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lundi 7 septembre 2020

« Maisonneuve. A l'école du vivre ensemble » de Nicolas Wadimoff


Arte diffusera le 9 septembre 2020 « Maisonneuve. A l'école du vivre ensemble » (Maisonneuve - Eine Schule des Zusammenlebens), documentaire de Nicolas Wadimoff. « Immersion dans un établissement québécois où, après la radicalisation d'une dizaine de jeunes, un projet pilote tente de recréer du lien entre les élèves. Une institution atypique, microcosme d'un Québec tiraillé entre le modèle multiculturel anglo-saxon et la laïcité à la française. »

« Félix & Meira » par Maxime Giroux 
« Inch’Allah » d’Anaïs Barbeau-Lavalette 
« Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté » par Nicolas Wadimoff

Né en 1964 à Genève (Suisse), Nicolas Wadimoff est un producteur et réalisateur politiquement engagé.

Il a fondé l'association Etat d'Urgences, "collectif chargé de la gestion de l'Usine, un centre culturel alternatif à Genève".


En 1990, il réalise « Le Bol », documentaire sur une soupe populaire à Genève, et l'année suivante «  Les Gants d’Or d’Akka », sur un "boxeur palestinien d'Israël" qui rêve de combattre dans l'équipe de boxe israélienne.


De 1992 à 1996, pour la TSR, il assure la réalisation de magazines d'information, dont "Temps Présent", et "tourne en Libye, en Algérie, en Palestine et en Israël, au Yémen, au Rwanda, au Chiapas, etc"


En 1996, il réalise « Clandestins », avec Denis Chouinard - un long métrage primé dans les festivals internationaux -, puis « 15, rue des Bains » (1999), « Mondialito » (2000), « Kadogo, l’enfant-soldat », pour France 2, la RTBF et la TSR" (2002).



"En 2004-2005, Nicolas Wadimoff initie et développe avec Akka Films, le projet « Swiss Palestinian Encounters ». 

"A l’issue d’un atelier documentaire auquel participent de jeunes cinéastes palestiniens, cinq courts-métrages documentaires voient le jour. Les films, présentés sous l’appellation « My Home », sont montrés en première mondiale au Festival Visions du Réel en avril 2005 puis ont sillonné les festivals internationaux". 


"En 2005, il sort L'Accord, un film long-métrage documentaire qui raconte les coulisses de l’Initiative de Genève ; le film est montré en première mondiale au festival de Locarno". 

"En 2006, Nicolas Wadimoff coproduit « Summer 2006 in Palestine » avec le Palestinian Filmaker’s collective, soit une collection de 13 courts-métrages de 3 minutes de cinéastes palestiniens". 


"Dès 2007, tout en développant ses propres projets, Nicolas Wadimoff produit entre autres « 5 minutes from Home » un documentaire de Nahed Awwad, montré en première internationale en compétition au Festival « Visions du Réel » à Nyon, puis le film « Dowaha » (Les Secrets) de Raja Amari, sélectionné au Festival de Venise 2009, et « Fix Me » de Raed Andoni, sélectionné au Festival de Sundance 2010, puis aux Journées de l’ACID à Cannes". 

"En février 2009, aux lendemains de la guerre à Gaza, il tourne le documentaire « Aisheen (still alive in Gaza) », sélectionné au Forum du Festival de Berlin 2010, où il reçoit le prix du Jury œcuménique, puis en compétition au Festival « Visions du Réel » de Nyon (mention spéciale du Jeune public et prix "Buyens-Chagoll") Hot Docs Toronto, ainsi que dans plus d’une trentaine de festivals internationaux".

Dans la filmographie du réalisateur Nicolas Wadimoff : « Opération Libertad » sur un scénario écrit avec Jacob Berger (2011), « Chasseurs de Crimes » coréalisé avec Juan José Lozano (2013), et « Spartiates », "documentaire sur Yvan Sorel, leader charismatique d’un club de MMA (Mixed Martial Arts) dans les quartiers nord de Marseille" (2014).



Entre 2013 et 2015, à d'Alger à Berlin via Cuba, Nicolas Wadimoff tourne « Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté », documentaire sur Jean Ziegler, sociologue et politicien altermondialiste suisse né en 1934, militant contre l'Etat d'Israël, rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (2000-2008), puis vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, et récipiendaire du Prix Kadhafi des droits de l'homme (2002). Un film "présenté en première mondiale à Locarno en 2016" et sorti "en salles en Suisse, Allemagne et Autriche en 2017, puis dans les salles françaises en avril 2018".

Tourné dans la bande de Gaza, « L’Apollon de Gaza » a été coproduit par l’Office national du film canadien (ONF), la RTS et Akka Films. Il a été présenté en ouverture de la Semaine de la Critique au festival de Locarno.

« Maisonneuve. A l'école du vivre ensemble » est le dernier documentaire de Nicolas Wadimoff.


« En 2015, une dizaine d'élèves du collège de Maisonneuve tentaient de rejoindre l'État islamique en Syrie, événement que personne n'avait vu venir et qui a créé un électrochoc dans ce Cegep (collège d'enseignement général et professionnel) de tradition progressiste ». 

« Ce type d'établissement particulier au Québec sert de transition entre le secondaire et les études supérieures pour des jeunes de 17-18 ans, en plein (et délicat) passage à l'âge adulte »
.
« Depuis 2015, la direction a mis en place une expérience pilote pour favoriser le vivre-ensemble ». Qu'est-ce que le "vivre-ensemble" ? La coexistence dans la tension ou avec des valeurs communes minimales ? Le délitement de l'identité nationale ?

"En mars 2016, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a octroyé au Collège de Maisonneuve une subvention pour mettre en place des mesures d’appui à la diversité ethnoculturelle, dont l’embauche de travailleurs de corridor, la tenue d’un forum ouvert pour tous les étudiants et des groupes de parole pour les membres du personnel". Comme si ce projet ne s'enracinait pas dans un terreau politique. Comme s'il était viable sans une politique globale claire, dont des programmes scolaires favorisant l'intégration. 

 « L'animateur Erik, les "travailleurs de corridor" Momo et Anouk, se postent sur les lieux de passage des jeunes pour entrer en contact avec eux, désamorcer les tensions et susciter discussions et projets ». 

« Durant une année scolaire rythmée par le procès des anciens élèves radicalisés, la montée de l'extrême droite, des débats enflammés, des AG houleuses ou la distribution de colis alimentaires aux étudiants démunis, les réalisateurs ont suivi la trajectoire et les questionnements de plusieurs jeunes ainsi que les adultes qui les accompagnent ». 

« Très vite, deux pôles émergent, "L'entr'actes", local encadré avec bienveillance par les éducateurs, devenu le QJ de la communauté maghrébine, et le syndicat étudiant voisin, repaire de jeunes blancs de gauche ». Arte aurait-elle osé écrire "des jeunes noirs de gauche" ? "QJ" ou "QG" ? L'expression "communauté maghrébine" révèle à la fois l'échec de l'intégration à la culture canadienne, et une traduction de "l'oumma", la communauté islamique.

« Si les difficultés des deux bastions à se mélanger donnent la mesure des clivages qui perdurent, le film finit par dresser le portrait d’un établissement qui a su recréer du lien entre ses étudiants ». 

« Une immersion intéressante dans une institution atypique, microcosme d'un Québec tiraillé entre le modèle multiculturel anglo-saxon et la laïcité à la française ». Quid du modèle islamique ?

« Ce documentaire offre un ralenti de plusieurs situations qui démontrent la complexité du vivre ensemble dans un établissement d’enseignement supérieur où des gens de tous âges, de toutes cultures et de toutes nationalités se rencontrent l’espace de quelques années. Le Collège est fier d’être ce lieu qui permet de débattre, dans le respect et la bienveillance », a estimé Malika Habel, directrice générale du Collège.

Quid de la mosquée fréquentée par des élèves maghrébins ?

En 2020, le film a été programmé aux Rendez-vous Québec Cinéma (Montréal, Canada), FIPADOC – Festival International Documentaire de Biarritz, Sélection “Les Remarqués” (France) et au FIFDH – Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains, Compétition – Grand reportage (Genève, Suisse).


Suisse, Canada, RTS, Arte, 2019, 94 min
Production (Canada) : Isabelle Couture (Coop Vidéo)
Production (Suisse) : Philippe Coeytaux (AKKA Films)
Production (France) : Serge Gordey (Temps Noir) et Martin Laurent (Temps Noir)
Direction de postproduction : Marie Herrmann et Guy Langlois
Recherche et scénario : Emmanuelle Walter et Nicolas Wadmoff
Narration : Léonie Simaga
Direction photo : Philémon Crête
Assistant à la réalisation : Jean-Martin Gagnon
Prise de son : François Pinet-Forcier
Montage : Anne Riegel
Montage son : Olivier Laurent
Mixage : Amélie Canini
Musique : Nicolas Rabaeus
Avec Adam Belghadid, Rachel Binette, Rayene Bouzitoun, Samuel Dufresne, Idir Mazouzi, Jeremy Ouellet, Kaëlla Stapels, Samuel Vilanove, Guy Gibeau, Malika Habel, Line Légaré, Mohamed Mimoun, Nancy Moreau, Erik Pirro, Anouk Roussy
Sur Arte le 9 septembre 2020 à 23 h 30
Disponible du 02/09/2020 au 07/12/2020
Visuels : © Temps noir

Les citations sur le film proviennent d'Arte

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