Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 4 septembre 2020

Le Centre européen du Judaïsme a été inauguré à Paris


Le 29 octobre 2019, a été inauguré le si attendu Centre Européen du Judaïsme (CEJ) à Paris en présence du Président de la République Emmanuel Macron, du Président des Consistoires et initiateur du projet le Dr. Joël Mergui, du Grand rabbin de France Haïm Korsia, et de quelques centaines de personnalités juives, chrétiennes et musulmanes. Les trois discours prononcés, notamment celui du Président Emmanuel Macron, n’ont pas rassuré des Français juifs inquiets et suscitaient bien des interrogations. Le 6 septembre 2020, le CEJ organise ses portes ouvertes. Dès le 13 septembre 2020, il proposera l'exposition "Mémoires" d'Alain Kleinmann.
« Nazareth, terre promise en Corrèze » par Jean-Michel Vaguelsy
« La condition juive en France. La tentation de l’entre soi » par Dominique Schnapper, Chantal Bordes-Benayoun et Freddy Raphaël 
Un sondage français biaisé sur l’évolution de la relation à l’autre 
Une cérémonie des vœux pour le nouvel an juif 5771 à Paris 
Une cérémonie de vœux pour 5772 sous le signe de l’inquiétude des Juifs français 
Une délégation de l'Orthodox Union reçue au Consistoire israélite de Paris Ile-de-France 
Interview de Maitre Axel Metzker, avocat de la famille Selam
Le procès du gang des Barbares devant la Cour d'assises des mineurs de Paris (1/5)
Spoliations de Français juifs : l’affaire Krief (version longue)
L’affaire Krief, exemple d’antisémitisme d’Etat (version courte)
Spoliations de Français juifs : l’affaire Tanger
La Cour d’appel de Paris a condamné des copropriétaires juifs français en créant leur « dette » ! 
L’avocate de Foncia, Foncia Paris, Jean-Patrick Jauneau et Karima Aktouf m’a adressé une mise en demeure liberticide
Des fonctionnaires de la Direction des impôts problématiques à l’égard de Juifs français
Des huissiers de justice problématiques à l'égard de Français Juifs 
« Le flic casher »
Krief Affair, an example of French state-backed anti-Semitism 
Orthodox Union's Delegation Met with Paris Consistoire's Officials


Situé dans le nord-ouest de Paris, place de Jérusalem, près du périphérique, le Centre Européen du Judaïsme (CEJ), doté d’une superficie de 4 600 m², est composé de trois immeubles en béton brut au style moderne : l’un abrite une synagogue de 600 places ainsi qu’une salle de réunion ; les deux autres sont dédiés aux bureaux des employés du Consistoire Central-Union des communautés juives de France et du Consistoire-Communautés juives de Paris Ile-de-France, des organisations françaises juives orthodoxes. Les Consistoires représentent la majorité des Juifs français. 

Le CEJ vise à répondre aux "trois enjeux majeurs aux niveaux local, national et européen : défendre l’avenir du judaïsme, en transmettre l’héritage spirituel et contribuer au « vivre ensemble ». Que signifie le « vivre ensemble » ? Sur le Judaïsme, les sites Internet Sifriatenou et Akadem, "politiquement correct", assurent aussi cette fonction.

"Juif-bashing"
Le 29 octobre 2019, le Dr. Joël Mergui, président du Consistoire Central et de celui de Paris Ile-de-France, a fait visiter des locaux quasi-achevés au Président Emmanuel Macron, à la Maire de Paris Anne Hidalgo et à divers édiles. Des locaux dépourvus de mezouzot (une mezouza est un boîtier renfermant un parchemin sur lequel sont inscrits deux extraits du Pentateuque et apposé sur le montant de portes d'un foyer Juif, Nda).

Puis, le Dr. Joël Mergui, le Grand rabbin de France Haïm Korsia et le Président Emmanuel Macron ont pris successivement la parole devant des membres du gouvernement, des politiciens, des ambassadeurs dont l’ambassadrice d’Israël en France Aliza Bin-Noun, des dirigeants communautaires ainsi que des artistes français juifs, des représentants des cultes chrétien et musulman, etc. Aucun rabbin des mouvements non-orthodoxes – Mouvement juif libéral de France (MJLF), Massorti -, minoritaires dans le judaïsme français, n’a assisté à la cérémonie. « Des organisations non-orthodoxes ont été invitées », m’a confié un dirigeant du Consistoire. J’ai interrogé le MJLF qui n’a pas répondu à mes questions.

Joël Mergui a lu un discours dense, remerciant tous ceux - Présidents de la République, Premiers ministres, ministres, Maires de Paris, Présidents du Conseil de la région Ile-de-France successifs, donateurs privés dont David de Rothschild, Eric de Rothschild et Patrick Drahi – qui, depuis 2006 ont rendu possible la concrétisation de son projet. Il a évoqué ses doutes et ses inquiétudes concernant ce projet dans le contexte tragique des assassinats antisémites. Il a loué le travail quotidien des rabbins pour un « judaïsme-citoyen » et a rappelé la devise du Consistoire – « Religion et Patrie » – ainsi que son implication dans l’avenir des Juifs français dans leur pays. Il a déploré l’hostilité envers l’Etat d’Israël et les Juifs : ce Centre vise à « faire reculer les ténèbres ». En conformité avec la laïcité, il a justifié les subventions publiques par de futures activités culturelles, par exemple la master class de la violoniste Anne Gravoin. Il s’est présenté en « constructeur » contre les « destructeurs ». Surtout, son discours était sous-tendu par cette exhortation lancinante adressée au Président Macron : « Répondez par des actes à l’inquiétude des Français Juifs concernant leur présent et leur avenir en France ».

Dans un discours improvisé et superficiel, le Grand rabbin de France Haïm Korsia, qui souhaitait introduire de l'humour dans la cérémonie, a souligné combien le Centre « représente la pluralité du judaïsme » et a conclu par la Prière pour la République.

Sur le ton empreint de compassion que l’on adopte pour chuchoter à un patient gravement malade, le Président Emmanuel Macron a donné sa définition de la laïcité et a loué « la richesse et la pluralité du judaïsme européen », la contribution des Juifs aux arts – Chagall, Soutine, Zadkine – et aux sciences : « A Cordoue, aux IXe et Xe siècles, malgré leur statut de dhimmis, les Juifs développèrent une culture extraordinaire  ». 

Le Président Emmanuel Macron a dénoncé « la résurgence de l’extrémisme et de discours de haine » sans les qualifier. Il a allégué avoir tenu ses engagements de lutter contre l’antisémitisme, des engagements qui "seront parachevés". Il a conclu que le départ des Juifs français « est une amputation de ce qu’est la République » et a cité la philosophe juive Simone Weil analysant des « Juifs déracinés ».

Un « fil à la patte » ?

"J'ai la responsabilité de centaines de communautés juives en France. Or, quand je vais à leur rencontre, je m'aperçois qu'en 20 ans, des communautés entières ont disparu de certains quartiers, car ce n'est plus possible d'y vivre en tant que juif. Et dans ces mêmes lieux, ce n'est plus possible désormais d'y vivre comme simple citoyen français. Ces haines sont parallèles", avait déclaré Joël Mergui (HaGuesher, n° 575). Parallèles ou liées ?

Pourquoi les Consistoires quittent-ils leur immeuble historique situé au centre de la capitale, pour un autre localisé en périphérie de la ville ? Un dirigeant communautaire que j’avais interviewé a insisté sur la vétusté de bureaux. La communauté juive française est caractérisée par une population déclinante : mariages mixtes, pourcentage élevé de divorces, nombre croissant de familles monoparentales, aliyot et exils essentiellement pour l’Amérique du Nord et Londres de Juifs dont beaucoup étaient orthodoxes ou proches des 'Habad-Loubavitch, familles vieillissantes. De manière surprenante, le nombre d’employés des Consistoires ne semble pas avoir diminué. Lors de précédentes élections au Consistoire de Paris, un candidat avait alerté sur l’absence d’une politique du personnel dans cet organisme comprenant des rabbins et des administratifs. Si ce problème, ou d’éventuels autres, n’ont pas été résolus, le déménagement du Consistoire ne fera que transférer ces difficultés, peut-être structurelles, du IXe arrondissement au XVIIe arrondissement de Paris. 

Un exemple ? A l'été 2019, une famille juive parisienne a complété un formulaire du Consistoire en y indiquant les noms, prénoms et date de décès de ses trois chers disparus. A l'approche de la fête de Yom Kippour, elle a reçu une lettre sollicitant de l'argent pour rappeler leurs noms : des fautes émaillaient les noms et prénoms de deux disparus, le troisième avait été oublié. En janvier 2020, cette famille a reçu deux lettres du Consistoire de Paris lui rappelant la date des offices de prières rappelant la mémoire d'un des trois disparus. Malheureusement, ces courriers ont été reçus deux jours et trois semaines après la date de ces offices... Mais le service chargé de ces rappels s'est amélioré depuis.


Autres exemples. Le rabbin d'une grande synagogue parisienne est remplacé durant ses vacances estivale, mais pas hivernales. Pourquoi ? Depuis des décennies, l'abattage rituel est menacé par des associations, dont L214, dénonçant, parfois par des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les maltraitances subies par les animaux sans avoir été préalablement étourdis dans les abattoirs. "Le politique est sensible à l'opinion publique. Or si cette dernière se mobilise massivement, et c'est le but de L214, évidemment nous serons en difficulté", a déclaré le vétérinaire, grand-rabbin de Metz et de la Moselle depuis 1997, au Parisien (20 février 2020). Face à cette menace, le Consistoire n'a entrepris aucune stratégie de communication pour informer l'opinion publique de la réalité de l'abattage juif (shehita) et comment ce dernier se différenciait de celui musulman. Pourquoi ? Par habitude et confiance dans le dialogue avec le seul pouvoir politique ?

Et que dire des problèmes liés à la formation des rabbins et aux problèmes des jeunes rabbins devant concilier de nombreuses fonctions - direction des offices, dialogue avec les fidèles, etc. - face à divers interlocuteurs - édiles politiques, organisations sociales, etc. - et leur vie familiale, et ce, dans une grande solitude ? Une fonction rabbinique en pleines mutations.


Le judaïsme orthodoxe représenté par les Consistoires est érodé par ces facteurs décrits plus haut, et semble se sentir menacé, de manière différente, d'une part par les mouvements libéraux/massortis (conservative) et, d'autre part, par la vague 'Habad-Loubavitch. Les mouvements libéraux/massortis attirent les Juifs ne pouvant ou ne voulant pas rejoindre le judaïsme orthodoxe : juifs américains élevés dans cette sensibilité, Juifs mariés avec des non-Juives ou inversement, etc. Leur position favorisant l'égalité homme/femme et la "modernité", ou tolérant les unions homosexuelles, les a fait bénéficier de l'appui de Juifs français de "l'élite politico-médiatique" dont certains souhaitent, voire militent pour que le "judaïsme orthodoxe" évolue en étant plus en phase avec la société contemporaine. A l'autre extrémité, le dynamique mouvement 'Habad-Loubavitch se développe en étoffant ses rangs par des Juifs, souvent traditionalistes, ayant fait "techouva", c'est-à-dire ayant renoué avec une pratique régulière, à qui il propose des activités multiples, en s'adressant aux enfants et aux adultes. Le parti du CEJ consiste à attirer des Juifs plus ou moins éloignés de la synagogue et qui apprécient les magnifiques synagogues anciennes, souvent édifiées au XIXe siècle ou au début du XXe siècle, écrins de leurs fêtes : brit-mila ou circoncision, bar-mitsva et bat-mitzva, mariage. Mais ce vivier préfère parfois effectuer ces rites en Israël, se réduit numériquement, est difficile à convaincre et est paradoxalement plus enclin à se tourner éventuellement vers le mouvement 'Habad-Loubavitch.   

Le CEJ a coûté plus de 15 millions d’euros, dont trois millions ont été alloués par les pouvoirs publics - 2 millions octroyés par l’Etat sous le quinquennat Sarkozy, 1 million de la région (Jérémy Redler, conseiller régional, a twitté en indiquant un montant de 283 000 €) - et "cinq millions sont issus de fondations (Edmont J.Safra, Rothschild, Patrick et Lina Drahi, Mémoire de la Shoah), trois millions de mécènes et donateurs privés. Le reste (sept millions) est financé par des emprunts. Des bulletins de souscription sont toujours disponibles, permettant à ceux qui le souhaitent d’apporter leur soutien. Les donateurs qui apportent plus de 10 000 euros bénéficieront d’une pierre gravée à leur nom dans le hall d’accueil"Le "terrain de 1 650 m² sur lequel a été édifié le Centre "a été mis à disposition du Consistoire par la Ville de Paris il y a plusieurs années". Le CEJ représente un pari risqué. Depuis le déclenchement de l'Intifada II en 2000 par Yasser Arafat, des milliers de Juifs français ont quitté des cités de banlieues devenues dangereuses par crainte de l’antisémitisme. S’ils avaient les moyens financiers, ils ont loué ou acheté des appartements dans les arrondissements de l’Ouest ou de l'Est parisiens. La plupart de ces Juifs français sont traditionalistes ou des « Juifs du Kippour », et non des « piliers de synagogues ». Pourquoi participeraient-ils ou assisteraient-ils aux activités de ce Centre ? Pourquoi préféreraient-ils une immense synagogue à celles de quartier, plus conviviales ? Sans parler de la politique anti-voitures de la municipalité parisienne dirigée par une alliance de socialistes, de communistes et d’écologistes…

Le Président Joël Mergui a consacré environ treize ans à quémander de l’argent public, celui de donateurs privés et un prêt bancaire. Parallèlement, il a plaidé dans des affaires d’antisémitisme, comme celle du Dr Lionel Krief. Celui-ci a été ruiné et spolié par un « gouvernement des juges ». La recherche de fonds par Joël Mergui a-t-elle interféré dans sa défense de dossiers sensibles ? Force est de constater que ni lui, ni le grand rabbin Haïm Korsia, n’ont dénoncé publiquement ce scandale d'Etat.

Institut culturel du Judaïsme à Lyon regroupant un centre pédagogique-musée destiné aux jeunes pour faire connaître le Judaïsme dans le cadre de la lutte contre l'antisémitisme, ainsi que des services rabbiniques, administratifs et cacherout, Centre de vie juive réunissant le Centre communautaire et l’Association culturelle juive (ACJBB) à Boulogne-Billancourt dont la population juive est estimée à environ 17 000 âmes sur près de 120 000 Boulonnais - Robert Ejnès, président du Conseil d’administration de l’ACJBB et de l’ACIP Boulogne-Billancourt, est aussi directeur du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) -... La fièvre bâtisseuse a saisi des dirigeants communautaires. Avec les mêmes soucis pendant des années et des années que ceux des dirigeants du CEJ : collecte de fonds, amortissement de l'investissement, etc.

Cette quête d’argent risque de perdurer tant les bureaucraties nationales et municipales ne cessent de produire des réglementations (sécurité, environnement, hygiène) coûteuses, tant l’entretien des trois bâtiments – combien de parkings ont été prévus ? – risque de s'avérer dispendieux, et le crédit bancaire devra être remboursé... Quelle aubaine pour les pouvoirs publics ! Des dirigeants communautaires dépendants et englués dans du fundraising.


Le CEJ révèle aussi la méconnaissance par des dirigeants du Consistoire de leurs coreligionnaires. L'Espace Rachi abrite dans le sud de Paris  les sièges d'organisations juives françaises et une salle de conférences servant aussi de salle de spectacles. Les spectacles, musicaux ou théâtraux, 
proposés n'ont guère attiré ou fidélisé le public. Une des raisons tient dans le souhait des Français Juifs de ne pas se retrouver, lors de leurs loisirs, dans un Espace perçu comme un ghetto. C'est la raison pour laquelle des organisations israéliennes choisissent pour leurs spectacles des théâtres "classiques".

Le message (in)volontaire de Joël Mergui ? Malgré l’antisémitisme létal – le meurtre du DJ Sébastien Selam a été omis par les trois orateurs -, les Français juifs ne sont pas si inquiets et ont de l’argent : ils ont construit le Centre Juif le plus grand d’Europe. Aussi, pourquoi le Président Emmanuel Macron combattrait-il l’antisémitisme si ses concitoyens juifs demeurent optimistes quant à leur avenir en France ? Il a clairement signifié que la définition opérationnelle de l’antisémitisme élaborée par l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) ne sera pas intégrée dans la proposition de "résolution visant à lutter contre l'antisémitisme", non contraignante, discutée à l'Assemblée nationale le 3 décembre 2019. Sans définition de l'antisémitisme dans le Code pénal et sans disparition du "gouvernement des juges", comment combattre efficacement l'antisémitisme ?

Adepte semble-t-il de la « cool attitude », le Grand rabbin de France Haïm Korsia a manqué une opportunité unique de présenter le Judaïsme et ses contributions à des thèmes éternels et contemporains. Des plaisanteries ne peuvent suppléer un manque de préparation et de profondeur. Ce qui laissait insatisfaits nombre de spectateurs.


Finalement, les dirigeants des Consistoires ne semblent pas avoir conscience qu’ils ont privilégié l’ère de la construction immobilière, pourtant révolue, dans une ville enlaidie, dangereuse et sale, au détriment de l’édification d’une communauté plus experte en Judaïsme… 


Avec Joël Mergui et Haïm Korsia, se pose la double question du Judaïsme et de l’Histoire des Juifs. Primo, leur registre lexical diffère de celui de leur interlocuteur : quand les deux premiers affirment le vocable « patrie », le Président Emmanuel Macron parle de la France comme d’un « archipel ». D’où une grave incompréhension, voire un dialogue de sourds.

Secundo, le statut infâme, inférieur, déshumanisant et cruel du dhimmi – non musulman sous domination islamique - est tabou au sein des instances dirigeantes des organisations juives françaises entravées par le « politiquement correct », par leur « dialogue » avec leurs homologues musulmanes. C’est finalement un Président de la République chrétien qui a prononcé ce terme étudié par l’essayiste Bat Ye’or, elle aussi généralement ostracisée par ces organisations qui ont refermé silencieusement et promptement le couvercle de la mémoire Juive. Que ce soit à cet édile suprême de dire l’Histoire Juive révèle la situation dramatique des Français Juifs : l’Histoire est écrite par les vainqueurs, et par leur amnésie officielle, ces organisations ont rangé les juifs parmi les vaincus. Ce que refuse d’être le peuple « à la nuque raide ». 

Tertio, le Président de la République a-t-il signifié, avec un brin de perversité, que si, dans le passé, les Juifs dhimmis persécutés par des musulmans ont brillé dans tous les domaines, eh bien, ils peuvent actuellement exceller malgré l’antisémitisme de musulmans ?! 

Quarto, la posture de dirigeants communautaires « constructeurs » éclipse-t-elle leur devoir de vérité envers leurs coreligionnaires ? Quid des synagogues érigées dans les « territoires perdus de la République » ? Un patrimoine immobilier dont la valeur est désormais réduite au prix du mètre carré… Alors que celui du Consistoire à Paris se distingue par sa beauté, son prestige, sa valeur historique et architecturale. 


Quinto, il semblait un peu maladroit pour le Président Emmanuel Macron de citer Simone Weil, une intellectuelle juive française convertie au catholicisme qui a fustigé le judaïsme. Que cette philosophe évoque des « Juifs déracinés » pouvait se comprendre avant la refondation de l’Etat Juif en 1948, mais que le chef de la diplomatie française ait repris cette expression en 2019 révèle une vision des Juifs choquante. 

Dans son discours devant les évêques de France le 9 avril 2018 au Collège des Bernardins, le Président Emmanuel Macron, adepte du "en même temps", avait déjà révélé son mépris pour les racines :
"Je sais que l’on a débattu comme du sexe des anges des racines chrétiennes de l’Europe. Et que cette dénomination a été écartée par les parlementaires européens. Mais après tout, l’évidence historique se passe parfois de tels symboles. Et surtout, ce ne sont pas les racines qui nous importent, car elles peuvent aussi bien être mortes. Ce qui importe, c’est la sève. Et je suis convaincu que la sève catholique doit contribuer encore et toujours à faire vivre notre nation"
Or, un arbre aux racines mortes ne produit aucune sève.

Et, des chirurgiens amputent un membre afin de sauver la vie d’un être humain. La remarque du Président Emmanuel Macron sur l'amputation s'interprète d'autant plus tragiquement à la lumière de cette réflexion de Danny Trom, auteur de "La France sans les Juifs – Émancipation, extermination, expulsion" (PUF, 2019), à Tenou'a : "Il y a encore autre chose de très troublant : la Shoah a été le point de départ d’une relance de l’antisémitisme. En Europe, la Shoah est indigérable, donc on doit l’expulser. Pour les Juifs, ça ne peut pas être écarté au simple motif que c’est indigérable. Donc, on a là un nœud douloureux, mais ineffaçable. C’est une des raisons pour laquelle il pourrait y avoir un jour une alliance qui dirait comme ça : « Partez, tant pis, nous faisons le sacrifice de vous ».

Enfin, le "en même temps", source de confusions ou d'interprétations multiples, du Président Emmanuel Macron laisse une impression gênante de "Juifs-bashing" quelque peu pervers. Exemples. Le Chef de l'Etat a loué le "judaïsme, qui a coulé dans les veines de l'Europe durant plus de deux millénaires et a contribué à forger notre civilisation" et évoqué les "entrelacs inexorables avec notre culture européenne" - ce qui semble exclure les Juifs de cette culture. Le Président Emmanuel Macron a fait l'éloge implicitement, ou en tout cas omis de condamner la colonisation islamique de l'Espagne car des Juifs, "malgré leur statut de dhimmis", ont brillé dans divers domaines majeurs, alors qu'il avait qualifié en février 2017 la colonisation, de l'Algérie par la France, de "crime contre l'humanité" et de "vraie barbarie" !?  "Qu'un Centre soit là, bâti aujourd'hui pour le dire haut et fort, pour mettre des faits, des mots, des œuvres sur ce que nous appelons parfois confusément la civilisation judéo-chrétienne, le Président de la République française que je suis, Européen passionné que je suis, ne peut l'accueillir qu'avec une immense bienveillance... Cette part d'altérité [chez Emmanuel Levinas] que j'accepte". "Bienveillance", "accepte"... Des mots quelque peu condescendants, et ce, sans raison. Le reste est à l'avenant. 

Dans une interview accordée au Point (17 décembre 2020), le Président Emmanuel Macron a confié écrire ses discours. " Le stylo bleu d’Emmanuel Macron retranche, récrit jusqu’à la dernière minute. Le président peut ajouter lui-même deux ou trois pages de sa main." Le Chef de l'Etat aurait-il écrit ce discours ? Le 14 avril 2017, alors candidat, il avait lu un discours sur l'enseignement supérieur et la recherche en avouant publiquement ne pas le comprendre.

Dans la nuit parisienne automnale, la synagogue éclairée irradiait une lumière chaude qui se détachait dans l’obscurité. Comme un phare dans des ténèbres si profondes…

ADDENDUM

Il reste « un défi, maintenant », remarque Joël Mergui : « faire vivre le CEJ » sur la durée. « Ce sera d’abord un lieu d’ouverture et d’échanges, qui permettra, au-delà de l’aspect religieux, de mieux connaître l’histoire, les fêtes, la culture, et toutes les nuances et sensibilités qui font les richesses de la communauté juive française », a affirmé à l’AFP Joël Mergui (Times of Israel, 28 octobre 2019).

Office de Yom Kippour (19 septembre 2019) en présence du Grand Hatan Itsik Azran en provenance d'Israël - à quel coût ? Et alors qu'aucune mezouza n'avait été posée à l'entrée des deux niveaux de la synagogue !? -, cérémonie à la mémoire des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale (5 novembre 2019), pose de la mezouza à la synagogue Edmond J. Safra, chabbat H'anouca (27-28 décembre 2019), visite du grand rabbin d'Israël Meir Lau qui a allumé la première bougie de H'anouca et participé à l'hyper chabbat du 17-18 janvier 2020) - quel coût pour le Consistoire ?... Force est de constater que le judaïsme orthodoxe est le seul représenté.

Ajoutons les rencontres avec l'écrivain Marek Halter (16 janvier 2020), le comédien Michel Boujenah (26 février 2020) et l'écrivain Karine Tuil (4 mars 2020), l'arbre planté à la mémoire d'Ilan Halimi dans le jardin intérieur du CEJ durant Tou Bichvat (Nouvel an des arbres, Nda) suivi d'un concert, l'école de David Hadjeje, ceinture Noire de Krav Maga 3e Dan et fondateur de Kombat Israeli Défense Systems, les ateliers pour adolescent et adulte proposés par Cyril Benzaquen, champion du monde de Kick-Boxing, la co-organisation de la conférence annuelle de l'EJA (European Jewish Association) les 24 et 25 février 2020, l'exposition et la vente d'œuvres israéliennes "L'Art pour la vie" organisée par la Loge Ben Gourion (8 mars 2020) - l'affiche indique que le parking Zenpark se trouve boulevard de la Somme, porte de Champerret 75017 Paris ; donc insuffisance ou absence de places de parking dans le CEJ !? -,  et "Le Théâtre, ma vie" de Steve Suissa avec Francis Huster (16 mars 2020)... Ces activités ont-elles suffi à drainer et fidéliser un public ?

Dès janvier 2020, voire décembre 2019, la France a été touchée par la pandémie de coronavirus COVID-19. Suivant les directives du pouvoir exécutif, le Consistoire Central a annoncé ses premières mesures de protection à partir du 4 mars 2020. On peut s'interroger sur la pertinence d'avoir maintenu des événements au CEJ en période de pandémie. Dès le 8 mars 2020, les autorités politiques ont adopté des mesures réduisant les rassemblements, ordonnant la fermeture des établissements scolaires et ont recommandé aux personnages âgées ou à la santé fragile de réduire leurs déplacements, puis, après l'entrée au stade 3 de la pandémie, opérant un confinement partiel des Français à partir du 17 mars 2020. Le Consistoire a décidé alors la fermeture "des synagogues sauf exception, notamment en cas de décès". Ce qui s'avérait civique et prudent.

Grâce à l'application Zoom, le CEJ a proposé le 21 avril 2020 la conférence, dans le cadre du GPS (Géopolitique Politique Société) et sur le thème de Yom HaShoah, avec Shlomo Balsam, président d'Aloumim, association israélienne des Enfants cachés de la Shoah, et Michel Gurfinkiel, essayiste. "L'avenir de la mémoire. Comment transmettre la mémoire de la Shoah au XXIe siècle ?" Une conférence intéressante, et gratuite.

Mais une fois les travaux achevés, le CEJ n'a pas pu fonctionner en raison du confinement lié à l'épidémie, puis aux restrictions en matière de réunions, notamment dans les synagogues, puis des vacances estivales. 

Le 8 juillet 2020, c'est à la grande synagogue de la rue des Victoires que s'est déroulée la cérémonie en hommage aux Français juifs morts du coronavirus

Le vendredi 10 juillet 2020, peu après sa nomination au poste de ministre de l'Intérieur chargé des Cultes, Gérald Darmanin a consacré "sa première visite cultuelle à la religion juive en assistant à l'office du Chabbat à la grande synagogue de la Victoire, et non au CEJ.

"Le grand rabbin de France Haïm Korsia a vu dans la visite du ministre des Cultes une "grande symbolique", "pleine d'espoir", alors qu'il y a "80 ans, jour pour jour, la République disparaissait avec le vote des pleins pouvoirs à Pétain". Accueilli par Haïm Korsia, le président du Consistoire Joël Mergui, le président du Crif Francis Kalifat et le rabbin Moshe Sebbag de la grande synagogue, Gérald Darmanin a visité l'édifice et les monuments aux morts pour la France de la communauté juive durant les deux guerres mondiales. A l'issue de l'office auquel il a assisté, le ministre de l'Intérieur a dit avoir "pris contact avec tous les représentants des cultes". "Le ministre des Cultes, a-t-il dit, doit garantir à tous les citoyens croyants qu'ils ont une liberté indéfectible de croire en leur religion". "Les juifs de France ont eu à connaître de nombreux actes inqualifiables. Attaquer les juifs de France, c'est attaquer la République", a poursuivi Gérald Darmanin, en insistant sur "le soutien total du gouvernement". Il a affirmé qu'il se rendrait "vraisemblablement" à Saint-Etienne-du-Rouvray pour la commémoration de l'assassinat du prêtre Jacques Hamel, le 26 juillet 2016, par deux islamistes radicaux. Il a pris en outre contact avec le président du CFCM (Conseil français du culte musulman) pour "une visite dans les prochains jours dans la mosquée de son choix".

Le 6 septembre 2020, de 15 h à 20 h, le CEJ organisa ses portes ouvertes.

Dès le 13 septembre 2020, il proposa l'exposition "Mémoires" d'Alain Kleinmann.

Et le 13 septembre 2020, la cérémonie à la mémoire des martyrs de la déportation s'est déroulée à la grande synagogue de la Victoire, et non au CEJ.

Ainsi, sont obérés à court terme les résultats financiers du CEJ dans une France dont la dette publique dépassera les 100% du PIB et qui entrera en récession économique. Ce qui affectera les philanthropes juifs français et les budgets des ministères et collectivités locales. La vente, fin mars 2020, en pleine pandémie du coronavirus ayant atteint Joël Mergui, d'un immeuble du Consistoire de France rue Saint-Georges, à Paris, dans un quartier historiquement lié au franco-judaïsme, a accordé un répit financier. Mais à quel prix ? Et pour combien de temps ?

Le 8 novembre 2020, a été lancé "SynaDons. Sauvons nos synagogues !". Une campagne nationale de sensibilisation dont les parrains sont des Grands Rabbins d'Israël, de France et de Paris. Le 3 novembre 2020, Joël Mergui a diffusé sur les réseaux sociaux ce texte dramatique rappelant la loi de 1905 et le contexte économique :
"Nous sommes rentrés collectivement dans la crise la plus difficile que nous ayons eu à gérer. Notre responsabilité conjointe est donc de trouver les moyens de traverser ce terrible épisode en nous épargnant des préjudices d’un caractère irréversible pour nos synagogues, nos communautés et notre institution.
Notre premier mouvement, dès le mois de mars, aura été de tout mettre en œuvre pour préserver la vie en fermant nos synagogues et en appliquant des protocoles sanitaires très rigoureux pour la réouverture. Nous n’avons eu de cesse avec l’ensemble des responsables communautaires, d’œuvrer au quotidien pour assurer la sécurité sanitaire de nos communautés et de nos lieux de prières.
Nous avons maintenu tous nos services essentiels au Service du Judaïsme français et notamment les salaires du personnel religieux.
L’aggravation de la situation sanitaire actuelle et le confinement décidé, nous a amené à fermer avec douleur et tristesse une seconde fois nos synagogues.
A l’instar de tous les secteurs de notre société touchés par la crise, il est aussi de notre responsabilité de nous préoccuper également du maintien des structures du judaïsme, car au-delà des problèmes de santé, qui constituent évidemment notre principale préoccupation, nos synagogues et donc notre institution traversent une crise financière sans précédent provoquée directement par la fermeture de nos synagogues pendant de longs mois, suivie d’une baisse de fréquentation des offices de Tichri, et l’annulation de tant de cérémonies religieuses et des fêtes familiales.
La durée de cette crise sanitaire est imprévisible et nous avons un devoir de réactivité immédiate, mais aussi et surtout d’anticipation.
Etant donné l’ampleur de la dépression économique qui, en sus de la crise sanitaire, frappe notre communauté de plein fouet, ce qui se joue là est l’avenir de nos synagogues et de leur rayonnement indispensable au maintien et au développement du judaïsme français auquel nous sommes si attachés et dont nous sommes si fiers.
Dans ce contexte extrêmement troublé et inédit, il est de notre responsabilité de vous alerter sur l’état extrêmement inquiétant des finances de nos communautés. L’effondrement des recettes des synagogues depuis plusieurs mois met en péril la capacité de la plupart d’entre elles à assurer sereinement la continuité de leur mission pourtant fondamentale pour la vie juive de notre pays.
Enfin, comme vous le savez, le cadre légal et réglementaire imposé par la séparation des cultes et de l’Etat a exclu nos synagogues des mécanismes de solidarité qui ont pourtant soutenu l’ensemble de la nation.
Au nom du principe constitutionnel de laïcité, l’Etat, mais aussi les grandes fondations juives ont exclu de leur champ d’action le culte et par conséquent les synagogues qui incarnent pourtant depuis plus deux siècles le socle religieux et identitaire du judaïsme français.
Il s’agit donc cette fois de sauvegarder notre vocation centrale, qui est le culte et donc notre identité, en assurant, comme nous l’avons fait depuis le début de cette crise, le fonctionnement structurel basique (charges de salaires et d’intendance) de nos synagogues. Nos synagogues sont des éléments si fondamentaux de notre vie juive qu’on pourrait les imaginer « intouchables », imperméables aux crises financières. Il n’en est rien. La situation que nous traversons est inédite, nous devons trouver très rapidement des ressources financières afin d’éviter d’être confrontés à des décisions douloureuses pour le fonctionnement de nos communautés.
Toutes les synagogues de France, quelle que soit leur sensibilité, oeuvrent au quotidien dans la discrétion mais avec une redoutable efficacité pour rendre possible la vie juive de notre pays, et permettre à chacun de choisir sa synagogue: offices religieux, accompagnement des familles lors des grandes étapes de la vie juive (brit mila, bar / bat mitsva, mariages, ‘hevra kadisha (service funéraires), actions sociales de solidarité et de Tsedaka, transmission du judaïsme, cours, conférences, éducation juive, identité, lien avec Israël, Mémoire, patrimoine, aumôneries …
Que serait, en effet, l’avenir du judaïsme français sans synagogues ou avec des synagogues exsangues ?
Face à une situation de cette gravité, nous savons que chacun d’entre vous manifestera un esprit de responsabilité et aura à cœur de permettre à sa communauté de poursuivre sa mission fondamentale pour la vie juive et son rayonnement.
Vous l’avez compris, plus que jamais, nous faisons appel à votre générosité et à votre solidarité.
L’une des principales mesures envisagée est de s’attaquer au problème à la source en priant tous nos généreux donateurs habituels mais aussi nouveaux, de bien vouloir, en fonction de leurs moyens, corriger ce phénomène de baisse des dons au moyen d’une « contribution compensatoire exceptionnelle » à leur synagogue.
Nous lançons donc une campagne de sensibilisation et d’appel à soutenir nos communautés sous la forme d’un « SYNA-DONS » national dont le lancement aura lieu le dimanche 8 novembre dans toutes nos communautés.
Par avance soyez assurés de ma pleine reconnaissance pour le bon accueil que vous voudrez bien réserver aux appels de votre synagogue dont les résultats seront déterminants pour l’avenir du judaïsme français.
Avec mon cordial chalom et mes vœux de santé pour vous et vos proches".
David Elfassy a commenté : "Donner pour fermer des synagogues... n’importe quoi". 

Eh oui, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé le 28 octobre 2020, et pour la deuxième fois, le confinement dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Ce qui implique en particulier la fermeture des établissements confessionnels, dont les synagogues dont la jauge a du être réduite au tiers.

Du 11 au 23 décembre 2020 - donc, durant la fête de Hanoucca et le deuxième confinement -, est prévu Syna'Art, vente aux enchères caritative, en partenariat avec Drouot, au profit du CEJ pour soutenir l'action culturelle des communautés. Une "vente silencieuse", une "enchère en ligne", dans "le respect strict du protocole sanitaire, avec masques obligatoires, 
des sièges espacés".

Durant la fête de Hanoucca, dite fête des Lumières, une cérémonie d'allumage des bougies a été retransmise en direct du CEJ. Beaucoup de VIP - le grand rabbin de France Haïm Korsia, Joël Mergui, des représentants du CRIF, des cultes, des ambassades des Etats-Unis, d'Israël et du Maroc, de la Région Ile-de-France, de la Mairie du XVIIe arrondissement, des artistes - portant des masques. Peu de public.

Au vu de l'incompétence de dirigeants politiques, français et européens, adoptant des mesures tardives, incohérentes et insuffisantes, de la pénurie de matériels de protection au printemps 2020, l'avenir à court et moyen termes s'annonce sombre pour le CEJ.

On retrouve chez le Chef de l'Etat des contradictions, identiques ou similaires, souvent injustifiées, choquantes et blessantes, et similaires à son discours lors de l'inauguration du CEJ, mais concernant la Shoah et l'Etat Juif lors du voyage officiel en Israël du Président Emmanuel Macron en janvier 2020.

Les Présidents de la République Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac ont voulu marquer de leur nom l'urbanisme parisien respectivement par le Centre Pompidou, la Cité des Sciences et de l'Industrie, la Pyramide du Louvre, le Musée des Arts premiers... En inscrivant le Judaïsme dans l'urbanisme parisien, Joël Mergui veut laisser lui aussi sa marque pour l'éternité dans la capitale. Il peaufine son image de dirigeant d'une communauté dynamique et se projetant dans un avenir en France, alors que sa situation est tragique et que la condition juive s'est effondrée. Que des donateurs privés, financiers et entrepreneurs, semblent l'ignorer surprend. Et qui se souvient de ces Présidents de la République, notamment comme décideurs de ces œuvres ? Joël Mergui occupe la fonction de président du CEJ, donc il coiffe les deux Consistoires, parisien et national. Une situation inédite. Du jamais vu. Quid si Joël Mergui perdait ses mandats à la direction de ces deux institutions napoléoniennes ? Resterait-il en fonction ? Ce qui est la réalité actuelle depuis quelques années : Joël Mergui est depuis 2020 le président de facto, mais pas de jure, du Consistoire central de France. Dans le silence de médias et d'instances communautaires.

Quel serait le périmètre de cette fonction surplombant les titulaires des Consistoires ? Quid de l'institution consistoriale dont le nom a disparu du fronton du CEJ ? Ses statuts ont-ils été modifiés pour les adapter à cette nouveauté contraire à la volonté du fondateur Napoléon 1er ? A qui appartiennent ces bâtiments modernes ? Au CEJ ou aux deux Consistoires ? 

Le Centre Européen du Judaïsme, un "village Potemkine" juif français ?

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Cet article a été publié le 15 novembre 2019, puis le 4 septembre 2020. 

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