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vendredi 3 mars 2023

La cathédrale Notre-Dame de Paris

Située sur l'île de la Cité (Paris), la cathédrale Notre-Dame 
 a été édifiée de 1163 au milieu du XIVe siècle. Elle est intimement liée à l'histoire de la capitale et de la FranceElle a inspiré des auteurs dont Victor Hugo en 1831. Arte diffusera le 4 mars 2023 à 20 h 50 « Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle » de Vincent Amouroux, puis à 23 h 30 « Dans le ventre de l'orgue de Notre-Dame  » d’Isabelle Julien.


A Paris, édifiée sur deux siècles à la fin du Moyen-âge, la cathédrale Notre-Dame est le siège de l'archidiocèse de Paris, dédié à la Vierge Marie. 

Débutée à l'initiative de l'évêque Maurice de Sully, la cathédrale a été édifiée de 1163 au milieu du XIVe siècle. En 2013, a été célébré le 850e anniversaire de sa construction.

Sur la façade ouest de la cathédrale, de part et d'autre du portail du Jugement dernier, est représentée la double allégorie 
Ecclesia et Synagoga (« l'Église et la Synagogue », en latin) caractéristique de l'iconographie médiévale. Deux femmes sont représentées : Ecclesia symbolise le christianisme, et se tient droite, la tête couronnée, tenant un sceptre, tandis que Synagoga, qui incarne le judaïsme, a une chevelure désordonnée, ses yeux sont cachés par un serpent et elle semble tenir en main des Tables de la Loi. Il s'agit d'un « aveuglement » spirituel car le peuple Juif pour les chrétiens n'a pas reconnu en Jésus son messie. Le "véritable Israël" (Verus Israel) triomphant, c'est-à-dire le christianisme, se substitue à l'Alliance première, au judaïsme. C'est la théologie de la substitution, anti-judaïque.

De 1845 à 1867, Notre-Dame a été restaurée par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui suscite une polémique en ajoutant des éléments et des motifs inédits. Ce qui rendait hétérogène le style : le gothique primitif et le gothique rayonnant. 

Notre-Dame est intimement liée à l'histoire de la capitale et de la France - église paroissiale, elle reçoit la Sainte Couronne en 1239, accueille la cérémonie du sacre de l'empereur Napoléon 1er en 1804, accueille un Magnificat pour la libération de Paris en 1944, abrite les funérailles de Présidents de la République dont Adolphe Thiers, Sadi Carnot, Paul Doumer, Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand -, et a inspiré des auteurs dont Victor Hugo en 1831.

Notre-Dame attire 13 à 14 millions de personnes par an, et demeure un des monuments les plus visités en Europe. 

Le 15 avril 2019, un incendie détruit la flèche et presque toute la toiture couvrant la nef, le chœur et le transept. Durant les travaux de restauration, Notre-Dame a été fermée au public. 

Dans son livre "682 jours" (Plon, 2023), Roselyne Bachelot relate ses souvenirs de ministre de la Culture (2020-2022). "Au moment des discussions concernant la rénovation de Notre-Dame de Paris, victime d’un incendie en avril 2019, la ministre de la Culture de l’époque militait pour que la flèche de Notre-Dame soit reconstruite à l’identique afin de « respecter la convention de Venise ». Malgré cela, « l’Élysée rêve d’un « geste architectural » » et accuserait Roselyne Bachelot de « n’en faire qu’à (sa) tête », a-t-elle raconté. Parmi les idées pour reconstruire la flèche de la cathédrale, Roselyne Bachelot avait pu constater un projet architectural des plus excentriques."

"Lors d’un déjeuner quelques jours après la première réunion de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine le 9 juillet 2020, Brigitte Macron dévoilera en effet à Roselyne Bachelot une idée… à la symbolique phallique. L’ex-ministre a décrit la scène dans son livre : « Déjeunant quelques jours plus tard avec Brigitte Macron, elle me montrera un projet culminant avec une sorte de sexe érigé, entouré à sa base de boules en or… » Roselyne Bachelot n’avait néanmoins rien lâché face à la Première dame pour préserver l’authenticité de Notre-Dame. La même année, le clergé avait proposé l’idée d’intégrer des vitraux d’art contemporain et du mobilier récent. Ce qu’avait jugé « irrecevable » Roselyne Bachelot".

En 2020, a été décidée la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame à l'identique.

La réouverture au public aura lieu en 2024.

« Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle »
La série documentaire « Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle » suit au plus près des scientifiques qui œuvrent pour la restauration de la cathédrale. 

Arte diffusera le 4 mars 2023 à 20 h 50 « Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle », série documentaire en trois volets de Vincent Amouroux.

« Dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, l'un des monuments les plus célèbres de France a pris feu : la cathédrale Notre-Dame de Paris, notamment la toiture. Le grand incendie a également pénétré les voûtes et fragilisé les murs de calcaire. » 

« Après un an de travaux de déblayage et de sécurisation, le danger d'effondrement est écarté et la reconstruction historique de la cathédrale, fidèle à l'original, peut commencer. »

« Passés l’effroi et la première phase de consolidation de l’édifice, architectes, scientifiques, archéologues, ingénieurs et artisans d’art ont entamé un spectaculaire travail pour explorer la cathédrale et retrouver les techniques de ses bâtisseurs, essentielles pour connaître et comprendre le monument, pour percer ses mystères et mieux la reconstruire. »

« Pendant deux ans, cette série documentaire les a suivis dans l’intimité d’un chantier scientifique hors norme, colossal. »

« Comment reconstruire Notre-Dame pour les générations futures ? Quels secrets a-t-elle à nous livrer sur son histoire et sur les savoir-faire anciens utilisés pour son érection et sa conservation au fil des siècles ? »

« Après l’incendie qui a failli la détruire, la phase de consolidation de l’édifice étant achevée, les trois volets de la série documentaire réalisée par Vincent Amouroux (L'odyssée interstellaire, Notre véritable 6e sens) nous emmènent auprès des archéologues, des historiens de l’art, des géologues, des ingénieurs structure et numérique, mais aussi des spécialistes du verre, du bois, du métal et de l’acoustique, mobilisés par ce chantier d’une envergure inédite ».

« Une aventure humaine et scientifique exceptionnelle, au cours de laquelle sont explorés pour la première fois, de la flèche aux fondations, des espaces de la cathédrale restés cachés pendant plus de huit siècles ».

« Du début de la restauration à la découverte de sarcophages, Notre-Dame comme jamais vue auparavant ».


1ère partie : « La quête de la hauteur ».
« L’immense incendie qui a consumé la toiture et fait s’effondrer la flèche de Notre-Dame a transpercé les voûtes et fragilisé le calcaire de ses pierres. » 

« Dès le lendemain de l'incendie, huit groupes de travail, dont quatre portant sur l’étude des matériaux (bois, métal, pierre et verre), se sont progressivement mis en place pour enrichir non seulement les connaissances sur Notre-Dame et plus largement sur les autres cathédrales médiévales, mais aussi d’apporter des informations utiles à la restauration de l’édifice et accompagner ainsi les architectes en chef des monuments historiques, maîtres d’œuvre, et l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, maître d'ouvrage. Ils regroupent plus d’une centaine de chercheurs appartenant à une cinquantaine de laboratoires, répartis dans toute la France. » 

« Confrontés à une recherche d’une ampleur inédite, ils s'attaquent à l’étude d’un arc médiéval de la nef effondrée. Pendant plusieurs mois, ils collectent, organisent et analysent la structure des centaines de blocs tombés des voûtes afin de comprendre leur agencement. Cette tâche ardue leur donne accès à des traces archéologiques : des marques sur les pierres jusque-là cachées. Apprendre à les lire va leur permettre de comprendre l’intention des bâtisseurs, engagés dans une véritable course à la hauteur. » 

« Les archéologues et historiens ont aussi pour mission d’aider les architectes en charge de la restauration à retrouver des savoir-faire vieux de plus de huit cents ans. Pour reconstruire des arcs et des voûtes médiévaux de cette ampleur, clés de la stabilité et de la structure de l’édifice, ils vont s’appuyer sur un logiciel 3D, spécialement créé pour calculer les possibilités d’agencement des pierres ».

2e partie : « L'harmonie des forces ».
« Pour restaurer Notre-Dame de Paris, ravagée par l'incendie de 2019, scientifiques, ingénieurs et artisans d’art ont entamé un spectaculaire chantier. Deuxième volet : malgré ses fractures, la cathédrale ne s’est pas effondrée dans les jours qui ont suivi la catastrophe. Comment expliquer cette résistance ? Et comment reconstruire l’édifice en lui garantissant la même stabilité ? »

« Édifiée sur l’île de la Cité au XIIe siècle, Notre-Dame est au moment de sa construction la plus haute cathédrale de la chrétienté. Par ses dimensions, la finesse de ses maçonneries et la forme de ses arcs-boutants, elle marque l’entrée de l’architecture gothique dans une nouvelle ère, faisant d’elle un gigantesque vaisseau de pierre où la matière s’efface devant l’espace. Ce chef-d’œuvre d’harmonie et d’équilibre a été bouleversé par l’incendie. »

« La flèche s’est effondrée sur les voûtes en les brisant au niveau du transept et de la nef. »

« Quant à la toiture en plomb et à la charpente, disparues dans les flammes, elles ont cessé de peser sur les murs, perturbant la stabilité de l’édifice. »

« Pourtant, malgré ses fractures, la cathédrale ne s’est pas effondrée dans les jours qui ont suivi la catastrophe. Comment expliquer la résistance de Notre-Dame ? De quelle façon les bâtisseurs ont-ils conçu sa structure ? Et comment reconstruire l’édifice en lui garantissant la même stabilité ? C'était l'un des secrets de la cathédrale parisienne : au-dessus des voûtes en pierre et sous l'immense couverture de plomb se trouvait une incroyable charpente en bois, connue sous le nom de "forêt", car elle était composée d’un millier de chênes. Un élément clé de la souplesse de la cathédrale, qu’il va falloir restituer. »

3e partie : « La fabrique du sacré ».
« Dernier volet de cette série documentaire qui retrace le spectaculaire chantier entamé pour restaurer Notre-Dame de Paris. Grâce à un robot télécommandé, les archéologues de l’Inrap ont pu scanner l’intégralité du sol de la cathédrale et mettre au jour deux sarcophages et plus de deux cents blocs et fragments de sculptures polychromes. »

« Le matériel et l’immatériel contribuent à la grandeur d’un monument sacré ». 

« Notre-Dame constituait un miracle de structure et de proportions, mettant en scène la hauteur, la lumière et l’acoustique ». 

« Avant d’entamer la pose d’un gigantesque échafaudage de plus de 96 mètres de haut, les architectes doivent s’assurer de la solidité des fondations. Une occasion unique pour les archéologues de l’Inrap de les explorer grâce à un robot télécommandé : centimètre par centimètre, un géo-radar va scanner deux jours durant l’intégralité du sol de la cathédrale ». 

« Se révèlent alors un sarcophage de plomb, inhumé vraisemblablement au XIVe siècle, et, enfouis au pied du chœur, les vestiges de plus de deux cents blocs et fragments de sculptures polychromes. »

« Bientôt, un second sarcophage est découvert. »

« La cathédrale doit également retrouver son acoustique d'origine, sa lumière et sa couleur ».

« Si le monument peut s’enorgueillir d’avoir conservé ses vitraux intacts, ce sont tout de même plus de 1 000 mètres carrés de verre qu’il faut délivrer d’une épaisse couche de suie et de poussière de plomb. »



« Pendant deux ans, cette série documentaire a suivi le travail des chercheurs mobilisés pour un accompagnement scientifique de la restauration de la cathédrale. Deux des intervenants, l’archéologue Dorothée Chaoui-Derieux et le géochimiste Philippe Dillmann,  en éclairent les enjeux. Propos recueillis par Christine Guillemeau ».

Conservatrice en cheffe du patrimoine au service régional de l’archéologie de la direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, Dorothée Chaoui-Derieux est chargée du contrôle scientifique et technique des opérations d’archéologie menées dans le cadre du chantier de restauration de la cathédrale.

Directeur de recherche au CNRS et responsable du Laboratoire archéomatériaux et prévision de l’altération, Philippe Dillmann est co-coordinateur du chantier scientifique de Notre-Dame et membre du conseil scientifique de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame de Paris, présidé par le général Georgelin. Conseiller scientifique de la série documentaire, il est coauteur de Notre-Dame de Paris, la science à l’œuvre (éd. du Cherche Midi).
 
« À titre personnel, qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris que Notre-Dame brûlait ?
Dorothée Chaoui-Derieux : J’étais en train de faire dîner mes enfants lorsque j’ai reçu une alerte sur mon téléphone. Quand j’ai allumé l’ordinateur, ma première réaction a été de penser à mes collègues des Monuments historiques qui allaient devoir s’occuper de ce dossier, mais je n’ai pas songé un instant que je m’impliquerais dans ce chantier comme je le fais depuis plus de trois ans. Pour être sincère, je n’avais pas d’attachement particulier à la cathédrale gothique en elle-même, mon intérêt se portait davantage sur l’environnement où elle a été bâtie, un site d’occupations successives, depuis au moins l’Antiquité jusqu’à la période contemporaine. Depuis, évidemment, mon approche a considérablement évolué !

Philippe Dillmann : Je sortais d’un séminaire organisé sur la montagne Sainte-Geneviève voisine lorsque, comme de nombreux Parisiens, j’ai vu avec horreur que Notre-Dame était en feu. Une partie de mon métier consiste à étudier la façon dont les métaux, dans le passé, étaient utilisés dans la construction des monuments. J’ai tout de suite espéré que les pompiers maîtrisent le sinistre afin de préserver l’édifice le plus célèbre de la capitale.

Quels sont vos rôles respectifs dans le chantier scientifique mené au sein de la cathédrale depuis l’incendie ?

D. Ch-D. : Mon travail à la direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France est d’assurer le contrôle scientifique des opérations d’archéologie menées à Paris. Ayant été chargée du dossier de Notre-Dame, j’ai dans un premier temps coordonné les opérations de tri et de prélèvement des matériaux effondrés que nous avons immédiatement considérés comme des vestiges patrimoniaux. Moins de dix jours après l’incendie, nous étions sur place. En collaboration avec le Laboratoire de recherche des monuments historiques et le Centre de recherche et de restauration des musées de France, nous avons mis en place un protocole scientifique afin de trier ces pièces et de documenter le contexte de leur prélèvement, notamment par photogrammétrie. Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvions les récupérer nous-mêmes au sol. Nous avons fait appel à une société spécialisée disposant d’engins téléguidés qui les rapportaient et les déposaient sur des tables de travail. Plusieurs dizaines de milliers d’entre elles sont aujourd’hui à la disposition des chercheurs dans un gigantesque entrepôt loué et aménagé par l'Établissement public.

Ph. D. : Ma discipline, l’archéométrie, consiste à étudier les matériaux avec des méthodes scientifiques qui permettent d’analyser leur qualité, leur composition, leur mode de fabrication ou de déterminer leur origine géographique. En raison de son utilisation liturgique et de son statut de monument touristique, Notre-Dame est paradoxalement l’un des édifices médiévaux que nous avons eu le moins la possibilité d’étudier. La crainte d’une perte de données inestimables a mobilisé la communauté scientifique. Avec trois collègues, j’ai été chargé de monter le chantier scientifique et de coordonner, avec d'autres, le travail des chercheurs sous l’égide du ministère de la Culture et du CNRS. Moins d’un mois après l’incendie, des groupes de travail étaient sur pied afin de lancer des projets d’études sur la pierre, le verre, le bois et le métal mais aussi sur la structure, les décors, l’acoustique et la sociologie ainsi qu’une nouvelle numérisation en 3D de Notre-Dame, après celle réalisée en 2010. Quelque deux cents chercheurs, français et internationaux, travaillent désormais sur une multitude de projets de recherche.

Quelles découvertes scientifiques vous paraissent les plus intéressantes ?

D. Ch.-D. : Avant l’installation de l’échafaudage nécessaire à la reconstruction de la flèche, l’Institut national de recherches archéologiques (Inrap) a mené une fouille d’archéologie préventive sur une surface de 120 mètres carrés à la croisée du transept. Cette dernière a permis de localiser un cercueil anthropomorphe en plomb, puis un second, ainsi qu’une dizaine d’autres sépultures – certaines en pierre, d’autres en plâtre ou de pleine terre. Si la révélation de deux "sarcophages", comme les ont appelés les médias, a suscité un vif intérêt, une autre découverte intéressante est celle des vestiges enfouis des sculptures polychromes qui composaient le mur de l’ancien jubé, démoli au début du XVIIIe siècle et dont quelques fragments avaient été retrouvés lors des travaux de Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle. Leur qualité expressive et leur finesse d’exécution sont exceptionnelles ! Une autre fouille d’archéologie préventive, menée en 2022 sur le parvis, au pied de la façade actuelle, a permis de mettre au jour les fondations d’un édifice préexistant à la cathédrale gothique – sans doute de l’époque carolingienne –, là aussi, ce fut une découverte fabuleuse !

Ph. D. : Sur le mur qui parcourait, sous la charpente, toute la cathédrale, nous avons découvert que des agrafes de fer tenaient les pierres entre elles. De premières études de datation au carbone 14 nous ont permis de révéler qu’elles étaient contemporaines de l’époque médiévale. En analysant leurs impuretés, nous avons pu mettre en évidence qu’un même exemplaire pouvait contenir des signatures provenant de métaux différents, ce qui atteste que les forgerons pratiquaient le recyclage. Au-delà des informations que livreront les études engagées et à venir, cette aventure scientifique sur le chantier de Notre-Dame est hors norme parce qu’elle a permis d’établir une méthodologie inédite qui offre aux chercheurs de multiples disciplines, touchant au matériel comme à l’immatériel, de se côtoyer et d’échanger. Cette synergie offre une occasion unique de mieux connaître les savoir-faire des bâtisseurs et d’apporter nos éclairages scientifiques aux maîtres d’œuvre et d’ouvrage en charge de la restauration. »

L’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRNDP)

« Prévu par la loi du 29 juillet 2019, l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été créé le 1er décembre 2019. Il est présidé par le général d’armée Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président de la République. Assisté d’un directeur général délégué, Philippe Jost, il assure la conduite, la coordination et la réalisation des études et  des opérations concourant à la conservation et à la restauration de la cathédrale. Il a également pour mission de valoriser le chantier et les métiers et savoir-faire qui y concourent. »

3 questions à Jonathan Truillet
(Conservateur en chef du patrimoine, directeur adjoint des opérations de l’établissement public)

« Quel est le rôle de l’EPRNDP dans le cadre de l’accompagnement scientifique de la restauration de Notre-Dame de Paris ?
L’établissement public travaille avec tous les partenaires qui oeuvrent dans cette démarche scientifique, avec lesquels nous sommes en interaction permanente. Nous facilitons ce travail pour la recherche et la connaissance de manière générale.

Comment a été organisée la collecte des vestiges après l’incendie ?
Il y a une approche un peu différente sur ce chantier par rapport à d’autres chantiers de restauration de monuments historiques après des catastrophes. Dès le lendemain de l’incendie, il y a eu de la part des chercheurs la volonté de préserver les vestiges issus de l’incendie, considérant qu’ils avaient une valeur patrimoniale. L’établissement public est totalement en phase avec cette approche. Nous sommes conscients de l’intérêt que peuvent apporter ces vestiges à la connaissance de la cathédrale. Notre travail consiste à faciliter cette analyse, notamment par des moyens logistiques adaptés, voire inédits.
Nous avons dû beaucoup inventer, notamment en mettant en place un centre de stockage et d’étude des vestiges. Il sera intéressant de voir comment on peut appliquer cette méthode sur d’autres monuments. Il est important que l’on puisse capitaliser collectivement sur cette expérience.

C’est donc un grand drame mais aussi une redécouverte d’espaces qui avaient été plus ou moins oubliés ?
C’est globalement la leçon de cet accompagnement scientifique. À partir de ce drame, une série d’opportunités se sont ouvertes pour Notre-Dame permettant de se réapproprier la qualité de certains espaces et de mieux connaître la cathédrale dans son ensemble ».

« Dans le ventre de l'orgue de Notre-Dame »
Arte diffusera le 4 mars 2023 à 23 h 30 « Dans le ventre de l'orgue de Notre-Dame » d’Isabelle Julien.

« En compagnie d'Olivier Latry, organiste titulaire de Notre-Dame de Paris, un passionnant voyage musical et historique au coeur de l'un des instruments les plus prestigieux au monde. »

« Au cœur de la nuit, au centre exact de la capitale française, Olivier Latry, seul dans la cathédrale, joue courbé sur ses claviers. Organiste titulaire des grandes orgues Cavaillé-Coll – le nom de leur facteur –, il savoure le privilège de cet instrument, parmi les plus prestigieux au monde, qui l'oblige à répéter quand les autres dorment. »

"Tirasse", "cromorne", "récit", grand "positif"… : Olivier Latry révèle les mystères des grandes orgues à travers sa musique, 17 mètres au-dessus de la nef. » 

« Une puissance magnifiée par l'ampleur et le silence de ce lieu désert ». 

« Jetant un pont entre le présent et ses grands prédécesseurs, de Louis Vierne à Pierre Cochereau, l'organiste explique aussi comment, glissant du sacré au profane, ils ont réussi à obtenir un statut de musicien à part entière ». 

« Aux XIXe et XXe siècles, l’orgue de Notre-Dame a fasciné des compositeurs d’avant-garde, dont il interprète désormais les partitions. »


France, 2022, 3x52mn
Auteurs : Marie Thiry, Vincent Amouroux 
Coproduction : ARTE France, Zed, CNRS Images, Inrap, Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Sur Arte 
1ère partie : le 4 mars 2023 à 20 h 15, 14 mars 2023 à 9 h 25, 30 mars 2023 à 9 h 25
2e partie : le 4 mars 2023 à 21 h 45, 14 mars 2023 à 10 h 20, 30 mars 2023 à 10 h 20
3e partie : le 4 mars 2023 à 22 h 35, 14 mars 2023 à 11 h 15, 30 mars 2023 à 11 h 15
Sur arte.tv du 25/02/2023 au 02/05/2023

« Dans le ventre de l'orgue de Notre-Dame » d’Isabelle Julien
France, 2015, 52 mn
Coproduction : ARTE France, Walter Films
Auteure : Isabelle Julien
Sur Arte le 4 mars 2023 à 23 h 30

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