Situé près de Linz, au nord de l'Autriche, l'immense complexe concentrationnaire nazi de Mauthausen, dénommé après l'été 1940 Mauthausen-Gusen, rassemblait des opposants politiques jugés « dangereux et non rééducables ». Dans ses camps annexes, les détenus étaient contraints à travailler pour l'économie de guerre du IIIe Reich. Arte diffusera le 25 janvier 2022 à 22 h 25, dans le cadre du 77e anniversaire de la découverte du camp nazi d'Auschwitz-Birkenau, « Les résistants de Mauthausen » (KZ Mauthausen. Von Fotografen, Häftlingen,…) de Barbara Necek.
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« Descendants de nazis. L’héritage infernal » de Marie-Pierre Raimbault et Michael Grynszpan
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Le camp de Mauthausen, dénommé après l'été 1940 Mauthausen-Gusen, était un complexe concentrationnaire ouvert en août 1938 par le régime allemand nazi, et situé près des villages de Mauthausen et de St. Georgen/Gusen (Haute-Autriche), à près de 22 km à l'est de Linz, "sur un axe ferroviaire reliant l’Autriche à l’Europe de l’ouest". Il a été ouvert "six mois après l’Anschluss, rattachement de l’Autriche au IIIe Reich, pour « les traîtres de toute l’Autriche ».
Ce complexe concentrationnaire comprenait le camp de concentration de Mauthausen - "quatre camps situés à Mauthausen et dans les environs de Gusen" -, celui de Gusen I, et, en Autriche ainsi que dans le sud de l'Allemagne, une cinquantaine de camps annexes - mines, carrières, usines de munitions, d'armement et d'assemblage d'avions - dépendant du KZ Mauthausen-Gusen et recourant aux prisonniers comme main-d'œuvre dans le cadre d'une économie de guerre.
Mauthausen-Gusen constituait un des premiers immenses complexes concentrationnaires nazis et a été parmi "les derniers à être libérés par les Alliés. Les deux camps principaux, Mauthausen et Gusen I, étaient les seuls camps du système concentrationnaire nazi en Europe classés en janvier 1941 « camps de niveau III » selon" le décret Heydrich, chef de l’Office central de sécurité du Reich, ce qui signifiait qu'ils étaient destinés à être les camps les plus durs à l'intention des « ennemis politiques incorrigibles du Reich » dont les prisonniers n'étaient pas censés revenir. Mauthausen-Gusen était plus particulièrement destiné à l'élimination par le travail de l'intelligentsia des pays occupés par l'Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale".
La particularité du camp de Mauthausen est d'avoir eu "les détenus les plus « dangereux et non rééducables », dans la terminologie répressive nazie, donc en particulier les « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard), y compris les 3 000 femmes évacuées de Ravensbrück, dont 500 Françaises, majoritairement NN. Mais la population concentrationnaire" a inclus, outre les opposants politiques, "les réfractaires au STO (Service du travail obligatoire), otages et raflés au hasard, condamnés de droit commun, prisonniers de guerre soviétiques destinés à une extermination de masse, tziganes et juifs transférés d’Auschwitz à partir de mai 1944."
Les déportés de Mauthausen : majoritairement des Polonais, des soviétiques et des Hongrois, puis des Allemands, Autrichiens, Français, Italiens, Yougoslaves et Espagnols. Une quarantaine de nationalités a été recensée. Des Juifs de Hongrie ou de Pologne ont été détenus en grand nombre dès mai 1944.
En près de sept ans (1938-1945), environ 190 000 personnes ont été déportées à Mauthausen. En janvier 1945, les camps dirigés depuis le bureau central de Mauthausen réunissaient plus de 84 000 prisonniers.
"Des milliers de détenus furent tués par fusillade, par injection ou par exposition à des températures glaciales. Au moins 10 200 détenus furent tués dans les chambres à gaz du camp principal, dans le camp de Gusen, dans l’Institut d’euthanasie du Schloss Hartheim ou gazés dans un véhicule spécialement aménagé qui faisait la navette entre Mauthausen et Gusen. La plupart des détenus moururent des suites de l’exploitation impitoyable de la main d’œuvre, de mauvais traitements ainsi que de la sous-alimentation, du manque de vêtements et de l’absence de prise en charge médicale. Au total, au moins 90 000 détenus trouvèrent la mort à Mauthausen, Gusen et dans les camps annexes, dont la moitié au cours des quatre derniers mois précédant la libération."
« Les résistants de Mauthausen »
« Le 28 janvier 1946, un Espagnol de 25 ans, Francisco Boix, s’avance à la barre du Tribunal militaire international de Nuremberg, devant lequel comparaissent vingt-quatre dignitaires nazis accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ».
« Pour étayer le récit de sa détention au camp de concentration de Mauthausen, parmi les plus durs du Troisième Reich, le jeune homme a apporté des preuves visuelles : des clichés pris par les SS, qui documentent la construction du camp au lendemain de l’Anschluss, en 1938, les visites officielles des responsables nazis (dont Albert Speer, ministre de l’Armement, qui prétendait ne s’être jamais rendu dans un camp) ou encore les "morts non naturelles" – appellation désignant dans la majorité des cas des meurtres déguisés en suicides ou en tentatives d’évasion réprimées ».
« Mais comment ces images sont-elles arrivées jusqu’à Nuremberg ? Déporté à Mauthausen en janvier 1941, Francisco Boix a échappé à l’enfer des carrières de granit grâce à ses compétences de photographe. »
« Affecté au service d’identification du camp, il développe et classe les clichés des SS. Conscient de tenir là, fixées sur pellicule, la preuve des atrocités commises et l’identité des bourreaux, Boix convainc le groupe de résistants communistes espagnols qui s’est formé à l’intérieur du camp de subtiliser des négatifs, qu’ils cousent en petits paquets dans leurs uniformes et cachent partout où ils le peuvent ».
« À l’approche des troupes soviétiques, les prisonniers prendront le risque d’exfiltrer leur butin chez une habitante de Mauthausen, avec l’aide des jeunes Espagnols qui quittaient chaque jour le camp pour travailler à l’extérieur... Camouflées dans un mur du jardin d'Anna Pointner, ces photographies purent être récupérées à la libération ». Des témoignages précieux.
« Durant la Seconde Guerre mondiale, les services de propagande allemands ont pris entre 3 et 4 millions de photographies à l’intérieur des camps de concentration et d’extermination. Classées, conservées et utilisées par l’administration du Reich, celles-ci sont détruites par les nazis à la fin de la guerre. À Mauthausen, quelques déportés- résistants, au péril de leur vie, ont entrepris un extraordinaire acte de résistance. Au fil des années, ils cachent dans l’enceinte du camp puis exfiltrent des milliers de photographies, dont 1 000 ont été retrouvées à ce jour. Elles documentent la réalité concentrationnaire et l’extermination ».
« Émaillé d’éclairages d’historiens, d’extraits d’interviews d’anciens déportés et d’archives d’époque, dont un grand nombre d’images "volées", aujourd’hui conservées à Barcelone, Vienne et Paris, ce documentaire retrace, au travers de la destinée de Francisco Boix – devenu photographe pour la presse communiste à Paris avant son décès en 1951 –, l’histoire du camp de Mauthausen, de la résistance espagnole en son sein, forgée dans les combats de la guerre civile, et de l’incroyable opération de sauvetage qu’elle a mise sur pied ».
« Les résistants de Mauthausen » de Barbara Necek
France, 2021, 52mn
Coproduction : ARTE France, 13 Productions
Sur Arte le 25 janvier 2022 à 22 h 25
Sur arte.tv du 18/01/2022 au 25/03/2022
Visuels :
Camp de Mathausen de nos jours
Photo de Francisco Boix
© Mémorial de Mauthausen
Première arrivée de soldats américains à Mauthausen, probablement le 7 mai 1945
© NARA
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