles, concrètes, immédiatement applicables et conformes à la liberté d’expression.
Certes, cet objectif était largement restreint au vu du projet qui avait été annoncé et initié par Manuel Valls en avril 2015. Mais nous pouvions espérer quelques propositions téméraires et créatives de cette mission de sorte de corriger les nettes insuffisances du premier plan.
Bien que nous étions déjà En Marche Arrière, on était en droit d’espérer un correctif  afin d’atténuer le malaise ressenti lors de cette première présentation !
Malheureusement, les conclusions produites par cette commission non seulement ne corrigent pas ce malaise mais l’accentuent.
Les recommandations issues de cette mission consistent principalement  à:
améliorer la clarté et la rapidité des procédures de signalement des contenus illicites ;
fixer un délai maximal pour le retrait des contenus haineux : le Premier ministre a indiqué que le délai de 24 heures (voire des délais plus rapides dans des cas très spécifiques), proposé par la mission, peut être envisagé s’il est entouré des garanties juridiques appropriées;
mettre en place des sanctions financières très dissuasives pour les opérateurs qui ne s’acquittent pas de leurs obligations en matière de retrait des contenus haineux.
rendre plus rapide et plus efficace le traitement judiciaire des infractions racistes et antisémites en ligne. En ce sens, la possibilité de déposer plainte en ligne, permise juridiquement par le projet de loi de programmation et de réforme pour la Justice, sera ouverte dès l’aboutissement des développements techniques nécessaires.
Or, beaucoup d’éléments décrits comme novateurs ne sont que la reprise d’éléments actuellement opérationnels: la pré-plainte sur internet est déjà effective avec les signalements de la plate-forme Pharos, la chasse aux informations racistes et antisémites est effective par le B.N.V.C.A depuis 2002, la formation spécifique des magistrats a été installée en 2005, la volonté ( présumée) d’agir dans les écoles,…
De fait, la simplicité et la rapidité des procédures de signalement des contenus illicites n’est en aucune manière le véritable problème auquel on  est confronté. En effet, la rapidité est immédiate par internet et, d’autre part,  il semble difficile de faire plus simple.
Autre réflexion évoquée: Fixer un délai maximal pour le retrait des contenus haineux. Or ceci semble  hasardeux et difficile à réaliser.
En effet, tout d’abord il serait difficile d’agir par simple volonté administrative car  notre droit implique la préservation d’un contrôle juridique, contrôle d’autant plus complexe que la mission rejette une répression des délits raciste et antisémites au travers du Code Pénal Général !
D’autre part, les 20 années d’expérience du B.N.V.C.A ont montré les limites de l’action possible lorsque les sites sont hébergés à l’étranger, ce qui est le cas dans la plupart des configurations !
De surcroît, la possibilité de déposer plainte en ligne, comme proposé,  parait particulièrement dangereuse dans la mesure où nous nous trouvons dans le contexte d’une répression par la loi sur la liberté de la presse. Dans ce contexte,  toute erreur procédurale serait fatale ! Il est donc plus que dangereux de laisser tout un chacun déposer plainte avec les approximations qui sont inhérentes à un profane .
Enfin, au delà de ces problèmes de fond, ce rapport nous inquiète à plus d’un titre:
Tout d’abord, la liste des personnes rencontrées par la mission: Le B.N.V.C.A, principale (voir unique) association à lutter effectivement et efficacement contre l’antisémitisme n’a pas été entendu alors que c’est la seule qui est sur le terrain depuis près de 20 ans. Cette absence laisse apparaître la possibilité d’émergence d’un seul point de vue au travers des associations interrogées, point de vue qui serait aux antipodes de l’opinion largement partagée dans la communauté juive.
Ce malaise est encore accentué lorsque l’on prend connaissance de la liste des Mouvements religieux interrogés: 6 musulmans, 2 chrétiens ( ce qui se comprend au vu de la verticalité de l’église catholique) et 1 seule juive.
Mais notre plus grand étonnement est dû au fait que la seule Association Cultuelle Juive interrogée est l’ Assemblée du judaïsme libéral ( extrêmement minoritaire au sein du judaïsme français) et l’omission totale du Consistoire Israélite représentant la très large majorité des Juifs Français. Tout aussi dommageable est l’absence d’écoute des mouvements Habbad, en pleine expansion !
D’autre part, la présence du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) parmi les associations interrogées nous inquiète d’autant plus que le B.N.V.C.A, qui a 20 ans d’existence,  est absent de cette consultation alors même que le C.C.I.F, de création relativement récente, est interrogé malgré une réputation plutôt sulfureuse.
Enfin, la présence de l’AJC dans la liste des associations cultuelles interrogées semble plus qu’incongrue dans la mesure ou l’AJC n’est ni cultuelle, ni française !
POUR CONCLURE
Tout cela semble relever d’un parti pris particulièrement inquiétant, d’autant plus inquiétant que l’antisionisme ( considéré comme l’antichambre de l’antisémitisme par les trois précédents présidents de la République) ne figure plus dans le champs d’investigation de la haine sur internet.
Inquiétant car le problème, aujourd’hui, n’est pas tant la chasse aux propos haineux sur les réseaux sociaux, ou leurs poursuites pénales, mais la valeur dissuasive de la répression pénale qui doit en découler et qui n’est même pas évoquée dans ce plan.
De notre point de vue, la première et seule mesure déterminante qui doit être prise pour que le racisme ou l’antisémitisme ne soit plus perçu comme un dérapage d’opinion mais comme un véritable délit est qu’il soit réprimé comme tel dans le code pénal général !
En effet, comment éduquer, convaincre, réprimer l’antisémitisme quand sa répression est incluse dans la répression des abus d’opinion tels que définis par la loi de la presse de 1881 !
Si l’État ne conçoit pas que le racisme et l’antisémitisme est une atteinte aux droits de la personne et réprimée comme telle, alors comment pourrait-il en être autrement pour les auteurs de ces délits ?
Nous reviendrons, plus tard, longuement sur ce plan 2018-2020 pour démontrer à quel point il constitue une régression par rapport au plan 2015-2017 présenté par Manuel Valls. Plan qui fut appuyé par les précédents Ministre de l’Intérieur,  Garde des Sceaux,  Premier Ministre et  Président de la République, et qui était une avancée spectaculaire dans ce domaine. Il est bien dommageable que ce plan n’ait pu s’incarner dans une loi suite aux énormes pressions, incompréhensibles, de ceux-là mêmes qui applaudissent aujourd’hui au présent plan  .
Nous ne pouvons donc que regretter le fait que le plan Valls n’ait pas été repris par le présent gouvernement.
Pour notre part, nous ne cesserons de rappeler que la première mesure significative pour lutter efficacement contre ce fléau est la mise en application, en tous points, du plan Valls présenté en 2015.
Si l’État n’est pas en mesure de mettre en application ce plan, alors il n’y  a plus rien à espérer de l’État dans ce combat d’une importance vitale pour les français et tout particulièrement pour la communauté juive, menacée dans sa sécurité la plus vitale.
Ce plan est donc insipide car il ne présente aucune nouveauté ou originalité, obséquieux car il montre une certaine servilité face aux objectifs du gouvernement et dangereux car, d’une part, il situe l’antisémitisme au 6ème rang des menaces haineuses qui planent sur nos concitoyens (alors même qu’à ce jour seuls les juifs sont agressés et assassinés parce que juifs) et, d’autre part, en raison du choix des personnes interrogées et de l’absence totale de référence à l’antisionisme !
Déçus nous le sommes, mais combatifs nous restons, afin de venir à bout de ce fléau qu’est l’antisémitisme et le racisme, fléau, qui aujourd’hui, tue en France, nous l’avons encore vu ces dernières  semaines !"

Ajoutons que la communauté juive française organisée est profondément divisée, déçue à la suite de l'instrumentalisation par le pouvoir politique de la "lutte contre l'antisémitisme". Car Gil Taieb est présenté et a été choisi en raison de sa fonction de vice-président du CRIF.


Le 1er novembre 2018, Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, déclarait à i24News : "On ne peut pas au prétexte qu'on exprime une opinion politique qu'est l'antisionisme en profiter pour glisser un peu d'antisémitisme". Et Gil Taieb de lui twitter : "Non !mme @VidalFrederique l’#antisionisme n’est pas une opinion politique C’est la négation du droit du peuple #juif à avoir une terre. C’est de l’#antisemitisme Reprenez la définition du #sionisme. @i24NEWS_FR @Le_CRIF @EPhilippePM @RCJRADIO".

Il eut suffi que les auteurs de ce rapport définissent l'antisémitisme pour que cette ministre n'ose pas proférer une telle allégation. Et que le combat de la France contre l'antisémitisme soit crédible.


Dans la promotion de la Légion d’honneur du 1er janvier 2020, "des personnalités du Crif ont été récompensées pour leur engagement et leur mérite par l'ordre de la Légion d'Honneur. Le Crif les félicite. Cette promotion a élevé au grade de Chevalier Gil Taieb en sa qualité de vice-président du Crif ("36 ans de service") ainsi qu'Elie Korchia, "président des communautés juives des Hauts-de-Seine. secrétaire-rapporteur du Consistoire israélite de France (22 ans de services)". La Légion d’honneur est la plus haute distinction française et l’une des plus connues au monde. Depuis deux siècles, elle est remise au nom du Chef de l’Etat pour récompenser les citoyens les plus méritants dans tous les domaines d’activité. Il existe différents grade parmi lesquels : Commandeur, Officier, Chevalier"

Le 12 mai 2020, Mediapart a publié l'article "Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants". Le pure player révélait les propos "propos à connotation sexiste, homophobe et raciste" rapportés par "cinq ex-assistants parlementaires de la députée LREM" et "des humiliations à répétition au travail". L’élue a contesté « ces allégations mensongères ».

Le 13 mai 2020, l'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi de Laetitia Avia concernant la lutte contre la haine sur Internet. 

Gil Taieb a twitté : "Tout de même troublant ces attaques contre #LaetitiaAvia juste au moment ou la proposition de loi doit être votée @AssembléeeNat ! Les lobbys doivent être content !!! #PPLCyberhaine". 

Passons sur les fautes de grammaire. Passons sur l'indifférence face aux graves accusations portées contre une députée visant à combattre la cyberhaine. 

Pour Rudy Reichstad, qui dirige le site Conspiracy Watch, « observatoire du conspirationnisme et des théories du complot  » soutenu depuis 2017 par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ce twit de ce dirigeant communautaire relève-t-il du complotisme ? Et de quels "lobbys" s'agirait-il ? En tout cas, ils ne sont pas très fortiches : la loi a été votée très majoritairement. Sans grande réaction des citoyens. Hélas !

Peut-on être "Chargé de la Mission Gouvernementale de lutte contre le racisme et le l’antisémitisme" et assurer les fonctions de vice-président du CRIF ? "Chargé" ou "co-chargé" ? N'y a-t-il pas là un conflit d'intérêts ? Une question taboue ?

Les organisations communautaires françaises gagneraient à fixer dans un règlement les devoirs de leurs dirigeants : neutralité politique, modalités d'usage des réseaux sociaux, sionisme, transparence financière, compétence, etc.  Et à appliquer plus souvent de la pensée d’Hillel : « Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Si je ne suis que pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ? »

Desmond Tutu
Desmond Tutu (1931-2021) était un archevêque anglican, ayant élaboré une théologie ubuntu, sud-africain et Prix Nobel de la paix en 1984. Proche de Nelson Mandela, il a présidé 
la Commission de la vérité et de la réconciliation, instituée pour enquêter sur les crimes commis, durant l'apartheid, au nom des gouvernements sud-africains et des mouvements de libération nationale.

En 2014, Desmond Tutu a prôné le boycott de l'Etat d'Israël diabolisé, fustigé la barrière de sécurité anti-terroriste, imputé à Israël de prétendus "massacres indiscriminés à Gaza" et instrumentalisé la Bible hébraïque contre l'Etat Juif. 

A l'annonce de la mort de ce célèbre antisémite, Gil Taieb lui a rendu hommage en twittant : « Respect pour ce grand Homme ».

Devant le tollé suscité par ses propos - certains ont réclamé sa démission du CRIF -, Gil Taieb a supprimé rapidement son twitt controversé et choquant.

Il s'avère surprenant qu'un dirigeant communautaire membre du CRIF ait pu ignorer les diatribes anti-israéliennes médiatisées de Desmond Tutu.

Cérémonies à la mémoire d'Ilan Halimi
Le 13 février 2022, l'UPJF, le BNVCA, l'OJE, Europe Israël,  le Bétar, Israel Is Forever et All With Us - Tous avec nous ont organisé une cérémonie pour honorer le souvenir d'Ilan Halimi au 229 boulevard Voltaire à Paris (75011) . L'affiche indiquait "Tu aurais eu 40 ans aujourd'hui si tu n'avais pas croisé le chemin de ces barbares il y a 16 ans. Repose en paix Ilan, nous veillons sur toi". De 60 à 80 personnes ont répondu à l'appel des organisateurs. 

Gil Taieb, vice-président du CRIF, est arrivé peu avant le début de la cérémonie. Il est resté isolé, alors qu'il y a encore vingt ans, il aurait été entouré par des admirateurs, applaudi et invité à prendre la parole.

Alexandra Barouch a rappelé les noms des victimes de l'antisémitisme, mais en oubliant notamment Jean-Louis Lévy, et a refusé toute consigne électorale. L'imam Hassen Chalghoumi a tenu son discours classique. Une conseillère municipale du XVIe arrondissement de Paris a souligné son refus du pardon et de l'oubli ainsi que l'aliyah cette année de ses trois enfants. Un orateur pour le BNVCA a lu sa "lettre à Ilan" fustigeant notamment la campagne de la Commission de l'Union européenne (UE) illustrant une de ses affiches concernant la Conférence sur l'avenir de l'Europe par une femme à la tête couverte par le foulard islamique ou hijab, posant comme un mannequin, avec le slogan « L'avenir de l'Europe est entre vos mains » et "Faites entendre votre voix". Puis un rabbin a dit le Kaddich, prière associée aux morts, et des personnes ont allumé des bougies à la mémoire d'Ilan Halimi.

D'autres cérémonies ont eu lieu près de la voie ferrée à Ste Geneviève-des-Bois, où fut retrouvé Ilan gravement brûlé, et au jardin Ilan Halimi à l’initiative de l’UEJF. 
 
A Marseille, une cérémonie avec des dirigeants locaux, politiques et d'institutions juives - Bruno Benjamin, président du CRIF Marseille Provence, Michel Cohen Tenoudji, président du Consistoire israélite de Marseille, et Lionel Stora, président régional du Fonds Social Juif Unifié -, sous le haut patronage de Benoît Payan, marie de la cité phocéenne, s'est tenue au parc Bagatelle.


Articles sur ce blog concernant :
Affaire al-Dura/Israël
Aviation/Mode/Sports
Culture
France
Il ou elle a dit...
Judaïsme/Juifs
Monde arabe/Islam


L'essentiel de cet article provient d'articles déjà publiés sur mon blog. J'ai collaboré à L'Arche, Akadem, Communauté nouvelle, Actualité Juive et à Guysen.
Publié le 30 mai 2014, cet article a été republié les 8 octobre 2014 et 16 septembre 2015, 16 juin 2016, 8 septembre 2017, 13 mars et 4 décembre 2018. Il a été modifié le 19 mai 2020.

10 commentaires:

  1. Chère Madame,
    Bravo pour cet article et pour tout ce que vous écrivez. Moi aussi, je suis excédé par Gil Taieb et par tous ces "jouiffim", qui ne sont motivés que par leur ego et par la conservation de fonctions communautaires, au détriment d'Israël et de la majorité des Juifs.

    RépondreSupprimer
  2. Chére Madame Chemla,
    Bravo pour tous vos articles qui malheureusement refletent la triste réalité que nous subissons tous les jours chez des personnes ,comme moi concernées par les evenements tant en France qu en Israel .
    Nous subissons la désinformation au quotidien,et cela depuis des décennies .
    Je pense qu à votre niveau de compétence, vous pouvez ,pour lutter contre la désinformation,agir à la fois contre le haaretz (la nouvelle bible des élites ) en Israel, et les "blablateurs"de la frequence Juive .
    Le travail à fournir est immense et sans fin ,y compris en Israel .

    RépondreSupprimer
  3. Ouf ! J'ai enfin terminé la lecture de ce long article mais il fallait au moins ça pour résumer autant que possible cette saga ... j'ai été témoin de la plupart des événements relatés dans cette rétrospective communautaire et je confirme à peu près tout ce qui y est dit. Il fallait le faire et vous l'avez fait, je vous félicite .... le pire est qu'il y a encore beaucoup à dire ce qui m'inspire encore quelques angoisses pour l'avenir de notre communauté ...

    RépondreSupprimer
  4. Quelle moustique tigre a donc piqué Veronique Chemla , pour qu’elle en vienne à écrire un tel réquisitoire contre Gil Taieb .
    L’article est confus et malveillant, écrit sans style aucun , comme avec les pieds, il va dans toutes les directions , laissant le lecteur un peu largué sur le bord de la route . C’est un patchwork de critiques souvent sans fondement. Cela part dans tous les mauvais sens pour n’arriver à rien sinon à jeter l’opprobre sur un des leaders qui œuvre sans relâche depuis tant d années pour notre communauté malmenée.
    A qui profite ce procès Stalinien ?
    A trop vouloir charger la barque de Gil Taieb , c'est V. C. qui a fait naufrage !!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est lassant de lire des commentaires sans aucun contre-argument et révélant des aspirations liberticides. Vous ne comprenez pas, ou plutôt vous n'acceptez pas le journalisme.
      Si mon article était empli de critiques "sans fondement", pourquoi ne le prouvez-vous pas en citant ne serait-ce qu'un argument, en prouvant ne serait-ce que le caractère infondé d'un paragraphe ?
      Quel est le bilan de Gil Taieb ?
      A trop vouloir charger Véronique Chemla, c'est Gil Taieb et ses soutiens qui prouvent le caractère fondé de tout mon article.

      Supprimer
  5. Chère Véronique,

    Heureusement que vous faîtes ce travail colossal. Vous êtes pleine d'intégrité ce qui vous singularise totalement dans notre monde juif.
    Nous sommes noyés par ce bagage cultuel énorme que nous n'avons pas su assumer et pourri par les profiteurs de ces systèmes communautaires qui rongent jusqu'à l'os. Ils se fichent de tout et encore plus des juifs de France notamment parce qu'ils ont tous leurs maisons en Israel. Ils crient à l'antisémitisme pour remplir leurs écoles juives qui périclitent par les AlYA et ne transmettent rien de solide aux élèves qui ne sont que les ersatz de leurs parents alors qu'au contraire, ils méritent tous une saine attention pour réussir leurs études, notamment dans les langues.
    Je suis sérieusement déprimé de voir que ma communauté est lâche, ne ser rebiffe pas face aux ignominies du CRIF ET CONSISTOIRE où même les rabbins sont en passe droit alors qu'ils devraient faire parti des premiers bastions de notre probité. Pourquoi Mr BERNNHEIM reçoit il encore de l'argent, pourquoi, ne se trouve t-il pas un travail comme tout le monde sans imputé ses manquements que la commuanuté?
    Chère Madame, merci pour votre courage, vous êtes la LDJ de la presse, celle qui ne baissera jamais les bras pour sa dignité.
    Hag Sameah

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne généraliserai pas à tous les rabbins, ni à toutes les écoles juives.
      Ni le Crif ni le Consistoire ne représentent les Français juifs qui se sont éloignés de ces organisations.
      Je ne connais pas les arcanes du Consistoire israélite de France, ni les statuts des grands rabbins.

      Supprimer
  6. Je ne généralise pas du tout non plus. Mais ceux qui commettent des agissements non conformes doivent être écartés ( je ne suis pas en qualité pour les condamnner), mais écarter, sauf comme pour tout organe à abimer un corps qui doivent être vertueux pour nous permettre de nous appuyer sur notre socle si précieux. Beaucoup connaissent les "arcanes " du Consistoire, la sainteté a des exigences qui doivent être scrupuleusement respectées.

    RépondreSupprimer
  7. STOP AUX NON DITS qui ont pour seul intérêt de permettre la propagation des abus et donc la déliquescence de nos valeurs juives:
    A l'heure actuelle, une communauté parisienne a été méprisée par le Consistoire qui n'a pas daigné ne faire ne serait ce qu'une lettre de réponse d'usage, on n'ose imaginer dans notre communauté, une réponse de courtoisie, de respect où même encore une véritable réponse visant à trouver une solution.
    On accapare donc une superbe synagoge pour une personne dont les problèmes familiaux ont nécessairement rejailli sur sa communauté. I n'y pas d'exemple à en tirer, que de l'indécence, de l'abus de droit et de religion à défaut de toute intégrité et de valeur.
    Nous méritons biens mieux que ça. Nous nous devons le respect, la compréhension, l'aide et le soutien, voilà ce que signifie l'unité juive. Il n'y a pas unité que pour la complainte et les larmes. Nous devons comme toutes les communautés françaises agir entre nous pour assainnir et stopper les infamies.
    Je ne vois personne de courageux autour de moi.
    Voilà, je ne cite pas de noms ni de lieux par décence et par égard pour cette commuanuté frileuse qui a force de craindre de se défendre ne fait état d'aucune action efficace et réaliste sauf ses éternels poncifs vides de sens.
    Merci de publier Véronique

    RépondreSupprimer
  8. UN AN APRES RIEN N'A CHANGE:

    STOP AUX NON DITS qui ont pour seul intérêt de permettre la propagation des abus et donc la déliquescence de nos valeurs juives:
    A l'heure actuelle, une communauté parisienne a été méprisée par le Consistoire qui n'a pas daigné ne faire ne serait ce qu'une lettre de réponse d'usage, on n'ose imaginer dans notre communauté, une réponse de courtoisie, de respect où même encore une véritable réponse visant à trouver une solution.
    On accapare donc une superbe synagoge pour une personne dont les problèmes familiaux ont nécessairement rejailli sur sa communauté. I n'y pas d'exemple à en tirer, que de l'indécence, de l'abus de droit et de religion à défaut de toute intégrité et de valeur.
    Nous méritons biens mieux que ça. Nous nous devons le respect, la compréhension, l'aide et le soutien, voilà ce que signifie l'unité juive. Il n'y a pas unité que pour la complainte et les larmes. Nous devons comme toutes les communautés françaises agir entre nous pour assainnir et stopper les infamies.
    Je ne vois personne de courageux autour de moi.
    Voilà, je ne cite pas de noms ni de lieux par décence et par égard pour cette commuanuté frileuse qui a force de craindre de se défendre ne fait état d'aucune action efficace et réaliste sauf ses éternels poncifs vides de sens.
    Merci de publier Véronique

    RépondreSupprimer