Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 30 janvier 2023

André Malraux (1901-1976)


André Malraux (1901-1976) était un écrivain, un aventurier, ministre de l'Information, puis des Affaires culturelles sous le Président Charles de Gaulle, et intellectuel engagé français chrétien admiratif des Juifs ainsi que de l'Etat d’Israël. Arte rediffusera le 31 janvier 2023 à 3 h 20 « André Malraux, l'épreuve du pouvoir » (André Malraux - Schriftsteller, Politiker, Abenteurer) par Xavier Villetard. "Il y a soixante ans, en janvier 1959, André Malraux devenait le premier ministre de la Culture de la Ve République. Portrait fouillé d'un géant des lettres confronté à l'exercice du pouvoir".
  
Raymond Aron (1905-1983) 
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation
Hélène Berr (1921-1945) 
« Le procès Céline » d’Antoine de Meaux 
Proust, du Temps perdu au temps retrouvé
Colette (1873-1954) 
Edmond Fleg (1874-1963), chantre Juif et sioniste du judaïsme 
« Retour à Auschwitz » de Daniel Gauthier
Romain Gary, des « Racines du ciel » à « La Vie devant soi »
« Leone Ginzburg, un intellectuel contre le fascisme » par Florence Mauro 
« Le manuscrit sauvé du KGB. Vie et destin de Vassili Grossman » par Priscilla Pizzato 
Isidore Isou (1925-2007) 
Joseph Kessel (1898-1979) 
André Malraux (1901-1976) 
Les combats de Minuit. Dans la bibliothèque de Jérôme et Annette Lindon
George Orwell (1903-1950) 
Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944)

André Malraux (1901-1976) était un écrivain, un aventurier, ministre de l'Information, puis des Affaires culturelles sous le Président Charles de Gaulle, et un intellectuel engagé français chrétien admiratif des Juifs ainsi que de l'Etat d’Israël. 

Malraux, les Juifs et Israël
En 1921, André Malraux épouse en première épouse Clara Goldschmidt (1897-1982), traductrice née dans une famille Juive allemande cultivée, bourgeoise. Son épouse exerce une importante influence et tous deux voyageront en Italie, en Allemagne, en Tunisie, en Tchécoslovaquie, en Autriche... « Soyez la plus juive possible, c’est ainsi que vous m’intéressez », lui disait André Malraux. En 1933, naît leur fille Florence. Séparé depuis 1937, le couple divorce en 1947. L'année suivante, André Malraux épouse Marie-Madeleine Lioux, pianiste et veuve du demi-frère du romancier, Roland Malraux, déporté. En 1966, le couple se sépare définitivement. André Malraux se lie de nouveau avec Louise de Vilmorin. A la mort de la femme de lettres en 1969, il prend pour compagne Sophie de Vilmorin, nièce de l'auteur de "Madame de..."

Avant de se rendre en Indochine, le couple s'informe sur le marché de l'art khmer auprès du galeriste Paul Cassirer et Daniel-Henry Kahnweiler. André Malraux est arrêté, jugé et condamné en 1923-1924 pour vol de bas-reliefs sacrés khmers à Angkor.

En 1932, André Malraux initie une relation avec Josette Clotis (1910-1944), journaliste et romancière, avec laquelle il a deux fils : Pierre-Gauthier (1940-1961) et Vincent Malraux (1943-1961), qui meurent à 17 et 20 ans dans un accident de voiture. Le 12 novembre 1944, Josette Clotis était morte lors d'un accident dans une gare corrézienne. André Malraux ne l'avait pas épousée, car il souhaitait que son épouse juive soit protégée par son nom chrétien.

En 2010 parait la biographie de Clara Malraux par Dominique Bona. "Lorsque Clara Goldschmidt, née en 1897 à Paris, rencontre André Malraux, elle a 24 ans, une enfance heureuse à Auteuil, de l’argent, une famille juive-allemande cultivée, cosmopolite. Lui a 19 ans, une famille dont il ne dit rien, une allure de « petit rapace hérissé à l’œil magnifique » selon Mauriac, il a tout lu et peu vécu. Le nouveau livre de Dominique Bona raconte la vie passionnée et tumultueuse d’une femme, dans le miroir d’une grande histoire d’amour. Quand Clara dit longtemps « Nous », André Malraux lui répond surtout « Je ». Ils furent deux, en effet, au Cambodge et à Angkor lorsque le futur auteur de La voie royale, mué en voleur de statues khmères, écope de trois mois de prison ferme et que Clara bataille à ses côtés pour obtenir sa libération. Deux en Afghanistan, en Iran, au Cachemire, au Japon, à New York, partout où ce couple indissociable dirige ses pas ; puis trois à la naissance de Florence Malraux, juste avant le prix Goncourt obtenu en 1933 pour La Condition humaine. Deux aussi dans les engagements politiques de l’avant-guerre, en URSS, en Espagne où Clara aide Malraux à relever le magnifique défi de l’escadrille Espana. Viennent les dissensions et la solitude, et la souffrance pour une femme courageuse qui pourrait confesser, telle l’héroïne de son roman Grisélidis : « Vous n’avez pas le droit de m’abandonner puisque vous êtes irremplaçable ». En 1937, Malraux et Clara divergent politiquement, et au privé l’écrivain tombe amoureux de la belle Josette Clotis. Résistante dès 1941, fidèle d’un cercle d’intellectuels parmi lesquels Edgar Morin ou François Fejtö, Clara traverse difficilement la guerre en juive clandestine, sa fille au plus près d’elle, alors que Malraux observe les choses à distance, avant de faire sa métamorphose sous les traits gaullistes du colonel Berger. Le couple divorce en 1947. Elle, révoltée, généreuse, militante, prête à tous les combats, dont celui de la guerre d’Algérie. Lui, ministre de De Gaulle, chargé des affaires culturelles en 1958, inquiétante figure repliée dans les songes de grandeur, écoutant Les Voix du silence plutôt que les cris des torturés d’Alger. Clara, découvrant la civilisation du Kibboutz, retrouve ses racines en Israël. André, crépusculaire, chez Louise de Vilmorin, devient le seigneur de ces Chênes qu’on abat. Il meurt en 1976, elle en 1982, sans avoir jamais cessé de porter le nom de l’homme qu’elle a aimé « contre vents et marées ».

En 1945, sur le front d’Alsace, la position de Malraux est sans ambages : « S’il y a une question juive, il n’y a pas de neutralité possible. Je suis philosémite, qu’on se le dise ».

"Le 4 novembre 1946, dans l’une des conférences inaugurales marquant la naissance de l’Organisation des Nations-Unies pour la culture, la science et l’éducation (UNESCO), André Malraux, pas encore ministre d’Etat chargé des affaires culturelles et déjà plus ministre de l’Information du premier gouvernement de Gaulle de 1945, avait proclamé : « En morale, ce qui est d’abord arrivé à nous de la culture juive, c’est la Bible qui apporte au monde l’idée, jusque là informulée, de justice » (Ecrits sur l’art IŒuvres Complètes IV, bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, p.1203-1204). Puis à son accoutumée, il posait cette question de savoir ce qui définissait un Juif quelconque à Jérusalem sous le roi David. Si le roi David n’avait pas commencé les travaux de l’édification du Temple de Jérusalem, que son fils, le roi Salomon inaugura, Malraux se serait-il interrogé sur la présence juive à Jérusalem au Xe siècle avant notre ère ?" (Michael de Saint-Cheron, Israël, l’UNESCO et Malraux, 18 octobre 2016).

En 2008, a été publié "Malraux et les Juifs. Histoire d'une fidélité" de Michaël de Saint-Cheron, avec une préface de Jean-Louis Debré. "Grand romancier du XXe siècle, décrypteur génial des oeuvres d'art, homme d'Etat aux discours flamboyants, André Malraux est moins connu pour une cause qui lui tenait pourtant beaucoup à coeur, sa fidélité à l'égard d'Israël et du peuple juif. Spécialiste réputé de l'écrivain depuis trois décennies, Michaël de Saint-Cheron retrace la richesse de cette amitié privilégiée. Combat des années trente contre le fascisme, engagement auprès des républicains espagnols, Résistance, réflexions sur le Mal et les camps de concentration nazis, liens avec le jeune État d'Israël, proximité avec des artistes comme Manès Sperber, Romain Gary ou Marc Chagall, autant de jalons qui sont évoqués ici, textes à l'appui. Autant d'occasions pour André Malraux de manifester un attachement indéfectible pour le peuple juif et ses grands témoins."

En 1955, André Malraux écrivait dans la préface au livre « Israël », photographies d'Izis, Lausanne, Fontaine, 1955. « La Guilde du livre », novembre 1955, p. 408-410, décembre 1955 et janvier 1956, p. 13-15.
"Ce livre : Israël…
Pour Jenka Sperber
… qui commence par la voix de Chateaubriand et le désert biblique, «qui n'a pas osé rompre le silence depuis qu'il a entendu la voix de l’Éternel», s'achève par la voix d'Isaïe : «Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? – Le matin vient et la nuit aussi…» et le fusil de la sentinelle israélienne semble garder la frontière contre les Arabes, contre le crépuscule et contre l’Éternel.
Les «livres photographiques» ont été d'abord des recueils de documents, des souvenirs de voyage, des reportages pittoresques. Puis ils ont échappé à l'album du touriste en retrouvant l'accent et la signification des films documentaires consacrés au Dnieprostroï ou à la Tennessee, à la lutte de l'homme contre les éléments. Et les meilleurs d'entre eux trouvent aujourd'hui leur art et leur autonomie en substituant à la prédication des épopées didactiques une signification plus complexe et plus énigmatique, des images moins efficaces par ce qu'elles affirment que par ce que leur ensemble suggère; cette technique, que l'on crut née pour saisir la réalité dans l'instant, devient art lorsqu'elle saisit l'instant où se reflètent des siècles, l'instant qui métamorphose le réel en le prolongeant dans l'interrogation du poème.
Art difficile et privilégié lorsqu'il s'agit d'un peuple dont on a détruit jusqu'aux ruines, mais qui porte sur son visage le plus ancien passé du monde. Izis n'a pas, une fois de plus, photographié de façon exaltante des constructions ou des tracteurs, il a exprimé que l'histoire israélienne n'est ni celle d'un kolkhoze ni celle du barrage de la Donzère. Il a fait surgir dans une épopée moderne la trouble majesté d'une obsession spirituelle. Si la fille qui rit devant le désert n'est pas seulement une gardeuse de chèvres délivrée du ghetto, c'est qu'elle s'accorde aux taches des moutons blancs et du cheval noir sur les pierres incandescentes du Carmel. Un photographe exprime aisément la joie, puisqu'il lui suffit de choisir le rire; peut-être lui faut-il un rare talent ou un singulier bonheur pour que ses photos s'accordent à l'enfant qui répond joyeusement, lorsque l'institutrice lui parle du Mur des Lamentations : « Pour élever le Temple, il n'y aura plus que trois murs à construire». Aux constructions de Michkath-Achkalon, aux rues de Tel-Aviv, au cavalier des sections de défense, répond la plus belle photo du livre. Une arche chaldéenne porte trois affiches : de l'Etat, d'un parti, d'un cinéma qui unit le sang au rêve, un film américain sur Mein Kampf au Voleur de Bagdad; plus bas – à terre … – un mendiant pareil à Job dort d'un sommeil de prophète. Séparé de lui par quelques pages et combien d'années ! un vieillard qui lui ressemble regarde des enfants planter la Forêt des Martyrs, dont les six millions d'arbres s'élèveront sur la colline de Jérusalem en mémoire des victimes d'Hitler…"
"Le judaïsme est d’autant plus important qu’il est le moins connu de ses liens avec le champ de la spiritualité, qu’il est lié aussi, même de très loin, avec sa première femme, Clara Goldschmidt, comme avec la destinée de certains de ses amis les plus fidèles (Chagall, Manès Sperber, Romain Gary, Roger Stéphane…) et que même si le catholicisme lui est fondamental (malgré son agnosticisme), ses références à la Bible et aux prophètes d’Israël sont importants. J’ai donc tenu à réévaluer l’importance de ces liens après mon livre Malraux et les juifs, Histoire d’une fidélité (DDB, 2008) et mon colloque "Malraux et ses harmoniques juives", qui s'est tenu à l’Université  Hébraïque de Jérusalem l’an dernier.... son rapport au christianisme est fondamental à travers l’art chrétien mais aussi à travers le rôle joué sur la culture occidentale par des figures aussi considérables que Jean l’Evangéliste, François d’Assise, Bernard de Clairvaux, qui protégea les Juifs victimes des premiers pogromes pendant la deuxième croisade. Si la figure de Jésus est plus ambivalente pour Malraux, il dit tout de même à Guy Suarès "Ce n’est pas ce que le Christ a dit qui est la réponse au Mal, c’est ce qu’il a assumé". La chose capitale du christianisme pour lui  c’est le sacrifice. On pourrait dire - et certains des grands Sages d’Israël l’ont dit, mais aussi des historiens, écrivains ou poètes parfois chrétiens, parfois non, comme Michelet, Péguy, Claudel et combien d’autres -, que le peuple juif incarne à travers l’histoire un peuple-Messie, "le fils aîné de la douleur" (Claudel)... C’est donc à travers l’art chrétien jusqu’à Rembrandt, et l’art roman en particulier avec la figure de François d’Assise, mais aussi à travers ses amitiés avec le Père Bockel et Jean Grosjean, que l’importance de son rapport au christianisme est présent", a analysé Michaël de Saint-Chéron (Le Monde des religions, 14 novembre 2011).

Si André Malraux admirait l'Etat d'Israël - « Les Israéliens ne continuent pas les Israélites, ils les métamorphosent » -, il ne s'y est jamais rendu. Il avait confié à. Shimon Peres : « Si j’étais jeune, je m’enrôlerais dans l’armée israélienne ». En 1960, en présence du juriste éminent René Cassin, co-auteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, il avait déclaré lors du centenaire de la création de l’Alliance Israélite Universelle (AIU), que Rabbi Yohanan Ben Zakkaï « accepta la soumission des Juifs à Rome, à condition que la Tora fût sauvegardée ». En 1968, c'est sous ses auspices qu'est présentée au Petit-Palais, la première exposition d’art juif sous la Ve République, « Israël à travers les âges ». "En 1974, lors de l’adoption de la résolution de l’Unesco assimilant sionisme et racisme, Malraux, indigné, écrivit une missive sévère au directeur de l’organisation onusienne, René Maheu".

« André Malraux, l'épreuve du pouvoir »
Arte rediffusera le 31 janvier 2023 à 3 h 20 « 

« Il y a soixante ans, en janvier 1959, André Malraux devenait le premier ministre de la Culture de la Ve République. Portrait fouillé d'un géant des lettres confronté à l'exercice du pouvoir ».

« Auréolé de ses succès littéraires, de son passé d'aventurier au Cambodge et de combattant auprès des républicains espagnols, André Malraux rejoint en novembre 1945 le gouvernement provisoire que préside de Gaulle ».

« Nommé ministre de l'Information, il reste deux mois en poste. L'expérience a beau être brève, elle scelle entre lui et le général un lien indéfectible ».

« Quand, avec la crise algérienne, de Gaulle est rappelé au pouvoir en 1958, il confie de nouveau à Malraux le portefeuille de l'Information ».

« Mais quelques jours à peine après sa nomination, le nouveau ministre, qui fut anticolonialiste dans sa jeunesse, commet une bourde retentissante. Lors d'une conférence de presse, à la question : "Si vous étiez un jeune musulman, seriez-vous un partisan du FLN ?", il réplique : "Si j'étais un jeune musulman, je combattrais peut-être avec les fellagha."

« Pour l'entourage gaulliste, il est urgent de l'empêcher de récidiver sur ce sujet sensible. Mais afin de ne pas priver le gouvernement de sa caution intellectuelle, on lui taille un ministère sur mesure, celui des Affaires culturelles – le premier du nom ».

« Il va y œuvrer dix ans durant, de janvier 1959 à juin 1969, avec des heurts et des réussites ».

« À gauche, l'ancien compagnon de route du Parti communiste passe pour un traître et, plus encore, aux yeux des intellectuels ».

« Dans son propre camp, celui du RPF (Rassemblement du peuple français, le parti gaulliste), il est vite considéré comme un ministre incontrôlable ».

« Comment Malraux essaiera-t-il de tirer son épingle du jeu, alors qu'après la mort accidentelle de ses deux fils, en mai 1961, il sombre peu à peu dans la dépression ? »

"Figure de l’intellectuel des années 30, André Malraux a accédé au pouvoir en devenant, « l'ami génial » du Général de Gaulle et le premier ministre de la Culture de la V° République en 1959. A la barbe de ses détracteurs, cet autodidacte aventureux, et parfois mythomane, a imposé ce ministère incertain dans le paysage politique français. Avec pour objectif toujours délicat de faire advenir la démocratisation de la culture prônée par le Front Populaire, ce ministère, considéré comme éphémère, fêtera en 2019 ses soixante bougies. Mais à l'orée des années 1960, l'écrivain a pris le risque de disparaître derrière le Ministre. Il a avalé des couleuvres politiques et il a pris des coups. Pugnaces et flamboyants, ses discours relèvent du sport de combat. A gauche, l'ancien compagnon de route du Parti communiste passe pour un traître et plus encore, aux yeux des intellectuels. Dans son propre camp, cette prise de guerre considérable est aussi un ministre incontrôlable pour ne pas dire un « agité ». Comment va-t-il tirer son épingle du jeu, alors qu'après la mort de ses deux fils en mai 1961, il glisse peu à peu dans la dépression ? Peut-il compter sur la littérature pour l'aider à sortir la tête hors de l'eau ? Et quel rôle, l'action politique est-elle encore susceptible de jouer dans sa résurrection ? 

« En se focalisant sur les périodes de la vie de Malraux qu'il passe au cœur du pouvoir, le film explore les différentes facettes de ce qui constitua pour Malraux une impérieuse obsession : réussir l'osmose entre l'écrivain et l'homme d'action, entre l'artiste et le politique. Comment a-t-il composé ? Quels coups a-t-il pris ? Qu'a-t-il a gagné, qu'a-t-il perdu ? Aux prix de quelles ambiguïtés, de quelles affabulations, de quels paradoxes ? »

« Avec des témoins de choix, parmi lesquels Olivier Todd, Catherine Tasca, l'historien Pascal Ory, et de nombreuses archives, Xavier Villetard retrace le destin hors norme d'un homme qui s'est engagé pour démocratiser la culture, ouvrant une voie royale à ses successeur ».

"Malraux l'intemporel"
En septembre 2022, l'Espace Sorbonne 4 a accueilli l'exposition "Malraux l'intemporel" dont le commissaire est le sculpteur Jacky Kooken. Alain Malraux, écrivain, dramaturge et critique théâtral neveu et fils adoptif du grand homme était présent lors du vernissage le 16 septembre de 18h à 21h : à 19h et 20h, a eu lieu un concert de saxophone par Ariumi Hiroko, en présence des artistes peintres et sculpteurs qui participent à cette exposition.

« Malraux, l'Intemporel » du livre éponyme du célèbre critique d'art et ministre de la culture. « Le pouvoir de l'art ne se limite pas à l'admiration : tout art qui ne se réclame plus d'une esthétique, forme ses propres constellations. » p.336

CITATIONS

"La culture est l'héritage de la noblesse du monde, la seule force que nous ayons en face de l'élément de la nuit c'est précisément tout, ce qui en nous, échappe à la mort. En définitive, la définition de l'oeuvre d'art c'est ce qui a échappé à la mort."

“La culture... ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers.”

“L'homme sait que le monde n'est pas à l'échelle humaine ; et il voudrait qu'il le fût.”

“La culture ne s'hérite pas, elle se conquiert.”

“La pire souffrance est dans la solitude qui l’accompagne.”

"L'amitié, ce n'est pas avec ses amis quand ils ont raison, c'est d'être avec eux même quand ils ont tort."

"Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie."

"La plus belle sépulture, c'est la mémoire des hommes."

"L'essentiel est à mes yeux ceci : aimer un être n'est pas le tenir pour merveilleux, c'est le tenir pour nécessaire."

"Pour l'essentiel, l'homme est ce qu'il cache : un misérable petit tas de secrets."

"L'humanisme, ce n'est pas dire : "Ce que j'ai fait, aucun animal ne l'aurait fait", c'est dire : "Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête ."

“Nous sommes la première civilisation sans valeur suprême. Et ce n'est pas rien” (Télérama, 30 avril 1972)

« André Malraux, l'épreuve du pouvoir » par Xavier Villetard
France, ARTE France, Siècle Productions, 2017, 54 min
Sur Arte les 9 octobre 2019 à 22 h 50 et 31 janvier 2023 à 3 h 20
Sur le site d’Arte du 02/10/2019 au 07/12/2019, du 11/01/2023 au 06/02/2023
Sur Toute l'Histoire les 16 juin 2020 à 14 h 33, 18 juin 2020 à 12 h 39, 20 juin 2020 à 3 h 20
Visuels :
Le président Charles de Gaulle accueilli par son ministre des affaires culturelles André Malraux à l' inauguration du " Théatre de France" (ancien Odeon) et la représentation de " Tête d' Or" de Paul Claudel, autour d' eux la garde républicaine, le 22 octobre 1959
© AGIP/ Bridgeman Images

André Malraux, nouveau ministre en charge de l' information, après son entretien avec DeGaulle a l' hôtel Matignon à Paris, répondant aux questions des journalistes, le 3 juin 1958
© AGIP/ Bridgeman Images

Jacqueline Kennedy en visite à Paris avec André Malraux, le 31 mai 1961
© Maurice Zalewski / adoc-photos

Du 16 au 22 septembre 2022
A l'Espace Sorbonne 4 
4, rue de la Sorbonne, 75005 Paris
Du lundi au samedi de 13 h 30 à 18 h 30
Entrée libre

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Articles in English
Les citations sur le film proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 28 octobre 2019.

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