La Galerie Saphir présente, à l'occasion des Journées européennes de la culture et du patrimoine juifs en France (JECPJ), la première rétrospective « Elisabeth Ollé Curiel. L'art est une fête ». Elle publie aussi la monographie qui lui est consacrée, "La beauté voyageuse" écrite par l’historienne de l’art Delphine Durand à l’occasion de la sortie de la monographie qui lui est consacrée, La beauté voyageuse, écrite par l’historienne de l’art Delphine Durand.
« L’atelier en plein air. Les Impressionnistes en Normandie
Meijer de Haan (1852-1895), le maître caché
Paul Durand-Ruel. Le pari de l’impressionnisme : Manet, Monet, Renoir
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« Les Cercles de la Baronne »
« Max Liebermann et les Impressionnistes français » de Grit Lederer
Camille Pissarro (1830-1903)
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Le monde d'Albert Kahn. La fin d'une époque
Paul Rosenberg (1881-1959)
« Une élite parisienne. Les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939) » par Cyril Grange
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De la demeure au musée. Photographies de l'hôtel particulier du comte Moïse de Camondo en 1936
La Famille Ephrussi
« Ephrussi et Serre de la Madone » de Hugo Benamozig
La Famille Ephrussi
« Ephrussi et Serre de la Madone » de Hugo Benamozig
Dans la galerie Saphir à Paris, les œuvres d'Elisabeth Ollé Curiel, artiste espagnole polyglotte née dans une famille juive sépharade de financiers amateurs d'art et philanthropes, attirent le regard par la juxtaposition de couleurs nettes parcourues d'un trait épuré, de visages jeunes au profil antique et aimants, et les sculptures, en bois, aluminium ou verre de Murano, lisses, vernies, brillantes, émaillées de cœurs, de colombes et d'yeux, peuplées d'hidalgos.
« Elisabeth Ollé Curiel est une artiste singulière plongée dans l’exaltation des formes. De par ses origines, elle nourrit son œuvre de références vénézuéliennes, de symboles amérindiens, mêlant les cultures sépharades et européennes. Libérant les frontières pour dépasser l’exil et les identités blessées. La famille d’Elisabeth Ollé Curiel s’enracine au sein des Antilles néerlandaises, ces iles-sous-le-vent qui furent accueillantes aux Juifs chassés d’Espagne en 1492. A Willemstad, capitale de Curaçao se développe la plus grande communauté́ du Nouveau Monde. C’est là que tout commence avec Elias Curiel (1863-1928) consul d’Espagne, banquier, cousin du grand poète du Venezuy Elias David Curiel. Une lignée où s’illustre le philanthrope Morris Elias Curiel (1920-2007), bienfaiteur du musée sépharade de Caracas et de l’université́ de Tel Aviv. L’artiste, sortie des migrations et des brassages caribéens, atteint dans son art le ressort d’une résilience magnifique. « L’amour est à réinventer » écrivait Rimbaud. Elisabeth Ollé Curiel réinvente aussi la peinture dans sa promesse d’enchantement et de sublimation », a écrit Delphine Durand, historienne de l’art et des religions, auteure de la monographie "Elisabeth Ollé Curiel. La beauté voyageuse" publiée par la Galerie Saphir.
Delphine Durand décrit ainsi l'artiste et son oeuvre :
« De par ses origines, elle réinterprète les couleurs des Caraïbes dans une expression multiculturelle vivifiante. Elle nourrit son œuvre de références vénézuélienne, amérindienne, juive sépharade, catalane, libérant les frontières. »« De Barcelone à Caracas, d’Aruba à Paris, ses œuvres convoquent Soto, Picasso, Maillol, Matisse, tissant des dialogues avec les maîtres européens, réinventant la mémoire des formes et du monde. »« De par ses origines, elle réinterprète les couleurs des Caraïbes dans une expression multiculturelle vivifiante. Elle nourrit son œuvre de références vénézuélienne, amérindienne, juive sépharade, catalane, libérant les frontières. »« De Barcelone à Caracas, d’Aruba à Paris, ses œuvres convoquent Soto, Picasso, Maillol, Matisse, tissant des dialogues avec les maîtres européens, réinventant la mémoire des formes et du monde. »« Née le 27 août 1960 à Barcelone, elle entreprend des études à l’Université San Jorge. Dans son poème Mariposa de obsidiana (1950) Octavio Paz écrit : « Oui, moi-même la mère de la pierre à feu et de l’étoile, moi enceinte du rayon du soleil, je suis la plume bleue qu’abandonne l’oiseau dans la ronce. Je dansais, la poitrine dressée, et tournant, tournant jusqu’à rester immobile ; alors je commençais à lancer des feuilles, des fleurs, des fruits. Dans mon ventre battait l’aigle. » L’oeuvre d’Elisabeth Ollé-Curiel est à chercher dans cette adaptation toujours nouvelle de la foi, de l’origine et de l’imaginaire. Son oeuvre se situe au plus sensible des émotions, celles arrachées à sa propre chair. Sous ses apparences fantasques, l’artiste est habitée par ce démon mystérieux de l’art qui agit en elle et la pousse vers la peinture. L’enfance, la beauté, la violence, l’amour sont étroitement et indissociablement mélangés dans le luxe qu’elle crée autour d’elle, cet excès, cette emphase des couleurs et des parfums, le divin, l’humain, la fascination pour les processus créatifs et physiques. »« Dans cette intensification de la vie et des sens. Ce que Barthes souligne justement en parlant de la peinture : « le socle d’une réalité, d’une chair qui résiste, de l’intérieur, à sa néantisation, et nous met en contact avec le pathétique de toute icône, sa fragilité ». Une chair qui résiste. Il s’agit de rendre visibles les forces qui œuvrent en elle. Ce qui importe c’est l’élaboration de l’expérience psychique et de l’intuition magique, rêve et subconscient. L’artiste va utiliser son corps, son intimité et son expérience biologique pour atteindre un lieu sublime, ce territoire du féminin où se glissent pudeur et explosion, désir et interdit. Qui est Elisabeth ? Avec une résistance hors du commun, une inaltérable alegria, elle s’applique à surmonter les obstacles qui jonchent sa route, elle fait un sort à sa souffrance physique et morale par la couleur. Si Gabriel Garcia Márquez faisait du papillon jaune l’allégorie de la mémoire dans Cien anos de soledad (Cent ans de solitude, 1967), Ollé-Curiel, elle, exploite toutes les métaphores de la couleur caribéenne. Baignés du bleu intense du Venezuela, les jaunes et les verts ardents d’Aruba se transfusent dans une surabondance de forces primaires. »« Au-delà de son goût singulier pour la peinture, elle va transformer une position extrême de détresse en passion créatrice, qui va se matérialiser par une production picturale salvatrice. Son oeuvre exhale la lumière et la vie. C’est en cela que réside la beauté de sa création comme de son ode irréductible à la féminité, à la mère perdue. C’est l’absence de cette mère vénézuélienne et juive, en qui elle retrouve la même expérience de la fragilité, de la solitude et de la maladie, le même esprit libre et poétique, qui la marque dans la chair du sceau de l’insaisissable. La peinture est une sorte de confession en images, une manière de conjurer la mort. Comment ne pas lire l’expression de la douleur de survivre et de résister au désastre dans son langage pictural, ses amours tumultueuses, son impossibilité d’enfanter ; la pureté, la folie, la maladie, le mystère ? »« Son désir d’être mère devient une hantise, mêlée de fascination et de répulsion. Qui est-elle ? L’espagnole catholique ou la descendante de Moses Curiel, madone pâle ou fatale, soleil ou lune, symbole de la féminité. Parallèle du yin et du yang de la philosophie chinoise, jour et nuit, soleil et lune, spiritualité lumineuse et matière ténébreuse s’entremêlent, entre le masque d’une idole ou de Vénus, la déesse du désir, magie de cette nature qui l’entoure et l’enlace, parfois la blesse et la torture. Elle s’inscrit dans les mythes des origines, la thématique du cycle de la fécondité et de la mort dévoilés à travers de rayonnants symboles. L’activité picturale effrénée est conjuratoire. Une délivrance et une nécessité pour échapper à l’emprise de la folie. Tant de choses la rapprochent du monde de l’inconscient, milieu naturel de l’art surréaliste, des dadaïstes et des recherches expressionnistes. Le spectateur est entrainé dans la naïve beauté des efflorescences, dans un monde fantastique qui donne à chaque chose un sens double, voire triple en conservant une structure artistique unique. »« Elle suggère une mystérieuse collusion du désir et du hasard, orchestrée par la main secrète du destin. »« Telle est la vision symbolique du monde que perçoit la conscience d’une artiste qui suffoque de joie à travers l’éruption aveuglante de souvenirs tournoyant dans la couleur. Et c’est pour échapper à la mort, celle de l’âme et celle du corps, qu’elle arrache une plume de l’aile de l’ange, pour peindre un au-delà éblouissant. Et confirmer la supériorité de la vie. »
Delphine Durand, Elisabeth Ollé Curiel. La beauté voyageuse. Galerie Saphir, 2024. 206 pages
A la Galerie Saphir
69, rue du Temple. 75003 paris
Tél. : +33 (0)1 42 72 61 19
Tous les jours de 13 h à 19 h
Visuels :
Elisabeth Olle Curiel
La fontaine du coeur
Sculpture en verre de Murano
Romana
Tempera sur papier
2020
75 x 55 cm
Caballero con sombrero rojo
Sculpture en aluminium peint
2017
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Les citations sont extraites du dossier de presse.
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