Citations

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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 24 janvier 2023

« Forces spéciales »

Pour le 30e anniversaire de la création du Commandement des opérations spéciales (COS), le musée de l’Armée présente l’exposition « Forces spéciales ». La présentation d'unités œuvrant discrètement, dans un esprit d'équipe, au service de la Nation.

Jean Boulet (1920-2011), émérite pilote d'essai sur hélicoptère
L’ALAT propose une carrière militaire... sous les cocardes et sous les rotors

« Ces liens qui sont créés entre nous sont essentiels. Pour moi, c’est le facteur clé du succès de nos engagements. »
Commandant Romain, CFST

Le musée de l’Armée propose « la première exposition jamais consacrée aux forces spéciales françaises, dévoilant les coulisses de l’une des entités les plus discrètes de nos armées. Programmé à l’occasion du 30e anniversaire de la création du Commandement des opérations spéciales (COS), l’événement propose une immersion inédite au cœur de ces unités d’exception, dans l’intimité d’hommes et de femmes pas comme les autres, qui œuvrent chaque jour pour la Nation dans des conditions extrêmes, avec humilité et esprit d’équipe. De la Seconde Guerre mondiale à nos jours, l’exposition revient sur l’histoire, le fonctionnement, les équipements et l’évolution des forces spéciales, ainsi que sur l’emploi de plus en plus important qui en est fait aujourd’hui. »

« Naissance des forces spéciales » « • Apres avoir rappelé les héritages de la Seconde Guerre mondiale, des guerres de décolonisation et de la Guerre froide, l’exposition revient sur la création du Commandement des opérations spéciales (COS), le 24 juin 1992 à l’issue de la première guerre du Golfe. Organisé comme un commandement interarmées, opérationnel, il est placé directement sous l’autorité du chef d’état-major des armées. Le COS est chargé de concevoir, planifier et conduire les opérations menées par les unités des forces spéciales. Ces missions, situées en dehors des cadres d’actions militaires conventionnelles, visent à atteindre des objectifs d’intérêt stratégique, notamment en termes d’actions d’environnement, d’ouverture de théâtres d’opération, d’intervention sur des objectifs à haute valeur ou de lutte contre le terrorisme. Exécutées en territoire hostile ou derrière les lignes ennemies, les missions peuvent durer quelques heures, jours ou semaines. Pour éviter la compromission ou la fuite d’informations, elles sont connues d’un nombre très limité de personnes. Employant des boucles décisionnelles très courtes, le COS travaille en synergie avec les services de renseignement français et alliés. »

« L’engagement humain, au cœur des unités » « • Les principaux faits d’armes de ces unités d’élite, relevant de l’armée de Terre, de la Marine nationale, de l’armée de l’Air et de l’Espace ainsi que du Service de sante des armées, sont dévoilés afin de montrer aux visiteurs l’importance de leur rôle. Capacités d’adaptation, rusticité, détermination et esprit d’équipe sont des critères essentiels pour ces hommes et ces femmes d’exception, dans toutes les étapes de leurs carrières (sélection, formation, spécialisation, entrainement, opérations). Le parcours de visite est ponctué d’une soixantaine d’interviews qui témoignent de leurs expériences de vie peu communes. »

« Techniques et équipements à la pointe de l'innovation » « • L’exposition se penche également sur les techniques spécifiques, les équipements et l’armement des forces spéciales, mettant en regard les collections du musée de l’Armée avec des objets prêtés par les unités des forces spéciales, par des professionnels de l’innovation technologique, ainsi que par des services de l’Etat et par des institutions patrimoniales nationales, françaises et étrangères. »

« De la réalité à la fiction » « • Dans une scénographie immersive et spectaculaire, l’exposition donne une place significative à l’image, fixe ou animée, ainsi qu’aux dispositifs multimédias. Elle aborde également la question de la représentation des forces spéciales au cinéma, qui a largement contribué à fixer leur image dans la culture populaire et à façonner leur mythologie. »

« Une exposition-événement » « • En complément du parcours de l’exposition, les visiteurs peuvent exceptionnellement découvrir des véhicules et des équipements utilisés en opération par les forces spéciales depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours, présentés dans la salle Vauban. Les piliers de la cour d’honneur accueillent une présentation de chacune des 16 unités composant les forces spéciales. Enfin, un accrochage inédit des photographies prises par Edouard Elias, en mars 2022, pendant ses 192 h d’immersion au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, complète le dispositif. Cette commande photographique du musée de l’Armée faite auprès de l’artiste est présentée à l’extérieur du site et déployée sur les grilles du boulevard des Invalides, ainsi que dans les douves situées rue de Grenelle, pour une immersion totale au cœur de l’univers des forces spéciales ».


LES FORCES SPÉCIALES, HÉRITAGE HISTORIQUE, HUMAIN ET OPÉRATIONNEL
« Depuis la nuit des temps, des chefs de guerre confient à un petit groupe d’hommes intrépides et rusés des missions audacieuses, spectaculaires et cruciales dont la finalité est d’inverser le cours d’un combat ou d’une bataille. »
« Jusqu’à la fin du XIXe siècle, des unités éphémères et de circonstances, distinctes des unités régulières par leur recrutement très sélectif, agissent à l’intérieur et en dehors du champ de bataille ou en territoire ennemi, en totale autonomie, avec des effectifs réduits. Elles mènent par surprise, en toute discrétion et avec agilité, des embuscades, des coups de mains, des raids, des destructions ou des saisies de points clefs. »
« Au cours du second conflit mondial nait le concept de forces spéciales. »
« Les unités créées deviennent permanentes et interviennent tant sur terre que sur mer ou elles conduisent des actions de renseignement dans la profondeur, de destruction d’objectifs stratégiques, de harcèlement des arrières de l’ennemi et de soutien à des maquis. »
« Dissoutes à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, elles sont reconstituées et engagées, lors des guerres de décolonisation, pour les combats de guérilla et de contre-insurrection. Jusqu'à la fin de la Guerre froide, elles ne sont employées que pour des actions « coup de poing ».

COS, CRÉATION ET FONCTIONNEMENT
« Un groupe de forces spéciales, c’est pas une spécialité par individu, c’est plusieurs compétences qui permettent justement à ce minimum de personnes de pouvoir gérer un maximum de situations. »
Lieutenant Tom, CPA 10
« Créé le 24 juin 1992, au lendemain de la première guerre du Golfe, le Commandement des opérations spéciales (COS) est un commandement interarmées, opérationnel, placé directement sous les ordres du chef d’état-major des armées ».
« En perpétuelle évolution depuis sa création, le COS est en charge de planifier, concevoir et conduire les opérations militaires menées en dehors des cadres d’actions classiques par des unités des forces armées issues des quatre composantes (Terre, Air, Mer, Sante). »
« Ces unités qui dépendent organiquement de leur armée d’origine sont spécialement organisées, entrainées et équipées pour atteindre des objectifs stratégiques en termes d’ouverture de théâtres d’opération, d’intervention dans la profondeur sur des cibles à haute valeur ajoutée, de lutte contre les organisations terroristes ainsi que d’actions d’environnement. »
« Employant des boucles décisionnelles très courtes et travaillant en synergie avec les services de renseignement français et alliés, le COS s’appuie sur un état-major œuvrant dans le domaine de la prospective et de la veille capacitaire. Il contribue ainsi à l’innovation et à la préparation de l’avenir en s’appuyant sur un processus permanent de retour d’expérience. »

LES ÉTATS-UNIS PRÊTENT DEUX TENUES NAVY SEAL
« A l’instar des armées françaises, les Britanniques et les Américains possèdent des unités de forces spéciales internationalement reconnues. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques ont été à l’origine de la création du commando Kieffer ainsi que de la composante française des SAS (Special Air Service). Aujourd’hui, les Américains sont des partenaires privilégiés des forces spéciales françaises sur la plupart des théâtres d’opération. »
« Le capitaine de vaisseau Ryan Mc Combie, membre du comité scientifique de l’exposition Forces spéciales, ancien commandant de la Team 2 des Navy Seals et premier Américain à avoir réussi le stage des nageurs de combat du commando Hubert, incarne bien ce lien particulier qui unit les forces spéciales françaises et américaines. C’est ainsi que parmi les 32 mannequins présentes dans l’exposition, deux tenues sont exceptionnellement prêtées par le National Medal of Honor Museum (Arlington, Texas) et le Navy SEALs Museum (Fort Pierce, Floride), témoignant des excellentes relations franco-américaines, sur le plan militaire comme muséal. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir la tenue du SEAL Britt K. Slabinski, récipiendaire de l’emblématique Medal of Honor, plus haute distinction militaire des Etats-Unis, le 24 mai 2018 pour ses faits d’armes lors de la bataille de Takur Ghar (Afghanistan) en mars 2002. »
« La seconde tenue présentée est celle d’un des SEALs de la Team 6 ayant participe a l’opération Neptune’s Spear de neutralisation de Ben Laden dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 ».

ENTRER DANS LES FORCES SPÉCIALES
« Sur une carrière de 37 années, j’ai passé un tiers de temps en formation [...] pour acquérir les capacités nécessaires à l’exercice de mon métier ».
Capitaine de vaisseau Sylvain Leuliet, ancien commando marine
« Les épreuves de sélection des équipiers allient tests physiques et psychologiques de haut niveau. »
« Certaines sont communes à chaque armée, d’autres sont adaptées aux spécificités des formations de choix des candidats (Terre, Air, Mer). »
« La sélection est un processus abouti et difficile, en moyenne moins de la moitié des volontaires intègrent les unités. Des entretiens de motivation sont réalisés et le candidat est confronté à l’enchainement de nombreuses épreuves physiques et mentales, très exigeantes, de jour comme de nuit, pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. »
« Capacité d’adaptation, rusticité, détermination et esprit d’équipe sont des critères essentiels pour réussir les épreuves de sélection. Le maintien en condition opérationnelle, individuel et collectif, est permanent. Tout au long de leur carrière, les équipiers participent à des stages afin d’acquérir, d’entretenir et de développer leurs compétences. Des exercices entre unités sont organisés annuellement, dont certains sont incontournables tels que Gorgones pour l’armée de Terre, Athéna pour l’armée de l’Air et de l’Espace et Kraken pour la Marine nationale. »
« Afin de protéger leur anonymat, les équipiers des forces spéciales adoptent un pseudonyme qu’ils gardent toute leur carrière. »

L’ÉQUIPEMENT DES FORCES SPÉCIALES
« L’innovation fait partie de l’ADN des forces spéciales ».
Commandant Gaston, escadron de transport 3/61 Poitou
« Depuis trente ans, le COS mène une politique d’innovation et de préparation de l’avenir qui repose sur un processus de retour d’expérience (RETEX). L’objectif de cette démarche qui est au cœur des forces spéciales est de se doter des équipements les plus performants afin de garder l’ascendant sur l’adversaire. »
« Le COS bénéficie pour cela de l’ingéniosité et de l’expérience des équipiers qui se nourrissent du mélange des cultures des quatre composantes des forces spéciales (Terre, Air, Mer, Santé). Le fruit de leurs réflexions est partagé avec les structures d’innovation des unités des forces spéciales, du COS, des armées et ainsi alimente le secteur de la recherche avec lequel coopèrent les start-ups et les entreprises. »
« Outre ces innovations spécifiques apportées dans de nombreux domaines, un grand nombre de matériels est acquis « sur étagère » auprès d’industriels, pouvant être modifies pour répondre aux besoins de chacune des unités. » 
« Dans les prochaines années, les innovations majeures s’orienteront notamment vers l’intelligence artificielle dont l’incidence dans le domaine du renseignement et de la réalité augmentée – entrainement et préparation opérationnelle – sera cruciale. Pour autant, le COS entretient une forme de rusticité dans le quotidien de ces unités, interdisant la surenchère technologique : la rusticité est et demeurera la marque des équipiers des forces spéciales. »

REGARDS D’ÉQUIPIERS
« Il ne faut pas voir les missions comme on peut les voir dans les jeux vidéo, la vraie vie c’est pas ca. »
Adjudant-Chef Topper, 1er RPIMa
« L’exposition s’intéresse aux femmes et aux hommes qui composent les unités des forces spéciales. Tout au long du parcours, le visiteur peut écouter une soixantaine d’interviews, réalisées spécifiquement pour l’événement. « 
« Toutes les spécialités et tous les niveaux de la chaine de commandement (équipiers, officiers généraux, hommes politiques) sont représentés. Explorant les souvenirs de chacun d’entre eux, ces interviews offrent un face a face intime entre les équipiers et le visiteur. »
« Femmes et hommes de terrain, certains des équipiers laissent leur sensibilité s’exprimer dans leur quotidien en mission, rapportant dessins et photographies de leur main et attestant de leurs expériences. »

LA DÉCENNIE 1990
« Les années 90 constituent une période décisive pour les unités spéciales. Au lendemain de la guerre du Golfe (1991-1992), celles-ci s’organisent et se structurent avec la création du Commandement des opérations spéciales (COS). »
« Les missions pluridimensionnelles, de longue et de courte durée, de plus en plus nombreuses, qui lui sont confiées, le conduisent à intervenir tant en Europe qu’au Moyen-Orient et en Afrique. »
« En décembre 1992, le COS effectue son premier déploiement en Somalie, dans le cadre de l’opération Oryx, au cours de laquelle lui reviennent des missions de renseignement sur les factions armées et les infrastructures. »
« Au cours de la guerre d’ex-Yougoslavie (1991-1995), les forces spéciales françaises mènent des opérations de récupération de pilotes, d’arrestation de criminels de guerre et des missions d’action civilo-militaire, qui prennent fin en 2002. »
« Ailleurs dans le monde, elles interviennent en urgence, comme par exemple aux Comores en septembre-octobre 1995 pour faire arrêter le mercenaire Bob Denard, et lors des crises majeures en Afrique pour protéger ou exfiltrer des ressortissants français. »

LA DÉCENNIE 2000
« Les attentats sur le territoire américain du 11 septembre 2001 conduisent les Etats-Unis et leurs alliés à combattre les cellules d’Al-Qaïda et les Talibans en Afghanistan. Les forces spéciales françaises y sont déployées de manière très confidentielle jusqu’en juillet 2003. Puis de 2003 à 2014, elles participent dans le cadre des opérations Arés et Jéhol à des missions d’infiltration, de renseignement, de combat et à la mise en place de la nouvelle armée afghane. Ces opérations permettent de maitriser les fondements de la lutte contre le terrorisme et d’harmoniser les procédures et les équipements créant les conditions d’une culture commune au sein du COS. » Pourquoi ne pas qualifier ces attentats de terroristes islamiques ?
« Face aux nombreux défis opérationnels, le COS poursuit son évolution et devient un système d’arme stratégique à part entière, capable dorénavant de conduire des opérations hors-normes sur le long terme et dans une multitude de champs de conflictualité et de milieux. »
« Par ailleurs, le rythme des opérations s’accélère tout particulièrement en Afrique et dans l’océan Indien, avec notamment l’opération Licorne en Cote d’Ivoire et les opérations contre la piraterie au large de la Somalie, qui soumettent les hommes et le matériel à rude épreuve. »

LA DÉCENNIE 2010
« Œuvrant en Afghanistan jusqu’au départ des troupes françaises en 2014, les forces spéciales portent l’effort dans la bande sahélo-saharienne menacée par plusieurs mouvements djihadistes. »
« Le COS poursuit son adaptation aux nouvelles menaces, renforce ses capacités humaines, techniques et opérationnelles et mène des opérations en parfaite synergie avec les services de renseignement français et alliés. Les forces spéciales deviennent un écosystème complet caractérisé par une chaine de commandement efficiente. Elles interviennent dans tous les milieux, dans l’urgence et dans les opérations de longue durée. »
« En 2013, lors de l’opération Serval, aux côtés des forces conventionnelles, elles stoppent et repoussent au nord du Mali la menace djihadiste. Depuis, elles conduisent des opérations de contre-terrorisme en s’attaquant aux structures dirigeantes et forment les forces armées amies, avec d’autres partenaires européens. »

LA VIE APRÈS…
« Du jour au lendemain, vous n’avez plus d’armes sur vous en permanence [...]. Il n’y a plus d’avions qui décollent, plus de bombardements, plus de tirs [...]. Bref, il faut revenir au mode papa. »
Major Ben, 13e RDP 
« Partir en opération implique une longue absence. Si les contacts avec la famille sont possibles, ils peuvent néanmoins être rares et courts. Les exigences du métier entrainent des contraintes familiales. L’entourage est important pour les équipiers, et leurs conjoints jouent un rôle essentiel dans leur engagement. Un système d’accompagnement psychologique avant et après la mission est mis en place. »
« La blessure appartient au domaine de l’intime et peut être difficile à accepter. En effet, celle-ci peut empêcher un retour en opération, pouvant provoquer un sentiment de déception. Physique ou psychologique, elle nécessite un suivi et une prise en charge médicale. Au retour d’opération, un sas de décompression permettant de prévenir et de détecter les syndromes post-traumatiques est aménagé. Les équipiers se réhabituent ainsi à la vie quotidienne en métropole. »
« L’un des principaux enjeux des forces spéciales est de s’adapter à l’évolution des conflits et à celle des méthodes et techniques de l’adversaire. »
« La remise en question est permanente à travers les débriefings et les retours d’expérience tant au niveau du COS, des unités que des équipiers : il est vital de toujours conserver l’ascendant. »


Du 12 octobre 2022 au 29 janvier 2023
Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle - 75007 Paris
Tél. : 01 44 42 38 77
Tous les jours de 10 h à 18 h. Nocturne le mardi jusqu’à 21 h

Les citations proviennent du dossier de presse.

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